Merci beaucoup pour votre soutien ! Bon comme c'est un problème général et que je peux rien faire, je vais placer des guillemets : j'ai découvert qu'ils permettaient de conserver les tirets ! Hihaaaaaaaaaaaaaaaa ! Lol Au début je ne voulais pas parce que j'utilise déjà les guillemets pour les pensées et les souvenirs et ça m'agaçait, donc pour les dialogues il y aura les guillemets et les tirets… lol

Et je pense avoir le temps de revoir donc deux chapitres, ma prof de latin a oublié qu'on avait une interro cet après-midi et elle n'est pas venue, l'extase totale !

Voici donc les réponses à vox rewiews d'encouragement, suivi de la présentation que j'avais initialement prévu à ce chapitre (et donc des réponses à vos autres rewiews…) Quel bazar !

Rewiew

Ryannon : ne t'en fais pas, voilà le chapitre ma bellissima ! Bisousss

Sarah Ambre : Merci beaucoup, ton message m'a rassuré dans un sens, parce que ça veut dire que le problème peut s'arranger un jour (puisque les é en fin de mot sont revenus… Big kisssss

Cycy : Héhéhé ! J'ai trouvé la parade… ça me fait plaisir de voir que tu aurais été capable ma fic de lire sans les tirets, lol, il faut avoir la foi, kissss.

Angie Black : Merci Je vais essayer de me dépêcher…. J'espère que j'oublierai rien au passage, lol.

Keana : Espérons que ça redevienne normal. De toute façon, je relis mes textes pour les corriger, je rajouterai mes guillemets en même temps Bissss


Et voici donc la présentation originale :

Disclaimer : Je me base sur le monde de Rowling

Ça y est ! J'ai terminé d'écrire Néréis ! La Section 5, que j'hésite encore à appeler « le temps désespérance », en écho à la première partie, ou « désespérance en espérance. » pour mettre une note d'espoir, comptera 11 chapitres… (Sans compter l'épilogue)… Maintenant j'en suis dans la phase : lecture et relecture pour faire des rajouts et surtout voir si je ne me contredis pas…

Je vais donc vous donner la fin de la section 4… Qui vous aura décidemment bien inquiétées

Petite interview rapide de Madurei : « - Votre sœur a laissé entendre très clairement qu'elle allait s'autotuer ! Qu'est-ce que cela vous inspire ? »

« -Bah ! Ils pourront enfin changer le titre de cette fanfiction ! Pas trop tôt ! »

Lol, naaaaan ! Elle ne dirait jamais ça….

Rewiew

Ghosthic Satane : Kikooo ! Je t'ai répondu par mail. Mais je le répète ici : effectivement, j'ai fais une bourde au début de la fic : j'ai oublié que Percy Weasley n'était plus à Poudlard… (Mais lol, c'est pas un perso que j'affectionne le plus, lol) Big kissss

Severia Dousbrune : Salut ! Cette histoire de Tour était prévue depuis le début. En fait, ce sont les sections 4 et 5 que j'avais imaginé en premier. Tout le reste est un prélude pour faire connaître les persos. Mais avec le recul, je trouve ce truc un peu fastidieux, lol, j'espère que vous ne vous perdrez pas dans des détails techniques qui sont moins importants à mon sens que les relations entre les persos. Désolé pour le coup de sadisme, il en faut bien un peu, nyarf nyarf ! lool, bisousss

Sadael : Kikou ! C'est vrai que je publie vite, mais là ce soit être internet, mdrrrr. En fait, j'avais été surpris de recevoir une rewiew de toi au chap 21, qui disait avoir tout lu. Sur le coup je me suis dit : l'ordi a buggé et la rewiew n'a pas été postée au bon chap. (Et pourtant dans ta rewiew, tu ne parlais que de la section 3) Mais en fait non, loool. Et bien, ça t'aura fait une bonne surprise. ;-) C'est vrai que les tragédies marquent beaucoup plus… ça me donne toujours la tentation de faire une fin très dramatique. Bon, j'ai fini d'écrire Néréis, mais la suite est en cours d'élaboration « mentale »… lol Kissss !

Keana Chalut ! Je suis contente que ma fic te plaise. Pour Joyce, la réponse dans un instant ! Lol kissss

Angie Black : Kikooo ! Non, Angie, tu ne divagues pas, ça se tient tout à fait ce que tu dis. ;-) Désolééé ! Je ne pouvais pas faire autrement ! Je ne pensais pas que le premier chap aurait autant d'impact… J'avais déjà annoncé dans le chapitre La Brillante Ecarlate, qu'elle devait bientôt partir…. Lol… Mais est-ce que ce sera vraiment le cas ? Gros bisoussss

CyCy-Lupin : Oui, le bateau prend long ! Ce n'est pas pour rien que cette section se nomme aussi la Voie des Larmes… Je n'ai pas pu m'empêcher de mettre Atropos en scène. Les persos méchants sont toujours plus intéressants à manipuler. Peter ne prendra pas plus d'importance par la suite. (Je crois même qu'on ne le revoie pas) Ce n'est pas un personnage que j'affectionne, bien au contraire, il est pourri et faible. Et s'il pousse Joyce à s'enfuir, c'est justement parce qu'il prend conscience de ses faiblesses et qu'il est dégoutté de lui-même. Il est vaincu, fini. Faudra que je pense à dire qu'il est mort d'une façon déplorable avant la fin, nyarf ! Pour le passage comique, je craignais en fait qu'on me reproche la réplique d'Atropos, qui est censée être intelligente alors qu'elle se trahit bêtement en gueulant sur Rogue. Mais je voyais trop bien la mégère aigrie qui braille sur Rogue qui la regarde « les yeux ronds » ;-) kissss Ps : Bonne chance pour ton exposé !

