Disclaimer : Je me base sur le monde de Rowling.
Rewiew
Mamie-Boubou : Oui, Salana était la plus douce, c'est pour ça qu'elle est partie en premier… Mais quand j'ai voulu faire mon histoire, j'ai choisi mes quatre héroïnes : Salana la toute gentille, Madurei Emmerdeuse Professionnelle, Anaïmon complètement timbrée, Joyce Happer : schizophrène. La particularité de Salana c'était que je l'ai faite mourir avant même que l'histoire commence, haem… lol Bisousssss
Angie Black : Ne t'en fais pas. La suite, 15 ans plus tard, est prévue …. Mais bon, je changerai de personnage principal, ça me changera, ce sera un garçon …. Oui, j'y pense à la chauve-souris et à sa compagne, ne vous inquiétez pas, tout est prévu, looool Big kisssss
A/ Salana, vous avez choisi le mauvais émissaire.
Tout s'éclaira soudain. En ouvrant les yeux, Rogue vit encore la silhouette de Salana danser devant lui. C'était donc elle qui lui avait envoyé ces rêves ! Elle voulait le prévenir du danger. Malheureusement, il n'avait commencé à prendre ces visions au sérieux que lorsqu'elle lui avait envoyé celle de l'Ecarlate, et il était déjà trop tard à ce moment-là. Malgré tous ses efforts, il n'avait pu sauver la benjamine des filles Serpentards.
Soyez un amant pour l'une… Elle parlait de Madurei, bien sûr… Un père pour l'autre… Voilà bien le souhait le plus tendre de Néréis. Un modèle de rédemption pour la dernière : comme si Anaïmon allait écouter les conseils d'un homme qu'elle haïssait !
- Mais qu'est-ce que vous avez toutes à me poursuivre comme ça ? S'exclama Rogue, tandis qu'il s'habillait. Je ne suis pas Dieu ! Salana, vous avez choisi le mauvais émissaire…
Mais la présence du fantôme ne se faisait plus sentir. Trop épuisé, L'esprit de feue Salana avait du regagner l'au-delà à tout jamais. Rogue râlait : c'était à Madurei qu'elle aurait du s'adresser. Cela aurait été beaucoup plus juste.
Mais non, il avait tort, Salana n'avait personne d'autre que lui. Madurei, encore endeuillée malgré le temps, avait le cœur trop lourd et plein de rancœur pour permettre à sa jumelle de prendre contact avec elle. Néréis était encore trop accablée par la culpabilité et quant à Anaïmon, n'en parlons pas ! Il ne fallait surtout pas croire que Rogue était un modèle de patience et de calme, mais il était déjà moins impliqué, ce qui avait permis au fantôme de pénétrer son subconscient facilement.
Au moins, Néréis était redevenue « normale ». Quand Rogue traversa les couloirs, les élèves chuchotèrent sur son passage. A cause des évènements de la veille, les cours avaient été annulés. Il croisa le trio infernal dont les trois nez étaient enfouis dans la gazette du sorcier. Ils écrasèrent littéralement leur museau dans le papier quand ils parvinrent à la hauteur de Rogue qui, en guise de bonjour, leur arracha le journal pour le lire.
- Hé ! S'exclama Harry.
Rogue lui envoya un regard meurtrier et le petit Potter préféra décamper avec ses deux amis. Rogue se retint toujours de grogner en voyant le titre du jour : « La déplorable race de Salazar Serpentard à Poudlard. » Le sommaire n'était pas mieux : Page 3, Shun deedo, élève de sixième année, assassinée par une cousine de Vous-Savez-Qui. Page 6, la terrible ascendance de Madurei. Page 8, Néréis, danger ou victime ?
