Disclamer : je me base sur le monde de Rowling.
Actuellement, je suis en train de rédiger le chapitre 28 (Section V), c'est bientôt la fin …. Je pense qu'il n'y aura pas plus de 33 chapitres en tout… Arf, et bien sur le problème de la fin se pose. Au collège, à force d'être nourrie de disney, je croyais que tous les Happy ends étaient des fins faciles et sans intérêts, mais je me suis vite aperçue qu'une fin tragique peut-être tout aussi banale et futile… Il n'y a qu'à voir le nombre de classiques qui finissent mal, ce n'est pas faire dans l'originalité que de faire une fin dramatique. La bonne fin est la fin nécessaire et qui reste cohérente… Ce que je ne suis pas sure de faire, lol ! (c bien d'avoir des principes mais il faut les mettre en pratiques, Luné)
Y a aussi une autre donnée qui rentre en compte : l'intention ou non de faire une suite… Car j'avais prévu de faire une suite qui se déroulerait 15 ans plus tard, avec mes persos, ou plutôt ce qu'il en restera, lol. J'ai même commencé à écrire quelques chap mais je ne suis pas sure de pouvoir la finir, d'avoir le temps et l'inspiration (le plus important !)… Bien sur, ce serait une suite plus courte que Néréis… Mais voilà, selon si je fais une suite ou pas, la fin changera… Je suis adepte des tragédies du 17ième siècle, non pas parce qu'elles finissent mal mais parce que le sort des persos est réglé à la fin : si je ne fais pas de suite à Néréis, ce sera une fin fermée (qui aura plus de chances d'être un peu tragique, lol), mais si je continue, je laisserai qq trucs en suspens, ce sera donc une fin « ouverte », enfin légèrement, lol… C'est à méditer…
A/ Vous êtes vouées à vous entretuer.
Cette fois-ci : il n'y avait plus d'ambiguïté possible. Rogue recevait bien des rêves, ou plutôt des avertissements. Il fut surpris de se réveiller à l'infirmerie, jusqu'à ce qui se rappelle pourquoi il était là :
- Néréis ! Grogna-t-il.
La petite peste !
Mais l'heure était grave : il aurait du prendre ses visions plus au sérieux. Cette fois-ci ce « discours » de l'Ecarlate signifiait clairement que la jumelle de Néréis s'apprêtait à rejoindre les Mangemorts. « Tous la regardent, ma jumelle… Et moi je reste seule… Personne ne le voie… » Pouvait-on compter créature plus idiote qu'Anaïmon dans ce bas monde ? Les imbéciles comme elle qui se prennent pour des éternels incompris sont des victimes de choix pour le Seigneur des ténèbres. Cela paraissait d'autant plus stupide aux yeux de Rogue que Rei était parfaitement consciente des difficultés qu'encourraient l'Ecarlate pour supporter l'Imperium. Si au moins les deux sœurs avaient essayé de se parler ne serait-ce qu'une fois !
Le professeur de potion se débarrassa de sa couverture pour se lever immédiatement mais Pomfresh surgit devant lui comme un chien enragé :
- Prenez ça ! Goujat !
Il venait de recevoir un verre d'eau en pleine figure :
- Mais je peux savoir ce qu'il vous prend ?? Hurla-t-il.
- Vous brisez le cœur d'une petite !
- Quoi ? Quelle petite ?
- Miss Happer ! Elle avait l'air bouleversé ! Elle vous a même embrassé avant de partir !
Instinctivement, ses doigts effleurèrent sa joue : il avait bien senti pendant son sommeil un frôlement furtif. Mais il serra les poings : cet… élan de tendresse de Joyce sonnait un peu trop comme un adieu à son goût.
Joyce ne savait pas depuis combien de temps elle volait, tout ce qu'elle pouvait voir, c'était que le ciel n'avait pas changé : il était toujours aussi rouge. Elle aurait pu sortir sa Faux et l'enfourcher en amazone pour voyager plus vite mais elle redoutait plus que tout que Voldemort ne la voie. Enfin, au bout d'un moment qui lui avait paru une éternité, elle plana au-dessus d'une clairière, au milieu de laquelle l'attendait Anaïmon.
