HARRY POTTER ET LES QUATRE MAGES.

Chapitre36: Retour à l'adolescence.

Note: Me revoilà! Et oui déjà vous ne rêvez pas! Bon, là j'avoue que j'y suis allé fort et que je n'ai vraiment pas traîné. Mais bon ce n'est pour vous déplaire n'est ce pas? Allez bonne lecture à tous!

Citation du jour: Après l'adolescence on peut connaître des joies, on ne connaît plus les ivresses, François Jacob (-).

***

Severus faillit louper les marches qui montaient à l'estrade de la table des professeurs, le lundi matin. Il se rattrapa de justesse, se maudissant largement - heureusement la Grande Salle était pratiquement vide à cette heure encore avancée du matin - alors qu'il prenait place dans sa chaise habituelle, se trouvant entre celle du professeur McGonagall qui était déjà en train de prendre son petit déjeuner et celle qu'occupait habituellement Abelforth. Tandis qu'il saluait rapidement sa collègue, ses yeux ne quittèrent pas une seconde la silhouette qui se détachait à la table de Gryffondor. Il aurait pu la reconnaître entre milles.

Le dimanche avait été une journée assez particulière pour Severus. Alors qu'il corrigeait au moins une pile de copies le week-end, le sorcier n'avait pas suivi cette habitude ce dimanche là - et il n'aurait pas mieux fait, entre nous. Sa bouteille d'Ogden's Old Firewhisky qui était à moitié pleine au début de la soirée - ou à moitié vide, c'est vous qui voyez - avait fini complètement éclatée sur le sol du salon de Severus, l'homme étant profondément endormi sur le divan. Autant dire, que la gueule de bois l'avait surpris ce matin et une de ces bonnes vieilles potions à base de Ricard - un alcool moldu particulièrement fort, quoique à coté du whisky d'Ogden... - lui avait une nouvelle fois permis de ne pas ressentir le mal de crâne qui agrémentait les lendemains de cuites. Toutes les grands-mères savaient que pour prévenir l'abus d'alcool, il fallait... boire. Sans abus bien sûr.

Mais bon au final il avait au moins fêté le fait qu'il avait une vie de merde...

"Vous allez bien, Severus? lui demanda Minerva en le regardant avec inquiétude alors qu'il se tartinait un toast... avec une petite cuillère. Severus? répéta-t-elle, agitant une main devant ses yeux.

-Ah? Heu... commença l'homme en quittant pour la première fois des yeux Harry depuis qu'il l'avait aperçu. Oui. Oui, ça va."

Très convainquant en effet, Severus...

"J'ai juste un peu de mal à trouver le sommeil en ce moment, mentit-il en se rendant enfin compte qu'il essayait d'étaler du beurre sur son toast avec une cuillère.

-Oui, je comprends", répondit sa collègue avant de retourner à son petit déjeuner, l'air rassuré.

La sorcière ne chercha pas à en savoir plus, consciente qu'il était devenu commun d'avoir des insomnies en ces temps là. La guerre continuait au dehors, et ce malgré la tranquillité certaine et trompeuse qui régnait à Poudlard. Le château semblait comme étranger à l'horreur qui régnait dans tout le pays, Albus y avait bien sûr veillé.

Assis à la table des Gryffondor, Harry préféra manger ses corn-flakes l'air de rien, quand il aperçut Severus entrer dans la Grande Salle. Pourtant, il fut gêné du regard perçant qu'il ressentait sur lui alors qu'il essayait du mieux qu'il pouvait de tourner le dos à l'homme. Il finit le plus vite possible son petit déjeuner et se leva du banc, marchant d'un pas rapide jusqu'au Hall. Il n'arriva pas à empêcher son regard de se tourner vers la table des professeurs, tandis qu'il montait les escaliers de marbre, et quand ses yeux croisèrent ceux de Severus, il tourna vivement la tête, sentant son coeur se serrer dans sa poitrine. Il avait très vite remarqué la cicatrice qui couvrait la joue droite de l'homme.

Harry serra les poings rageusement, alors qu'il empruntait un escalier secret dissimulé derrière une tapisserie. Comment pouvait-il encore ressentir quelque chose pour ce bâtard? Ce connard. Ce salop. Cet enculé... Non pas ça. Il essaya de retenir le flot d'émotions qui le submergeaient quand il pensait à Severus et laissa ses pas le guider jusqu'à la Salle Commune de Gryffondor. Peut-être croiserait-il Ron ou Hermione? L'adolescent ne comptait pas vraiment sur le fait que ses deux amis lui aient pardonné son absence prolongée ce dernier mois. Mais il avait besoins d'eux coûte que coûte.

