Kikooo !!!
J'aimerai revenir sur un point soulevé par une nouvelle lectrice Nyx (fille du chaos et déesse de la nuit, n'est-ce pas ? J'adore cette déesse grecque ) car je me suis aperçue que j'avais mis une phrase qui pouvait paraître insultante. Il s'agit de cette remarque à la fin du sous-chap où Anaïmon a embrassé sa sœur. J'ai mis : « Lol, je tiens à préciser, pour le léger écart commis par Anaïmon, que je ne compte pas faire sombrer cette histoire dans un slash, lol, ne vous inquiétez pas »
Déjà, je pense faire un usage du mot Slash qui n'est peut-être pas juste : Pour moi, le terme qui se rapporte aux histoires d'amour homosexuelles est Yaoi. Je croyais que le Slash était un terme déjà négatif pour signifier que l'histoire contient des scènes chaudes voire pornographiques, que ce soit hétéro, homo, zoo (lol). (En fait, je le rapprochais à cause de la prononciation du mot « trash ») Je considérais que le slash dénotait un manque de pudeur, une expansion des rapports sexuels tels qu'on ne situe plus que dans le racolage. (Je suis du coup surprise que certaines fics se définissent comme des slashs alors que je les trouve romantique et plus chargées d'émotions que de sexes. Lol, maintenant je le saurai, hum…)
Dans le cas présent, j'avais peur que « l'écart d'Amaïnon » choque plus qu'il ne le faudrait, non pas parce que ce sont des filles, mais parce qu'elles sont sœurs. En plus, leur relation est malsaine, à la limite du masochisme. Par le terme slash, je voulais montrer tout ça. En gros, je voulais dire : ça ne va pas sombrer dans le porno facile et l'inceste.
Je sais qu'après 19 chapitres, les lecteurs commencent à connaître mon style mais je dois avouer que j'éprouve toujours une certaine gêne car à l'origine, l'histoire de Néréis était sacrément plus trash, j'ai épuré au maximum quand j'ai commencé à écrire …
A mon sens, on ne devrait même pas poser d'étiquettes sur les fics d'amour entre gens du même sexe : une histoire d'amour entre deux femmes, ce n'est pas du slash, c'est une romance. Idem avec les hommes. Ça devient du slash quand on tombe dans le sordide des détails pour racoler le plus de monde possible…
C'est une raison pour laquelle j'aime beaucoup les mangas de Clamp (un groupe de dessinatrices japonaises). Les persos ce ces auteurs s'aiment pour ce qu'ils recèlent au fond de leur cœur, il se moque de l'apparence. En poussant ce principe au maximum, on en vient à considérer à juste titre qu'on ne devrait pas non plus se préoccuper du sexe de la personne qu'on aime. (C vrai !! Schroumph alors ! Y a que l'amour qui compte !!)
Voili, je voulais dissiper tout malentendu car l'homosexualité me tient beaucoup à cœur. L'un de mes cousins est homo, et du jour au lendemain, mes oncles et tantes lui ont tourné le dos, et même pire… Je n'ai jamais pu accepter ce manque de tolérance et je suis d'autant plus dégoûtée que je prenais mes oncles pour des gens bien…
Bon ceci dit, je n'ai rien contre ceux qui écrivent des slashs dans le sens où je le définie : racolage et bonne chair ! (ça fait toujours du bien d'en lire qqs un )
Rewiew
Severia Dousbrune : Ravie d'avoir su trouvé une bonne phrase pour Voldy … Avec le caractère complètement frappé de mes jumelles, j'avais peur qu'elles lui volent la vedette à la longue (ça me donne d'ailleurs une petite idée de parodie, hum ) Héhéhé, let's go ! Kisss
Nyx : Bienvenue à toi, ô déesse de la nuit !!!!!! J'ai reçu tes rewiews quasiment en temps réel, j'arrêtais pas de me dire : « faut être vachement courageux pour lire tout ça !!! » Oui, Rei est un peu énervante, elle est même chiante… lol Mais c vraiment un perso avec lequel je suis allée à cœur joie… Elle m'éclate… Est-ce que Caïn finira par agacer Joyce ? Le malheur serait qu'il ne l'agace pas assez pour qu'elle ouvre les yeux… Lol, je n'en dis pas plus… Je suis contente que l'Ecarlate te plaise… Le peu d'avis que j'ai reçu sur elle était négatif, mais c'est un personnage que j'adore. J'ai hâte de voir ton dessin, si tu le fais, héhéhé !!!
