Disclaimer : je me base sur le monde de Rowling.
Dernière sous partie de la section 4 ! J'espère que la précédente est en ligne : attention, fanfiction est plus rapide à ajouter un chap qu'à changer le contenu d'un autre. Pour ceux qui ne seraient pas au courant, j'avais placé ceci à la place du chap 42 :
« J'ai un problème ! Quand je upload mon texte, les tirets introduisant les dialogues s'enlèvent automatiquement et si je les rajoute, le site ne les conserve pas quand même ! Je suis la seule à avoir ce problème ? Cela fait près d'une semaine que ça dure et je m'inquiète… Faut-il que je fasse quelques choses de spécial pour que mon texte soit bien conservé ? (pourtant, je n'ai pas changé ma façon de faire, je ne comprends pas…) Snifffff Si ça continue, je vais mettre des guillemets à la place des tirets en espérant que eux ne partiront pas… (Mais va falloir que je revoie tous mes textes lignes par ligne, arf…) Je pense que je vais encore patienter jusqu'à vendredi. Après ça, je prends les devants et changerait tout alors… (arf, plus de 70 pages à refaire… Let's go ! lol) Si vous avez la solution à ce problème, écrivez-moi…. Je suis désolée pour le retard que prend la parution de ma fic du coup, mais je ne vous oublie pas…. »
Et j'ai découvert que les guillemets les préservaient lol.
J'espère que la sous-partie "C/ Vous seriez plus forts tous ensembles" sera mise en ligne avant de chap, lol, au quel cas ça gâcherait un peu le suspens...
D/ N'en a-t-il pas assez de jouer avec ceux que j'aime ?
Rogue sortit de son bureau en entraînant doucement Joyce par le bras : il n'eut pas besoin d'aller très loin. Rei les attendait, visiblement depuis un bon moment, les bras croisés et le regard froid.
« -Alors ? » Dit-elle d'un ton menaçant.
Rogue lisait sur son visage la plus grande colère et comprit qu'elle devait être au courant : les yeux de Madurei allaient et venaient sur le poignet pansé.
« -Grande soe… »
« -Je ne sais plus quoi faire avec toi, Néréis ! » Lança-t-elle glacialement, « c'est vraiment la goutte d'eau qui fait déborder le vase ! »
« -Attends je… »
« -Je ne veux rien entendre de plus ! Ne pense pas pouvoir te justifier ! »
Rogue s'avança en tirant Joyce, qui tentait au contraire de reculer, pour faire face à Madurei.
« -Je l'ai déjà bien sermonnée, Rei », annonça-t-il en retenant Joyce qui tremblait, « je comprends que vous ayez eu peur mais Néréis est là, bien vivante. Vous devez voir au-delà maintenant. Sinon, Salana ne trouvera jamais la paix. »
La figure de Rei perdit tout éclat en se décomposant.
« -Qu'est-ce que… » Bredouilla-t-elle, « mais que racontez-vous ! »
« -Salana lui a envoyé des rêves ! » Dit Joyce avec ardeur.
« -C'est impossible ! » S'exclama Rei avec impatience, « c'est impossible ! »
« -Vous me traitez de menteur ? » S'enquit Rogue le visage insondable.
« -Non, soupira Rei, vous vous trompez, c'est tout ! »
Rei n'était pas disposée à le croire, elle le fixait bizarrement. Rogue regretta un instant de lui avoir révélé cela mais il dut poursuivre puisqu'il avait commencé.
« -Vous vous souvenez quand vous avez cru que Néréis m'avait révélé des éléments de votre passé, parce que je savais que vous aviez brisé la marque des ténèbres, non pas par la joie de savoir Voldemort vaincu, mais à cause du chagrin que vous inspirait la mort de votre jumelle ? Hé bien, c'était Salana qui me l'avait montré, mais je ne l'avais pas encore compris à ce moment-là. »
Rei se statufia sur place, il continua :
« -Et si j'ai su qu'Anaïmon allait rejoindre les Mangemorts, c'est parce que Salana m'avait encore envoyé une vision. Je sais aussi que Néréis a honte de son véritable aspect et que c'est pour cela qu'elle portait toujours un voile étant enfant… »
« Et un masque aux pierres rouges quand je fus plus âgée » Songea Joyce avec appréhension.