L'endroit paraissait des plus hostiles : arbres lugubres aux feuilles noires, sombres marécages et ronces qui sortaient par-ci par-là de la terre humide. Joyce remarqua des formes allongées près de sa jumelle et laissa échapper un cri de frayeur : ses amis !
Elle se posa vivement, à quelques mètres de sa jumelle : Caïn, Korée, Malicia et Shun reposaient tranquillement sur le sol boueux.
- Qu'est-ce que tu… Commença Joyce en fixant sa sœur avec terreur.
- Ils dorment juste, l'interrompit Anaïmon d'une voix glaciale en pointant sa baguette sur elle, je ne pouvais pas amener le Rouge-Gorge : ils payeront à sa place !
- Tu crois que c'est Rogue qui m'a montée contre toi ?
- Non : TOUS l'ont fait. Cette école ! C'est POUDLARD que je condamne ici même !
- Ne fais pas de conneries, Anaïmon, arrête !
Joyce tendit ses deux mains en avant comme pour se protéger d'un incendie :
- Je suis désolée, j'étais manipulée : Tu-Sais-Qui…
- Chut ! Ne dis rien sur lui ! Il pourrait t'entendre !
Suite à cette annonce, Joyce jeta des regards frénétiques autour d'eux :
- Comment, il est là ? Où ça ?
Mais sa jumelle ne paraissait pas impressionnée et reprit lentement :
- Je plaisantais, Néréis… Nous sommes seules… Je ne compte pas faire de mal à tes amis… Je sais que tu n'étais pas dans ton assiette ces jours-ci : Madurei…
- … n'a rien fait ! Gronda Joyce, c'est Jédusor qui…
- SILENCE !
Joyce se figea, étonnée :
- Tu… oses imposer le silence à Néréis ? dit-elle pour entrer dans le jeu de l'Ecarlate, à ta Néréis ?
Le plus important pour Joyce était de gagner du temps. Elle espérait qu'Anaïmon finisse par perdre le fil de ce qu'elle faisait mais étrangement, celle-ci semblait tout à fait terre à terre.
- Tu n'es pas Néréis, siffla l'Ecarlate, tu es « Joyce Happer » ! Tu as volé sa place, mais je la ramènerai. Et pour cela : je dois tuer « Joyce Happer » !
- Comment ça ? Tuer « Joyce Happer » ! Hé ! je ne suis pas une double personnalité ou un truc du genre ! C'est moi, Néréis, mais avec des souvenirs en moins !
- Non, tu ne comprends pas ! je vais te tuer socialement parlant ! De sorte que tu n'aies plus le choix et que tu sois obligée de redevenir ma Néréis !
- « Socialement » ?
La baguette d'Anaïmon crépita, des grognements se firent entendre. Joyce ne comprenait pas pourquoi cette même baguette avait pu lui faire exploser son bras alors qu'elle fonctionnait parfaitement pour sa jumelle. Ollivanders avait parlé d'inceste… Joyce frissonna de dégoût.
Les deux jumelles posèrent leur regard sur les « beaux au bois dormants » qui gisaient encore à terre : Shun, les yeux ouverts, commençait à bouger. Caïn et Malicia respiraient plus fort, reprenant lentement conscience.
Anaïmon sourit :
- Ce n'est pas la peine, « Joyce Happer », d'attendre que je divague : regarde ce que l'on m'a procuré.
Elle sortit légèrement une fiole argentée de sa veste qu'elle cacha à nouveau aussitôt : du sang de licorne ! C'était pour ça qu'elle semblait si déterminée soudain !
- Mais alors ! S'exclama Joyce, Jédusor est bien là ! Il n'y a que lui qui a pu te le donner !
Mais sa jumelle ne prit pas la peine de répondre, son sourire s'agrandit :
- Tes amis se réveillent, la fille ouvre les yeux maintenant… Voilà comment je vais te tuer, « Joyce Happer », je vais te détruire à leurs yeux : leur révéler le monstre que tu es !
Avant que Joyce ne réagisse, Anaïmon avait brandi sa baguette vers elle et hurlé :
- Avada Kedavra !