Rya : J'ai cri les 4 discours en même temps, et pour éviter de dire à chaque fois « je porte une cape », j'ai changé les termes, Anaïmon dit qu'elle est encagoulée, je veux juste dire qu'elle se cache le visage… Etant donné que c elle qui parle, elle n'utilise pas forcément les termes adéquats… La relation entre Rei et Rogue avancera, ne t'en fais pas, mais pour l'heure, y a Voldy qui veut qu'on s'occupe de lui … Il a pu rien faire dans la section 3, le pauvre, il en a marre. Rogue n'a pas dit Happer, en effet, progressivement, il va lui rendre son vrai nom. Pour la couleur du ciel, c'est en écho avec ce que Joyce disait dans le chap précédent, comme quoi, ça lui est resté en tête. Pour la mort de Shun, c'était prévu ainsi dès le départ… En réalité, cette section 4 est le bout de l'histoire que j'ai imaginé en premier, ça devait venir dès le chapitre 12, mais je me suis aperçue que les persos étaient encore trop fragiles d'où un allongement considérable de l'histoire. Pour la citation que fait Voldemort, il a vraiment l'option papier collé… J'ai hésitais eu début, j'ai pensé mettre des fautes ou des synonimes pour montrer qu'il récitait de façon approximative, mais finalement j'ai mis le texte tel quel : c le Seigneur des Ténèbres ! Il doit avoir une mémoire d'éléphant (si si si ! lol) et quand il dit : « Ma petite, pourquoi diable n'as-tu prévenu personne de ton escapade ici ? » tu as vraiment eu l'impression qu'il parlait comme Dumby ? Là il se moque de la tête de Joyce à 100... Alors, chuis vraiment obligé de faire la suite ? lol
Keana : Kikou ! Merci beaucoup, je suis flattée … Il faut dire que j'ai d'abord rédigé cette fic pendant presque 7 mois avant de commencer à la faire lire… Et auparavant, j'ai réfléchis au grand axe de l'histoire pendant 3 mois avant de commencer la rédaction. Kissssssss ; )
CyCy : Lol, je ne pensais pas que cette phrase sur Sirius ferait tant rire, effectivement, parce qu'en fait c quelque chose que je pensais profondément, ça coulait de source. ( Ma vision de Patmol, lol ) Je comprends bien que tu veux tuer Joyce, on allait presque avoir une scène !! (arrrf ! Pourquoi t'es entrée ???!!! Joyce : mais c toi l'auteur qui l'a voulu !!! – Nan ! mes persos m'échappent !!) Kissss
J'ai utilisé une chanson de Soft Cell dans ce chapitre : Tainted love. En voici la traduction du passage pour celles qui ne font pas anglais
Des fois, j'ai l'impression que je dois
M'enfuir, que je dois
M'échapper
De la souffrance que tu as mis dans mon coeur
L'amour que nous partageons
Ne semble aller nulle part
J'ai perdu mes lumières
Je tourne et me retourne, je ne peux pas dormi la nuit
Une fois, j'ai couru vers toi (j'ai couru)
Maintenant je m'éloignerai (plutôt) de toi
Cet amour infecté que tu as donné
Je te donne tout ce qu'un garçon peut te donner
Prends mes larmes et c'est n'est pas tout
Amour souillé
B/ je te hais, un peu, beaucoup, à la folie !
Caïn, chargé du cadavre de Shun sur son dos, tenant Malicia par un bras, et Korée de l'autre, courait le plus rapidement possible. Mais il ne savait pas où Anaïmon avait bien pu les traîner alors qu'ils étaient endormis. Au bout de quelques minutes, il se rendit compte qu'ils avaient vraisemblablement tourné en rond.
Malicia s'écroula sur le sol, toujours en état de choc. Caïn reposa le corps de Shun par terre le temps de réfléchir : si au moins Korée était réveillée, elle pourrait par la voie des airs chercher du secours ! Mais la fillette gisait toujours inerte : Anaïmon y était allée fort avec elle.
Le bruit de sabots frappant violemment le sol se glissa jusqu'à eux. Caïn ne sortit pas sa baguette, ce n'était pas le moment de se mettre les centaures à dos.
L'une des créatures à moitié cheval surgit devant eux :
- Que faites-vous là, humains ?! Cette forêt n'est pas un endroit pour vous !
D'autres arrivèrent de tous les côtés. Caïn baissa les yeux en signe d'humilité :
- Nous avons été emmenés ici de force, messieurs, et nous essayions de regagner notre école.
Le centaure qui s'était adressé à lui afficha un air d'incrédulité menaçant. Mais un de ses compagnons s'écria d'un coup :
- Ce poulain est mort !
