Disclaimer : je me base sur le monde de Rowling.

Que dire… Arf, que de nostalgie….

Rewiev

Shen Kun : J'ai relu le chapitre du coup (je prends toujours les remarques très au sérieux, lol) Je n'irais pas jusqu'à parler de mauviette mais j'avoue que Madurei est un peu HS (-Un peu ? -lol pas taper ! Elle ne touche son ventre que deux fois… -c'était deux fois de trop, Luné !) En fait, je voulais qu'elle soit en difficulté, l'héroïne parfaite qui est toujours au maximum de ses capacités et sous les feux de la rampe ne m'intéresse pas. Et comme dans le chapitre 12 je l'ai déjà faite blessée à mort, je me suis contentée de mettre cela sur le compte de sa grossesse (mais avec le recul j'aurais peut-être du lui faire asséner un bon coup sur le crâne). Je me basais sur mon expérience personnelle des femmes enceintes, c'est-à-dire ma mère (lol), qui a été malade comme un chien les 6 premiers mois, pour moi et aussi pour mon frère, alors qu'il n'y avait pas de complications. Il y a des femmes qui vivent bien leur grossesse, mais c'est comme les règles, il y en a qui le supporte très mal et dès le début. Et je crois que faire du jogging est moins stressant que d'affronter Lord Voldemort. (Enfin, sauf dans mon cas, le sport est ma bête noire) C'est vrai que les rewievs influencent peu sur le devenir de la fic puisque j'ai tout écrit par avance, j'arrange seulement une phrase au deux. Quoiqu'il en soit, il me semble que Rei est plus combative dans ce prochain chap (c'est un tournant de la bataille en fait, lol, tu me diras) mais elle ne peut pas être toujours au milieu de l'attention. (j'ai tellement de persos, arf, mais c'est un peu ma faute, aussi ;-) J'essaye de valoriser Rogue de temps à autre, c'est aussi une Roguefiction, à l'origine, looool. (je suis toujours très loin du compte) Je suis allée sur google pour trouver des images de Mokuren, je n'y avais pas pensé mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de douceur dans son visage qui m'évoque Salana Je ne me souviens pas d'avoir employé Barjavel… Le seul livre que j'ai lu de lui est une rose au paradis. Il faut que je lise la nuit des temps, mais je ne trouve jamais le temps… A propos, je suis habituée à avoir des lectrices, mais en revoyant ton pseudo je me suis demandée si tu n'étais pas un garçon. Allez, bye bye et gros bisousssss

Severia Dousbrune : Je commence à me faire du mourrons pour le véritable aspect de Néréis, lol, j'espère de ne pas décevoir, il y a tellement d'attente. Cassons le suspens ! Pour la formule « autant bien », « autant bien », je ne sais pas du tout en fait. Je sais que j'emploie à l'oral et comme Néréis parle, je n'ai pas été très rigoureuse.

Meredith : Je uploadais toutes les semaines. La semaine prochaine, ce sera donc la dernière fois…. Pour la suite de Néréis, je repasserai en juillet faire un petit coucou, mais les publications ne seront pas aussi régulières car les chapitres ne sont pas encore prêts, et j'ai beaucoup de projets en cours. Kisssss

Gloumax : merci j'ai beaucoup misé sur la mise en scène pour la fin. Kissss

Mamie-boubou : Oui, ça bastonne Pour Harry, je ne peux pas répondre, mais tu vas voir incessamment sous peu. bisousss

Areia : Merci ! (grand sourire) Bisoussss

Etincelle de vie : Ouééééé ! Une lettre classique, comme moi ! Tu vas voir le grec, c'est mmmmmm ! Y a pas de mots. Contente que les poèmes t'aient plu. ;-) En lisant ta note, j'ai l'impression de me voir : comme toi au même âge (lol, ça me fait paraître vieille dit comme ça) j'étais fan de manga sans en connaître beaucoup, je faisais du latin… lol Un miroir rajeunissant Je suis toujours ravie d'apprendre à connaître mes lecteurs, ;-) Kissssssss