Il survola rapidement les articles en prenant inconsciemment la direction du bureau de Madurei. La plus-part des paragraphes tournait autour de l'inconscience de Dumbledore qui se permettait d'embaucher comme professeur de défenses contre les forces du mal la propre cousine du Seigneur des ténèbres, et d'accepter ses deux sœurs comme élèves. « Celle dont les concitoyens ne parlent qu'avec crainte a pu trouver du travail dans la plus prestigieuse école de sorcellerie de ce pays, si ce n'est du monde, alors qu'elle ne possède pas de diplômes et n'a jamais fait d'études. Mr Malefoy, un membre éminent de notre société, n'a pas manqué de donner son avis sur ce sujet : « Lady Madurei a traîné dans les milieux les plus sombres de la magie noire. Elle n'a jamais suivi un cursus scolaire normal, préférant apprendre sur le tas, si vous voyez ce que je veux dire… » Il ne va pas sans dire que cette femme est un vrai danger pour tous : demi-néréide, fourchelangue et mage noire, que manque-t-il pour que nous l'enfermions dans le musé des horreurs ? Bien sur, certains l'excuseront en vertu de son incroyable beauté mais doit-on vous rappeler que les néréides sont réputées pour leur visage ensorceleur qui leur permettent de dévorer tous ceux qui ont le malheur de croiser leur route ? Lady Madurei a longuement usé de ses charmes pour parvenir à ses fins. « Elle n'a pas hésité une seule seconde à corrompre mon fils » a ajouté Mr Malefoy, le visage coloré par la pudeur. Et pour comble de vilenies, certains rescapés témoignent que cette femme se serait livrée à de véritables « chasses aux Mangemorts » après la chute de Vous-Savez-Qui. Non pas que nous condamnions la capture des Mangemorts en soi, mais cette hybride devait briller de prétention pour oser remplacer la justice du Ministère de la Magie et massacrer tant de gens sans prendre la peine de les juger. « Je suis persuadé » nous expliquait Mr Macnair, bourreau de son état, « que la moitié de ceux qu'elle a tuée était tout à fait innocente »…
Rogue n'en lut pas plus. Voldemort n'avait pas perdu de temps. Rei n'était pas dans son bureau, il se dirigea donc vers ses appartements, se doutant déjà qu'il la trouverait en train de faire sa valise.
La porte était entrouverte, mais il ne rentra pas tout de suite : Joyce était déjà en pleine conversation avec elle. Il s'adossa contre le mur en prêtant une oreille attentive.
- Non, Joyce, disait Madurei avec une pointe d'agacement, je ne peux pas te prendre avec moi…
- Je ne veux pas rester à Poudlard ! Hurla Joyce, je hais cet endroit !
- Comment peux-tu dire ça ! Tu…
- Jédusor y a fait ses études, Amaïnon y a été aussi, c'est assez pour le condamner à jamais à mes yeux !
- Tu es encore bouleversée, tu as besoin de repos…
- Je ne veux pas de repos ! Je veux partir ! Je veux rentrer à la maison !
- Jédusor s'est installé chez nous !
- Je m'en fous ! Je veux ma maison, on le fera sortir !
- Ben voyons… J'ai l'impression que c'est plutôt le regard des autres que tu fuis ! Partir de Poudlard ne résoudra rien, Joyce.
Il y eut un silence, Rogue se pinça les lèvres.
- Oui, approuva Joyce, c'est tout à fait ça. Je fuis, je suis une lâche. Je ne veux pas voir les yeux accusateurs de Malicia, je ne veux pas supporter le regard apeuré voire dégoûté des autres élèves. Et je n'ai pas envie de tomber sur Rogue !
- Il aurait peut-être de bons conseils à te donner si tu l'écoutais.
- Dumbledore m'a dit la même chose. Mais je sais ce qu'il va me dire.
Elle prit une voix aiguë qui se voulait veloutée :
- « Miss Happer, je vous avais bien dit de ne plus vous mêler des affaires du Seigneur des ténèbres ! Comment tant de stupidité peut-elle tenir dans un cerveau aussi étroit ? Maintenant, le directeur est la victime des journalistes à cause de vous, un élève est mort à cause de vous, la réputation de Poudlard a été entachée à cause de vous… Ho ! Et puis, vous m'ennuyez, déguerpissez de ma vue ! J'ai autre chose à faire… »
- … Tu as fini ton cinéma ? Demanda Rei d'une voix neutre.
Rogue ne se sentit pas mal à l'aise pour autant mais un goût amer encrassait sa bouche. Pendant une seconde, la voix de Salana lui revint à l'esprit : « Soyez un père pour l'autre… » Il agita sa main devant les yeux : « Mais fiche-moi la paix, toi ! »
- Je t'en supplie, Rei ! Je veux partir d'ici ! Même si tu ne veux pas me prendre avec toi, trouve-moi un asile quelque part : je me moque bien de rester planquée comme un rat, du moment que personne ne me verra.
- C'est hors de question.
C'était Rogue qui avait finalement répondu. Il s'engouffra à l'intérieur. Madurei était en train d'empaqueter des habits. Elle ne parut pas surprise de le voir. Joyce avait fait volte-face et sa dégaine frappa Rogue : elle ne s'était ni lavée, ni changée depuis la veille. Du sang sec recouvrait quelques mèches de ses cheveux sales, remplis de brindilles et couverts de boue séchée par endroit. Ses habits étaient dans le même état pitoyable : déchirés, sortis. Son insigne de Gryffondor était presque décousue. Son visage était saupoudré de terre, on voyait les filons que ses larmes avaient du creuser pour s'écouler.