Il n'avait pas dormi de la nuit et en fait, la seule pensée qui l'avait taraudée jusqu'à ce qu'il puisse enfin aller prendre son petit déjeuner - quoique cette idée n'avait pas non plus disparu depuis - était qu'il n'avait aucun autre endroit où aller à part Poudlard. Sirius et Aurea était parti au même titre que la maison où il se sentait encore un tant soit peu chez lui.

Et il ne se voyait absolument pas ramper devant son oncle et sa tante à Privet Drive, les suppliant de lui apporter leur hospitalité. Non seulement, il était sûr que Vernon et Pétunia Dursley n'avaient jamais eu et n'auraient probablement jamais une once d'hospitalité pour quelqu'un, alors pour Harry... Et de toute manière, le sorcier n'avait aucune envie d'aller se réfugier là-bas. Il préférait encore rester à Poudlard et affronter ses démons. Et c'était finalement la décision qu'il avait prise.

Harry passa dans le couloir des préfets, souriant imperceptiblement alors qu'il passait devant le tableau représentant une licorne - celui dissimulant l'entrée de la chambre d'Hermione. Il arriva bientôt devant le tableau de la Grosse Dame et après avoir donné le mot de passe à celle-ci, entra dans la Salle Commune. L'atmosphère accueillante et calme de la pièce n'avait pas vraiment manquée à Harry. Il avait adoré se retrouver tout les soir dans les appartements calmes et tranquilles de Severus, pour des raisons évidentes - ce sentiment était maintenant bien loin. Et pourtant, il se sentit comme de retour chez lui quand il retrouva les couleurs de sa maison.

Il se dirigea jusqu'à son dortoir et entra dans celui-ci. Le fouillis - non, le bordel - qui régnait dans la pièce aurait pu faire fuir un dragon. Harry comprit très vite que les matelas retournés d'où jaillissaient de derrière des polochons aux draps à moitié enlevés, cachaient en fait les garçons de son dortoir. Dean et Neville étaient tout les deux contre Seamus et l'adolescent semblait avoir beaucoup de difficultés à contrer ses deux camarades de chambre.

Un polochon se dirigea sur Harry à une vitesse assez alarmante ce qui obligea le mage à se baisser pour éviter le projectile. Il le sentit lui raser les cheveux, puis un éclat de rire retentit au fond du dortoir, où Dean s'était jeté sur Seamus et lui donnait de frénétiques coups d'oreillers, tandis que Neville observait avec un peu plus de contenance la scène depuis son lit. Au moins, il y avait de l'ambiance dans le dortoir des garçons de cinquième année.

"Je ne dérange pas j'espère, dit alors Harry avec gaîté, sa bonne humeur retrouvée après le spectacle que ses camarades lui avaient offert.

-Harry!" s'exclamèrent Neville et Dean d'une même voix.

Seamus n'avait pas semblé s'apercevoir de sa présence ce qui était plutôt légitime vu le coussin qui recouvrait sa tête, lui cachant donc la vue. Harry eut un léger sourire et il se dirigea jusqu'à son lit se trouvant près de la fenêtre, au fond de la pièce. Son lit était le seul qui n'était pas défait - défait était encore un faible mot pour décrire l'état des trois autres - et il tira les rideaux avant de s'asseoir sur ses couvertures, heureux au fond de retrouver ses vieilles habitudes.

"Et bien? Tu emménages à nouveau? lui demanda Dean, alors qu'il se levait de sur Seamus qui put enfin voir le mage.

-Oui, répondit Harry en souriant.

-Pour combien de temps? questionna Seamus en lui faisant un clin d'oeil.

-Jusqu'à ce qu'il retrouve une copine, plaisanta Dean. Alors tu n'es déjà plus avec Cho Chang? ajouta-t-il en se tournant vers Harry.

-Pardon? s'étrangla presque le mage. Je ne suis jamais sorti avec Cho Chang! Qui vous a raconté une telle connerie?

-Heu... Elle-même, répondit Neville alors qu'il s'afférait à faire son lit.

-Elle vous a vraiment dit ça? s'étonna Harry en fixant ses camarades. Et en plus vous l'avez cru? Non mais vraiment vous me voyez sortir avec Cho Chang? demanda-t-il.

