Disclamer : Rendons à Rowling ce qui appartient à Rowling...
Voilà le chapitre 17, Severus game. C'est la fin du périple avec Sévy junior, et aussi le dernier chap foncièrement comique. Le chapitre 18 l'est encore mais normalement, lol, on devrait sentir que quelque chose ne va pas...
Merci pour vos rewiews, ça me fait très plaisir...
Rewiew :
Ryannon : lol, on en a parlé à l'extérieur. J'adore tes rewiews, elles me font trop délirer. Bon, si tu lis ces mots, c que tu es assez avancée dans la lecture, et que tu t'es aperçue que Madurei va rester encore longtemps. Lol, je crois que tu l'as vu depuis longtemps.
Angelie Black : J'étais trop contente de découvrir une nouvelle lectrice !!! Kikooo et gros bisous . Et puis, c'est trop sympa de me faire de la pub, ça ne me dérange pas du tout. Mon manque de rewiew s'expliquer par le fait que j'ai posté mes deux premières sections d'un coup. (mais je crois que je l'explique dans l'entête d'un chapitre, je ne sais plus.) En ce qui concerne les prénoms des persos, j'ai préparé un petit truc où j'y réponds, je le mettrais dans le prologue ce week-end (je vais aussi y joindre les indications pour la prononciation). Pour Sirius Black, lol, c'est vrai que la vision subjective de Joyce est très... sévère lol. Y a une explication très simple : j'ai commencé à écrire cette fic l'année dernière en décembre. Ça fait donc un bon bout de temps. Et à ce moment-là, j'étais dans ma période terroriste : c'est à dire Vive Rogue, A bas la bande de James Potter. (Je venais de lire la scène de la pensine, snif snif !) Ensuite, je me suis calmée, lol. Comme tu as pu le voir, Sirius sauve la vie de Joyce. (C'est un moment où je me suis dit : c'est un bon bougre finalement) En plus à force de lire des fan-fics où il apparaît, je l'aime bien à présent. Madurei connaît ce poème de Baudelaire par l'intermédiaire de Néréis, qui adore la poésie. C'est vrai que lorsque je sous-entend que Sir Frédéric, un mage noir, perdu dans le nord, dans un lieu déserté par les moldus, possède une bibliothèque de littérature moldue, y a qq chose qui coince lol. Mais j'y tenais vraiment à ma poésie : Allez ! Me suis-je dit, les Serpentards sont des aristocrates cultivés, ils connaissent tout, lol. Je suis ravie que ce chapitre 11 t'es plue. Oui, la section trois est bcp plus détendue, c'est une sorte de petit cadeau avant de replonger dans une ambiance sombre.... Hirk ! J'appréhende vraiment la Section 4...
17/ Séverus game…
Au prix de tumultueux efforts, ils parvinrent enfin à retrouver le psychonaute. Caïn se chargea de régler le problème crée par l'églantine. Pour cela, il avait « purifié » Sévy en le trempant dans une lotion à base d'eau saline. La mer n'est-elle pas la source de la vie ? Cependant il leur expliqua qu'il existait toujours des risques pour que Sévy échappe à leur contrôle.
- Au point où on en est, soupira Harry, on n'a plus qu'à se lancer…
Malicia poussa une plainte :
- On rattrapera jamais nos points !
- Mais siii !!! Dit Joyce pour la rassurer, Potter va encore mettre une pâtée à Voldemort en juin et il choppera 200 points d'un coup !
Harry tiqua : il n'appréciait pas que l'on plaisante là-dessus.
- Bon, dit Hermione afin de changer de sujet, il ne reste plus qu'à choisir une mission pour notre psychonaute…
- Pas Rogue, marmonna Joyce.
- On l'envoie espionner quelqu'un qui saurait des choses intéressantes ? fit Ron.
- Pas Rogue, répéta Joyce.
- On a compris, Joyce ! s'exclama Shun.
Caïn écarta les rideaux rouges de la salle commune et contempla la vue :
- Pour l'entraîner, on devrait choisir un champ d'action plus large.
- Comme quoi ? demanda Joyce.
- La table des professeurs, proposa-t-il, il pourrait se cacher parmi les plats et les couverts.
- Mais il va se faire repérer de suite ! Rétorqua Shun, il y aura trop de monde.
- Justement, reprit Caïn, il y aura tellement de monde que les profs ne sentiront pas sa présence. Quand vous êtes seuls ou peu nombreux, et que quelqu'un vous observe, vous le sentez, n'est-ce pas ? En outre, si l'on veut vraiment qu'il nous soit utile, la personne à espionner est sans nul doute Dumbledore, l'idéal serait de le cacher dans son bureau…
- Oui, mais pas pour écouter ce que le barbu dit à Rogue, intervint Joyce.
- …et Sévy, acheva Caïn, n'est pas encore assez expérimenté pour tromper la vigilance du directeur...
Ils décidèrent donc de lancer l'opération le soir même. Joyce sortit seule se dégourdir un peu. Dans les jardins, le printemps avait déjà dévoilé son heureux ouvrage et les préparait à l'été. Elle s'étonna de voir à quel point la menace de Voldemort semblait lointaine. Mais peut-être les observait-il en ce moment même et affichait un air dégoûté devant leur niaiserie. Son attention fut attirée par une fontaine aux reflets cristallins.