Elle planta ses yeux vides dans le regard sévère de Rogue.
- Je m'en vais, dit-elle sur un ton de défi qui contrastait avec la vacuité de son regard.
- Non, répondit simplement Rogue.
Rei cessa de s'affairer autour de ses valises et les observa en silence.
- Je pensais que vous seriez content que je m'en aille, prononça lentement Joyce.
- Et bien, vous pensiez mal, comme toujours.
Malheureusement, Joyce était trop déboussolée pour comprendre la petite note positive que Rogue avait dissimulé derrière cette réplique et elle prit l'insulte au premier degré.
- Je deviens pire qu'Anaïmon, balbutia-t-elle, maIs je suppose que vous vous ferez un plaisir de me guider.
Et sans attendre, elle pointa son index pour faire le compte :
- Shun est mort, dit-elle d'une voix brisée.
Ses doigts se mirent à trembler tandis qu'elle en levait un autre :
- Korée est morte…
Sa voix devient encore plus rauque :
- Malicia ne me pardonnera jamais.
Enfin, le doigt d'habitude destiné à la bague de fiançailles se dressa en frissonnant plus que jamais :
- Ma jumelle a été marquée cette nuit…
Elle le savait : Anaïmon avait tenu à lui faire partager ce moment par la pensée, Joyce avait senti son propre bras la brûler.
- Alors, professeur Rogue, vous qui êtes si intelligent, reprit-elle avec un sourire forcé, dîtes-moi ce que je fais là ? Ici, en sécurité, peinarde…
Rogue ne se décontenança pas, son visage prit un air doucereux, mais qui allait plus vers la tendresse que vers l'ironie.
- Vous êtes là parce que vous avez survécu. Et ceux qui ont la chance de survivre ne doivent pas regarder sans cesse vers le passé en attendant qu'un arbre leur tombe sur la tête pour les punir. Si je devais, moi aussi, énumérer toutes les fautes que j'ai commises, nous en aurions au moins jusqu'aux prochaines vacances de Noël.
Joyce détourna la tête.
- Un peu de patience, Néréis, souffla-t-il, encore un mois de cours et vous n'aurez plus à supporter le regard des autres élèves.
- Parce qu'ils partiront et que moi je resterai dans cette école ? demanda Joyce dans un rictus.
- Vous n'avez pas le choix, petite idiote ! S'impatienta Rogue. Ce qui s'est passé hier ne vous a pas servi de leçon !
- Rogue ! S'indigna Rei.
Mais Joyce, puisqu'elle voyait que sa requête ne serait pas exaucée, esquissa un geste pour s'en aller.
- Deux secondes, l'interpella sa sœur, donne moi la carte de la Racine avant…
Joyce lui lança la dite carte et sortit précipitamment sans rien ajouter. Rogue se tourna vers Madurei qui soupira avant de se remettre à ranger ses affaires.
- Vous tenez réellement à partir, maintenant ? demanda-t-il à mi-voix.
- Oui, dit-elle, je ne veux pas causer d'ennui à Dumbledore.
- A cause de ce torchon ? S'emporta-t-il en jetant la gazette du sorcier avec mépris sur son lit.
Rei lorgna sur le journal en murmurant :
- Je l'ai lu, mais ce n'est pas ce ramassis d'idioties qui me pousse à précipiter mon départ.
- Vraiment ? s'enquit Rogue, sceptique.
- Fudge est dans le bureau d'Albus, Rogue. Il souhaite mon renvoi imminent. Je veux simplement démissionner pour ne pas lui laisser le plaisir de me chasser.
- Albus ne va pas le laisser faire.
- Ce n'est pas le moment de se mettre le Ministère à dos. De toute façon, je devais bien partir dans peu de temps. En plus, si vous avez bien lu les articles, vous avez du voir que c'est surtout moi qu'ils ont diabolisée. Néréis est présentée comme une victime. J'ai bien l'intention de focaliser sur moi les feux des projecteurs pour qu'elle puisse continuer à suivre ses cours normalement. J'espère que m'éloigner le plus possible de Poudlard lui permettra de respirer.
- Vous… comptez revenir ?
- … Non…
Le visage de Rogue se rembrunit : elle partait donc pour toujours.
- Vous faîtes une drôle de tête… Remarqua Rei d'un ton sec.
