Disclaimer : Je me base sur le monde de Rowling.

Yeeeeessssssssssssss ! L'opération « Kiko ! » a été un succés ! (+ trois rewiews de plus que les réguliers) Hip Hip Hip Hourraaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !

Le prochain chap viendra dimanche ou lundi… (Se frotte les mains, lol, je l'aime bien ce chap, lol, vous comprendrez pourquoi quand vous l'aurez lu…)

Rewiew

Namyothis : Oui, j'adore Clamp ! Elles sont vraiment excellentes ! Je n'ai pas pu lire tous leurs mangas (parce que mon petit porte-monnaie est souvent à la diète lol) mais dès que je fais fortune héhéhéhé ! Joyce vue comme Nekoï ? C'est vrai que leur côté jovial colle bien Oui, je veux savoir à quels autres persos ils te font penser (toute contente, lol). Kissssssss

Mamie-boubou : Kikoo ! Ben disons qu'en pleine bataille ça peut être gênant, surtout si Voldy est dans le coin. Quant à Sévy junior, il n'est pas réellement dérivé de Rogue : il a son apparence parce que Joyce a pensé à lui mais aucun de ses composants ne vient de Rogue. Lol, c'est clair qu'il est et c'est ça qui est le plus énervant pour Rogue (peut pas rester digne, ce , lol), mais je crois qu'il lui ressemble aurait été pire : cependant je laisse ça au vrai Severus Junior… Kisssssss

Gluny : Merci beaucoup ! voici la suite Le prochain viendra dimanche ou lundi. Kissss

Snapye : Kikooo ! J'aime ce petit combat aussi, franchement j'adore mettre en scène des engueulades Rogue/Sirius (faudrait qu'il y en ait plus, lol) C'est dommage que Rowling l'ait…. Sigh ! Je publie un chapitre toutes les semaines au moins… La fin avance à grand pas… Kisssss

Grosse marmotte : Merci ! Oui, je suis satisfaite Gros bisousssss ! J'essaierai d'épargner Néréis mais je ne promets rien…

Severia Dousbrune : Je crois que le personnage de Brontë s'appelle Heathcliff, non ? (je ne me souviens jamais de l'orthographe) J'ai eu plusieurs sources pour trouver ce nom : au début je me suis en fait inspirée d'un manga : Comte Caïn, le héros se nomme Caïn Hargreaves (j'ai flashé pour ce nom). J'ai quand même changé le nom de famille mais je voulais garder une consonance anglaise avec un « i »… De là je me souviens que celui qui joue le rôle de Potter se nomme Radcliffe et aussi qu'un personnage d'un texte d'Emily Brontë, comme tu as bien deviné, qu'on étudiait en anglais littérature se nommait Heathcliff. (En plus le bohémien recueilli par une famille et fou amoureux de la fille de la famille : j'étais contente de l'intertextualité que je faisais là) Je prends mon dico d'anglais, et je vois que cliff veut dire « falaise »… Et comme j'avais une vision un peu triste et tourmentée de mon perso, je le voyais bien sauter de la cime d'une falaise, lol. Mais comme je suis nulle en anglais, et que j'avais la flegme de reprendre mon dico je suis partie sur « la tête de la falaise » : ainsi naquit Caïn Headcliff… lol kisssss

CyCy : Oui, en moins sauvage, lol. Quoique dans ce chapitre, Caïn se réveille et se révèle un peu… plus ? lol Quoiqu'il en soit, dans ses plus mauvais côtés, je vois davantage Caïn comme un froid serpent. Et dans ses meilleurs côtés comme un oreiller parlant… (J'ai une vision très particulière de mon petit monde ) Kisss

Ryannon : Et non, tu l'auras pas de suite quand même parce qu'il faut que je l'écrire, lol… Non, Néréis n'est pas une serrure, lol, parce qu'elle n'ouvre aucune porte… (Kes ke je raconte ?) Pour la carte de tarot, je voulais juste donner un faux air d'apocalypse. En gros, les Ksris pensent que la Tour d'Eternité représente la fatalité : qu'elle peut anéantir le destin, j'entends par là le modifier seulement en réalité. Mais tu verras en temps voulu. Quand j'ai repensé à ça, ça m'a rappelé « à la croisée des Mondes » mais en fait ce sera beaucoup plus proche d'un manga : « Escaflowne »… Oui, les Servantes parlent beaucoup puisqu'elles sont branchés sur les pensées de Néréis, lol… Je bousille la vie de mes persos ? oh ! juste un peu, lol. A la fin du chap 23, le narrateur est juste un narrateur externe. C'était toujours le même, sauf qu'il nous livre un avis subjectif. Plus précisément, c'est l'auteur qui intervient. Pour l'Ecarlate, je ne l'ai pas reprécisé, mais Voldy la dope au sang de licorne pour qu'elle fonctionne, lol. Le texte d'origine est peut-être anglais, mais puisque je suis française et que j'ai déjà clairsemé cette fic d'auteurs français classiques, je n'hésite plus : ils peuvent prendre un accent marseillais lol (et puis si Joyce connaît par cœur Corneilles, elle peut connaître les accents du midi, peuchère ! lol) Il doit y avoir un équivalant pour l'accent marseillais en français mais je n'avais pas envie de chercher. Ravie de t'avoir fait tant rigoler (pourtant je le trouvais sobre ce chap : c'est ce que je disais, à force de relire mes textes, je ressens plus rien à la fin, snif !) kisssss

