Review :
virg05 : Merci, ça me rassure. J'espère que la suite te plaira tout autant !
Bye !
Le Saut de l'Ange : Tu sais, je crois que chaque couple HP peut être intéressant (même s'il est évident que Ron et Hermione finiront ensemble). Les H/Hr sont parfaits pour illustrer l'amour qui résiste à tout : la guerre, le danger, et tous les trucs nobles. C'est pour ça qu'il est facile d'y introduire de l'action. Les Malefoy/Hr, elles, peuvent être aussi de ce registre, mais avec beaucoup plus d'humour. Et je dirai que les R/Hr sont le plus souvent intéressantes soit : parce que Harry s'y oppose (ça me rappelle quelque chose…lol !) ; soit parce qu'il essaie de les mettre ensemble et que tout Poudlard parie sur la date à laquelle ils s'avoueront leurs sentiments ; soit parce qu'ils n'arrêtent pas de se disputer. Donc, je pense que tu devrais quand même essayer d'aller voir d'autres fics de ce couple. Il y en a des vraiment hilarantes !
Merci pour ta review !
castle : D'accord, d'accord, j'abdique !lol ! Harry Potter est un sal gosse gâté, égoïste, égocentrique, trop occuper à contempler son nombril de célébrité pour se rendre compte que les autres aussi peuvent souffrir, sa tête trop enflée de petit héros tourmenté focalisé sur ses idées noires ! Tu as raison !
Mais je l'aime beaucoup quand même
Merci pour ta review !
vava cracra : Finir mal pour Harry ? Humm… Tu verras…lol !
Voici la suite !
By et merci !
loufette : Contente que ça t'ait plu. Ca me fait plaisir de voir que ma fic donne des sensations fortes à mes lecteurs. Tu es au moins la troisième à me dire que cela t'a fait un choc de voir Harry sur le point de violer Hermione. C'est le but, c'est le but !lol !
Merci !
Thealie : Je ne vais pas te taper, t'inquiètes !
Si tu lis la suite, bien sûr…
Bye et faits bon voyage !
Frudule : Tiens, je n'ai pas pensé que Ron aurait pu les surprendre… Bonne idée, c'est vrai ! Mais non, désolée, il va arriver… juste maintenant, en fait !
Allez, cours lire la suite, qu'est-ce que tu attends !
Merci et bisous !
Chapitre 6 : la blessure de la dominationRon, nerveux, entra dans la salle où il avait laissé Hermione.
« Je ne l'ai pas… » commença-t-il aussitôt.
Il vit alors Harry, assis sagement au milieu du pentacle, tandis qu'Hermione déposait des fleurs à égale distance sur les traits du cercle. Ron fonça les sourcils.
« Comment se fait-il qu'il… »
« C'est moi, Ron » l'interrompit Harry.
« Oh » fit celui-ci. Puis, après un instant de silence : « Ca va, depuis la dernière fois ? »
« Oui, plutôt bien. »
Hermione plaça la dernière fleur, puis entreprit de recouvrir son propre pentacle d'une étrange poudre cuivrée. Ce ne fut qu'alors que Ron remarqua que quelque chose n'allait pas. Hermione avait les yeux rougis, bouffis, le teint livide, et elle tenait fermée sa chemise de sa main libre. Ron s'avança vers elle, un peu inquiet. Quelque chose s'était produit durant son absence, il en était persuadé.
« J'ai terminé » déclara Hermione en se redressant. « Je peux accomplir le rituel, il faut juste que je… »
« Pourquoi ta chemise n'a-t-elle plus de boutons ? » demanda Ron, l'examinant du regard.
Hermione blêmit davantage, resserrant les pans de sa chemise en lambeaux autour d'elle.
« Ce… C'est juste… Tu me connais, je… je suis maladroite, parfois… » bafouilla-t-elle en baissant les yeux.
Elle mit l'une des mèches de ses cheveux embroussaillés derrière son oreille. Révélant ainsi son cou et la marque violacée qui se trouvait au creux.
« Mais qu'est-ce que c'est que ça ? » dit Ron, posant un doigt dessus.
Horrifiée, Hermione la dissimula d'une main.
