Disclamer : Je me base sur l'œuvre de Rowling.
Kikoooooo ! De retour pour un nouveau sous-chapitre !!!
Anaïmon paraît très étrange. En fait, pour cadrer son évolution, je me suis inspirée de témoignages réels. J'ai une tante travaillant dans les services sociaux et ces histoires m'ont toujours bcp marqué. Quand Anaïmon s'inquiète de ne pas être battue par les régents de Poudlard, je ne fais que refaire le schéma déjà connu de l'enfant-victime qui pense qu'il est normal qu'il soit puni. Les repères d'Anaïmon sont détruits (en a-t-elle eu un jour ? lol), c'est le seul moyen qu'elle a trouvé pour survivre, et pour signifier son attachement aux autres… Tout ça est un peu complexe. Lol
Rewiew :
Rya : de la poésie ! Il faut toujours de la poésie, lol ; )
Le va-t-en n'est pas assez fort ? Certes… Mais je ne voulais pas que Joyce commence de suite à insulter Anaïmon, il faut une gradation dans la violence des propos. Là, elle reste assez soft. La haine qu'elle ressent pour l'Ecarlate surpasse largement les mots, d'où cette tentative de meurtre. Lol, je suis ravie de voir que tu as envie de défendre Joyce. Moi, c'est le contraire, c'est une section où mon héroïne m'agace beaucoup. Je peux te dire qu'elle n'a pas fini d'en baver. J'ai plutôt envie de soutenir Anaïmon, lol, elle me fait de la peine. C'est vrai que pour l'instant, vous ne savez pas tout sur elle. Comme tu la vus, les propos de Néréis, sur la terrasse, sont très cruels.
Kylia est souvent absente des flashback, mais elle est bien là. C'est un perso dont je n'ai pas beaucoup parlé, mais pour introduction à la cinquième section, je suis en train de préparer un petit truc qui répondra à certaines questions comme les rapports de Sir Fredéric avec sa femme, l'origine de Korée… Dans le chapitre 3, « Celle qui attend dans le noir » Joyce en brûlant ses cartes de tarots a un flash-back où elle revoit sa mère lui parlait. De même dans « Cousines de Lord Voldemort »…
Je n'ai pas voulu prendre Voldemort pour un crétin, c'est plutôt pour montrer à quel point Joyce ne sait pas manipuler cette Faux : elle dégage si peu d'énergie que Voldy ne s'est douté de rien. Serpentard a laissé de nombreux bibelots derrière lui, comme le bracelet/arme de Madurei, et le Seigneur des Ténèbres ne veut pas écarquiller ses mirettes à chaque fois qu'il en voit un.
Severia : Merciiii pour ta rewiew !!! Je suis honorée que tu lises ma fic, je suis une lectrice de « Une vie pour une vie » ! (trop gééééniiiial) Alors quand est-ce on saura TOUT TOUT TOUT ? lol Ce genre de phrase me fait peur : je ne sais jamais si je suis ou serai assez claire dans les révélations… Deux soirées pour tout lire ??? Whaaaaaaaaa (béate d'admiration), tu carbures, lol ; ) Biggg kissssss
Cycy : héhéhéhéhé, faut pas me donner autant de compliments d'un coup, lol, j'ai les chevilles qui enflent… (j'vais pouvoir marcher sur l'eau bientôt, let's gooooooooo) T'en fais pas, moi aussi j'ai le cerveau embrouillé : maaaaarre de la philo !!! Mercredi j'ai eu une dissert de 6 heures avec pour sujet : « Quel sens donner à l'aspiration à la transparence » Bonne appétit ! Je suis contente que tu apprécies le couple Severus/Rei !! C'est vrai que j'en ai fait l'égale de Rogue (et même un peu trop parfaite dans sa plastique, lol) Mais comme « Néréis » est ma première fic, et que je comptais à l'époque qu'elle soit la dernière, je me suis lâchée en ce qui concernait les persos. « Joyce à fond dans la fantaisie !!!! Rei, bombe sexuelle !!! » lol, je m'y suis donnée à cœur joie. Bonne lecture et biggg kisssss !! Oups, j'oubliais !! L'explication pour le nom de Madurei : C'est une explication que j'avais mise dans le prologue et je l'ai enlevé ensuite (il y avait avec des indications sur celui des autres héroïnes, je recaserai ces informations autre part la semaine prochaine) : Il y avait un nom que j'aimais bien dans un manga : Madurai. (Oui, pas Madurei, mais Madurai.) En fait, ce nom lui-même serait issu de la mythologie hindoue mais je n'en sais pas plus. Comme je voulais que la grande sœur de Néréis ait « Rei » comme diminutif (c'est aussi un prénom de manga, , cf Evangelion), j'ai légèrement changé la fin de ce nom en Madurei.
