Disclamer: je me base sur le monde de HP

Bon, je vais poster deux chapitres (l'autre devrait venir dans un jour ou deux), car je ne suis pas satisfaite de l'endroit où s'arrête celui-là : c'est pas drôle, ils se contentent de taper la causette. En plus c court (lol : comment se démonter tout seule), et comme cela, ça fera aussi de la lecture pour celles qui en sont déjà là.

Tout ce qui suivra dans les chapitres suivants était décidé dès le départ. En fait, j'aurais mis tout en ça en scène dès le chapitre 12/13… (Cousines de Lord Voldemort/ La déplorable race…) mais il a fallu que je me rendre à l'évidence : ce n'était pas possible. En plus entre temps, la Section 3 est venu changer le ton de l'histoire. Je suppose que vous sentez que l'on replonge dans la spacitude : la scène de rencontre entre Caïn et Néréis est un moment où je me suis particulièrement lâchée. Néréis est une vrai Serpentarde, elle aime s'amuser et manipuler les autres, comme sa jumelle. La question est de savoir si Joyce Happer redeviendra ainsi. Je suis vraiment méchante avec mes persos… Surtout avec ce que je m'apprête à faire faire à mon héroïne… Vous vous souvenez de la bande annonce introduisant la Section 3 (qui était donc issue de la section 4) : « Mais maintenant il est trop tard… J'ai presque livré ma sœur à Jédusor ! Et le pire dans tout ça, c'est que j'ai cru être HEUREUSE de le faire ! »

Rewiew

Ryannon : Il ne faut pas juger Néréis sur un simple souvenir. Imagine : tu tues ta grande sœur par accident, ce qui fait péter les plombs à ton autre grande sœur qui se fait donc condamner à mort indirectement à cause de toi. Ta mère se fait assassiner, ton père saisit l'occasion pour t'enfermer dans une pièce noire de 5 mètres carrés. Ta jumelle vient te nourrir en cachette et connaissant le caractère de l'Ecarlate, on se doute qu'elle ne doit pas te remonter le moral. Entre-temps tu te fais dessus parce que tu sais que ta grande sœur reviendra sûrement pour te venger, et surtout que Jédusor aussi reviendra. 15 ans passent dans ces conditions. La grande sœur en question te libère. Complètement déboussolée, tu tombes sur un ahuri qui te dévisage comme si tu étais sa muse….

Néréis a tout simplement pété les plombs à ce moment là : elle est tellement détruite et perdue, qu'elle en est réduite, comme tu as pu le constater, à citer des auteurs qu'elle lisait du temps où Salana était encore en vie. Néréis se raccroche désespérément à ce passé. Elle fait sa maligne devant Caïn, mais dès qu'elle est tombée de son piédestal, elle le repousse violemment pour retomber dans la cruelle réalité : Jédusor vient de ressusciter et elle est désespérée. Ensuite, elle a choisi elle-même de perdre la mémoire : lâcheté devant Voldemort ou peur d'elle-même ? Tout ça, je ne l'explique pas, j'aime bien laisser le lecteur imaginer lui-même ce que Néréis a dans la tête quelques fois. (D'habitude, j'ai tendance au contraire à tout détailler… Mon prof de l'atelier poétique trouvait ça étouffant.) J'aime particulièrement que le personnage m'échappe : c là que ça devient intéressant : Qui est la vrai Néréis ? Je ne le saurais pas moi-même avant d'avoir fini cette histoire.

Angie Black : Aie Aie ! lol, je me demande comment va ressortir l'Ecarlate…. Merci surtout à toi de lire ma fic. ; )

Llewlann : Lol, le temps que tu arrives ici, ce sera passé d'actualité. Je regarde régulièrement pour voir si j'ai des rewiews et je prends toujours les questions très à cœur. Big kissss

Parodie :

C 'est un petit délire ! L'auteur interwiew Joyce Happer et Néréis (ne vous inquiétez pas, j'ai vraiment caricaturé Néréis là, prenez le au second degré ultime) :

Luné : Kikooooooooooooooo !!! Ha ! Mes deux persos, comme je suis contente de vous…

Néréis : Ta gueule ! On ne parle pas comme ça à la troisième fille de Sir Frédéric !

