HARRY POTTER ET LES QUATRE MAGES.

Chapitre43: Apparences trompeuses

Note: Nouveau chapitre, après plusieurs mois sans, vous ne rêvez pas, promis. Bonne lecture!

Résumé du chapitre précédent: Abelforth ramène Draco et Harry à Poudlard après leur nuit passée ensemble. Là-bas, ils apprennent que le temps a été arrêté après une attaque de Voldemort dans le château, et seuls quelques personnes ont échappées à cette arrêt du temps. Celles-ci s'activent pour assurer l'avenir du monde sorcier, enfermé dans les différentes pièces qui forment le bureau directorial. Harry et Severus sont toujours aussi proches mais le bémol reste quand même la culpabilité qui ronge petit à petit la conscience de l'adolescent. Son secret avec Draco devient très lourd à porter dans cette atmosphère de résistance.

Texte du jour: Nous ne croyons pas que la vérité reste encore vérité quand on lui enlève ses voiles, Friedrich Nietzsche.

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Les couloirs du château étaient si vides que toute cette atmosphère en devenait inquiétante. Poudlard, d'habitude si agitée et chaleureuse, avait perdue tout son attrait. Seule une silhouette se déplaçant furtivement, rasant les murs, pouvaient casser l'aspect ennuyeux de la scène.

Harry, les yeux plissés pour tenter de distinguer la fin du couloir à travers la pénombre, s'avança à petit pas rapides jusqu'à un tableau. Il fixa plusieurs secondes la licorne figée à l'intérieur du cadre. Tous les tableaux du château semblaient moldus. C'était terriblement bizarre.

L'adolescent ouvrit le portrait, grâce à un sort d'Orianne, et il entra dans la pièce, son coeur battant de plus en plus vite. Faisant apparaître une petite boule de lumière dans sa main gauche, il leva sa main et porta un regard attentif sur la chambre de préfète d'Hermione.

Tout semblait totalement normal. Et pourtant.

Sur le lit aux draps rouges, le corps figé de son amie reposait, froid et immobile. Harry s'en approcha, réprimant les tremblements convulsifs de son corps, et éclairant le visage de la jeune femme, il retint un sanglot.

Il se sentait si perdu.

Ses doigts s'attardèrent quelques secondes sur la joue froide d'Hermione, puis il se pencha sur son visage et déposa un léger baiser sur sa joue. Une larme égarée tomba sa peau pâle, et Harry se dépêcha d'ignorer celles qui suivaient malgré lui.

Puis ses yeux semblèrent retrouver rigueur à nouveau, quand il sortit de sa poche un gros sablier pendant au bout d'une longue chaîne en or. Un petit sourire de dessina sur ses lèvres, et il caressa presque avec amour le précieux objet.

Le Retourneur de Temps volé dans le bureau d'Albus pendant les vacances d'été allait enfin lui servir.

Harry s'était réveillé cette nuit là, tremblant de tous ses membres, trempé de sueur. Il en avait rêvé. Rêvé de ce qu'il avait oublié. Cette nuit d'été, Albus l'avait giflé, mais cela n'avait pas été sans conséquence. Harry avait pu voler le Retourneur de Temps, et maintenant il allait avoir la possibilité de s'en servir. Et de nouvelles conséquences en perspective...

C'était comme un cercle vicieux.

Un acte, un geste, et une faille apparaissait. Et une nouvelle possibilité, ou un nouveau problème. Dès que cette faille se refermait, ce n'était que pour qu'une nouvelle s'ouvre, et tout recommençait.

Harry allait utiliser le Retourneur de Temps. Il allait jouer avec le temps, mais à quel prix? Au prix de quelle nouvelle faille?

L'adolescent soupira, secouant la tête en tentant de réfréner toutes les pensées de culpabilité qui commençaient à l'assaillir. Il n'avait pas envie de regretter son geste - particulièrement pas avant de l'avoir fait -, et il ne désirait pas non plus réfléchir aux conséquences.

Non, pas de larmes...