Rogue était monté à la tour des Gryffondors. Après avoir menacé la grosse dame d' « Afficher son portrait dans un rue mal fréquentée », celle-ci l'avait laissé passer en criant que le mot de passe, « Entomostracé », n'était pas si difficile à retenir. Il jeta un sort aux escaliers qui menaient au dortoir des filles (Rappel : ils deviennent un toboggan quand un garçon tente de les franchir, et Rogue c'est un homme, un VRAI !), et les escalada le plus rapidement possible. Ouvrant la porte, il trouva Madurei qui lui tournait le dos : elle tenait dans une main une poignée de plumes noires, dans l'autre une lettre tandis que le vent faisait battre la fenêtre entrouverte.
- Anaïmon va rejoindre le Seigneur des ténèbres ! Lança-t-il.
- Je sais, soupira Rei.
Elle lui tendit la lettre :
- Quand on aime les oiseaux plus que sa propre jumelle, récita-t-elle, il faut se préparer à en subir les conséquences.
Rogue saisit le papier en fronçant les sourcils.
- Comment a-t-elle pu nous trahir ? Gronda Rei les yeux haineux, on lui avait pourtant accorder une chance !
- Nous ne l'avons pas assez écoutée…
- Nous n'avons fait que ça ! J'ai même trouvé Dumbledore trop patient avec elle : depuis le début on savait à quoi s'en tenir, cette petite garc…
- Ça suffit, Madurei !
La jeune femme cligna des yeux :
- Je croyais que vous seriez le premier à vous mettre en colère, lui reprocha-t-elle.
- Je vous expliquerai plus tard…
Une rafale plus violente fit cogner une vitre contre l'angle d'un lit superposé, le verre se brisa et s'éparpilla par terre.
- Néréis est partie la secourir, annonça subitement Madurei, je pars à sa recherche ! Allez prévenir Dumbledore. Je sais qu'elles sont dans la forêt interdite mais je ne peux pas les localiser plus précisément…
Ses ailes se formèrent dans son dos et elle posa un pied sur le rebord de la fenêtre. Mais elle s'immobilisa une seconde : la main de Rogue venait d'épouser son épaule. Il voulait… lui dire une dernière chose « Bonne chance… » « Sois prudente… » « Je t'aime… » Les mots se bousculèrent dans sa tête mais finalement, c'est cette phrase qui sortit :
- Quelle est la couleur du ciel en ce moment ?
Rei, qui avait préalablement rougie, s'étonna de cette question :
- Il est rouge-sang…
Et elle s'envola en profitant des bourrasques de vents qui gonflaient ses ailes.
Rogue jeta juste un dernier coup d'œil sur le ciel alors que Madurei disparaissait au loin : C'est vrai qu'en y regardant de près, le ciel paraissait plus sanguinolent qu'orange : le Seigneur des ténèbres aime signaler sa présence par ce genre de détail subtil.
Mais Rogue ne le voyait quand même pas rouge-sang, non… C'était le rouge profond d'un fruit pourri, la moisissure de la vie…
Avada kadavra…
Joyce avait fermé les yeux : elle savait qu'elle ne risquait rien mais si Shun et Malicia la voyaient survivre au sort mortel, elle aurait du mal à en expliquer les raisons. Pourtant, fallait-il croire pour autant qu'ils la considéreraient comme un monstre, tel que le voulait Anaïmon ?
Joyce n'en savait rien, elle n'avait pas eu le temps de réfléchir. Elle s'était contentée de fermer les yeux : et c'est là que c'est arrivé.
On l'avait poussée, on l'avait poussée pour la sauver. Ses paupières se soulevèrent pour lui permettre de voir Shun retomber lourdement sur le sol.
Il était mort.
Malicia se mit à hurler d'épouvante, Caïn était hébété. Anaïmon était livide :
- Mais quel… abruti ! Glapit-elle, pourquoi il a fait ça ?! Je voulais juste vous montrer…
Mais sa voix se perdit dans un soupir de peur et de honte confondues. Joyce était atterrée : Shun avait tenté de la pousser, pensant qu'elle allait mourir, et il était mort : il était mort pour rien !