Mamie-Boubou Salut ! Hummm, ça sent l'inquiétude à plein nez ! Ne t'en fais pas ! Il reste plus d'une dizaine de chapitres… ;-) Kissss

Ryannon : Oui, feue est utilisé comme Adjectif, ça prend un e au féminin. Pour la Faux, ne peut l'utiliser que ceux qui partagent le sang de sa première victime. Or C'est Lady Kylia qui a été la première à être tuée par elle : et elle n'a aucun lien de sang avec Voldy. Ben oui, Rogue doit appeler Rei par son petit nom : tout le monde l'appelle déjà par son prénom. Désolée pour ce jeu du chat et de la souris, mais j'avais tout prévu sur le chapitre, et …. Enfin tu verras lol. L'image des diamants noirs est une oxymore (tu sais, comme soleil noir) J'ai utilisé la métaphore des diamants en vertu de leur dureté. T'as reconnu notre ami Sartre hein ? lol Pour moi Queudever c'est surtout une « couille molle » lol. Pauvre Hermy qui n'a pas de Faux magique pour transplaner. Meuh non, ça ne part pas en live ;-) Kisssssss


C/ Vous seriez plus forts tous ensembles…

« -Encore volatilisée ? » S'étonna Chourave. « Bon, je vais aller fouiner du côté des serres… »

Rogue la laissa partir, encore furieux : c'était la troisième fois que Joyce transplanait pour se défaire de lui. Personne ne pouvait lui mettre la main dessus. Même Caïn la cherchait en vain.

Il avait vraiment du mal à comprendre les jeunes gens. Le côté immature de Joyce n'arrangeait pas les choses, elle prenait la mouche trop facilement et Rogue n'était pas assez patient pour supporter ses caprices. Il comprenait bien qu'elle n'avait pas envie de rester à Poudlard après ce qu'il s'était passé, mais ne voyait-elle pas que la situation exigeait des sacrifices ? Il énuméra pour lui-même tout ce dont à quoi il avait du renoncer pour retourner chez les Mangemorts. Il ne pouvait pas se permettre d'avoir des attaches.

«-Vous seriez plus forts tous ensembles » murmura Dumbledore.

Rogue n'avait pas remarqué sa présence, le directeur donna l'impression de lire dans ses pensées :

«- Néréis ne serait pas un poids pour vous. Je crois qu'elle serait même capable de faire des choses surprenantes si elle se sentait plus soutenue… Et je ne pense pas avoir besoin de parler de Madurei. »

Rogue dut admettre qu'elle l'avait bluffé : Rei avait surgi au beau milieu des Mangemorts, combattu Voldemort, pendant un temps assez bref, soit, mais elle s'en était sortie saine et sauve.

«- Je n'ai jamais voulu être injuste envers Néréis, j'estimais juste qu'il était temps qu'elle agisse en adulte. »

« -Mais Severus, ce n'est qu'une enfant. »

« -Une enfant qui a mon âge autant bien ! »

«- Vous savez bien que les néréides vieillissent plus lentement physiquement et mentalement. »

Rogue se gratta les cheveux et répliqua de sa voix la plus onctueusement ironique:

« -Très bien, ce soir, je vais lui faire boire une bonne tisane, puis je vais la border et lui conter une petite historiette pour l'endormir. »

« -Ho, oui ! Je vous imagine trop bien dans le rôle du conteur d'histoire : « La petite Néréis Rouge (Nan, pas l'Ecarlate) ennuyait le grand professeur de potion. Un jour, il dissimula dans ses ingrédients une aiguille pour la plonger dans un profond sommeil pendant 100 minutes, sachant qu'une minute d'égarement en cours équivaut à 10 points retirés… »

« -Hé ! Les répliques cinglantes sont ma propriété exclusive ! (Quoique que vous ayez encore beaucoup de progrès à faire pour parvenir à mon niveau, mon cher Albus…) »

Mais le directeur affichait un demi-sourire optimiste. Rogue songea à Madurei avec force : plus que quelques heures et elle quitterait Poudlard. Néréis n'aurait plus que lui, il le savait pertinemment.

Ses pensées furent interrompus par le concierge qui râlait haut et fort.

« -Laissez, Albus, je m'en charge… »

Dumbledore le salua avant de prendre la direction de son bureau.

« -Professeur ! » S'indigna Rusard avec une voix rauque, « on m'a volé mon couteau ! »

« -Votre couteau ? » S'étonna Rogue à moitié. « Et je suppose que Peeves a fait le coup. »

« -Non, je le poursuivais. »

« -Alors un élève ? Félicitation Rusard. Si on trouve des oreilles coupées, elles vous tiendront lieu de dîner ce soir. »

« -Excusez-moi… » Chuchota une petite voix.

C'était une élève de septième année, de Serdaigle. Rogue la fusilla du regard avant de la laisser parler, histoire de ne pas perdre les bonnes habitudes.

« -J'ai vu cette drôle de fille avec », expliqua-t-elle. « Je lui ai demandé ce qu'elle allait en faire, elle m'a répondu qu'elle voulait vous le rapporter parce que vous l'aviez perdu. »

« -Je n'ai pas encore croisé qui que ce soit qui voudrait me le rendre ! » Gronda le concierge.

