Chapitre 1
Cinq ans! Cinq ans déjà! Elle se rappelait comme si c'était hier, la chute du Seigneur des Ténèbres, l'anéantissement de Lord Voldemort. Ce souvenir qui était heureux pour la plupart des sorciers était en fait un souvenir déchirant pour Miss Granger. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait quitté le monde magique. Elle voulait oublier, mais elle en était incapable. Chaque jour, chaque nuit, elle se remémorait la dernière guerre.
Voldemort qui partait en poussière, Harry qui s'effondrait à ses côtés… elle avait vu tellement de gens mourir cette nuit là. Des Mangemorts, qu'elle avait abattu des ses mains, un acte qu'elle aura sur sa conscience toute sa vie… Des membres de l'Ordre du Phénix, presque la totalité. Le grand Dumbledore qui fut vaincu par son rival depuis toujours. La famille Weasley qui se dénombrait, ses professeurs qu'elle aimait tant tombaient, ses camarades rendait l'âme devant elle et ses amis… ses amis si proches la laissaient seule.
Elle ne pourra jamais se remettre de voir partir la jeune Ginny dans ses bras. Elle l'avait bercée pendant de nombreuses heures, entourée par les jumeaux, Fred et Georges, qui rendait toutes les larmes de leur corps. Ils n'avaient plus la force de continuer à se battre. Elle ne pourra jamais oublier le regard victorieux de Harry quand il a enfin vaincu Voldemort, mais ses yeux qui brillait le triomphe furent bientôt assombrit par la peur, la douleur et puis plus rien… Il mourut comme les autres. Mais la plus terrible vision, la plus douloureuse fut la mort de Ron. Celui qu'elle aimait, son premier et son seul amant. Elle l'avait vu s'écroulé, au bout de la plaine, une lame traversant son corps de la main de Draco Malfoy.
Si peu d'entre eux restait debout. Neville essayait tant bien que mal de la consoler, mais rien ne pouvait calmer sa peine, sa douleur, son vide… Les jumeaux ne faisait que comprendre sa peine. Remus Lupin pleurait en tenant le corps inerte de son fils d'adoption. La scène était tragique, le champ de bataille était couvert de corps et de peine. Un vent glacial souffla et elle eut l'impression qu'il amenait les âmes des damnés, puis un souffle chaud arriva, en même temps que le soleil perce les nuages, pour amener, dans un monde meilleur, les âmes des ses amis.
Depuis ce jour, elle n'avait plus fait de magie, elle n'avait plus revu aucun des survivants. Elle vivait dans un petit appartement au cœur de Londres, près de l'université, où elle terminait sa maîtrise en droit. Elle vivait avec une amie de classe, Elizabeth, qui n'avait jamais comprit les moments de silence de Hermione…
Hermione, tu es encore loin on dirait! lui dit-elle en passant la main devant son visage.
Hermione leva les yeux vers elle et lui sourit.
Je n'étais pas bien loin à vrai dire. J'étais même juste devant toi! lui répondit-elle ironiquement.
Très drôle! Ça fait quatre ans et demi que nous sommes amies Hermione et je ne sais toujours pas où tu t'en vas quand tu es dans cet état. Tu vas me dire que je ne comprendrais pas, mais tu peux toujours essayer de m'expliquer, je m'inquiète.
Elizabeth s'était rapprochée et prit Hermione par les épaules.
Tu crois en la magie, demanda Hermione.
Non!
Alors tu ne peux pas comprendre.
Elle se dégagea et sortit de l'appartement. Les rues étaient tranquilles pour cette merveilleuse journée ensoleillée de fin mai. Si elle ne croyait pas en la magie, elle ne pouvait lui expliquer, lui parler de la guerre, elle la prendrait pour une folle. Perdu dans ses pensées elle bouscula deux jeunes hommes. Elle se retourna pour s'excuser, mais elle en fut incapable, son cœur cessa de battre, son souffle se coupa, il y avait cinq ans qu'elle les avait vus, ils n'avaient pas changé.
Mademoiselle, tout vas bien? demanda l'un deux en voyant son air stupéfié.
Elle fit oui de la tête et lui sauta au cou. Le jeune homme ne savait pas comment réagir devant l'assaut de Hermione. Quand elle lâcha son emprise, elle avait les larmes aux yeux. Puis elle se jeta sur l'autre homme.
Je suis si contente de vous voir! Fred! Georges! Ça fait si longtemps.