Elle jeta un regard désespéré sur Caïn : il semblait penser la même chose. Malicia hurlait toujours.
- Je n'ai pas fait exprès ! Lança Anaïmon qui commençait à paniquer.
Elle saisit en tremblant de sa fiole argentée et tenta désespérément de l'ouvrir pour en boire une gorgée. Mais ses doigts parcourus de courts et saccadés frissons d'horreurs ne lui permettait pas d'y parvenir. Ses mains devinrent moites et la fiole glissait sans cesse dans ses paumes.
- J'ai pas fait exprès, sanglotait-elle, ho mon Dieu !
Joyce avait longuement contemplé le cadavre à ses pieds avant de reporter son attention sur sa sœur :
- Bien sûr, Anaïmon : tu ne le fais jamais exprès ! Rien n'est jamais de ta faute ! ENDOLORIS !
Les cris de Malicia redoublèrent devant tant de violence. L'Ecarlate fut projetée à terre sans un bruit : elle aussi devenait complètement aphone sous le joug de la douleur. (En fait, Néréis en buvant le polynectar, avait hérité cette tare de sa jumelle).
- Néréis ! Cria Caïn, il faut retourner au château !
- Raccompagne-les ! Lui ordonna Joyce, moi je….
Elle stoppa net : sa sœur était en train de s'enfuir en courant :
- REVIENS ICI !! Beugla-t-elle avec haine.
Avec une frénésie dantesque, Joyce se lança à sa poursuite. Elle écrasa au passage un récipient qu'elle reconnut comme étant la fiole de sang : parfait ! Ainsi, Anaïmon n'avait plus aucun moyen de résister à ses migraines.
Caïn ne put rien faire pour l'empêcher de partir. En regardant autour de lui, il fut pris d'une sombre mélancolie : Korée toujours endormie, Malicia gémissante et blême et Shun mort… Ce serait difficile de les ramener tous au château. Surtout qu'il ne pouvait pas se permettre d'abandonner le corps du jeune homme aux bêtes sauvages.
Les fourrés s'épaississaient en ronces aiguisées. Joyce s'y déchirait littéralement les jambes en les franchissant. Mais elle n'en avait plus cure : c'était fini à présent. Même si elle réussissait à ramener Anaïmon à Poudlard, celle-ci finirait à AzcaBan, et ce serait bien fait pour elle !
Les halètements d'Anaïmon guidaient sa jumelle à travers la brume qui commençait à descendre sur le bois tandis que le ciel était toujours paré d'un manteau sanguinolent.
Une petite espace décharné s'offrit bientôt à Joyce. Après s'être entravée pour rouler au sol, elle s'appuya sur ses mains et fut saisie par ce qu'elle voyait :
Il y avait un grand miroir qui ne reflétait rien pour l'instant. Anaïmon était à sa droite, elle aussi accoudée sur le sol pour reprendre son souffle. Et devant le miroir : un homme se tenait de dos. Une voix glacée s'éleva :
- Je t'attendais, Néréis.
Voldemort se retourna et observa l'adolescente qui se releva précipitamment, ahurie.
Il se décala légèrement pour laisser voir la glace et fit quelques pas dans une démarche perfide :
- Le jeu de la mort et du hasard, clama-t-il avec solennité, Sais-tu ce que c'est, Néréis ?
Joyce fit non de la tête en tremblant.
- Ton père, le regretté Frédéric (il esquissa un sourire mauvais), avait failli payer très cher le lien d'amour (il fit une grimace) qui unissait Madurei à la dénommée Salana… Pour éviter que ses filles puissent une fois de plus se liguaient contre lui, il décida d'utiliser la formule ô combien dévastatrice du « diviser pour mieux régner »…
Mais qu'est-ce qu'il racontait ? Joyce ouvrit la bouche de surprise mais il leva une main pour la conduire au silence :
- Nous avons retrouvé son journal, dit-il avec un ravissement malsain. Mais laisse-moi finir mes explications.
Elle déglutit.