« -Cette drôle de fille » demanda Rogue les sourcils froncés « qui était-ce ? »

« Ben » fit la Serdaigle, « cette fille… Celle dont la jumelle a rejoint Vous-Savez-Qui… »

Rogue pâlit subitement : Joyce et un couteau en pleine nature ?

« -Si vous cherchez miss Happer », annonça un fantôme qui s'avérait être Nick-Quasi-Sans-Tête, « elle est allée faire un tour dans les jardins. »

Il ne fallait plus hésiter, Rogue partit en courant le plus vite possible.

« -Ravi de vous avoir été utile », dit le fantôme avant d'ajouter non sans rancœur : « et surtout ne me remerciez pas ! »


Il commençait à pleuvoir. Joyce marchait sans but, l'eau dégoulinait sur son visage :

« -La vérité », murmurait-elle, « dire la vérité, mais comment ? »

Dire la vérité à Rei : c'était bien le seul conseil sensé d'Atropos. Mais comment réagirait sa grande sœur ? Et puis il y avait Anaïmon, personne ne savait encore que c'était elle, Néréis, qui l'avait poussée chez les Mangemorts.

Pour l'instant la gazette du sorcier l'avait laissée de côté et s'attaquer surtout à Rei. Mais bientôt, tous connaîtraient la vérité. L'Ecarlate, soutenue par Voldemort, clamera partout quel monstre d'égoïsme est la triste Néréis !

Joyce désespérait, elle n'aspirait plus qu'à la PAIX, la paix.

« -Père… Vous avez trouvé le seul moyen de s'en sortir. »

Elle se dit alors qu'elle avait bien fait d'apporter ce couteau et remonta une petite pente au-dessus du lac pour accéder à une rivière dont les eaux étaient réputées pour leur violence. Comme elle s'approchait de la cascade, elle se mit en équilibre sur les roches escarpées, au-dessus de l'eau et du vide. Elle sortit lentement le couteau et le considéra avec une indescriptible terreur.

« -Je ne suis qu'une lâche, je ne suis qu'une lâche… »

Elle tournait dos au chemin et regardait l'onde qui s'écaillait en de gros bouillons d'écume. Elle appuya doucement la lame sur les veines de sa main droite. Respirant un bon coup, elle les trancha brusquement. Elle retint un hurlement qui se perdit en petits halètements étouffés.

Les yeux fermés, elle respirait la douleur en sachant que c'était la dernière fois.


Rogue courait toujours, la recherchant dans les moindres recoins, perturbant les flaques d'eau sur son passage. Elles éclaboussaient sa robe de sorcier qui se déployait derrière lui. Il espérait s'être trompé, mon Dieu comme il espérait s'être trompé ! C'était sa faute, il aurait du être plus attentif à cette enfant ! Il avait trop eu tendance à la comparer avec Madurei : Joyce Happer n'était pas aussi forte que sa grande sœur, Joyce ne peut pas vivre sans aide.


C'était long… C'était trop long… Joyce observa le sang qui dégoulinait de la plaie. La mort n'était pas pressée. Non content que c'était long, c'était douloureux. Elle était encore debout au sommet de la cascade : il y avait certainement un moyen plus radical d'en finir. Elle songea à se jeter dans l'eau pour se noyer mais elle se ravisa : ce serait tout aussi long que de laisser l'eau remplir ses poumons.

Le couteau pourrait encore servir…

Elle le saisit avec doigté et le jeta au-dessus du vide avant de pointer son index vers lui :

« -Wingardium… » Cria-t-elle.

Le couteau se stabilisa dans le vide et cessa de tournoyer pour diriger sa lame vers Joyce.

« -Leviosa », acheva-t-elle en désignant son propre front.

Elle ferma les yeux, s'attendant à tout moment au coup fatal. La lame fondit littéralement vers elle comme les serres d'un prédateur affamé.

« -Experlliarmus ! » Hurla une voix.

Le couteau fut dévié de sa route au dernier moment, il tomba à l'eau.

« -Vous êtes folle ! » Cria Rogue avec rage, « ne bougez plus ! »

Joyce venait de se retourner sans réfléchir et elle le fixait avec de grands yeux terrifiés. Tout en se précipitant sur elle, il aperçut les entailles sur son poignet sanguinolent.

Il parvint à sa hauteur, tendit la main vers elle pour la saisir mais prenant peur, elle recula et… Son pied droit d'abord perdit l'équilibre, elle bascula en arrière complètement pétrifiée. Dans un dernier élan désespéré, elle tendit sa main droite qui saignait toujours plus. Ses doigts frôlèrent ceux de Rogue mais un écart vertigineux se dessina bientôt entre eux. Rogue la vit chuter, sa robe de sorcière volant autour d'elle. Joyce s'abattit dans l'eau avec une telle violence qu'elle avait l'impression que tout son corps venait de se briser. Elle ne parvenait plus à bouger. Elle ne le voulait pas d'ailleurs. Elle avait trop honte et trop peur pour remonter à la surface. Elle se dit alors qu'il devait vraiment exister des manières moins douloureuses pour mourir.