- Newton !!! Clama Korée qui venait la rejoindre.
Joyce se retourna avec effarement et reçut une pomme en pleine poire (mais elle ne tomba dans les fraises… ).
- Mais ça va pas ? s'exclama-t-elle.
- Tu ne veux pas me la peler ? Demanda la fillette, je n'aime pas la peau.
L'adolescente soupira, s'assit par terre et sortit un petit canif qu'elle gardait toujours dans une poche intérieure de sa veste.
Sirius pénétra à son tour dans le jardin, il était accompagné de Lupin qui lui rendait une petite visite. En voyant Joyce, son visage s'illumina :
- Rémus, tu veux la voir péter sa crise ? Attends deux secondes...
Il haussa volontairement le ton :
- Comment ça, Ethius veut inviter Madurei au pré-au-lard ? Mais j'avais déjà postulé !
Un cri outré s'échappa de la gorge de la jeune fille. Sirius aboya d'un grand rire, mais un hurlement de douleur couvrit sa voix.
- HIIIIII !!! Brailla Korée, elle s'est coupée le doigt ! Haaaaaaaaa ! Il est tombé !
Joyce se roula sur le sol en hurlant, tenant sa main gauche dans sa veste. Lupin se précipita vers elle :
- Sirius, mais ce que t'es con quand tu t'y mets !!!
- Mais attends ! Bredouillait celui-ci en le suivant, je ne voulais pas… je… mince !
Ils arrivèrent sur Joyce, elle était ventre à terre et soufflait péniblement.
- Joyce ! S'alarmait Sirius, je plaisantais ! Je…
Et elle bondit d'un coup sur ses deux pattes en ricanant :
- MOI AUSSI ! je blague, abruti !!! Regarde !!! (elle montra sa main saine et sauve), je n'ai rien !!!!!!!!!!!
Si Lupin était soulagé, Sirius vira au rouge :
- Allons bon, puisque tu sembles tant disposée à la plaisanterie !
Il ricana d'un air maléfique, la souleva à bout de bras et pivota vers la fontaine :
- Black ! Arrête ! Gémit Joyce, t'as pas le droit !!!
- Sirius !! S'indignait Lupin, tu ne vas pas…
Plouf !
- Si, je vais… conclut l'Animagus en souriant.
Mais il avait oublié que Joyce était à moitié néréide : une chanson rythmée se laissa entendre. L'adolescente jaillit de la fontaine perchée sur un tourbillon d'eau qu'elle dévia bientôt pour arroser Sirius. Elle s'abattit lourdement sur le sol mais vit avec satisfaction que Black et Lupin étaient aussi mouillés qu'elle. Korée, à l'abri dans les airs, tournait sur elle-même, prise d'un fou rire.
- HAPPER !!
C'était la voix de Rogue. « Ben quoi » se dit-elle, « il devrait être content que je m'en prenne à Sirius… » Mais elle resta tétanisée en voyant qui l'accompagnaient… Sirius et Lupin rougirent de se faire surprendre dans une telle situation : c'était Cornelius Fudge et Dumbledore. Le directeur avait emmené le ministre de la magie justement dans ce jardin parce qu'il pensait qu'ils y seraient tranquilles…
- Qui est cette jeune fille ? Demanda Fudge, et comment a-t-elle…
- Joyce Happer, l'interrompit Sirius en passant un bras autour d'elle, pour vous servir… Bon, il vaut mieux que nous allions nous sécher…
Lupin lui emboîta le pas tandis que Korée s'était cachée dans un arbre. Mais en entrant dans le couloir, ils s'aperçurent que Rogue les suivait :
- Qu'est-ce qu'il nous veut ? grogna Sirius.
- Ce que je te veux Black ?! S'emporta Rogue, sombre abruti !
Le professeur de potion empoigna violemment Joyce par le bras et la tira vers lui :
- Fudge l'a vue jaillir de la fontaine ! Or ses origines non humaines sont censées rester secrètes !
- Du calme, murmura Lupin.
- Ses autres filiations aussi d'ailleurs ! Poursuivit Rogue.
Il parlait de Voldemort, bien sur. Joyce n'osait rien dire
- Je n'en reviens pas que tu sois aussi bête, Black, tu n'as pas passé l'âge pour faire des plaisanteries aussi stupides ?!
- Ho ça va ! On peut faire croire à Fudge qu'elle a utilisé un sort d'eau quelconque.
- Ha oui, répondit Rogue d'un air sarcastique, un sort en tourbillon comme ceci et qu'on active en chantant ?
- Heu… je suis désolée, fit Joyce, je n'ai pas fait attention.
Rogue posa enfin les yeux sur elle :
- Non, laissez tomber, vous n'y êtes pour rien, une fois n'est pas coutume !
- Vas-y, siffla Sirius, fais-moi encore porter le chapeau. Le moindre prétexte est bon pour toi. Je n'y suis pour rien si tu as gâché ta jeunesse.
