Titre : Dans ma Chair
Disclaimer : Tous les personnages ainsi que l'univers (Poudlard entre autres lieux) appartiennent à l'auteur JK Rowling.
Spoiler : Tome 5
N/a : Seconde strophe de la chanson de Kyo « Dans ma chair »… Si vous avez l'occasion, écoutez la, même les gens pas fans de Kyo devraient être touchés par les paroles, puis c'est beau… (moi même je suis pas accro non plus hein !)
Ah et petite précision, dans la première version du premier chapitre, j'avais oublié de faire remettre son t-shirt à Harry pour descendre manger, ce qu'il fait qu'il se serait retrouvé à moitié nu dans la voiture de Fudge… Je veux bien que ce soit du slash mais quand même lol ! Et j'avais aussi mis la date du 4 Juillet alors que je pensais au 4 Août, d'où le fait qu'il n'ait plus qu'un mois à tirer chez la famille… Je suis bête ! Donc c'est modifié, simplement c'est pas encore en ligne à l'heure où j'écris cette n/a…
Cette fois merci à la même miss pour le bêta et la modification du chapitre 1, merci à ma Lauwie chérie pour son soutien et pour pas avoir de préjugés (c'est ta grande force, maman, change pas), merci à Zoo qui est une jeune fille adorable bourrée d'idées géniales, et merci à tous ceux qui m'ont lu, même si ils ont pas reviewé ! D'ailleurs…
RaR :
Amy Keira : C'est très gentil d'avoir commenté ma fic, merci, même si c'est court je sais que ça te plaît et c'est super touchant ! Merci ! La suite la voilà, j'espère que tu me diras si elle te plaît aussi ! o
ZooMalfoy : Yeah ! Même si on en a déjà parlé, merci pour ton compliment sur les vertiges… Lol oui la limousine de Fudge ça m'est venue comme ça, je voulais un débarquement impressionnant comme il y en a dans les HP… Enfin maintenant vous savez pourquoi je m'appelle pas JKR ;; Cheveux longs, gros gros fantasme perso aussi… mais ils ne lui arrivent qu'aux épaules hein ! ça pousse peu en un été ces choses là… Merciii encore !
Gaelle Griffondor : Merci à toi aussi, c'est super gentil, j'espère que tu liras la suite et qu'elle te plaira également !
Chachan : Aaaah ma Chachan ! Heureuse que ça te plaise… t'inquiète le suspense arrive là, tu vas voir ça :p Merci pour le compliment, de la part d'une S ça me touche beaucoup mdr. Bon. Ce second chapitre tu le liras aussi hein. Y'a intérêt.
L'Anonyme : Grande c'est sûr, ce deuxième chapitre fait déjà au moins le double du premier, alors j'ai pas de doutes pour les prochains ! Célèbre, j'aimerais bieeeen ! Bizoux et merci beaucoup pour cette review c'est super encourageant merci merci !
Zazan : Oh oui reviens reviens ! Merci beaucoup d'avoir reviewé !
Chapitre : 2
« Rencontre(s) et Haine(s)»
« Si je transporte vos rêves, vos peines, vos haines et la mienne, la même qui règne à l'orée du ciel, mon fleuve, ma sphère, nos chaînes rougeoyant dans ma chair… C'est par amour pour elle… »
4 Août, Behenear Street.
Après une dizaine de minutes de trajet dans le silence le plus complet, la 'limousine' s'était arrêtée devant une ruelle sombre malgré le soleil qui continuait de taper, et si étroite que la chaleur y était encore plus étouffante qu'ailleurs. Elle était assez isolée du centre ville de Londres pour qu'aucun bruit de circulation ne leur parvienne. Harry avait trouvé cela assez inquiétant. Pas un chat. Pas même un moldu…
Le chauffeur était sorti le premier, et lorsque le jeune brun avait cherché à ouvrir la portière pour sortir aussi, Fudge l'avait retenu par son t-shirt.
« Voyons, notre chauffeur est là pour ça, Harry. »
Avec une moue de dégoût, Harry s'était dégagé et était descendu sans attendre une seconde de plus. La présence du ministre à moins d'un mètre de lui le révulsait.
Les trois hommes se trouvaient maintenant debout sur un trottoir. Le larbin de Fudge avait à nouveau pointé sa baguette, cette fois sur la voiture : « Minima Actium ». La limousine s'était réduite d'au moins 4 mètres. Elle avait presque l'air d'une 5 portes normale à présent.