Leur regard se porta sur la dépouille de Shun. Caïn les regarda alors droit dans les yeux, méditant profondément à ce qu'il allait dire. Enfin, la solution lui apparut :
- Messieurs, dit-il doucement.
Les centaures parurent plus intéressés à ce qu'il avait à dire.
- Vous vous souvenez de cette fille qui avait soumis l'un des vôtres à l'Imperium ?
- Oui, le sosie de la fille aux cartes !
- Hé bien, poursuivit Caïn, c'est elle qui a tué notre ami…
Il n'eut pas besoin d'en ajouter davantage, l'assemblée parut scandalisée. Si Caïn leur avait demandé directement de l'aide, elle lui aurait été refusée. Mais en se présentant en victime tout comme eux, il s'assurait déjà leur bénédiction pour regagner Poudlard, ce qui était beaucoup. L'un des centaures leva le poing au ciel, prêt à faire des ravages. Le soulagement envahit le cœur de Caïn qui ne s'aperçut pas qu'au dessus de lui une cinquantaine de hiboux, envoyée par Dumbledore pour les rechercher, volaient en compagnie d'une chauve-souris.
Un centaure nommé Firenze décida de ramener Malicia et Korée à Poudlard ainsi que le cadavre. Mais Caïn se refusa à partir. Les centaures se divisèrent en plusieurs groupes pour traquer Anaïmon, le jeune homme en accompagna un dont le leader était un centaure albinos.
- Arrêtez-vous, dit le centaure blanc en se mettant aux aguets.
Un silence inquiétant régnait dans cette partie de la forêt. Seuls les battements d'une chauve-souris osaient encore troubler le néant qui s'offraient à eux. Les centaures humèrent l'atmosphère avec une profonde suspicion. Ils ne furent pas déçus : un hurlement strident s'éleva par dessus eux : une créature ailée s'abattit sur le sol en écrasant les arbres. Le dangereux monstre se cabra avec furie. Caïn, propulsé à terre par le déplacement d'air, aperçut la marque des ténèbres sur ses flancs, dessinée d'une façon assez grossière. Les centaures reculèrent en bandant leur arc et visèrent leur ennemi.
- C'est un dragon ! Dit Caïn en haussant la voix, comment croyez-vous l'atteindre avec des flèches ?
La bête rugit de joie en sentant les pointes se figer dans sa peau comme des piqûres de moustiques. Les centaures ne se découragèrent pas et lui tournèrent autour en poussant de véritables cris de guerres. Caïn manqua de passer sous leurs sabots. Il ne trouvait rien à faire, médusé qu'il était d'apercevoir cette tête de mort verte sur les écailles noires du reptile : Voldemort n'était pas loin, ses Mangemorts non plus… Que faisait donc Néréis ?
Le dragon cracha un jet de flamme qui atteignit la queue d'un centaure. Alors qu'il s'occupait d'éteindre le feu, le monstre lui envoya un violent coup de patte : le centaure s'envola presque et heurta un lourd rocher où il se brisa la nuque.
Caïn songea enfin à envoyer un sort dans les yeux du dragon, son point faible, mais la queue gigantesque menaça de l'aplatir. Un battement de cil et ce fut fini : mais non ! Caïn rouvrit les yeux : il n'était pas mort. Il avait roulé sur le côté, enlacé dans les bras de quelqu'un. On le releva avec brusquerie.
- Vous ! s'exclama-t-il avec un grand soulagement. Professeur Rogue !
Rogue le tira en arrière pour éviter un nouveau coup de l'animal déchaîné. Caïn s'aperçut que son professeur n'était pas seul : Sirius Black et Maugrey Fol-Œil venaient de se joindre à lui.
- On vous cherchait partout, gronda Sirius, nous avons reçu un hibou urgent de Dumbledore. Mais bon sang qu'est-ce que vous FOUTEZ ICI ???!
Caïn leur présenta rapidement la situation.
- Restez en retrait, Headcliff, ordonna Alastor, on va s'occuper de cette méchante bébête…
- Où est le professeur Rogue ? S'inquiéta Caïn en s'apercevant de sa disparition.
- Il ne peut pas se permettre d'être vu en notre compagnie, commenta brièvement Sirius.
Puis les deux hommes se placèrent en première ligne pour combattre. Le centaure albinos était à terre, on entendait encore sa lourde respiration. Les autres tournoyaient frénétiquement autour du reptile géant armés de leurs arcs fétiches.
Mais le dragon ne semblait pas ressentir la douleur : rien ne le forcerait à courber l'échine. Sirius et l'Auror redoublèrent d'efforts pour le neutraliser mais il semblait guidé par une force supérieure.
