HARRY POTTER ET LES QUATRE MAGES.
Chapitre24: La tristesse.
Note: D'abord merci pour toutes les reviews. Ensuite, j'aimerais signaler que j'ai vraiment eu du mal à pondre ce chapitre mais vos reviews m'ont énormément aidées. Il faut aussi que vous sachiez que ce chapitre n'apporte que peu de réponses à ce qui s'est passé le soir du bal mais je vous assures que les explications viendront très vite. J'ai quand même eu bcp de plaisir à écrire ce chapitre car il contient des scènes de bad Potter et je prends une réelle satisfaction à les écrire. Voilà pour mon bla-bla habituel! Je vous laisse lire mon chapitre! Gros bisous à tous et joyeuses fêtes de fin d'année!!!
Citation du jour: Un égoïsme intelligent conduirait l'homme aux plus hautes vertus, Alfred Capus.
Un jour, un grand homme avait dit que dans la vie, le pire de tout était le fait de mourir quand l'on voulait vivre, mais n'était-ce pas le contraire? N'était-ce pas plutôt le fait de vivre quand l'on voulait mourir qui était le pire de tout?
Un autre grand homme - ils étaient nombreux avant - avait dit que mourir était une renaissance. Et il y en avait eu d'autres qui n'avaient pas dit ça, et qui bien sûr, n'étaient pas d'accord avec le premier, ni avec le second d'ailleurs. Chacun finit par se faire sa propre idée de la mort, soit parce que celle-ci bouleversait sa vie, soit parce qu'il avait envie soudain de penser à elle. Tout le monde pensait un jour à ce qu'elle représentait pour lui.
Quand il n'était qu'un gosse et que pour la première fois, il se rendait compte que personne n'était éternel. Puis, un peu plus tard, à l'adolescence, quand son esprit se posait tellement de questions qu'il ne savait plus où en trouver les réponses. Enfin, il y avait des adultes qui pensaient à la mort, soit parce qu'ils étaient restés des adolescents dans leur âme, mais aussi, parfois, parce que c'était leur métier de penser, parce qu'on les appelait des philosophes. La dernière personne à méditer sur la fin de la vie était le mourrant lui-même. Quoi de plus normal de réfléchir à ce qui nous attend dans peu de temps?
Dans notre monde, cependant, il y avait certaines personnes qui pensaient à la mort et qui n'étaient pourtant ni enfant, ni adolescent, ni adulte, ni vieillard. Qui étaient-ils alors? Devrais-je plutôt dire, qui était-il?
Un corps d'adolescent, une puissance d'adulte, une âme de vieillard. Et pourtant encore un enfant.
Harry s'était calmé depuis le bal. Enfin... Seul son corps s'était vraiment calmé, pas ses maux, pas sa souffrance. Il hurlait en silence maintenant. Un silence blanc qui cachait son chagrin et sa peine. Il roula sur lui même s'enroulant un peu plus dans les draps qui le couvraient. Même eux ne parvenaient à le réchauffer. Il avait froid, tout était glacial autour de lui. Le visage s'approchant derrière le mur transparent le fit sursauter légèrement. Il n'avait pas entendu la porte s'ouvrir. Severus était beaucoup plus pâle que d'habitude, ses cheveux noirs tombaient sur son visage, cachant son regard accentué par ses sourcils lui donnant un air assez agacé.
Le mage d'Orianne se redressa sur son lit et entourant ses genoux de ses bras tremblant, il fixa la silhouette noire de ses yeux vert émeraude. Son visage semblait celui d'un mort vivant. Il transpirait énormément, une sueur froide lui collant au front, mêlée un peu plus bas avec ses larmes. Silencieux. Le visage de Severus apparut enfin aux yeux de Harry quand un éclat de lumière - le seul dans la pièce où on l'avait enfermé - l'éclaira avec douceur.