- Donc, je disais qu'il lui fallait créer une certaine mésentente entre ses filles. Le destin l'y a aidé : Salana morte, Madurei s'est brouillée avec vous deux. Cependant, pour ne pas risquer qu'un jour Néréis et l'Ecarlate ne s'unissent comme Madurei et Salana, il a instauré entre elles une sorte de « petit jeu » visant à les dresser l'une contre l'autre.
- Salana et Madurei, s'écria Joyce qui n'y tenait plus, n'avaient jamais rien fait contre notre père !
- Tes sœurs aînées, déclara froidement Voldemort, avaient comploté afin que vous puissiez toutes les quatre vous évader, avant la « Cérémonie de l'Eveil », mais la mort de Salana a ruiné tous les projets de Madurei.
Ses yeux rouges paraissaient aussi sanglants que la voûte céleste, il continua :
- Il instaura donc un jeu entre vous : un jeu dont le but inavoué et inavouable était de conduire… l'autre sœur au suicide…
Joyce laissa échapper un petit cri de stupéfaction.
- C'est toi qui perdais toujours Néréis… l'Ecarlate était la seule à pouvoir assumer le rôle du bourreau. C'est pourquoi, je t'ai donné un petit coup de main ces jours-ci…
- Tu m'as manipulé ! Hurla Joyce les larmes aux yeux, tu m'as…
- Ne le tutoie pas ! Cria Anaïmon soudain sortie de sa torpeur, ce n'est pas un chien !
Joyce tressaillit sous l'ironie de cette réplique : c'était ce qu'elle même avait crié à l'Ecarlate lorsque celle-ci tutoyait encore Rogue. Voldemort fit comme s'il n'avait rien entendu et répondit à Joyce :
- Je ne t'ai pas manipulée, stupide enfant : ta haine était déjà présente en toi. Tu avais déjà préparé le terrain depuis longtemps. Je me suis contenté de lancer la petite étincelle qui alluma le tout…
- Depuis quand ? Demanda Joyce en écarquillant ses mirettes, Silfrid était à Poudlard depuis plus longtemps…
- J'avais envoûté ce corbeau depuis le début, c'est vrai. Mais je ne pouvais pas « déclencher » tes mauvais instincts tant que tu étais en parfait équilibre. Je me suis donc armé de patience et cela a fini par porter ses fruits. C'était juste après ta rencontre avec mon fidèle Lucius dans un café : ton âme avait enfin laissé une brèche entrouverte dans laquelle je me suis jeté avec enthousiasme.
Un goût amer emplit la bouche de Néréis : mais qu'avait-elle fait ??!!
Le bouche de Voldemort s'écarta en un immonde sourire :
- « Comprenez bien » récita-t-il de mémoire, « que je ne suis qu'une enfant… Et une enfant, tant qu'elle ne se sera pas brûlée, continuera à courir après le feu. Je ne m'assagirai pas tant que le Seigneur des ténèbres lui-même ne m'aura pas conviée à sa marche funèbre. Et si je meurs en ayant recherché la mort : hé bien tant mieux ! Car l 'enfer attend les suicidés. Je pourrai enfin posé à mon père les seules questions qui me tiennent vraiment à cœur… »
Joyce se transit.
- Comme tu peux le constater, ricana Jédusor, Je t'ai entendue, Néréis… J'ai été assez surpris que ton âme s'ouvre d'un coup à moi. Mais tu devais être très désarçonnée à ce moment-là. Ceci dit, j'ai décidé dans ma magnificence d'exaucer ton souhait un beau jour… Ne suis-je pas resplendissant ?
Elle ne répondit rien, ses lèvres avaient bleui comme si elle s'asphyxiait.
- Tu n'auras plus besoin de « courir après le feu »… Tout est fini maintenant…
- Et le jeu ? S'enquit Joyce avec désespérance, Anaïmon a dit… que vous étiez entré dans le jeu.
- Exactement. Le but du jeu n'est plus : « Pousser l'autre au suicide » mais « Pousser l'autre à devenir une Mangemort » !
- Et tu as gagné Néréis ! Lança Anaïmon en scrutant la rougeur céleste, pour la première fois : tu as gagné !
