HARRY POTTER ET LES QUATRE MAGES.

Chapitre39: Le sang, la sueur et les larmes.

Note: Voilà le retour du dark! Et aussi, un peu de lemon! Hum... ça sent le citron...! Lol. Bonne lecture à tous!

Résumé du chapitre précédent: Harry et Hermione passent un après-midi au bord du lac, profitant du beau temps pour commencer à réviser leurs BUSEs. Allongés dans l'herbe, ils repassent en revue les derniers évènements alors que différents personnages passent sur le chemin du château, suivis par les commentaires des deux amis. Ce chapitre était en quelque sorte un résumé de la situation avec comme point de vue celui de Harry.

Dédicace spéciale: A toutes les victimes des attentats politiques et religieux à travers le monde. Aux innocents, qui n'y sont pour rien, et aux coupables, à qui je regrette qu'ils aient été coupables. Et à ceux qui sont un peu des deux. « A moitié victime, à moitié complice, comme tout le monde. » Jean-Paul Sartre [Les mains sales]. Votre âme est morte, mais pas votre souvenir...

Texte du jour: I got a heart full of pain/head full of stress/handful of anger/held in my chest/uphill struggle/blood, sweat and tears/nothing to gain/everything to fear, Linkin Park [Nobody's Listening].

---

C'était toujours quand tout allait bien, que le pire arrivait. C'était toujours quand on essayait d'oublier ses peines passées que d'autres faisaient surface et qu'elles vous tiraillaient comme toutes les autres. C'était aussi toujours quand on souffrait que l'on se rendait compte que notre vie ne nous appartenait qu'à moitié, qu'elle était à jamais et pour toujours soumise à la providence. Pas obligatoirement la providence divine - tout le monde ne croyait pas en Dieu.

Mais, parfois, plutôt à celle de ceux qui régissaient notre vie. Nos amis, nos ennemis, et également d'autres personnes que l'on ne connaissait même pas mais qui entraient dans nos vies sans rien demander. Oui, on pouvait le dire. La vie était totalement injuste.

Harry frappa le mur avec toute sa force, une fois, puis deux, et encore une fois, alors que son poing meurtri laissait de grandes marques rouges sur le mur de pierre. Il n'aurait pu dire si c'était des larmes ou des gouttes de sueur qui perlaient sur son front, finissant par glisser lentement sur son visage.

La seule chose qui lui importait était de cogner le plus fort possible ce mur froid et triste, et sordide, et... répugnant. Le frapper alors qu'il savait bien au fond de lui que la personne à qui il faisait le plus mal à ce moment là était lui.

Un cri s'échappa de sa gorge, avec un bruit guttural et il laissa son poing s'écraser une dernière fois contre la pierre.

Un craquement sinistre se fit entendre aussitôt, alors qu'il glissait contre le mur, des sanglots lui remontant le long de la gorge dans un relent qui lui semblait infini. Éternel.

"J'en ai marre..."

Ses joues s'inondèrent à nouveau de larmes et il les essuya d'un geste sans volonté, se permettant pour la première fois depuis longtemps de craquer, de laisser sa douleur s'exprimer alors qu'il s'était promis de ne plus pleurer.

Mais le vase avait depuis peu débordé et il n'avait plus la force de retenir ses larmes et sa douleur. Il se sentait terriblement si déçu de pleurer, mais son corps réagissait contre sa volonté. Encore une fois.

La porte du cachot s'ouvrit alors, et Severus Rogue s'avança lentement vers lui, d'abord hésitant.

Il s'accroupit devant l'adolescent et lui fit relever le menton, essayant de capter son regard. Ses yeux noirs exprimaient eux aussi de la tristesse mais si on cherchait bien, il y avait aussi un semblant de haine, une haine profonde.

Les lèvres du jeune sorcier tremblaient alors qu'il voulait échapper au regard scrutateur de Severus. Il n'avait pas vu l'homme d'aussi près depuis qu'ils s'étaient séparés et même dans cette situation, il était gêné de sa présence.

"Ne te bousille pas tout seul, Harry, commença-t-il d'une voix hésitante.

-C'est encore de ma faute... J'aurais du être là, dit Harry en sanglotant, attrapant l'adulte par le col de sa chemise. Je ne savais pas...

-Ne dit pas n'importe quoi", le pria le maître des potions en collant son front contre le sien.

Il savait que s'il se montrait trop démonstratif des sentiments qu'il ressentait toujours pour le gosse. Celui-ci allait peut-être finir par s'accrocher à nouveau à lui.

Severus le désirait plus que tout mais il ne pouvait pas s'y soumettre. L'amour devenait pour lui un sentiment bien trop lourd à porter.

"Tu sais que tu n'y es pour rien. Tu le sais. Alors arrête de te faire du mal. On ne t'en fait pas déjà assez?

-J'en ai marre que tout le monde meurt pour moi. Je ne mérite pas toute ces vies volées. Je ne mérite même pas la mienne. Je n'en mérité aucune et je n'en ai demandée aucune.

-Tu n'y es pour rien, lui assura Severus en passant ses bras autour de son cou, l'obligeant à appuyer sa tête contre son torse. Tu n'es pas coupable de tout cela."

Harry s'en voulait de pleurer contre l'épaule de Severus. Il se maudissait de renifler contre lui et d'essayait de cacher sa peine.