Le ministre marcha quelques mètres en direction d'une plaque d'égout, se pencha en grognant et la souleva magiquement. Il saisit quelque chose, et s'approcha d'Harry, qui comprenait de moins en moins. Dans une ruelle pareille, Fudge pouvait aussi bien le tuer que lui chanter des cantiques, personne n'en saurait rien. Il posa par réflexe sa main sur la poche qui contenait sa baguette et recula un peu lorsque le ministre arriva à son niveau.
Dans sa main, il tenait un trousseau de clés rouillées. Il le tendit à Harry.
« Ceci est un portoloin… », commença-t-il sur un ton monocorde, comme exaspéré par la futilité apparente de sa mission. « Il te mènera directement à Poudlard. Tu y es attendu. »
Harry scruta l'homme du regard, de haut en bas, puis de bas en haut… Qui pouvait lui assurer que c'était bien à Poudlard qu'il allait, hein ?
Dois-je vous faire confiance, monsieur l'enf…
«Maintenant tu m'excuseras mais j'ai des fonctions plus importantes à assumer que de répondre aux ordres stupides d'un vieillard sénile un peu trop aimables avec les morveux. »
Le jeune sorcier le fusilla du regard, prêt à lui bondir dessus et à l'étrangler, tandis que le chauffeur l'attrapa délicatement par les épaules, sentant probablement la tension qui habitait Harry.
Avec un soupir dédaigneux, Fudge se détourna et alla s'enfermer dans la voiture, laissant un Harry estomaqué par autant de… il ne trouvait même pas les mots.
Le chauffeur le lâcha toujours aussi délicatement, et lorsqu'il fut face à lui, il lui adressa un signe de tête compatissant avant de rejoindre à son tour la voiture, qui quitta la rue en quelques minutes.
Harry était seul. Ses mains tremblaient légèrement, de rage, de peur, de tout à la fois.
Il se pencha. Le trousseau brillait singulièrement. Il était bel et bien magique, ça, aucun doute… Mais un détail attira l'œil du brun. Sur une des clés, une inscription était finement gravée… En prenant bien soin de ne pas y toucher, il s'approcha suffisamment pour déchiffrer : Fumseck.
Sans hésiter un instant, il le saisit à deux mains.
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Il cligna lentement des yeux, secoua frénétiquement la tête puis les ouvrit entièrement. Il avait atterri sur les fesses, ça il le savait. Mais où, c'était déjà beaucoup moins clair.
Il examina méthodiquement la pièce de ses grands yeux émeraudes, mais la pénombre était telle qu'il ne voyait pas à plus d'un mètre. Se levant difficilement, il chancela à nouveau et essaya désespérément de trouver un appui quelconque.
Encore ces p… de vertiges… Allez ho, un peu de nerfs.
L'air était étrangement confiné, tous les rideaux étaient tirés, et alors qu'il avançait centimètre par centimètre, Harry distingua un immense bureau recouvert d'objets en verre. Mais rien qu'il ne connaissait. Pas de potions, pas d'énormes grimoires, pas de phœnix, et pas de longue barbe blanche en vue.
Je le savais, je n'aurais jamais du croire Fudge ! L'imbécile, tout ça parce que j'ai vu marqué Fumseck, ceci dit y'aurait eu « Danger de mort » je suis sûr que je l'aurais pris aussi. Mais quel con…
Bon, ne pas paniquer. Il fallait sortir d'ici, pour commencer. Harry continua donc d'avancer petit à petit, sans percevoir les obstacles potentiels, et il finit par trébucher. En un quart de seconde, sa joue heurta le mur glacial qui se trouvait juste à quelques centimètres de lui et qu'il n'avait pas vu, ses genoux pliant mais le maintenant dans une position presque debout.
Aïe…
Quelque chose de rond, de dur et de froid s'était enfoncé dans son ventre, au niveau de l'estomac, et ce n'était pas pour arranger ses nausées.
« Hnn… »
Le gémissement était parti tout seul. Reprenant doucement son souffle, il se mit à forcer sur ses mains pour se redresser, mais il ne sentit pas la poignée tourner contre son abdomen. Il poussa un cri de surprise lorsque le mur se déroba sous lui et qu'il s'effondra non pas parterre mais sur quelque chose de grand, ferme, et chaud. Il sentit que deux mains l'avaient agrippé sous les aisselles.
« Hola, hola… ça va aller… ? Que faisais-tu contre la porte… ? »
La voix était douce… chaude. Comme le corps contre lequel il était blotti malgré lui. Parce que oui, c'était un corps, un corps d'homme même, et actuellement son visage était enfouie dans une robe de sorcier.