Madurei ne se prononce pas Madourei. On prononce bien le U comme dans Hercules. Quant au « Rei » final, il se prononce de telle sorte à ce qu'il rime avec « réveil ». Bye bye !
Allez, let's go !
D/ Pauvre fou pensant que Poudlard est le centre du monde !
Des silhouettes noires s'affairaient, Voldemort marchait en compagnie de Lucius Malefoy…
- Cependant, reprit le Seigneur des ténèbres alors en plein dans une discussion fascinante, il faudrait mettre la main sur un ouvrage… Il doit être dans ce château. Je pense que mon oncle devait consigner ses pensées dans un carnet…
- Bien, maître…
- Je tiens à avoir des indications supplémentaires sur un « jeu » que Frédéric aurait instauré entre Néréis et sa jumelle.
- Un jeu ?
- Oui… J'en ai entendu parlé par les Ksris alentours… Après tout, je suis le nouvel arbitre… Je me dois d'être au courant.
- Vous parvenez déjà à flatter « Joyce Happer » dans ses instincts meurtriers sans avoir recours à …
- Je connais les moindres faiblesses de l'âme humaine. Cette gamine est déjà tombée dans mes filets en effet. Mais je veux voir son visage quand je lui révélerai le fin mot de tout cela. Quand elle comprendra enfin !
- Mais ce jeu… Quel est-il ?
- … C'est le Jeu de la Mort et du Hasard…
« J'ai glissé » C'était l'excuse bidon que Joyce avait trouvée. Mais elle ne contenta personne. Les marques sur les tuiles s'entrecroisaient, la fenêtre et le clocher (qui portait des traces de son sang) n'étaient pas à la même hauteur. Rogue, conforme à sa nouvelle ligne de conduite, n'intervint même pas, même en tant que directeur de Serpentard. Joyce refusa de dire la vérité à Macgonagall ainsi qu'à Dumbledore, prétextant qu'elle ne se souvenait pas exactement, qu'elle avait du avoir une crise d'anémie ou quelque chose du genre. A Madurei, cependant, elle raconta ce qu'il s'était passé. (Seulement l'histoire des yeux rouges, elle n'avait pas parlé bien sur de sa « dispute » avec Anaïmon…) et contre toute attente, Madurei s'excusa :
- j'aurais pu empêcher ça, dit-elle.
- Comment ça ?
Joyce ne comprenait pas où sa sœur voulait en venir mais Rei ne fournit pas de plus amples explications.
Mais Joyce ressentait un besoin urgent de se confier davantage. Depuis que cette Présence avait pénétré dans l'école, elle devenait de plus en plus bizarre. Elle ressentait le désir de faire du mal à tous… A n'importe qui, pourvu qu'il souffre ! Et si la victime pouvait être Anaïmon, le plaisir n'en était que plus grand. « Je m'écœure » songea-t-elle. Mais ce sentiment de dégoût ne dura pas longtemps. Rapidement, trop rapidement, une liesse malsaine fit frémir toute sa chair : Oui ! Oui ! Oui ! Tuer ! Tuer !
Et elle se ressaisit : c'était toujours comme ça à présent. Le plaisir, puis la honte, le plaisir, puis la honte… La jouissance et l'horreur.
Elle se précipita sans attendre vers le bureau de Madurei. Il lui fallait de l'aide ! Quelque chose remuait en elle ! Il y avait un monstre qui dormait dans son cœur et mieux valait le détruire avant qu'il ne se réveille. Pendant une seconde, elle hésita : peut-être que la personne qui pouvait l'aider n'était pas Rei mais Rogue… Après tout, il avait sans doute ressenti la même chose quand il était tombé dans le camp de Jédusor et il pouvait la sortir de cet état de trouble où elle s'était mise. Mais la peur l'emporta sur le bon sens et elle parvint devant le bureau de sa grande sœur.
Une jeune fille blonde aux cheveux emmêlés se tenait devant la porte que Rei tenait entrouverte.
- Ecoutez, disait la professeur, je ne doute pas que les licornes à 36 cornes aient existé, et qu'elles soient à l'origine de l'expression « voir 36 chandelles », cependant si vous me recomposez un devoir en nommant des créatures qui n'ont pas de réalité officielle, je ne pourrais pas vous donner la moyenne… Au revoir, miss Lovegood…
C'était une élève de Serdaigle, elle acquiesça nonchalamment de la tête et s'en alla dans une démarche éthérée. « Hum… » Songea Joyce devant l'attitude amorphe de cette élève, « on dirait une Caïn version jupette… » Rei l'aperçut et l'invita à entrer.