Les jumeaux comprirent en même temps à qui ils avaient affaire.
Hermione! dirent-ils en chœur.
Elle leur sourit en essuyant les larmes qui coulaient sur ses joues.
Tu es… tu as… on ne t'avait pas reconnu, dit Georges.
Vous, vous n'avez pas changé.
Ils étaient comme dans ses souvenirs, les cheveux roux flamboyants, les yeux bleu rieur, les tâches de son sur le nez, ils étaient encore tout aussi identiques.
Qu'as-tu fait avec tes cheveux Hermione? Ils sont lisses! dit Fred en lui passant la main dans les cheveux.
Ça Fred, c'est de longues heures chez le coiffeur, ricana-t-elle. Où alliez-vous comme ça?
Oh! On allait voir Maman au Chaudron Baveur. Viens avec nous, elle sera heureuse de te voir.
Je ne sais pas si… commença-t-elle.
Elle redoutait de revoir Molly, après la guerre elle n'avait donné aucune nouvelle, à personne. Même si elle avait aimé reprendre contacte avec Mme Weasley, elle en était incapable, c'était trop douloureux, trop de souvenir lui revenait à l'esprit quand elle pensait à elle, si elle la voyait…
De toute façon tu n'as pas le choix! Intervient Georges.
Il lui prit la main et l'entraîna avec lui vers le Chaudron Baveur. Son premier contacte avec le monde magique depuis cinq ans…
À peine avait-elle mit les pieds dans le bar, qu'elle la vit. La petite femme rondelette était assit à une table, un enfant roux sur le genou. Elle dégageait toujours cette tendresse, cette générosité et cette force qu'elle avait. Molly discutait avec deux jeunes femmes, l'une blonde qu'Hermione n'eut pas de difficulté à reconnaître, Fleur Delacour resplendissait, et l'autre aux cheveux bruns n'était autre qu'Angelina Johnson. Face à Molly, Bill donnait le biberon à un bébé aux cheveux dorés, il avait toujours un catogan. Les survivants de la famille Weasley étaient tout présents.
Fred s'avança vers Angelina et lui embrassa le front, Georges tenait toujours Hermione par la main, il avait sans doute peur qu'elle s'enfuit. C'est ce qu'elle aurait fait s'il ne la tenait pas si fort…
Tu nous as emmené une nouvelle copine aujourd'hui, Georges? s'exclama Bill.
Non! Une amie, une amie très chère…, répondit-il. Maman!
Molly se retourna vers Hermione. Elle n'avait pas besoin de présentation, Mme Weasley la reconnu aussitôt. Elle prit le petit bonhomme sur ses genoux et le déposa par terre. Elle se leva et se dirigea vers Hermione, un sourire radieux aux lèvres et les larmes ruisselantes sur ses joues.
Hermione, ma chérie! dit-elle en la prenant dans ses bras.
Mme Weasley! Souffla Miss Granger.
Hermione? Wow!
Bill s'approcha pour embrasser Hermione.
Comment avait-elle pu imaginer une seule seconde passée sa vie sans eux? Ils étaient presque sa famille. Elle les aimait. Elle s'en voulait de ne pas avoir reprit contacte avec eux. Elle s'en voulait d'avoir voulu les oublier, de s'être cachée pendant cinq ans.
Elle passa l'après-midi avec eux. Elle remarqua qu'ils avaient tout réussi à passer au travers de leur chagrin. Eux, ils avaient continué à vivre…
Bill avait deux magnifiques enfants, le plus vieux, prénommé Charles avait trois ans, la plus jeune, à peine un an, s'appelait Jena. Fred s'apprêtait à être papa pour la première fois, Angelina était enceinte de huit mois. Bill travaillait toujours pour la banque, mais avait décidé de ne pas retourné en Égypte. Les jumeaux avaient toujours leur boutique sur le Chemin de Traverse, elle n'avait jamais été plus rentable.
Elle apprit que McGonagall dirigeait Poudlard avec brios, que Neville était professeur de Botanique là-bas. Kingsley Shacklebolt était Ministre de la magie, il gouvernait le monde magique avec un doigté exemplaire, Nymphadora Tonks l'assistait magnifiquement. Et Remus Lupin était redevenu, professeur Lupin, en Défense contre les forces du Mal.
L'après-midi se passa trop vite, et chacun du retourné chez soi. Même si Molly l'invita à se joindre à elle pour le dîner au Terrier, Hermione déclina l'invitation avec politesse. Elle n'était pas prête à retourner au lieu de ses belles années. Cependant, elle promit à Molly de lui écrire le plus souvent possible et qu'elle lui rendrait visite dans peu de temps.
