Disclaimer : pas à Kimichan…

Yuyu

Chapitre1:

Mauvaise Nouvelle

J'en crois pas mes oreilles. Je rêve là. C'est pas possible, Koenma me fait une blague pour me tester. Les mots qu'il vient de dire résonnent encore dans ma tête.

« Hiei, kikoeru ka? » demande-t-il devant mon air incrédule.

« Tu plaisantes j'espère? » dis-je en le prenant par le col.

Le "Prince du Reïkaï" me fixe sans sourciller. Kami-sama, dîtes-moi que ce n'est pas vrai! C'est un mauvais rêve, un cauchemar et je vais me réveiller.

« Iie... On l'a retrouvé ligoté et baillonné... »

« Uruseeii! »

Je ne veux rien entendre de sa bouche. Rien du tout. Je le lâche et recule. Je suis tellement abasourdi que je respire bizarrement. Ca siffle quand j'inspire ou quand j'expire. Et j'ai mal. Horriblement mal. Mon coeur se serre si fort. J'ai l'impression qu'il va exploser. Qu'est-ce que je dois faire pour que ça s'arrête?

« Il ne laisse personne l'approcher. Il n'y a que toi qui le puisse. »

« Où est-ce qu'il est? »

« Suis-moi... »

Il passe devant moi et me conduit jusqu'à une porte. Koenma l'ouvre doucement, comme si un bébé dort et qu'il ne faut surtout pas le réveiller. Et je le vois. Il est là. Collé contre un mur, il nous regarde comme si on allait le manger. J'entre avec précaution. Ses yeux d'émeraudes, d'habitude si vifs, sont vides. Ses cheveux un peu ébouriffés collent à sa peau. Elle est tellement pâle. Je m'approche lentement de lui. Il s'enfuit et se calle dans un coin de la pièce.

« Kurama, n'aie pas peur... » dis-je.

Il me regarde à la manière d'une biche traquée. Je ne supporte pas de le voir comme ça. A environ un mètre de lui, je m'agenouille. Il se colle encore plus au mur comme s'il espère passer au travers. Avec rapidité, je passe un bras autour de ses épaules. Il se débat avec violence, essaye de me repousser. J'évite de regarder les marques sur sa peau nacrée. Je commence à le bercer malgré tous ses efforts pour me faire lâcher prise. Ses doigts s'agrippent à mon bras et manquent de déchirer ma manche tant il me serre fort. Je caresse ses cheveux et murmure des petits mots pour le calmer. Au fur et à mesure que je le console, il arrête de me frapper. Il enfouit sa tête au creux de mon cou. Je resserre un peu plus mon étreinte. Plus jamais je ne le laisserai seul.

« Hitori ja nai... » murmuré-je.

Il se blottit carrément contre moi. Je m'en veux de ne pas avoir été là quand il en avait le plus besoin. Maintenant, il dort. Mais il ne veut pas me lâcher. Je le prends dans mes bras et le porte. Koenma sans rien dire, m'emmène jusqu'à une chambre. Je l'allonge dans les draps. Il ouvre les yeux. Je tente de le rassurer et m'installe par dessus la couverture. Il se blottit encore contre moi. Il n'arrive pas à se rendormir. Je n'ose même plus ouvrir la bouche. Mon coeur se serre toujours plus. Mais lui, il a sûrement plus mal que moi. J'arrive à lire la souffrance dans ses yeux. Je veux lui faire comprendre qu'ici il est en sécurité.

« Je ne laisserai plus personne te faire du mal... »

Je sens quelque chose de mouillé dans mon cou. Oh non! Je ne veux pas le faire pleurer. Je fais de mon mieux pour qu'il se calme. Il faut que ça sorte, il faut que je sache:

« Kurama, tu ne veux pas m'en parler? »

Ses doigts se crispent sur ma veste. J'ai peur de lui faire encore plus de mal.

« Je... murmure-t-il. Il a... Il m'a... »

Les mots ne viennent pas. C'est encore trop tôt. Mais une chose est sûre: je comprends très bien ce qu'il n'arrive pas à dire. Je le laisse tranquille. Ca fait un moment qu'il ne bouge plus vraiment. Il dort paisiblement. Pourtant un pli de soucis barre son front. Je déteste le voir dans cet état. Je préfère le Kurama que je connaissais. Celui qui me sourit, qui m'invite à manger chez lui. Malgré tout, il reste l'homme que j'aime et je ferai payer à celui qui a osé lui faire subir ça. Je le hais plus que n'importe qui au monde. Il va regretter son geste et me supplier à genoux de lui laisser la vie sauve. Oui il payera pour son crime. Je le jure.

Chapitre1 Fin