Pourtant, cette peine n'était que plus forte et à chaque fois, il avait beau trembler devant elle, elle se renforçait à chaque fois. Ses pleurs étaient devenus comme intarissables. Et le sang coulait... Et la sueur dégoulinait sur son front, se mêlant à ses larmes salées. Il en devenait malade.

Son coeur était remplis de douleur. Sa tête était pleine de tension. Une pointe de colère résistait à l'intérieur de sa poitrine dans une lutte ardue. Le sang, la sueur et les larmes. Il sentait qu'il n'avait plus rien à gagner, et en même temps tout à craindre... À perdre.

"Tu sais où il se cache, n'est-ce pas?

-Qui ça?"

L'adolescent le fixa de ses yeux verts brillants de rage et d'amertume. L'ancien Mangemort n'avait pas besoins de mots pour comprendre de qui Harry voulait lui parler.

Cette haine qui emplissait son regard quand il pensait au Seigneur des Ténèbres n'était pas comparable. C'était une vraie tare sur son visage maculé de larmes... et en même temps tellement beau.

"Je tiens à toi, Harry, dit alors l'adulte en resserrant ses bras autour du sorcier.

-Et alors?"

Ça y est. La peine avait été balayée sans ménagement. Et maintenant, il recommençait avec sa saleté et foutue rancune.

Il pouvait la trouver dans ses iris et il n'y avait rien de pire pour Severus; un sentiment tel qu'il vous faisait trembler et frissonner d'effroi. Pas par étonnement de le trouver dans les yeux d'un gosse, mais plutôt sous la crainte de l'ampleur que pourrait avoir sa vengeance.

Oui. L'adulte avait peur face à ce regard. Et il avouait même en avoir la chair de poule.

"Je n'aime pas te voir comme ça, tu sais.

-Ah oui? s'étonna Harry dont la haine ne faisait qu'être de plus en plus forte. Et comment je suis exactement?"

Severus cru qu'il allait perdre patience. Pourtant, le désir de consoler Harry qu'il avait au fond de lui l'entravait totalement, et il se sentait contraint de garder cette impatience profondément enfouie dans sa tête. Pour la noyer.

Albus l'avait envoyé chercher le gamin, après que celui-ci soit sorti du bureau directorial. Le vieil homme savait très bien que la démarche calme et posée du garçon quand il était parti, n'était que tromperie et feinte face à la peine qui tiraillait son coeur dans sa poitrine, en lui laissant une pâleur inhabituelle sur le visage.

L'annonce d'une attaque aux États-unis, à New York - mais aussi les milliers de morts, sorciers et moldus, qu'elle avait engendrée -, n'avait fait que réveiller ses démons intérieurs qui étaient tombés dans un sommeil agité depuis quelques mois.

Harry essaya de le repousser mais le maître des Potions l'en empêcha en claquant sa langue de façon désappointée. Maintenant qu'il était parvenu à approcher le garçon sans se faire insulter ou rejeter de n'importe quelle sorte qu'il soit, il n'allait pas le laisser le faire.

Il prit alors une décision au-dessus de la volonté qu'il croyait posséder et, se penchant vers le visage encore furieux de Harry, il posa tendrement ses lèvres sur les siennes.

Ce baiser n'avait rien, mais absolument rien de tendre. Même si Severus ne l'avait pas voulu comme cela, il se révéla impossible pour lui de se contrôler alors que ses lèvres agressaient celles de Harry.

Les bras de l'adolescent s'enroulèrent avec passion autour de son cou et leurs langues finirent par se trouver et se caresser avec une violence quasi bestiale. Le mage pressa son corps contre celui de l'adulte et ils tombèrent couchés sur le sol froid du cachot, Severus au-dessus de Harry.

Quand leurs bouches se séparèrent, ils leur falluent plusieurs minutes pour que leur respiration se calment et reprennent un rythme plus régulier.

"Pourquoi je - ne peux pas - me retenir de - t'embrasser? dit avec difficulté Severus en caressant le joue encore rouge de Harry sous lui.

-Pourquoi je ne peux pas m'empêcher d'y répondre? questionna en réponse le sorcier en relevant légèrement sa tête pour poser ses lèvres sur la nuque de son professeur. Après tout le mal que tu m'as fait...

-Après tout le mal que tu m'as fait aussi... remarqua Severus en resserrant le corps de Harry contre lui. De toute façon, je sais très bien que si on est ensemble maintenant, c'est juste parce que l'on a besoin l'un de l'autre. Les circonstances l'exigent.

-Va te faire foutre!" s'exclama l'adolescent, en se dérobant à lui.

Harry se délivra de l'étreinte de l'homme et il se releva, rapidement imité par Severus. Il forma un poing avec sa main pourpre et décharnée et essaya de frapper le sorcier devant lui, mais celui-ci calcula le geste et l'arrêta dans son élan.

Attrapant son poignet qu'il serra avec vigueur, Severus approcha Harry de lui et pencha sa tête contre son oreille. Son souffle chaud caressa l'épiderme sensible du cou du garçon, qui ne put retenir un frisson.

"Ne tente jamais de me frapper."

Sa poigne se resserra quelque peu quand le gamin tenta de se débattre pour lui donner un second coup. Finalement, Severus le plaqua contre le mur encore maculé de son propre sang et il bloqua son corps en pressant le sien contre lui.

Harry enrageait mais les pierres qui lui rentraient douloureusement dans le dos ne parvinrent qu'à le faire gémir.

Il détestait se retrouver sans défense devant l'homme qu'il aimait encore. Plus que tout, il haïssait se sentir vulnérable comme à cet instant.

