Titre : Dans ma Chair

Disclaimer : Tous les personnages issus du roman Harry Potter, ainsi que l'univers (Poudlard entre autres lieux) appartiennent à l'auteur JK Rowling.
Le seul personnage m'appartenant, avec le scénario de cette fic, est Nequitia Manoover.

Spoiler : Tome 5

N/a : Première moitié de la troisième strophe de la chanson de Kyo « Dans ma chair »…
Je suis contente parce que le chapitre 3 a plu, en général, et tant mieux parce qu'il était vraiment difficile à écrire…
On en arrive aux moments cruciaux, alors je souhaite de tout mon cœur que vous continuiez à lire ! Voilà c'est dit !
D'ailleurs j'ai une petite question à vous poser : est ce que vous trouveriez choquant que la fic passe certaines fois par le point de vue de Draco… ? Ou j'en reste à la subjectivité d'Harry… ? C'est simplement pour avoir votre avis, parce que par réflexe il y'a certains passage où je suis hésitante… Merci de me répondre si vous reviewez !
Pour les remerciements du jour… merci à la « miss » pour ses sourires et ses conseils, pour son cadeau aussi… Merci à Chachan pour son avis pertinent et ses idées brillantes, puis pour m'écouter sans penser que je suis tarée. Merci à Nelly à qui je fais de gros bizoux ! Merci à Virginie et à Christine ! Merci à Zoo, toujours la première et toujours aussi adorable, avec ses avis et ses conseils !
Et puis merci à vous qui avez reviewé (vous étiez nombreux !) ou non et qui lisez Dans ma chair ! Si vous ne vous sentez pas concernés par les RaR, descendez au début du chapitre…

RaR :
Amy Keira : La lectrice fidèle ! J'adore ta gradation dans les reviews : tu as bien aimé le 1, tu as beaucoup aimé le 2 et le 3 tu l'adores ! J'ai de la chance ! Je me demande comment tu vas apprécier le 4… ;p Merci et bizoux !

Onarluca : Ouuuuaaah tu commentes ma fic et en plus tu la trouves bien… ça c'est trop fort ! Puis génial et passionnant, c'est pas des adjectifs légers ! J'suis trop flattée ! Ca me motive énormément pour la suite en tout cas, merci infiniment et reviens reviens !

Zazan : Voui je suis en terminale alors j'ai deux semaines de vacances à partir du 16 avril jusqu'au 2 mai… Mais rassure toi j'ai profité que de la première semaine, la seconde c'est révisions BAC… Pour l'interruption de guerre, je trouve qu'Harry devient grossier avec l'âge ;p Merci pour le compliment ! Biz… et à la prochaine !

Ichy-chan : Je suis étonnée qu'il n'y ait que des compliments dans les reviews qu'on me poste ! Toi c'est la cascade ! C'est si bien ? Ben merci merci merci et tout autant de merci que de très bien ! Je suis très touchée par ta réaction ! J'avais pas vraiment réalisé que Crocdur c'est le deuxième chien qui meurt lol ! Moi aussi j'aimerai bien un Sirius dans un panier avec des petits os dessinés dessus… Hem, pardon. Quant à Lavande… je sais pas pourquoi je l'ai faite aussi gentille. Et pour les excuses… sans spoiler, laisse moi te dire que c'est mal barré… ;p Bizoux et reviens !

Marine : Ouf ! ravie de ne pas faire partie des fics « à jeter » lol, ça fait plaisir… Ah, un élément critique, ça aussi ça fait plaisir, une lectrice attentive… j'avais complètement zappé qu'on pouvait pas transplaner à Poudlard ! Désolée… enfin pour l'instant ça a l'air d'avoir choqué personne… mais toutes mes excuses ! Et merci pour la remarque ! J'espère que tu reviendras ! Bizoux !