Mais quelle histoire ! Joyce n'en croyait pas ses oreilles : ce n'était pas possible ! C'était un mauvais rêve : elle allait se réveiller ! Elle n'était pas dans cette forêt en compagnie de sa jumelle et du Seigneur des ténèbres, Shun n'était pas mort ! Elle allait se réveiller !
- Vous vous prenez pour le maître du jeu, comme mon père ? Murmura-t-elle dégoûtée.
Petit sourire perfide sur la face de serpent :
- Ta jumelle et toi êtes l'envers et l'endroit d'une même médaille : lorsque l'une fait des efforts, l'autre se bute. Quand l'une hait, l'autre aime. C'est simple : vous êtes vouées à vous entretuer. Vous ne pourrez jamais servir toutes deux dans le même camp. Ce soir, l'une de vous deux rejoindra mes Mangemorts (son regard se porta sur l'Ecarlate), et l'autre…
Il scruta Néréis. Il y eut un long moment de silence. Joyce avait la gorge sèche. Le courage de lancer l'Avada Kedavra, le courage même de fuir, lui manquait.
- Approche, Néréis ! lança Jédusor d'une voix cruelle.
Ses jambes ne répondaient plus à sa volonté, mais elles exécutèrent l'ordre donné par Voldemort. Joyce s'avança dans un état second.
- Regarde-toi dans le miroir, souffla-t-il.
Joyce se plaqua presque contre la glace. Anaïmon se releva pour s'approcher de sa sœur :
- Alors, que vois-tu ? lui demanda-t-elle, tu me vois « morte » comme tu l'avais dit ? « Sortie du jeu » ?
- Non, murmura Joyce terrorisée, non !
- Elle ment, assura Voldemort.
- Non, continua Joyce, ce n'est certainement pas le miroir de Risèd : Le vrai est à Poudlard ! Vous essayez de m'embrouiller !
Des scènes de boucherie insensées se succédaient devant les yeux de Joyce : ces horreurs ne pouvaient pas refléter son moi profond ! C'était impossible !
- Je ne t'abuse pas Néréis, je voulais simplement que tu admires la laideur de ton âme…
- Non, vous voulez me faire douter de moi, mais ça ne marche plus…
- Cela n'a pas d'importance, répliqua sourdement Jédusor, car tu es entièrement à ma mercie.
En entendant ces mots terribles, Joyce se retourna pour se caler, dos au miroir, avec angoisse.
- Oui, soupira Voldemort avec une folle jubilation, tu n'as prévenu personne, n'est-ce pas ? Personne ne sait que tu es dans cette forêt ? Pauvre idiote ! Tu pensais vraiment récupérer ta sœur ? Tu penses vraiment que tes amis vont s'en sortir vivants ?
Un pincement d'horreur étreignit le cœur de la jeune fille : Caïn et les autres n'avaient pas encore du quitter les bois !
- N-Non ! Vous ne pouvez pas ! Mais pourquoi ? Ils ne vous ont rien fait ! Ils ne sont pas dangereux !
- Ils existent et j'ai une soif de sang inaltérable. Ce sont deux raisons suffisantes pour les tuer.
Joyce s'affaissa lentement et se laissa glisser jusqu'au sol. Voldemort lui demanda alors d'une voix doucereuse et ironique :
- Ma petite, pourquoi diable n'as-tu prévenu personne de ton escapade ici ?
Il n'y avait aucune bonne explication, Joyce se contenta de dire en gardant les yeux grands ouverts :
- Errare Nereida est…
Et Voldemort éclata d'un rire glacial et démentiel :
- « Se tromper est le propre de Néréis » ?! Traduit-il dans une extase malsaine. Excellent ! Voilà qui est bien résumé !
Il lui tourna le dos en ricanant toujours :
- A toi, l'Ecarlate ou Anaïmon, peu importe…
Anaïmon se plaça devant sa sœur, le visage obscur.
- Tu vas pas faire ça ? Bredouilla Joyce avec une voix pitoyable.
Mais Anaïmon pointa quand même un doigt décidé sur sa jumelle :
- Impero !