« Heu, oui… déglutit-il, assez gêné par la situation. Je… je suis désolé… Je…
C'était donc un porte…
- Ce n'est rien, je vais t'aider, appuie toi sur moi.
- D'accord… »
Dans un effort, et avec l'aide de l'homme, Harry réussit à se redresser. Assez honteux d'avoir montré autant de faiblesses à un inconnu (saloperie de vertige va…), il s'excusa encore une fois en fixant ses chaussures.
« Ce n'est rien, rassure toi… » intima la douce voix. « J'espère seulement que tu ne t'es pas trop abîmé, je vais avoir besoin de toi, Harry. Tu es bien Harry Potter n'est ce pas… ? »
Devant l'absence de réponse du brun qui ne le regardait toujours pas, captivé par ses lacets, il poursuivit : « Le directeur m'avait prévenu de ton arrivée, je m'excuse de ne pas t'avoir attendu ici, mais je pensais plutôt te voir atterrir dans son bureau à lui… »
Le sang d'Harry ne fit qu'un tour. Il était bien à Poudlard !
« Oui, moi aussi je me voyais plutôt débarquer chez Dumbledore… » osa-t-il en reprenant un peu confiance en lui. Maintenant il allait falloir rattraper sa démonstration de maladresse et faire bonne impression à… à qui d'ailleurs ?
Alors qu'il se décida à lever les yeux, la chaleur du corps qui était resté à proximité de lui durant le semblant de conversation était en train de migrer. L'homme se dirigea vers le fond de la pièce, leva les deux mains et les rideaux s'ouvrirent tous en même temps, laissant entrer la lumière dans la pièce magnifiquement ronde au nombreuses fenêtres. Le bureau en bois verni trônait en son centre, et le seul mur qui n'était pas rond mais droit était celui qui se trouvait à la droite d'Harry. C'était celui là même où se trouvait la porte qui avait fait connaissance avec la joue du sorcier. Il lui fit dos, et l'homme se tourna vers lui en souriant.
« Tout va bien, tu es sûr, Harry… ? »
Son sourire était immense et chaleureux, en fait c'était tout son être qui dégageait de la chaleur… Ses immenses yeux en amande étaient assez troublants, et Harry faillit se perdre dans leur océan de bleu. Son visage étaient particulièrement fin, racé, son expression n'était ni hautaine ni dédaigneuse, mais il inspirait naturellement le respect. Sa peau blanche comme la neige contrastait avec ses cheveux châtain clair, dans lesquelles Harry distingua des mèches rousses, presque rouges. Il était grand, bien plus grand que lui, et pourtant il avait pris quelques centimètres pendant l'été. Harry n'était pas sensible aux charmes masculins (n/a : pour l'instant…), mais là, la beauté parfaite de l'homme le rapprochait plus d'un ange que d'un être humain, et sans vraiment le réaliser, le jeune sorcier se laissa séduire pas le regard doux et rieur de l'inconnu.
« Je… oui, ça va aller, merci… »
Il resta immobile quelques secondes, le temps que son vis à vis se retourne, et lorsqu'il perdit contact avec ses yeux, il revint à la réalité.
« Mais… », hésita-t-il, « comment me connaissez vous ? »
Tu es Harry Potter, chéri, tout le monde te connaît, y'a qu'à voir ta tronche… enfin ton front…
Lorsque le sorcier commença à rire, la voix d'Harry reprit un peu plus d'assurance :
« Et puis qui vous êtes ? » continua-t-il, un peu vexé qu'on rit de lui.
L'homme s'avança, s'assit sur le bord de son bureau, croisa les jambes et lui répondit toujours en souriant : « Je suis le nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal… mon nom est Manoover. Nequitia Manoover. Excuse moi de ne pas m'être présenté plus tôt, Harry. »
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Harry rangea sa baguette dans sa poche et ferma la porte derrière lui, puis il s'engagea dans le couloir, visiblement ravi.
Cette première rencontre avec le professeur Manoover avait été tout simplement parfaite, et il remercia intérieurement Dumbledore pour l'avoir fait atterrir dans ce bureau. Le jeune sorcier souriait seul en marchant à l'idée qu'il aurait cours toute l'année avec cet homme, et ça l'aiderait probablement à digérer l'Occlumancie avec Rogue…
Le nouvel enseignant lui avait effectivement expliqué que cette année, le directeur avait prévu pour lui un entraînement intensif. Pour cela, son emploi du temps serait légèrement allégé, et les cours d'Occlumancie seraient suivis de perfectionnement en Défense, tout comme il l'avait fait avec Remus Lupin de manière moins officielle lors de sa troisième année. Tout cela évidemment, en vue de mettre un terme à l'existence de Voldemort… et d'éviter la guerre, si cela était encore possible…
Ensuite, Manoover lui avait posé des question assez particulières, qui le tracassaient encore lorsqu'il tourna au bout du couloir, s'engageant dans les escaliers qui menaient à l'entrée de l'école.