Luna : Fiouh, quel enthousiasme ! Merci beaucoup pour les compliments ! Je sais que j'ai été cruelle avec ce pauvre Crocdur, mais c'était lui oui Hagrid, alors… (sadique, je sais) Et pour le Harry, moi je le trouve attendrissant tout le temps, même quand il pleure pas ! En fait, il s'écroule dans le couloir sous le coup de l'émotion : rage, tristesse, dégoût… on vient quand même de lui parler de Sirius comme d'un chien (ce qu'il est, mais bon), et il aime pas trop se souvenir qu'il a plus de parrain… si on m'annonce un truc super triste, moi je sors de la pièce je tombe parterre ! Voilou ! Bizoux et au prochain chapitre ! ;p

Siahl : Merci ! Tu as bien lu les 3 chapitres… ? parce que ffnet me marque que tu as reviewé le premier… en tout cas voilà le 4 ! Merci d'avoir donné ton avis et bonne lecture !

Slydawn : Encore un nouveau lecteur/nouvelle lectrice (?) ! Ravie que ça te plaise, j'espère que tu la suivras ma petite fic… et merci beaucoup d'avoir pris un petit peu de temps pour me dire que tu la lisais, et que tu l'aimais bien ! Reviens vite :)

Just-lulu : Une explication de texte lol… intéressant ! Tu me poses une colle, je sais juste que j'aime la confusion qui règne dans cette chanson, pour moi c'est comme un chaos, divisible en plusieurs étapes, et ce sont ces étapes que j'utilise à chaque chapitre de ma fic, en essayant de leur donner un titre… Je me complique pas la vie, lol… Mais en l'écoutant, je trouvais qu'elle correspondait bien à l'atmosphère des derniers HP… le rythme lancinant, oppressant… Le mieux c'est de l'écouter ! Merci en tout cas pour le compliment sur Draco… mais qui a dit qu'il était réellement du bon côté… ? ;p

Chibi :
Toi… lol ! Merci beaucoup pour tes commentaires pertinents qui m'aident énormément, et merci d'avoir posté ta review ! Merci (encore !) pour Draco !

Danielove : Salut ! Encore une nouvelle ! Bon je sais pas ce que j'ai réussi avec Draco mais il a l'air de vous plaire, pour ma plus grande fierté ! Ravie que tu apprécies ma fic, j'espère que tu liras la suite et qu'elle ne te décevra pas !

Chachan : Héhé… merci merci, la voilà ta suite… et s'il s'intéresse à toi, faudra en profiter ! ;p

Merci à vous tous !

Chapitre : 4


« Doutes et Introspection »

« Si je pardonne je m'offre encore, je tremble et raisonne, je reste, je cherche… »

6 Août, Poudlard.1h.

L'ombre de la créature gigantesque se projetait sur l'ensemble de la façade de Poudlard, et Harry avait du mal à croire ce qu'il distinguait difficilement : Malfoy posté devant Susan, la serrant contre le mur au fur et à mesure qu'il reculait sous la menace de cet envoyé du démon…
Ou plutôt de la forêt interdite, tout bien pensé.

« Mais qu'est ce que c'est… ? » hurla-t-il complètement décontenancé, sans cesser de fixer son rival qui n'allait pas tarder à écraser la sorcière et à s'encastrer dans le mur.
« Je suis bien incapable de te le dire. » grogna Hagrid en jetant prestement le corps de Crocdur avant de donner une énorme masse au brun. « Parfois la magie ne suffit pas, Harry, et vu la stature de cette chose… »
Harry se plia en deux sous le poids de l'arme. Se déplacer avec ça, ce ne serait pas chose aisée… Pourtant il n'avait qu'une envie lorsqu'il croisait le regard d'habitude si imperturbable de Malfoy : chaque pas de la créature faisait naître dans les yeux gris une lueur d'effroi mal contenue qui réveillait chez Harry un désir inexorable de se ruer sur lui.

« Wingardium Leviosa »
Sur l'ordre du sorcier, la masse se mit à léviter, et alors que Draco, dans un geste d'une violence inouïe, projetait Susan Bones à des mètres de lui, Harry se mit à courir comme un dératé.
Dans un bond, il se jeta sur le dos du monstre, dont la peau aux écailles glissantes le força à enfoncer ses ongles dans sa chair pour se hisser jusque sur sa tête à la pilosité effrayante. Le gémissement guttural de la bête masqua à peine le « Actio » que hurla le sorcier, récupérant son arme en un instant et l'abattant sur le crâne de la créature, qui lâcha un grognement terrible et se secoua vigoureusement. Le brun propulsé en l'air à plus d'une quinzaine de mètres, elle tomba à genoux, tandis que Malfoy changeait sa baguette de direction pour lancer un « Lenire » (1) à Harry, qui atterrit avec la légèreté d'une plume.
« Potter, retourne derrière elle ! » cria le blond avant qu'un éclair orange ne s'échappe de sa baguette et n'aille brûler les yeux de leur adversaire commun.