Non loin de ce lieu où se déroulait le combat, Voldemort était penché sur le journal de Sir Frédéric dont il poursuivait la lecture avec toujours beaucoup d'intérêt.
- Maître, dit humblement la voix de Lucius Malefoy, puis-je vous poser une question ?
- Vas-y, Lucius, répondit Voldemort avec un détachement flagrant, tu es toujours de très bon conseil.
- Pourquoi ne pas garder Néréis prisonnière ? Avec l'Imperium nous n'aurions pas de mal à…
- C'est cela, mon bon Lucius, siffla le Seigneur des Ténèbres, pour qu'un jour, au moindre relâchement, elle nous jette à tous le sort mortel ? Je n'oublierai jamais le jour où ce sort s'est retourné contre moi alors que j'essayais d'abattre Potter, je ne suis pas disposé à revivre cette expérience.
Malefoy acquiesça avec déception.
- Nous emprisonnerons Néréis un jour, mon cher ami, quand je saurai enfin comment neutraliser son pouvoir. Et fais moi confiance, ce moment arrivera plus tôt que tu ne le crois.
Il secoua le livre avec un sourire cruel. Mais les rugissements du dragon résonnaient encore à proximité. Il crispa sa bouche sans lèvre en maugréant :
- Ce fichu dragon ne les a toujours pas tués ? Je n'ai nul besoin de serviteurs aussi lents ! (C'est vrai ça ! C'est un comble si Lord Voldemort lui-même doit se déplacer !)
Il se retourna vers la jeune fille, assise dans un coin d'ombre derrière lui :
- Débarrasse-moi en ! Anaïmon, et occupe-toi aussi des autres !
L'Ecarlate fit un signe d'approbation et se concentra activement.
Caïn regardait la scène avec une certaine appréhension mais pourtant sans trembler. Dans les cas de danger extrême ou les moments de joie, il en était toujours ainsi pour lui : il demeurait dans un état statique, amorphe. C'est à peine s'il voulait crier. Il n'y avait qu'une seule chose qu'il était près à faire avec ardeur : retrouver Néréis.
Sirius culbuta à ses pieds après avoir reçu un coup de queue. Caïn l'aida à se relever : ensembles, ils évitèrent un nouveau tourbillon de flammes. Maugrey s'apprêta à lancer le sort mortel mais une flèche perdue lui rompit sa baguette.
- MERCI ! Beugla-t-il aux centaures survivants.
C'était un épouvantable concert de cris, de rugissements, de bruits de sabots… Caïn pensa qu'il n'y avait plus d'espoir : on n'arrête pas ainsi une créature ensorcelée par Sir Jédusor.
Au travers de toute cette cacophonie assourdissante, une voix se distingua. Un son mielleux, mélodieux et envoûtant. Caïn tendit l'oreille à défaut de brandir sa baguette. La voix s'éleva, plus claire que jamais :
- Je te hais, un peu…
L'œil gauche du dragon éclata dans son orbite, une giclée de sang monta en l'air comme une fontaine. Alastor dirigea son œil magique vers la provenance de la voix : Joyce, front baissé, était là. Elle tenait une rose à laquelle il manquait un pétale. Et la jeune fille enserra délicatement ses doigts autour d'un autre pétale avant de l'arracher en chantonnant :
- …Beaucoup…
L'œil droit de la bête subit le même sort que son voisin. Sirius retint Caïn qui tentait de se rapprocher en fixant le monstre qui se débattait. Mais avant de perdre la vue, celui-ci avait eu tout le loisir de repérer Joyce : il se lança dans sa direction dans un hurlement de furie. Joyce sourit malignement, ses ongles se plantèrent dans la tige de la fleur, elle murmura :
- A la folie !
Et au moment même où la rose était décapitée, il en fut de même pour le dragon, son sang éjecta soudainement sa tête comme un bouchon de champagne, et le liquide rouge jaillit ainsi qu'un volcan en plein réveil. Caïn, qui s'était détaché de Sirius, fut largement aspergé. Il étendit ses bras d'un air dégoûté et stupéfait tandis que le sang en dégoulinait.
- Ne fais pas une telle tête, Caïn, ricana Joyce, t'es bien plus BEAU comme ça !
Elle avait prononcé ces mots avec une gourmandise qui ne lui ressemblait guère. Caïn voulut la rejoindre mais Alastor lui barra le chemin :
- Elle n'est pas dans son état normal, grogna-t-il.
En effet, ils purent voir que les yeux de Joyce avaient perdu leur aspect habituel : ils étaient rouges.