Griselle : Du moment qu'on me rewiew, je réponds toujours … Bonne chance pour ta fic et bonne lecture, je t'attends (j'bouge pas lol), kissssss

Angie Black : Pas encore corrompue ? lol ça ne saurait tarder, non j'plaisante, pas taper ! Je suis contente de voir que tu veux que l'Ecarlate retourne chez les bons (j'ai toujours l'impression qu'on la déteste alors que j'ai déjà eu d'autres témoignages d'amitié pour elle, lol) Tes rewiews me font toujours énormément plaisir, ne les dénigre pas ;-) (tu sais quand c'est moi qui en laisse, ça se limite parfois à « arf ! arf ! arf ! Veux la suite » lol) Gros bisoussssssssss

Humhum : Merci à toi ! Merci ! Mdrrrrrrrrr big kissssssss


25/ Sombre, toujours plus sombre...

Rumeurs de vieille femme : « - Néréis, bien sûr que nous la connaissions ! Mon village se trouvait aux abords de la forteresse de Sir Frédéric… Mais parlons bas… Elle pourrait nous entendre.

Oui, vous dis-je, elle est dans la tour d'Ivoire, et elle entend tout ce que nous pouvons raconter, elle n'a que ça à faire en somme !

Laissez-moi vous faire une confidence : je suis âgée, j'ai toujours vécu ici et j'ai assisté à l'enfermement de Néréis il y a presque 15 ans, et je peux vous dire qu'elle nous fait peur à tous. Oui, c'est bien elle la plus dangereuse… Figurez-vous que petite, elle était d'une lâcheté et d'une faiblesse sans borne ! Mais quand son père l'a faite enfermée, elle est devenue folle. Elle a hurlé pendant des mois, et puis elle a compris que personne ne lui répondrait.

Malheureusement, sa sœur, l'Ecarlate, la libère parfois la nuit… Et nous craignons toujours qu'elle échappe à la vigilance d'Anaïmon : elle l'a déjà fait, vous savez ! Figurez-vous qu'un soir des partisans du Monstre aux Yeux Rouges qui se disaient Mangemorts sont venus pour rappeler à Sir Frédéric ses engagements. On raconte qu'un corbeau s'était mis à leur crier à tue-tête : « Attention, Néréis vous observe ! Néréis vous observe ! » Ils ont pris cela pour une plaisanterie douteuse mais elle était là : Postée au sommet de la Tour, sa chemise de nuit blanche flottant autour d'elle, les cheveux au vent. Ces cheveux sont si étranges, d'abord leur couleur qui est celle de feue sa mère Lady Kylia, et puis leur façon de bouger : ils n'ondulent pas dans la brise, ils s'éparpillent dans l'air en fines mèches, raides et droites, claquant comme des fouets. Elle était là, vous dis-je, parée de son large masque rouge. Et le lendemain : on a retrouvé les Mangemorts en morceaux… Cette fille est une monstruosité… »


Du sang, du sang partout ! « Attention, Néréis vous observe ! » Joyce se sentit libre ! Elle voguait de tour en tour, les mains suintant d'une liqueur rouge. Avec Néréis, les Mangemorts entrent mais ne ressortent pas ! Un rire épouvantable s'échappa de la semi néréide, elle bondit vers le ciel, totalement enivrée et… se réveilla.

Quel cauchemar !

Elle s'était juste assoupie sur son lit…

Comme c'était étrange : d'habitude, lorsque de pareils souvenirs lui revenaient, elle demeurait prostrée et muette. Mais là… Cela avait beau être un cauchemar, elle ne pouvait pas s'empêcher de se sentir fière d'elle : elle envie de rire, mais de rire !

Au bout de quelques minutes, entendant encore du bruit, elle en déduisit que Rei et les autres étaient toujours en bas. … Elle résolut donc de sortir discrètement…


« - Je l'annoncerai à Joyce demain », dit Madurei.