Joyce s'installa, un peu nerveuse. Elle préférait le bureau de Rei à celui de Rogue : ses couleurs étaient rouges et chatoyantes. Mais en prêtant plus attention, elle se rendit compte que cette couleur écarlate était trop violente à son goût : c'était plus le rouge-sang que le rouge de l'amour. La pièce n'en ressortait que plus agressive.
Joyce ne ressentit plus l'envie de se confier. Elle se sentait trop oppressée pour cela.
- Que veux-tu ? Interrogea Madurei en s'essayant à son bureau pour corriger ses copies.
- Heu… Juste te voir un peu, répondit Joyce avec maladresse.
Rei leva ses yeux pleins de suspicion.
- Dis-moi, Joyce… Ne le prends pas mal, mais à l'avenir, évite de parler de Salana à Rogue…
- Je ne lui ai jamais parlé d'elle…
- Ho ! Je t'en prie ! Pas de ça avec moi !
L'amertume déferla dans le cerveau de Joyce, ces paroles de Rogue lui revint en mémoire : « J'ai cru comprendre que, selon Madurei, quelques vilaines choses à vous reprocher ?! » Joyce n'avait jamais rien révélé à Rogue sur Madurei mais visiblement, sa grande sœur n'en avait pas fait de même ! Joyce choisit de se laisser guider par sa rancœur. Même Rei était contre elle à présent ! Tous ! Tous ! Et ils en subiraient les conséquences !
- Tu ne t'es pas gênée, toi, pour raconter à Rogue que je devais me reprocher certaines choses !
Et Rei, trop surprise que sa sœur ait pu l'apprendre, fit une réplique malheureuse :
- Parce que tu n'as rien fait peut-être !?
La jeune femme se ravisa trop tard, Joyce était livide. L'heure de la confession sur Salana était-elle venue ?
Non.
Joyce enchaîna sur un autre terrain pour ne pas être écrasée par la culpabilité :
- Toi aussi, Madurei tu as été dégueulasse ! Tu nous as abandonnées ! Anaïmon n'a pas tout à fait tort sur ce point-là.
- J'ai été condamnée !
- Mais tu n'es pas revenue ! Tu as attendue je ne sais combien de temps avant de refaire surface ! Alors que tu savais que père allait procéder à la Cérémonie de l'Eveil ! Tu savais qu'il tuerait l'une de nous deux ! Et tu n'as pas daigné nous secourir.
- J'ai essayé de revenir plusieurs fois ! S'indigna Madurei en se levant. Et il m'a fallu près d'un mois pour guérir de mes blessures au début ! Et quand j'ai fait une première tentative pour vous enlever, j'ai appris que notre mère était morte et que la Faux avait été réveillée.
- Alors tu es repartie ?!
- Non : j'ai essayé de vous sauver. J'avais même prévu de vous laisser à Dumbledore. Mais je ne suis pas arrivée à m'approcher assez près du château.
- Tu aurais pu si tu avais voulu !
- Je n'étais pas assez puissante pour affronter l'armée de notre père ! Une fois, une fois je suis arrivée à atteindre la porte du château, et j'ai rencontré Caïn que j'ai immédiatement « engagé » comme espion. Ensuite, j'ai laissé tomber….
- Tu as pu parcourir le royaume des Ksris à moitié morte pour t'enfuir, et tu n'as pu refaire le même chemin une fois en pleine santé ?
- Parce que tu crois peut-être que notre père n'a pas pris plus de précautions ensuite ? Il craignait mon retour ! Il a multiplié les défenses sur la muraille longeant l'océan, a mis des tonnes de pièges le long de…
- Laisse-moi te demander une chose, l'interrompit Joyce, le regard haineux. Si vraiment tu avais voulu nous sauver, pourquoi n'as-tu pas demandé l'aide de Dumbledore et compagnie ?
Rei fut frappée de stupeur. Joyce pensa avoir gagné et esquissait déjà un sourire de triomphe.
- J'admets, prononça Rei comme si cela lui demandait un effort terrible, ne pas avoir assuré sur ce coup-là : je voulais y arriver seule, c'était une question d'honneur. En plus, je considérais que c'était une affaire de famille… Je sais que j'ai été stupide : j'ai préféré augmenter ma propre puissance pour mettre toutes les chances de mon côté le jour où je devrais vous délivrer !
- « Le jour où » ?! S'exclama Joyce.
Elle considéra sa grande sœur avec incrédulité :
- Le jour où Jédusor est revenu, hein ? S'emporta-t-elle. S'il n'avait pas ressuscité, tu n'aurai pas bouger le petit doigt !