-Elle disait dans toute l'école qu'elle était la fille avec qui tu passais toutes les nuits depuis un mois, expliqua Dean. Nous l'avons cru pour la simple et bonne raison qu'il n'y avait aucune autre explication au fait que tu ne dormais plus dans le dortoir.

-Je vous assure que je ne suis jamais sorti avec Cho - alors coucher avec elle... Je ne tomberai pas si bas, vraiment, affirma-t-il en prenant ses livres de cours dans sa valise. Quelle pimbêche!

-Alors si ce n'était pas avec elle, reprit Seamus en fixant Harry, avec qui étais tu?"

Harry ne répondit pas, feignant n'avoir pas entendu alors qu'il rassemblait les affaires dont il allait avoir besoin pendant sa matinée de cours. Il surprit le regard entendu que se lancèrent Dean, Seamus et Neville et il se tourna vers eux, en fronçant les sourcils.

"Quoi? demanda-t-il en observant l'air mutin que Seamus avait sur son visage.

-Tu ne connais apparemment pas la rumeur qui cours sur toi depuis hier, commença Neville l'air gêné tout à coup, mais Dean et son ami avait toujours la même expression pas sérieuse.

-Laquelle? questionna le mage, pas vraiment sûr de vouloir connaître la réponse après les dernières nouvelles.

-En fait, la plupart des élèves ont très vite trouvé cette idée complètement idiote, expliqua Seamus. Pourtant, ce sont les serpentards qui l'ont lancée ce qui est plutôt bizarre venant d'eux. Cho a tout de suite démenti bien sûr, en criant sur tous les toits que c'était avec elle que tu étais et personne d'autre, mais la rumeur est...

-Mais qu'est-ce qu'on dit sur moi, bordel? le coupa l'adolescent en redoutant le pire.

-Que tu couches avec - tiens-toi bien Harry - que tu couches avec Rogue", répondit en rigolant Dean.

Harry ne réagit pas immédiatement. Son visage resta complètement stoïque plusieurs dixièmes de secondes puis il éclata de rire, vite suivit par les trois autres garçons. Mais son rire ne sonnait pas vrai; un rire forcé et nerveux plutôt. Heureusement Seamus, Dean et Neville ne parurent pas s'en apercevoir et ils rigolèrent encore pendant quelques minutes.

"C'est vraiment idiot, pas vrai? fit Dean en le regardant avec un grand sourire.

-Oui, vraiment, approuva Harry d'une voix fausse. Et tu dis que ça vient de qui?

-Les serpentards."

Harry perdit aussitôt son sourire et le visage de Draco Malfoy se forma dans son esprit. Alors là, le blond avait fait fort, il ne pouvait pas démentir. Naturellement cela restait une rumeur, mais de toute façon personne n'aurait vraiment pu le prendre au sérieux, les conflits entre Severus Rogue et Harry Potter étaient légendaires à Poudlard. Même si cette antipathie était simulée depuis plusieurs mois, elle n'en restait pas moins une référence pour les élèves. Personne n'aurait pu croire que le professeur de Potions et le Survivant pouvaient coucher ensemble - et même si on disait que haine et amour étaient des sentiments proches - c'était évident.

Heureusement pour moi, en même temps.

Et bien maintenant, il ne lui restait plus qu'à éviter Draco s'il ne voulait pas sauter sur le blond pour lui casser sa sale gueule de connard. Si on faisait le compte, Harry devait essayer de ne pas croiser Albus, Severus, Abelforth et maintenant Draco. Quoique le serpentard était peut-être déjà sur la liste des personnes-à-éviter-de-toute-urgence-si-l'on-ne-veut-pas-signer-son-arrêt-de-mort-ou-la-prison-à-vie avant ça. Il n'avait que renforcer l'avis auparavant hésitant de Harry sur la question.

C'était vrai qu'il doutait encore beaucoup de la culpabilité de Draco. Ou le serpentard l'avait frappé dans les vestiaires de Quidditch pour simplement satisfaire sa vengeance après leur rencontre pacifique - ironie - sur la tour d'Astronomie. Ou alors cela avait été depuis le début orchestré par Albus. Il était plutôt difficile de débattre là-dessus à l'heure qu'il était.