Ryannon : Mdrrrrr pour tes intrusions. Ben quoi, c'est pas une lumière, Miss Samova, hein Big ben ? Mon dieu, chuis pitoyable, loooool. Pour le mot « putain », j'emploie intentionnellement catin ensuite parce que je trouve le premier trop vulgaire pour l'utiliser à intervalle aussi près (lol, la morale et moi !) Kisssss

Angie Black : Merchi ! Plus qu'un chapitre après celui là, ;-) kisssss

Griselle : Merci beaucoooup ! (lol, mes chevilles gonflent, gonflent, gonflent….) Quand j'ai écris ce vers : le dessein retourné du meurtre que j'attends. Je me demandais s'il était compréhensible, parce que j'ai tendance à utiliser les mots dans des sens très large parfois (je pense à « retourné ») Big kisssssssss

Cycy Lupin : Lol, je n'y avais pas pensé à ce coup-là ! (Néréis enceinte de Voldy) mais ne t'en fais pas, je suis tellement tordue, j'aurais pu le faire, lol ;-) Néréis effrayante ? héhéhéhé Merci pour tes rewievs ! Gros bisoussssss


33/ … Et la tour d'Eternité.

Mais bien sur ! Ce qui est pur, c'est ce qui est sans mélange, sans tâche… La beauté grecque est définie selon les principes du cosmos, de l'harmonie et de la symétrie…

Tous se taisent et observent Néréis… Voldemort avait devant lui une jeune fille qui semblait aller sur ses 17 ans… A peine moins grande que Madurei, couverte d'une robe blanche qui lui arrivait aux chevilles et d'une chevelure bleutée… Une jeune fille ? Non, une néréide… Car Néréis Serpentard était la seule des filles de Sir Frédéric à avoir hérité, à un tel degré, des caractéristiques du peuple de sa mère… D'où son surnom de bâtarde, de monstre attardé… Elle se mouvait avec une grâce féline qui rappelait les ondulations de la mer, ses canines étaient aiguisées et légèrement proéminentes. De visage, elle évoquait un petit mélange entre la beauté froide de Madurei et la douceur sereine de Salana…

Mais en fait, ce que Sir Frédéric haïssait le plus, c'était ses yeux. La beauté est soi-disant ce qui est symétrique, la pureté serait homogène. Le regard de Néréis ne l'était pas : Des yeux vairons… Sans pupilles, comme les Néréides et l'Ecarlate au summum de sa folie meurtrière. Un regard totalement déséquilibré par des couleurs opposées : l'un vert, clair comme la vase d'un ruisseau en été, l'autre violet, obscur comme l'améthyste la plus dure… Ses étranges yeux étaient soulignés par des marques légèrement noires qui ornaient ses paupières, comme un maquillage naturel. Ce déséquilibre outre l'impression de mal à l'aise qui l'accompagnait, suggérait que ce regard vous décortiquait membres par membres lorsqu'il se posait sur vous…

Voldemort frissonna : mais c'est qu'elle était belle dans son effroyable asymétrie…

« -Enchanté de te rencontrer enfin, la néréide… Souffla-t-il, ou monstre de foire ? C'est au choix… »

Le petit moment de surprise était passé. Rogue retint son souffle. Les Servantes retombèrent dans leur folie originelle et reprirent la lutte. Tous s'enfoncèrent à nouveau dans un chaos de coups et de cris. Elles riaient ! Elles riaient aux éclats, subjuguées par l'odeur du sang mêlée aux hurlements de douleur. Et Néréis se fondait à la perfection dans ce tumulte, tout aussi soumise à la folie que les Servantes, elle paraissait danser tout en se battant… Prolongeons l'art jusqu'à la cruauté la plus pure ! Privée de pouvoirs, la semi Néréide se contentait de ses griffes et de ses crocs mais c'étaient des armes d'une extrême efficacité. Elle se débarrassa des quelques sorciers qui avaient tenté de l'immobiliser et sauta sur Jédusor pour le renverser, ils roulèrent, chutèrent, l'une se releva, l'autre la frappa du sortilège Doloris : Néréis hurla de douleur et attendit que le sort cesse pour éclater d'un grand rire.

« -Rogue, attention ! » Cria Rei.