- Pas du t…
- JE NE TE CROIS PLUS MADUREI ! Vociféra Joyce, tu mens ! Tu ne vaux pas mieux que les autres ! Tu nous as lâché comme si on était des déchets ! Et si tu es revenue, c'est parce que tu craignais qu'on ne devienne des MANGEMORTS !
Et une claque ! Une ! Madurei regretta immédiatement son geste : son acte avait dépassé sa pensée. Joyce avait vacillé et s'était rétamée sur le sol. Elle se releva sans attendre de l'aide et se mit hors de portée.
Rei s'apprêta à s'excuser, à tendre les mains vers elle mais Néréis l'acheva par cette simple phrase :
- Hé bien, Madurei, tu cognes aussi fort que père…
C'était la comparaison à ne pas faire : le visage de Rei se durcit immédiatement. Son père lui-même ne lui avait-il pas reproché de ne pas agir « par bonté d'âme » envers ses sœurs ? Elle prit une profonde inspiration en relevant la tête d'un air menaçant.
- Bien, murmura-t-elle d'une voix basse, très basse, je ne suis qu'une garce qui considère ses petites sœurs que comme des Mangemorts potentielles… Et je n'agis envers elle que par intérêt… Très bien, Néréis… Si c'est ce que tu veux, je vais être ce genre de garce. Mais alors ce n'est plus la peine de me demander quoi que ce soit…
Joyce perdit toute assurance et se faufila jusqu'à la porte en glissant, dos contre le mur, sans quitter Rei des yeux.
- Sors de ce bureau, dit la jeune femme avec un ton toujours aussi faible, et fais-moi le plaisir de ne plus m'adresser la parole…
Bravo ! Mais alors Bravo ! Joyce était resté dans un couloir pour faire les comptes : Rogue avait l'air de toujours lui en vouloir, et maintenant c'était Madurei qui lui tournait le dos. Elle l'avait certes bien cherché mais elle ne comprenait plus rien : elle s'était rendue chez Rei pour demander de l'aide et elle avait sauvagement agressé sa grande sœur par des accusations insidieuses. « Je deviens folle… » S'exaspéra-t-elle, « je deviens folle… »
Et une voix haïe s'éleva derrière elle :
- On ne peut pas faire confiance aux adultes…
Anaïmon était là : elle n'avait raconté à personne la tentative de meurtre de Néréis. Elle craignait trop qu'on ne renvoie sa jumelle, que Jédusor l'attrape et la fasse sortir du jeu… Elle cachait les marques de sa gorge sous une écharpe, ce qui parut étrange à certains professeurs vu qu'on approchait de l'été.
- On ne peut pas leur faire confiance, continua-t-elle. Tu ne te souviens pas, Néréis, quand je t'ai fais boire l'Aganima pour contrer la potion d'oubli que tu avais bue ? Je voulais que tu te souviennes de ce que le Rouge-Gorge t'avait fait.
- Il a juste cassé mon vase : y a pire comme méfait.
- Le vase où tu avais installé ton oiseau favori pour l'enterrer !
- Tu détestes Rogue à cause de ça ? S'étonna Joyce.
L'Ecarlate respira fortement en serrant les dents. Elle avait changé depuis la veille : Néréis lui avait très mal, alors elle allait devoir se venger ! C'était le jeu qui le voulait. Il fallait qu'elle reprenne son rôle...
Joyce l'observa avec crainte, et elle comprit :
- Non… Tu es jalouse de lui…
- Je ne te comprends pas Néréis. Visiblement, il préfère Madurei. Toi, il ne t'aimera jamais.
- Mais enfin qu'est-ce que tu racontes ?!
Non ! Rogue, c'était comme une nouvelle effigie paternelle pour elle : rien de plus, rien de moins.
- Ne mens pas, Néréis ! J'ai lu dans tes émotions, tu sais ! J'ai vu combien tu étais déçue quand tu t'es aperçue que Rei l'aimait. Et la gentille fille que tu es lui a laissé la place. D'ailleurs, tu n'aurais pas pu rivaliser avec elle : Le Rouge-Gorge ne t'aime pas.
- Idiote ! Je n'ai jamais ressenti ça !
- Sois sincère : Si Madurei ne l'avait pas aimé, est-ce que tu crois que toi en revanche tu ne serais pas tombée amoureuse de lui ?
- Ha ! Et que fais-tu de Caïn ? Tu n'es pas jalouse de lui aussi ?
Anaïmon poussa un grand rire sceptique :
- Comme si je pouvais jalouser une pièce de rechange ! Tu n'aimes pas ce Caïn, grande sœur ! C'est juste une compensation : tu ne pouvais pas avoir ton professeur de potion, alors tu t'es jetée sur le premier venu qui lui ressemblait !
