DisclaimerJe me base sur le monde de Rowling.

J'ai hésité à faire beaucoup de chose dans le précédent chapitre. Tout d'abord j'avais pensé à ne pas faire une simple tentative de viol, mais en définitive, les conséquences d'un viol sont trop gravissimes et elles auraient pesaient lourd sur la narration et surtout sur la fin qui approche à grand pas. Alors finalement, Voldemort a « épargné » Néréis en lui montrant bien qui était le maître, ce qui est d'autant plus humiliant.

En outre, je ne sais pas si vous y avez fait attention, mais je trouvais que je traçais déjà la base d'une révélation des plus noires. Souvenez-vous, Anaïmon, tétanisée devant la scène, fait le rapprochement entre Lord Voldemort et Sir Frédéric… Ce n'est pas innocent, mais les explications viendront dans le chapitre suivant.

Ensuite, pour la main de Néréis : devais-je estropier mon héroïne ? D'un point de vue esthétique, je l'imaginais bien avec le bras en écharpe, comme Auron du jeu de Final Fantaisy X, mais je me suis retenue, brrrrrrr, c'est pas parce que mon Concours approche que je dois en faire pâtir mes persos, lol

Rewiev

Ryannon : Pk me parles-tu de la petite marmotte, je me suis encore plantée ? (se recogne la tête) Arrrrfffff Messie II ? Enfin, y a que Caïn pour y croire, lol. Si Caïn sait penser… Il aime juste sa « tranquillité »… Oui, Sartre forever, le cocktail gagnant. Kissss

Mamie-Boubou : Faut bien un peu d'action de temps en temps, arf ;-) Kissss

Namyothis : Je n'ai pas arrangé l'image de Voldemort… C'est le genre de scène qui m'inspire vachement pour trouver le moyen de le faire mourir… nyarf nyarf nyarf ! Bisoussss (Gare à l'overdose )

Severia Dousbrune : C'est vrai que j'aurais pu, mais j'ai expliqué cela plus haut… Merci pour le lien ;) bisousss

Griselle : Voldemort dit bien qu'elle a un faux air de Madurei, et le but de la manœuvre était surtout d'humilier Néréis vu qu'elle commence à être trop habituée aux Endoloris. Je ne sais pas non plus s'il a encore de quoi être excité et je ne veux pas savoir, madre mia ! ça me fait penser à une fic où Voldemort tue Harry en se montrant tout nu (Potter meurt sur le coup)… Horrible Kisssss

Calypso : looool, quand je m'emballe dans le latin, je perds les pédales… Sorry ' Hum… Il faudrait que je lance un sondage pour savoir quel est le chapitre le plus noir…

Areia : Merci pour ta rewiew Je continue, je continue ;-) kissss


Chapitre 30: Trois jours….

1er jour…

Rogue venait d'entraîner Caïn à une réunion urgente dans le bureau de Dumbledore. Lorsqu'ils pénétrèrent dans la pièce, ils purent s'apercevoir à quel point elle était bondée : tous les protagonistes de cette histoire étaient là : le directeur, Harry, Hermione, Ron, qui ne savait pas si sa mère était morte (car l'on n'avait pas encore retrouvé la camionnette), Sirius, Macgonagall, Maugrey et quelques autres Aurors.

« -Je crois que nous venons de recevoir », commença Dumbledore en tendant un bout de papier tandis que Rogue prenait place à ses côtés, « une demande de rançon. »

Une volute mauve s'échappa du parchemin et une sorte d'écran translucide prit forme devant l'assemblée. Ce genre de magie ne montrait pas des images préenregistrées : ce serait donc ce que les moldus appelaient du « direct ». Un visage finit par se distinguer : Joyce ! Le décor se dessina autour d'elle, et ils purent voir qu'elle était retenue prisonnière dans une pièce des plus sombres. Une lumière blafarde semblait descendre du plafond qui n'était pas visible sur l'écran.