"Je te le répète, Harry, souffla Severus dans son oreille, j'ai besoin de toi. Et cela est réciproque, je le sais parfaitement.

-Et alors? demanda d'un ton insolent le garçon. Tu veux me baiser, c'est ça? Et bien vas-y! Baise-moi!

-Harry... continua l'homme d'un ton calme. Si j'avais envie de baiser - comme tu le dis si bien - je pourrais très bien me payer une putain. De plus, cesse d'être autant irrespectueux envers moi, je suis toujours ton professeur, je te le rappelle...

-Et tu baises avec tous tes élèves? cracha Harry en lui lançant un regard venimeux.

-Ta gueule!" cria Severus en lui assenant une gifle.

Harry laissa échapper un nouveau gémissement de douleur alors que la poigne de l'homme se desserrait et qu'il le regardait glisser misérablement le long du mur. Atteignant le sol froid du cachot, l'adolescent resta là, gisant, se tenant d'une main tremblante sa joue meurtrie.

Il savait qu'il était allé trop loin, mais en même temps, Severus lui avait fait du mal, c'était la stricte vérité. Et il avait voulu lui faire payer. Mais tout cela lui avait fait oublier que l'homme resterait toujours plus fort que lui, et avec plus de retenue peut-être aussi.

"Harry..."

L'adolescent entendit l'ancien Mangemort s'agenouiller devant lui mais il n'osa pas relever son regard vers lui. Il sentit une main se poser sur sa nuque et elle l'attira contre une robe noire dans laquelle il se blottit. Severus passa un bras autour de lui, le second caressant ses cheveux avec tendresse.

Harry ne pleurait pas, il se contentait de se serrer le plus possible contre l'adulte en tentant de capter le maximum de sa chaleur. A nouveau, il se sentait vulnérable, mais d'une manière plus différente.

"Excuse-moi pour cela, gamin, je n'aurais pas dû, j'en suis conscient, fit Severus d'une voix douce. Et pour répondre à ta question, je ne baise pas avec tous mes élèves... Juste avec toi."

Harry sentit que l'homme souriait à ce moment là, même avec ses yeux fermés et sa tête enfouie dans les robes de son professeur. En fait, il se sentait plus que bien, si il faisait abstraction de la douleur qui persistait dans sa poitrine.

"Comme je te l'ai déjà dit, j'ai besoin de toi. Alors ne m'abandonne jamais plus, d'accord? lui demanda-t-il en le repoussant légèrement pour capter son regard.

-Ce n'est pas moi qui t'ais abandonné, dit Harry d'une voix cassée, des sentiments diverses et complexes se lisant dans ses iris verts. C'est toi qui m'as rejeté.

-Non, je ne t'ai pas rejeté, démentit Severus. Simplement... éloigné de moi. Je n'aurais pas dû, je sais bien cela maintenant. Pardonne-moi aussi pour ça.

-J'ai mal, Sev'. Tu sais, j'ai mal dans mon coeur et dans ma tête, expliqua maladroitement l'adolescent en se serrant à nouveau contre lui. Depuis si longtemps...

-Ta souffrance est légitime, Harry, fit l'homme d'une voix douce et apaisante, en se redressant. Allez, viens avec moi maintenant. Tu as besoin de soins et de repos. Tout t'apparaîtra plus clair. Bientôt."

Bientôt...

---

Harry émergea difficilement du sommeil réparateur dans lequel il avait plongé quelques heures plus tôt.

Il n'ouvrit pas tout de suite les yeux, se délectant de la chaleur tout autour de lui. Puis, il sentit la sensation de mal-être le posséder à nouveau et c'est à ce moment là qu'il se rendit compte que son corps était trempé de sueur. Cette putain de sueur qui le faisait se sentir plus sale encore.

Malgré cela, il ne se leva pas du grand lit de Severus pour aller se laver dans la salle de bains. Il avait bien trop froid.

Remuant lentement sous la fine couverture qui les recouvrait, lui et son professeur, il vint se coller dans le dos de ce dernier, et passa son bras gauche au-dessus de la hanche de l'adulte qui remua légèrement.

Harry bloqua sa respiration, les yeux toujours aussi fermés, et attendit que Severus se rendorme.

Le silence pesa dans la pièce pendant plusieurs minutes avant que la voix mal réveillée de l'adulte s'élève lentement.

"Tu es trempé, remarqua-t-il sans se retourner vers l'adolescent.

-Je sais, répondit Harry en respirant l'odeur épicée du maître des Potions. Je suis aussi frigorifié.

-Viens-là."

Severus remua dans les couvertures et se retourna pour faire face à Harry. Entourant son corps tremblant de ses bras, il le serra contre lui en posant son menton sur le dessus de sa tête. L'adolescent laissa ses lèvres embrasser un des tétons de l'homme puis il se laissa aller contre lui en savourant tout cela.

La soirée avait été ponctuée d'étreintes plus ou moins passionnées, de quelques crises de larmes ou Harry s'était senti plus que honteux, et également de - trop - rares sourires complices. Mais pour le mage, elle restait une soirée particulière entre lui et Severus. Celle où il avait pu se rendre compte de la dépendance qu'il avait développée à son égard.

Une dépendance, elle aussi, singulière.

L'adolescent s'était excusé de se laisser aller à chaque fois qu'une larme avait glissé sur sa joue et toutes les fois, l'adulte lui avait simplement souri en embrassant ses lèvres d'une façon si douce, que Harry avait eu de la peine à y croire. L'ancien Mangemort c'était montré bien différent. Plus... adulte.