- Anaïmon, haleta Caïn, doit être auprès de Jédusor, et elle a du soumettre Néréis à…
- … A l'Imperium, ronchonna l'auror, ouais. Je vois ça !
Les centaures encore présents la confondirent avec l'Ecarlate, selon la description donnée par Caïn. Ils se jetèrent vers elle avant qu'Alastor ne puisse les prévenir : une aura lumineuse et verte s'éleva en spirales, les tuant tous sans exception.
Maugrey, Sirus et Caïn restèrent muets quelques secondes. L'Animagus retint le jeune homme par l'épaule (car il manifestait à nouveau le désir de s'avancer) avant de s'adresser à la jeune fille :
- Anaïmon, laisse ta sœur partir !
- Personne ne me chassera de son esprit ! Répliqua-t-elle, vous ne pouvez rien contre moi ! Je manipule ce sort à la perfection et en plus, le Seigneur des ténèbres est avec moi ! Nous allons en faire de la charpie de « Joyce Happer » !
Comme pour illustrer ses propos, elle força Joyce à se planter les ongles dans sa cuisse, du sang coula le long de sa jambe déjà tailladée par les ronces.
- Arrête ! Souffla Caïn, comment peux-tu faire ça à ta Néréis ?
- Tue-les, s'impatienta Voldemort tandis que le visage d'Anaïmon se crispait.
La jeune fille se gratta le front :
- De quelle manière ?
- De la manière que tu trouveras la plus horrible… Tu as encore à apprendre en tant que Mangemort.
- Je vais vous tuer ! Lança Anaïmon via Joyce, je pourrai le faire avec le sort mortel.
Une aura verte se dessina autour d'elle :
- Mais ce ne serait pas drôle, écoutez !
Elle entrouvrit les lèvres, sa langue se mit à frémir, et elle les darda d'une mélodie dévastatrice. Maugrey lança à ses deux compagnons un regard désabusé : il savait ce qu'elle s'apprêtait à faire. Les néréides contrôlaient l'élément liquide en modulant leur voix, tous les liquides : même le sang ! C'est ainsi qu'elle avait tué le dragon. En faisant jouer sa voix, elle avait conduit son sang à se coaguler, à bouillir, à exercer une pression si forte que sa tête en avait explosé ! Et elle avait trouvé amusant de décortiquer une rose en même temps pour bien faire la comparaison.
Mais Maugrey avait beau comprendre tout cela, ce ne fut pas fort utile : une fois que Joyce eut commencé à chanter, ses trois victimes se retrouvèrent à genoux, sur le champ.
- Sometimes I feel I've got to… Chanta Joyce avec plénitude, RUN AWAY !! (sa figure prit les traits de la fascination), I've got to… GET AWAY (elle souffla presque ces mots avec émerveillement.)
Sirius gémit de douleur : imaginez que l'on vous détruise de l'intérieur en faisant valser votre sang dans tous les sens ! Maugrey chercha à s'emparer de la baguette de Caïn pour réagir mais ce dernier rampait en direction de Néréis.
- … From the pain that you drive into the heart of me, continuait-elle, the love we share seems to go… nowhere…
Du coup, Maugrey s'essaya à se rapprocher de Sirius pour qu'il lui passe sa baguette mais celui-ci se tordait toujours de douleur.
En voyant Caïn qui se traînait tant bien que mal, Joyce sourit :
- I've lost my lights, I toss and turn…
Elle étendit ses deux mains sur le ciel écarlate :
- I can't sleep at night !
Caïn parvenait lentement à réduire la distance entre eux. Son nez se mit à saigner, son cerveau cognait comme un tambour contre les parois de son crâne. Visiblement, Anaïmon avait décidé de les tuer à petit feu.
- Once I ran to you, now I'll run from you…
Caïn sentait bien que ce petit jeu ne durerait pas indéfiniment, Anaïmon les ferait éclater comme de vulgaires ballons à la fin du refrain : il devait atteindre Néréis avant !
- This tainted love you given, I give you all a boy could give you : Take my tears and that's not nearly all… Hohooooooooho !
Il n'en pouvait plus ! Il était encore à un mètre d'elle mais il ne pourrait pas avancer plus ! Derrière, Alastor s'était finalement emparé de la baguette de son collègue mais il était tout aussi incapable d'agir à présent.
- Tainted love, hohooooooho ! Fit Joyce en fermant les yeux.
Caïn vomit soudainement du sang, prêt à mourir d'une seconde à l'autre.
- Tainted love ! Hohooooooho !
Il la regardait pour la dernière fois, pensa-t-il.
- tainted lov….