- La chaleur je suppose, répondit Rogue de son habituelle voix doucereuse.
Il tourna les talons, résolu à partir. Madurei se rendit compte qu'elle aurait mieux fait de la fermer.
- Je ne veux pas vous importuner, dit-elle, mais est-ce que ça vous dérangerait de me tenir compagnie ?
Ces paroles lui coûtaient chères en matière d'orgueil, elle mordait ses lèvres en s'attendant à une remarque ironique de son confrère. Mais il n'en fit rien, il la dévisagea au contraire d'un air curieux.
- Oui, renchérit-elle, vous êtes bien le seul… ami que j'ai eu ici à Poudlard. Le seul à qui j'ai envie de dire au revoir.
- Madurei…
- Il n'y a rien de sous-entendu dans mes propos ! S'empressa-t-elle de rajouter avec un sourire en coin, c'est tout à fait amical et innocent.
Elle souleva ses cheveux, son teint avait légèrement rosi. Une expression de malice passa sur le visage de Rogue :
- Dîtes-le directement : je suis le seul ami que vous n'ayez jamais eu…
Madurei se sentit bouillir, il blessait sa fierté en même temps qu'il troublait son cœur. Enfin, elle dut admettre qu'elle était plus touchée qu'énervée.
- Bon, fit-elle en essayant de chasser la rougeur qui se diffusait sur ses joues, je pense que vous désirerez apprendre quelques détails sur la Faux…
Elle l'invita à s'asseoir, ce qu'il fit aussitôt. Et elle lui raconta tout ce qu'elle savait sur la Faux et son utilisation.
- Donc, conclut Rogue après l'avoir bien écoutée, le Seigneur des ténèbres ne peut pas s'en servir ?
- Il ne peut pas et ne pourra jamais. Il pourrait demander à Anaïmon de la manier à sa place mais ça m'étonnerait qu'il lui fasse totalement confiance un jour. Le meilleur moyen serait de kidnapper Néréis et de la soumettre à l'Imperium.
- Il pourrait très bien vous enlever…
- J'ai trop de caractère pour être soumise à l'Imperium.
- Vous êtes bien sure de vous, ricana-t-il.
Elle boucla une valise avec violence pour signaler sa soudaine saute d'humeur, Rogue ne put s'empêcher de sourire en la voyant serrer les dents.
- Mais la vraie question que je me posais, reprit-il, c'était surtout comment vous êtes-vous retrouvées immunisées contre un sort impardonnable.
- C'est une histoire assez… étrange…
Elle s'assit un instant pour faire une pause. Les trois quarts de ses affaires étaient déjà soigneusement rangés.
- Avant que Salazar ne s'installe là où les Ksris vivent actuellement, les sorciers avaient l'habitude de procéder à un rituel, à chaque naissance. Il existait un arbre, nommé l'Arbre de Science, certains racontent qu'il s'agissait de l'Arbre de la Connaissance dont il est question dans la bible. Les femmes enceintes venaient accoucher par centaines aux pieds de cet Arbre. Les nouveaux-nés, encore trempés du liquide amniotique, étaient déposés sur ses racines qui dépassaient largement du sol. Au milieu de l'Arbre, il y avait un creux dans lequel le grand prêtre lancer un sort donné. Et c'est là que le miracle opérait : Le nouveau-né s'empreignait du sort via les racines, jusqu'à ce que le sortilège coule dans ses veines, lui permettant à la fois d'être immunisé et de l'utiliser en toutes circonstances.
- Charmant conte de fée, acquiesça Rogue.
- Ne plaisantez pas… Par la suite, Salazar est arrivé, il a fait construire son château, ou plutôt l'a fait apparaître autour de l'Arbre. Ainsi, seuls ses héritiers ont pu en bénéficier et cette tradition s'est perdue pour les peuplades alentours, plus personne ne la connaît aujourd'hui à part les descendants de Salazar. Cependant, au bout de quelques générations, nos ancêtres ont décidé d'arrêter cette étrange pratique, parce que ceux qui recevaient un « sort inné » (c'est comme cela qu'on les appelait) finissait par en perdre le contrôle. Ils ont préféré ne pas prendre de risque. Mon père, pour faire son malin, a voulu tenter le coup.
Elle ricana :
- Il n'a pas été déçu du résultat.
- Et avec un adulte, l'Arbre ne marche pas ?
- Non, même si un enfant tente de se faufiler dans ses racines, il l'étrangle.