"Je n'ai pas envie de quitter tout cela, jamais, dit alors Harry d'une voix étouffée.

-Quoi donc? questionna Severus en caressant lentement son dos nu.

-Toi. Et cette chaleur qui m'entoure."

Severus laissa un baiser sur son front, puis il bougea légèrement l'un de ses bras qui était passé autour de Harry, pour apercevoir sa montre sorcière. Les multiples aiguilles aux signes complexes lui indiquèrent qu'il n'était que six heures du matin. Il n'avait que quelques heures à peine d'avance puisqu'il se levait habituellement à huit heures les matins de cours.

Le sorcier décida donc de rester encore quelque temps avec Harry, déjà parce qu'il était trop tôt pour se lever, mais aussi pour le gosse.

L'ancien Mangemort avait retenu chacune de ses pulsions la veille au soir. Il s'était obligé à garder un comportement, certes tendre, mais un minimum décent, pour que Harry ne se paume pas encore plus dans la complexe relation qu'ils entretenaient.

Plusieurs fois, il avait voulu le prendre sur le divan ou même à un moment, sur la table du séjour, mais sa conscience l'en avait toujours empêché. Cette putain de raison.

Merci à elle, quand même.

Severus se tendit légèrement quand il sentit à nouveau quelque chose d'humide se déverser sur son torse nu. Le gamin pleurait à nouveau. Il se maudit une nouvelle fois d'avoir laissé faire cela, puis resserra son étreinte en chuchotant des mots doux à l'oreille de l'adolescent.

Harry, lui, s'en voulait encore et encore de pleurer. Il détestait cela. Il exécrait montrer sa peine sans n'avoir aucun contrôle sur lui-même. Mais les larmes coulaient inexorablement, et elles lui crevaient le coeur et l'âme, tandis qu'il tentait de les retenir en vain. Il ne savait même plus pourquoi il pleurait.

Des milliers d'images qui lui faisaient mal, passaient devant ses paupières closes. Des images de personnes défuntes, des souvenirs heureux mais bien loin, des sons familiers mais eux aussi passés et puis... ces cadavres, toujours ces cadavres. Ceux de ses rêves, ceux du Chemin de Traverse, ceux de Londres maintenant; et tous les autres qu'il n'avait peut-être qu'imaginé, mais qui pourtant, emplissait son coeur de peur.

La mort planait au-dessus de sa tête.

"Harry?

-Hum...?

-Ça va? s'inquiéta Severus en le fixant, les sourcils froncés.

-Oui, pourquoi? le rassura Harry en déposant un baiser sur sa nuque.

-Tu trembles."

Ah oui? Il ne s'en était même pas rendu compte. Il pouvait toujours prétendre avoir froid, mais ce n'était pas ça. Cela aurait été bien trop facile. Harry avait peur. Non, pas peur. Il était mort de trouille plutôt. Mort.

Mort.

Ce mot était tellement effrayant en lui-même. Pourtant, la mort n'avait pas fait si peur à Harry quelques temps auparavant. Pendant cette période, il aurait vraiment tout donné pour mourir.

Mourir et oublier la souffrance. Crever et laisser les autres dans leur misère. Cela n'aurait plus été son problème. Mais son esprit n'était peut-être pas si lâche finalement.

Sous un soudain relent de désir, l'adolescent posa presque violement ses lèvres sur celles de Severus en appuyant férocement sur sa nuque pour permettre à leurs langues de se goûter avec plus de profondeur.

L'homme, d'abord surpris, grogna finalement de plaisir en attirant Harry contre lui, ses mains pressées sur ses fesses. Ce simple geste fit naître en lui un début d'érection qu'il frotta langoureusement contre le corps de l'adulte, ce dernier prenant le dessus. Harry s'arrêta alors un cours moment, ouvrant les yeux pour fixer le regard ébène de Severus. Ses yeux ne lui lancèrent qu'un seul message: le désir.

Pourquoi ne pas s'y adonner?

Il était si facile de vendre son corps pour en exorciser les souffrances. Encore une fois, Harry voulait tomber dans la facilité, et même après avoir fait l'amour avec Severus, ses mains n'allaient pas être lavées. Mais l'homme était le salut de son âme déchirée.

Peut-être allait-il en rassembler les morceaux? Qui sait?

Harry gémit en lançant sa tête en arrière, et Severus en profita pour embrasser sa pomme d'Adam ce qui excita plus encore l'adolescent. Celui-ci se courba quand les lèvres de l'adulte descendirent le long de son torse, lui laissant des traces humides de ses lèvres à son nombril. Sa langue s'enroula autour de son téton gauche, alors que le mage emmêlait ses doigts dans les mèches noires de Severus.

Ce dernier embrassa son ventre en suivant finalement la fine ligne que formait le duvet de poils de l'adolescent, le menant à la barrière de son boxer noir. Tout en se délectant des gémissements de Harry, Severus faisait courir sa langue de droite gauche, puis de gauche à droite, suivant la bordure du sous-vêtement.

Rape me...

Les phalanges de l'homme glissèrent sous le boxer et il tira lentement dessus, révélant l'érection de Harry. L'adolescent frissonna lorsque le souffle de Severus balaya son sexe, son désir s'accentuant de plus en plus.