Joyce : Salut !

Luné : heu… Oui… Bon… Beaucoup de monde trouve que vous êtes différentes.

Joyce (peinée) : j'ai du mal à croire que je suis comme ça en réalité, c'est horrible !

Néréis (en colère) : N'aie cure ! Si j'avais pu savoir que je deviendrai une petite gueuse mal dégrossie, je n'aurais jamais bu ce foutu philtre de mes deux !

Joyce (alarmée): Vous n'avez pas l'impression qu'elle parle en se servant de deux registres ?

Néréis : Il suffit !

Joyce : Regardez !!!! Là c'est soutenu !

Néréis : Ta GUEULE !

Luné : En effet….

Joyce : Maiheu !!!

Luné : Néréis, que comptez-vous faire quand vous aurez repris le contrôle ?

Joyce (inquiète) : Comment ça « le contrôle » ?

Néréis : … Le ménage.

Luné : C'est à dire ?

Joyce : Hé ! Ne m'ignorez pas !

Néréis : SILENCE, toi ! Tu es vouée à disparaître ! Tu sers à rien ! Personne ne t'aime ! T'as pas d'amis !

Joyce : J'en ai certainement plus que toi ! Et c'est moi que les lecteurs préfèrent !

Néréis : Pas pour longtemps ma chère ! Avec ta ridicule crise de pseudo-ado-possédée par je ne sais quel démon ! Et puis moi, j'en rien à (biiiiiiiip) des lecteurs !

Luné (qui se réveille) : Moi si !!! Alors vous vous calmez !

Néréis : QUOI ? You're talking to me ??? You're talking to me ?!!!

Joyce : Tiens, tu cites pas Baudelaire pour répondre ? Pouffiasse !

Néréis : ça suffit ! Toi, je vais te tuer ! C'est mon corps !!! Tu as vu ce que t'en as fait ???

Haaarrr ! Tu ressembles à l'Ecarlate !

Joyce : Mais ! Mais c'est toi qui as choisi !

Néréis : Tais-toi ! De toute façon, le titre de cette fic c'est mon nom ! C'est moi le patron.

Luné : j'avais aussi songé à l'appeler « la nymphe lubrique »…

Joyce (triomphante) : HAHAHAHAHAHAHAHA !

Luné : ça t'incluait aussi ma petite Joyce.

Joyce : HAHA……. Ha ?

Luné : Autre question, Joyce, comment trouves-tu ton alter ego ?

Joyce (crispée) : elle est méchante ! Elle ne me ressemble pas du tout ! En plus elle porte un masque…

Néréis : je me dois de me cacher, je ne voudrais que tu succombes en me voyant : la poussière n'a pas toujours la force d'affronter une étoile !

Joyce : Vous voyez ! Elle se croit au dessus de tout. Le seul truc que j'apprécie chez elle, c'est qu'elle a une grosse poitrine…

Néréis (croisant ses mains devant la dite poitrine avec horreur) : QUOI ?

Joyce : J'espère obtenir la même !

Néréis : kdsdkkj ;qs !!!!

Joyce : Si je peux me permettre, « Luné », pourquoi j'agis comme ça dans cette section ? Je préférais comme j'étais avant.

Luné : Ben, t'es toujours comme avant.

Joyce : Mais non !

Luné : Mais si !

Joyce : Non !

Luné : Si !

Néréis : héhéhé…

Joyce : Non !

Luné : Bon ça suffit ! Arrête ou je te fais tuer dans le prochain chapitre !

Néréis (fascinée) : Ho ! Oui ! Tuez la !!!

Joyce : Tu mourras aussi, fille de Bourbe !

Néréis : Rumph !