Légèrement sonné, Harry se releva et jeta un coup d'œil à Bones, terrorisée, qui s'était réfugiée auprès d'Hagrid. Obéissant à Malfoy (ça n'arrivera plus jamais ça…), il cavala pour se trouver à nouveau dans le dos de la bête, qui se cambrait sous la douleur infligée à ses yeux, imitant presque un pont parfait. Le serpentard en profita pour grimper sur son torse et lui décocher un violent coup de talon dans la gueule, découvrant sa face décharnée cachée jusque là par de longues mèches de crin. Le montre était un hideux mélange entre cadavre, ours et serpent, les yeux rouge sang et les dents saillantes.
Harry reçut une avalanche de poils sur le visage, les saisit à pleine main et les tira du plus fort qu'il put, obligeant la créature à se cambrer encore plus jusqu'à s'effondrer, expulsant le blond qui lui tomba lourdement dessus.
Ayant à peine le temps de réaliser que son rival était étalé sur lui, il le vit se relever et prononcer une formule qu'il détestait entendre, baguette pointée sur le monstre : « Avada Kedavra »
L'éclair vert toucha la bête, qui après quelques convulsions, lâcha son dernier souffle et vomit une substance verdâtre qui fit tourner la tête à Harry.

« Les enfants, rentrez immédiatement, je veux vous voir à l'infirmerie sur le champs ! »
Dans l'encadrure de l'immense porte de Poudlard se tenait Dumbledore, semblant flotter dans une robe de nuit blanche, regard rivé sur la créature. Ses yeux lançaient des éclairs, et son ton était sans appel.
Le gryffondor se tourna face au ciel pour voir la main de Malfoy tendue vers son visage. La douleur qui incendiait ses côtes depuis qu'ils s'étaient retrouvés à terre prit le pas sur la surprise, et ilaccepta sans broncher la main du serpentard pour se relever.

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Harry fut réveillé par la douce lumière du jour qui filtrait à travers la vitre de sa chambre. Les rayons du soleil s'étalaient sur son visage, diffusant leur agréable chaleur jusque dans son cœur refroidi par les évènements de la nuit.

Une fois à l'infirmerie, Malfoy ne lui avait plus adressé un regard. Cette fois ci, Madame Pomfresh avait appliqué un onguent à l'odeur mentholée sur ses côtes douloureuses, un peu de désinfectant sur ses jambes nues griffées par les herbes, avait fait boire une potion grisâtre au serpentard, et la minute suivante, Dumbledore était arrivé.
Pénétrant dans la pièce sans le moindre mot, il s'était dirigé vers le fond de la pièce et avait retiré un épais bouquin de la petite étagère au dessus du bureau de sa collègue. Tournant lentement les pages, il s'était arrêté vers le milieu du livre, et s'était approché des jeunes sorcier pour leur montrer… la créature en photo.
Ouuh la sale gueule…
Harry avait eu beau chercher partout sur la page, son nom n'apparaissait nulle part. La même incrédulité se lisait dans les yeux de son rival, mais le brun avait pensé qu'elle était plutôt due à ce qui était écrit, en tout petits caractères, juste sous l'illustration : « Créature favorite des mangemorts, ses écailles sont telles de petits émetteurs. Elles se fondent dans la peau de quiconque les touche, et la personne devient détectable grâce à un sort de repérage très simple. Ses moindres faits et gestes sont épiés. Le seul antidote connu est un bain de vinaigre de plusieurs heures. »
Un bain de vinaigre ? Quelle horreur ! Le survivant réalisant qu'il était le seul à avoir touché les écailles de la créature, il avait soupiré de dégoût et obtempéré sans un mot lorsque l'infirmière lui avait pris la main, le menant vers une baignoire de cuivre. Il ne valait mieux pas que les mangemorts soient au courant de leur entraînement… Déjà que l'AD… bref.
Malfoy, toujours incrédule, avait regardé Dumbledore comme s'il le voyait pour la première fois, et était retourné à son dortoir sans poser aucune question.