Morte, était-elle morte ? Elle flottait dans un espace bleu, mais ce n'était plus de l'eau qui l'entourait. Elle aperçut une silhouette familière :

« - Je ne m'attendais pas à te voir si tôt », railla Atropos, la mine resplendissante. « Je pensais que tu allais rater ton suicide une ou deux fois et que tu finirais par sauter du haut de Ste Mangouste ! »

« -Pourquoi c'est toi qui dois m'accueillir ? »

« -Personne d'autre ne peut le faire… La mort n'est pas faite de joyeuses retrouvailles. Les morts passent l'éternité, seuls, séparés de ceux qu'ils aiment. »

« -Et c'est maintenant que tu me le dis ! »S'exclama Joyce avec désespoir.

« -Voyons mon enfant, tu sais très bien que je ne veux que ton bonheur. »

Atropos balaya ses cheveux blancs en riant :

« -Ecoute ! Ecoute ta sœur et mère pleurer ! Tu viens de gâcher ta vie ! Tu viens de gâcher leur mort par la même occasion. »

« -Je n'entends pas de sanglots, seulement des rires. »

« -On entend toujours que ce que l'on veut bien entendre. »

« -C'est mon père qui rigole ? »

« -Ça se pourrait bien. »

« -Je me suis tuée et ça le fait rire ? »

« -Tu ne crois quand même pas qu'il va te plaindre. »

« -OÙ EST-IL ! »

Elle aperçut une porte qu'elle n'avait pas vu en arrivant, elle plana jusqu'à elle et saisit rudement la poignée :

« -Tu vas t'ouvrir ! Saleté ! »

« -Si tu passes cette porte », intervint Atropos, « tu ne pourras plus revenir : réfléchis bien, ton corps n'est pas encore mort. »

« -Je m'en fous ! Je veux savoir pourquoi il rigole ! »

« -Mais tu le sais déjà : il te hait. Ou il t'aime comme moi je l'ai aimé si tu préfères. »

Elle éclata d'un grand rire glacial avant de disparaître.

« -Néréis ? »

Joyce se retourna vers la provenance de la voix : une femme d'une beauté surnaturelle lui fit fasse, de longs cheveux couleurs du ciel de minuit dansaient sous un vent imaginaire.

« -Mère ? Je croyais que la mort ne permettait pas de se retrouver. »

« -Ecoute… »

Mais Joyce fit une grimace dédaigneuse :

« -Tu ne t'es jamais occupée de nous : toujours fatiguée, épuisée, et triste et mélancolique ! Tu n'as pas le droit de me parler maintenant ! Laisse-moi mourir en paix. »

« -J'ai été une mère fantôme il est vrai. »

« -Il y a un jeu de mots ? »

« -Néréis, tu es en train de rêver. Tu n'es pas en train de mourir. »

Joyce regarda autour d'elle avec effarement.

« -Non », lui dit sa mère, « ton corps est toujours dans l'eau. »

« -Alors depuis le temps j'ai du me noyer ! »

« -Non, ça ne fait que quelques secondes que tu es tombée… »

Joyce parut choquée, la néréide continua :

« -Ne savais-tu pas que la pensée a une vitesse supérieure à celle de la lumière, quand on s'en donne la peine ? »

Et devant le silence de sa fille, elle ajouta :

« -Comment as-tu pu penser que Severus Rogue te laisserait mourir sans réagir ? »


Elle avait vraiment rêvé. Ses yeux étaient toujours clos mais elle devina à nouveau le contact de l'eau sur sa chair languissante. Elle sentit deux mains, puis deux bras, la saisir fortement. Elle ne savait plus ce qui se passait, mais il lui semblait qu'elle était calée contre un mur de chair.

« C'est un ange qui me monte vers le ciel… » Pensa-t-elle, oubliant qu'elle ne se destinait elle-même qu'à l'enfer.

L'air libre frappa soudainement ses joues. On la transporta hors de l'eau, la traîna sur le rivage. Elle avait senti le tracé de son corps dans la boue et dut bien admettre qu'elle n'était pas au paradis. Elle rouvrit les yeux : Rogue était devant elle, les bras croisés, la toisant de haut, entièrement mouillé. Effectivement, au lieu de brandir sa baguette pour utiliser un sort de lévitation, il avait glissé, ce qui ne le rendait pas de meilleure humeur :

« -Je peux savoir ce qui vous a pris ? Je savais combien vous pouviez être bête et puérile, mais là, vous dépassez tout ce que j'ai pu imaginer ! »

Joyce, le teint pâle, se releva maladivement.

« -A quoi aura servi que vous surviviez à Voldemort si vous vous tuez le lendemain même ! »

« - FERMEZ LA ! Foutez-moi la paix ! Chaque fois que vous me parlez, c'est pour me rabaisser comme une malpropre », hurla-t-elle rageusement, « Mais vous devriez être content, je vais enfin libérer le monde de l'ORDURE méprisable que je SUIS ! »

Rogue lui administra une gifle avec une telle force qu'elle tomba à la renverse.

« -Voilà qui est mieux, dit-il non sans ironie, il vous reste assez d'amour propre pour vous insurger mais pas assez de jugeote pour tenir des propos cohérents ! »

Joyce se releva lentement en lui tournant le dos, elle commença à avancer.

« -Où allez-vous ? » Demanda Rogue.

Elle ne répondit pas et sembla au contraire presser le pas. Rogue l'agrippa au poignet :

« -Vous me faîtes MAL ! » Geignit-elle.

Il la tira alors brutalement vers lui :

« -ça suffit, je vous ramène au château ! »

« -Vous… Vous allez leur raconter ? »

« -Nous verrons ça… »

« -Je ne veux pas que les autres sachent, je ne veux pas qu'ils me regardent comme si j'étais une pauvre fille… »

« -Parce que vous ne faîtes rien pour, évidemment. » Rétorqua-t-il cyniquement.