Le soleil venait de se lever sans pour autant parvenir à réchauffer tous les coeurs. Poudlard était maintenant presque vide, mis à part les quelques élèves qui étaient restés pour les vacances de noël, les autres étaient partis le matin même pour rejoindre leur domicile grâce au Poudlard Express. Il ne restait en fait que quatre élèves dans le château: Harry, Draco, une petite première année de Poufsouffle ainsi que Eva. Tous dormaient encore dans leur dortoir, emmitouflés dans leur couverture, leur esprit rêvant de mile et une chose. Tous. Sauf Harry.
Severus passa une main sur son visage pâle, soupirant avec lassitude. Il s'assit sur la chaise qu'on avait posée devant le mur qui le séparait de Harry et fixa le garçon comme s'il le voyait pour la première fois. Même si le lit était en partie caché dans l'ombre, Severus remarqua très vite la petite boule de poil blanche collée contre l'adolescent. Orianne semblait dormir profondément, rassurée de la présence de son maître à ses cotés. C'est Harry qui détourna le premier le regard.
"Je suis venu te rapporter des nouvelles de là-bas", commença l'adulte, sa voix trahissant une grande fatigue.
Bien sûr Harry ne répondit rien. Il se contenta de relever la tête sans pour autant paraître très intéressé.
"La maison est complètement détruite - mais ça tu t'en doutait déjà, je pense - et les premier sorciers du Ministère qui sont arrivé on fait en sorte de protéger le Chemin de Traverse de la vue des moldus de l'autre rue. Albus est parvenue a sauver quelques affaires de la maison avant qu'elle ne brûle complètement. Apparemment le gaz était resté allumé et une étincelle a fait sauter la cuisine. On pense que Aurea - sa voix se cassa légèrement - devait préparer le repas quand des Aurors sont parvenus à rentrer. Albus s'en veut énormément, il faut que tu le saches Harry. C'était lui qui avait construites les barrières autour de la maison."
Un hululement de hibou fit sursauter Severus mais celui-ci repris son explication.
"Apparemment, Sirius et Mondingus ont été prévenus du raid très tôt mais sont restés bloqué à l'intérieur de Poudlard pendant plus d'une heure. On le saura plus exactement quand Mondingus ira mieux. Il a été transporté d'urgence à Sainte Mangouste. Sirius a voulu protéger Aurea mais les Aurors devaient être nombreux. Ils sont tous les deux morts quand la partie est de la maison a explosés et on a aussi retrouvé les corps de deux Aurors que l'on n'a pas encore pu identifier. Je pense que... je pense vraiment Harry que tu... devrais être fier d'eux. Ils se sont bien battus j'en suis sûr."
Severus essuya rapidement la larme qui coulait sur sa joue puis il se releva presque brusquement. Il sourit - misérablement - à Harry qui n'avait pas semblé réagir et se tournant vers la porte, il dit:
"Albus viendra tout à l'heure, il est avec Fudge pour le moment. Il attend des explications du Ministre et viendra ici pour voir s'il peut te laisser sortir. Il n'a pas trop confiance en ce que tu pourrais faire si on te laissait sortir de là. Et moi non plus. Je repasserait sûrement te voir demain."
Il ouvrit la porte, dévoilant un large couloir lumineux et la referma derrière lui et Harry fixa l'endroit où le sorcier s'était trouvé quelques instants auparavant de ses deux yeux morts.
"Comment vas-tu Harry?"
L'adolescent leva la tête, fixant avec une rage muette le vieux sorcier se tenant devant lui. Il rabattit sa couverture sur son visage et attendit que le mage lui fasse une de ces longues leçons de morale. A vrai dire, il se sentait capable de tout endurer maintenant, même les conseils débiles d'un vieux timbré. Cependant, Albus ne semblait pas vouloir parler. Harry l'entendait marcher, le bruit de froissement de sa robe restait le seul son dans la minuscule pièce. Le bruissement sembla enfin s'arrêter et le mage d'Aradia soupira longuement.