Rogue fixa l'enfant : teint pâle, respiration saccadée et regard d'outre-tombe. Elle se forçait néanmoins à sourire d'un air paisible. Mais Rogue devinait ce que cela cachait : c'était le sourire découragé du condamné à mort.

« -Dumbledore… » Souffla-t-elle.

Elle ramena ses cheveux derrière ses oreilles d'un geste gêné. Elle reprit :

« -Je pense que vous avez déjà pu constater que la Faux est désormais entre vos mains… Jé… Le Seigneur des Ténèbres est très mécontent… Et souhaite l'acquérir dans les plus brefs délais… »

Elle secoua la tête en signe de dénégation :

« -Pour ma part, je dirai que je vais très bien, oui très bien… ça aurait pu être pire, bien pire… »

Ses yeux semblèrent soudainement s'éclairer :

« -Anaïmon m'a rejoint dès qu'elle m'a vue… Nous sommes toutes les deux dans la même situation à présent… Je ne pense pas qu'elle nous trahira à nouveau, elle fera tout ce que je lui dirai de faire… »

On entendit brusquement un râle sourd. Joyce se retourna vers quelqu'un qui se trouvait hors champ et la voix de Bellatrix s'éleva :

« -Contente-toi de dire ce qui t'a été ordonné ! »

« -Va te faire ! » Répondit Joyce avec colère, « je ne suis pas votre poupée ! Je peux faire disparaître votre foutue clé en moins de deux ! »

« -… Finis donc ce que tu es en train de faire, mon enfant, et après nous établirons quelques règles de courtoisie entre nous… »

Un tremblement plus tard, Joyce se retourna vers la « caméra » avant de poursuivre :

« - Donc je disais… Le Seigneur des Ténèbres sait qu'il ne me reste environ que trois jours à vivre sans ma Faux… Il pose un ultimatum : Apportez-la lui d'ici là ou c'est lui qui viendra la chercher. Il vous donne… »

Elle eut un abominable rictus de dégoût :

« -… L'occasion d'en finir une bonne fois pour toute… »

Elle soupira.

« -Je peux envoyer un message personnel maintenant ? »

On entendit Bellatrix ricaner :

« -Oui, renchérissons avec le pathétique, ma jolie ! »

Joyce cligna des yeux : elle n'était pas affolée mais la peur se lisait quand même dans chacun de ses battements de cil. Elle souffla une fois encore : son regard devint dur comme l'acier, et un sourire arrogant affleura sur ses lèvres :

« -Mon cher Caïn ! » Dit-elle, « inutile de prêcher la révolte, comme le dirait notre vieil ami Baudelaire, une prière sera sans nul doute plus efficace. Adieu ! Philo se ! »

L'image se dissipa. Tous pensèrent que c'était fini mais l'exécrable figure de Voldemort remplaça celle de Joyce.

« -J'espère que vous appréciez à sa juste valeur la fleur que je vous ai faîtes… J'aurai pu organiser une petite séance de torture mais j'ai pensé que les images d'une Néréis encore en pleine santé seraient plus parlantes… Vous savez de quoi je suis capable, je n'ai rien à prouver. Je ne vais pas tuer cette gamine, je vais la massacrer… Elle paiera pour les mépris de son père… et de Lady Madurei… »

Le bruit d'une fulgurante détonation résonna.

« -Hé bien », ricana Voldemort, « on dirait que Bella a déjà commencé à s'amuser avec elle. Cette fille a grand besoin d'apprendre l'obéissance… »

Macgonagall crispa une main au niveau de son cœur. Rogue pinça ses lèvres, Caïn ferma les yeux pour apaiser ses tempes qui battaient de plus en plus vite…

« -C'est long, trois jours », reprit Voldemort d'un ton lugubre… « Elle sera déjà dans un état des plus pitoyables… Réfléchissez bien avant de la condamner… »

Et la retransmission cessa, cette fois pour de bon.