Harry essuya d'un geste coupable les larmes qui coulaient doucement sur ses joues, et respirant profondément, il s'assit au bord du lit de Hermione, essayant en même temps de ralentir les battements de son coeur. Il passa un bras sous la nuque de la sorcière et passa la chaîne en or autour de son cou, avant de faire de même autour du sien. Puis ses doigts attrapèrent le sablier et il le fixa longuement.

Un tour, une heure.

Il fit tourner le petit sablier, encore et encore, se souvenant des longues heures de calculs qu'ils avaient fait quelques temps plus tôt. Dernier tour. Le tableau de la chambre de Hermione s'ouvrit, laissant apparaître Draco, et Harry eut à peine le temps de relever les yeux sur le visage pâle du serpentard et sa main se détacher doucement de celle d'Hermione, avant de se sentir voler en arrière.

Il n'y avait plus rien à penser dorénavant.

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Harry sentit son sang battre à ses oreilles, alors que des tourbillons de couleurs et de formes passaient devant ses yeux. Il sentit bientôt à nouveau le sol sous ses pieds.

"Ils ont disparut, j'ai cherché partout dans l'enceinte de Poudlard, Albus. Partout!

"Ne paniquez pas, Severus, je vous en pris. Harry peut transplaner, il peut aller n'importe où, vous le savez aussi bien que moi. Eh puis, il est avec Draco."

"Justement, ce n'est pas le plus rassurant, Albus."

Le vieil homme laissa échapper un profond soupir, croisant et décroisant ses doigts, trahissant son inquiétude. Debout devant son bureau, le maître des potions contenait avec difficulté sa rage.

"Mon filleul déteste Harry. Il le déteste. Ils se détestent! Vous comprenez ce que cela signifie?

"Oui, bien sûr que oui."

"Et ce vestiaire en ruine. Vous savez ce qui s'est passé, je le sais. Alors dites-le moi."

Albus se leva face à l'homme, son visage révélant une grande gravité.

"Je n'aime pas quand vous avez cet air là, Albus. Vous savez que..."

"Du sang, beaucoup de sang recouvrait le sol, Severus. J'ai vérifié, il appartient à Draco. Tout comme le poignard qui gisait sur le sol..."

"Comment ça...?"

"Laissez-moi finir, s'il vous plaît. Vous êtes intelligent, Severus, alors vous aussi vous pensez comme moi."

"Harry n'aurait jamais pu... Voyons, vous êtes fou! Ils ne s'aiment pas, mais jamais, au grand jamais, Harry n'aurait voulu tuer Draco! Je ne veux pas croire à ce que vous dites, Albus! Je ne peux pas!"

Mais une silhouette apparut derrière Albus et Severus s'interrompit aussitôt. Draco, le visage contracté par la colère, s'approcha du bureau du directeur, fixant celui-ci avec rage.

"Je ne pense pas que ce qui s'est passé dans ces vestiaires vous concerne, Dumbledore."

Le vieux sorcier s'étonna de l'audace du jeune homme.

"Et, non, je me trouve pas à Harry, comme vous le voyez. Mais je sais parfaitement où il se trouve."

"Où est-il, Draco? Réponds-moi!" lui ordonna Severus en attrapant son filleul par les épaules, oubliant soudainement le sujet de conversation qu'il avait abordé avec Albus quelques instants plus tôt.

"Vous ne le retrouverez pas, déclara le blond, le plus calmement du monde. Harry n'est plus de ce monde."

"Comment cela?" demanda Dumbledore, s'attendant au pire.

Draco planta ses yeux bleu et gris dans ceux du mage.

"Harry est allé changer le passé."

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Harry n'avait jamais couru aussi vite. Sa respiration était haletante, un poing de coté commençait même à se faire sentir. Il courrait à en perdre haleine, se servant des souvenirs qu'il avait des couloirs de Poudlard pour se diriger le plus rapidement possible.

La Grande Salle semblait alors si loin.

Quand il fut arrivé au sommet des escaliers du hall, il s'arrêta net, apercevant plusieurs Mangemorts, leurs cagoules sur la tête, lui tournant le dos, alors qu'ils faisaient barrage aux personnes dans la Grande Salle.

A l'intérieure de celle-ci, Harry pouvait entendre la voix, ô combien désagréable de Voldemort.