Pourtant, une question restait toujours sans réponse. Harry n'arrivait pas à comprendre pourquoi il avait fait une si importante hémorragie, après seulement les quelques coups de Draco. Bien sûr, on pouvait penser que son arcade sourcilière avait été assez éclaté pour permettre à une artère remontant au cerveau d'être touchée et donc de le vider presque entièrement de son sang. Mais... et bien, il y avait un mais. Tout d'abord Draco ne l'avait pas frappé au point d'éclater une artère sur son visage - bien que les coups avaient été plutôt forts. Mais en plus, se vider de son sang demandait quand même un peu de temps - pas qu'il l'ait déjà expérimenté... - et Harry s'était plutôt très vite évanoui.

Une nouvelle bizarrerie dans ma vie à ajouter sur la longue liste déjà écrite... Pffff...

De toute manière, il n'avait pas le temps de penser plus longtemps aux étrangetés de sa vie. Il avait quatre heures de Sortilèges avec le professeur Flitwick dans dix minutes et il était encore à deux étages et cinq couloirs de la salle de cours. Autant dire, qu'il allait devoir speeder pour ne pas arriver après neuf heures. Pourtant, ce n'était pas comme-ci Harry n'arrivait jamais en retard en cours; il avait même cumulé les minutes de retard depuis plus de deux semaines. De plus, ses notes étaient devenues exécrables dans la plupart des matières et même avec ses facilités en magie, les cours théoriques confirmaient largement le fait qu'il était devenu un élève passif. Et le professeur McGonagall l'avait convoqué plusieurs fois dans son bureau. Elle désespérait complètement à propos de Harry.

Le mage entra dans la salle de cours légèrement essoufflé, alors que le minuscule professeur de Sortilèges était en train de fermer la porte. Harry lui fit un sourire d'excuse, puis se dépêcha d'aller rejoindre sa place, c'est-à-dire au fond de la classe, à la toute dernière table et... seul. Il sortit rapidement de quoi prendre des notes - bien qu'il savait qu'il n'allait sûrement pas même tremper sa plume dans l'encre - ainsi que son manuel de Sortilèges, avant de lever le regard vers le professeur Flitwick assit sur son habituelle pile de coussin.

*

En sortant du cours de Métamorphose en fin de journée, Harry cru qu'il allait devenir fou. Il venait de se ramasser un cinq à son dernier devoir de cours et McGonagall l'avait à nouveau convoqué mercredi soir. En fait, le pire dans tout ça était qu'elle avait précisé d'une voix quelque peu suave - Harry l'aurait presque fusillé du regard - qu'il ne devait pas venir à son bureau mais dans celui du directeur. Celui d'Albus Dumbledore, faudrait-il ajouter en passant.

"Quelle journée de merde", pensa tout haut Harry en prenant le chemin de la Salle Commune de Gryffondor.

L'adolescent bifurqua à l'angle du couloir, évitant délibérément les appartements de Severus. Il rejoignit un peu moins rapidement la Salle Commune de Gryffondor, mais au moins il avait évité le pire - croiser le professeur de Potions. Ne voulant pas non plus rencontrer Ron et Hermione sûrement afférés au travail avec les autres Gryffondors, il transplana directement dans son dortoir, ou plus précisément dans la salle de bains de celui-ci, voulant éviter de se faire surprendre par un de ses camarades de chambre.

Il surprit son propre regard que lui envoyait son reflet dans le miroir situé au-dessus du placard à serviettes. Harry observa son visage, un petit sourire aux coins des lèvres. Ses cheveux étaient plus ébouriffés que jamais, sa cicatrice semblait un peu plus rouge tout comme la pomme de sa joue droite; son arcade sourcilière gauche était quelques peu enflée ainsi que son nez mais en fait, seul lui pouvait le voir car c'était tout simplement trop léger pour être remarqué.

Par ailleurs, Harry savait que son visage était différent que d'habitude et il perça ses yeux verts d'un air concentré pendant plusieurs secondes. Ses sourcils se froncèrent alors qu'il réfléchissait intensément. Mis à part son visage quelque peu enflé à de nombreux endroits, il ne voyait pas où était le changement et pourtant, il était sur qu'il... ses lunettes!

"Putain, c'est quoi ce délire?!"

Harry avait beau chercher, il était sur qu'il n'avait pas de lunettes sur le nez - vu l'état dans lequel les siennes devaient être depuis l'assaut de Draco, il aurait été peu probable qu'elles tiennent encore sur son nez - et néanmoins, il voyait parfaitement bien. Comment n'avait-il pas put se rendre compte plus tôt de l'absence de ses lunettes? Quand on était sorcier, on savait très vite mettre les choses peu habituelles sur le dos de la magie. Mais il n'avait pas prononcé de sort, ni même pensé à rectifier sa vue... Cela s'était-il fait automatiquement?