Il y eut un silence accablant. Hermione, Ron et Harry se regardaient avec désespoir. Dumbledore gardait deux yeux fixes et vides…

« -Bon », dit Fudge, transgressant cette loi du silence. « Si j'ai bien compris, nous n'avons qu'à conserver la Faux hors de la portée de Vous-Savez-Qui… Une fois « Néréis » morte… »

« -Pardon ! » Rugirent à la fois Rogue et Sirius.

Les deux ennemis eurent un regard de mépris l'un pour l'autre, mais Rogue reprit aussitôt :

« -Vous proposez de la sacrifier Mr le ministre ! »

Fudge allait ouvrir la bouche mais Dumbledore lui adressa un regard perçant.

« -C'est ignoble », gémit Hermione ! « Vous n'avez pas vu qu'ils ont commencé à la torturer ! On ne peut pas la laisser… »

« -Albus », reprit enfin Cornelius, « enfin, vous voyez bien qu'il n'y a pas d'autres solutions. Nous ne pouvons pas affronter Vous-Savez-Qui dans trois jours ! Nous ne serons jamais prêts… Vous savez bien que suite à la dernière bataille, TOUS LES KSRIS qui avaient pu nous rejoindre nous ont tourné le dos ! Et notre meilleur ambassadeur, Ethius, a été tué avec lady Madurei ! »

Rogue eut toutes les peines du monde à se retenir : il n'avait AUCUNE PREUVE de ça, bon sang !

« -Nous avons déjà perdu beaucoup dans cette guerre », continua le Ministre, « nous ne pouvons pas rendre le sacrifice de tous ceux qui sont morts inutiles en nous précipitant dans un piège ! Car c'est bien d'un piège dont il s'agit. Notre adversaire fixe les règles du jeu à son avantage, et il nous attendra : aucun moyen de le prendre par surprise. Et s'il obtient cette Faux et qu'il pénètre dans cette « Tour d'Eternité », nous courrons le risque qu'il devienne indestructible, même pour Harry Potter ! »

Ce que disait le Ministre de la Magie était juste. C'était l'éternel débat qu'engendre les guerres : Devons-nous risquer de tous mourir pour sauver une seule vie ?

« -Il y a aussi sa jumelle », souffla Caïn, « Néréis a dit que Lady Joyce Serpentard est revenue dans notre camp, elle sera assassinée elle aussi à l'issu de ces trois jours. »

« -Celle-là, je l'aurais bien enfermée à Azcaban moi-même », gronda Fudge, « elle n'a pas eu l'air de se forcer pour remplir ses devoirs de Mangemort ! »

Il n'y avait rien à dire pour disculper Anaïmon, même si elle parvenait à survivre à cette guerre, elle devrait répondre de ses crimes.

« -Nous avons déjà trop perdu dans cette guerre, comme vous le dîtes », répliqua alors Rogue, « pourquoi sacrifier davantage ? Cette enfant avait confiance en nous. Elle a décidé de se battre à nos côtés, et nous la laisserions tomber ? »

« -Une enfant ? » Rétorqua Fudge avec dédain, « allons Severus, vous savez tout comme moi que ce n'est même pas un être humain normal. Elle a beau jouer les petites filles, après tout ce n'est qu'un monstre qui s'est pris pour un être humain… »

« -Quoi ! » Souffla Rogue à mi-voix.

« -C'est bien à cause d'elle qu'un élève est mort ? Cette chose ne mérite qu'on la sauve. Qu'elle reste avec le Seigneur des Ténèbres… »

« -ESPECE DE SALE… »

« -SEVERUS ! » Cria Dumbledore.

Mais Rogue avait déjà saisi le Ministre par le col, décidé à le faire taire. Et il sentit les mains de Sirius s'agripper à ses épaules. Rogue pesta et Black le ramena brusquement en arrière en grognant.

« -En fait », dit Harry dans un éclair de lucidité, « vous la laissez mourir moins par lâcheté que par racisme ? »

Nouveau silence. Pour la première fois, Rogue apprécia la présence du survivant : la vérité sort de la bouche des enfants… Si c'était lui qui avait dit cela, le Ministre se serait insurgé mais de la part d'un enfant… Qui plus est de la part d'Harry Potter

Fudge resta immobile et il remarqua soudainement tous les regards haineux posés sur lui : Rogue, Black, Macgonagall, les enfants, et même Dumbledore.