Rei parut véritablement ébranlée : tout ce qu'il disait, il aurait pu le savoir autrement mais il ne pouvait pas lui mentir ! Pourquoi s'amuserait-il à offenser le repos des morts ?
« -C'est magnifique… » dit lentement Rei avec froideur. « Le fantôme ou l'esprit de ma jumelle ne daigne même pas me parler directement. Une de mes petites sœurs rejoint les Mangemorts et l'autre tente de se suicider. Hum… C'est parfait. Je n'ai plus qu'à prendre ma valise. »
Elle jeta un coup d'œil sur Joyce qui baissait la tête, rouge de honte.
« -Adieu, Néréis. »
Elle releva la tête vers Rogue qui affichait un air calculateur.
« -Adieu, Severus. »
Et elle tourna les talons pour s'en aller d'un pas abrupt. En réalité, elle cherchait à fuir le plus vite possible pour faire le tri dans sa tête, elle avait confiance en Rogue mais elle n'arrivait pas à le croire pleinement. Et Joyce lâcha une phrase qui explosa comme une bombe dans sa tête :
« -C'est moi qui ai tué Salana »
Pour la seconde fois, Rei s'immobilisa. Elle leur tournait toujours le dos, ses bras pendaient avec raideur. Rogue posa ses mains sur les épaules de Joyce en les serrant lentement pour l'encourager.
« -Comment ? Demanda Rei sans bouger. »
Et Joyce raconta tout, en posant chacun de ses mots. Comme elle venait de tout dire à son cher professeur, les phrases lui venaient plus naturellement, plus aisément. Rogue, quant à lui, exerçait une petite pression sur l'épaule quand elle voulait aller trop vite. Il fallait que le débit des paroles soit régulier et posé : on n'efface pas 15 ans de deuil en balançant deux, trois explications à la va-vite. Enfin, le dernier mot de la confession fut lâché.
Mais Rei ne se retournait toujours pas. Elle fit même mine de vouloir s'en aller.
« -Rei ! Je t'en prie ! Regarde-moi ! » Cria Joyce.
Prise de tremblements paniques, Joyce tituba en direction de cette femme qui lui tournait le dos. Rei semblait étonnamment rigide, comme si son corps s'était glacé. Tandis que la jeune fille vacillait toujours, Rogue la rattrapa pour la soutenir :
« -Regardez votre sœur ! » Dit-il en ramenant cette dernière vers lui. « Pour la dernière fois, au moins, Madurei, retournez-vous. »
« -Rei ! » Cria Joyce en crispant ses mains comme pour recevoir l'aumône.
Et le visage de Madurei pivota légèrement, tout en lenteur. Rogue comprit pourquoi elle n'avait pas osé se retourner : ses joues ruisselaient de pleurs.
Pour Joyce, ce fut l'effet d'un éclair : une courte image, mais quelle image… La bouche entrouverte comme celle de l'enfant qui observe, terrorisé, son tyrannique bourreau ; Les yeux dont les combes remontaient légèrement qui suggéraient l'indignation, leur éclat criant de détresse et de mortelle souffrance. C'est ainsi que lui apparut sa grande sœur.
Mais celle-ci se retourna vivement pour dissimuler sa figure et s'en alla en marchant hâtivement.
« -Je m'occupe d'elle », souffla Rogue à l'intention de l'adolescente.
Joyce acquiesça, éberluée, elle n'avait jamais vu Rei pleurer auparavant… Rei avait-elle déjà pleuré au moins ? Le doigt de son professeur vint se planter au milieu de son front :
« -Mais attention ! » Gronda-t-il sévèrement, plus de bêtise !
« -Heu… Oui, professeur Rogue », répondit-elle un peu pataude.
Rogue s'arrêta au milieu du couloir. Il avait fait un détour afin de lui barrer la route lorsqu'elle essayerait de récupérer ses bagages. Et elle arriva en effet. D'un revers de manche, Rei avait tenté d'effacer ses larmes mais le cuir de son vêtement au lieu de les boire les avait étalées sur ses joues qui brillaient du reflet salé.