"Je ne comprends pas, Dumbledore, pourquoi Harry Potter se cache-t-il?"

Harry se figea. Il aurait du y penser. Voldemort n'était pas venu pour Dumbledore. Il n'était pas non plus venu pour Poudlard. C'est lui qu'il voulait. Il n'était mu que par le désir de se battre face à Harry Potter.

Mais Harry était trop faible pour le lui accorder à ce moment-là.

Pourtant, il était obligé de se montrer, s'il désirait changer le cours des choses. Abelforth ne devait pas arrêter le temps. Il ne pouvait.

Priant intérieurement pour qu'Albus parvienne à retenir encore quelques temps la fureur de Voldemort, Harry se précipita aussitôt en direction du bureau de Dumbledore.

Il ne prit pas la peine de chercher le mot de passe, protégeant le passage qui menait au bureau quand il arriva sur les lieux. Il forma un sort de destruction dans sa main et le jeta sur la gargouille de pierre. Celle-ci vola en éclat, les morceaux de roche n'atteignant pas Harry, qui s'était aussitôt protéger avec un sort de Protection.

Sans attendre, le mage enjamba les débris restés au sol et monta quatre à quatre les marche de l'escalier en colimaçon. La porte du bureau était fermée. Et quand il pénétra à l'intérieur, Abelforth ne s'y trouvait pas non plus.

Harry s'arrêta, incrédule.

Où pouvait bien se trouver Abelforth? Lui avait-on mal rapporté les événements? Abelforth aurait-il activé le Retourneur de Temps dans son propre bureau? Une erreur était possible, après tout.

Harry décida d'aller vérifier. Il essaya de transplaner, puis se souvint qu'il était trop faible pour cela alors qu'une douleur lancinante lui remonta le long de la colonne vertébrale.

Maudite magie.

Il allait encore devoir courir.

Il arriva vite devant la porte du bureau du professeur de DCFM. Le cœur battant à tout rompre, Harry entra à la dérobée dans le bureau.

La pièce était complètement noire.

Harry soupira et commençait déjà à faire demi-tour, lorsqu'une lumière entrebâillant sous la porte qui donnait sur un placard attira son attention. Il s'avança précautionneusement dans le bureau, et, la main posé sur la poignée du placard, l'ouvrit délicatement.

Ce qu'il vit, il n'avait jamais pu encore l'observer.

Abelforth se trouvait bien ici. Une sorte de boule de Cristal lévitait au-dessus de ses deux mains, tandis qu'une lumière presque aveuglante s'échappait de l'objet.

Une Sphère de Ténébra.

Abelforth était en train d'utiliser la magie de Cogitendo.

Harry ne pouvait plus bouger. Il fixait son professeur de DCFM, les yeux ébahis. La puissance qui se dégageait de lui à ce moment-là, la concentration de son visage crispé; tout cela le stupéfiait.

Puis Abelforth sembla l'apercevoir enfin, et le noir inonda l'endroit soudainement.

Aussitôt, Harry eut le réflexe de créer un sort de Lumière dans sa main. Il sursauta, tandis que le visage d'Abelforth apparaissait à quelques centimètres à peine du sien.

"Tu es revenu, Harry?"

Harry bloqua. Il ne savait plus vraiment qui il était à ce moment là. La scène qui venait de se déroulé devant ses yeux semblait l'avoir complètement perturbé.

"Je…, hésita-t-il. Oui, on pourrait dire ça."

Le mage le fixa avec attention.

"Tu n'arrives pas au bon moment alors, parce que…"

"Je sais tout cela. Je suis allé dans le hall. J'ai vu les Mangemorts. Où en êtes-vous avec le sort?"

Abelforth fonça les sourcils.

"Comment es-tu au courant de tout cela?"

"Dumbledore m'a mis au courant", mentit Harry.

"Oh."

Harry allait à nouveau poser une question, mais Abelforth l'interrompit avant qu'il n'ait pu prononcer un mot:

"J'ai besoins de me concentrer, Harry. Et le temps nous est précieux. Je te demanderais donc de sortir d'ici."

Harry hocha la tête, et commença à reculer, faisant mine de partir. Et alors que son professeur semblait avoir baissé sa garde, il créa dans sa main un sort de Stupéfixion et la lança sur ce dernier, l'atteignant en pleine poitrine.