Et surtout ce Caïn Headcliff dont les yeux brûlaient.

Cherchant un moyen de se justifier, Fudge se tourna vers Sirius :

« -Ce garçon est bien votre filleul ? Le fils de votre meilleur ami ? Vous êtes d'accord pour le laisser mourir prématurément ? Il n'est pas prêt à affronter Vous-Savez-Qui… »

Sirius sembla hésiter, la décision n'était pas aisée à prendre…

« -Il faudra », murmura-t-il, « qu'on s'endorme tous les soirs en songeant qu'on a laissé une petite néréide se faire massacrer ? Ces créatures n'ont jamais importuné les sorciers, et vous la traitez comme un monstre de foire ! »

« Même Black peut avoir de bons côtés quand il veut » songea Rogue avec un rictus.

« -Que voulez-vous faire alors ! » S'impatienta Fudge, « de toute façon dans trois jours, elle sera devenue une vrai loque humaine … »

Il avait prononcé ce dernier mot avec une certaine ironie…

« -Et c'est pour ça », reprit-il, « que vous voulez mettre en l'air tous nos efforts ? Même si nous la sauvons, elle finira ses jours à Sainte Mangouste. La mort est préférable dans certains cas, vous ne croyez pas ! »

« -Non… » Dit Caïn.

Et tous se retournèrent vers le jeune homme qui avait enfin daigné rouvrir la bouche.

« -La folie a toujours été une partie intégrante de son être », annonça-t-il. « Je ne pense pas qu'elle risque grand chose… »

Il décroisa les bras, décolla son dos du mur où il était resté en appui jusqu'à présent, et s'avança vers Rogue pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille :

« -Néréis m'a fait passé un message codé, je crois avoir compris comment fonctionne vous savez quoi… »

Rogue acquiesça non sans lui avoir lancé le regard le plus noir dont il était capable, avant de reprendre la parole :

« -Il est temps de passer aux choses sérieuses. Mr le ministre, si vous n'avez rien de plus stupide à dire, je vous prierai de déserter les lieux. »

« -Mon ministère ne cautionnera jamais cette attaque suicide ! » Hurla Fudge.

« -Ça fait bien longtemps que nous n'avons plus besoin de vos sbires, Fudge », ricana Rogue d'un air cruel.

Le ministre devint écarlate, pendant que Dumbledore hochait de la tête avec gravité.

« -Vous aussi », dit Rogue en se tournant vers le trio infernal, « déguerpissez… »

« -Non », murmura Caïn, « nous avons besoin du Survivant. »

« -Très bien », fit Rogue avec agacement, « tout le monde sort, sauf Potter. »

Hermione et Ron émirent de nettes objections, mais Macgonagall les entraîna dehors. Seuls Sirius et Maugrey restèrent.

« -Pourquoi congédier tout le monde, Severus ? » Demanda le directeur.

« -Ce que nous allons vous dire », répondit Rogue, « est trop important. La moindre fuite et tout sera foutu en l'air ! »

« -C'est ce dont vous m'avez déjà parlé ? »

« -Entre autre… »

Sirius se mit à taper du pied :

« -Qu'est-ce que c'est que ces cachotteries ? Explique-toi ! »

« -Du calme Black », gronda Rogue…

« -Vous permettez, professeur ? » Demanda Caïn.

« - Je vous en prie, jeune homme… »

Caïn vint se placer au milieu de la pièce, dans une démarche élégante, il ne semblait pas inquiet outre mesure et son calme faisait frémir Harry Potter qui se demandait comment un garçon de sa génération pouvait supporter un tel stress.

« -Sir Jédusor ignore encore certaines choses », expliqua-t-il. « Il pense qu'il est forcé de garder Néréis et Lady Joyce en vie pour conserver les clés mais en fait c'est faux… Et cela vous l'avez très bien compris, professeur Rogue », ajouta-t-il avec un immense respect dans la voix.