Joyce : J'ai compris ce qui ne tourne pas rond chez elle ! Elle joue à « la Madurei » !

Madurei : Tu dis quoi là ?

Joyce : Graaaaaande sœur chériiiiie ! Tu étais là ?

bruits de craquement d'os

Néréis : Ce n'est pas que je m'ennuie, mais je dois y aller. Caïn m'attend…

Joyce (Couvertes d'ecchymoses et de sang) : NAAAAAAN ! Il est à moi ! A MOI !

Néréis (chantonnante) : Non, non, non, c'est de moi dont il est tombé amoureux !

Luné : interrogeons l'intéressé directement ! Caïn, montre-toi…

Caïn : ……………………..

Néréis : Alors, laquelle préfères-tu ?

Caïn : ……………………….

Joyce : N'ai pas peur d'elle, mon amour ! Je suis là !

Caïn : …………………………………….

Luné : Il dort, non ?

Néréis (furaaaaaax) : Mais c'est pas vrai !!!!

Néréis se lève et s'en va, folle furieuse.

Joyce (à voix très très basse et en râlant) : elle joue à la Rei, elle joue à la Rei…

Luné : Mais que vois-je ??? Rogue est là !!!! SEVYCHOU !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Madurei : N'y compte pas !!!!

BANG !!! Et Luné disparaît dans le lointain….

B/ Accepter Poudlard, c'est aussi accepter le professeur Rogue.

Réunion au sommet dans le bureau de Dumbledore. (bis) Mais ce n'était le professeur de divination qui était cette fois mise en cause : Madurei, Joyce, Rogue étaient disposés de façon circulaire autour de l'Ecarlate.

Rei n'avait pas encore eu le temps d'attraper Joyce pour lui demander quelques explications au sujet des propos de Rogue sur Salana et elle en gardait encore une certaine amertume. L'attention de Joyce, par contre, reposait entièrement sur sa petite sœur nonchalamment assise.

Rogue dévisagea Joyce Serpentard : son visage avait beau être identique à celui de Joyce Happer, mise à part ses pupilles qui manquaient à ses yeux, on devinait instantanément qu'il s'agissait de deux personnes différentes. Ses paupières étaient sans cesse baissées à moitié comme pour lui donner plus de dédain. Elle avait l'air suffisant de celle qui sait qu'elle ne risque rien. Non, elle ne ressemblait pas à Joyce Happer…

Quoique…

Rogue reporta son regard sur Joyce : son visage était dur et fermé. Elle crispait les mains en dévisageant avec une passion morbide sa jeune sœur. Une expression de malignité passait dans les replis de ses lèvres… Les deux sœurs n'avaient pas que le sang en commun…

L'Ecarlate était encore en sueur à cause de sa randonnée à « cheval » mais un sourire ravi illuminait son visage. Un sourire étrangement plein d'innocence : elle se sentait à l'aise, en sécurité. Cette attitude ne fit que rendre Rogue encore plus suspicieux :

- Si vous nous racontiez d'où vous venez comme ça ? Proposa-t-il d'un ton ferme.

L'Ecarlate fit mine de ne pas entendre.

- Tu entends ce qu'on te dit ? Siffla Rei.

L'enfant arbora un rictus dégoûté en entendant la voix détestée de sa grande sœur. Dumbledore s'apprêta à intervenir mais Joyce le devança :

- Parle !

- Oui, Néréis, répondit l'Ecarlate avec hâte (son cœur venait de faire un bond dans sa poitrine).

Elle se décontracta complètement :

- J'arrive de chez les Mangemorts. Tiens, regarde Néréis.

Elle sortit une baguette de sa poche : LA baguette que Joyce avait perdu sur la plate-forme où elle avait rencontré Voldemort.

- Mais c'est MA baguette ! S'exclama l'adolescente.

- Oui, soupira sa jumelle avec bonheur, Jédusor me l'a offerte. Il est gentil, hein ?

Rogue ne tint plus :

- C'est LUI qui vous a envoyé ici ?!!