Abelforth n'eut pas le temps de cligner des yeux; il se figea instantanément, tombant en arrière, le corps raide.

L'adolescent en face de lui, eut un petit sourire satisfait. Harry se pencha sur le corps stupéfixié du sorcier et attrapa la Sphère de Ténébra qui gisait, renversée, sur le sol encombré du placard.

Il la jeta de toutes ses forces contre le mur du bureau, la brisant en plusieurs morceaux, qui volèrent un peu partout dans la pièce.

A ce moment là, il ne savait plus vraiment s'il venait de commettre une erreur.

L'infirmerie était d'un calme absolu. Un calme blanc.

Harry s'avança dans la pièce, ses pas résonnant contre les murs vierge de la pièce. Un léger souffle balayait doucement ses cheveux noirs, rafraîchissant son visage rouge, après sa course effrénée dans les couloirs de Poudlard.

Cette petite brise de vent provenait en fait des quelques fenêtres restées ouvertes au fond de la pièce. Les rideaux blancs flottaient comme des fanons, accompagnant le rythme lent du vent de cette soirée de juin.

Le coucher de soleil était pourtant si beau.

Harry referma calmement les fenêtres, inspirant une longue bouffée d'air au passage. Il avait malgré tout encore l'impression d'étouffer.

L'adolescent se dirigea vers le bureau de Mme Pomfresh, l'infirmière de Poudlard, lançant un rapide sort d'ouverture sur la porte verrouillée. Le bureau était plongé dans le noir.

Créant un sort de lumière dans sa main, Harry s'avança lentement dans la pièce, cherchant des yeux les armoires où étaient rangées les potions et pansements dont usait souvent l'infirmière pour soigner les divers maux et blessures des élèves et même professeurs de Poudlard.

Un autre sort d'ouverture lui permit de pouvoir contemplé le contenu des armoires. Les potions étaient empilées, révélant une impressionnante collection – presque aussi complète que celle de Severus.

Les étiquettes collées dessus témoignaient d'une très bonne organisation, mais aidaient aussi largement Harry, qui n'était pas très assidus des cours de Potions. Il aurait tout aussi pu boire une potion de Repousse Os sans s'en rendre compte.

Il attrapa trois petites fioles au liquide incolore et les vida d'une traite, laissant les récipients se fendre sur le sol au fur et à mesure qu'il en buvait le contenu.

Une puissante énergie magique semblait renaître dans ses veines, tandis qu'il se concentrait pour la rassembler en lui. Il se sentait beaucoup moins faible. Les potions l'avaient dopées, comme il s'y était attendu.

A toi maintenant, Tom.

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"Alors, comme ça, tu es revenu, Harry?"

Harry frissonna au contact de la main froide d'Albus sur sa joue. Ses yeux bleus brillaient encore malgré sa faiblesse apparente.

L'adolescent murmura un léger 'oui' , son corps encore tendu après le combat qu'il venait de mener. Sa voix était même encore légèrement tremblante.

Autour de lui, les gens s'affairaient dans un brouhaha plus que fatiguant.

Mais Harry ne voyait que le vieux sorcier assis contre le mur de pierre de la Grande Salle. Le voir si faible était une étrange chose pour lui.

"Les choses auraient tellement pu être pires."

Tu ne sais même pas ce qui aurait pu être pire, en effet.

"Laisse-moi te remettre sur pied, Albus", lui intima calmement l'adolescent en posant sa main droite sur le front du mage.

Une agréable chaleur s'en échappa, se diffusant lentement dans le corps de Dumbledore, qui sentait enfin à nouveau son énergie revenir à lui. Harry retira sa main et fixa son arrière grand-père avec inquiétude.

"Merci, Harry."

Il se leva avec assez de facilité et se dirigea vers les sorciers du Ministère qui arrivaient peu à peu dans Poudlard.

Harry se redressa, se sentant tout à coup bien inutile. Il venait de faire fuir Voldemort une nouvelle fois, il n'allait pas non plus penser qu'il n'avait servis à rien, mais c'était si peu. Encore une fois, il n'était pas parvenu à le tuer.