Poussant un peu ses draps, le gryffondor plissa les yeux et fit une moue répugnée : il sentait encore le vinaigre. Il avait trempé jusque 4h du matin avant d'avoir le droit de dormir, et l'odeur ne le quittait plus depuis… La bonne nouvelle, c'était qu'il était exempté de son cours d'Occlumancie du matin.
La mauvaise, c'était que le lendemain, ce serait Dimanche, et qu'il avait eu beau réfléchir pendant son très agréable bain, il ne savait toujours pas s'il rejoindrait ou non le serpentard pour sa colle…
Malfoy avait prouvé qu'il n'était plus le même. D'abord en protégeant Bones, dont il n'avait pourtant absolument rien à faire, enfin d'après Harry. Ensuite en sauvant le brun avec un sort d'allègement sans lequel sa chute aurait été mortelle. Et enfin lorsqu'il lui avait tendu cette main, sans le moindre dédain, pour l'aider à se relever…
Avouons que ça ne fait pas partie de ses habitudes… je vais finir par y croire moi, à la théorie du changement…

Abandonnant son lit en même temps que sa réflexion, Harry entra dans la douche en tremblant. Pardonner à Malfoy. Voilà une perspective déraisonnable qui risquait de l'offrir en pâture à son ennemi de toujours...

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A sa sortie de la douche, Harry constata qu'il était presque midi, et son ventre gargouillait horriblement. L'odeur qu'il lui collait à la peau avait fini par partir, mais il lui avait fallu frotter si fort et si longtemps qu'il se demandait si les marques rouges qui zébraient sa peau partiraient un jour.
Il s'habilla rapidement et décida d'aller voir ce que faisait Lavande. Frappant à sa porte, il entra et la trouva étendue sur son lit, vêtue d'un court short blanc et d'un débardeur vert anis, plongée dans un rouleau de parchemins et écrivant frénétiquement sur un petit carnet qu'elle tenait sous son coude.

« Qu'est ce que tu fais… ? »
Passionnante entrée en matière, Potter…
La jeune fille se retourna et lui adressa un grand sourire.
« J'essaye d'apprendre mon cours de Poison. Je me demande si ça fera partie des matières de cette année… si c'est le cas, on aura un peu d'avance. Sinon, et bien ça m'évitera au moins de voir Rogue se pencher sur moi pour me souffler son haleine putride dans le visage : « Mademoiselle Brown, votre nullité n'a d'égal que votre maladresse… » Tu vois le genre… ? »
« Oh oui, parfaitement… » plaisanta Harry qui retrouvait un peu sa bonne humeur. Au contact de la sorcière, il avait l'impression de se sentir mieux. En cours d'année, lorsqu'il traînait avec Ron et Hermione, il n'avait jamais cherché à la connaître, si ce n'est un tout petit peu pendant les réunions de l'AD, et il la considérait comme une petite écervelée sans intérêt. A tort, visiblement. En réalisant cela, il prit conscience de l'arrogance qu'il avait parfois sans le vouloir. Les préjugés, c'était digne d'un Malfoy, pas d'un gryffondor. Pas de Harry Potter.
Alors qu'elle se replongeait dans sa lecture, il posa sa main sur l'épaule nue de sa camarade.
« Tu ne veux pas descendre manger… ? » lui intima-t-il avec un sourire qu'il voulait innocent.
« Heu… je n'ai pas encore très faim, et puis j'ai le temps, je n'ai rien jusqu'au cours de poison… »
Harry nota qu'elle rougissait, et ce n'était pas la première fois.
« Ah bon… ? A quelle heure as-tu Défense… ? »
« Nequitia me fait cours le matin, de 8h30 à 10h… »
Fronçant les sourcils en entendant le prénom de son professeur, le brun retira sa main de l'épaule sur laquelle il l'avait laissée sans y prêter attention.
Elle aussi, elle l'appelle Nequitia… ? Ce mec n'a donc aucun respect pour les relations profs-élèves ou quoi ! Pour qui il se prennent tous, pour le chouchou du nouveau prof de Défense !
Dans un accès de colère, il se leva précipitamment et rejoint sa chambre. Il ne mangerait pas ce midi.

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14h00.