- Tu n'y es jamais pour rien, Black, répondit Rogue d'un ton froid, tu es l'éternelle victime par excellence. Comme si toi n'avais pas des choses à te reprocher !
Rogue faisait allusion à la mort des Potter : si Sirius était resté leur gardien du secret comme convenu, et n'avait pas laissé sa place à Queudver, qui était en réalité un traître, ils seraient encore vivants aujourd'hui. Les yeux de Sirius exprimèrent une haine sincère, Lupin lui-même sentait une bouffée de ressentiment monter en lui. Joyce, qui ne pouvait pas comprendre mais qui avait quand même sentit l'ambiance s'alourdir, intervint et dit la première chose qui lui passa par la tête :
- Ouais ! Tu peux te faire des cheveux blancs ! Rogue, lui ou moins, y ne m'a pas jetée dans la fontaine !
- Rogue, rétorqua justement Rogue, y va te mettre un coup de pied au derche si tu continues !
- Hé ! On peut se tutoyer maintenant ?
Rogue lui donna un coup sec sur la tête :
- Avancez, Miss Happer. Et quant à vous deux (il fit un geste dédaigneux dans la direction de Sirius et Lupin), au plaisir de ne plus vous revoir !
Joyce trottinait péniblement aux côtés de Rogue comme un roquet qui cherche à maintenir l'allure de son maître.
- Heu, je rigolais quand je parlais de tutoiement, fit-elle, j'essayais juste de détourner la conversation…
- Je sais, je sais… Répliqua Rogue. Maintenant, faîtes-moi plutôt le plaisir de ne plus vous faire remarquer pendant quelques jours…
Joyce rougit : et dire que le soir-même ils allaient lancer l'opération « Sévy junior » !
Fort heureusement, Cornelius ne resta pas dîner au château ce soir-là. Joyce se demandait bien ce qu'il avait pu faire à Poudlard. Cet homme ne lui inspirait pas confiance, peut-être à cause de la réserve de Rogue, qui lui avait conseillé de jouer profil bas… Elle posa la question à Potter : il n'en savait pas plus.
- Ne vous en faîtes pas, dit Weasley, Sévy junior va nous aider. Les profs vont certainement en parler.
Ils s'étaient cette fois-ci installés dans le dortoir des garçons. Tout le monde était en train de se repaître dans la grande salle. Ils y seraient donc tranquilles. Ils avaient prévu quelques modestes sandwiches. Korée râlait dans son coin : elle aurait préféré leur être utile, plus utile que ce nigaud de Sévy Junior !
- Rogue va remarquer que nous ne sommes pas en bas, soupira Shun.
- Pas de souci ! Répondit Hermione d'un air entendu, comme il commence à faire beau, j'ai dit à Percy que nous allions à nouveau pique-niquer ensembles. S'il quelqu'un demande où nous sommes, il le précisera.
Tout était donc prêt : Caïn posa une boule de métal perforée au milieu du cercle qu'ils formaient. Il s'agissait d'une sorte de « radio » reliée à Sévy. Etant donné que c'était Joyce qui avait donné forme au psychonaute, c'était à elle que revenait l'honneur de la mettre en fonctionnement. Elle fit tourner la sphère, cria « fiat lux ! » Que la lumière soit !, et elle se mit en marche…
Sévy Junior s'était faufilé discrètement sur la table. Il évita de justesse la grosse main de Sirius qui s'abattit sans y prendre garde à côté de lui. Le petit gnome entreprit une périlleuse exploration. Ses grands yeux clignèrent devant tant de victuailles. « Manger, juste un petit peu » pensa-t-il. « Naaaan !! » Lui répondit Joyce par la pensée en jouant le rôle de la bonne conscience, « cache-toi ! ». Le petit lutin sautilla sur place avant de trouver la cachette idéale. Il souleva un petit couvercle et se vautra dans un pot : il s'était enfermé dans une salière.
- Je compte bien organiser une petite réception, assura Dumbledore.
- Excellente idée, Mr le directeur, lança Ethius, rien de tel pour se changer les idées.
- Et en quel honneur ? Demanda Lupin avec un sourire, le trimestre n'est même pas fini.
Dumbledore remplit son assiette du premier plat qui lui passait sous la main :
- Fudge est encore méfiant, j'ai l'impression qu'il dort encore sur ses illusions. Il faudrait faire une petite fête pour le détendre, le rendre plus souple et…
- Trancher dans le vif ?
- Exact, lady Madurei. Trancher dans le vif. Je suis désolé, mon cher Ethius, mais notre ministre ne semble toujours pas disposé à entamer des relations plus amicales avec le peuple Ksri malgré les efforts faits récemment dans ce sens…
- Je le déplore également, Mr le directeur, soupira Ethius, c'est très fâcheux. Les partisans de Sir Jédusor ont déjà commencé à rentrer en contact avec nous, eux… Je ne sais pas combien de temps les miens résisteront. Ils sont si corruptibles ! Depuis mille ans, générations après générations, les nôtres s'épuisent sur une terre hostile. Si Celui-dont-vous-ne-prononcez-pas-le-nom leur offre la liberté, ils la prendront…
- Ça ne m'étonne pas ! S'écria la voix de Joyce, les Ksris ne sont que des attardés racistes !