« -La tour d'Ivoire », déclara Rogue (tout en lançant un regard noir à Caïn qui voulait dire : ne te fous pas de ma gueule, petit con !), « c'est l'avant-poste de la tour d'Eternité. C'est là que l'on doit placer la Clé des Chimères pour que la Tour d'Eternité apparaisse. »

« -Pour cela, il suffit de retirer les Clés de Néréis et de Lady Joyce et de les y poser, ou alors les tuer à l'intérieur même de la Tour d'Ivoire. Cette information est ultra confidentielle, Sir Jédusor ne doit en aucun cas l'apprendre… »

Sirius caressait son menton en réfléchissant :

« -C'est bien beau tout ça », dit-il, « mais que faisons-nous alors ? On doit essayer d'accéder à cette tour avant lui ? Vous n'aviez pas dit qu'il fallait la Faux aussi ? »

« -J'y viens », dit Caïn… « Vous n'avez pas remarqué que Néréis m'a dit un message codé tout à l'heure ? »

« -Le truc en ksri ? » S'enquit Harry.

« -Non », fit Caïn en souriant faiblement, « elle m'a seulement dit « je t'aime » dans notre langage… Souvenez-vous : « inutile de prêcher la révolte, comme le dirait notre vieil ami Baudelaire, une prière sera sans nul doute plus efficace. » »

« -Oui, et alors ? » Demanda Sirius sans bien comprendre.

Rogue leva les yeux au ciel : il savait que ce Baudelaire était un poète moldu… Ils n'en avaient pas assez ces mômes de faire mumuse avec de la poésie ?

« -Baudelaire a divisé ses « Fleurs du mal » en plusieurs sections. L'une d'elle se nomme « Révolte », et dans cette révolte, l'on trouve le poème « Prière… » »

Il récita le poème de mémoire :

Gloire et louange à toi, Satan, dans les hauteurs
Du Ciel, où tu régnas, et dans les profondeurs
De l'Enfer, où, vaincu, tu rêves en silence!
Fais que mon âme un jour, sous l'Arbre de Science,
Près de toi se repose, à l'heure où sur ton front
Comme un Temple nouveau ses rameaux s'épandront!

« -L'arbre de science… » Murmura Rogue…

« -Oui », dit Caïn. « Vous savez professeur, quand j'ai dit que Néréis m'avait révélé le secret de ce château du haut de sa tour, je n'avais pas tout à fait menti. Seulement, j'étais bien trop jeune et elle divaguait sans cesse. Mais ce poème a ravivé une intuition que j'avais déjà depuis longtemps sans le savoir. »

« -Vous êtes une vraie caverne d'Ali baba, Headcliff », ironisa Rogue, « je suis ravi que vous vous vous soyez réveillé avant la fin de cette histoire. »

« -C'est votre sens de la répartie qui est un trésor, professeur », avoua Caïn en roulant des yeux.

Sirius pouffa, comprenant que le jeune homme s'essayait enfin à l'humour. Mais Rogue qui n'appréciait guère retourna prestement au cœur du sujet :

« -Donc, cet arbre, que devons-nous y faire ? »

« -Y planter la Faux », assura Caïn. « Mais ce n'est pas tout. »

Il parut plus grave, et se tourna vers Harry Potter :

« -La prophétie l'a dit », prononça Caïn solennellement, « Harry Potter tuera Sir Jédusor… »

« -Ou sera tué par lui », précisa Rogue.

Sirius gronda en prenant son filleul par les épaules.

« -L'Arbre a besoin d'une conscience humaine pour se nourrir », poursuivit Caïn. « Mais… »

« -…Quiconque autre qu'un nourrisson qui s'en approche sera étranglé par ses racines… »

« -Oui, professeur Rogue, sauf une seule personne. »

« -Et c'est Potter ! » Lâcha Rogue avec rancœur.

« -Bien entendu… »

« Saleté de petit héros à la noix » râla Rogue in petto.