Son amant évita une lance en os au dernier moment. Il aperçut Linéar : le jeune homme s'arma à nouveau d'une arme forgée en os et la jeta de toutes ses forces contre lui. Madurei l'attrapa au vol, tournoya sur place, et s'en servit pour transpercer le crâne d'un Mangemort qui l'avait attaquée de dos.

Néréis rampait à terre, en ricanant. Voldemort, exaspéré par son attitude, décida de prendre les mesures qui s'imposaient.

« -Disjunctum ! » Hurla-t-il.

Le sort de séparation ! Néréis gronda sous l'effet de la surprise mais le rayon lumineux l'heurta de plein fouet. Comme si on la privait d'une partie de son âme, un halo bleu jaillit de son corps et tournoya dans les airs. Les Servantes éclatèrent toutes comme des bulles de savon.

« -La Clé des Chimères ! » Gueula Madurei, « mais il est FOU ! »

Voldemort ordonna à ses Mangemorts de tenter de l'absorber.

« -Sang-De-Bourbe ! » Cria Néréis furieuse, « comment oses-tu ! »

Jédusor l'attrapa alors vigoureusement à la gorge, la jeune fille essaya de le mordre en poussant des hurlements de furie. Il la lâcha et pointa sa baguette sur son cou endolori :

« -THANATOIS ! »

Mais le sol se déroba sous eux et Néréis sombra dans une pièce souterraine qui se referma prestement. Voldemort fit éclater les murs qui tentaient de l'écraser et remonta à l'air libre : Joyce possédait toujours sa Clé et elle venait de sauver sa jumelle !


La Clé des Chimères Animées virevoltaient encore dans les airs. Madurei s'envola pour la saisir mais quelqu'un bondit sur son dos pour s'en servir d'appui : Linéar avala sous ses yeux la sphère lumineuse. Aussitôt, de nouvelles Servantes apparurent, mais si celles de Néréis ressemblaient à des nones échappées d'un couvent gothique, celles du jeune Mangemort était bottées, toutes de cuir vêtues et faisaient claquer des fouets en pouffant sur un mode hystérique quoique harmonieux.

« Bravo ! » S'insurgea Rogue. Les Ksris avaient peut-être fui à cause de l'arrivée des anciennes Servantes de Sir Frédéric, mais à quoi cela servait-il maintenant qu'il y avait ces diablesses pour les remplacer ?

« -Repliez-vous ! » Hurla Madurei aux membres de l'Ordre… « Repliez-vous ! Nous allons en finir à notre façon ! »

Les forces étaient maintenant de 1 contre 5, en faveur des Mangemorts. Les Servantes, plus machiavéliques que leur ancienne version, firent silence pour se concentrer exclusivement sur la bataille. Mais Rei n'avait pas dit son dernier mot, elle attrapa Linéar et le souleva pour se diriger à tire d'ailes vers la Tour d'Ivoire.

« - Mais rattrapez la ! » hurla Voldemort, « RATTRAPEZ LA ! »

L'avant poste de la Tour d'Eternité… car si Joyce pouvait modifier toutes les pièces du château, cette Tour était le seul lieu qu'elle ne pouvait pas changer d'endroit géographiquement… Voldemort lança des imprécations de haine et ses Mangemorts poursuivirent la femme ailée. Rogue aurait certainement été exécuté si le sol ne l'avait pas soudainement englouti.

« -Levez-vous ! » Lui dit Néréis alors qu'il venait de choir douloureusement sur les fesses. « C'est Joyce qui nous… »

Et à nouveau le sol se mit à onduler comme un océan déchaîné, Rogue n'eut pas le temps de réagir et il se retrouva, enlacé par Néréis, lancé sur des dalles à grande vitesse.

« Plus de temps à perdre ! » Déclara Joyce dans l'esprit de sa jumelle, « je vous emmène à moi ! Je suis dans la Tour avec Caïn ! Sirius est resté auprès de Potter… »

« J'ai perdu la Cl… »

« Madurei nous l'apporte… »


« -Vous avez une sacrée poigne ! » S'exclama Linéar sans parvenir à se dégager de l'étreinte de Madurei.