« -Je ne suis pas digne de pitié… Pourquoi vous ne m'avez pas laissé au fond de l'eau ? »

« -Votre plaie s'ouvre davantage, il faut la soigner immédiatement. »

« -Je ne le mérite pas ! »

« -Vous avez une joue jalouse de l'autre ? »

Joyce s'arracha à l'emprise de Rogue et porta les mains à son visage comme pour se protéger.

Rogue parut excédé :

« -Je ne vais pas vous frapper ! Arrêtez ce cirque ! »

Elle serra les poings et le dévisageai avec furie :

« -MAIS VOUS NE COMPRENEZ RIEN ! »

Une sorte de sauvagerie s'immisça dans ses yeux : il fallait que Rogue l'approuve, il fallait qu'il la déteste ! Peut-être que comme ça, il la féliciterait et lui tendrait un autre couteau pour qu'elle achève le travail.

« -Vous croyez sincèrement que ma sœur a rejoint Voldemort toute seule ? JE l'ai poussée, MOI ! »

Une ardeur démente l'encouragea :

« -J'ai été odieuse avec elle ! Je lui ai tenu des propos inhumains ! Je lui ai dit que je voulais en fait qu'elle nous trahisse ! Pour le seul plaisir de la montrer du doigt et d'entendre tout le monde me donner raison ! »

Elle marqua une pause : sa voix était partie dans les aigus et revêtait tous les traits de l'hystérie. Mais une bouffée de sanglots l'étrangla bientôt :

« -J'ai agis exactement comme Voldemort attendait que j'agisse », admit-elle les yeux pleins de larmes, « je ne sais pas comment il a su que je haïssais ma jumelle mais il a très bien su l'exploiter à son avantage… Je l'ai toujours sous-estimé, je croyais que moi au moins il ne me manipulerait jamais ! La bonne blague ! »

Le silence de Rogue était angoissant. Elle n'eut pas le temps de réagir et reçut à nouveau une gifle magistrale sur l'autre joue. (Ne soyez pas choqués, c'est juste pour lui remettre l'autre hémisphère du cerveau en place) Cette fois-ci, elle tomba en arrière mais son professeur la saisit fortement par les épaules pour la secouer comme un prunier :

« -Et le suicide était la solution, n'est-ce pas ? Petite idiote ! Vous évitiez ainsi les reproches et les remords ? Mais quand allez-vous enfin vous décider à ASSUMER vos actes ! »

Il l'agita de plus en plus fort, Joyce sentait le sang lui montait à la tête.

« -Avez-vous songé à ce que votre jumelle allait devenir ! L'Ecarlate sans votre témoignage est définitivement condamnée ! La mort de Deedo n'était qu'un accident, vous l'avez dit, on peut encore la ramener ! »

« Comme je suis revenu, moi » songea Rogue avec ardeur, « il ne faut jamais désespérer ! »

« -Mais je ne sais plus quoi faire ! » Hurla Joyce en éclatant en sanglots, « je hais cette fille en même temps ! »

« -Pourquoi ! Pourquoi la haïssez-vous ? Il faut commencer par le commencement, je ne peux pas vous aider si vous vous taisez ! »

« -Qu'est-ce… Que voulez-vous savoir ? »

« -TOUT ! »

Ses yeux noirs pénétraient au plus profond de sa conscience… Tout ? Il voulait savoir tout ? Elle se mit à hurler et se débattit. Rogue, qui commençait à en avoir l'habitude et qui songeait sérieusement à la mettre sur Magico-Prosac, la retint du mieux qu'il pouvait : elle le griffa. Par réflexe, il la poussa en arrière. Elle chuta et s'assomma contre une pierre…


Caïn regarda Rogue se charger de Joyce sur les épaules… Il était arrivé peu avant lui mais n'avait pas eu besoin d'intervenir. Ses pensées valdinguèrent cependant, malgré son habituel stoïcisme... Comment avait-elle pu faire une chose pareille ? Sans même essayé de lui en parler… Sans…

Il retourna à l'intérieur, s'appuyant sur les murs qu'il croisait. Il avait encore du mal à le croire. Il était prêt à tout supporter, mais un acte aussi stupide, non. Mais pourquoi !

« -Pourquoi choisir la solution de Sir Frédéric, Néréis, » murmura-t-il…

« -La « solution de Sir Frédéric » ? » Répéta une voix glaciale.

Caïn fit volte-face, Madurei était derrière lui, croisant les bras. Ses yeux verts le transpercèrent et il ne lui fallu pas beaucoup de temps pour comprendre ce qu'il s'était passé : Néréis « imitant » Frédéric et Caïn troublé (ce qui était un exploit) ne pouvaient signifier qu'une seule chose…

« -Où est-elle ! » Demanda Rei d'une voix que la rage et la peur faisaient trembler.

« -Elle est en vie, rassurez-vous, elle… »

En vie ? La crainte disparut et Madurei put se dédier toute entière à sa colère, elle tourna le dos avec brusquerie pour se rendre au seul endroit où Joyce pourrait se trouver…

« -Lady Madurei ! Je ne peux pas vous retenir, mais attendez un peu… Juste un peu… »

Cependant elle ne semblait pas l'écouter…

« -Dans l'état où vous êtes », ajouta le jeune Ksri, « vous pourriez tenir des propos que vous regretteriez… »

Et la jeune femme se retourna vers Caïn, marquant une hésitation manifeste.