- Je connaissais Caïn avant de retrouver Rogue à Poudlard !
- Mais à ce moment-là tu étais complètement obsédée par le Rouge-Gorge et tu ne le regardais pas !
- Caïn ne ressemble pas à Rogue : C'est un garçon très calme, voire amorphe, romantique, qui aime comme moi la poésie !
- Mais il est grand, efflanqué et brun !
- Il a les yeux gris !
- Et le Rouge-Gorge les yeux noirs : voilà bien la preuve que Caïn n'est qu'une pâle copie !
Entièrement perdue, Joyce murmura comme si ces quelques mots allaient l'innocenter :
- Je ne suis pas amoureuse de Rogue !
- Hum… Fit Anaïmon d'un air distrait, je ne te crois pas…
Devant la mine abattue de sa jumelle, l'Ecarlate sentit son cœur fondre en un ruisseau de pitié mais sa gorge lui faisait encore trop mal pour qu'elle s'arrête en si bon chemin :
- Madurei et le Rouge-Gorge n'ont pas besoin de toi, tout comme notre père. Tu ferais mieux de te concentrer sur moi : Moi au moins, je ne te repousserai jamais…
Joyce s'apprêta à riposter avec véhémence mais sa sœur lui attrapa soudainement la tête. Joyce resta dans le doute quant à ce qu'Anaïmon souhaitait faire : une seconde après, sa sœur l'avait embrassée. Un éclair passa dans les yeux de Néréis : elle repoussa sa jumelle de toutes ses forces :
- TU ME DEGOUTES !
Anaïmon vint heurter les dalles dans une grimace. Joyce se frottait activement les lèvres avec écœurement :
- Nous sommes SŒURS ! Glapit-elle, comment oses-tu ?!!!!
- Sœurs ? S'étonna l'Ecarlate en revenant de sa déception, je ne le croyais plus après ce que tu m'as fait…
Elle indiqua sa gorge d'un doigt tremblant.
- Casse-toi, vieille déprave ! Gronda Joyce… je comprends maintenant pourquoi tu crois que j'aime Rogue, c'est parce que tu confonds l'amour familial et l'amour tout court !
Après s'être agenouillée, Anaïmon se releva. Elle avait raté son coup, mais elle pouvait encore plonger sa jumelle dans l'incertitude. Elle s'épousseta les genoux avant de murmurer :
- Tu n'es peut-être pas amoureuse du Rouge-Gorge, mais laisse-moi te dire une chose, tu ne pourras pas dire que c'est faux : Caïn t'aime beaucoup plus que toi tu ne l'aimes.
Elle laissa cette dernière soi-disant « vérité » empoisonnée à sa jumelle avant de déserter les lieux.
Joyce s'en voulait à mort à présent : Anaïmon était finalement parvenue à installer le doute en elle : avait-elle réellement considéré Caïn comme une roue de secours pendant tout ce temps ? Cette pensée la dégoûtait beaucoup plus que les lèvres de sa jumelle. C'est alors qu'elle aperçut Caïn qui venait à sa rencontre, comme toujours... « Non » songea-t-elle, « sinon ça va recommencer ! » ces jours-ci, elle blessait tous ceux qu'elle aimait : Rogue, Rei… Elle ferait certainement pareil avec Caïn. Cependant, elle se demanda bien ce qu'elle pourrait lui reprocher. Rien sans doute : il était si gentil, jamais il ne lui avait fait mal, pur comme un agneau son petit Caïn ! Mais d'un coup, des pensées mauvaises lui vint à l'esprit : hé oui ! Même lui, elle pouvait le critiquer : « Ce n'est pas moi que tu aimes Caïn ! » Oui, celle qu'il aimait, c'était l'image qu'il avait gardée de Néréis, Mais de « Joyce Happer » qu'en avait-il à faire ?
Joyce se pinça les lèvres : il ne fallait pas que les mots sortent ! Elle tenta de fuir, Caïn la rattrapa l'air inquiet. Bouleversée, elle lui chuchota :
- Je t'en prie, laisse-moi ! Je viens de m'engueuler avec Rei, et je vais faire la même chose avec toi… Eloigne-toi avant qu'il ne soit trop tard.
- Mais Néréis !
- Et arrête de m'appeler NEREIS !
Il s'immobilisa, elle baissa la tête pour pleurer. Puis elle l'embrassa brusquement et elle décampa, le cerveau bouillonnant d'une folie nouvelle, plantant son ami là : aussi étonné qu'intimidé.
- Vous avez vu ça, Severus ? J'ai interdis qu'on introduise le journal à l'école : inutile d'affoler les élèves.