- Oui, dit l'Ecarlate en le dévisageant avec mépris, il m'a demandé de vous espionner. Toi en particulier, Rouge-Gorge, il croit que le « vieux barbu sénile » t'a refilé sa maladie.

- Une maladie ? S'enquit alors le « vieux barbu » sans se vexer.

- Oui, une maladie incurable : la compassion… Jédusor m'a envoyée ici pour vous espionner tous, alors moi j'ai accepté vivement : je voulais revoir Néréis. Et puis aussi comme ça, je ne suis plus obligée de repartir. Je peux rester ici. Je ne comprends pas que Jédusor n'ait pas compris que je ne reviendrai pas vers lui : il est bête, hein ?

Sa voix était fluette comme celle d'une petite fille, son débit rapide et irrégulier. On pouvait dire que ses paroles ne démentaient pas cet état de fait : elle raisonnait n'importe comment ! Et plus grave encore : elle n'avait pas réalisé dans quel guêpier elle s'était fourrée.

- Enfin ça dépendra, ajouta-t-elle après un temps de réflexion.

Madurei et Rogue devinrent aussi rouges l'un que l'autre, Joyce restait indifférente. Dumbledore calma le jeu puis poursuivit « l'interrogatoire » :

- Que voulez-vous dire, l'Ecarlate ?

- Hé ben… Ma décision de rester ou d'aller avec Jédusor, ça dépendra… Il y a beaucoup de facteurs en jeu… Heu…

Elle promena sur ses lèvres un doigt indécis :

- Beaucoup de… murmura-t-elle, beaucoup de…

- Continuez ! La pressa Rogue au bord de l'exaspération.

Mais l'Ecarlate commença à trembler :

- Beaucoup de…

- Beaucoup de facteurs, souffla Joyce, tu nous parlais des facteurs qui t'inciteraient à rejoindre l'Homme aux Yeux Rouges…

- Merci, Néréis, s'exclama l'Ecarlate en retrouvant toute sa bonne humeur.

Madurei, en voyant l'air ahuri de Dumbledore et de Rogue, crut bon de préciser :

- l'Ecarlate a du mal à aligner trois pensées cohérentes à la suite, il lui arrive fréquemment de perdre le fil d'une conversation.

- Sauf quand elle s'énerve, ajouta Joyce, là, bizarrement elle raisonne très bien !

Le ton était accusateur mais l'Ecarlate n'y prit pas garde.

- Cela dépendra de Néréis, dit-elle. Si Néréis reste à Poudlard, alors je reste aussi. Et ça dépendra aussi du jeu.

- Quel jeu ? Demanda Dumbledore en la scrutant intensément.

- Je ne veux pas sortir du jeu. Si avec Jédusor j'ai moins de chance de sortir du jeu, alors je préfère me laisser marquer. J'ai peur de sortir du jeu.

Là, même Madurei ne comprenait pas.

- Elle parle de la « vie », intervint Joyce avec détachement, le jeu c'est la vie pour elle. Tu as peur de mourir, l'Ecarlate ?

- Ho, oui !

Quelle enfant singulière : Dumbledore avait bien du mal à porter un jugement sur elle : sa franchise était déconcertante, elle lui disait clairement qu'elle pouvait changer de camp comme de chemise et cela ne la choquait pas du tout.

- Si je vous parle de « bien et de mal », dit le vieil homme, que me répondrez-vous ?

L'Ecarlate parut amusée :

- Je répondrai « Néréis et le reste »…

Voilà donc la pensée illogique de l'Ecarlate : son monde commençait et terminait par Néréis. Rogue ne put s'empêcher de demander :

- Et que répondrait Néréis ?

- Elle dirait, fit Joyce d'un air de défi, « Madurei et Jédusor »

Les tempes du professeur de potion battirent de colère : elle recommençait à dire le nom de Voldemort…

- Et Madurei répondrait, murmura Rei en serrant les dents, que vous êtes deux pauvres idiotes idolâtres. Vous n'irez pas loin si vous ne regardez pas au-delà ! Il n'y a pas que les Mangemorts et anti-Mangemort dans la vie ! Sinon, ce serait beaucoup trop facile.