« -Ta gueule ! P'tit con ! Je vais te saigner comme un porc une fois dans la Tour ! »

« -Mais non, voyons », dit-il avec un petit sourire, « ne soyez pas si crispée ! »

« -La ferme ! Saleté de Mangemort ! »

« -Oulalala ! Mais savez-vous que je fais cela uniquement pour passer le temps ? »

« -Silence ! Si tu crois que je serai plus clémente parce que tu n'es qu'un gosse, tu… »

Mais nulle occasion de déblatérer davantage : un Thanatois venait de la frôler. La Tour n'était plus qu'à quelques mètres…


Surfant au sommet d'un bric à braque de dalles et de roches, Rogue et Néréis espérait sincèrement, en voyant qu'ils approchaient dangereusement des escaliers montant dans la Tour, que Joyce les arrêterait juste devant mais finalement… Avez-vous déjà descendu un escalier sur les fesses ? Ça fait très mal… Alors imaginez de les monter dans la même position, c'est pire… C'est ce que firent les deux infortunés sorciers.

Joyce modula le mur à sa droite pour l'ouvrir et Madurei se vautra à l'intérieur. Au même moment, Néréis et le maître des potions arrivaient dans un roulé-boulé dantesque. Caïn et Néréis eurent un lourd regard l'un pour l'autre, il sembla choqué de la revoir avec une telle brusquerie et avait tant de choses à lui dire… Mais ils n'avaient pas le temps.

« -Voldemort va arriver dans quelques secondes », cria Rei, « il faut… »

Elle s'apprêta à trancher la gorge de Linéar avec son épée qu'elle venait d'évoquer mais il recula en trois enjambées décidées, lui jetant un regard rancunier. Rogue pointa sa baguette sur lui :

« -Allez, tu me revaudras ça plus tard, petit ! Disjunctum ! »

Simultanément, Caïn en fit de même avec Joyce. Les Clés se dégagèrent de leur prison charnelle et s'unirent sous leurs yeux. Une explosion de lumière fit étinceler la Tour comme si l'Ivoire s'était remodelée dans le cristal le plus flamboyant.

L'Arbre à son tour rayonna. Sirius dut fermer les yeux : il ne pouvait même plus apercevoir son filleul, mais il devinait que les sources énergétiques étaient en place…

Linéar allait s'enfuir mais il attrapa Joyce par le poigné :

« -Petite princesse », soupira-t-il avec une méchanceté calculée. « J'espère qu'on aura une occasion de se revoir... »

Elle le regarda avec un feu venimeux au fond de ses yeux et en réponse, il la lâcha brusquement et ricana avec empressement avant de se faufiler dans les escaliers de la Tour pour s'enfuir.

« -Lady Joyce ! » Cria Caïn, « ne le laissez pas partir ! »

Mais il était déjà trop tard, Linéar venait de disparaître. Rogue ne s'en souciait guère :

« -Dîtes-moi plutôt ce qu'on fait maintenant ! »

Madurei secoua la tête et lorgna sur Joyce qui se retourna en réponse vers Néréis.

« -Rien », fit celle-ci, « goûtez au Miracle ! »

Quelque chose vint frapper contre la Tour : Voldemort essayait de la percer, mais ils étaient tous à l'abris. On pouvait sortir de la Tour d'Ivoire, mais on ne pouvait plus y entrer…

C'est alors qu'au beau milieu du château, là où se trouvait l'Arbre de science, une colonne de lumière s'éleva. La Tour d'Ivoire, ayant achevé son transfert d'énergie, reprit sa forme première, sans toutefois perdre son bouclier, tandis que la nouvelle Tour s'élevait, plus haute et plus lumineuse, en s'affinant jusqu'aux confins du ciel. La Tour d'Eternité venait de naître…

Elles explosaient en milliers de couleur criardes et sombres : un mélange de ténèbres et d'espoirs, la lumière semblait voltiger en tourbillons et plus elle se développait, plus la tour prenait la forme d'une longue pyramide effilée.