"Harry!"

La voix d'Hermione le fit se retourner vivement. La sorcière lui sauta presque dans les bras, entourant son cou avec force, ses cheveux venant lui chatouiller agréablement le visage.

Son odeur lui avait bien manquée. Tout comme sa présence. Il lui semblait qu'une éternité était passé depuis la dernière fois qu'il l'avait tenu, comme ça dans ses bras. C'était tellement bon.

"Mais où tu étais passé!"

Hermione venait de desserrer son étreinte, et Harry pu enfin remarquer que ses yeux étaient baignés de larmes.

"Ne pleure surtout pas", chuchota-t-il en essuyant la larme qui coulait sur la joue de la jeune sorcière.

Il approcha ses lèvre de son oreille, caressant son cou de son souffle brûlant.

"Tu m'as vraiment manquée, Hermione."

Des bras l'étreignirent à nouveau, tandis qu'il laissait sa tête lourde tomber sur l'épaule d'Hermione. Juste rester avec elle et ne penser à rien. Juste ça, rien d'autre.

"Potter?"

Harry se surpris à soupirer, tandis qu'il quittait les bras de la sorcière, se tournant vers le sorcier qui venait de l'interpeller.

Severus ne pouvait pas vraiment lui sourire avec le monde qui se trouvait encore dans la Grande Salle, mais ses yeux en disaient beaucoup sur ce qu'il ressentait de revoir Harry. L'adolescent fixa son professeur, curieux de savoir ce qu'il allait faire.

"Le directeur veut vous voir dans son bureau, et vous feriez mieux de vous dépêcher."

Harry acquiesça, fixant les yeux noirs de Severus avec intensité. Il étreignit Hermione une dernière fois, et lui promit de la rejoindre le soir même dans sa chambre en l'embrassant sur la joue.

Il suivit Severus à travers les couloirs du château, totalement conscient que le chemin qu'ils empruntaient ne les menait absolument pas dans le bureau d'Albus, mais bien dans les appartements du Maître de Potions.

A peine eut-il refermé la porte dissimulé par le tableau, Harry reçu une gifle magistrale, qui le fit presque chanceler. La main fermement plaquée contre sa joue douloureuse, il fixa avec fureur les yeux de Severus. Pourquoi l'avait-il frappé, bordel?

"Draco, vient ici!" hurla presque Severus, sans lâcher le regard du mage.

Le blond sortit de la chambre de son parrain d'un pas peu assuré, et il fixa Harry, ses yeux gris reflétant bien l'état d'épuisement dans lequel il était. Harry ne s'était pas rendu compte à quel point Draco pouvait être fatigué, après tout ce qui s'était passé. Son épuisement avait tout de même quelque chose de positif: le serpentard n'avait même plus l'air d'en vouloir à Harry.

"Par Merlin, Harry, qu'est-ce qui t'as pris?" commença Severus, mais il fut rapidement coupé par la voix tout aussi fatiguée de son filleul.

"Je t'en pris, Severus, ne blâme pas Potter. Il n'y ait pour rien."

Le professeur de Potions se retourna pour faire face au blond. Il posa son regard sur les poignets bandés par de vulgaires bandes de tissu tendus vers lui. Puis ses yeux remontèrent jusqu'à ceux de Draco. Celui-ci détourna aussitôt le regard.

Eh merde…

"Ecoute, n'en veut pas à Dra… Malfoy, c'était une connerie, il le sait bien maintenant, pas vrai?"

Draco acquiesça sans pour autant lever les yeux.

"Je l'ai retrouvé dans un sale état dans le vestiaire et j'ai un peu foutu le bordel, voilà tout."

"Un peu foutu le bordel? Tu plaisantes, j'espère, Harry! Tu l'as saccagé, oui!"

"Je… Eh bien, sûrement, oui, je voulais juste nuancer un peu. J'ai voulu mettre Malfoy en sécurité – il était inconscient – et j'ai décidé d'aller à Godric's Hollow."

"Tu étais dans la maison de tes parents? s'étonna Severus en s'approchant de Harry. Je n'y ai même pas pensé", ajouta-t-il d'un ton presque déçu, en s'assaillant finalement sur le divan en face du feu.