Il y eut un silence. Joyce n'osait rien dire et gardait la tête baissée. L'Ecarlate avait reporté son attention sur Dumbledore comme si elle attendait une autre question.

Rogue s'avança soudainement et posa une fiole transparente sur le bureau.

- Attendez Severus, dit Dumbledore, nous…

- Mr le directeur, lança le maître des potions, nous n'avons pas de temps à perdre : passons plutôt aux choses sérieuses.

Puis il s'adressa à celle qu'il destinait la potion :

- Avec quoi souhaitez-vous boire votre Veritaserum, l'Ecarlate ? C'est bien la seule faveur que je vous fais !

- Avec du chocolat ! S'exclama-t-elle en tapant dans les mains.

Rei posa une main sur son front en signe de déconvenue :

- Ce n'est pas une plaisanterie, imbécile ! Où te crois-tu ? En vacances ?

- Je suis dans la nouvelle maison de Néréis ! Ici, c'est l'endroit où elle vit. Alors, c'est l'endroit que je préfère…

Dumbledore se leva pour se dégourdir les jambes :

- l'Ecarlate, vous devez bien comprendre que vous avez agi d'une façon fort peu engageante. Lorsque vous avez contrôlé votre sœur pour lui faire boire l'Agamina par exemple : elle aurait pu en mourir.

- Je jure que je ne voulais pas faire de mal à Néréis, monsieur ! Jamais je n'ai voulu la faire sortir du jeu : Néréis est libre de rester dans le jeu pour l'éternité !

On eut dit que la jeune fille avait enfin saisi la gravité de la situation : elle se penchait en avant, au bord de sa chaise, comme un oiseau prêt à s'envoler. Ses traits étaient tendus et ses veines commençaient à sortir :

- C'est pour ça, d'ailleurs, que j'ai aidé Jédusor la dernière fois…

- Aider ? S'enquit Rogue.

- Oui, renchérit l'Ecarlate. Quand je vous ai parlé pour la première fois à travers Néréis, et bien j'étais déjà avec lui. Officiellement j'étais son invité mais en fait j'étais plutôt prisonnière… Et il m'a dit qu'il voulait rencontrer Néréis. Et que si je l'aidais, et bien Néréis et moi, on serait restés ensemble pour toujours….

- Et vous l'avez cru !? S'écria Rogue avec colère.

- Oui, répondit-elle sans l'ombre d'une hésitation.

- Et elle le croit toujours ! Constata Madurei.

L'Ecarlate regarda l'assistance avec des yeux ronds :

- Pourquoi vous vous fâchez ? Ce n'est pas mauvais, que je sache : « rester avec Néréis » ? Alors moi, je vous ai fais voir un endroit pour vous faire croire que j'y étais. Et la suite vous la connaissez : vous avez pris le train et badaboum !

Joyce trouva que sa jumelle était toujours égale à elle-même : elle passait du coq à l'âne sans arrêt, ses phrases étaient mal coordonnées entre elles : l'écouter était un vrai supplice. (Note de l'auteur : écrire ses répliques aussi ! Madre mia !) Même Dumbledore commençait à froncer les sourcils.

- Des centaines de moldus ont trouvé la mort ce soir-là, énonça Rogue d'une voix lugubre. Ou plutôt : ils sont sortis du « jeu »…

L'Ecarlate tourna vers lui avec une mine abattue :

- J'ai jamais détesté les moldus, moi. Je n'ai rien contre eux. Je ne pensais pas que Jédusor ferait ça : je croyais juste que Néréis allait venir. J'étais tellement seule… Je suis tombée sur les Mangemorts il y a quatre mois et je suis restée avec eux tout ce temps.

- Je ne vous y ai jamais vu, répliqua Rogue.