- Chut ! On n'entend plus, souffla Harry.
Silence à table : le professeurs restèrent muets. Ils entendirent des petites voix parfaitement audibles s'élevant de la salière :
- Bon sang ! On n'entend plus rien du tout ! Cria la voix de Shun, ça ne marche plus !
- Tu t'es peut-être trompée de sort, proposa Potter.
- Non, répondit Joyce, je ne me suis pas plantée.
- Et moi non plus, intervint Hermione.
- A tous les coups, râla Ron, le vieux Rogue aura intercepté notre espion.
Ils entendirent un bruit sourd suivi d'une exclamation de Ron :
- Happer m'a frappé !
- Bien fait, siffla Joyce, arrêtez d'insulter Rogue. Est-ce que je traite Black de sale cabot, moi ?
Il y eut un autre coup suivi de la voix scandalisée de Joyce :
- Potter m'a frappée !
- Bien fait, rétorqua celui-ci, n'insulte pas mon parrain !
- C'était pas une insulte, répliqua Joyce, c'était un exemple et une question ! Tout à fait hypothétique !
- Ouais c'est ça…
- Tu veux te battre, le balafré ?!
- CALMEZ-VOUS ! glapirent Hermione et Malicia à l'unisson.
Quelques petits grognements retentirent :
- Ce n'est pas normal que nous ne puissions plus rien attendre, soupira Hermione.
- Peut-être qu'ils ont cessé de parler, énonça Shun.
- Mais alors pourquoi ? fit Harry, d'habitude leurs banquets sont plutôt animés.
Les professeurs s'étaient remis de leur surprise. Cependant des regards complices entre eux les avaient avertis de la conduite à tenir : ne rien dire, et laisser leurs élèves se trahir tous seuls. Rogue s'accouda sur la table et posa sa tête sur ses mains en affichant un sourire mauvais. Rei regardait la salière d'un œil perplexe.
- Ha ! Mon Dieu ! Cria soudainement Joyce.
- Qu'y a-t-il ? s'enquit Hermione.
- La liaison est… bidirectionnelle….
- C'est à dire ? Demanda Ron d'un air bête.
- ILS nous entendent AUSSI !!! Glapit Joyce.
Sursaut de panique dans la salière.
- Mais peut-être qu'on ne parle pas assez fort pour qu'ils nous entendent… Déclara Potter.
- Tu parles ! Gémit Joyce, on n'arrête pas de gueuler depuis tout à l'heure !
- C'est toi qui n'arrêtes pas de t'exciter ! Grogna Ron.
- C'est faux !
- Si !
- Taisez-vous ! Cria Hermione.
- Parfaitement ! hurla Malicia.
- Ils nous entendent encore plus, imbéciles ! Beugla Joyce.
Les adolescents crièrent dans tous les sens avant de faire silence.
- Au moins, soupira Joyce, Caïn a été malin, il n'a pas ouvert la bouche…
- C'est sympa de le faire remarquer, répondit Caïn avec rancœur.
- Pardon ! Fit Joyce en se sentant stupide.
A nouveau ils se turent et ne parurent pas vouloir reprendre le débat. Enfin Macgonagall se décida à intervenir :
- Venez ici immédiatement ! Cette conduite est inqualifiable !
- Ce n'est pas du tout ce que vous croyez, bredouilla Joyce d'un air pataud.
Mais Korée, sortant de sa bouderie dans un but vengeur, crut bon de rajouter :
- J'avais bien dit qu'on ne pouvait pas faire confiance à Sévy junior ! Ricana-t-elle.
Rogue sursauta en attendant ce nom qui ressemblait à un diminutif du sien et brama avec la prestance d'un taureau enragé :
- QUOI ? Qu'est-ce que vous avez dit ?
- Sévy junior, répondit Joyce en faisant tourbillonner ses neurones pour trouver une bonne idée.
- Et qu'est-ce que cela signifie, miss Happer ?!
L'idée tant attendue arriva finalement dans le cortex cérébral de Joyce :
- C'est le Système d'Ecoute à Vitesse Intensifiée… On l'a appelé « junior » parce que ce n'est qu'un prototype…
- Je croyais que Sévy s'écrivait avec un Y, railla Korée.
Joyce lui lança une chaise qui l'assomma. Shun et Ron en profitèrent pour l'enrouler dans la moquette et la retenir prisonnière.
Mais Rei, de plus en plus soupçonneuse, préféra soulever le couvercle de la salière. Une petite tête brune en sortit. Sévy junior bondit et sautilla sur la table pour se débarrasser du sel qui le maculait en poudre blanche.
- Qu'est-ce que c'est ça ?!! Gueula Rogue.
Il sentit tout son sang bouillir à la vue de ce micro-nain qui lui ressemblait. Comprenant que le pot au rose était découvert, Joyce geignit sur sa boule de métal :
- Attendez, je vais vous expliquez… Au début je voulais faire une mini-Rei mais je me suis trompée de cheveux.