Le professeur lui avait demandé les techniques exactes qu'il avait utilisé pour se défendre contre Celui-dont-on-ne-prononce-pas-le-nom, notant tout sur un calepin, l'observant de ses yeux bleus si intimidants, et l'invitant même à lui montrer, parfois. Ils avaient, en tout et pour tout, passé plus de quatre heures à discuter de sorts, de sauts, de coup de baguette, de coup de poignet, de prononciation… Il en avait presque oublié que ces moments là, ceux où il avait combattu, étaient tous tragiques, et il les avait livrés à cet homme comme si c'était la chose la plus naturelle qui soit.
Il m'inspire confiance, il m'a tout de suite mis à l'aise, je lui ai presque parlé de moi même, comme si je le connaissait depuis longtemps… Je me demande pourquoi il voulait savoir toutes ces choses…
Voyant qu'il était arrivé dans la grande salle, où le professeur lui avait dit qu'il trouverait à manger, il chassa ses idées d'un geste de la tête et s'assit à une table où l'attendait du lait et des petits pains chauds. Les savourant, il nota combien c'était bizarre de manger seul dans cette salle immense, d'habitude si pleine, animée par les bavardages et les bruits de couverts… Le plafond magique représentait un ciel bleu dépourvu de nuages. Comme au dehors.
Lorsqu'il eut terminé, il rejoint sans se presser le dortoir de sa maison. Sur le tableau où la grosse dame chantait habituellement ses opéras, un parchemin était posé sur l'herbe, avec écrit : « Partie en vacances, contentez vous de poser votre doigt ici ». Un petit cercle était dessiné, où Harry posa l'index. Cela fonctionnait.
Avec étonnement, il remarqua que la salle commune avait été pourvue d'un frigo et de très esthétiques hélices en lévitation, qui faisaient office de ventilateurs. Il se précipita dans les escaliers et déboula dans la pièce où ils dormaient habituellement, tous dans leurs lits à baldaquin : elle n'en contenait qu'un seul, cette fois, un deux places en plus… Avec la gaieté et l'engouement d'un gamin, il se jeta dessus, retira son t-shirt et ronronna de plaisir. Poudlard un 4 Août, le rêve ! Et pour lui tout seul !
Enfin sûrement un prof ou deux (pas Rogue pitié je veux pas commencer l'Occlumancie avant la rentrée moi), Dumbledore, peut-être Hagrid… ? Et un petit paquet d'elfes de maisons… Personne quoi !
Soudain, un fracas terrible se fit entendre et Harry sursauta, se relevant d'un seul coup pour voir apparaître le chauffeur de la voiture de Fudge, chargé de deux grosses valises.
« Voilà, M. Potter, j'ai transplané dans votre chambre et j'y ai pris tout ce que j'ai pu y trouver, j'espère que cela vous conviendra… »
Laissant Harry bouche bée sur son lit, il disparut aussi vite qu'il était apparu, et les valises tombèrent sur le sol.
Wouah ! On me traite comme un petit prince…
Il se rallongea doucement, sa tête lui tournant à nouveau un peu, et profita de l'air frais que lui envoyait l'hélice au dessus de lui. Penchant la tête, il aperçut sur l'horloge qu'il était 18h.
Hn… une petite sieste et je descends manger…
La journée avait été épuisante, en quelques heures à peine il était passé de Privet Drive à Poudlard, avait fait de la magie, rencontré un prof génial… il était effectivement temps de se reposer un peu. Fermant les yeux sur les images réconfortantes de cette chambre qu'il aimait tant, il s'assoupit.
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5 Août, Poudlard.
Un sensation étrange se fit ressentir dans ses mains, puis dans ses bras, et se propagea jusque dans son cou. Il faisait presque froid, et il tira un peu plus la couverture à lui sans ouvrir les yeux. Sa bouche était pâteuse, et il était tout engourdi. Un rugissement sonore le réveilla un peu plus : son ventre.
Harry ouvrit tout doucement une paupière et jeta furtivement un œil à la même horloge que la veille pour voir 10h… du matin !