- Je t'ai dit que Jédusor ne te faisait plus confiance !

- Vouvoie-le ! Cria Joyce dans leur langue natale, ce n'est pas un chien.

Et l'Ecarlate poussa un gémissement plaintif, Rei sourit narquoisement.

- Jédusor vous a mis à l'épreuve, dit la fille sans pupille en vouvoyant enfin son interlocuteur, s'il vous garde en vie : c'est uniquement parce qu'il n'a pas encore de preuve tangible pour prononcer votre arrêt : le Seigneur des Ténèbres ne sabotent ses meilleurs éléments sur de simples suppositions. Et surtout, il croit encore que vous lui serez utile. Aïe !

Elle se convulsa brusquement : son front vint frapper contre ses genoux.

- Migraine, annonça Joyce.

Un long cri de douleur jaillit de sa jumelle qui tirait sur ses cheveux comme pour les arracher.

- Qu'est-ce que vous avez ? S'inquiéta Dumbledore.

- Migraine, répéta Joyce mais avec une note d'impatience cette fois-ci.

- Cela nous est fort utile ! Gronda Rogue à l'encontre de Joyce.

Rei lança un regard pressant à Joyce pour qu'elle se décide enfin à les éclairer. Mais l'Ecarlate elle-même s'expliqua :

- J'ai besoin de la liqueur argentée, piailla-t-elle, j'ai besoin de la liqueur argentée. Y a que ça qui me soulage.

- Avant tu n'avais pas si mal, souffla Joyce avec irritation, et tu ne prenais aucun médicament !

- Oui mais la liqueur, elle, elle soulage.

- Du sang de licorne, murmura Rogue.

Dumbledore en fit tomber ses lunettes :

- Oculus reparo, dit-il pour reformer le verre brisé. Non ! Il n'aurait pas fait ça !

- Je veux du sang de licorne, pleura l'Ecarlate, pitié ! J'ai mal !

- Tu ne peux pas ! Cria Rei soudainement inquiète, cette liqueur est maudite ! Tu vas te détruire !

- Jédusor m'en a donné lui !! Sanglotait l'enfant de plus belle. Pourquoi vous ne voulez pas m'aider ? Vous me détestez ?!

- Non, fit Dumbledore, mais nous ne pouvons pas vous…

- Je veux ! Je veux ! Je veux !

Rogue serra les poings de rage : ainsi, cet enfoiré de Voldemort ne s'était contenté de séquestrer cette gamine et de la rendre folle : il l'avait droguée… C'était comme ça qu'il comptait la faire revenir : quand la sensation de manque sera trop forte, l'Ecarlate ne résistera pas à son appel.

La petite avait même commencé à se griffer le visage, Rei tenta de l'en empêcher mais :

- Ne me touche pas ! Ne me touche pas, toi ! Tu m'as abandonnée ! Vous m'avez tous abandonnée !

L'Ecarlate était dans un tel état que personne ne remarquait l'indifférence alarmante de Joyce : c'est vrai, elle s'en moquait. Que cette fille souffre, meure ou pleure, cela lui était parfaitement égal. Mais Joyce se rappela alors d'un détail :

- Professeur Rogue ! S'écria-t-elle (sa voix était un peu hésitante : elle ne lui avait plus adressé la parole depuis qu'elle avait mis le bordel dans son cours), vous m'avez donné du sang de licorne une fois ! En pommade, sur mon tatouage…

Rogue lui répondit froidement :

- Il était très dilué, vous ne risquiez pas d'en être dépendante.

- Ho, souffla l'Ecarlate d'un air fasciné.

Elle avait entendu et se jeta aux pieds de Rogue. Le professeur essaya de l'esquiver comme pour éviter de marcher sur un insecte mais elle s'enchevêtra complètement dans ses jambes : ses bras entouraient ses genoux tels deux solides cordages. Elle releva vers lui un visage où se dessinait un sourire ébahi :

- Ho ! Il va m'en donner alors, le gentil Rouge-Gorge. Hein ? Il va m'en donner ! (Note de l'auteur : Je remercie Gollum de m'avoir servi de modèle, , Sméagol en fooooorce !)