Le principal est que nous soyons sains et saufs, non? le rassura Harry en posant une main sur son épaule.

"Oui."

Harry et Draco se jetèrent un regard plein de sous-entendus.

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La pièce était exactement ce qu'elle avait toujours été. Le grand lit qui prônait au milieu de la chambre était toujours aussi grand. La bibliothèque remplie de livres était toujours autant remplie. Les nombreux livres empilés sur le bureau étaient toujours aussi nombreux. Et Hermione, en débardeur et accoudée à la fenêtre était toujours aussi belle.

Harry s'avança dans la pièce jusqu'à la sorcière, et ses bras se nouèrent de façon naturelle autour de ses hanches, sa tête reposant tranquillement sur son épaule dénudée. La chaleur de sa peau fit courir un frisson de bien-être dans les veines du mage.

"Tu en veux?"

Harry fixa la cigarette à moitié consommée que lui montrait la sorcière. Il hocha la tête et aspira une bouffée de fumée. Hermione lui sourit et elle remit la cigarette dans sa bouche, retournant son regard sur la nuit dehors.

Elle sentit Harry s'éloigner d'elle un moment ; quand son torse revint s'appuyer à nouveau contre son dos, elle sentit qu'il venait d'enlever sa robe et son T-shirt. Elle tourna à nouveau le visage vers lui et lui sourit.

"Oh, et qu'est-ce que c'est censé signifier?" demanda Hermione, avant de vider ses poumons de la bouffée de nicotine qu'elle venait de prendre.

"Que j'ai chaud?"

Harry laissa échapper un ricanement en laissant un baiser sur la joue de la sorcière.

"Oh fait, ma belle, tu ne m'as jamais dit si Lee Jordan était un bon coup", ajouta rapidement Harry d'un ton taquin, voulant revenir à des sujets plus posés.

"Comment as-tu su cela! s'étonna Hermione. Nous avons été très discret pourtant."

"Apparemment pas encore assez."

Pour le faire taire, Hermione lui présenta la cigarette devant la bouche et Harry tira dessus une nouvelle fois. Il souffla la fumée par-dessus l'épaule de la jeune femme, avant de poursuivre:

"Severus vous a surpris dans un couloir, il y a déjà pas mal de temps maintenant. Tu était, paraît-il, très occupé par les boutons de son pantalon."

"Eh!"

"Bien sûr, Sev' en a fait tout une histoire. Une scène pareille, alors que tu es préfète! Imagine sa tête!"

"Oh oui, j'imagine assez bien son visage quand il a commencé à reproduire exactement la même chose sur toi."

Harry éclata de rire, suivit par Hermione.

Quand leurs rires se furent finalement tu, le silence revint dans la pièce. Un silence agréable, de ceux qu'il ne servait à rien de combler. Hermione jeta sa cigarette finie par la fenêtre, et laissa sa tête se reposer sur l'épaule nue de son ami. Harry vint caresser les cheveux de la sorcière, en fixant les montagnes plongées dans le noir au loin.

"Tu es fatiguée, ma puce?" lui demanda-t-il en la voyant fermer les yeux doucement.

"Hum."

Harry sourit tendrement, puis il conduit Hermione jusqu'à son lit. Elle rigola quand il la força à s'allonger, en lui retirant ses vêtements. Harry l'embrassa doucement sur le front, après qu'elle se soit glissée en sous-vêtement sous son drap.

Alors qu'il se redressait pour partir, la sorcière le retint par le bras, les yeux brillants.

"Reste."

Harry la fixa, les sourcils levés avec interrogation. Hermione secoua lentement la tête, comme pour répondre à la question muette que se posait Harry. Le mage lui sourit en retour.

"Je surveillerais tout de même vos mains si j'étais vous, Miss Granger." prévint-il tout haut en laissant son jean tomber sur le sol de la chambre.

Hermione lui tira la langue, puis souleva le drap pour le laisser se glisser dessous. Harry se coucha sur le dos, rapidement rejoins par Hermione, qui laissa sa jambe se glisser entre les siennes, tandis que son bras venait se poser au travers de son ventre, la tête sur son épaule.