« -C'est ça qui est censé manipuler le destin ? S'étonna Joyce. Mais Potter saura-t-il la contrôler ? »

Néréis se mordit les lèvres avant de crier pour bien se faire entendre :

« -Non ! Cette Tour n'abolit pas le destin, comme vous le croyiez : Elle l'INCARNE ! Comment vous expliquer ? C'est une réunion de forces telle qu'elle peut détruire tout ce qui a été… Quant à ce qui sera, elle peut y exercer une influence déterminante ! Mais tout cela dépendra de ce que nous voulons au fond de nous ! »

« -Je vois », répondit Rei, « quand nous serons à l'intérieur, il faudra surveiller le moindre de nos gestes, de nos paroles et de nos pensées, car leurs effets seront décuplés ! »

« -Pas toi ! Tu resteras ici. » Gronda Rogue.

La Tour d'Ivoire offrait encore un asile sûr et Rogue préférait que Madurei y demeure.

« -Je te demande pardon ? » S'indigna Madurei. « Tu crois que je vais te laisser risquer ta vie, tu es f… »

« -… au courant de tout alors pour une fois, fais-moi confiance. »

Il lui cloua le bec en s'emparant de ses lèvres :

« -Albus a lâché le morceau ! » S'exclama-t-elle en le repoussant brièvement.

« -Oui », dit Rogue en l'emprisonnant dans ses bras, « et ne me refais plus JAMAIS ça ! »

« - Non, plus jamais… »

Il l'embrassa à nouveau, elle le repoussa encore, armé d'un nouvel argument mais

Néréis, qui avait croisé les bras d'impatience, attrapa Rogue par sa cape :

« -Joyce, Caïn, vous restez avec Madurei, ici ! » Cria-t-elle.

Madurei la fusilla du regard, et sa petite sœur répondit l'air de rien :

« -Nous avons besoin d'un contact extérieur pour revenir, Madurei, et je suis navrée de le dire, les ondes psychiques de Joyce et de Caïn ne sont pas assez… « vivaces »… pour nous y fier. »

Le visage de Joyce sembla crier : « excuse à deux balles ! C'est faux de chez faux ! » Et Caïn, faisant abstraction de la remarque, manifesta l'envie de la suivre : il était hors de question qu'il la laisse partir seule. Néréis prit son visage entre ses mains avec une convoitise digne d'une muse vénale.

« -Mon cher Caïn », souffla-t-elle tandis que Joyce avait pâli à ce spectacle. « Je t'ai déjà dit que tu étais… à croquer ? »

Ce grain de voix : Caïn ouvrit bien grand ses yeux gris et se souvint... Quand Anaïmon avait pris possession de Néréis et avait décapité le dragon, il lui avait semblé que c'était Lady Joyce Serpentard qui s'était adressé à lui mais…

« Et au moment même où la rose était décapitée, il en fut de même pour le dragon, son sang éjecta soudainement sa tête comme un bouchon de champagne, et le liquide rouge jaillit ainsi qu'un volcan en plein réveil. Caïn, qui s'était détaché de Sirius, fut largement aspergé. Il étendit ses bras d'un air dégoûté et stupéfait tandis que le sang en dégoulinait.
"-Ne fais pas une telle tête, Caïn, ricana Joyce, t'es bien plus BEAU comme ça !"
Elle avait prononcé ces mots avec une gourmandise qui ne lui ressemblait guère. »

Oui, il avait cru que c'était sa jumelle mais finalement, c'était peut-être une manifestation inconsciente de la vrai Néréis. Semblant voir son trouble, celle-ci avança ses lèvres vers les siennes comme pour l'envoûter et… Elle saisit férocement son col pour l'empêcher de bouger et lui refila un superbe coup de genou dans le ventre. Il s'écroula à terre.

« -J'aurais du essayer ça », dit Rogue en jetant un œil sur Madurei qui croisa les bras de colère, « c'est très efficace… Enfin, pas dans le ventre, évidemment, mais un bon coup sur la tête… »

« -Allons-y », répondit simplement Néréis.

Mais l'escalier s'était bouché quelques mètres plus bas : comment le jeune Mangemort s'était donc sauvé ? Rogue trouva la méthode : ils passèrent tout simplement à travers le mur d'ivoire et se retrouvèrent… dans le vide… C'est alors que Joyce bondit à leur suite. Néréis eut un sourire en coin : bien sur que sa jumelle n'avait pu s'empêcher de la suivre ! Avant d'avoir pu crier, la Tour d'Eternité les darda de rayons et les happa littéralement.