Il devait vraiment aller parler avec quelqu'un capable de lui expliquer un minimum des pouvoirs que la magie d'Orianne lui permettait. Le problème était qu'il n'avait nullement l'intention d'aller parler de ça avec Albus et encore moins avec Voldemort... C'était plutôt ennuyeux d'imaginer qu'Harry Potter puisse avoir une discussion un tant soit peu rationnelle avec l'une de ces deux personnes. Enfin il restait toujours Abelforth Dumbledore...

Harry se promit d'aller voir le plus tôt possible son professeur de DCFM et ce, même s'il pouvait toujours craindre que l'homme en profite pour manigancer quelque chose contre lui avec son frère. Pourtant, Harry avait une certaine confiance en Abelforth. Enfin, minuscule, mais confiance quand même...

En attendant, il avait des devoirs à faire. Pas que ça l'enchantait mais bon, le professeur McGonagall s'était portée garante pour lui et il devait encore affronter Albus avec son professeur de Métamorphose - autant se blanchir quelque peu pour pouvoir mentir plus aisément. Il sortit de son dortoir et pénétra dans la Salle Commune. La première chose qui l'étonna fut l'absence totale des plus jeunes gryffondors; les tables et fauteuils étaient en majorité occupés de cinquièmes ou septièmes années qui étaient pour la plupart plongés dans des livres de cours ou occupés à réviser leur examens en groupe - le tout restant très discret.

Harry se dirigea vers la table qu'occupait Hermione et Ron. Ses deux amis - enfin il ne les avait pas vraiment beaucoup fréquentés depuis les dernières semaines - étaient en train de lire un épais livre de métamorphose, la sorcière prenant des notes à des intervalles réguliers alors que Ron semblait presque somnolent, son visage caché derrière l'épais grimoire. Harry ne sut comment faire remarquer sa présence.

"Heu... salut", fit-il d'une voix mal assurée en passant une main dans ses cheveux.

Hermione leva son regard vers lui, sa plume s'arrêtant net sur son parchemin. Elle le fixa de manière impassible pendant plusieurs secondes, rendant le sorcier encore plus nerveux; Ron ne l'avait quant à lui apparemment pas aperçut - ou alors dormait-il vraiment derrière le livre? Harry s'assit sur une chaise libre mais il le fit de manière peu naturelle. Hermione le fixait toujours.

"Vous révisez quoi? demanda-t-il alors qu'il savait parfaitement que sa question était plus qu'idiote vu que les immenses lettres formaient les mots métamorphose avancée sur l'immense grimoire.

-Tu étais où? l'interrogea la jeune femme en continuant à le fixer avec insistance, ignorant royalement sa question.

-J'étais... à la bibliothèque, mentit-il en baissant le regard.

Je parlais de ces dernières semaines, pas de maintenant, fit Hermione d'une façon ironique. Et pourquoi tu as le visage aussi amoché qu'un homme qui serrait passé sous un camion de quinze tonnes? Bien sûr tu le caches aisément mais je ne suis pas idiote...

-Je..."

Comment peut-elle remarquer que j'ai été blessé? C'est si... imperceptible.

"Et tes lunettes? Elles ont disparut? Avec toi peut-être..."

Que voulez-vous que Harry réponde à ça? Le sorcier releva les yeux sur le visage d'Hermione, mais il ne se sentait pas vraiment de courage à affronter son amie. Il devait avoir un semblant de lâcheté tout compte fait, pas ce courage incroyable que l'on attribuait à Gryffondor.

"Je ne sais pas vraiment pour mes lunettes, répondit-il en fixant finalement les yeux noisettes de la sorcière. J'en ai plus besoin c'est tout. Et par rapport à l'état plutôt critique de mon visage, Malfoy est tout simplement passé par là."

Hermione n'eut aucune réaction notoire.

"Et toi? demanda-t-elle finalement sans lâcher son regard.

-J'étais... avec quelqu'un, avoua Harry en se grattant la nuque de façon nerveuse.

-Qui?"

Harry n'avait qu'une seule envie, crier à Hermione que ce n'était pas ses affaires et qu'elle n'avait qu'à se mêler de ce qui la regardait. Mais il ne pouvait tout simplement pas. Pas qu'il ne voulait pas lui parler de sa relation avec Severus - l'inverse tenait aussi en réalité -, néanmoins il ne pouvait pas lui expliquer cela ici. Et puis, c'était devenu si compliqué maintenant.