Feignant de ne pas le voir, elle tenta de le dépasser brusquement en accélérant le pas. Mais Rogue tendit son bras et le referma, enserrant son cou dans le creux que dessinait son coude. Ils étaient côte à côte, et regardaient droit devant eux, leurs yeux se refusant à errer sur le côté au risque de se croiser.
« -Vous pleurez toujours, Rei ? » Demanda-t-il doucement.
Il fit un pas et se plaça derrière elle. Son deuxième bras vint se caler sous le premier, juste au dessus de sa poitrine. Rei les agrippa et les serra férocement comme pour en briser les os. Mais Rogue ne broncha pas. Enfin les mains de la jeune femme cédèrent et recherchèrent sa main droite, effleurant lentement les doigts qui étreignaient son épaule. Rogue ouvrit ses bras pour la faire tourner tout contre lui. Ils se retrouvèrent donc face à face mais Rei baissa la tête par réflexe. Il saisit son visage dans ses deux mains et le releva. Un air indécis s'y afficha, elle ne savait que dire, désorientée encore par les paroles de sa petite sœur. Que faisait-il ? Elle lui faisait pitié, c'est ça ? A cette pensée, elle serra les poings.
Rogue tenait toujours fermement sa figure, il y déposa un baiser, juste entre les deux yeux. Les mains de Rei se détendirent. Il l'embrassa sur la joue, juste au coin des lèvres et enfin, sur la bouche. Elle eut comme un geste de recul et inclina à nouveau sa tête vers le sol mais elle la redressa aussitôt pour l'embrasser avec plus de fougue que jamais.
C'était comme si sa tête allait imploser ! Rei ne savait plus du tout où elle en était, tous ses repères venaient de tomber. L'amour et la douleur allaient et venaient dans son cœur, se volant la place à tour de rôle. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle ne voulait plus lâcher Rogue, plus jamais ! Mais au bout d'un moment, elle se sépara quand même de lui en le tenant à bout de bras :
« -Ce n'est pas la peine d'agir comme ça aujourd'hui pour me jeter demain », dit-elle avec rancune.
Rogue lui prit des mains et l'attira vers lui :
« -Je n'ai plus l'intention de te laisser… Plus jamais… Je pensais être plus fort seul mais c'était une grosse erreur de ma part. »
Il n'y avait qu'à regarder Néréis. L'enchaînement avait été parfait : Néréis, se sentant rejetée, repoussait sa jumelle avec d'autant plus de force… Et ainsi Anaïmon avait rejoint Voldemort. Chaque pion qui en renie un autre prend le risque de le projeter dans le camp adverse, voire de le sortir du « jeu ».
« -Ta sœur a besoin de toi », continua Rogue. « Tes sœurs, je devrais dire… »
Rei détourna les yeux en respirant profondément :
« -Vous avez besoin les unes des autres… » murmura-t-il doucement.
« -L'Ecarlate nous a trah… »
« -Elle est surtout en train de gâcher sa vie… Sans parents, sans modèles, que veux-tu qu'elle devienne ? Toi et Néréis êtes les seules à pouvoir l'aider… »
Madurei ferma les yeux et laissa quelques souvenirs remontaient à la surface. Néréis… L'Ecarlate… Toutes seules, à la merci de leur père. L'une dans la tour d'Ivoire, l'autre arpentant les couloirs du château pour préserver leur vie. Elles avaient du vivre l'enfer pendant ces nombreuses années où elle, Madurei, les avait « abandonnées ».
Rogue se pencha sur elle pour lui chuchoter à l'oreille :
« -Moi… J'aurai bien voulu avoir un frère ou une sœur pour m'aiguillonner dans la vie… Je ne porterai peut-être pas la marque des ténèbres à l'heure actuelle si ça avait été le cas. »
Joyce put s'apercevoir que Caïn était aussi au courant : tandis qu'elle errait sous les portiques en scrutant d'un regard vide la végétation, il se rapprocha, un petit air sombre ternissant son visage.
« -Pourquoi n'as-tu même pas essayé de me parler avant ? » Lui demanda-t-il avant tout chose.
« -Je… »
Joyce se tétanisa : Elle n'y avait même pas pensé.