Rogue marchait aux côtés de Dumbledore en tenant la gazette du sorcier entre ses mains. Sous le titre : « Génocide en Alaska : les Mangemorts reviennent ! », une photo montrait des maisons qui brûlaient avec une dizaine de personnes, tout âge confondu, qui courraient dans tous les sens.
- Ils ont massacré tous les moldus qu'ils ont pu trouver, murmura Rogue d'une voix éteinte…
- Mais nous ne sommes pas du tout sur qu'il s'agisse seulement de Mangemorts.
- Les Ksris ?
Dumbledore acquiesça en soufflant :
- Ethius prétend toujours qu'ils sont dans notre camp mais on dirait bien que Voldemort est parvenu à en convaincre certains.
- Ce genre de personne ne connaît que la magie noire, Albus. On ne peut pas leur faire confiance. D'après ce qu'en dit Madurei, ils méprisent notre ministère et tout ce qu'on a pu construire.
- Ethius était plus optimiste.
- Ce rigolo s'imagine qu'on peut rassembler les peuples avec des belles paroles ! Déclara Rogue avec une certaine ardeur. Mais les Ksris purs et durs ont besoin de preuves : ils craignent qu'on les rejette une fois le Seigneur des ténèbres mis hors circuit.
- Leurs revendications ne sont pas évidentes à réaliser : ils souhaitent, s'ils nous rejoignent, de pouvoir user de la magie noire comme bon leur semble. On ne peut pas se le permettre, Severus.
- Je le sais très bien. Mais cela commence à devenir urgent : le seigneur des ténèbres est en train de rassembler une immense armée au nord. S'il s'impose là-bas, nous…
- Il ne pourra pas légitimer son pouvoir, le coupa Dumbledore, tous les Ksris ne le suivront pas. Pour les contrôler, il lui faudrait une preuve qu'il est bien l'héritier de Serpentard…
- Vous parlez de cette Faux que Néréis trimballe partout ?
- Pas uniquement. N'importe qui aurait pu s'emparer de cette arme. Non, il faut que celles qui sont les descendantes officielles de Salazar le reconnaissent comme tel.
- Pourtant, j'ai cru comprendre selon Ethius que nos trois demoiselles étaient de plus en plus impopulaires dans leur patrie.
- Les descendants de Serpentard n'ont jamais été très appréciés… Mais ils sont craints. En outre, le fait que Madurei, Néréis et Anaïmon se soient réfugiées ici n'arrangent en rien leur image : elles passent pour des lâches. C'est pourquoi…
Le vieil homme s'immobilisa en levant la tête. Rogue s'arrêta juste devant lui. Un escalier s'étalait devant eux, donnant sur le couloir principal.
- Oui Albus ? s'enquit Rogue. C'est pourquoi ?
- C'est pourquoi lady Madurei devra bientôt nous quitter pour reprendre le pouvoir à la place de son père.
- C'est trop dangereux !
Jusqu'à présent, il avait parlé en chuchotant presque pour ne pas faire les frais de la curiosité de certains élèves, mais Rogue avait lâché cette dernière phrase d'une voix forte où perçait indubitablement l'angoisse.
- Nous n'avons pas le choix… Madurei sait que ce ne sera pas une partie de plaisir : elle devra répondre des lâchetés de son père, et nous ne sommes pas surs que…
- Et le Seigneur des ténèbres ? Il est sans doute là-bas !
- Madurei est prête à prendre le risque.
Une lueur obscure se faufila dans le regard de Rogue, il rouvrit la gazette dans un geste brusque.
- Les problèmes ne sont pas encore terminés en Alaska, commenta Dumbledore. Selon les témoins, des Mangemorts ont été reconnus. Maugrey s'y est rendus avec des membres du ministère. Sirius s'est même joint à lui pour se rendre utile…
En temps normal, Rogue aurait été ravi que son ennemi aille rechercher la mort à des milliers de kilomètre de lui mais il froissa le journal en pestant :
- Foutaises que tout cela ! C'est une manœuvre de diversion, j'en suis sur ! Voldemort prépare autre chose !
- Tiens, vous prononcez son nom, maintenant ?
Le visage de Rogue se colora :
- Vous feriez mieux, Albus, de rappeler les troupes : ils perdent leur temps là-haut. Le seigneur des ténèbres va sans doute frapper ailleurs, Lucius m'a prévenu qu'il avait un plan…
Et comme si le destin avait voulu envoyer un signe aux deux hommes, une voix juvénile s'éleva dans le couloir. Joyce apparut en bas de l'escalier en claquant des doigts. Elle valsait tout en marchant et chantait d'une voix rêveuse :
- Qui a tué Sir Frédéric ? Personne ! Il l'a fait lui-même ! Qui va tuer Anaïmon ? Moi, dit Néréis. Et qui tuera Néréis ? Celui qui dirige le jeu !