Ça allait être difficile de lui avouer tout ce qu'il avait pu faire ces derniers mois. Il avait beaucoup changé en fait, mais pas toujours du bon coté. Le plus dur ne serait pas de lui dire, mais plutôt d'en donner les raisons. Harry n'était même pas sur de les connaître lui-même alors de là à en donner à Hermione... Mais bon, elle était sa meilleure amie et seule elle le comprendrait mieux que quiconque. En gros, il valait mieux laisser Ron à ses révisions.

"Je veux bien te parler Hermione, dit-il en lui prenant la main alors qu'il se levait, mais pas ici.

-Viens dans ma chambre", proposa la sorcière en prenant la direction des escaliers menant aux chambres de préfets.

Maintenant, il ne pouvait plus reculer. Il rentra dans la chambre qu'il avait jadis partagée avec la sorcière et s'assit sur le lit, Hermione faisant de même sur le divan en face de lui. Harry soupira doucement, conscient du regard insistant de la jeune femme sur lui, puis il releva le regard et s'appuya sur ses bras. Il attendit encore quelques secondes puis ses lèvres se délièrent et il raconta à son amie ce qui lui tenait sur le coeur.

"Attend Harry, tu es en train de me dire que tu sors avec le professeur Rogue? demanda Hermione en fixant le mage avec de gros yeux - elle rougissait aussi un peu. Donc tu l'embrasses et tu... vous...?"

Harry hésita entre éclater de rire ou se cacher sous le lit. Dur choix, croyez-moi.

"Ben, je pense que tu sais ce que signifie sortir ensemble, répondit-il avec une voix plutôt mal assurée, mais en fait il souriait. Mais bon, nous ne sommes plus ensemble tu sais.

-Mais qu'est-ce que tu lui trouvais? cria presque la sorcière en le fixant sans sembler y croire, ignorant sa dernière phrase. Enfin Harry, c'est Rogue! Tu l'insultais il y a encore un an et Ron et toi vous vous moquiez de son apparence... Vous disiez qu'il...

-C'est bon je sais! s'exclama le mage en la coupant, se redressant devant elle. Non seulement, je ne suis plus avec, je te le répètes encore une fois mais en plus... et bien les gens ont le droit de changer, non?

-Oui, bien sûr..." fit-elle mais elle ne semblait pas très honnête avec Harry.

Elle le fixa pendant quelques minutes puis se décala sur le divan, l'intimant à s'asseoir à ses cotés. Harry accepta l'invitation et dès qu'il se posa, Hermione prit sa main dans la sienne et elle le regarda avec franchise dans les yeux. L'adolescent savait exactement ce qu'elle ressentait pour lui mais il ne voulait tout simplement pas qu'elle le lui dise; ses sentiments étaient déjà assez complexes comme ça.

"Hermione, ne dit rien s'il te plaît... murmura-t-il presque en posant sa main libre sur l'union que formaient leurs mains enlacées. Je sais que je ne suis pas un simple ami pour toi, je le conçois parfaitement et je l'accepte, mais...

-Harry je ne voulais pas te dire ça, déclara Hermione en le regardant sérieusement.

-Quoi alors? questionna-t-il en paraissant étonné.

-Je sais que tu es assez intelligent pour savoir que tu as prit des risques en étant avec le professeur Rogue et de toute façon je ne peux pas te blâmer. Je suis seulement ton amie, pas ta mère. Et en plus, je ne serai jamais objective avec toi à propos de ça, tu ne le sais que trop bien. Non, Harry, dit-elle, ses yeux fixant les siens, ce que je voulais dire... Je voulais juste que... que l'on parle de Sirius..."

Les iris verts de Harry perdirent leur éclat, et ses yeux prirent une expression impassible; Hermione ne pouvait même plus lire en lui, il s'était complètement fermé comme une boite hermétique ou une huître qui se protége d'un prédateur en refermant sa coquille. Elle caressa sa joue de sa main et plongea son regard dans le sien, essayant de lui donner de son assurance.

"Voilà où je voulais en venir, chuchota-t-elle presque en passant sa main dans ses cheveux. J'ai compris que tu t'en étais remis trop vite. Tu te montres fort mais en fait, au fond de toi, c'est tout le contraire.

-Tu ne crois pas qu'il faut que j'oublie? demanda Harry avec une certaine méchanceté en se dérobant à la caresse d'Hermione.