J'ai dormi tout ce temps… ? Merde…Voilà pourquoi je crève de faim…
S'étirant comme un chaton, il se leva, encore vêtu de son jean, et alla se ruer sous une douche bien chaude, puis il s'habilla (hop t-shirt jean n'importe quoi à la va viiite comme d'hab c'est partiii) et quitta le dortoir dans lequel il avait passé beaucoup plus de temps que prévu…
Son estomac était particulièrement en colère, mais cette fois ci personne pour lui indiquer où trouver de quoi le calmer. Alors il décida d'aller vérifier dans la grande salle. Sur la même table que la veille, il découvrit une petite enveloppe carrée, blanche, qui s'ouvrit seule lorsqu'il la toucha et dans laquelle un parchemin doré lui était adressé. A l'encre vert, il y avait écrit : « Harry, présente-toi à mon bureau s'il te plaît, le mot de passe est « Choco Framboise », je t'attends aussitôt que tu seras réveillé. Albus. »
Ce genre de convocation devenait si habituelle à Harry que le directeur ne prenait même plus la peine de signer de son nom de famille. En réalité, le sorcier était flatté qu'on lui accorde autant de confiance, et la conversation qu'ils avaient eu après la mort de Sirius restait gravée dans sa mémoire comme la première de sa vie d'adulte.
« Choco Framboise »… on ne se refait pas…
Souriant dans le vide, il s'inquiéta tout de même un peu de l'heure à laquelle il s'était réveillé, Dumbledore l'attendait peut-être depuis plusieurs heures… Après tout c'était lui qui l'avait fait amener ici, et Harry n'avait pas encore pris le temps de se demander pourquoi, tout à son bonheur.
Arrivé devant la statut, il prononça le mot de passe, et lorsqu'il atteint la pièce qui servait de bureau au directeur, il constata rassuré que rien n'avait changé. Il crut voir que Fumseck lui faisait un clin d'œil, et sa voix aiguë émit un son chaleureux, comme pour prévenir son maître de sa présence.
Dumbledore descendit calmement les escaliers en colimaçon qui menaient à la bibliothèque, sur la mezzanine, et il s'approcha d'Harry.
« Bonjour, Harry… ». Il lui posa une main sur l'épaule, et fit apparaître deux confortables fauteuils, une tablette de bois et de cuivre, et un plateau avec deux chocolats chauds et les mêmes petits pains que la veille, beurrés cette fois. D'un regard, il invita Harry à s'asseoir, ce qu'il fit lui même, et ils commencèrent à prendre leur petit déjeuner sans échanger un mot.
Harry n'osait pas prendre la parole, ne sachant même pas pourquoi il était là, alors il observa la pièce en mâchonnant distraitement son petit pain. Ses yeux se posèrent sur un tableau, où un homme à barbe le regardait, l'air particulièrement triste. Sûrement se souvenait-il de son état la dernière fois qu'il était venu ici.
Ses pensées furent interrompues par la voix de Dumbledore.
« Pardonne-moi de ne pas t'avoir prévenu de tout cela par une missive, Harry… Cela était trop risqué, l'Ordre ne peut pas s'occuper de tout, et les chouettes sont de plus en plus interceptées… »
La voix du vieil homme était bien plus fatiguée que d'accoutumée, et une lueur d'inquiétude apparut dans les yeux du jeune sorcier.
« - Je comprends, répondit-il, j'ai simplement eu peur de me tromper en suivant Fudge…
- Cornélius a certainement commis des erreurs, Harry, et je sais que cette mission a du fortement lui déplaire, mais il n'a pas d'autres choix. Il a de sérieux ennuis ces temps-ci, comme beaucoup de monde au Ministère…
- Je me doute ! acquiesça le brun en mangeant un quatrième ou cinquième pain beurré.
- Je ne t'ai pas fait venir simplement pour manger Harry, sourit Dumbledore. Quoique, ces chocolats sont si bons… sais-tu que le cacao que nous utilisons à Poudlard provient d'Afrique… ? Nous devrions ouvrir une école là bas…
Ouille… je crois qu'il délire…
- Comment te sens tu, à présent… ? reprit-il sur un ton inquiet qu'Harry ne lui connaissait pas.
- Je ne sais pas. »
Le jeune sorcier observa son jean quelques secondes. Il n'y avait plus trop réfléchi. Il ne se souvenait pas avoir rêvé la nuit précédente, mais il se rappela son rêve de la veille. Et là, ce sentiment envahissant ressurgit, celui qui le poursuivait depuis la mort de Sirius.
« - Tout ce que je ressens actuellement, c'est de la haine. J'ai beau essayer de cesser d'y penser, mais ça ne me quitte pas. Cette haine, c'est la mienne, mais je sais que c'est aussi celle de tous les gens qui comptent sur moi. Et c'est insupportable. Je hais sûrement plus la prophétie que Voldemort lui même.