« Rien. »
« Non, ce n'est pas rien. Qu'est-ce qu'il t'est arrivé, Hermione ? »
« Rien, je te dis. »
« Mais… »
Le regard de Ron fut alors attiré par un bout de tissu clair, contrastant avec la couleur sombre du parquet sur lequel il gisait. C'était un soutient-gorge. Ron jeta un coup d'œil au buste d'Hermione. L'on pouvait voir sans peine ses formes féminines au travers de sa chemise.
Ron regarda tour à tour le soutient-gorge abandonné au sol et Hermione, yeux baissés et les joues pâles.
« Que s'est-t-il passé ? » demanda à nouveau Ron, le visage s'embrasant de colère alors qu'il comprenait peu à peu.
« Je… »
« Non, laisse Hermione. Je m'en charge. »
Harry se leva dans son pentacle. Il avait l'air accablé, prêt à cesser de vivre à l'instant. Mais Ron ne se laissa pas attendrir. Son intuition lui soufflait que le suçon – car il était certain qu'il s'agissait de cela – qu'arborait Hermione n'était pas arrivé à son cou tout seul.
« J'ai failli violer Hermione » déclara Harry.
Les mots, bien que murmurés sur un ton honteux et désespéré, parurent se transformer en pierre et frapper l'estomac de Ron avec une puissance qui lui coupa le souffle. Emporté par la rage, il ne se rendit pas compte qu'il s'approchait à grands pas du pentacle où se tenait Harry.
« Ron, non ! »
Il ne prit pas garde au cri d'Hermione, et voulut donner un violent coup de poing à Harry. Mais sa main fut interceptée par le champ magique érigé autour du pentacle. Ron eut l'impression que son bras était sur le point de se décrocher du reste de son corps. Hermione accourut à lui.
« Ca va ? » dit-elle d'une voix angoissée.
Ron se massa le bras d'un geste distrait. Cette douleur n'était rien comparée à celle qui dévastait le fond de sa poitrine.
« Je suis revenu avant d'avoir pu aller jusqu'au bout, Ron » poursuivit Harry. « Hermione n'a rien. »
« Et alors ? » fit Ron. « Tu l'as quand même touché, embrassé. Et pas que sur la bouche, à voir son état. »
« Je suis désolé. »
« Désolé ? »
Ron frappa des deux mains contre le champ magique du pentacle, et les laissa pressées contre en ignorant les décharges qui parcouraient ses bras jusqu'à ses épaules. De petites volutes d'énergie magique dansaient autour de ses doigts et sous ses paumes. Harry ne recula pas, le regardant dans les yeux, la mine déconfite.
« Je commence à me rendre compte que tu es désolé pour pas mal de trucs mais que ça ne change rien » dit Ron, tremblant de fureur. « Tu es sans doute désolé de nous entraîner dans chacun de tes plans pour arrêter Tu-Sais-Qui. Tu es sans doute désolé d'être la source de tous nos problèmes depuis des années. Tu es désolé de nous avoir amenés avec toi au Département des Mystères l'année dernière et d'avoir livré Sirius à la mort. Et tu aurais sans doute été désolé si tu m'avais tué l'autre soir, après avoir déclaré que Poudlard et tous ceux qui y vivent mourraient. »
Harry n'avait pas détourné les yeux. Il n'avait rien dit, fait aucun commentaire. En revanche, ses mâchoires étaient à présent crispées, et les larmes roulaient en abondance sur ses joues diaphanes. Il déglutit, la respiration saccadée. Hermione les contemplait tour à tour, interloquée.
« Mais tu vois, Harry » reprit Ron « ça m'est égal. Tu peux bien passer ta vie à mettre celle des autres en danger, je n'en ai rien à faire. Mais si tu t'avises de faire ne serait-ce qu'une seule fois de plus du mal à Hermione, je te promets que je te tue et que je livre ton corps au Seigneur des Ténèbres. »
« Ce n'était pas vraiment lui, Ron… » tenta Hermione.
« Parce que tu crois que je voulais tout ce qui s'est passé ? » répliqua Harry.
« Ne me dit pas que tu n'as jamais pensé de cette façon à Hermione ! »
« Elle est comme ma sœur, espèce de crétin ! »
« Les frères ne violent pas leurs sœurs, que je sache ! »
« Ce n'était pas moi ! »
« Comment je peux en être sûr, hein ? Le Norus s'est bien fait passer pour toi ; le cas contraire ne doit pas être bien difficile à réaliser ! »
Harry donna un coup contre le champ magique. Hermione le sentait prêt à hurler, à cogner jusqu'à ce que le champ vole en éclats. Mais, à son grand étonnement, son visage se décomposa et il s'effondra au sol. Ron s'attendait si peu à cette réaction qu'il ne put que le regarder, incertain.