Rogue la toisa une seconde avant de daigner répondre :

- Non.

L'Ecarlate pesta, ouvrit grand la bouche et… Madurei la souleva à bout de bras pour la remettre debout :

- Elle allait vous mordre ! expliqua-t-elle en paraissant outrée.

L'Ecarlate se débarrassa de son étreinte en râlant :

- ça va, je me sens mieux, c'est passé !

- Tu vois que tu n'as pas besoin de la liqueur ! Dit la jeune femme.

- Mais ça fait trop mal sur le moment ! Méchante !

Joyce croisa les bras pour montrer son détachement.

- Le professeur Rogue vous préparera des potions qui amoindriront vos maux de tête, expliqua doucement le directeur.

- Nan ! Siffla l'Ecarlate, je ne veux rien recevoir de lui !

- Il y a une seconde, s'écria Rei, tu étais à ses pieds !

- C'est parce que j'avais mal à la tête…

- Mademoiselle… Reprit Dumbledore, mais cette fois d'un ton autoritaire.

Le vieil homme décida de mettre un terme à tout ce tapage et d'aller droit au but :

- Voulez-vous rester à Poudlard ?

- Oui, Néréis y est. Je resterai, même si le Rouge-Gorge y est aussi !

Elle fit une grimace pleine de haine.

- Ne parlez plus ainsi de lui ! Prononça Dumbledore d'une voix qui se voulait dure, je vous préviens : Accepter Poudlard, c'est aussi accepter le professeur Rogue. Si vous nous rejoignez ici, vous devrez le traiter avec le même respect que tous vos autres professeurs. En outre, je voudrai vous faire remarquer que c'est de vous dont je parlais et non pas de votre sœur jumelle. Vous ne devez pas rester pour Néréis, mais pour vous.

La jeune fille dut rassembler tous ses neurones dispersés pour réfléchir à la vitesse de l'éclair : « Mince, que je parle tout le temps de Néréis a l'air de les embêter : je dois faire semblant de le vouloir moi-même… »

- Oui, monsieur, je veux rester à Poudlard.

- Pourquoi ?

Ho la la la ! Il lui posait une sacrée colle ! Que dire à part « Néréis, Néréis » ? l'Ecarlate se torturait l'esprit : il devait bien y avoir une autre raison pour elle de rester ici. Dans un effort surhumain elle prit le problème à l'envers et chercha les raisons qu'elle pouvait avoir de ne pas quitter Poudlard. Et la raison lui apparut presque automatiquement :

- Parce que, si vous me chassez d'ici, Jédusor va m'attraper et moi, je ne veux pas devenir une Mangemort ! J'en ai assez d'être une mauvaise fille : je veux une chance de me rattraper.

- Vous rattraper ?

- Je vous demande pardon !

A la surprise générale, elle s'était tournée vers Rogue les yeux pleins de larmes :

- Je vous demande pardon ! C'est moi qui ai fait parler Néréis quand vous étiez en train de boire un café avec le Mangemort blond. Quand j'étais encore prisonnière de Jédusor, ce type était odieux avec moi : il disait plein de vilaines choses sur Néréis et il me narguait en me tendant la liqueur quand j'étais en manque… Je voulais me venger, dire ce que je pensais vraiment de son maître. Je suis désolée…

Et elle baissa la tête en respirant par petites saccades. Son tourment et ses remords étaient réels. Et tandis que l'Ecarlate se remplissait de ces sentiments plus ou moins purs, Néréis sentait une haine inimaginable baigner chaque partie de son corps : ça ne pouvait être qu'une abominable comédie ! On ne pourrait jamais rien tirer de bon de l'Ecarlate ! Jamais ! Néréis se le jurait, par tous les moyens, elle se débarrassait de sa jumelle !