Elle se demandait si son mensonge allait passer : les cheveux, c'était pour les poupées vaudous qu'on les utilisait, pas pour un psychonaute… Le premier réflexe de Madurei fut de saisir sa chevelure en faisant une mine dégoûtée :
- T'as confondu les cheveux de Rogue avec les miens ? murmura-t-elle faiblement.
Rogue en la voyant avec un air si défait grogna à son encontre :
- Merci, Madurei, vous me paierez ça, plus tard…
Rei le regarda avec surprise et peut-être même un peu de gêne :
- Mais non, ce n'est pas ce que je voulais dire… Enfin, comprenez quand même que c'est un sacré choc…
Elle considéra les cheveux gras de son confrère et compris qu'elle s'enfonçait.
- Hé bien ! Ricana Sirius qui peinait à se retenir d'exploser de rire, c'est la première fois que je vous vois mal à l'aise, Madurei !
La jeune femme lui fit comprendre à travers ses yeux orageux qu'il valait mieux qu'il se taise. Sirius regarda Lupin en coin : lui aussi pouffait.
- Descendez tout de suite, Happer ! Hurla Rogue en se retournant vers son clone miniature, on a un petit compte à régler !
Dans un dernier sursaut de lâcheté, Joyce coupa la liaison. Sévy junior fit cligner ses grands yeux et comprenant que sa mission était finie, il repartit en volant sous le regard furieux du maître des potions.
Une heure après. Joyce se retrouvait, cloîtrée dans le bureau de Rogue. Devant elle, Sévy junior regardait son double géant qui se trouvait derrière son bureau. Le visage de Joyce ruisselait, non pas de sueur, mais des postillons que son professeur crachotait sous le joug de la rage. Cette situation lui rappela le jour où Rogue avait découvert Korée. Cette fois-ci encore, Korée était là, volant au-dessus d'elle et examinant Sévy d'un œil mauvais.
- Vous pouvez pas le mettre dehors ! Gémissait Joyce.
- Et pourquoi ? S'emporta Rogue.
- C'est mon petit frère !
Joyce avait sorti la même excuse falsifiée pour Korée il y a de cela bien longtemps… Il tapa du poing, ce qui fit sursauter junior :
- ça suffit, ça suffit ! Beugla-t-il, j'en ai plus qu'assez de cette sensation de déjà vue. Cette peste de Korée pouvait encore passer mais cette chose… cette chose…
Il considéra Sévy avec une fureur croissante :
- Comment avez-vous osé me faire ça ?! Beugla-t-il, devant tous les professeurs… Devant Black…
Sirius d'ailleurs, même en essayant de s'en empêcher, avait fini par éclater d'un rire énorme et sans retenu qui résonnait encore dans la tête de Rogue.
- Vous n'avez jamais été visé, s'expliqua Joyce… C'est le hasard, le HASARD…
On frappa.
- Plus tard, dit Rogue avec colère.
Mais on ouvrit quand même.
- Alors, demanda Rei, vous avez fini de martyriser ma pauvre petite sœur ?
Rogue eut un rictus méprisant. Sévy junior s'envola vers la jeune femme. Elle tendit sa main et il se posa dessus, comme un petit oiseau. Quelques petits cœurs bien rouges apparurent autour de la tête du bonhomme. Cette fois, c'en était trop pour Rogue, il avait envie de se lever et d'écraser ce gnome répugnant. C'est ce qu'il aurait sans doute fait mais Madurei s'en chargea à sa place. Loin de l'attendrir, ces petits cœurs l'avaient mise en rogne (ça lui montrait ce qu'elle n'avait pas encore, l'amour de Rogue, et elle considéra ça comme une façon de la narguer). Elle l'avait violemment saisi dans son poing pour l'aplatir.
- Mais arrêteuh !!! Brailla Joyce, tu y fais mal !
Elle se jeta sur les mains de sa sœur pour en desserrer les doigts. Rogue se passa une main sur le front en s'accoudant :
- Un psychonaute… J'aurai du le prévoir, vu les ingrédients que Potter m'avait volé… Et c'est pour ça que vous vouliez de l'églantine...
- J'ai fait du bon boulot, n'est-ce pas ? S'empressa d'argumenter Joyce avec un sentiment de gêne, alors qu'elle avait récupéré Sévy, vous aviez vu l'état de Potter ? Bon, maintenant, on a fait la paix…
- Vous avez de bien mauvaises fréquentations, la coupa sèchement Rogue.
Rogue et Madurei la considéraient avec un drôle de regard. « Pourquoi ils m'observent comme ça ? » se dit Joyce, « Ils commencent à me faire peur. »
- Heu, je peux sortir ?
- Laissez le psychonaute ici, répondit Rogue, il va me servir de pièces à conviction.