« -Attendez ! Attendez ! » S'exclama Sirius, « je n'ai pas tout compris. »

« -Ce n'est pas nouveau », marmonna Rogue.

Dumbledore se gratta le front en soupirant.

« -Cette Arbre a besoin de conscience humaine pour se nourrir », recommença Caïn. « Or les nourrissons n'ont pas encore de conscience : c'est pourquoi l'Arbre ne les tue pas. Par contre, tout autre personne capable de penser est tuée. (Non, non, ne souriez pas Professeur Rogue, quelque soit votre opinion sur le sujet, Harry Potter est bien capable de penser…) Sir Frédéric, pour éviter qu'il ne dépérisse, lui donnait en sacrifice des enfants venant des villages alentours. (Il lui aurait bien donné ses filles aussi mais il redoutait quelques résistances.) Et un soir Néréis l'a suivi dans les tunnels et l'a surpris en plein « travail ». Il lui a alors révélé le fonctionnement de tout le système, certainement parce qu'il ne pouvait pas résister au plaisir de fanfaronner devant cette enfant qu'il méprisait du fond de son âme. »

Le jeune Ksri marqua un arrêt avant de poursuivre :

« -Mais étrangement, il semble que Harry Potter ait été choisi pour anéantir la famille Serpentard, et pas seulement Lord Voldemort… Remémorez-vous le poème : « Fais que mon âme un jour, sous l'Arbre de Science, près de toi se repose, à l'heure où sur ton front comme un Temple nouveau ses rameaux s'épandront! » Potter, tu devras te placer sur les racines de cet arbre pour te fondre en lui, et ainsi faire apparaître la Tour. Tu devras lui offrir ton âme. »

« -Mais je vais mourir ! » S'exclama Harry d'une voix forte et désespérée.

Caïn parut abasourdi, mais si Néréis avait été là elle aurait pu déceler qu'il n'était pas réellement sincère :

« -Je n'en sais rien du tout… L'Arbre ne t'étranglera pas… Mais… Pour le reste… j'ignore… Je suis désolé… »

Sirius étreignit Harry en s'efforçant de ne pas trembler. Rogue ne ressentit plus aucune rancœur en cet instant précis et les regardait d'un œil nouveau, mais éphémère…

« -Tout ce que tu as dit sur l'Arbre », rétorqua Sirius, « tu pouvais le savoir de Néréis… Mais en ce qui concerne Harry ? Il n'était même pas né à cette époque ! Ce n'est pas ton Frédéric qui a pu en parler ! »

« -C'est exact… » Dit Caïn, « c'est une simple supposition… »

« -UNE SUPPOSITION ! » Rugit Sirius.

Caïn ferma les poings, pas d'un air agressif mais d'un air calculateur :

« -Cette prophétie est très ancienne, elle existait bien avant que votre Trelawney ne la formule ! « Le malin naîtra, bâtard parmi la famille Serpentard, ce sera un jeu du sort ! L'enfant marqué par son pouvoir l'anéantira une première fois avant que vie ne soit redonnée par son propre sang ! Finalement, l'enfant ne pourra le détruire qu'avec le trésor de la famille Serpentard ! » Et ce trésor c'est cet Arbre d'où Salazar a puisé tout son incroyable pouvoir. Potter doit fusionner avec cet Arbre pour devenir le « vrai maître du jeu » ! Car ce n'était ni le rôle de Sir Frédéric, ni celui de Sir Jédusor. »

Rogue ne put s'empêcher de sourire : il avait vu juste pour la Clé : Si Sir Frédéric ne l'avait pas laissée plus longtemps dans la tour d'Ivoire et l'avait placée en ses deux filles cadettes, c'est parce qu'il ne voulait pas que l'Arbre de Science épuise inutilement son incroyable force alors que la Faux et l'élu n'étaient pas encore placés en son sein…

Sirius regarda alors Dumbledore et celui-ci approuva les dires de Caïn. Tous les yeux se posèrent donc sur le Survivant : c'était à lui de choisir.