- Elle a l'air de regretter sincèrement ce qu'elle a fait, constata le directeur. On dirait même qu'elle va faire des efforts à votre endroit, Rogue.

Joyce avait regagné la salle commune des gryffondors et l'Ecarlate avait été emmenée à l'infirmerie pour se reposer. Madurei, Rogue et le directeur réglaient les dernières formalités.

- Alors vous l'acceptez ici, Albus ? S'enquit Madurei.

- Cela a l'air de vous déplaire, Madurei…

- Non, pas du tout… C'est juste qu'il faudra nous méfier d'elle.

Les deux hommes acquiescèrent : il était indéniable que l'Ecarlate n'était pas fiable. Mais abandonner cette enfant provoquerait sa chute entière et totale. Ils ne pouvaient pas la laisser à la merci des Mangemorts, et nul autre endroit que Poudlard ne pouvait la garder en sécurité. Même l'hôpital Ste Mangouste, où elle ne ferait pourtant pas tache, n'était à l'abri de Voldemort.

- En plus, ajouta Rei, j'ai autre chose à vous dire à son sujet : elle a le pouvoir de manipuler l'Imperium à sa guise, même sans baguette.

- Comme vous le faîtes avec le sortilège Doloris ? S'enquit Rogue, je l'ai remarqué quand nous avons combattu les naïades.

- Exactement, souffla-t-elle négligemment.

Son cœur se serra quand elle se souvint qu'elle lui avait sauvé la vie ce jour-là, et qu'elle nourrissait encore de l'espoir.

- C'est à cause de l'Imperium que son esprit est, disons, dérangé ? Demanda Dumbledore.

- Je pense, répondit Rei. Il est dur de contrôler un sortilège impardonnable quand on vous force à le porter dans votre chair 24 heures sur 24. Il s'est « répercuté » dans sa tête. C'est assez étrange, je crois bien qu'elle se manipule elle-même parfois, elle passe sous le contrôle de son subconscient, qui lui-même est contrôlé par son inconscient et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle ne sache plus qui elle est vraiment…

Et voyant Rogue en train de ramasser le Veritaserum, elle ajouta en montrant la potion du doigt :

- C'est pourquoi, ceci n'a quasiment pas d'effet sur elle. Vous pourrez essayer si vous le voulez, Rogue, mais comprenez bien que l'Ecarlate est persuadée que ses propres mensonges sont vrais.

Rogue rangea la potion dans sa veste sans la regarder directement.

- Vous disiez, dit-il, qu'il est dur de contrôler ce genre de sort qui est ancré dans votre chair… Est-ce pour cela que Néréis porte son tatouage ?

- Oui, fit Rei avec un peu d'impatience (elle avait envie de quitter cette pièce et de ne plus voir Rogue pendant au moins, allez soyons fous, deux bonnes minutes !), Néréis est placée sous le signe de l'Avada Kedavra. Ce tatouage est indispensable à son contrôle.

Regard entendu entre Rogue et Dumbledore.

- Donc, souffla le directeur à Rogue, c'était bien le sort d'Alceste que Néréis vous avait jeté.

- Elle m'en a parlé, assura Rei, j'étais surtout surprise qu'elle ait réussi un sort aussi compliqué.

- Mais ça n'explique pas pourquoi la Faux sort de ce tatouage, précisa Rogue.

- C'est un tatouage multifonction, s'impatienta Madurei : Contrôle et Absorption, voilà ce qu'il permet. Mais il doit être utilisé avec modération. Néréis a tellement souffert d'avoir absorbé cette Faux qu'elle n'a jamais plus essayer d'aspirer ne serait-ce qu'une plume d'oiseau.

Elle s'apprêta à prendre congé mais Rogue lui lança :

- Un jour, il faudra que vous nous expliquiez comment vous vous y être pris pour être immunisées contre ces sortilèges-là et aussi d'où sort la faux de Néréis !

- Un de ces jours, peut-être, si j'ai le temps, murmura Rei avant de claquer la porte.