Et les ténèbres se dissipèrent vite… Rogue n'avait pas encore eu le temps de la ramener dans l'enceinte du château. Joyce se réveilla sur son dos alors qu'il marchait hâtivement :

« -Mais qu'est-ce que… » S'écria-t-elle.

Rogue la fit tomber immédiatement et la saisit par l'épaule pour la presser d'avancer :

« -Déjà réveillée ? » Maugréa-t-il, « allez, avancez ! »

Joyce avait repris ses esprits mais elle semblait toujours aussi fiévreuse. Elle laissa Rogue l'entraînait, complètement anéantie. Ils rentrèrent par une petite porte située à l'arrière de l'école. Elle pensa tout d'abord qu'il allait l'amener à l'infirmerie. Son estomac se contracta : elle ne voulait pas que les autres, tous les autres la voient dans cet état !

Joyce se sentait confuse et surtout très stupide. Mais elle n'avait pas agi sur un coup de tête. Cette situation n'était que le résultat logique d'une longue agonie intérieure. Il ne lui restait plus rien, son âme partait en lambeaux : « je recommencerais » pensait-elle « je recommencerais. »

Avait-elle prononcé cela à voix haute ? Toujours est-il que Rogue se retourna brusquement vers elle : ses yeux reflétaient une sorte de sévérité qu'il leur était étrangère : ce n'était pas la raideur ironique voire injuste qui caractérisait tant ses prunelles noires : c'était le regard implacable de celui qui contemple la fatalité sans faillir.

Rogue reprit sa marche inexorable, Joyce réalisa alors qu'il la conduisait en fait vers les sous-sols. Elle s'épouvanta, il l'entraînait dans son bureau…

Elle savait que Rogue ne la lâcherait plus : elle en avait trop dit pour pouvoir se taire désormais… Elle devra avouer… Et il la blâmera pour son silence et sa fuite !

Elle en crevait ! Elle en crevait littéralement ! Si bien qu'elle ne pénétra dans le bureau de Rogue qu'en titubant.

Celui-ci agita sa baguette et la cheminée s'illumina soudainement.

« -Asseyez-vous près du feu », lança-t-il froidement.

Joyce tomba à genoux, tremblante de peur. Rogue disparut dans le fond de la pièce pendant quelques longues minutes puis il revint les bras chargés d'une épaisse couverture. Il la jeta sans plus de simagrées sur la tête humide de la jeune fille qui s'empressa de se couvrir avec.

« -M… Merci », balbutia-t-elle, remarquant par ailleurs qu'il s'était changé.

Rogue ne répondit pas. Il s'accroupit à ses côtés silencieusement. Joyce sursauta.

« -Votre main. » Siffla-t-il.

Joyce tendit son bras où se dessinait encore une large coupure. Rogue sortit de sa poche des bandages et une potion verdâtre. Il appliqua de son contenu sur un morceau de coton et le pressa fortement sur la plaie ouverte. Joyce frissonna sous la douleur. Rogue se saisit ensuite du bandage et l'enroula doucement autour du poignet mutilé. Joyce souffla de soulagement.

« -Vous n'avez plus mal ? » demanda-t-il.

« -N… Non, merci. »

Rogue tira alors brutalement sur les bandes avant de les nouer avec plus de violence encore. Joyce avait serré les dents en réprimant un hurlement plaintif. « Vieux salaud ! » Songea-t-elle, « la prochaine fois, je dirais que j'ai mal ! »

Comment ça la prochaine fois ? Devenait-elle folle ? JAMAIS elle ne devait se remettre dans une telle situation.

Rogue se releva et s'assit dans son fauteuil. Il la fixait à présent d'un regard teigneux. « c'est horrible » s'inquiétait-elle, « on dirait qu'il va me bouffer ! »

C'est vrai qu'il était terriblement en colère : elle venait de lui faire la peur de sa vie ! Mais il songea aux paroles d'Albus et tenta de se radoucir :

« -Néréis, je crois que vous avez quelques menues explications à me fournir. »

« -L… Lesquelles ? » murmura-t-elle.

« -Commençons par celles qui vous ont conduit à cette… alternative. »

Joyce ressentit une vive gratitude à son égard pour ne pas avoir utilisé le mot trop infamant de « suicide ».

« -Vous n'avez rien à craindre… Mais je serais obligé d'avertir le directeur, et Madurei, si vous vous obstinez à garder le silence… »

Essayait-il en fait de l'aider ? Il s'y prenait très mal. Ce n'est pas par des menaces qu'on convainc une ex-suicidée de se confier !

« -Je vous l'ai déjà dit, c'est par apport à ma jumelle. »

« -Ce n'est pas tout », répondit-il sévèrement. « Je sais que vous me cachez quelque chose. Reprenez donc du début. »

Joyce se souvint de ce qu'avait dit Dumbledore : « le professeur Rogue est peut-être sévère avec vous, mais c'est uniquement parce qu'il s'inquiète pour vous… »

Il se leva et s'approcha d'elle. Il la jaugea quelques secondes avant de lui tendre la main. Joyce la saisit non sans crainte. Il l'aida à se relever et la mena vers un fauteuil.

« -Des gâteaux ? » proposa-t-il en faisant apparaître quelques biscuits avec sa baguette.