"Tu le sais, Harry, que j'étais obligé de t'enfermer ici."
Aucune réponse.
"Je t'aurais laissé, la première chose que tu aurais faite aurait été d'essayer de venger Sirius et Aurea, n'ai-je pas raison? J'ai été jeune moi aussi, vois-tu, et je sais ce que c'est de perdre quelqu'un de cher. Le plus dur c'est à ton âge, c'est vrai, mais je pense que l'on doit accepter les épreuves que la vie nous a faites passer. Ne nous permettent-elles pas de grandir un peu plus?
-Alors je n'ai pas envie de grandir, dit Harry, sa voix étouffée par la couverture qu'il tenait toujours sur son visage.
-As-tu vraiment le choix? demanda Albus en traçant la ligne de ses sourcils broussailleux. Le crois-tu? De quoi as-tu envie alors?
-Que tu disparaisses d'ici.
-Et après?
-Après tu verras bien", répondit l'adolescent en dégageant sa couverture de sur son visage.
Albus se mit à rire, d'un rire si peu naturel pour cet homme, qu'il nous aurait fait plutôt pleurer.
"Harry je suis las de tout ça! cria-t-il presque, toute trace de sourire ayant complètement disparue de son visage ridé par le temps. Tu ne peux pas savoir comme je suis fatigué, exaspéré; j'en ai marre!
-De quoi? questionna le jeune sorcier d'une voix calme avec une pointe d'agressivité.
-De ce masque qui te cache, qui te ronge, qui t'empêche d'être toi-même. Ce masque que tu as recouvert et que tu ne quittes jamais. Et sais-tu ce qu'il cache? interrogea-t-il en fixant les yeux verts de son arrière-petit-fils.
-Non...
-Tout ce qui fait de toi un humain. Ta peur. Ta haine. Ta tristesse. Tes regrets. Tes faiblesses. Tes sentiments. Je te vois aujourd'hui, et j'ai l'impression d'être devant un mur de glace. Froid. Glacial même. Tu sembles presque mort, Harry.
-Je le suis... déclara Harry avec un regard perçant. Je suis mort.
-Peut-être as-tu envie de l'être. Mais moi je n'en ai pas envie.
-ALORS TU ES EGOISTE! hurla le garçon en se levant d'un bond.
-Oui, je le suis, avoua Albus en posant une main sur le mur magique qui le séparait de Harry. Et tu sais quoi? J'en suis très heureux en ce moment. Je suis heureux d'être égoïste.
-MAIS MOI JE NE VEUX PAS!
-Quoi? Qu'est-ce que tu ne veux pas Harry?"
Harry était essoufflé, respirant bruyamment, la sueur dégoulinant lentement sur ses tempes, sur sa nuque et son dos. Il semblait combattre quelque chose à l'intérieur de lui, lutant désespéramment pour ne pas perdre le peu de contrôle qu'il lui restait. Il s'assit avec une lenteur presque surnaturelle, ne lâchant pas le regard d'Albus. Atteignant le matelas, il inspira profondément pour reprendre sa respiration, les mains encore tremblantes s'agrippant avec ténacité au bois du sommier. Une unique larme coula sur sa joue mais Albus ne sembla pas le remarquer - du moins en apparence - et Harry l'essuya d'un geste qui se voulait de sécher son front ruisselant de sueur.
"Je... commença doucement Albus. Je vais te laisser. Tu as besoins de repos."
Il se tourna vers la porte d'un même geste que Severus l'avait fait le matin même. Ouvrant la porte, il sortit presque avec tristesse, laissant son arrière-petit-fils avec ses tourments et sa peine, aussi profonde était-elle, bien que Harry n'en montrait que le moins possible. Prenant le chemin de son bureau, le vieux sorcier maudit profondément toute les personnes, sorcières ou pas, qui avaient pu un jour, faire de la vie de Harry un véritable enfer.
Note: Review! Review! Merci!!! Alors comment avez-vous trouvé ce chapitre?