- Je voudrais pouvoir te rassurer, mon garçon, mais ma propre haine fait sûrement partie de ton horrible fardeau… Tout comme mon espoir, et celui de tout le monde sorcier…
- Je sais… je sais et j'ai du mal à le supporter. Personne ne peut comprendre, mais je n'ai pas le choix.
- Bien… bien… Enfin, reprit le directeur en passant ses doigts dans sa longue barbe, le professeur Manoover m'a rapporté votre discussion d'hier. Je suis heureux que tu te sois entendu avec lui, comme il te l'a expliqué, tu vas passer un certain temps avec lui cette année…
- Oui. Il est très agréable… affirma Harry sans bien comprendre l'intérêt de ce changement de sujet si soudain.
- Bien. Je sais également qu'il t'a dit pour les cours d'Occlumancie qu'il te faudra poursuivre avec le professeur Rogue. Je crois savoir que tu étais satisfait de tes progrès, mais je tiens personnellement à ce que tu continues. C'est pour cela que tu vas reprendre dés cet après midi. Le professeur Manoover, lui, t'attendra après le déjeuner. Les repas sont servis à midi puis à 21h pendant cette période estivale. »
Harry mit quelques minutes à réaliser ce qu'il venait d'apprendre, et il écarquilla des yeux grands comme des soucoupes avant de demander :
« - Vous voulez dire que… Rogue est là ! Il… il est à Poudlard ?
OH NOOOOON…
- Evidemment Harry, tout comme M. Manoover, Mme Pomfresh, Rubeus… Severus n'est là que trois jours par semaine, il assure les cours de Confection de poisons, et il s'est proposé de profiter de ta venue pour continuer vos entretiens…
- Les… cours… ? reprit Harry, complètement éberlué. Il y a des élèves à Poudlard en Août… !
- Seulement cet été, Harry. Bien, écoute moi… »
Le vieil homme fit disparaître toute trace de nourriture, le plateau, la table, et croisa ses mains sur ses genoux. Son regard reprit cette tristesse et cette préoccupation qui avaient choqué Harry avant de retourner chez les Dursley. Sa voix d'habitude si enfantine était grave et teintée d'épuisement lorsqu'il dit :
« Je te sais intelligent, Harry. Brillant. Et pour cela, ajouté à ton implication toute particulière, je sais que, comme nous, tu sens la guerre approcher. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser Poudlard sans aucun défense. L'école n'a jamais encore été attaquée directement, mais c'est ce que les enseignants et moi-même craignons le plus. Nous savons que le seul élève capable de se mesurer à Voldemort n'est personne d'autre que toi, Harry. Nous le savons, la prophétie n'a fait que confirmer ce que chacun de nous ici pressentait. Mais imaginons que l'école subisse un attaque quelconque, nous ne pouvons plus nous permettre de laisser nos élèves sans aucune préparation. Nous, professeurs, nous pouvons combattre, mais nous avons vieilli pour la plupart, et pour les autres, il est impossible de protéger tant de personnes. Proportionnellement au nombre d'élèves, bien qu'il ne soit pas astronomique, nous sommes trop peu nombreux, Harry. »
Il marqua une pause. Ses mains tremblaient légèrement. Après un soupir qui en disait long, il reprit :
« C'est pour cela que nous avons choisi de former certains élèves de sixième et de septième années, sélectionnés en fonction de leurs résultats au BUSE et de leurs capacités, durant les deux mois d'été. Je n'ai pas osé t'en parler avant, j'ai pensé qu'il serait bon, après les… évènements de la fin de l'année dernière, que tu rentres dans ta famille quelque temps. Tu es l'élève chargé de la protection de la maison Gryffondor, Harry, avec une de tes camarades, Lavande Brown. Je ne voulais pas confier une responsabilité de plus à ton amie Hermione. »
Harry n'en revenait pas. Depuis qu'il était arrivé, il n'avait croisé strictement personne, et Dumbledore lui annonçait que d'autres suivaient des cours particuliers depuis le mois de Juillet… ?
« Tes cours auront lieu chaque jour dans l'ordre où je vais te les donner. Le petit déjeuner est servi à 8h, et tu commenceras l'Occlumancie durant une heure dés 9h du matin. Ensuite, le professeur Manoover t'accordera deux heures juste après le déjeuner, jusqu'à 16h. et enfin, de 18h à 20h, il te faudra assister à un cours du professeur Rogue, le seul partagé par tous les élèves présents, sur la confection de poisons. Tu commenceras dés cet après-midi. Tout le reste de ton temps est libre, Hagrid m'a dit qu'il serait ravi que tu passes le saluer et faire quelques rondes forestières avec lui. »
Alors… alors c'était ça, il était là pour des cours… Merlin, l'enfer…
C'est toujours mieux que Privet Drive… pensa-t-il en soupirant.