La main droite de l'ancien Mangemort se referma sur le membre tendu, le caressant langoureusement alors que sa langue en titillait le gland. Harry crispa ses poings qui serraient les draps blancs du large lit, tout en ondulant des hanches sous les caresses de l'adulte.

Quand la bouche de Severus engloutit complètement son érection, le mage d'Orianne cru défaillir, tandis qu'une vague de chaleur s'emparait de son bas-ventre déjà largement en feu. Ses mains, sa bouche, sa langue; tout cela le rendait fou.

Il sentit son corps se tendre et après un dernier gémissement qu'il tenta de faire taire du mieux qu'il put, Harry repoussa la tête de Severus avant d'atteindre l'orgasme. La main de l'homme lâcha finalement son sexe, et il remonta le corps de l'adolescent pour attraper ses lèvres gonflées de plaisir.

"Tu as aimé? demanda avec un sourire Severus, alors qu'il frottait sa propre érection contre le corps encore tendu de Harry.

-Hum... acquiesça le garçon en passant sa langue sur ses lèvres. Je vais te montrer à quel point j'ai adoré ça..."

---

Harry continuait à suivre les cours comme n'importe quel élève. Il se levait tôt le matin, mangeait à peine à la Grande Salle, voyait rapidement Severus avant d'aller en cours, mangeait, allait en cours, mangeait, allait voir Severus, dormait... Bref.

Les jours se suivaient et se ressemblaient tous alors que par ailleurs, le garçon commençait à ne plus suivre ce rythme, pourtant si répétitif. Tandis qu'il refaisait toujours les mêmes gestes, il ne pensait qu'à une seule chose.

Ils sont tous morts... par ma faute...

Seuls Hermione et Severus parvenaient à le consoler - il ne pleurait plus, il se l'était promis, mais sa peine et sa culpabilité n'en étaient pas moindres - grâce à leur tendresse et à leur oreille toujours attentive.

Le mage d'Orianne avait été obligé de s'avouer complètement dépendant des deux sorciers. A chaque fois qu'il avait eu un problème dans la semaine qui avait précédée la finale de Quidditch. Hermione avait parlé à McGonagall des résultats médiocres de Harry en accusant la peine qu'il avait depuis le week-end et la sorcière semblait avoir été convaincue depuis.

Cela n'empêchait pas son amie de le barber avec ses devoirs, qu'elle lui obligeait à faire le soir, alors que l'adolescent ne pensait qu'à aller dormir - bien qu'il ne dormait pas, mais passait ses nuits à partir à la vadrouille dans les vastes vallées d'Écosse.

Et Hermione le savait parfaitement.

Plusieurs soirs de cette semaine là, Harry transplanait au nord de la Forêt Interdite, à l'orée des arbres. Puis, il prenait une direction qui lui paraissait la meilleure et marchait pendant des heures dans les hautes herbes.

Parfois, il rencontrait sur son chemin des murs de pierre qu'il franchissait avec facilité puisque ceux-ci ne dépassaient pas un mètre, et se retrouvait même des fois dans des parcs où un troupeau de chevaux broutait paisiblement. Tout ce calme, cette quiétude qui l'habitait ces nuits où il ne dormait pas, ce souffle d'air pur ; tout cela lui faisait le plus grand bien.

Et puis, au lieu de se poser des questions sur le monde et ses problèmes, Harry observait le ciel étoilé de cette fin mai en se questionnant sur lui.

Qui était-il? Pourquoi était-il lui-même et pas quelqu'un d'autre? Et d'ailleurs, comment était-il? Que deviendrait-il dans quelques années?

Toutes ces questions trouvaient parfois des réponses, parfois non. Et finalement, il rentrait plus ou moins bredouille au château et se couchait dans son lit, en écoutant les respirations endormies de ses camarades de chambre. Le soleil se levait, et une nouvelle journée commençait, identique à toutes les autres.

Sauf peut-être, que ce jour-ci, les cours n'avaient pas lieu. Cela signifiait pour le garçon, deux fois plus d'ennui.

Le samedi matin, Harry était, comme à son habitude, l'un des premiers à franchir les portes de la Grande Salle. Il se dirigea jusqu'à la table des gryffondors où il s'y assit. L'adolescent but rapidement un verre de jus d'orange et croqua dans un toast grillé sans trop d'enthousiasme.

Puis, s'apprêtant à partir pour rendre sa visite matinale à Severus, il attrapa rapidement une serviette en papier pour essuyer les contours de sa bouche, et disparut dans le Hall.

"Je peux entrer?"

Severus, torse nu, ses cheveux ébènes encore trempés après la douche qu'il venait de prendre, sourit au garçon qui avait passé sa tête dans l'entrebâillement du tableau dissimulant l'entrée de ses appartements personnels. Harry entra dans la pièce et il s'assit dans le divan, en face de la cheminée éteinte.

Il n'avait pas besoin de toute une cérémonie quand il venait voir l'homme, et c'était une chose qu'il appréciait beaucoup. Il lui suffisait de le prévenir de sa présence, et puis d'attendre que le maître des Potions engage la conversation ou... ou fasse ce qu'il avait envie de faire avec Harry.

"Bien dormi, Harry? demanda-t-il en servant une tasse de café à lui et au garçon.

-Mouais... Comme d'habitude, répondit Harry en s'installant un peu plus confortablement dans le divan.

-Tu es encore sorti cette nuit, n'est-ce pas? le questionna Severus en fronçant les sourcils en signe de désapprobation.