« - Je ne comprends pas que vous ne l'ayez pas laissée à Poudlard », gronda Maugrey, « C'est là où elle serait le plus en sécurité, non ? »

Il y eut un silence. Joyce écoutait, à quelques pas de la porte. Les voix s'élevèrent à nouveau :

« -Elle ne risque rien ici », assura Sirius. « De toute façon, je ne sais pas si Poudlard est toujours un lieu sur : vous avez vu que Voldemort n'a pas hésité à pénétrer dans la forêt interdite. On dirait bien qu'il n'a plus peur de s'approcher de l'école. »

« -C'est pourquoi Harry et les autres vont vous rejoindre ici », dit Dumbledore.

« -Vous êtes sur que Potter supportera la captivité ? » S'enquit Rogue avec une douceur trompeuse, « il ne faudrait pas qu'il lui vienne des envies de grands larges, comme d'habitude. »

Joyce sentit son cœur se serrer : une force lointaine se profilait quelques parts au nord. Elle n'attendit pas davantage et poussa la porte pour se précipiter à l'intérieur après s'être entravée sur le seuil.

Tous se retournèrent, surpris, vers elle.

« -C'est Anaïmon ! » Annonça-t-elle en écarquillant ses yeux. « Elle fait appel à toutes ses forces en cet instant même ! »

« -Que fait-elle exactement ? » Lui demanda Rogue en la prenant par l'épaule.

« -Elle utilise l'Imperium. »

« -Jédusor ne perd pas de temps », murmura Rei.

La jeune femme observa Dumbledore dont les yeux s'assombrirent :

« -Il va falloir faire vite », dit-il.

Joyce retint son souffle, se doutant bien que ce que Rei s'apprêtait à lui dire ne lui plairait pas du tout.

« -Néréis », dit calmement Madurei, « je vais partir en mission. »

« -Combien de temps ? » Demanda l'adolescente.

« -Je ne sais pas, ça ne devrait pas être long. »

« -Je serai avec elle », intervint Rogue.

Joyce ne parut pas convaincue :

« -Mais professeur, et Jédusor ? »

« -Il me croit et me croira toujours à Poudlard. » Dit Rogue. « Je suis censé surveiller Albus. »

« -Alors vous partez tous les deux », admit-elle d'un air las, « et qu'allez-vous faire ? »

« -Désolé », répondit Rogue, « mais nous ne pouvons pas te le dire. »

Elle serra sa main gantée :

« -Mais qui m'aidera pour le contrôle de la Faux ? »

« -Tu peux te débrouiller sans moi », lui dit sa grande sœur. « Pratique régulièrement et tout ira bien. »

« -Je ne peux pas venir avec vous ? »

Lueur de désapprobation dans tous les regards : Joyce n'insista pas.

« -J'aimerais quand même être un peu plus utile », murmura-t-elle, « est-ce que… »

Mais Dumbledore fit non de la tête.

« - Vous ne savez même pas ce que j'allais dire ! » S'indigna Joyce.

« - Mais si », répliqua le directeur « vous alliez demander un entraînement plus poussé vers la magie noire, pour accroître votre maintien sur la Faux et sur la Clé des chimères. »

La jeune fille se renfrogna : il avait bien deviné.

« -Madurei a bien étudié la magie noire à fond ! » Dit-elle, « elle l'a même pratiquée. »

« -Je sais », soupira Dumbledore, « et je le déplore quelque peu. »

Madurei secoua la tête :

« -Je me souviens de ce jour où vous m'avez rendue visite », murmura-t-elle, « c'était un an après notre première rencontre… »

« -Et je vous ai retrouvé dans un drôle d'état, lady Madurei, » rétorqua Dumbledore. « Les yeux vides, le teint livide, étouffée sous une tonne de livres interdits, vous étiez devenue totalement obsédée par la magie noire et par votre vengeance. »

« -Et je vous ai gentiment envoyé balader », ricana-t-elle, « je ne suis pas très fière de moi. »

« -Vous prétendiez que c'était la meilleure chose à faire pour vous. Je vous revois encore en train de dire : « Je ne veux pas étudier la Défense contre les forces du mal dans votre stupide école, je veux utiliser la magie noire dans mon intérêt. La fin justifie les moyens ! » A ce moment-là, j'ai crains que vous ne deveniez aussi mauvaise que les Mangemorts que vous haïssiez. »

« -Mais vous aviez tort », dit sombrement Madurei, « et je suis restée moi-même. »

« -Dans ce cas, accepteriez-vous que votre petite sœur suive le même chemin ? »

« - … Non… »

« - Alors j'avais bien raison : vous saviez que c'était mal. »

Rei aimait avoir le dernier mot mais elle ne pouvait rien ajouter de plus. Rogue la regarda en silence, une petite rougeur colorait le visage de la jeune femme.