« Il essaye la manière douce ? » se demanda Joyce avec découragement, « il est vraiment pas doué… » Elle se servit précipitamment et remplit sa bouche pour ne pas avoir à parler. Rogue prit une chaise et s'installa face à elle :

« -Néréis », murmura-t-il… « Je peux tout entendre… Si le Seigneur des Ténèbres a pu se jouer de vous, c'est que vous lui avez fourni ses armes sans le vouloir : la culpabilité, la haine… Vous devez vous débarrasser de tout ça… »

« - Mais par quoi commencer ? » souffla-t-elle en mâchant mollement.

« -Je dirai au hasard… Salana ? »

Il devinait tout ! Elle le regarda, hébétée :

« -Comment connaissez-vous Salana ? »

« - Elle m'a parlé… »

Comme prise d'une soudaine convulsion, la jeune fille s'étrangla avec son biscuit ainsi, cette Présence qui errait dans Poudlard et qu'elle avait finalement détectée comme n'étant pas mauvaise était sa grande sœur Salana ! Elle râla et parvint à avaler le morceau coincé dans sa gorge :

« - Comment ? » fit-elle très lentement, « comment ? »

« -… En rêve… Elle a un message pour vous et l'Ecarlate : elle vous a tout pardonné. »

Joyce pinça les lèvres, suffoqua un peu, et puis se répandit en torrents de larmes. Elle avait posé sa tête contre ses genoux et émit de longs gémissements entremêlés de sanglots.

« -Néréis… », murmura Rogue.

Rogue s'était levé et avait posé un genou à terre devant elle pour être à sa hauteur. Ses mains épousèrent ses épaules et les secouèrent doucement. Elle bondit alors dans ses bras, comme elle aurait bondi dans les bras de son père. Si elle avait eu un vrai père… Elle pleurait contre lui, agitée par tout un tas d'émotions contradictoires : le soulagement et la culpabilité, l'étonnement et la lassitude… Il la serra à son tour :

« -Allons, allons… » soupira-t-il.

Plus que jamais les paroles de Salana résonnèrent dans son esprit : « soyez un père pour l'autre… »

« -Comment peut-elle nous pardonner ? » Sanglotait Joyce avec une voix rauque. « Moi, je l'aurais jamais fait… Rei, d'ailleurs, ne le fera jamais… »

Elle s'agrippa fortement à lui, Rogue lui murmura tout doucement pour ne pas la brusquer :

« -Raconte-moi ce qu'il s'est passé… Qu'est-ce que Salana t'a pardonné ? »

« -Je l'ai tuée ! »

Il s'y attendait. Il la recala dans le fauteuil et posa les mains sur l'accoudoir, en restant à son niveau.

« -Rei le sait-elle ? » demanda-il doucement.

« -… Elle s'en doute… Je… je crois qu'elle a hésité pendant un moment entre… me protéger et me tuer… Finalement, parce qu'elle craignait que je sois en fait innocente, elle a embrassé ma défense. »

Elle s'essuya les yeux d'un revers de manche.

« -Rei a vraiment changé… La mort de Salana l'avait détruite… J'avais tellement peur d'elle à ce moment-là… Mais elle a changé. A poudlard, elle a retrouvé la paix. Elle est redevenue ma grande sœur. Mais si je lui dis ce que j'ai fait, elle va me haïr à nouveau et je veux pas ! »

« -Tu ne peux pas garder le silence », dit Rogue d'un ton ferme. « Rei ne fera pas le deuil de sa jumelle tant que tu ne lui auras pas expliqué. »

« -Elle me tuera ! »

« -… Tu n'es plus seule… Et il est temps de cesser de jouer au chat et à la souris avec Madurei… »

Salana… Tout avait commencé avec elle…

« -Avant ma jumelle était déjà bizarre, mais ce n'était pas encore une… »

Elle respira un bon coup et lâcha :

« -…assassin… »

Crispée, elle reprit lentement :

« - Un jour, elle est venue me trouver… Elle avait vu un serpent et avait eu peur… Elle m'a demandée de l'écraser… J'ai alors pris la plus grosse pierre du jardin et je l'ai fais… I-Il est redevenu Salana sous nos yeux, c'était une Animaga… Je me souviens qu'elle avait dit qu'elle voulait nous faire une surprise… »

Des larmes coulèrent bien malgré elle, elle gardait les yeux rivés sur son gâteau qui s'imprégnait des gouttes salées.

« -Notre père dénigrait sans cesse Salana et la traitait de bonne à rien. Je crois qu'elle a du vouloir lui montrer qu'elle était capable de manipuler des techniques compliquées… »

Elle prit une profonde inspiration :

« -C'est là que l'Ecarlate a changé… Je crois que son esprit n'acceptait cette absurdité : Nous avions tué notre sœur, transformée en serpent, par accident, alors que nous étions toutes deux fourchelangues ! Personne ne nous croirait… On n'arrivait pas à le croire nous-mêmes… Alors ma jumelle a eu l'étrange réflexe de dire qu'elle le savait, et qu'elle avait voulu ce meurtre. Moi, pour me soulager, j'ai accepté cette hypothèse et j'ai tout reporté sur elle. Nous avions chacune un rôle à tenir : elle, l'assassin, moi la martyr… C'est ce que notre père nous a expliqué par la suite. Mais j'ai pris ce rôle très au sérieux… »

Elle ferma les yeux et se souvint : Sir Frédéric le disait : « A tuer quelqu'un, vous n'auriez pas pu exploser le crâne de Madurei ? Enfin bon, vous m'avez quand même donné l'occasion de la bannir, mais il va falloir vous racheter maintenant… Joyce, retourne dans ta chambre… Néréis, j'ai une grande surprise pour toi…»

Mais quelle horreur… Joyce reprit d'une petite voix :

« -J'ai même fini par penser que c'était la vérité… Jusqu'à toute à l'heure encore je le croyais. En fait, je ne sais même plus distinguer le vrai du faux… Je ne saurai plus dire si l'Ecarlate a prémédité la mort de Salana ou pas… »

« -Je ne pense pas qu'elle le savait », intervint Rogue. « Je crois que c'était réellement un accident. »

Réaction surprise de Joyce.