-Oui. Je n'arrive tout simplement pas à trouver le sommeil. Alors à quoi bon rester dans mon dortoir à m'ennuyer, alors qu'à quelques mètres à peine de moi, les autres dorment profondément? Je n'y vois vraiment aucun intérêt..."

Severus lui tendit une tasse de café fumant, tandis qu'il prenait place à coté de lui. L'adolescent s'appuya contre lui en soupirant de quiétude et cela fit sourire l'homme, qui buvait à petites gorgées son café.

Finalement, il passa son bras libre autour de la taille fine de Harry et le rapprocha de lui dans un geste protecteur - même s'il n'aurait jamais avoué pouvoir être un jour autant protecteur envers quelqu'un, Severus devait bien se dire qu'il l'était énormément avec le gamin.

Et puis, leurs relations étaient tellement complexes qu'il s'y perdait lui-même. Harry était comme son gosse pour lui, et dans une dimension totalement différente, ils faisaient l'amour dès qu'ils le désiraient et avaient l'un envers l'autre, une tendresse qui dépassait les relations normales d'un père envers son fils.

C'était un emmêlement incompréhensible entre amitié, amour fraternel et... amour tout court. Et c'était très dur pour Severus de se dire qu'il pouvait aimer et être aimé en retour par quelqu'un.

L'ancien Mangemort reposa sa tasse vide à coté de celle de Harry sur la table basse. Il jeta un rapide coup d'oeil à sa montre qui l'informa qu'il n'était que huit heures et qu'ils pouvaient donc rester encore une ou deux heures ensemble.

Severus savait que le fait qu'il ne se présente pas au petit déjeuner n'était jamais remarqué - et seul Albus peut-être pourrait suspecté à nouveau leur relation - et que bien sûr, le samedi signifiait également aucuns cours et donc, une plus grande liberté.

Quoique... Pas vraiment. L'homme avait complètement oublié que c'était aujourd'hui que se déroulait la finale de Quidditch.

---

La sphère dorée bifurqua soudainement sur la gauche et Harry, jouant des coudes contre Draco à coté de lui, réussit avec aisance à suivre le mouvement. Le problème étant à ce moment, que le serpentard avait aussi très bien contrôlé son balai sur cette manoeuvre et il continuait toujours à suivre de près le sorcier habillé en rouge.

Alors que les deux attrapeurs se défiaient à coup de coude, les spectateurs, dans les tribunes, retenaient leur souffle, les yeux rivés sur la silhouette rouge qui filait à toute vitesse dans le ciel bleu de cette après-midi de juin, et l'autre, verte, qui comblait petit à petit la distance qui le séparait de son adversaire.

Harry sentit de la sueur froide couler le long de sa colonne vertébrale, tandis que son cerveau s'emplissait d'adrénaline. Voler lui faisait le plus grand bien et ce, malgré le fait qu'il disputait un match de la plus haute importance - l'honneur de sa maison était quand même en jeu.

Le Quidditch lui faisait alors totalement oublier les problèmes qui rythmaient sa vie - les massacres qui persistaient dans tout le pays, le point de non-retour qu'avaient atteint Sirius et Aurea, et puis les yeux bleus qui le suivaient avec une once de sévérité depuis la tribune officielle.

Mais au fond de lui, persistait toujours sa douleur, sa peine. La tension qui emplissait son coeur ne se tarissait pas. Et sans apaisement, encore et toujours cette colère sourde mais rageuse au fond de sa poitrine, qui luttait de plus en plus.

Et sur son balai, que lui avait d'ailleurs offert Sirius, des larmes silencieuses coulaient sur ses joues - de bonheur ou de souvenirs? -, ses longs habits de Quidditch lui collaient à la peau à cause de la sueur qui recouvrait son corps et les multiples plaies qui couvraient ses mains s'étaient à nouveau ouvertes alors qu'il serrait avec force le manche de son balai, déversant dans un long supplice du sang pourpre qui tachait lentement les manches de sa robe de Quidditch.

Mais le garçon n'en avait rien à foutre. Ce match, il voulait le gagner et c'est ce qu'il allait faire.

Point final.

Le sang, la sueur et les larmes que déversait son corps n'étaient qu'un signe de sa volonté. Harry allait gagner une nouvelle fois la Coupe de Quidditch et il allait le faire en mémoire de Sirius et Aurea. Comme cela, il n'aurait pas désobéi à son défunt parrain pour rien. Non.

Son contournement des règles allait prouver qu'il était capable de frôler des sommets. En fait, il voulait plutôt se le prouver à lui-même, mais ce n'était qu'une excuse.

Avec de la volonté, on pouvait tout avoir.

Harry se plaqua un peu plus contre le manche de son balai, et celui-ci prit encore de la vitesse. Derrière-lui, Draco ne parvint pas à le rattraper, et, alors que le Vif d'Or se rapprochait de plus en plus de sa main tendue, le mage plissa les yeux sous l'effet de la concentration et ferma finalement ses doigts autour de la petite sphère.

"GRYFFONDOR L'EMPORTE!"

Harry sentit aussitôt plusieurs secousses contre son balai, alors que ses coéquipiers se jetaient sur lui pour l'étreindre en gueulant dans la brouhaha général.

Les bannières rouges de Gryffondor s'agitaient avec force tout autour de lui alors qu'ils se dirigeaient vers la tribune officielle, où Albus tenait entre ses mains la coupe de Quidditch tant convoitée.

Harry sourit pour la première fois depuis plusieurs jours, tandis qu'il brandissait la coupe face aux élèves en délire dans les tribunes. Ça y est, il l'avait fait.