En y songeant, Harry avait réalisé qu'il s'agissait de pure jalousie… Et qu'il allait falloir qu'il se calme. Nequitia… le professeur Manoover ne lui appartenait pas, ce n'était même pas son ami, ni quoique ce soit d'autre. C'était un professeur gentil et séduisant, point.
Séduisant ! Excentrique, par Merlin ! Mais qu'est ce que je raconte… je deviens taré moi… Deuxième fois en plus !
Ouvrant la porte, il décida de bien se tenir et de profiter de ce cours qui promettait d'être agréable, comme le précédent.

Nequitia était, comme à l'accoutumée, assis jambes croisées sur son bureau, au centre de la pièce ronde. Il fixait le plafond, et lorsqu'il entendit son élève entrer, il baissa ses yeux et les plongea directement dans ceux, émeraudes, du survivant. Ses mèches cuivres contrastaient avec la pâleur éthérée de sa peau, et la perfection de son visage troubla une fois de plus le jeune sorcier.
« - Bonjour Harry… murmura l'homme de sa voix chaude.
- Bonjour, professeur. Il essaya d'avoir l'air enjoué, mais c'est avec froideur que son vis à vis lui répondit.
- Commençons.
- Ah… ? Heu, oui…
- Tu as ta baguette ?
- B… bien sûr. »
Il la sortit de sa poche. Le sorcier avait l'air de très mauvaise humeur, dire qu'il avait résolu de faire des efforts et de ne pas lui en vouloir d'être gentil avec la planète entière ! Le voilà qui était distant et glacé avec lui…

Alors que Manoover se levait et faisait disparaître le bureau, Harry osa lui poser la question qui lui brûlait les lèvres.
« Quelque chose ne va pas, Nequitia… ? »
Le professeur fit volte face et son regard se fit dur lorsqu'il croisa celui du gryffondor.
« Après votre petite 'altercation', le professeur Rogue est venu me voir, Harry… »
Malgré la colère que trahissait ses yeux, sa voix restait douce et profonde. Et ça rendait le tout encore plus intimidant.
« Il m'a reproché de dispenser de très bons élèves de cours qu'ils sont parfaitement en droit, et ont même le devoir, de suivre. Il parlait bien évidemment de Draco… Il m'a également précisé qu'il pourrait très bien t'abstenir des cours qu'il te donne, que ce soit l'Occlumancie ou le Poison, s'il s'agissait d'une question d'affinités. Mais qu'il ne le faisait pas par respect pour le programme établi par notre Directeur, qui l'a créé pour votre bien. En bref, il m'a humilié, Harry. Pour une histoire de gamins. »
Le survivant ne savait plus où se mettre. Ses yeux allèrent instinctivement se poser sur un point invisible, sur le mur. Mais le regard de Nequitia s'adoucit, et il vint lui prendre le visage à deux mains. Tout le corps d'Harry se mit à trembler.
« Heureusement pour toi, » ajouta-t-il avec un début de sourire, « j'ai appris les évènements de cette nuit… Hagrid m'a raconté que vous aviez combattu… ensemble… ? Je suis étonné de voir que tu fais des efforts… Draco n'est pas méchant, ou plus, du moins… Je suis certain que vous pourriez vous entendre. » termina-t-il en pouffant.
Il se moque de moi ! pensa le brun en souriant, amusé par l'attitude de Nequitia, qui lui avait fait très peur… et que cela semblait réjouir !

Le plus âgé des deux sorciers lâcha les joues de son élève et fit se fermer les rideaux d'un geste de la main.
Le cours pouvait commencer.