« - Je ne comprends rien à ce que vous venez de dire ! » S'exclama Joyce, « de toute façon, j'ai déjà beaucoup de connaissances en magie satanique, occulte etc.… Bon, j'en ai oublié la moitié à cause de ce fichu filtre d'oubli mais je… »

« - Tu étais devenue complètement folle », rétorqua Madurei.

Joyce soupira longuement : son rêve lui revint en tête, elle savait qu'il était vrai. D'ailleurs, elle ne pourrait jamais oublier la façon dont elle s'était présentée à Caïn : « Je file dans la nuit comme un fantôme blanc, je promène deux mains fratricides au bout de mes bras et j'étrangle les oiseaux au clair de lune parce qu'ils me dérangent : Je suis Néréis, bien sûr ! » C'était bien les paroles d'une illuminée. Quand elle portait ce masque rouge, une folie meurtrière s'emparait d'elle. Ce masque avait été un « cadeau » de Jédusor à Sir Frédéric, et elle, Néréis, le portait, pour narguer l'homme aux Yeux Rouges et prouver qu'elle pouvait résister à ses pouvoirs. Enfin, c'est ce qu'elle croyait…

« -Tu as déjà assez à faire avec la Faux », reprit Rogue dans l'intention de mettre fin à ses objections. « C'est la priorité absolue. »

« - A propos de cette Faux », intervint le directeur. « Laissez-moi vous dire quelque chose, Néréis, et vous comprendrez pourquoi je ne peux pas vous laisser étudier davantage la magie noire… »

Joyce parut tout ouie :

« - Il y a quelque chose qui dort en vous : une certaine fascination pour la puissance que Voldemort a très bien saisi. Vous vous êtes emparée de cette Faux par cupidité. »

« -Non », lui répondit Joyce d'une voix éteinte, « pas du tout. Je ne l'ai pas fait parce que je la voulais pour moi seule, je l'ai fais parce que je ne voulais pas que quelqu'un d'autre y touche, nuance : ce n'est pas de la cupidité, monsieur, c'est de l'avarice. »

Rogue acquiesça doucement : Joyce commençait enfin à se comprendre elle-même.

« -Et pour la Clé des Chimères », poursuivit l'adolescente, « pourquoi ne pas s'en servir pour espionner Jéd… »

« - Non ! » Répliqua violemment Rogue, « c'est hors de question ! Il trouverait un moyen de renverser la situation ! »

« - Mais je pourrai contrôler les Servantes du château à distance si j'avais un peu plus d'entraînement ! » Continua Joyce avec plus de ferveur, « et Jédusor n'en saurait rien, je l'espionnerai à travers leurs yeux à elles ! »

« -Ce n'est pas la peine d'insister ! » Dirent Rogue et Madurei d'une même voix sévère.

« -Néréis ! » Déclara Dumbledore en laissant une ombre se fondre dans ses yeux, « je vous INTERDIS d'essayer quoi que ce soit. L'enjeu est trop important ! Nous avons déjà des espions, ne vous mettez pas inutilement en danger. »

Joyce inhala une bouffée d'air avec bouderie mais elle n'est pas en position de force pour tenter de les convaincre. Anaïmon avait rejoins les Mangemorts à cause d'elle et de sa détestable tendance à agir avant de réfléchir. Elle ne pouvait plus se permettre de faire la moindre erreur :

« -Très bien, j'ai compris, je me contenterai de la Faux. »

Petit silence.

« -Nous devrions tous aller dormir », dit alors Dumbledore avec un demi-sourire.

Après s'être tous plus ou moins salués, Lupin, Alastor et Dumbledore sortirent tandis que Sirius se rendait à sa chambre. Rogue, avant de suivre ses collègues, lança une dernière fois à Joyce :

« -Je te ferai parvenir une potion de Résurgenge dès demain, et dès qu'elle fera effet, contacte Albus pour lui raconter tout ce que tu sais. »

Rei l'accompagna dans le hall pour lui faire un au revoir plus personnel.


Alors ils partaient… Le lendemain, Joyce attendit sagement sur le seuil. Rei ne tarda pas à la rejoindre : elle s'était encagoulée et n'emportait aucune bagage.

« - Ne t'inquiète pas », lui murmura-t-elle, « nous serons de retour dans une semaine au deux… Et puis tu auras de la compagnie. »

« -Potter et ses amis ? »

« -Et Caïn… »

Joyce pâlit. Sa grande sœur la toisa gravement :

« - Tu n'es pas obligé de te réconcilier avec lui… » affirma-t-elle.

« - Non… » Souffla Joyce, soudain éclairée par quelques souvenirs, « il est destiné à devenir mon mari n'est-ce pas ? »

Rei se figea : « Elle épousera un Headcliff… Et ce sera un mariage des plus déplorables. Elle fera le malheur de cet homme qu'il l'aimera… Ou… Peut-être l'inverse, qui sait ? » Mais sa jeune sœur se souvenait-elle de la totalité de la prédiction ?