- Quoi ? Mais…
- Et allez me chercher Potter…
C'est un peu désolée que Joyce s'exécuta. Mais bon, elle ne pouvait pas « protéger » indéfiniment Potter. Mais un sentiment de culpabilité légitime l'assaillait : ils étaient tous coupables dans l'affaire. Et finalement, elle, Caïn, Malicia, Shun, Hermione, Ron et Harry avaient reçu comme nouvelle punition d'accomplir toutes les tâches effectuées habituellement par le concierge durant une semaine. Ils avaient beau être nombreux, nettoyer les bêtises de Peeves, subvenir au maintien des tableaux, surveiller les élèves qui leur rendaient la vie dure (surtout les serpentards, qui, pour le préciser, étaient encore plus dur avec Caïn car celui-ci était perçu comme un traître) étaient un châtiment à la mesure de « mission impossible ». Mais Harry eut aussi l'interdiction de se rendre au Pré-au-lard pendant trois semaines. Rogue avait personnellement insisté pour qu'il en soit ainsi. Devant la colère du maître des potions, ni Macgonagall, ni Dumbledore n'avait osé s'y opposer.
Quant à Sévy, il trouva place auprès de Fumseck, dans le bureau du directeur. Ce dernier avait coupé au préalable le lien psychique qui existait entre Joyce et lui pour éviter qu'elle ne puisse l'espionner. L'adolescente s'en était fort étonnée : elle avait toujours cru les liens psychiques entre le psychonaute et son créateur indestructibles : assurément, ce Dumbledore était un puissant sorcier. Elle ne sentait même plus l'aura de Sévy.
Le midi qui suivit, alors que toute la troupe venait d'effectuer une bonne matinée de corvée, ils engouffrèrent dans leur bouche affamée tout ce qui leur passait sous la main…
- Dommage que Caïn ne puisse pas manger avec nous… Soupira Joyce en le regardant manger seul.
- T'as qu'à monter la R.A.M.E., lui dit Ron, le Rassemblement des Asociaux des Maisons Ennemies.
- Très drôle, siffla Hermione, tu as déjà fait le coup avec le R.A.G.E., ce n'est plus drôle…
Joyce se balança sur sa chaise :
- Ce n'est pas tout en plus, Sévy junior me manque… Sa petite bouille innocente…
- Ne dis pas ça devant Caïn, grimaça Malicia, il serait encore jaloux…
- Il ne me manque pas, affirma Potter qui ne digérait pas encore l'idée qu'il allait rester enfermé pendant trois semaines…
- Mais avoue qu'il était tout mimi ! S'indigna Joyce.
Tous eurent un regard de désapprobations.
- Excusez-moi, fit une voix minaudant. Personne ne m'a oubliée ??
Joyce leva la tête et aperçut Korée apparemment vexée.
- Ben non, souffla Joyce, comment veux-tu que je t'oublie, toi !
- C'est bien ce que je pensais, tu n'en as que pour ce gnome.
- Il était plus aimable que toi.
- Il nous avait jetées en pleine forêt !
- Et toi tu m'as fait faire d'énormes erreurs en début d'année !
La fillette se rembrunit. Joyce ne s'arrêta pas là et s'adressa à ses camarades :
- Elle m'a conseillée d'utiliser de la magie noire dans l'établissement….
Hermione émit quelques reproches. Korée se mit à chuchoter d'un ton colérique :
- Et bien Joyce vous a peut-être engueulé parce que vous avez volé le bureau de Rogue… Mais elle, elle l'avait déjà fait aussi !
Potter et Ron huèrent la jeune fille.
- Ha, oui ?! S'exclama Joyce, et bien un jour j'ai retrouvé Korée coincée dans une cuvette !
Tous fixèrent l'intéressée avec de grands yeux dégoûtés. Et Korée enchaîna sur une autre anecdote honteuse de Joyce.
De loin, les professeurs commençaient à avoir vent de l'agitation.
- Votre sœur ne peut donc pas se tenir, Madurei ? Râla Rogue.
- Parfois, avoua celle-ci en s'accoudant d'un air las, je me dis que je devrais la faire piquer avant de trop m'y attacher.
Chourave parut scandalisée mais Rogue ricana.
A la table des gryffondors, les deux adversaires se renvoyaient ainsi la balle sous les rires ou les critiques de leurs camarades. Mais Korée, excédée, finit par lâcher :
- Le fanstamard a pris devant Joyce l'apparence de Caïn déguisée en Rogue !
- Oua ! S'esclaffa Ron, tu trouves Rogue sexy ?
Joyce se mit à bouillir, elle haussa le ton de sorte que ceux qui étaient aux environs puissent entendre :
- Korée a été la petite-amie de Peeves !
Une bonne dizaine d'élèves pouffèrent tandis qu'une douzaine tira la langue, dégoûtée.
- J'ai un SCOOP ! Hurla Korée.
Tout le monde se retourna vers elle, même les professeurs :
- JOYCE aurait du être à SERPENTARD !! Elle a TRICHE !
La bouche de la fausse gryffondor se mit à pendre d'un air bête. Cette annonce fut suivie d'un silence glacial.
- Heu, murmura Harry, on s'en doutait un peu.
- Ne t'en fais pas, fit Malicia, on t'aime comme tu es…
Ça, Joyce le savait déjà… Ce n'était pas la réaction de Potter, Hermione, Weasley, Malicia ou Shun qui lui faisait peur : c'était celle des autres, de tous les autres.
- C'est pour ça, s'exclama Malefoy, que le choixpeau avait cafouillé !