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La journée passa très rapidement. Le cours de Défense avait encore été très sportif, la douche qui avait suivi fort plaisante. Le cours de Poison, lui, fut moins mouvementé que la veille, et Harry regretta presque que Malfoy ne lui adresse pas la moindre parole. Il l'ignorait purement et simplement, confectionnant le poison demandé par Rogue sans la moindre hésitation, et sans même lui demander de faire quoique ce soit. Du coup, le brun avait passé les deux heures à l'observer. Il avait l'air très perturbé… Allez savoir par quoi. En tout cas une chose était sûre, les cours de Rogue quels qu'ils soient ne le passionnaient vraiment pas, et il languissant d'être Mardi, Mercrediou Jeudi, les trois jours où le professeur n'était pas à Poudlard.
Ensuite, ils étaient tous allé dîner dans la Grande Salle, Harry avait mangé aux côtés de Lavande, et il avait même presque sympathisé avec Eddie Carmichael, (Merlin, j'ai vraiment rien d'autre à faire…) car sa partenaire, absente, l'avait laissé seul, et qu'il connaissait déjà la jeune gryffondor.
Puis Harry avait filé dans sa chambre, récupéré son balai et il était allé voler, son seul moment de détente et de loisir à proprement parler. Du ciel, il avait aperçu de courts cheveux blonds dorés éparpillés sur la pelouse, encadrant un visage blafard tourné vers les étoiles. Le serpentard trouvait donc refuge et solitude dans les jardins…
Il a l'air… vraiment solitaire… songea l'attrapeur en amorçant une pirouette. Quand il voulut le voir à nouveau, Malfoy était parti.

A 23h, Harry était allongé sur son lit, ses draps roulés en boule à ses pieds. Dimanche approchait…
Il se reprocha mentalement d'y penser sans arrêt, mais il ne savait réellement pas quoi faire…
D'un côté, demain serait le seul jour où il pourrait faire la grasse matinée…
Chez les Dursley, je pouvais dormir, au moins…
Alors mettre le réveil à 7h30… Qui plus est, Malfoy ne s'était pas excusé le moins du monde, dans son mot, et Harry n'avait pas pris le temps d'apprendre par cœur la recette qu'il avait noté. Alors il ne servirait strictement à rien… Pourquoi y aller… ? Après tout, il n'avait rien fait de mal, lui.
D'un autre côté… le serpentard s'était dénoncé, avait combattu avec lui, lui avait sauvé la vie, et puis il avait l'air si… triste… quelques minutes auparavant, allongé seul sur l'herbe…
AAAH au secours ! j'ai pitié de Draco Malfoy ! Tuez moi…

Après quelques minutes, le sorcier à la cicatrice se releva doucement, régla son réveil, fouilla dans sa table de nuit, en sortit un petit papier froissé, et se rallongea. Sa voix monotone s'éleva dans la chambre vide, accompagnée par le ronronnement des hélices.
« Ingrédients… 75 centilitres de venin de Nausileus, 250 grammes de poudre de méduse, 90 grammes d'extrait de Milacée en fleur, 35 grammes de…. »

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7 Août, Poudlard.

A 7h30, le réveil avait sonné. A 7h33, Harry l'avait éteint. A 7h48, il s'était réveillé en sursaut.
AAAAAH BOUUURRE ! … … … Oh et puis merde, c'est pas un cours que je sache…
Il avait pris son temps sous la douche, n'avait pas accordé plus de soin que d'habitude à la façon dont il s'habillerait, puis il avait rejoint tranquillement la salle sur demande, peinant un peu à la trouver, pas bien réveillé et le ventre vide.
Il entra sans bruit, avec au moins vingt minutes de retard, mais Malfoy, déjà affairé près d'un chaudron, eut la délicatesse de ne pas le lui faire remarquer. Au lieu de ça, le blond tendit la main vers une table en marmonnant : « J'ai amené à manger, déjeune. »
Obéissant (ça devait pas ne plus arriver, ça !), le gryffondor avala un des désormais coutumiers petits pains beurrés que son… camarade (ça fait mal de dire ça...) avait disposés sur un plateau argenté.
Une fois son petit déjeuner de fortune terminé, il s'était joint à lui et avait observé son travail quelques secondes pour savoir où il en était. Il avait déjà versé la poudre de méduse dans l'eau salée, le venin était en train de bouillir… Parfait. Le brun entreprit donc de mélanger l'extrait de Milacée avec le lait de limace, comme il l'avait si bien appris la veille.