Devant son mutisme, Joyce poursuivit :

« -C'est la dernière prédiction que tu as été capable de faire en tant que néréide ? »

« - Oui. »

Les néréides pouvaient prédire l'avenir lorsqu'elles étaient encore enfants, mais comme Joyce et Madurei, elles perdaient ce don en grandissant. Joyce remarqua que Rei avait brusquement pris un air taciturne qu'elle ne lui connaissait pas, comme si elle lui cachait quelque chose…

« - Et, demanda alors l'adolescente, c'est pour cette raison que tu as pris Caïn sous ta tutelle ? »

Rei n'eut pas le temps de répondre : Rogue venait enfin d'arriver. Joyce eut droit à quelques recommandations.

« -Oui, oui », acquiesça-elle, « je ne ferai rien… Rassurez-vous, mais essayez de revenir vivants tous les deux ! »

Elle le prenait très mal, ils le voyaient bien. Il était préférable de ne pas prolonger cet « au revoir. »

« - Tu recevras la potion de résurgence dans la journée », lui lança Rogue, une main appuyée sur la poignée de la porte.

« - Très bien », dit sobrement Joyce. (Mais c'est qu'il insiste vachement sur cette XXX de potion de mes XXX !)

Il n'aimait pas ça : elle n'était pas naturelle. Depuis la mort de ses deux amis et la trahison d'Anaïmon, Joyce avait perdu toute confiance en elle. Elle était d'une docilité déconcertante. Le goût du risque l'avait fuie, ce qui n'était pas en soi une mauvaise chose, seulement il était fort regrettable que le goût de vivre l'ait suivi. Ce manque de combativité la laissait dans la fragilité la plus totale.

« -Rei, attends-moi dehors », dit Rogue.

Sa compagne sembla fâchée mais sortit sans mot dire.

« -Je ne suis pas dupe, Néréis », soupira Rogue en s'avançant vers elle. « Je sais que tu veux contacter Anaïmon. »

« -Si je lui disais « pardon », elle… »

« -Elle feindra la réconciliation et livrera « Joyce Happer » à Voldemort pour qu'il lui rende « Néréis ». J'ai essayé de lui parler, il n'y a rien à faire pour le moment. »

« -Je vois », fit-elle résignée.

Il n'aimait pas du tout ça ! Elle était bien trop obéissante. Il savait ce que cela signifiait : c'était le calme avant la tempête.

Il sortit sans rien ajouter.

« -Elle porte encore le deuil de ses amis », lui fit remarquer Madurei avec une certaine mélancolie.

« -Il faut la surveiller activement, je sens qu'elle va encore nous faire une de ces conneries dont elle a le secret… »

« -J'ai déjà prévenu Caïn, il veillera sur elle… »

« Même si ça ne m'inspire rien qui vaille » ajouta-t-elle pour elle-même.


La journée passa encore plus lentement que d'habitude pour Joyce. Elle n'avait même pas envie de s'entraîner avec sa Faux. Ses yeux grands ouverts restaient fixes. Même les railleries de Sévy junior ne lui faisaient aucun effet. Sirius, pris de pitié, avait essayé de la distraire mais elle avait fini par dire, complètement découragée : « On va tous y passer… »

La Clé des Chimères : quelle chose étrange ! C'était un halo bleu à l'intérieur de son propre corps. Joyce se sentit fondre en d'autres lieux, comme si elle devenait plusieurs personnes à la foix. Elle ouvrait la bouche : de nombreuses voix résonnaient. Et elles se répercutaient toutes contre des murs, des murs qui n'étaient qu'autre qu'Anaïmon.

« -Bonjour, petite Clé des Chimères animées, tu essaies de contrôler les illusions de ta cachette ? »

« -Tais-toi, Anaïmon », murmura Joyce, « Dumbledore me l'a interdit, laisse-moi tranquille. »

« - Que fais-tu ici alors ? »

Que fais-tu ici ? Elle ne savait pas… Elle était en train d'attendre… Mais quoi ? Elle ne savait plus. Où sont passés ses souvenirs ? Comment se rappeler le fonctionnement de cette foutue Clé ? Elle nota une incohérence : son père avait voulu la laisser mourir de faim dans la tour d'Ivoire, pourtant il savait bien qu'elle portait une partie de la Clé, ne craignait-il pas qu'elle ne disparaisse ?

« - Je ne comprends plus rien », soupira Joyce, « heureusement que je t'ai, toi… »

Elle parlait à sa Faux…

Ho ! Que de longs moments solitaires elle avait passé dans cette tour d'Ivoire. Une longue pénitence ponctuée par les visites de plus en plus écartées d'Anaïmon…

Elle était restée seule trop longtemps… Mais un jour, oui, un jour : quelqu'un avait fini par répondre à ses cris de détresse. Une petite voix au pied de la tour.