Cette rencontre lui rappela qu'elle aimait la magie, qu'elle était une sorcière. En arrivant chez elle, Hermione fouilla dans l'un de ses tiroirs et en sortie sa baguette. A la seconde où elle la prit, elle sentit toute la magie qu'elle avait en elle, lui chatouillant les doigts.
- Wingardium Leviosa! Dit-elle en pointant la baguette sur le pot de fleurs.
Il s'éleva dans les airs et elle sut qu'elle n'avait pas perdu son doigté.
Toc! Toc! Toc!
Oui? Répondit-elle.
J'ai fait des spaghettis, tu en veux? demanda Elizabeth en passant la tête par l'encadrement de la porte.
Oui, merci!
Elizabeth s'apprêta à repartir, mais Hermione l'interpella.
J'ai quelque chose à te montrer, dit-elle.
Son amie entra dans la pièce, le regard interrogateur et s'assit sur le lit. Hermione se dirigea vers la grande penderie et en sortit un album photo, quelques livres et une boîte de Chocogrenouille.
Tu te rappel ce matin quand t'ais-je demandé si tu croyais en la magie?
Oui! Tu y crois, toi?
Oui! Je sais que je peux te faire confiance, alors c'est pour ça que je vais te parler de ce qui c'est passé, il y a cinq ans.
Elizabeth ne savait quoi dire! La mystérieuse Hermione Granger s'ouvrait, elle dévoilait son passé. Hermione lui tendit les objets qu'elle avait entre ses mains.
- Le livres des sorts et enchantements, niveau sept? Potions magiques? Qu'est-ce que c'est que cela?
Mes livres d'école quand j'allais au collège Poudlard, école de sorcellerie, avoua Hermione.
C'est une plaisanterie? Une école de sorcellerie, un peu tiré par les cheveux Hermione.
Je ne plaisante pas, si tu veux des preuves…
Hermione ouvrit l'album photo. Des photos d'elles et de ses amis, envoyant des sourire et des signes le la main. Elizabeth resta bouche bée.
Les photos bougent! S'exclama-t-elle après quelques instants de surprise.
C'est normal, pour moi!
Qui sont-ils?
Mes amis, lui c'est Harry, il était comme un frère pour moi. Il a vécu et il est mort en héros.
Je suis désolée…
Lui, c'est Ron. J'ai rencontré sa mère et ses frères tout à l'heure. Ils m'ont manquée.
Est-ce qu'il est…?
Oui! Lui aussi est mort en héros.
Tu sais Hermione, tu n'es pas obligé de faire ça…
Non, je sais, mais j'en ai besoin.
Elle commença donc son récit. Le lettre de Poudlard, lui disant qu'elle était accueillit au Collège de sorcellerie, la combat avec le troll et le début de leur amitié. Elle lui raconta les innombrables aventures qu'ils avaient eux, sans soustraire l'amour qu'elle avait pour Ron.
Elizabeth l'écoutait religieusement, essayant d'imaginer ce monde magique.
Hermione termina son récit avec la bataille finale, c'était terriblement pénible à se remémorer, mais elle comprit que si elle avait parlé de ceci avant, elle aurait eut plus de facilité à vivre normalement…
Ça l'explique beaucoup de chose…, commenta Elizabeth après le long silence qui suivit la fin de l'histoire.
Comment ça?
Il y avait plusieurs choses inexpliqués dans ce monde, maintenant je sais que c'est dû à la magie. Est-ce que tu pourrais… juste, je ne sais pas, j'aimerais que tu…
Plus de preuves? Tu vas être terrible au tribunal! ricana Hermione. D'accord!
Elle se leva, prit sa baguette et la pointa sur le pot de fleurs. Elle refit le même manège que tout à l'heure.
Wow! souffla Elizabeth ébahit.
J'aimerais que tu me promettes une chose, dit Hermione en retournant à côté de son amie.
Tout ce que tu veux!
Promet moi que tu n'en parleras à personne.
Ne t'inquiète pas, Hermione, même si je le disais, qui me croirait?
Merci!
Avant d'aller dîner, Hermione prit une photo sur laquelle elle apparaissait en compagnie de Ron et Harry, et elle la mit dans un cadre près de son lit. Elle devait se souvenir que des souvenirs heureux en leur compagnie.