Mais Joyce s'arrêta d'un coup. Elle tomba à genoux tremblante d'effroi : Anaïmon venait d'avoir une de ses fameuses migraines et l'Imperium s'était évanoui.
Joyce était livide, son regard plana comme un oiseau malade sur ceux qui l'entouraient. Enfin, elle remarqua la présence de Caïn :
- Qu'est-ce que je fais ici ? Où est Anaïmon ?
Le jeune homme était encore à terre, essoufflé, recouvert de sang.
- Ha ! S'exclama-t-elle d'un coup en réalisant, Voldemort est là ! Dans la forêt ! Il…
- Je sais… Soupira Caïn avant de reprendre sa respiration.
Il se redressa péniblement sur ses jambes. Joyce eut un mouvement de recul :
- Tu ne peux rien pour moi ! Je suis contaminée !
- Mais non, c'était l'Imperium…
- Tu ne peux rien pour moi, répéta-t-elle.
Elle secoua une main comme si elle allait effacer tout ce qui venait de se produire en brassant l'air.
- Tu ne peux pas comprendre Caïn… Toi, tu n'as rien à te reprocher, tu n'as commis aucun crime, tu es blanc comme neige… Tu ne peux pas m'aider…
- Et le professeur Rogue, murmura Caïn, lui peut t'aider ? Parce qu'il sait ce que c'est que se salir ?
« Non » songea Joyce en se remémorant ce que Rogue lui avait dit avant qu'elle ne l'envoie à l'infirmerie, « Rogue n'a pas voulu m'aider. Il pouvait, mais il ne veut pas… »
Les iris gris du garçon contrastaient avec la lueur sanguine descendant du ciel.
- Je n'aime pas ton regard, Caïn, dit Joyce, il se permet de me juger… Il me juge parce qu'il sait que lui-même n'a rien à se reprocher... Tu as beau ne rien dire, tu le penses tellement fort parfois que ça transparaît dans tes yeux !
Caïn, soporifique Caïn, et juge intraitable… Pourquoi avait-elle commencé à sortir avec lui ? Parce qu'il l'intriguait, et qu'elle voulait combattre ce regard ! Le fixer sans honte…
Caïn fronça les sourcils et déclama d'une voix basse, si basse que Joyce devait faire le silence absolu dans sa tête pour comprendre chaque mot qui lui échappait comme un soupir lésé :
- Le vrai problème, Néréis, c'est que tant que cela t'a servi, tu as joué à la petite fille maladroite et amusante… Cela te plaisait, cela t'a permis de gagner le cœur d'innombrables personnes. Mais à partir du moment où l'on t'a démasqué, tu t'es sentie mal à l'aise, tu as laissé le mal prendre le dessus… En somme, tu as agi comme une enfant capricieuse…
Le moment où on l'a démasquée ? Caïn ne pouvait pas le connaître exactement, mais il devinait bien qu'il avait du se passer quelque chose.
Dumbledore… Oui, c'était Dumbledore qui l'avait démasquée. Elle les avait tous trompés : Rogue, Madurei, ses camarades de classe… Elle s'était même trompée elle-même ! Du grand art ! Jamais elle n'avait joué la comédie, Joyce Happer était bien une réalité et non le simulacre d'une folle qui étrangle les oiseaux ! Elle s'était mentie à elle-même… Mais le vieux directeur de Poudlard n'avait pas été dupe… « Néréis est inconsciemment obsédée par Voldemort. » Autant dire que c'était le mal qui la fascinait ! C'était ainsi, Néréis ne savait aimer sincèrement que les monstres, uniquement les monstres. Joyce frissonnait en écrasant sa tête entre ses mains : mais qu'allait-elle devenir !? Mais que devait-elle faire ? Elle venait de tomber bas, si bas !
Elle remarqua à nouveaux les yeux de Caïn qui la fixait sans ciller : lui non plus, elle n'avait pu le tromper…
Ha ! Si au moins le ciel voulait bien devenir noir ! L'obscurité l'engloutirait avec tous ses pêchés et Néréis pourrait enfin dormir en paix !
Joyce leva ses yeux pâles vers les cieux :
- Il ne fera donc jamais nuit ?
- Jamais ! Répondit Caïn sans cligner des yeux.
Elle reporta son attention sur lui d'un air hébété :
- Et toi, tu seras toujours là à me juger ?
- Toujours !
La nuit ne viendrait pas tant que Voldemort serait présent en ces lieux. Joyce prit alors, pour la deuxième fois de la soirée, une décision aux conséquences catastrophiques :
- je vais chercher Anaïmon !