« -Oui », appuya-t-il, « je l'ai bien observée… Elle n'avait ni le regard, ni le maintien, du coupable, mais plutôt de la victime qui se sent sale… »

« C'est un sentiment que je connais bien… » pensa-t-il pour lui-même.

Joyce baissa le front :

« -Mais ça ne s'est pas arrêté là. »

Maintenant qu'elle avait commencé à se confier, c'était plus facile, les mots venaient tous seuls…

« -Nous… Nous n'avons pas eu le courage de dire ce que nous avions fait… Nous avons caché le cadavre et laissé (un sanglot l'interrompit)… et laissé Rei chercher pendant des jours entiers… Elle a fini par le trouver, à moitié décomposé… Elle était devenue folle de rage. Elle savait que nous y étions pour quelque chose. Elle a alors reporté sa haine sur l'effigie de la marque des ténèbres que gardaient notre père… Quand elle l'a brisée, Père a pris ça pour une trahison… Il a… condamné Rei à mort. »

Elle reprit son souffle :

« -C'est de justesse qu'elle en a réchappé. Elle a réussi à fuir dans un piteux état. Au même moment, nous avons appris la mort de Voldemort… Mais je savais qu'il vivait encore… Aussi, mon père a voulu précipiter la Cérémonie de l'Eveil… C'est… »

« -Je sais », coupa Rogue, « Rei m'a parlé de cela, continue… »

« Néréis » Avait dit Sir Frédéric, « J'ai une surprise pour toi ! »

« -La victime aurait du être moi… » Murmura Joyce. « L'Ecarlate a alors pris les devants : elle devait faire en sorte que la faux ne soit jamais utilisable pour Voldemort. Elle savait très bien que Jédusor nous tuerait tous une fois qu'il aurait eu ce qu'il voulait. Mais le seul moyen de faire échapper la Faux à son influence était de tuer quelqu'un d'autre avec, quelqu'un qui ne partagerait pas des chromosomes avec lui… Qui choisir alors ? Dans notre château, il n'y avait personne de vivants à part moi, ma jumelle et mon père. Nos servantes n'étaient que des sortes d'esprit « matérialisé », ils ne possèdent ni sang, ni chair… Quant aux soldats, ils étaient tous à la poursuite de Madurei. Alors… Alors, elle a tué notre mère… »

Rogue comprit aisément : cela rejoignait bien ce que Madurei lui avait expliqué le matin même sur la Faux et sur la Clé des chimères. Joyce joignit ses mains sous le coup de l'horreur :

« -J'ai l'impression que mère était d'accord, je la soupçonne même d'avoir soufflé l'idée à ma jumelle… L'Ecarlate a bien agi en somme, elle a permis de faire en sorte que Jédusor ne puisse jamais utiliser la Faux… Mais moi j'ai commencé à la haïr : c'est moi qu'on a accusé de la mort de maman… Et ma jumelle n'a rien fait pour me sauver… Elle a laissé père m'enfermer dans cette maudite Tour d'Ivoire pour que j'y crève de faim et même si elle me nourrissait plus ou moins en cachette, je n'arrivais pas à m'y faire… Mon père en plus faisait tout pour que nous nous haïssions. Ils battaient Anaïmon lorsqu'il la surprenait en train de me fournir des vivres et moi, il me narguait sans cesse avec la liberté dont bénéficiait ma jumelle… Etrangement, ça a poussé ma sœur à m'idolâtrer davantage, mais moi j'ai sombré toute entière dans la haine… Nos rapports se sont rapidement dégradés : elle devenait de plus en plus folle et me torturait moralement de crainte que je l'abandonne un jour et moi je la haïssais encore et toujours, j'allais même jusqu'à méditer sa… mort. »

Joyce soupira :

« -Je ne lui ai laissé aucune chance de se racheter : à peine avait-elle mis les pieds à Poudlard que j'avais décidé de la faire expulser par tous les moyens. »

Il lui sembla qu'on venait de lui ôter un poids gigantesque qui pesait sur ses épaules depuis trop longtemps.

Rogue la releva en lui enlevant une petite branche d'Acacia coincée dans ses cheveux. Joyce lui trouva un regard qu'elle ne lui connaissait pas.

« -Maintenant », murmura-t-il avec douceur, « il faut que tu ailles l'expliquer à ta sœur. »

« -Ho non ! » S'exclama Joyce « vous, dîtes-lui plutôt. »

« -Je veux bien lui parler d'Anaïmon, mais c'est à toi de lui parler de Salana. »

Joyce ne s'était pas encore aperçue qu'il était passé au tutoiement et se troubla un peu. Elle acquiesça lentement.


Je suis en train de corriger le chapitre suivant, je vous le livre de suite si je peux... Arf ! Arf ! Madurei, viens par ici, c'est ta p'tite soeur quia une surprise pour toi lol