-Harry... commença-t-elle sur un ton de reproche en le fixant avec un regard qui en disait long sur ce qu'elle ressentait pour lui. Tu sais autant que moi qu'on ne doit pas oublier ce qui nous fait mal. Juste apprendre à vivre avec.

-Je n'ai pas envie, déclara le mage en faisant attention à ne pas faire ressortir de sentiment dans sa voix.

-Et bien tu le feras pour moi, alors."

Harry observa le visage confiant de son amie, remarquant les yeux brillants qu'elle avait quand elle était avec lui, et sa main qui ne lâchait plus la sienne. Il soupira légèrement, conscient que la sorcière le connaissait bien mieux que n'importe qui et que même s'il essayait de feindre certains sentiments, Hermione arrivait à percer son masque de joie. Elle seule arrivait à se rendre compte du fait qu'il avait du mal à supporter la guerre qui se jouait en Angleterre. Oui. Hermione l'avait compris, tout simplement.

"Et c'est une sorte de thérapie, c'est ça? demanda-t-il finalement le plus sérieusement du monde.

-Harry... lui reprocha Hermione, mais elle comprit alors qu'il ne plaisantait pas du tout. Non... Non, ce n'est pas comme on pourrait le faire avec un psychologue, expliqua-t-elle. C'est... et bien c'est différent.

-Tu veux baiser avec moi? questionna-t-il en souriant.

-Non! dénia la jeune femme, puis elle se vexa quand elle se rendit compte qu'il se moquait d'elle. T'es vraiment idiot, toi!

-Ouais... approuva le garçon en souriant. Pourtant il ne me disait pas ça quand je lui...

-Harry! Tais-toi, je t'en pris!" s'exclama Hermione en se recouvrant les oreilles de ses mains.

L'adolescent explosa de rire et il se jeta sur la sorcière, la chatouillant alors qu'elle se débattait sous lui, plaquée contre le divan et le corps du mage. Elle tomba sur le sol, Harry la suivant dans sa chute et il se retrouvèrent l'un sur l'autre, les deux mains du mage de chaque coté de la tête d'Hermione, se regardant avec des yeux brillants. Leurs respirations se calmèrent peu à peu alors qu'ils se fixaient avec intensité. Puis, ce fut Harry qui rougit le premier.

"Tu sais que je ne t'ai jamais donné une explication valable quand je t'ai laissé, dit-il en observant le visage de son amie. Maintenant je peux te la donner car je l'ai trouvée.

-Laquelle? demanda Hermione en passant ses bras autour du cou du sorcier.

-Je... Je crois tout bêtement que je ne voulais pas que l'on gâche notre amitié, expliqua Harry. Elle est bien trop précieuse pour moi.

-N'y aurait-il pas une autre explication? questionna la jeune femme en approchant sa bouche de son oreille.

-Non... Que veux-tu dire?

-Et bien... Ne voulais-tu pas me protéger de Voldemort?

-Tu as sûrement raison", sourit Harry en déposant un baisé sur la joue quelque peu rouge de son amie.

Il se redressa, défroissant ses vêtements d'un geste rapide, puis tendit sa main vers Hermione qui la prit. Elle se remit debout à son tour puis le fixa encore plusieurs minutes. Harry lui sourit presque tendrement puis il fit demi-tour et se dirigea vers la porte de la chambre de la préfète. Prise d'une soudaine pulsion, Hermione le retint par le bras et le tira pour qu'il se retourne, collant ses lèvres aux siennes dans un chaste baisé. Quand elle s'éloigna de lui, ses joues prirent une teinte rouge et elle garda le visage baissé, avant de contourner Harry pour sortir de la pièce.

Harry regarda Hermione quitter la chambre, puis il resta quelques minutes à regarder la porte par laquelle elle était sortie. Ses lèvres s'étirèrent en un petit sourire et ses yeux verts brillèrent largement. Il prit le même chemin qu'elle et, alors qu'il sortait de la Salle Commune pour prendre la direction de la Grande Salle, il pensa à sa relation avec Hermione, si compliquée depuis qu'ils n'étaient plus ensemble.

Bah... Les filles...

Il sourit à nouveau.

Et les mecs alors?