Et une plaine de nuées roses et noires s'offrit à eux. L'espace semblait infini : ils étaient à l'intérieur de la Tour. Rogue se releva en soutenant la jeune fille :

« -Ton collier a disparu ! » S'exclama-t-il.

En effet, l'entrave posée par Lucius Malefoy avait été détruite en pénétrant dans la Tour. Néréis laissa échapper une exclamation de joie. Mais une voix maudite aux oreilles de Rogue s'éleva bientôt :

« Les Mangemorts ont fui en voyant Voldemort disparaître… »

C'était la voix de Potter.

« -Tout va bien, Harry ? » S'enquit Néréis qui le trouvait trop faible à son goût.

« -Pourquoi irait-il mal cet espèce de… »

« Oui, un peu fatigué c'est tout… » Résonna la voix du Survivant. « J'ai attiré Voldemort dans la Tour, et j'ai une vue d'ensemble sur l'extérieur… Les Mangemorts ont l'air de croire que Voldemort est mort… »

« -En d'autre terme », gronda Néréis…

« -… Il est vivant… » Conclut Rogue.

Vivant… Et c'était à eux de s'en charger… Néréis avança à pas feutrés, balançant son regard détraqué de droite à gauche…

Rogue tenait fermement sa baguette et guettait particulièrement derrière eux.

« -Où est ma sœur ? » S'étonna Néréis, « où… »

Rogue et son élève eurent la même révélation au même instant : Si le collier de Néréis avait disparu, celui de « l'Ecarlate » aussi, ainsi Joyce devait être retombée dans la folie due à l'Imperium…

« -C'est pas vrai ! » Gronda Néréis, « je sens qu'elle va nous refaire une crise de jalousie ! »

Ils se préparèrent à l'affrontement qui risquait de subvenir d'une seconde à l'autre. Rogue s'immobilisa et remua l'un de ses pieds avec dégoût :

« -Que se passe-t-il ? » S'étonna-t-il, « on dirait de la… »

De la boue… Le sol devenait humide et la nuée rose vira à la cendre la plus froide…

« -La Tour d'Eternité se craquelle ! » S'exclama Madurei.

A défaut de pouvoir se rendre utile, elle regardait par une petite meurtrière placée dans l'escalier de la Tour d'Ivoire…

« -Elle est très éphémère », commenta Caïn, encore perché en haut en se massant douloureusement l'abdomen, « elle est en train de boire toute l'énergie de l'Arbre de Science… S'ils n'en sortent pas à temps… »

Mieux valait ne pas y penser…

« -On aurait du laisser Sir Jédusor tout seul à l'intérieur », ajouta le jeune homme.

« -Il aurait trouvé un moyen de revenir », rétorqua froidement Madurei. « Il ne doit pas disparaître avec la tour, il faut l'abattre avant. »

Le sol s'inclina brutalement et une boue couleur de sang et de misère s'écoula vers ce qui semblait constituer un trou noir… Un trou noir qui n'était autre que Voldemort.

Rogue fut paralysé devant cette vision : le Seigneur des Ténèbres était au fond de la « cuve », enchevêtré dans une masse noire maculée d'une liqueur rouge amère, il se débattait comme pour en sortir, pestant contre ses cousines, contre ce traître de Severus… Mais il ne pouvait s'en défaire : Tom Jédusor avait emmagasiné tant de forces démoniaques que la Tour même ne le considérait plus comme un être vivant et elle essayait de s'emparer de ses pouvoirs : le destin, envieux, tentait de l'avaler. Néréis put voir ce qui attendait les présomptueux et les fous.

« -Tom », murmura-t-elle en se souvenant des imprécations de Camille, haute figure d'une pièce de corneille, «oui, unique objet de mon ressentiment. Tom, de qui vient mon bras d'immoler les tourments. Tom qui se voudrait maître et qu'aucun cœur n'adore. Tom enfin que moi je hais parce qu'il s'honore… »

Voldemort les aperçut enfin et au lieu de dédier tous ses efforts à son propre salut, il décida de les tuer. Des éclairs orangers, mais d'un orange criard et inquiétant, jaillirent de ses yeux pour percuter les deux sorciers.