« Serpondor » qu'il avait dit en effet…
Joyce osa jeter un œil vers les profs, Macgonagall pinçaient les lèvres, comme si elle réfléchissait intensément… Rogue avait une expression étrange, Joyce n'aurait pu dire si c'était de la colère ou de la curiosité. Pourtant, ces deux professeurs savaient qu'elle était une descendante de Serpentard, mais ce n'était pas ce simple fait génétique qui l'aurait envoyée à la maison des ambitieux.
- Alors, Happer, on s'infiltre chez nous ?! Gronda un gryffondor.
- Personne ne peut tricher avec le choixpeau, s'inquiéta une Serdaigle.
- J'ai toujours su que cette fille était zarb, conclut un autre gryffondor.
Joyce parut subitement angoissée, elle s'empressa de se justifier :
- Mais j'y suis pour rien mooooi !!! C'est Rei qui m'a dit de le faire.
Et toute l'attention se reporta à l'autre bout de la salle. Madurei ne se laissa pas impressionner :
- Moi ? Et puis quoi encore ?
Et les regards accusateurs se reposèrent sur Joyce qui se mit à gémir :
- Soyez logique : Est-ce que vous me trouvez assez intelligente pour réussir à manipuler le choixpeau toute seule ? Madurei m'a soufflée la méthode !
Quelques râlent se mêlèrent au bourdonnement ambiant :
- C'est vrai que Happer est trop bête, dit-on par là.
- Elle est incapable de faire quoi que ce soit de compliqué, annonça-t-on par ici.
- Ca ne peut être l'œuvre que du professeur Madurei.
- Elle est tellement plus réfléchie que sa sœur…
- Oui, bon ça va ! Gronda Joyce.
Elle était vexée de voir qu'on adhérait si vite à sa thèse : ils la voyaient vraiment tous comme une incapable ? A nouveau, Rei fut placée au cœur des réjouissances et tous les yeux se fixèrent sur elle, attendant une explication…
- A Serpentard, murmura-t-elle agacée, notre père l'aurait retrouvée…
- Comment ? S'étonna Melle Bibine, vous fuyiez votre père ?
Rogue fronça les sourcils : l'histoire de la famille Serpentard ne devait pas être divulguée. Mais Rei avait déjà trouvé une parade :
- Sachez, dit-elle d'un ton à la fois revêche et enjoué, vous allez rire, que je n'avais pas le droit d'emmener ma sœur avec moi. Légalement, son responsable était bien entendu notre père. Mais ce dernier était un peu « vieux jeu », il pensait qu'un éducation à distance suffisait. Je n'étais pas d'accord, alors j'ai « kidnappé » ma petite sœur. Mais maintenant que notre père est mort, il n'y a plus de problème, je suis de nouveau dans la légalité.
Quelques petits « gloups » résonnèrent.
- Vous avez d'autres questions, Bibine ? Gronda Madurei.
- N-Non…
- Merci pour cet éclaircissement, lady Madurei, fredonna Dumbledore en essayant de remettre un peu de gaieté, oublions tout ça ! Mangeons, Mangez !
- Non, Albus, murmura le professeur Macgonaggal d'un air mystérieux, ce n'est pas encore fini…
Elle se leva de son siège et fit signe à Joyce de venir. Celle-ci s'avança avec crainte, Korée la suivit.
- Avez-vous jeté un coup d'œil au sablier, miss Happer ? Questionna le professeur Macgonagall.
Les sabliers représentaient le compte de points de chaque maison à Poudlard.
- Non, admit-elle.
- Bien, bien, murmura le professeur avant de rehausser la voix, celui de Gryffondor est quasiment à égalité avec celui des serpentards…
Rogue commençait à voir où sa consoeur voulait en venir et il s'y opposait déjà fermement.
- Et savez-vous, poursuivit Macgonagall, pourquoi ils sont presque au même niveau ?
Joyce fit signe que non en balançant doucement sa tête d'un air curieux.
- Parce que miss Granger s'est efforcée de rattraper tous les points que vous nous faites perdre.
- Ha ! S'exclama Joyce, je vous jure, professeur, que je n'ai jamais fait exprès de faire perdre des points à Gryffondor. En vérité, la question des maisons me laisse complètement indifférente…
- Je sais, miss Happer, je ne remets pas en doute votre intégrité. Je devine bien que vous n'avez jamais eu d'intentions peu louables. Ce n'est pas le cas de tout le monde.
Les élèves déglutirent, c'était la première fois qu'un autre professeur faisait une remarque sur l'iniquité de Rogue !
- Mr le directeur, déclara la directrice de Gryffondor, je demande que miss Happer soit traitée comme une élève de Serpentard, conformément à ce qui aurait du être.
- Et donc, constata Dumbledore, que ses points perdues soient retirés à Serpentard ?
- Et rendus à Gryffondor pour que cela soit juste, acheva Macgonagall.
- Non ! S'exclama Joyce.
Elle agitait ses bras d'un air désespéré :
- Attendez ! Si vous m'envoyez à Serpentard dans ses conditions, je vais me faire lyncher, ils vont perdre la coupe à cause de moi !
- Et puis, intervint Rogue qui avait senti tout le danger de l'affaire, on ne va pas priver miss Happer de ses nouveaux amis…
Madurei s'était accoudée en silence, considérant sa sœur d'un œil torve.