« Tu as retenu une recette, Potter… ? »
La voix du serpentard, qu'il n'avait pas entendu depuis le combat, était plus fatiguée que froide ou méchante. Il semblait juste exténué, blasé… Ses gestes s'enchaînaient machinalement, et il manqua se brûler en incorporant le venin à leur poison.
« Tu l'avais écrite. Tu me l'as demandé… Je l'ai fait… » répondit-il sans cesser de hacher précautionneusement les champignons oranges dont il ne se souvenait plus le nom.
« Ah… je te trouve bien obéissant ces temps-ci… »
Oui bah, moi aussi tiens, je trouve! Justement !
« Ah oui… ? et toi, tu serais pas un peu… 'gentil', par hasard… ? »
C'était tout ce qu'il avait trouvé à répliquer. Et visiblement, ça faisait bien rire Malfoy, qui avait mis la main sur sa bouche pour s'empêcher de glousser.
« - Gentil… ? Ce n'est pas exactement le mot que j'aurais employé, Potter… sourit-il, ce qui ne manqua pas d'étonner Harry. Je dirais plutôt 'complaisant'. Histoire de préciser que je n'ai pas le choix…
- Pas le choix… ?
- Effectivement. Toujours aussi rapide que tous ceux de ta maison…
- Aha. Elle a des limites, ta complaisance… soupira le brun.
- Si le vieux fou m'a choisi, c'est seulement parce que je ne peux plus rester chez moi. Mon père est à Azkaban, ma mère est devenue folle… Mais pourquoi est-ce que je raconte ma vie à Saint Potter, moi… ? »
C'est vrai, ça, pourquoi est-ce qu'il me raconte sa vie, lui ? Je lui en pose des questions… ?
Un silence de quelques minutes s'en suivit, durant lequel Harry alla chercher une planche supplémentaire pour découper les abdomens d'araignées. Charmant. Il s'appliqua du mieux qu'il put, et les tendit à son binôme, qui les accepta sans rechigner malgré la maladresse des entailles. Voulant mettre fin à cette quiétude, le sorcier aux yeux émeraudes décida que finalement, la vie de Malfoy, ça pouvait être marrant.
« - C'est Fudge que est venu te chercher… ?
- Ah, non… lui répondit l'intéressé, concentré au possible.
- Hm…
- Pourquoi, toi oui… ?
- Heu, oui… »
Passionnant…
« - Bon… reprit le serpentard, il n'y a plus qu'à laisser mijoter… tu as laissé de quoi manger… ?
- Oui oui… »
Les deux rivaux s'installèrent à la même table, et Harry observa le blond qui mangeait. La trève commençait plutôt bien… Malfoy reprit la parole après avoir mastiqué un petit pain pendant au moins quinze minutes.
« Si je te demandais de trouver une solution à un problème, Potter, est-ce que tu te montrerais toujours aussi obéissant… ? »
Le survivant manqua s'étouffer avec sa salive.
Y'a pas marqué LaPosteMoldue™ Malfoy !
« - C'est quoi cette question bidon… ? Je suis pas ton esclave… »
- Ca, je sais… bon, tant pis… »
Et il se remit à manger.

Poussé par la curiosité, et sachant assurément que le blond allait mâchouiller pendant encore un quart d'heure, il l'interrogea :
« C'est quoi ton problème… ? »
Malfoy avala d'un coup, se leva, alla jeter un œil au poison qui bouillonnait dans l'énorme chaudron, et revint se placer à quelques centimètres de Harry. Il approcha son visage si près de celui du brun qu'il put sentir son souffle brûlant sur sa joue lorsqu'il lui répondit :
« Mon problème, Potter, c'est toi. »
Une poignée de secondes s'écoula, pendant laquelle Harry eut du mal à respirer.
« Je veux dire par là, reprit le serpentard de son ton le plus sarcastique, qu'où que tu mettes les pieds, tu y fous la merde. Tu es un aimant à ennuis, Potter. Il suffit que tu te pointes ici pour qu'on se fasse attaquer, il suffit que tu pointes ta baguette pour que je sois dispensé de cours, il suffit que je veuille t'aider à faire un foutue potion pour que tu te retrouves à l'infirmerie… Tu es une énigme, tu le sais ? Saint Potter Fout La Merde Premier est parmi nous… Et malgré ça… Plus ça va, plus je te supporte. »
Malgré la stupéfaction totale que provoqua en lui cette révélation, c'est la fureur qui gagna finalement Harry, qui se leva d'un bond et cria :
« - D'où ta plaisanterie vaseuse sur la mort de mon parrain, c'est ça !
- Nous n'allions pas perdre si vite nos bonnes habitudes… D'ailleurs, qui a commencé par me jeter un sort, hein… ?
- J'y peux rien si ta sale face de futur mangemort me revient pas, Malfoy ! »

