Orgueil et Sentiments
Chapitre vingt-trois : Kaiba et Serenity VS Paresse partie 1
« Dueller prend bien trop d'énergie. » Paresse
Kaiba grimaça. Pour une demi-portion elle serrait sacrément fort son bras la petite. Mais il ne se risqua pas à lui ordonner de desserrer son étreinte : cela risquait de la paniquer encore plus.
« Où sommes-nous ? » murmura sa voix douce et tremblante en osant ouvrir ses yeux qu'elle avait gardé fermé depuis le tourbillon ténébreux.
« Si je le savais tu n'aurais pas a posé la question ! » s'entendit-il répondre sèchement.
Il plissa ses lèvres d'humeur mécontente. Il devait faire attention à ses mots. Serenity allait devoir dueller à sa place et il fallait qu'elle soit dans de bonnes conditions. Et Serenity était nerveuse. Il ne le savait que trop bien. Après tout il la connaissait suffisamment maintenant se surprit- il à penser, il l'avait côtoyé pendant tout un semestre. Seul gagner, retrouver son frère et réarranger le portrait de Mokuba comptait pour l'instant. Et gagner voulait aussi dire ménager la sœur du chiot.
« Calme toi Wheeler ! »
Raté. Trop dur. Il fallait qu'il module un peu plus sa voix.
« Tout ira bien. Ouvre les yeux au lieu de te cacher comme une petite fille. N'importe quel parasite pourrait gagner avec mon deck de toute façon. »
Encore pire. Décidément Kaiba n'était pas très doué pour encourager les gens.
Serenity releva son regard vers lui, les sourcils froncés et déterminée. Le jeune homme en parut légerment surpris. Se doutait-il seulement qu'elle repensait à l'insulte « parasite pleurnicharde » qu'il avait employé quelques semaines auparavant ?
Elle desserra son bras d'autour du sien et fit quelques pas. L'endroit était étrange : une plage désertée digne des romans de pirates. Palmiers, eaux calmes et turquoises, sables fins et délicieusement chaud.
Serenity respira un grand coup et l'air salée la revigora un bref instant. Qui allait être son adversaire ? Allait-il être très fort ? Comment s'en sortait son frère ? Et les autres ? Jamais ils n'avaient tous été ainsi séparés. Et si jamais elle échouait ? L'objet du millénium serait confisqué. A cause d'elle. Que penseront les autres ? Que dirait Kaiba ? Qu'adviendrait-il de l'esprit qui réside dans le puzzle de Yugi ? Ces pensées lui ramenèrent quelques larmes aux coins des yeux.
Non !!
Elle n'était pas une parasite pleurnicharde ! Et elle ne lui donnerait pas cette satisfaction ! Elle devait se montrer digne de ses amis et de son frère.
Elle se tourna vers Kaiba et resta un instant immobile, retenant jusqu'à sa respiration. Le jeune président de la Kaiba Corp se tenait devant un haut mur de pierre recouvert de lychens et autres plantes grimpantes. Ses yeux bleutés semblaient vouloir transpercer la roche. Pendant un bref instant elle fut tentée de partir, de s'enfuir. Elle n'avait pas recouvré la vue pour se perdre dans ce jeu de Ténèbres.
Voir était un autre verbe pour Serenity. Quelque chose de sacré. Elle tacha de se raisonner et ferma les yeux puis les rouvrit. Kaiba était toujours aussi concentré sur la roche. Ses mèches brunes tombaient sur ses yeux.
Lui ne voit pas pensa t'elle subitement il ne voit pas ce qui est essentiel et aucune chirurgie n'y viendra à bout. Mais nous l'aiderons comme nous aiderons Yugi.
« Tu as trouvé quelque chose Seto ? » trouva t'elle la force de demander en tachant de contrôler le tremblement de sa voix.
Kaiba ne répondit pas, pas plus qu'il ne quitta des yeux la pierre. Il débroussailla un peu plus la roche. Il tiquait toujours un peu à l'annonce de son prénom mais avait fini par s'y accoutumer.
« Ces inscriptions sont comme une carte. » fit-il à haute voix mais sans parler à quiconque.
Serenity regarda à son tour et constata que son partenaire avait raison : il s'agissait bien là d'une description physique de l'île. Au centre on y voyait le dessin d'un immense hamac.
« Je ne vois pas ce que c'est. Peut-être une résidence ou un camping. » réfléchit Kaiba « En tout cas c'est le seul signe valable donc c'est par là que j'irais. »
« Que nous irons. » rectifia la jeune fille.
Kaiba la regarda dédaigneusement.
« Oui si tu préfères. »
« Je préfères. »
« Tu as l'intention de répondre de cette manière tout le long du trajet ? »
« Non. »
« Fort bien parce que je préfère nettement le silence. » rétorqua t-il durement.
Parasite pleurnicharde. Parasite pleurnicharde. Parasite pleurnicharde. Parasite pleurnicharde. C'est agaçant lorsqu'on est un peu susceptible...
« Schtroumpf grognon... » murmura Serenity.
Kaiba arqua le sourcil et croisa, impérieux, ses bras sur son torse (Kaiba way).
« Ma patience a des limites Wheeler. Passe devant. »
« Non. »
Serenity elle-même fut surprise de ses propres mots. Elle ne savait pas d'ou ils étaient venu. Mais il était si agaçant...s'en était presque douloureux. Il ne pourrait pas la regarder moins durement ? au moins comme un être humain ?
« Ecoute je n'ai certainement pas de temps à perdre ! Mon frère m'attend et toi aussi d'ailleurs alors fais un effort et bouge tes jolies fesses avant que je ne m'énerve pour de bon ! »
Serenity perdit de sa superbe. C'est qu'il était impressionnant : il n'avait même pas à élever le voix l'autorité était déjà là, naturelle.
« Tu n'as pas dit s'il te plait. Passe devant s'il te plait. C'est quand même pas bien compliquer. » fit-elle sur la défensive devant l'éclat inquiétant du cobalt des yeux du jeune homme.
Kaiba parut choqué par sa réponse puis son visage se détendit et un sourire franchement amusé commença à apparaître, se transformant en un rire.
Kaiba riait moqueusement (krukrukru) mais il riait tout de même.
Serenity, prise de cours, rougit éperdument et décida de le suivre en silence.
La chaleur de l'île devenait étouffante et leurs vêtements à tout deux collaient sur leurs peaux. Kaiba quitta son trench et le laissa sur l'un des arbres. Un petit ouistiti le prendrait sûrement en héritage. Serenity en fit de même avec sa petite veste de jean. Elle commençait à mal supporter la chaleur environnante mais n'étant guère de nature plaintive, elle s'abstint de tout commentaire et continua son ascension.