Maugrey et Sirius n'avait pas pu retenir Néréis. Ils avaient eu beau lui crier que c'était trop tard, que sa sœur était passée de l'autre côté, que dans l'état actuel des choses ils ne pouvaient pas risquer une confrontation directe avec le Seigneur des ténèbres, elle était partie… L'Auror eut tout juste le temps de stupéfixer Caïn qui désirait la suivre.
Joyce courait comme une malade. Où se dirigeait-elle ? Elle n'en savait rien. Elle comptait uniquement sur le hasard pour se sortir de ce mauvais pas. Elle ramènerait sa jumelle à Poudlard, elles s'expliqueraient sur l'incident qui avait causé la mort de Shun, Anaïmon irait peut-être à Azcaban, mais au moins, elle ne prêterait pas main forte aux Mangemorts !
En parlant de Mangemorts, Joyce entendit des bruits de courses effrénés, saupoudrés du petit « plop » qu'on faisait habituellement en transplanant.
Elle s'arrêta en dérapant et tendit une main entourée d'une nuée verte :
- N'approchez pas où vous êtes tous morts !
En guise de réponse des ricanements s'échappèrent d'un peut partout : du ciel, des arbres, de la terre… Ils utilisaient un sort de résonance pour que Joyce ne puisse pas déterminer la provenance de leurs voix.
Bellatrix apparut devant elle, l'adolescente lui lança l'Avada Kedavra mais la mage noire se volatilisa à nouveau dans un petit bruit sonore.
- Par ici ! Lança un Mangemort.
Joyce se retourna, effrayée.
- Non, par là ! Fit un autre.
Joyce étendit ses deux bras en croix en secouant la tête de droite à gauche :
- Je vous préviens, je vais lancer le sort de façon circulaire si vous continuez, et aucun d'entre vous n'en réchappera !
- « Je vous préviens ! » Se moqua Bella d'une voix fluette.
- Je te mets au défi ! Railla un Mangemort, tes amis sont en train de te chercher eux aussi ! Qui sait ? Et s'ils n'étaient qu'à quelques mètres ? Tu les toucherais aussi !
Et l'air se remplit de rires épouvantables. Joyce baissa les bras et chercha une issue de secours.
- Endoloris ! Cria Bellatrix.
La jeune fille se retrouva le dos contre le sol boueux en s'agitant sous la souffrance. La douleur cessa seulement pour qu'elle puisse sentir des fils invisibles s'enrouler autour de ses membres pour la remettre debout. Elle tenta de bouger : ses habits se déchirèrent sensiblement.
- Ne lutte pas ! Ordonna Bellatrix d'un ton cruel, ce sont des fils d'Andromède, ils sont aussi coupant qu'une lame de rasoir ! Si tu fais un mouvement, tu risques de retomber en morceaux !
Mais Joyce, prise de panique, commença au contraire à s'agiter dans tous les sens : les fils s'enfoncèrent dans sa chair, mais plus elle souffrait, plus elle remuait !
- Lâchez-la ! Hurla la Mangemort.
Les fils se détendirent et Joyce chuta à nouveau lourdement.
« Merde ! » devait songer Bellatrix : le Seigneur des ténèbres avait fortement insisté pour que Néréis reste en vie, mais cette idiote de gamine ne faisait rien pour leur faciliter la tâche.
- Et dire que je comptais m'amuser un peu avant, marmonna Bellatrix avant de tenter de stupéfixer Joyce.
Mais Joyce s'évapora dans une nuée rouge. Les Mangemorts restèrent aux aguets. Entre les feuillages, ils aperçurent la même fumée à une cinquantaine de mètres : les néréides transplanaient d'une façon peu discrète.
Effectivement, Joyce était bien réapparu à une cinquantaine de mètres des Mangemorts car elle n'avait pas eu la force d'aller plus loin. Elle s'enfuit à nouveau en courant, priant pour les semer.
Elle pensa les avoir distancés, les clameurs se faisaient plus lointaines. Cependant, elle conserva le même rythme de course. Elle poussait les branches, s'embourbait dans les ronces et se dégageait avec une promptitude qui correspondait bien à son état de panique.
Brusquement, une chauve-souris se plaqua presque contre son visage, elle sursauta, glissa et tomba an arrière.
- Va-t-en sale bête ! Grogna-t-elle alors que la bébête lui tapait sur le crâne.
Mais Joyce se rendit compte alors qu'elle aurait du au contraire remercier l'animal : un fossé prenait place juste devant elle, un fossé d'où sortaient des stalagmites acérés. Si elle y était tombée, elle n'aurait eu le temps de sortir ni ses ailes, ni sa Faux, et elle se serait empalée sur les roches abruptes.