Harry hoqueta : il en avait plus qu'assez de cette attente, de cette violence… C'était enfin l'occasion d'en finir : dans trois jours, il serait mort ou victorieux, dans trois jours, il ne souffrirait plus ou serait dans la félicité la plus totale.

« -Va pour ce plan », lâcha-t-il enfin.

Un immense sentiment de soulagement parcourut Rogue : Potter convaincu, c'était déjà un problème de régler … Mais il ne goûta pas longtemps ce moment d'accalmie, car sa Marque se mit à le brûler une fois encore. Il s'éclipsa du bureau : plus personne ne lui prêtait attention, occupés qu'ils étaient à réconforter Harry dans sa grave décision. A part une personne : Caïn le rattrapa dans le couloir :

« -Bonne chance, Professeur ! »

Rogue se retourna vers lui, un peu pris au dépourvu mais avant qu'il ait pu lui répondre :

« -Attendez ! » Cria Mme Chourave qui arrivait en courant, « elle est là, elle est là ! »

La professeur semblait totalement perdue et excitée à la fois, mais devant la mine suspicieuse de ses interlocuteurs, elle dut bien donner un peu plus de sens à sa phrase :

« -le professeur MADUREI est là ! Sainte et sauve ! Vivante ! Pomfresh… »

Pour la deuxième fois de la journée, Rogue se sentit soulagé à un point inimaginable… Il aurait tant voulu retrouver son amante mais Lord Voldemort l'attendait…

« -Caïn, allez la voir pour moi », souffla-t-il avant de reprendre sa course.


C'est accompagné de Dumbledore que Caïn se rendit à l'infirmerie. Madurei semblait dormir mais il n'en était rien. Elle se redressa dès leur arrivée. Son teint témoignait de ces deux jours de cavales qu'elle avait traversés avant de parvenir tant bien que mal à regagner Poudlard.

« -Lady Mad… » Commença le directeur.

« -J'ai voyagé par le réseau de cheminées, malgré le soi-disant système de défense du Ministère, Albus, je peux vous dire que les Mangemorts doivent aussi les utiliser facilement : je suis arrivée par celle de cette abrutie de voyante… »

Il allait rouvrir la bouche quand elle le devança encore :

« -Je suis au courant pour ma sœur », dit-elle d'une voix profondément lugubre, « je suis passée par la maison de Black. Il y avait des traces de lutte… Je suppose que… »

« -Oui, Lady Madurei, Voldemort la retient prisonnière. »

Et il put enfin tout lui raconter sans qu'elle ne le coupe. Caïn était soulagé de la retrouver en si bonne forme, mais un détail l'intriguait : ses mains crispées sur son abdomen.

« -Vous avez mal au ventre ? » L'interrogea le jeune homme une fois que Dumbledore eut fini son récit.

Madurei détendit aussitôt ses mains en signe de négation.

« -Sachez que je suis extrêmement heureux de vous retrouver vivante », assura Dumbledore, « plus que jamais, nous avons besoin de vous… »

Mais Madurei semblait lointaine… Caïn s'assit en silence sans la quitter des yeux.

« -Lady ? » Souffla le directeur.

« -Je n'ai pas pu utiliser le sortilège Doloris, Albus », répondit Madurei avec une voix d'outre-tombe.

« -Comment ? »

« -Je suis responsable de tout ce massacre… Je n'ai pas su me battre comme il le fallait. »

Elle commença à s'enflammer et son ton monta :

« -J'aurais pu utiliser ce sort au maximum ! Mais au dernier moment…. Au dernier moment… Je ne sais pas… »

Instinctivement, l'une de ses mains se reposa sur son ventre… Les yeux de Caïn s'élargirent, il venait de comprendre :

« -Vous êtes enceinte ! »

Rei sursauta.