Rogue songea longuement à cet Arbre de Science. Il était vrai que mille ans auparavant, le monde recelait davantage de trésors magiques. C'était le temps des quêtes des chevaliers, des épées magiques, du St Graal, les dernières reliques de l'Atlantique tel que l'orichalque circulaient encore…
- Un autre détail me turlupine, dit Rogue avec un profond sérieux. Vous vous êtes corrigée en disant que Salazar avait fait « apparaître » le château ?
- Nous y voilà, soupira Rei, c'est de cela dont je devais vous parler en priorité. Je compte sur vous pour l'expliquer à Albus…
Et ce qu'elle lui conta avait plus d'étrangeté encore…. Il était question d'une Clé des Chimères donnant vie au château de Salazar, une Clé qui dépendait elle-même de la survie de Néréis et de sa jumelle… Une Clé qui donnait accès à une tour d'Eternité…
Rogue se releva pour se dégourdir un peu les jambes : c'était donc cet endroit que Voldemort cherchait à atteindre depuis le début… Toujours la quête de l'immortalité obnubilait cet esprit malin !
- Néréis doit rester auprès de Dumbledore, dit Rogue avec clairvoyance, si Voldemort lui met la main dessus, il pourra mettre ses projets à exécution.
Madurei n'ajouta rien et se mit à classer ses dossiers.
- Une dernière question, Madurei. J'aimerai bien connaître la fameuse source de « jouvence de votre père »…
- Ho… Murmura Rei en ricanant, c'est quelque chose qu'il ne faut pas ébruiter. Sinon mes cousines les néréides seraient très en colère après moi.
Mais le ton de Madurei sonnait faux, Rogue comprit qu'il s'était aventuré sur un terrain qui la faisait souffrir.
- Les néréides craignent la présence des hommes parce qu'elles redoutent plus que tout que… qu'ils s'aperçoivent que boire leurs larmes leurs permettent de vieillir plus lentement.
Il se tut : Frédéric avait épousé une néréide dans l'unique but de se gorger de ses pleurs afin de rallonger mesquinement sa vie ?
L'horloge sonna : il était midi.
- Rogue, vous pourrez dire aux autres que je ne pourrai pas manger, je n'ai pas encore fini…
- Vous aurez largement le temps, lança-t-il, venez…
Jusqu'à présent, il s'était senti détendu car en bavardant, il avait oublié qu'elle était sur le point de quitter Poudalrd définitivement, il n'avait pas vu le temps passer en écoutant sa voix, en fixant ses yeux. Il devint taciturne.
Madurei n'avait pas répondu, pesant le pour et le contre :
- j'ai encore beaucoup d'affaire à ranger…
- Utiliser la magie.
Il avait réponse à tout ! En réalité, elle traînait en longueur parce qu'elle avait surtout envie d'éviter la foule et de retrouver Néréis pour la raisonner, voire la consoler.
- Je ne peux pas, dit-elle, il y a trop de désordre, je risque de tout mélanger…
- Vous n'êtes pas douée alors…
- Je pense, répliqua Madurei en croisant les bras d'un air énervé, que vous avez parfaitement compris qu'il ne s'agissait que d'une excuse de circonstances, alors arrêtez d'insister, Rogue !
Il baissa les paupières, ce qui lui donna un petit air rêveur qui ne lui était guère coutumier.
- Entre amis, murmura-t-il sans détacher son regard d'elle, on peut s'appeler par nos prénoms.
- Si vous voulez… Severus.
Il vit avec un certain plaisir qu'elle avait rougi, elle ajouta :
- Dans ce cas, appelez-moi Rei…
Sans s'en apercevoir, il s'était rapproché d'elle. Et elle allait s'avancer à son tour quand il recula brusquement (Mais naaaaan ! Qu'est-ce que tu nous fais là ? Saute-lui dessus ! L'auteur t'ordonne de lui sauter dessus !) et marcha jusqu'à la porte en silence puis s'immobilisa le temps de l'ouvrir et de lui parler :
- Je ne vous dis pas « adieu » maintenant. J'espère bien que vous passerez me voir une dernière fois avant de partir. A plus tard, Rei.
La porte se ferma. Madurei demeura plantée comme un piquet, incapable de bouger. Il était parti, songeait-elle… Elle ne savait vraiment pas si elle aurait l'envie de le voir une dernière fois.
- Dégonflé… Marmonna-t-elle quand même, lassée de ce petit jeu…
Rogue derrière la porte, avait entendu… Il prit la direction de la grande salle.
Non ! Pas taper ! C'est pour bientôt ! Bientôt !