Je l'ai fait... JE L'AI FAIT!

---

Harry rentra le plus rapidement possible dans les vestiaires. Il faillit entrer dans un Serpentard de septième année quand il passa devant la réserve de balais et tenues de Quidditch - le sorcier l'insulta de tout les noms en essayant de le frapper avec un balai.

Le mage pénétra presque en courant dans la pièce adjacente à celle des douches, où plusieurs de ses coéquipiers de Gryffondor ressortaient de leur cabine, une serviette autour de la taille.

"Tu as l'air de fuir la peste, lui fit remarquer Fred en jetant un sort de séchage à ses cheveux roux.

-Retrouve-toi devant un serpentard qui essaye de te tuer à coup de balai et après on verra, ok?" suggéra Harry en entrant dans une cabine libre, après avoir attrapé une serviette propre dans un des placards miteux.

Il se déshabilla rapidement puis entreprit de laisser ses muscles se détendre sous l'eau tiède. Des vapeurs se libéraient en des volutes de fumée, essayant de s'échapper par le trou au-dessus de la porte de la cabine, en tournoyant dans l'air étouffant des vestiaires.

Le mage se savonna, décrassant sa peau rugueuse - à cause de la sueur -, et il frotta encore et encore ses mains, une grimace de douleur déformant son visage, alors que l'eau se colorait petit à petit en rouge. Quelques larmes perlèrent aux coins de ses yeux, mais il les ignora royalement.

Finalement, il se rinça, laissant l'eau couler bien après que toutes traces de mousses ou de sang aient disparu du flot d'eau se déversant sur le sol.

Sa tête, légèrement douloureuse après ces plusieurs heures de Quidditch sous une chaleur suffocante, resta reposée contre le mur carrelé de la cabine et ses yeux fixèrent ses pieds, sans vraiment les voir.

Ça y est, il était parvenu à ses fins. Il avait remporté la coupe de Quidditch et il était... dégoûté. Dégoûté d'avoir donner toute son énergie pour une cause tellement lâche. Juste pour tenter de se dire une fois pour toute que Sirius et Aurea étaient morts.

C'était si... débile... Il était débile. Croire que le fait de gagner un match allait changer les choses... Pff...

En plus, le regard que lui avait lancé Albus l'avait complètement convaincu que son attitude avait été irréfléchie. Un regard déçu qui lui avait crevé le coeur, malgré le fait qu'il ne l'aurait jamais avoué. Harry avait déçu Albus Dumbledore.

Et ça, même si ce n'était pas nouveau, ça le tuait.

Heureusement, Severus était parvenu une fois encore à lui remonter le moral. Pour le féliciter de sa victoire - bien que le directeur de Serpentard n'était pas spécialement supporter de l'équipe de Gryffondor - l'homme l'avait discrètement emmené derrière des arbres et l'avait congratulé à sa façon. Façon qui avait amplement plue à l'adolescent. Enfin...

Finalement, Hermione l'avait serré dans ses bras en l'embrassant pratiquement tandis que Ron suivait la scène de - très - loin, sa main enlacée dans celle de sa petite amie de Poufsouffle. Cela l'avait totalement...

Harry émergea de son esprit, quand il s'aperçut que plus aucun bruit ne résonnait dans les douches. Il arrêta l'eau et commença à attraper sa serviette.

"Hum mm..."

Le sorcier releva la tête d'un geste brusque. Une plainte de douleur venait de résonner dans la douche voisine. Alors qu'il collait son oreille contre le mur de bois, séparant sa cabine de celle où le geignement s'était fait entendre, il entendit un objet tomber sur le sol de pierre.

"Il y a quelqu'un...?"

Harry s'interrompit en apercevant un petit filet de liquide rouge, passer sous la cloison de bois. Le petit ruissellement rejoignit la flaque d'eau, au sol de la cabine de Harry et aussitôt, le fluide devint rougeâtre lui aussi.

Mais à qui était ce sang? A lui? Le mage regarda ses mains et il sut alors que ce sang ne lui appartenait pas. Ses mains n'avaient en effet pas changées, toujours pâles, toujours couvertes de fines cicatrices mais aussi légèrement fripées après la longue douche qu'il avait prise.

Alors, ce sang était à quelqu'un d'autre... qui?

L'adolescent attrapa s'empara de sa serviette d'un geste tellement rapide qu'il paraissait inhumain et la noua tout aussi rapidement autour de sa taille avant de sortir de sa cabine.

Comme il l'avait imaginé, le vestiaire était vide. Tous avaient sûrement voulu se dépêcher pour ne pas rater la fête qui allait se dérouler dans la Salle Commune de Gryffondor et, il ne fallait pas manquer de le faire remarquer, Harry était resté une bonne demi-heure sous la douche.

"Il y a quelqu'un? demanda-t-il à nouveau en frappant simultanément à la porte de la cabine. Oh! Il y a quelqu'un?"

Seul un nouveau gémissement, à peine audible, lui répondit et Harry ne se fit pas prier. Il recula quelque peu, s'élança sur la porte de bois et la percuta.

Il ne parvint qu'à ressentir une douleur fulgurante à l'épaule droite et le bruit qu'il provoqua après le choc, aurait suffit à réveiller un mort. Mais pourtant, ça ne suffit pas à lui faire perdre courage.

Il reprit à nouveau son élan et encore une fois, la porte résista au choc - il entendit quand même les gonds grincer légèrement ainsi que sa clavicule craquer sans pour autant se déboîter heureusement.