« -Au risque de paraphraser Malicia Clint, me prendrais-tu pour une partie du décor ? »
Caïn ne paraissait ni énervé, ni impatient, sa voix résonnait surtout comme un appel de détresse lugubre, Joyce sentait que c'était sa dernière chance : sa conduite avait blessé le jeune homme.
« -Qu'est-ce que tu racontes ? » Bredouilla-t-elle, jamais je…
Elle ne parvint pas à finir sa phrase. Caïn attendit encore deux secondes avant de pénétrer dans la cours en foulant quelques tapis de fleurs.
« -Attends ! » Cria Joyce.
Il ne voulait plus l'écouter, la vrai question qui lui tenait à cœur était bien sur : « M'aimes-tu ? » mais il craignait profondément que cela la laisse tout aussi muette. Joyce en se précipitant sur lui s'entrava sur une motte de terre et le percuta violemment. Ils tombèrent ensembles et se retrouvèrent, couchés sur le dos, tête contre tête. Caïn ne se releva pas et observa le ciel qui déclinait : La veille, à la même heure, Joyce cherchait partout Anaïmon pour l'empêcher de rejoindre les Mangemorts, Korée et Shun étaient alors encore vivants.
Joyce eut la même pensée mais ravala ses larmes : il lui fallait être honnête avec Caïn. Finalement, ce serait plus facile comme ça : allongée ainsi, elle ne pourrait pas voir son visage. Elle commença donc à parler, les yeux plongés dans les cieux en ayant l'impression de se confier au ciel plutôt qu'à Caïn.
« -Je crois… que je dois te demander pardon, Caïn », admit-elle en crispant ses mains sur l'herbe. « J'ai accepté de devenir ta petite-amie plus par curiosité au départ. Je savais très bien quels étaient tes sentiments pour moi, mais je pensais pouvoir t'aimer. D'ailleurs, je crois que je t'aime vraiment mais… »
Ça passe ou ça casse, ça passe ou ça casse, ça…
« -Mais », continua-t-elle, « je n'avais pas la maturité nécessaire. Et même en sachant ça, j'ai accepté de m'engager dans une relation avec toi. Je ne pensais qu'à m'amuser, je pensais qu'être amoureuse de toi me donnait des droits sur toi. Le problème, c'est que l'amour que tu me donnes ne correspond pas au genre d'amour dont j'ai besoin actuellement. Je te l'ai dit : je suis encore trop immature. J'ai plus besoin d'amour parental que de l'amour d'un garçon… Je suis désolée, Caïn… »
Ça casse. Elle sentit Caïn se lever soudainement puis partir en courant. Elle ne savait pas comment il avait pris ses paroles, s'il les considérait comme une rupture… Elle ne saurait pas maintenant.
Au bout d'un long moment, elle finit par se relever. De crainte de tomber sur quelqu'un qu'elle connaissait, elle flâna davantage en dehors de l'enceinte de l'école. Que faisait Rogue ? Avait-il réussi à calmer sa grande sœur ? Ho ! Elle l'espérait de tout son cœur ! Elle déboucha enfin sur la cabane du gardien des clés. A peine cinquante mètres en deçà, elle savait que Hagrid enterrait toutes ses créatures qui avaient subi un sort peu enviable. Elle trottina jusqu'au cimetière animalier : la tombe de Silfrid, toute fraîche, y était. Peut-être qu'avoir vu la tombe de Jédusor senior lui avait donné l'envie de se recueillir…
Un bruit strident retentit. Joyce recula, plus étonnée qu'épouvantée. La terre qui recouvrait la dépouille du corbeau se mit à remuer, à se fendre, avant de vomir aux yeux de la jeune fille une carcasse ensanglantée rongée par les vers : les plumes pendaient misérablement, le bec s'accrochait à peine sur de la chair décomposée, les ailes battaient de façon discontinue pour se dépêtrer du sol. Joyce ne trouva pas la force de hurler et tomba sur les fesses. Le corbeau zombie ouvrit ses grands yeux qui incendiaient d'une lueur rouge foncé, et sa gueule se fendit, toute béante, pour croasser :
« -Tu as perdu, Néréis ! Croâ ! Tu as perdu ! »
Joyce resta tétanisée. Pour la seconde fois, l'épée de Madurei vint transpercer l'oiseau, cette fois-ci de haut en bas, dans le sens vertical. Silfrid poussa son dernier gémissement avant de s'éteindre, pour de bon cette fois-ci.