« -Vous êtes enceinte ! » Reprit-il. « C'est pour ça ! Si vous aviez lancé le sortilège Doloris, vous auriez torturé votre enfant à travers votre chair, c'est pour ça que vous n'avez pas pu ! Inconsciemment, vous saviez que vous ne deviez pas utiliser ce sort… »

« -C'est impensable, Caïn ! » S'exclama Rei, « pas maintenant ! Non ! Pas maintenant ! »

« -Madurei », dit Dumbledore, « calmez-vous, nous… Pompom ! Où est-elle ? »

La porte claqua soudainement, et l'infirmière entra :

« -Excusez ce retard, je ne pense pas toujours à garder des plantes médicinales pour future maman dans un collège, même si la jeunesse est de plus en plus précoce. »

Elle déposa quelques échantillons végétaux sur sa table et commença à les décortiquer.

« -J'espère que vous resterez un peu plus tranquille », râla Pomfresh, « vous êtes enceinte d'un mois ou deux… »

L'intéressée ne sembla pas le moins du monde enchantée d'une telle nouvelle. Elle s'était courbée sur elle-même en soupirant longuement.

« -Madurei… » Prononça Dumbledore. « Cet enfant… »

« -… n'arrive pas au meilleur moment », répliqua-t-elle avec aigreur, « je ne peux pas me permettre d'être dans un tel état maintenant ! »

(Note de l'auteur : La capote, tu connais ? Réponse possible de Madurei : JE N'ETAIS PAS SEULE A LE « FABRIQUER » CE GOSSE ! lol )

« -C'est pas possible… C'est pas possible », marmonna-t-elle pour elle-même tout en fermant les yeux.

Un enfant de Rogue ! Dieu seul sait comme elle aurait chéri ce moment en d'autres temps… Mais pour le présent, cette vie qu'elle portait lui apparaissait comme un abominable fardeau. Une gêne pour le rôle primordial qu'elle serait emmenée à jouer dans cette guerre.

Elle n'entendait plus rien, ni les paroles de réconfort d'Albus, ni les recommandations de Pomfresh.

« -Albus », finit-elle par soupirer, « il ne doit pas savoir. »

« -Comment ! » S'écria-t-il en craignant de comprendre.

« -Severus ne doit rien savoir. »

« -Mais Madurei, il a autant de droit que vous sur cet… »

« -Je suis contre l'idée d'avorter, je le garderai, mais Severus doit l'ignorer pour le moment. »

Elle pointa son regard aiguisé sur le directeur :

« -Dans trois jours, il est possible que je meure, lui aussi... Mais au cas où je survivrai, ça ne garantie pas qu'il en sera de même pour le bébé ! Un mauvais coup est si vite arrivé dans une bataille : cet enfant ne sera peut-être même pas porté à terme. C'est pour ça que vous devez lui cacher cette grossesse : je ne veux pas lui infliger ça. Si je meurs alors qu'il est au courant, il perdra du même coup sa femme et son enfant. Tandis que s'il ignore tout, il ne perdra qu'une amante… Et si je survis mais pas le foetus, il n'en saura rien non plus et n'en souffrira pas. Nous aurons le temps ensuite de penser à l'avenir… »

« L'avenir »… Ce mot résonna comme un océan d'incertitude aux oreilles de Caïn.

« -Vous voulez endosser une telle responsabilité toute seule ? » S'enquit alors Dumbledore.

« -Vous êtes son ami, Albus. Vous ne voulez pas qu'il souffre, n'est-ce pas ? Vous n'avez pas envie de l'encombrer d'un poids supplémentaire ? »

« -Non, bien sur que non… Mais comment expliqueriez-vous que vous ne pouvez plus utiliser le sortilège Doloris ? »

« -Faîtes croire que je suis victime d'un puissant sortilège… »

Le directeur se caressa la barbe d'un air affligé.

« -Si vous êtes son ami, alors vous ne lui direz rien. » Conclut la jeune femme.

Devant la détermination de Madurei, Dumbledore acquiesça sombrement. Rei se laissa alors retomber sur son oreiller dans un soupir soulagé.

Trois jours… Il ne restait plus que trois jours et tout serait enfin fini…

Trois jours qui était déjà bien entamé…

Néréis avait été kidnappée la veille… On était déjà le soir…

Le deuxième jour se lèverait bientôt…