- Par là ! Entendit-elle hurler.
Les Mangemorts étaient sur le point de la rattraper ! Elle pivota sur elle-même : elle pouvait contourner le fossé, mais pour aller où ? Elle était complètement perdue ! Personne ne savait où elle était ! Et les Mangemorts se rapprochaient…
Une main se cala sur sa bouche, elle chercha à se débattre :
- C'est moi ! Chuchota Rogue.
Il l'entraîna dans l'ombre d'un arbre en la bâillonnant toujours. Plaqués contre le chêne, ils attendirent dans un silence lugubre. Les Mangemorts arrivèrent par derrière et les dépassèrent sans les voir.
- Attention au trou ! Lança l'un d'eux.
- Par là ! Beugla Bella furieuse.
Ils s'enfoncèrent rapidement dans la marée forestière.
Rogue libéra la bouche de la jeune fille une fois tout danger écarté. Joyce s'écarta de lui, visiblement surprise :
- D'où sortez-vous ?
- De l'infirmerie, gronda sourdement son professeur.
Joyce rougit, ce n'était pas exactement ce qu'elle avait voulu dire.
- Il faut retrouver Anaï… Reprit-elle sans penser à s'excuser d'abord.
- Ce n'est pas à vous de le faire, répliqua Rogue, je vous ramène au château immédiatement.
- Non !
Il leva la main. Pendant une seconde, elle crut qu'il allait lui envoyer une gifle mais il y renonça. Elle mit les mains dans ses poches pour bien signaler sa bouderie. Et son teint vira au blanc cassé.
- La… La carte ! Gémit-elle.
- Quoi ? Demanda Rogue énervé tandis qu'il l'entraînait par le bras.
La carte de la Racine ne se trouvait plus sur elle : sa poche avait été percée par les fils d'Andromède et la carte avait du tomber pendant qu'elle courait !
- La carte de la Racine ! se plaignit-elle en montrant de la résistance, je l'ai sur moi en permanence, elle enregistre tout ce qui se passe autour de moi ! Si un Mangemort la trouve et que Vous-Savez-Qui en fait une lecture…
Il pourra savoir, il pourra savoir que Rogue est vraiment un traître !
Rogue avait compris ce qu'elle voulait dire. Une affreuse couleur rougeâtre se profila sur son visage : cette imbécile avait peut-être réduit à néant des mois et des mois de sacrifice, tous les efforts qu'il avait fournis pour être accepter de nouveau parmi les Mangemorts et les espionner ! Anaïmon lui avait certes affirmé que Voldemort lui faisait moins confiance mais il se disait qu'il y avait encore de l'espoir pour qu'il puisse se rendre utile pour l'Ordre du Phénix !
Quand Joyce vit la lueur de déception dans les yeux de son professeur, elle prit la troisième décision idiote de la soirée, elle transplana pour rechercher sa carte. (Vogue la galère ! ça ne s'arrêtera donc jamais !) Les contes et les jeux anciens s'accompagnent toujours de trois tentatives… Mais pas une de plus…
Sirius et Maugrey parcourait la forêt avec un indissociable courroux collé à leur peau : Caïn leur avait promis de ne plus tenter de partir seul et le jeune homme leur avait fait faux bon seulement quelques minutes après. (Voilà un bon petit Serpentard…)
Un hibou qui arriverait en planant dangereusement s'encastra dans la figure de Sirius. Il décolla le volatile de son visage, le message n'était pas signé mais il reconnut l'écriture :
- C'est de Rogue ! Dit-il avant de lire : « Avais retrouvé cette « censure » de « censure » de sale gosse mais elle a filé pour retrouver cette « censure » de « censure » de carte. » J'ai pas tout compris…
- Happer s'est fait la malle, grogna Maugrey, c'est tout ce qui a à retenir.
Un nouvel hibou fit son entrée, et il se planta dans le ventre de l'auror :
- Aouch ! Fit celui-ci avant de lire à son tour, c'est un message du gardien des clés : « Les centaures nous ont ramenés les enfants. Mais Korée s'est enfuie pour retrouver Joyce Happer… »
Sirius appuya longuement sur son front ruisselant de sueur :
- Laisse-moi résumer, Alastor… Nous avons deux ados et une petite fille semi-lapin qui se promènent dans un bois infesté de Mangemorts. Et comme si cela ne suffisait pas, nous sommes sans nouvelle de Madurei depuis qu'elle a décollé de la tour !
Cette dernière information s'avérait en fait moins alarmante car Voldemort non plus n'avait pas eu de nouvelles des Mangemorts qu'il avait envoyés à la rencontre de Rei...