Harry laissa un baiser dans les cheveux de la jeune femme, tandis qu'ils se souhaitaient bonne nuit mutuellement.

Ce ne fut que quand, quinze minutes plus tard, la respiration de Hermione commença à se faire plus lente, que Harry osa enfin fermer les yeux. La vision des yeux incroyablement gris de Draco le priant muettement de l'embrasser, devant la maison sous la pluie, passa furtivement devant ses paupières closes.

C'était exactement à ce moment là que le Harry du futur était apparu à Godric's Hollow pour le prévenir de l'attaque imminente à Poudlard.

Il se demanda longtemps cette nuit là ce qui ce serait passé si son autre lui n'avait pas intervenu à ce moment précis.

J'aurais embrassé Draco sûrement.

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Note: TADAM! La fin vous étonne? J'espère parce que c'était le but! Relisez le titre du chap' si vous me croyez pas! Bisous à tous et dites-moi ce que vous pensez du retour de Harry – et du mien par la même occasion! ;)

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Réponse aux reviews:

Onarluca: La suite est là, bien qu'elle ne devait jamais être là. C'est un cadeau surprise on va dire… Et même peut-être un cadeau empoisonné qui te rapprochera de la fin de ma fic', sans jamais t'en faire apercevoir le bout. En espérant quand même que ce chapitre écris dans un moment de clarté t'ait plu! Biz.

Lunenoire: Voilà une suite. Comme quoi, rien n'est impossible. Lol.

Raziel: Tu as sûrement remarqué que le résumé de ma fic' n'était jamais arrivé. De toute manière, même si je n'avais pas écris ce chapitre, je ne l'aurais jamais posté. Parce que l'histoire n'est pas complète dans mon imagination. J'écris selon ce que je ressens sur le moment. J'espère que ce chapitre t'a quand même plu.

Laika la Louve: Voilà la suite! Elle t'a plu?

Patmol 666: Merci pour ton 19. En tout cas, je suis sûre de ne pas me tromper en affirmant que tu n'as pas lu la note dans laquelle je disais que je n'allais pas continuer ma fic'. Oui, oui, ça ne veux absolument rien dire vu que je poste un chapitre aujourd'hui. Eh bien, un miracle peut toujours arriver que veux-tu? Lol. Ce chapitre t'a-t-il plu?

Vif d'or: Ton message m'a fait très très très plaisir, crois-moi! Je ne pensais pas que tu avais autant d'estime pour moi, sincèrement. Quoi qu'il en soit, je n'abandonne pas complètement ma fic' puisque me revoilà avec un nouveau chapitre. Cependant, je ne peux assurer à personne que je vais quand même continuer après cela. Je ne peux rien prévoir à l'heure qui l'est. "Carpe Diem" comme on dit. Lol. En tout cas, je te fais de gros bisous et je te remercie pour ton soutien! Ah, au fait, il y a des fic' bien meilleures que la mienne sur le site, crois-moi. J'en ai lu aussi personnellement des centaines et je ne dépasserais jamais le talent de l'auteur de Si vous êtes prêt, I, II, III ou encore de The Father's Sin. Oui, je pense avoir pas mal de facilité pour écrire, mais ces fic' là te feront plus rêver que la mienne. Bisous.

Andadrielle: Pas de HP/DM véritablement prévu pour le moment, je suis navré de te l'apprendre. A vrai dire, je pense même mettre un terme à une relation homosexuelle, bien que je ne sois pas encore sûre de tout cela. Quoi qu'il en soit, je retient le fait que Draco fait pitié! Promis, je le remonterais dans ton estime! ;) Bizouxxx.

Elyse: Ma très chère crevette. Bon pas besoin de t'écrire une longue réponse, de toute manière tu me verras bien au bahut! Merci tout de même de m'avoir laissé une review! Ca fait toujours très plaisir! Bisous!

Alex: C'est clair qu'entre la fic' que j'ai pu te faire lire en colo y a deux ans et celle qu'il y a sur le site maintenant, il y a une énorme différence! En tout cas, je suis vraiment heureuse que tu ne m'ait pas oubliée. Gros bisous à toi et j'espère avoir très vite de tes nouvelles!