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Le midi, Harry n'avait plus faim (ça cale les petits pains !), il ne prit donc pas la peine de descendre déjeuner. Dans la salle commune, il ne vit pas Lavande, et il alla taper au dortoir des filles, mais personne ne répondit. Tant mieux, il n'avait envie de voir personne, en fait. Trop impatient de retrouver le nouveau professeur, il rangea ses affaires pour occuper le temps, avec un soin qui ne lui était pas habituel.
Avant qu'il ne quitte son bureau, son nouvel emploi du temps tournant et retournant dans son crâne, le directeur lui avait posé une question.
« Harry, avait-il dit, puis-je te demander une dernière chose… ? » Il avait attendu l'assentiment du garçon avant de prononcer cette phrase : « Pour qui te bats-tu, Harry Potter ? »
La première personne qui était venue à l'esprit d'Harry était Sirius. Mais à la simple pensée de ce prénom, les images de son rêve avaient ressurgi, ainsi que les mots de son parrain.
« Laisse moi en paix. Pense plutôt à elle. »
Et lorsqu'il avait fermé ses paupières, il avait aperçu deux jolis yeux pétillants, et ses oreilles avaient cru entendre un mot d'amour, un mot doux, si doux… Il avait compris.
« Pour mes parents. Pour ma mère. Parce qu'elle m'aime, et qu'il va falloir que je vive avec. C'est par amour pour elle. Je lui dois bien ça… »
C'est ce qu'il avait répondu.
Il poussa du pied le tiroir de la commode dans laquelle il avait fourré ses vêtements, sortit sa baguette de sous son oreiller, se demanda un instant s'il était nécessaire qu'il enfile une robe, puis décida que non et attendit patiemment 13h50 avant de se rendre au bureau du professeur Manoover, dont il se rappela sans trop de mal le chemin. Il frappa.
Le professeur lui ouvrit avec le même immense sourire parfait de la veille. Il aurait pu faire de la pub pour SourisBlanche™, le dentifrice des sorciers. Harry entra, et ne put s'empêcher de tressaillir en entendant la porte se verrouiller derrière lui.
« Bonjour Harry ! »
L'homme alla ouvrir une des fenêtres, puis revint s'asseoir sur le bord de son bureau, jambes croisées. Il était habillé de façon assez excentrique : sa robe de sorcier était très… courte. Elle lui arrivait à mi cuisses, et elle semblait faite d'une matière semblable à de la soie. Il la portait pardessus un pantalon de cuir noir, assorti à ses gants. Bizarrement, Harry se souvint les avoir remarqué la veille, déjà, mais ne pas y avoir prêté attention.
« As-tu parlé au professeur Dumbledore aujourd'hui ? »
Le sorcier reprit ses esprits et s'approcha un peu.
« - Oui… il m'a mis au courant pour mon 'emploi du temps'… répondit-il avec un demi sourire.
- Oh ! Bien ! Alors qu'en penses-tu… ?
- Hé bien je n'y ai pas encore réfléchi, à vrai dire, professeur…
- Je comprends. Il hochait la tête sans cesser de sourire. Nous allons pouvoir commencer les choses sérieuses, dans ce cas !
- Professeur Manoover… ? interrogea Harry.
- Je t'en prie Harry, tu es celui des élèves avec lequel je vais passer le plus de temps… Tu as un mois à rattraper, tu sais, alors s'il te plaît, appelle moi Nequitia… au moins jusqu'à la rentrée ! »
Il adressa au brun un clin d'œil qui lui fit oublier sa question, et le cours commença.
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Epuisé, Harry s'assit contre le mur. En face de lui, Nequitia se tenait debout, la tête penchée en arrière, haletant. Tous les rideaux étaient tirés, et les deux hommes ruisselaient de sueur. Le bureau avait disparu, laissant place à plusieurs tapis de sol rembourrés.
A son tour, Manoover s'effondra.