Brusquement, les yeux gris se changèrent en lave, et Draco saisit violemment Harry par le col de son T-shirt, le soulevant à plus de cinq centimètres du sol.
« Tu peux répéter, Potter… ? »
Répéter quoi… ?
Les joues du survivant devinrent cramoisies.
« Bien, reprit le blond, je retire tout ce que je viens de te dire, tu es toujours le même con prétentieux et ignare. Maintenant répète. »
Harry se tortilla pour se libérer mais en vain. Fusillé du regard, il finit par obtempérer.
« J'ai dit que je n'y pouvais rien si je ne pouvais pas encadrer ta sale face de futur mangemort…. » chuchota-t-il avant de retomber brutalement sur le sol.

Malfoy s'était éloigné lorsqu'il se releva, mais il l'entendit tout de même lorsqu'il dit :
« Va-t-en maintenant, je n'ai pas besoin de ton aide. »
Le brun frotta légèrement ses fesses meurtries et décida de ne pas jouer l'obéissant cette fois là.
« - Je reste… Cherchons ensemble une solution à ton 'problème'… essaya-t-il en s'approchant du chaudron.
- Je n'ai plus de problèmes, puisque je ne te supporte à nouveau plus... fulmina le serpentard qui lui tournait le dos.
- Qu'est ce que j'ai dit… ? » demanda Potter en regrettant un peu ce qui venait de se passer. Il n'était pas un partisan convaincu de la paix entre eux, mais ça avait eu l'air possible pendant quelques temps… non… ?

« Et bien, commença Malfoy en se tournant vers lui, tu as dit ce que tu pouvais dire de pire. »
Harry crut qu'il était sujet à des hallucinations lorsqu'il vit une minuscule larme perler au coin de l'œil de son rival, qui continuait avec plus de rage dans la voix que le brun ne pourrait jamais en contenir dans son cœur :
« Tu apprendras que le 'futur mangemort' d'une t'emmerde, et de deux est obligé de se planquer ici pour ne pas que son père le transforme en pâtée pour Hippogriffes dès lors qu'il se sera lassé des cachots d'Azkaban. Ma mère m'a forcée à aller demander sa liberté à l'autre espèce de fou furieux dont ils lèchent les bottes depuis des années, et j'ai refusé, arguant qu'il était assez grand, et que je ne me soumettrai jamais. Maintenant, tu vois, je me retrouve à collaborer avec des pauvres CONS de gryffondors persuadés d'avoir la science et la sagesse infuse, pour maintenir la putain de paix dans le monde et pour buter cet espèce de lézard apathique de Voldemort. Alors puisque tu ne veux pas te barrer, Harry, c'est le futur mangemort qui se casse à ta place. »

Et il sortit prestement, laissant un survivant bouche bée planté au milieu de la salle, trop effaré pour remarquer que le serpentard venait de l'appeler par son prénom. Sans qu'il ne sache pourquoi, les larmes lui montèrent aux yeux.
Et merde…

(1) Lenire, latin : adoucir, soulager, atténuer, alléger.


Heu… c'est pas exactement comme ça que ça aurait du se passer, mais bon…

J'hésite énormément pour le début du prochain chapitre, car les paroles de la chanson qui suivent peuvent aussi bien s'appliquer à l'état d'esprit de Harry qu'à celui de Draco… enfin plus difficilement pour Harry… quoique, j'en sais rien !
Tout dépendra en fait de la réponse que vous me donnerez à la question que je vous ai posé dans la n/a…
Ce chapitre était super dur à écrire ! Et le prochain promet aussi, vous l'aurez compris ! Alors j'espère qu'il vous plaira, que vous allez me donner votre avis sans hésiter, et s'il vous plaît n'hésitez pas à critiquer si quelque chose ne va pas, si c'est trop long, mal-dit, confus, je ne sais quoi… Parce que je ne suis qu'à moitié satisfaite… Et si c'est bien, vous pouvez le dire aussi, lol !
Merci toujours au même dico de latin et à une personne trop importante pour moi et dans mon cœur, qui m'a aidé à déterminer l'infinitif du chéplutrokoi…
Désolée de vous avoir fait attendre si longtemps, je vous envoie le prochain avant la fin de la semaine, et peut-être même avant si celui là vous plaît !
Bizoux !