« -Je n'étais pas seule », marmonna Joyce en fronçant les sourcils, « il a grandi près de moi, il a toujours été près de moi… »


« -Caïn… » Dit Joyce en commençant à se réveiller.

Elle s'était endormie sur le canapé et luttait encore pour se dépêtrer du sommeil. Caïn était penché sur elle, tenant une couverture avec laquelle il s'apprêtait à la couvrir.

« -Les autres se sont couchés », dit-il, « il est trois heures du matin. Tu ne préfères pas monter toi aussi ? »

Mais il s'aperçut qu'elle dormait encore. Un soupir s'échappa de Caïn…

Que d'années solitaires passées sous cette tour d'Ivoire avant de trouver l'espoir, pour la première fois, en la personne de Lady Madurei… Il se demandait bien pourquoi son destin s'était lié à celui des filles de Sir Frédéric. Un jour, n'y tenant plus, il avait posé cette question à Lady Madurei :

« -Pardonnez mon impolitesse, Lady, mais pourquoi prenez-vous la peine de vous occuper d'un orphelin dont la famille a été massacrée par la vôtre ? Simple pitié ? »

Elle avait planté ses deux yeux brûlants sur lui… Caïn craignait à cette époque que ce ne fût que de la pitié et qu'il devrait traîner cette compassion comme un honteux boulet, mais les paroles de la Lady l'avaient tiré de cette logique :

« -Non… Parce que tu as toujours été amoureux de Néréis et que j'ai toujours eu envie d'avoir un petit frère… »

« Vous m'avez accepté comme un égal, dès le début… » Songea Caïn. « Je n'oublierai jamais… » Il borda doucement Joyce. Mais alors qu'il était encore courbé vers elle, elle l'enlaça d'un coup, les yeux toujours fermés :

« - C'était toi ! C'était toi ! »

Caïn ne parvint pas à se relever, il tomba sur elle. Joyce reprit enfin connaissance :

« -Caïn ! Qu'est-ce que tu fous là ? »

Elle se rendit compte qu'elle tenait son visage dans le creux de ses mains comme si elle s'apprêtait à l'embrasser.

« -Heu », fit Caïn, « nous sommes arrivés dans la soirée, moi, Potter et ses amis… Mais on n'a pas osé te réveiller… Tu rêvais de moi ? »

Elle le lâcha pour pouvoir s'asseoir et ne dit rien, rouge de honte.

« -Tu as reçu la potion du professeur Rogue », lui annonça-t-il en désignant la fiole sur la petite table basse.

Toujours pas de réponses de la part de Joyce.

« -Tu veux la boire, maintenant ? » Demanda Caïn.

« -… ça… ça te ferait plaisir, n'est-ce pas, Caïn ? Comme ça tu vas retrouver Néréis, la vraie Néréis… Et « Joyce Happer », cette idiote immature va pouvoir disparaître. »

Son pouls s'était accéléré. Elle regardait obstinément devant elle en rougissant. Caïn se leva, se saisit de la potion et se retourna vers Joyce :

« -Tu as peur de ce que tu étais ? Pourtant c'est toujours Néréis que j'ai devant les yeux. »

« -Ce qui nous forge, Caïn, ce sont nos expériences ! En perdant mes souvenirs, j'ai perdu ma personnalité, tu ne peux le nier ! »

« -Non, tu as juste régressé. Et de toute façon, tu te souviens presque de tout maintenant, non ? Et tu n'es pas devenu un monstre prêt à tuer. »

« -J'ai peur de boire cette solution ! »

Caïn n'insista pas davantage et il brisa la fiole contre le sol :

« -Qu'as-tu fait ! » S'exclama Joyce apeurée, « que vais-je dire à Rogue ! »

« -Que tu n'en as pas eu besoin, que tes souvenirs sont revenus. »

« -C'est un mensonge ! »

« -Néréis « Joyce », tu sais très bien que je t'écoutais toujours quand tu déblatérais dans ta tour… Le secret de la Tour d'Eternité, tu me l'as révélé. Je le confierai à Dumbledore avant l'assaut final… »

Elle n'avait jamais vu Caïn aussi sûr de lui. Son ami se rassit, les copeaux de verres brisés luisaient dans l'obscurité

« Tu n'as pas fini de te la jouer Docteur Jekyll et Mister Hyde ? » Demanda-t-il en soupirant. « Tu te poses beaucoup trop de questions. Crois-tu sincèrement que tu as une double personnalité ? Laisse ce sujet pour les mauvais romans d'introspection… Tu deviens hystérique… »