- Je ne prétends pas vous obliger à aller à Serpentard, précisa la professeur de métamorphose, portez le costume de ma maison si vous le souhaitez et restez dans le dortoir où vous êtes. Mais je veux, en ce qui concerne les points que vous perdez, ou que vous gagnez…
- Ce qui arrive tous les dix ans, siffla Korée…
- … que cela soit comptabilisé comme si vous étiez à Serpentard.
- C'est hors de question ! S'écria Rogue, c'est ridicule. Soit elle est à Serpentard, soit elle ne l'est pas !
Dumbledore essaya de mettre un terme à tout ce grabuge :
- A vous de choisir, miss Happer. Serpentard ou Gryffondor ?
- Baaah… Fit Joyce.
A Serpentard, il y avait Caïn, mais pas ses autres camarades. Malefoy y était. Bree ! Et puis, comme elle l'avait déjà dit, elle leur ferait certainement perdre la coupe. Elle n'avait pas envie de subir les foudres des cravates verts à jamais…
Mais Rogue déteste les gryffondors. Prendrait-il le fait qu'elle reste à Gryffondor comme une insulte personnelle ? Mais non ! Ce qui serait une insulte, ce serait de faire perdre sa maison…
- Et bien ? Dit doucement le directeur.
La jeune fille jeta un œil sur Macgonagall : son visage reflétait une envie de justice imminente. Puis elle se tourna vers Rogue : son regard signifiait clairement : « je ne veux pas de toi ! » Elle rougit et gonfla ses joues.
- Je laisse cela aux deux directeurs concernés. Lança-t-elle.
- Alors revenons-en à ma proposition, s'impatienta Macgonagall.
- Non, rugit Rogue. Enfin Minerva ! C'est la fin de tout si on permet que des serpentards uniquement par les points restent à Gryffondor. Que Happer demeure là où elle est actuellement.
Joyce commençait à se tortiller sur place. Derrière, les gryffondors lui susurraient des « Serpentard ! Serpentard ! Allez, Happer ! Sois sympa ! » De l'autre côté, les élèves de la maison de Rogue affichait une moue catastrophée. Certains essayaient de calculer combien de points Joyce avait perdus en tout.
- Excusez-moi, murmura le professeur Flitwik.
Tous les yeux se portèrent sur le gobelin.
- Je me suis permis pendant que vous discutiez de faire quelques comptes…
Il montra un énorme livre. Il s'agissait d'un livret enchanté qui répertoriait tous les points perdus par les élèves.
- Si nous inversons les points perdus par miss Happer, énonça-t-il calmement (mais une goûte de sueur perla à son front), Gryffondor se retrouve à… 1256 points.
Des « Ha ! » étonnés résonnèrent partout.
- Par contre, Serpentard…
Il considéra avec effroi Rogue qui le fusillait du regard :
- Serpentard se retrouve à… Ho ! Je n'ose pas le dire… Avec un score négatif…
- Négatif ??!! S'exclama Rogue.
Il ne se souvenait pas d'avoir enlevé tant de points à Joyce.
- Ce serait bien mérité, approuva le professeur Macgonagall en direction de Rogue, je trouve ça ironique : vous vous êtes acharné sans le savoir sur une élève de votre propre maison.
- Quoi ?! souffla faiblement Joyce, vous ne m'auriez pas tant puni si vous aviez su ?
Rogue lui lança un regard teigneux, la jeune fille n'osa rien répliquer mais un petit rictus prit forme sur sa figure.
- Joyce est à Gryffondor, maugréa Rei, pourquoi compliquer les choses ?
Madurei n'intervenait pas pour Rogue mais parce qu'elle ne voulait pas voir un tel déshonneur pour la maison de son ancêtre : même si elle méprisait le nom de Serpentard, elle avait sa fierté !
Mais les gryffondors se mirent à siffler, manifestant leur colère. Et Macgonagall ne démordait pas.
- Je suis désolé, Severus, murmura Dumbledore.
Rogue sentit la sentence tomber comme un coup d'épée.
Les serpentards huèrent à leur tour, fous de rage. Mais cela ne suffit pas pour faire fléchir le directeur de Poudlard :
- Miss Happer, vous restez officieusement à Gryffondor. Mais officiellement, vous êtes à Serpentard.
- T'es la honte de la famille ! Gronda sa grande sœur dans leur langue natale.
- Ho ! La ferme, c'est ta faute, Rei !
Des applaudissements retentirent à toutes les tables, sauf une (inutile de préciser laquelle.) Rogue était excédé, mais excédé… Il en avait marre… ce n'était pas possible : cette gamine portait malheur ! C'était un concentré de chats noirs, d'échelle, et de vendredi treize : du trois en un ! Comme ces shampoings qu'il n'utilisait jamais.
Macgonagall fit apparaître les deux sabliers des maisons concernées. Celui de Gryffondor se remplit à ras bord tandis que celui de Serpentard se vidait inexorable jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien…
La directrice de Gryffondor considérait le sien avec fierté. Elle lorgna sur Rogue un instant et prononça en étirant les lèvres :
- Game over, Severus !