Ses pieds stagnèrent au bas de l'escalier, elle remua la tête de droite à gauche pour secouer ses cheveux. Enfin, elle remarqua les deux professeurs qui la fixaient avec de gros yeux d'en haut.
- Belle journée, messieurs ! Lança-t-elle, c'est un beau jour pour gâcher sa vie !
- Qu'est-ce que vous racontez, Happer ?! Gronda Rogue, vous allez arrêter de faire votre intéressante !?
- Néréis, dit Dumbledore avec un ton plus apaisant, vous vous sentez bien ? Nous pouvons parl…
- Non, merci, fit-elle en souriant, je vais bien. Je vais même TRES bien… Bonne journée !
Et elle repartit en fredonnant :
- Madurei, belle comme un rêve de pierre, sera la seule à survivre, je vous le prédis !
Quel beau jour pour mourir ! Joyce se sentait de plus en plus bizarre. Son état de trouble s'estompa quelque peu lors du dîner. Il faisait encore jour dehors et le soleil diffusait toujours une chaleur étouffante. Elle dirigea son regard vers la table des professeurs en espérant y trouver Rei.
Madurei était bien attablée avec ses confrères mais elle semblait d'une humeur massacrante. Elle n'avait pas faim mais se servit quand même par habitude. Elle commença à lacérer son steak en pinçant les lèvres.
- Madurei, dit Chourave, c'est vrai que vous repartirez bientôt ?
- Je l'accompagnerai, annonça Ethius à sa place. On rentre au pays.
Il y eut quelques « ho ! » de surprise. Et Rei réagit glacialement :
- Ne vous sentez pas obligé, Ethius, je saurai retrouver le chemin toute seule.
- Hum… Fit mademoiselle Bibine, je trouvais que vous faisiez un plus beau couple avec Sirius.
« Non mais, vieille chouette, de quoi je me mêle ? » S'emporta Rei dans ses pensées.
- Ha, Ha, fit innocemment Ethius, mais je ne prétends pas…
- Et vous faites bien, gronda Rei.
- Voyons Madurei, sifflota la professeur de botanique, un compagnon de voyage vous ferait le plus grand bien.
- Un compagnon tout court, assura Bibine, vous me semblez pâlichonne en ce moment.
« Mais qu'est-ce qu'ils me font, là ? Il n'est pas écrit sur mon front que je me suis prise un râteau pourtant ! »
Ethius rougit en se grattant au-dessus d'un sourcil. Un sourire satisfait et malicieux fendit sa tête.
- Madurei, murmura Rogue d'un ton neutre (Rei le fusilla par avance du regard), écoutez donc vos consœurs, vous n'allez pas vous morfondre indéfiniment.
- Merci, Severus, répondit Chourave, vous voyez, Madurei, tout le mond…
Mais Madurei l'interrompit d'une voix affreusement narquoise :
- Ha oui ? C'est le maître des potions et de la solitude qui vient me faire la morale ! Qu'il se garde ses conseils celui-là !
- Inutile de vous donner en spectacle, fit Rogue en buvant une gorgée d'eau, nous essayions juste de vous aider.
- Pour une fois que Severus fait preuve de bon sens, appuya Bibine, vous n'allez pas vous énerver, Madurei.
« Mais ils se sont tous donnés le mot pour me mettre les nerfs à vif ? » Madurei examina minutieusement l'assemblée. Rogue restait insondable. Ethius souriait toujours largement, amusé de la voir ainsi. Rei réfléchissait sans vraiment y mettre la concentration nécessaire : ses veines bouillaient. Mais qu'est-ce qui lui prenait à cet imbécile de Severus ? Elle ne l'avait pourtant plus « ennuyé » depuis leur discussion. Alors pourquoi trouvait-il le besoin de la provoquer en la poussant dans les bras d'un autre ? Certes, elle pourrait répondre aux avances d'Ethius, juste pour le narguer et qu'il se rende compte de son erreur mais telle n'était pas la nature de la jeune femme. Et puis ce type, cet Ethius ne l'intéressait pas le moins du monde. Quand elle le comparait à Rogue, il lui semblait apercevoir un singe accroupi devant un cygne. Elle scruta les yeux du Ksri un instant : lui non plus ne s'intéressait pas vraiment à elle, il voulait juste mettre un peu d'ambiance à table. « Attends mon gars, tu vas voir de quel bois je me chauffe ! Je ne suis pas là pour amuser la galerie… »
Tous les convives la regardaient s'attendant peut-être à une fougueuse déclaration, mis à part Rogue qui prenait un air détaché (mais Rei vit avec plaisir qu'une de ses tempes s'étaient mise à palpiter plus vite). Madurei ouvrit légèrement la bouche, mais une petite voix tendre la précéda :
- J'ai déjà perdu un rouge-gorge, tu ne vas pas sacrifier le deuxième ?