"Saloperie de porte à la con", jura-t-il entre ses dents serrées.

Et à ce moment, une idée ingénieuse lui vint à l'esprit.

"Mage d'Orianne, tu parles, cracha-t-il en essuyant ses mains encore humides sur sa serviette. Je ne suis même pas capable de me souvenir que je suis un sorcier! Fait chier!"

Énervé contre la porte qui lui avait résistée - et contre lui-même -, il créa un sort dans sa main et le jeta de toutes ses forces contre la cloison de bois. Celle-ci vola en éclat, et la puissance du sort souffla aussi les tuyaux d'eau qui explosèrent violemment.

Harry se protégea en portant ses mains à sa tête et après qu'un morceau de bois, à peine plus gros qu'une main mais plus affûté qu'un poignard, se soit enfoncé dans son abdomen - lui arrachant un grognement bestiale -, il tomba sur le sol.

Peut-être perdit-il connaissance quelques secondes. Tout ce dont il se souvint par la suite, ce fut une vive douleur à l'abdomen.

Il porta ses mains à sa blessure et, ayant un soudain flot de courage, il arracha le morceau de bois pointu de sa plaie dans un cri de douleur rauque. Autant essoufflé que s'il avait couru un marathon, il se releva lentement - non sans douleur - et observa la scène.

Si il n'avait jamais vu ce lieu avant, il aurait ri à la figure de la première personne lui affirmant que c'était un vestiaire.

Les tuyaux d'eau, arrachés des murs, laissaient échapper leur liquide en de petits jets plus ou moins gros, semblables à des geysers. Les cabines de douches ne ressemblaient plus qu'à un empilement de planches en bois, pour la plupart fracturées ici et là, et recouvrant pratiquement la totalité du sol des vestiaires. Seule la construction principale de la pièce avait tenu bon.

Le mage chercha des yeux la cabine - ce qui en restait - dont la porte avait été visée par son sort de Destruction. Quand il eut retrouvé le lieu exact, il enleva les uns après les autres les morceaux de bois, recouvrant le corps de la personne en mauvaise posture. L'adolescent ne cessait de se maudire tandis qu'il sentait des gouttes de sueur perler à son front déjà trempé.

Ou bien étaient-ce des larmes qui coulaient sur ses joues?

Oh, Merlin...

Harry sut aussitôt que l'eau qui inondait lentement sur ses joues n'étaient pas de la sueur. Il observa la personne inconsciente et dans un piteux état devant lui, tout en se tenant douloureusement sa blessure à l'abdomen qui saignait abondamment.

Le poignet ouvert et pratiquement vidé de son sang, le visage blême et blanc comme un linge, la tenue de Quidditch couverte de sang et une dague près de lui; Draco Malfoy gisait à moitié mort sur le sol.

Malfoy... Merde...

---

Note: Ouais, je sais, je suis affreuse d'arrêter là, mais bon que voulez-vous? Il faut bien que je vous donne envie de lire le prochain chapitre, non? Lol. Gros bisous à tous et à la prochaine! Mais avant de vous laisser voilà la...

---

Réponse aux reviews:

Ornaluca: Merci beaucoup, ça me fait vraiment plaisir. Et la suite est là... très vite! Bisous.

White Wolf: Lol. Non ce n'était pas du tout un rêve, mais par contre ce passage m'est venu d'un seul coup! D'ailleurs j'ai eu beaucoup de mal à écrire ce chapitre, il existe au moins trois versions totalement différentes... Enfin bon, Lin', ma correctrice, m'avait conseillée de garder celle-là donc voilà... Bisous.

Laika la Louve: Hé, hé. Je t'avais proposé de corriger le chapitre 39, tu es sûre? Pourtant, Lin' l'a déjà corrigé donc voilà... Je suis vraiment désolée si tu as commencé. En tout cas, au niveau du chapitre 40, oui, c'est bon je l'ai eu. Tu me fera lire ta fic', hein? Celle qui n'a aucun rapport avec HP... Je l'attends! En ce moment, je ne continue pas la mienne - je ne parle pas de celle d'HP, ne t'inquiètes pas! - parce que j'écris pas mal de chansons, donc voilà... Chaque chose en son temps! Ah, au fait, si tu connais quelqu'un qui parle couramment anglais, pour me corriger mes paroles, je suis ouverte à toutes propositions! Je te dis ça à toi, vu que je sais que tu habites au Québec... Ça court plus les rues qu'en France! Bisous la miss!

Andadrielle: Wacha! Et ben, tu n'es pas à cours de compliments! Lol. Merci beaucoup! Vraiment ça me fait très très plaisir! Et puis, tu sais, je ne suis pas un écrivain plein de talent non plus, alors ne m'estime pas autant! Quand je disais qui j'aimais ta fic', j'étais vraiment sincère, je t'assure. J'attends Faint avec impatience en tout cas! Gros bisous la miss!

Patmol666: De rien pour la lecture! C'était vraiment sympa à lire, tu sais. Ouais, je sais que la mise en page est un réel problème, mais bon ça peut toujours s'arranger, et pour cela je te conseille d'écrire tes chapitres sur FrontPage. C'est ce que je fais! Rho... Tu n'as pas beaucoup aimé mon chapitre? Je suis déçu de ma note, mais je suis sûre que je vais me rattraper pour ce chapitre! Lol. Tu as aimé? J'espère! Bisous la miss!