« -Hystérique ? Comment pourrais-tu me comprendre ? C'est juste que… C'est juste que cette Néréis, quand elle est devenue folle, a entrepris de se créer une nouvelle personnalité de toute pièce : elle m'a crée, moi, pour se sauver, elle. Et maintenant qu'elle n'a plus besoin de moi, elle veut me digérer de l'intérieur, c'est intolérable ! Elle ne peut pas me faire ça ! »

« -Entends-tu ce que tu dis ? Tu parles de toi à la troisième personne ! »

« -Elle est en train de me tuer ! Je disparais à son profit… »

« -Tu es bien Néréis… Aussi folle qu'elle… »

« -Quoi ! »

« -Tais-toi donc et laisse-moi t'expliquer une chose ! »

Elle sursauta : c'était la première fois que Caïn lui parlait sur un tel ton, même après sa tentative de suicide il ne s'était pas paré d'accents aussi rudes. Mais il reprit la parole d'un air étonnamment calme, comme à son habitude et semblait ne proférer que de simples constats.

« - Tu n'as pas changé du tout. Tu ramènes toujours tout à toi. « Moi, moi, moi »… Tu respires l'égocentrisme à plein nez. Tu as tellement peur de perdre ton identité que tu fais tourner l'univers autour de cette « Joyce Happer » en pensant que c'est ta planche de salut. Et cette façon que tu as de parler de Joyce Happer : « cette idiote immature »… Comme si avant de prendre cette potion d'oubli tu étais plus sensée et réfléchie… Tu te trompes… Néréis n'a jamais su prendre de bonnes décisions. Je vais te montrer combien vous êtes semblables : en fait tout ce qui vous fait différer, c'est le contexte où vous vivez. Vous n'exprimez pas votre cœur de la même façon selon la situation où vous êtes. Ce qui est parfaitement logique. »

Il reprit son souffle et continua :

« - Premier point commun : le goût du sang. Contexte de Néréis : château gothique, un père fou à lier prêt à la tuer. Ainsi Néréis étrangle des oiseaux et dépièce les anciens Mangemorts qui lui tombent sous la main. Contexte de Joyce Happer : Poudlard, bonne ambiance. Ainsi Joyce Happer se montre combative et se contente de mordiller en dernier recours… »

Joyce se souvint en effet de la fois où elle avait mordu Malefoy.

« - Deuxième point commun : L'envie de se faire remarquer. Néréis arbore un Masque sanglant et récite la litanie des Mangemorts. Joyce Happer se contente de s'agiter en cours et de monter des coups tordus qui échouent lamentablement. »

Petit silence, puis Caïn poursuivit :

« - Je pourrai continuer longtemps comme ça. Néréis ne te dévore pas de l'intérieur, c'est toi qui changes… Paradoxalement, le seul moyen que tu as pour ne pas devenir folle c'est d'accepter ta propre folie… Et laisse-moi te dire que si Néréis avait vraiment voulu créer une autre « elle-même », elle n'aurait pas seulement pris un philtre d'oubli temporaire et aussi peu efficace à ce que j'ai pu voir. Depuis le début, quand tu as voulu voire ce philtre d'oubli, je suis sur que tu avais autre chose en tête… Tu nous avais fourni l'excuse bancale de vouloir vivre comme tout le monde. Tu parles… Tu voulais au contraire voir la frustration de Lady Madurei qui n'aurait plus aucun moyen de savoir la vérité –Oui, je suis aussi au courant de ça- Tu voulais échapper aux reproches parce que c'est ton plaisir de voir les gens chercher en vain autour de toi. La passion que tu éprouves pour les arts poétiques et théâtraux ne montre pas quelle fille distinguée mais plutôt quel monstre de duplicité tu es ! Tu n'es que mensonge, illusion et mirage. »

Caïn, juge intraitable… Car c'était bien le rôle qu'il serait amené à jouer à ses côtés. Il parlait peu, mais quand il le faisait, il décortiquait son âme mot après mot.

« -Et toi alors ! » S'indigna Joyce. « Depuis le début, tu sais tout ! Tu étais toujours au pied de cette satanée Tour et tu m'entendais hurler ma peine ! Tu savais tout, et tu n'as jamais essayé d'arranger quoi que ce soit, tu t'es contenté de… de… »

« -… regarder… »

« -C'est bien toi le plus fourbe ! »

« -Pourquoi crois-tu que je t'aime ? »

Joyce planta ses ongles sur ses propres genoux en râlant :

« -Mais je n'y crois pas ! C'est donc ça, le vrai Caïn ! »

« -… Ne sais-tu pas lire entre les lignes ? » S'exaspéra-t-il. « Je ne suis pas intervenue parce que c'était à toi de le faire. Je ne suis pas ton chien, Néréis. Quoique tu prennes plaisir à me prendre et à me jeter à loisir. »