Joyce était agenouillée à côté de Rei, les yeux levés et les mains posées sur l'un de ses genoux. Personne ne l'avait vu s'approcher et un murmure surpris traversa la table. En réalité, Joyce avait lu attentivement sur les lèvres des convives et s'était finalement révélée inquiète : elle craignait que Rei dans un élan d'humeur annonce qu'elle sortirait bien avec Ethius, ce que l'adolescente ne voulait en aucun prix. (Cependant elle n'avait pas « entendu » le début de la conversation et ne sait donc pas encore que Rei était censée s'en aller bientôt.)
Ethius eut l'air surpris. Rei observa sa sœur avec de grands yeux rancuniers. Joyce parut incroyablement mal à l'aise. Rogue, affichant une grimace, appréciait de moins en moins ce surnom de Rouge-Gorge qu'il jugeait ridicule. « Petite idiote ! » songea-t-il, « j'essaye d'éloigner ta sœur de moi pour votre sécurité et toi tu viens tout détruire ! »
Le cœur de Joyce battait à tout rompre, deux solutions étaient possibles : Soit Rei explosait comme un volcan, soit elle…
Contre tout attente, elle ria. Rogue se figea, son verre suspendu sous ses lèvres, c'est la première fois qu'il entendait Madurei rire. C'était un rire suave, délicieusement féminin, clair et doux.
- Toi alors ! Dit-elle les yeux brillants à l'endroit de sa sœur. Tu m'étonneras toujours !
Elle se leva :
- J'ai du travail, fit-elle en se recomposant un visage sérieux, au revoir…
- Attendez Madurei, dit Ethius, vous n'avez quasiment rien mangé.
Elle ne prit pas la peine de lui répondre et disparut derrière la porte du fond.
- C'est sympa, minauda Ethius à l'égard de Joyce en essayant de paraître fâché (mais il plaisantait toujours), c'est sympa de me mettre des bâtons dans les roues, jeune demoiselle.
Joyce lui réserva son regard le plus méprisant :
- Rei n'a pas de temps à perdre avec les hors d'œuvres.
Il y eut quelques exclamations d'indignation. Joyce reporta ses yeux remplis de rancune sur Rogue. Il lui donna en réponse son rictus le plus menaçant.
- Vous prenez un peu trop de liberté en ce moment, siffla Macgonagall qui ne supportait plus son impudence, j'enlève 10 points à Serpentard.
Rogue déglutit avec rage avant de lancer :
- Miss Happer sait très bien que nous ne pouvons pas la renvoyer de Poudlard, vu les dangers qui courent en ce moment, alors elle en profite.
Il l'accusait directement d'abuser de sa position de « potentielle cible de Voldemort ». Joyce plongea son regard dans le plafond qui montrait à présent que le soleil allait bientôt se coucher. Elle souffla, sa voix se fit dure et froide, comme si elle était le sujet d'une révélation :
- Pauvre fou pensant que Poudlard est le centre du monde !
Et elle lui répondait clairement que Voldemort n'était pas forcément un problème si on faisait quelques concessions.
- Quel est ce sous-entendu ! Hurla Rogue avec violence.
Il s'aperçut que dans sa colère, il avait cogné la table, faisant renversé un pichet d'eau.
Joyce sembla revenir à la raison et comme elle voyait qu'elle était allée trop loin, elle se ravisa aussitôt. Cependant elle ne perdit pas son air hautain :
- Je ne sous-entends rien du tout, professeur. Vous êtes trop paranoïaque.
Elle fit volte-face pour se diriger vers la grande porte, mais en dernier sursaut de révolte, elle tourna la tête vers Rogue et elle forma ces quelques mots sur ses lèvres sans les prononcer : « Ou alors pas assez ! »
Et elle quitta la pièce en trombe. Anaïmon se leva immédiatement pour la poursuivre sous les regards médusés de Caïn, Shun, Malicia et Korée.
Rogue et Dumbledore eurent un regard éloquent : il était temps d'agir.
Encore un coup, et c'est la fin de ce chapitre !!!! Les choses sérieuses vont bientôt commencer, héhéhéhéhéhéhéhé…….
Lol, je tiens à préciser, pour le léger écart commis par Anaïmon, que je ne compte pas faire sombrer cette histoire dans un slash, lol, ne vous inquiétez pas