« -Avada Kedavra ! » Hurla Néréis.

Mais au lieu de l'étonnante fulguration dont elle irradiait habituellement c'est une volute de fumée verte qui s'échappa d'elle.

« -Rogue ! » Cria-t-elle, « mon pouvoir s'amenuise ! Je crois que c'est parce que l'Arbre perd ses forces ! Mon don va disparaître avec lui ! »

Rogue, sans avoir le loisir de lui répondre, bondit sur le côté pour éviter une charge d'énergie qui en définitive lui arracha sa baguette des mains. La foudre s'abattit non loin de lui et dessina une brèche dans le néant. Il allait être aspiré mais il put se retenir par chance au bord qui s'avérait assez rugueux. Le sol avait changé de texture, passant d'une boue insaisissable à l'aspect d'un tissu élastique. Il s'accrocha à l'étoffe, tenta de remonter et…

« -Alors, cher Rouge-Gorge », s'éleva une voix outrée et persiflant, « on trouve toujours le moyen de se rattacher à la vie ? »

Joyce venait d'arriver au dessus de lui, ses pupilles avaient bien disparu à nouveau et elle lorgnait sur lui avec une abominable expression de haine, de dégoût, de rancœur et d'un tas d'autres sentiments qui forment les prémices du mal. Elle leva un pied, prête à le frapper pour le convier à son dernier voyage, mais un éclair de Lord Voldemort la heurta et elle passa tête la première dans le vide. Enfin, sa chute ne dura pas longtemps car elle heurta Rogue qui, bon joueur, la rattrapa d'un bras. Il la remonta tant bien que mal, et Joyce lui tendit la main pour l'aider en retour. En effet, elle aussi perdait son pouvoir spécial et reprenait ses esprits… Quand Rogue fut à l'abri de toute chute, elle s'agrippa férocement à ses habits en criaillant :

« -Je te hais ! J'espère que tu le sais, je te hais ! »

« -Oui », dit-il, « et si ça peut te faire plaisir, moi aussi je te hais ! »

Elle soupira de soulagement :

« -Merci, mon Dieu ! »

Et Rogue tourna sa tête vers Néréis qui les regardait :

« -Merci pour ton aide, toi ! » Maugréa-t-il.

La jeune fille aux cheveux bleus secoua la tête :

« -J'étais prête à intervenir, mais je voulais voir si Joyce était capable de résister à la tentation… »

« -J'y suis arrivée », annonça fièrement celle-ci.

Mais Rogue se releva comme un fou furieux : ils ne pouvaient pas se permettre de taper la causette alors que Lord Voldemort n'était pas loin !

« -Pas d'inquiétudes à avoir ! » Ricana Néréis, « il se dépatouille dans sa merd… »

Un éclair heurta son crâne et elle tomba illico, victime de sa vantardise. Joyce se jeta sur elle mais la pente du sol s'accentua encore plus et ils glissèrent tous sans exception. Rogue parvint à se maintenir en s'accrochant avec le peu d'ongles qu'il possédait. (C'est pas une gonzesse notre Severus !)

« -Néréis ! » Hurla-t-il pour qu'elle se réveille, « NEREIS ! »

Mais la jeune fille glissait, inconsciente. Joyce, qui ne pouvait retarder sa propre descente, prit une grave décision : elle s'élança pour tomber encore plus vite que sa jumelle. Rogue retint son souffle en voyant celle qui le haïssait plus que quiconque se sacrifier. Et puis au dernier instant, il ferma les yeux, redoutant ce que donnerait l'impact de cette chétive sorcière contre le Seigneur du Mal. Joyce aussi avait clos les paupières, et sa vie défila dans sa tête : et même un instant de sa vie en particulier. Et quand Rogue rouvrit les yeux, il ne put croire ce qu'il voyait… Non, c'était incroyable… Voldemort… venait d'être frappé à mort…


Voldemort succombait, transpercé par le bras de Joyce qui le regardait avec stupéfaction : elle avait repensé à ce jour où elle avait tué sa mère, armée de la Faux. Elle avait imaginé que son bras était devenu aussi puissant que l'Arme, et la Tour avait exaucé sa prière. Elle venait de lacérer le cœur du diable aux yeux rouges. Elle poussa un cri de terreur puis de soulagement. Voldemort s'affaissa, vomissant du sang et des injures :

« -Gaarrces… » Parvint-il à articuler.