Durant les deux heures, il s'étaient affrontés dans un duel que le professeur avait baptisé « exercice d'endurance ». Harry ne s'était jamais autant amusé, si ce n'est pendant un match de Quidditch. Passant de l'étape des mots à celle de l'action pure, ils avaient sauté, bondi, couru, s'était roulé parterre dans la pièce circulaire, les éclairs fusant de toute part, les voix se faisant écho, les sorts n'étant pas forcément puissants, mais les deux sorciers devant tenir 45 minutes. Et c'était épuisant…
D'un coup de baguette, le plus âgé fit s'ouvrir les rideaux et les fenêtres, et fit apparaître tout un tas de petites hélices semblables à celles des dortoirs. Pendant quelques minutes, ils se reposèrent sans parler, puis Harry finit par se lever en gémissant, applaudit par son professeur.
« Félicitations Harry, ta condition physique est excellente. La plupart des autres élèves ont mis plusieurs séances pour tenir une vingtaine de minutes… »
Assez touché par ce compliment, le brun secoua la tête en souriant.
« Tu penses à une bonne douche, hein… ? rit Nequitia en se levant aussi. Ne t'en fais pas, il ne reste que quelques minutes. Je vais en profiter pour te montrer un sort de protection qui te fait cruellement défaut, et qui t'évitera de sauter comme un cabris pour éviter les attaques. »
Amusé par la comparaison, Harry reprit son imitation du cabris sous les yeux rieurs de Nequitia, puis il finit par s'approcher pour observer la baguette du professeur.
« Tu la tiens de cette façon, montra-t-il, tu donnes un coup de poignet vers le bas, puis vers toi, et tu dis : « Bullo Formatio » »
Harry s'exécuta, et une bulle turquoise l'entoura aussitôt. Il pouvait toujours entendre la voix du professeur, mais les sorts qu'il se mit à lui lancer ne l'atteignaient plus.
« Evidemment, elle n'est pas efficace contre tous les sorts, en particulier contre la magie noire à très haute puissance, mais elle peut t'être utile quand même. Pour la faire disparaître, pointe ta baguette dessus et dis : « Displodo », elle se crèvera. »
En effet, la bulle se creva dans un grand bruit, et Harry éclata de rire.
« On peut même faire mourir la personne en face de peur, comme ça ! »
Nequitia enleva ses mains de ses oreilles et sourit.
« - C'est sûr… la séance est terminée, Harry Potter ! Ta douche t'attend…
- Merci…
- Mais je t'en prie !
- Nequitia… vous prenez le dîner avec les élèves ?
- Ah heu… non. Mais nous nous voyons demain. Pourquoi cette question ?
- Comme ça. A demain ! »
Harry rangea sa baguette dans sa poche. Le professeur Manoover était l'incarnation de la gentillesse. Il avait l'impression que dans quelques séances, ils se parleraient comme deux amis, tant il se sentait proche de lui. Il sonda son cœur. La haine s'était évanouie. Il ne pensait plus qu'à sa mission, à la confiance qu'on lui portait, à l'assiduité qu'il lui faudrait avoir en cours…
Y compris en Occlumancie…
Mais d'un coup, la vie lui semblait juste… belle.
Il se dirigea vers la porte, lançant un dernier regard vers Nequitia qui faisait disparaître les tapis et revenir son bureau.
« File te doucher, va, je vais faire de même ! » lui sourit-il encore.
La poignée tourna dans sa main, et il regretta une seconde que les deux heures soient passées si vite, quand soudain, ses yeux en croisèrent d'autres.
Derrière la porte ouverte, deux yeux gris dont la lueur changea instantanément. La voix du professeur Manoover s'éleva : « Nous n'avons cours que dans un quart d'heure, Draco… ».
Mais cela ne changeait rien.
Un éclair bleu sortit d'une baguette.
Voilà ! Fiouuuh, long chapitre, mais comme je colle chaque fois à une strophe de la chanson… il faut tout amener, puis repartir pour en arriver à la strophe suivante… Vous comprendrez au prochain chapitre !
Encore un petit remerciement (désolée) à Elodie, qui m'a très gentiment prêté son dico de Latin (c'est un Latin-Français, donc c'est un peu la misère, mais c'est déjà ça !) qui m'a beaucoup servi ! De fait, laissez moi vous apprendre qu'en latin, Nequitia signifie perversité, luxure et débauche…
J'ai pas pu m'empêcher :p Quant à sa description physique, elle est inspirée d'un vrai homme, oui oui un vrai existant, si vous voulez en voir une photo dites le dans votre review et j'essaye de vous en montrer une…
C'est évidemment le seul perso à moi, mais je voulais pas le mettre dans le disclaimer pour pas gâcher la surprise !
D'ailleurs, les reviews sont toujours la bienvenue ! J'espère que ça vous plaira et surtout que vous me le direz ! Comme ça si vous êtes contents, j'essayerai de faire le chapitre 3 dans la semaine...
KuroiMamba