« -N'en a-t-il pas assez de jouer avec ceux que j'aime ? » soupira Rei en parlant de Voldemort.
Elle semblait mélancolique. Elle retira sa lame du corps inerte. Joyce gardait ses distances en regardant sa sœur avec inquiétude. Rei planta son épée dans le sol et baissa les yeux :
« -Si j'avais essayé de mieux comprendre Anaïmon autrefois, nous n'en serions peut-être pas là… »
Joyce cilla.
« -Toi, Néréis », poursuivit Madurei, « ta souffrance était visible : tu ne parvenais pas à contrôler l'Avada Kedavra. Alors notre père t'a fait cette marque sur la main pour drainer ton pouvoir. (Ne nous faisons pas d'illusion sur ses vraies motivations, il craignait surtout de recevoir ce sort par accident.) Le problème avec Anaïmon, c'était que sa douleur était surtout psychique, personne n'y a pris réellement garde. Enfin, Salana avait bien décelé quelque chose mais j'étais trop obsédée par ma haine contre Jédusor et mes projets d'évasion pour y accorder crédit. Ensuite, c'est la haine envers celles qui avaient tué ma jumelle qui m'a aveuglée. »
Cette fois-ci, Joyce recula en se traînant sur le sol d'un air effrayé. Mais Rei fixa sur elle un regard doux et sans rancœur :
« -Je vous ai vraiment abandonnées… C'est consciencieusement que je vous ai laissées avec notre père. Je ne voulais plus rien avoir à faire avec celles qui m'avaient privée de Salana. Mais j'ai vite déchanté, les remords m'ont rapidement rattrapée. Mais j'étais encore trop bête et orgueilleuse pour accepter l'aide de Dumbledore… Je voulais détruire les murailles que Salazar avait érigées entre les ksris et le reste du monde, j'aurai mieux fait de m'occuper de celles qui me séparaient de mes sœurs ! Alors maintenant, Néréis, si tu veux bien, nous allons ramener Anaïmon avant qu'il ne soit trop tard. »
Joyce n'en crut pas ses oreilles, elle se releva en tremblant.
« -Nous allons sauver ce qui nous reste de famille », conclut Rei.
« -Mais… C'est à cause de moi si la famille est moins grande aujourd'hui, je… »
« -Tu n'es pas responsable de la mort de Salana. »
Les yeux de l'adolescente se gonflèrent de larmes :
« -Quand tu es venue me chercher dans la tour d'Ivoire, j'ai cru un moment que tu allais me tuer, j'ai cru que tu me haïssais… »
« -Si j'ai pu te maudire atrocement après la mort de notre sœur, c'est parce que je t'aimais déjà très fort avant. Je n'ai jamais été douée pour montrer mes sentiments, mais je vous ai toujours toutes aimées ! »
Joyce essuya ses pleurs en frissonnant encore, mais un sourire soulagé arpentait ses lèvres.
« -Allez, dit Madurei en ouvrant les bras, viens… »
Alors, la petite Néréis se jeta à corps perdu dans les bras de sa grande sœur. Madurei la serra fort contre elle : c'était la première fois, depuis quinze ans, qu'elles s'étreignaient avec autant de force. C'était peut-être même la première fois tout court.
Rogue avait assisté à la scène en retrait. Joyce finit par le remarquer et lui sourit. Elle se détacha doucement de sa grande sœur qui regarda Rogue à son tour. Le professeur de potion s'avança, Joyce s'aperçut tout de suite du regard réciproque que se lançaient les deux adultes. Elle était au milieu d'eux, les observant l'un et l'autre. Rogue et Madurei semblèrent l'oublier quelques secondes et se fixaient yeux dans les yeux avec un sourire tendre. Rogue se réveilla soudain : Joyce avait pris sa main. Elle saisit celle de Madurei et les posa l'une sur l'autre avec un soin si méticuleux que son visage s'en était contracté. Lentement, les doigts de la jeune fille s'éloignèrent : la main de Rogue se referma sur celle de Rei sur fond de ciel orangé.
Fin de la quatrième section.
Voili !Et c'est parti pour la dernière section…