Le sol s'aplanit, et redevint poussiéreux comme sur le point de disparaître. Néréis gisait, inerte. Rogue se précipita sur elle : elle respirait encore faiblement. Voldemort redressa une dernière fois le front : il mourrait, certes, mais il avait encore quelque chose à dire :

« -Cette Tour a un fonctionnement des plus aléatoires, je vois, mais Harry Potter ne peut pas tout contrôler ! Alors je souhaite… Je veux que l'enfant que porte cette putain de Madurei… Je veux que cet enfant soit l'objet de votre perte à TOUS ! Votre réussite sera éphémère ! Vous n'aurez pas l'occasion de jouir de cette victoire indéfiniment, et ce sera de sa faute ! Cet enfant… Ce garçon… Qu'il soit maudit ! Qu'il vous maudisse tous à son tour ! J'en ferai mon digne héritier… »

Mais la voix de Seigneur des Ténèbres était aussi légère que le murmure du mourant et seul Joyce, encore à proximité de lui, l'entendit. Sans attendre, elle secoua la tête avec force :

« -Non ! » Hurla-t-elle, « ferme-la ! Je t'ai assez entendu ! Laisse les miens en paix ! Ils ont assez souffert ! Je veux qu'ils aient tous une chance de se rattraper ! Ils ne peuvent pas finir comme ça ! Emporte ta hargne et ta rancœur en enfer, car cet enfant à naître, si Dieu la lui refuse, aura du moins MA bénédiction ! »

Néréis semblait avoir compris quelle menace avait du faire Lord Voldemort pour que sa sœur lui réponde ainsi, et une larme ultime glissa sur sa joue, car Joyce oubliait de s'inclure dans cette prière… Rogue la soutint quand elle tenta de se relever :

« -Je veux mon miracle », balbutia-t-elle, « je veux que ma jumelle s'en sorte… »

Voldemort n'écoutait déjà plus, et regardait les cimes pleines de lumières qui le surplombaient, un étrange sourire sur son visage, comme s'il avait pu soudainement accéder à une vérité les dépassant tous. Un rire satisfait d'échappa de lui, assuré qu'il était qu'un jour il serait vengé… Mais rien pourtant n'était moins sûr… Il ne suffisait pas de criailler comme un enfant capricieux pour que la Tour se soumette à nos caprices. Joyce était tombée à genoux, priant de toutes ses forces pour conjurer le mauvais sort…

Voldemort mourut sans autre cérémonie mais c'est à ce moment-là que Harry Potter, le Survivant, expira également : L'Arbre, lui-même drainé par la Tour, avait pris ses dernières forces…

Le comprenant, Néréis jeta à Rogue un dernier regard plein de terreur avant que la Tour ne parte en fumée…


Ce n'est pas terminé ! Lol, encore un chapitre et l'épilogue (ça finit pas comme ça, naaaaan !)

Voici les imprécations de Camille, je les adore, miam miam ! Je les ai parodiée pour déconner, histoire de rester dans la folie « citation » de Néréis…

Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome qui t'a vu naître, et que ton coeur adore !
Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore !
Puissent tous ses voisins ensemble conjurés
Saper ses fondements encor mal assurés !
Et si ce n'est assez de toute l'Italie,
Que l'Orient contre elle à l'Occident s'allie;
Que cent peuples unis des bouts de l'univers
Passent pour la détruire et les monts et les mers !
Qu'elle même sur soi renverse ses murailles,
Et de ses propres mains déchire ses entrailles !
Que le courroux du Ciel allumé par mes voeux
Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux !
Puissé-je de mes voeux y voir tomber ce foudre,
Voir ses maisons en cendre, et tes lauriers en poudre,
Voir le dernier Romain à son dernier soupir,
Moi seule en être cause et mourir de plaisir !