« -Tu exagères ! Je ne l'ai fait qu'une fois et je ne voulais pas te faire du mal ! »

« -Ne t'excuse pas : Je suis Caïn, on me prend, on m'use, on se débarrasse de moi, j'ai l'habitude. »

Mais c'est qu'il savait taper là où ça faisait mal ! Il cachait bien son jeu… Caïn se pencha en avant :

« -Je n'ai jamais essayé de passer pour ce que je ne suis pas… »

« -Tu fais exprès de ne rien dire mais tu n'en penses pas moins ! »

« -Non, Néréis, je suis réellement comme ça… En ce monde, tout m'afflige et me nuit et conspire à me nuire… Même toi, tu ne peux pas me sortir de la sinistre torpeur où je suis… Je n'ai aucun espoir, ni projet, ni goût de vivre… Et Je ne peux même pas me suicider par principe. Pendant quelques temps, j'admets avoir cru que tu étais celle qu'il me fallait… Mais une fois encore je me suis fourvoyé. »

« Peut-être » ajouta-t-il en lui-même, « que je cherche juste quelqu'un pour m'empêcher de sombrer dans la solitude et pour fermer mes yeux, une fois mort ? »

« -Nous avons une façon très particulière de nous aimer », marmonna Joyce…

« -Tu veux dire que tu m'aimes aussi ? »

« - … »

Joyce ferma les yeux pour mieux réfléchir… Ils étaient destinés à devenir mari et femme. Un étrange sentiment naissait en elle, un sentiment qui étouffait son cœur et l'amour qu'elle pourrait éprouver : elle se sentait obligée, d'avance offerte. Même si elle sentait que Caïn ne la forcerait jamais à faire quoi que se soit contre sa volonté, elle savait pertinemment qu'un jour, d'elle-même, elle deviendrait son épouse. Mais pourquoi ?

Par… amour ?

Mais connaissait-elle l'amour au moins ?

Une terrible sensation de gêne et d'amertume la saisit : comparée à cet amour profond qui unissait Rogue et Madurei, par apport à la passion dévastatrice d'Anaïmon pour Néréis, la tendresse que Joyce Happer ressentait pour Caïn Headcliff était bien dérisoire. Pourtant, elle était capable de sentiments forts et violents, mais pour lui elle n'y arrivait pas. Elle songeait à toute cette haine qu'elle avait gardée pour Anaïmon et pour son père. Toute cette haine qui constituait en fait le plus horrible des amours !

Une haine dont Caïn ne serait jamais digne.

Madurei aurait-elle du révéler tout ce qu'elle savait ? Non, elle n'avait pas le droit de le faire en sachant que rien ne pouvait changer la prédiction d'une néréide. Savoir qu'au final tous les projets qu'ils pourraient faire seraient un échec retentissant n'aurait fait qu'accroître leur malheur. Et Madurei attendait encore un miracle : si la Tour d'Eternité, comme tous les habitant du royaume maudit s'y attendaient, supprimait le destin, peut-être pourrait-on épargner un sort déplorable à ce jeune couple…

« Pardonnez mon impolitesse, Lady, mais pourquoi prenez-vous la peine de vous occuper d'un orphelin dont la famille a été massacrée par la vôtre ? Simple pitié ? »

Elle lui avait fait confiance dès qu'elle l'avait vu… Comment aurait-elle pu le blâmer ? On sentait en lui l'amour la plus tendre et la plus misérable, il avait beau être doté d'une nature passive et quelques fois calculatrice, la sincérité était le premier fondement de son âme. Elle ne voyait pas en lui un second Frédéric. Et si sa prédiction s'avérait exact, elle préférait l'avoir à l'œil…

Joyce regarda Caïn : le seul homme qu'elle aimerait d'un amour aussi sincère que tendre et paisible. Le seul qu'elle ne pourrait jamais satisfaire pleinement et dont elle ne pourrait jamais elle-même se satisfaire. Car elle était un être de passion et de violence, et lui un être de misère…

A bien y réfléchir, l'amour qu'elle lui vouait se rapprochait peut-être d'un attachement platonique, d'un amour fraternel

« - Anaïmon », murmura Joyce en s'accoudant, cachant ses yeux sous la paume de ses mains, « pardonne-moi ! »

« - Dois-je prendre ça pour un oui ? » Répliqua Caïn en fronçant les sourcils.

Joyce préféra ne pas répondre.


Un vers de Racine s'est glissé dans les propos de Caïn : « tout m'afflige et me nuit et conspire à me nuire » mais je ne voulais pas briser l'effet de ses paroles en coupant la narration pour le dire, ou même en le faisant remarquer par Joyce… A propos, comment interprétez-vous la dernière réplique de Joyce : « Anaïmon, pardonne-moi ! » ?