***

Note: Vous avez pu remarquer dans ce chapitre qu'il faut être plus que patient avec moi avant de comprendre certaines choses - comme le fait que Harry a largué Hermione... Et oui! Que voulez-vous! Les explications ne peuvent pas tomber tout cru dans votre assiette! Lol. Bon, j'espère que ce chapitrez vous a plu, le prochain sera sûrement la confrontation entre Harry et Albus - et oui, encore...! Mais aussi une petite scène entre Harry et Hermione ainsi qu'entre Harry et Severus. Vous savez tout! Bisous à tous, je vous adore! A la prochaine!

Réponse aux reviews:

Fanny Radcliffe: Puisque tu veux absolument que je réponde à ta question, je peux te dire que Harry et Hermione ne vont pas se remettre ensemble. Par contre, je pense que leur amitié va continuer à évoluer et tu as pu t'en rendre compte dans ce dernier chapitre - c'est aussi le cas dans le prochain. Hermione est toujours amoureuse de Harry et elle lui fait comprendre plusieurs fois et de plusieurs manière... enfin tu vois le topo. Je ne sais pas s'il y aura un changement là-dedans mais je peux déjà te dire que leur couple officiel est révolu et que même s'il est possible qu'il couche ensemble une fois, Harry mettra un terme à leur relation. J'espère avoir été assez honnête avec toi. Surtout ne t'arrête pas sur un élément comme celui-ci pour cesser de lire ma fic'. Je veux dire, l'histoire a d'autres attraits, non? J'espère t'avoir convaincue! Gros bisous.

Aulili: Ouais, Albus est devenu complètement fêlé mais c'est ce qui fait son charme! Au moins, je ne le représente pas comme le maître parfait et unique de l'univers, comme il apparaît dans certaine fic'. Je trouve ça quelque peu exagéré... Quand à Severus, le pauvre homme ne sait plus qui croire puis finalement, il fait confiance en son coeur, on pourrait dire. Comme quoi rien n'est perdu! Bisous.

Lunenoire: J'ai eu beau sortir mon dictionnaire de latin, je ne suis pas parvenue à traduire ta citation et pourtant j'ai trois ans de latin à mon actif - pas que j'ai beaucoup suivi ce cours mais bon j'ai les bases! Je comprends en gros mais pourrais-tu me donner la traduction exacte? Sinon, Albus n'a pas donné de Veritaserum à Harry car, premièrement il avait une certaine sûreté à propos de ses accusation, mais en plus j'avoue n'y avoir pas pensé! Lol. Ouais, l'auteur avoue ne pas être parfait! Par contre, Severus va très vite s'activer à réparer les dégâts - dès le chapitre suivant - mais la question est: va-t-il parvenir à ses fins? Suspens! Gros bisous.

Sealunis: Ouais, je suis d'accord avec toi, Albus est nul et il a des suspicions complètement débiles. Mais bon les vieux croient parfois tout savoir... Ça doit être l'âge! Lol. Bisous.

Laika la Louve: Oulà! Tu jures toi? Je ne suis pas entièrement d'accord avec toi cependant. Albus n'est pas un enculé - je le vois mal homo en plus! - mais en plus je lui trouve des excuses quand à ses réactions. Non seulement la vieillesse, mais aussi les attaques de Harry envers lui, qu'il doit au fond de lui vouloir lui faire payer. Si j'ai un problème avec ma fic', je n'hésiterai pas je te rassure! Gros bisous la miss!

Patmol666: Wacha! La review! Je t'assure que tu en a mis assez long! C'est qui la personne qui m'a fait une réponse longue aussi? A propos de Skippynette, son pseudo vient en effet du kangourou mais c'est pas parce qu'elle l'aime bien. Par contre, j'avoue que c'est dur à assumer! Lol. A part ça, je vois bien que tu es du genre à raconter que des conneries. Entre ton délire sur les cigarettes - que t'as déjà oublié - ou ton histoire de calepins... Le tout reste quand même relativement lourd! Peut faire mieux! Si tu as des origines italienne, j'espère qu'au moins tu as une belle gueule... S'il te plaît n'en profite pas pour te venter! Je laisse ton ego se reposer, en attendant je te dis à bientôt et surtout, gros bisous! Bye.

Artémis: Merci pour tes compliments! Moi aussi, je partage ton opinion sur le couple Harry/Severus mais bon pour le moment il traverse une crise... Hum hum... Comment ça va évoluer? Je suis flattée que tu trouves autant de choses à me dire! Lol. J'espère aussi que tu as apprécié ce nouveau chapitre et je peut te dire que le prochain est déjà écrit et donc ne devrait trop tarder. Gros bisous la miss et à bientôt!