« Je ne voulais pas… » sanglota Harry.
Il leva la tête et encra son regard à celui de Ron.
« C'est vrai, je suis désolé et je ne peux rien d'autre. Tu n'imagines pas tout ce que j'aimerais changer, Ron. Toutes ces choses qui sont arrivées par ma faute… C'est horrible, mais je ne peux que regretter, me sentir coupable, pleurer et m'excuser. Je n'ai jamais voulu faire du mal à Hermione, pas plus qu'à toi. Mais comme je ne pourrais jamais effacer ce que je vous ai faits, je peux juste vous assurer que je suis désolé. Pardonne-moi, Ron. »
Harry renifla et essuya ses larmes du revers de sa main. Ron le dévisageait, à l'évidence bouleversé.
« Je… Il faudrait commencer le rituel, maintenant » dit Hermione dans une tentative désespérée pour briser le silence. « Je vais juste… me changer. »
Puis elle sortit de la classe, les bras croisés sur sa poitrine afin de la préserver d'éventuels regards. Harry se releva. Ron et lui se fixèrent quelques instants.
Il te hait, désormais…
C'est faux. Il est juste en colère que j'ai touché Hermione. Il sait que c'est toi qui m'as poussé à le faire.
Il ne m'a pas semblé bien compréhensif, pourtant.
Ferme-la. Ron a toujours été excessif.
Excessif est un mot un peu faible. Il paraissait prêt à te tuer sur-le-champ. Une chance que ta Sang-de-Bourbe ait érigé ce champ magique, sinon, tune serais même plus là pour converser avec moi, chère marionnette.
Je me tairai, à ta place. Dans un moment, tu ne seras plus en moi et Hermione pourra te détruire.
J'en doute, petit. De plus, n'oublie pas que j'ai toujours le contrôle sur toi…Je t'interdis de…
Harry détourna les yeux, ferma les paupières un instant, puis reporta son attention sur Ron. Il ricana.
« En fait, ce qui te gène, c'est que je l'ai touché avant toi » fit Harry en mettant ses mains dans ses poches. « Ca te rend malade de savoir que je l'ai vue nue, rien que pour moi, rien que tous les deux. Avant toi. »
Ron prit une profonde inspiration. Ce n'était plus Harry. Le Norus avait repris le contrôle. Mieux valait ne pas entretenir de discussion avec le démon ; Ron savait désormais qu'il était très rusé et qu'il parviendrait à lui faire faire une bêtise. Il préféra donc s'éloigner et s'asseoir au fond de la classe.
« C'est ça, fait semblant de rien » dit Harry. « Mais je sais que tu meures d'envie de m'en coller une. A moi, le célèbre Harry Potter, celui qui récolte tous les honneurs, celui qui a toujours été le préféré de tout le monde. Le préféré d'Hermione Granger, le meilleur ami, celui qui était toujours présent pour la protéger, alors que toi, Ronald Weasley, tu n'as fait que regarder. »
Ron feignit de ne rien entendre. Cela ne valait pas la peine, cela ne valait pas la peine… C'était le Norus, ce n'était pas Harry. Le démon savait quels mots touchaient et blessaient. Il ne faillait pas y prendre garde.
« Ferme-la, démon. »
Hermione se tenait dans l'entrebâillement de la porte, revêtant une nouvelle chemise. Elle entra dans la salle et s'assit au centre de son pentacle.
« Oui, insulte-moi, Granger, j'adore ça » répliqua Harry.
Ron s'approcha d'elle, s'agenouilla à ses côtés.
« Tu es prête ? » demanda-t-il. « Je veux dire, vraiment ? Tu devrais peut-être te reposer un peu… Après ce qu'il vient de se passer, c'est normal que tu… »
« Ca va aller, Ron » répondit Hermione. « Je te le promets. Il ne m'a presque rien fait, si ce n'est qu'une grosse peur. Dans quelques instants, tout cela ne sera qu'un mauvais souvenir. »
« Mais tu m'as dit que ce pouvait être dangereux. Il vaudrait mieux attendre que tu sois totalement… »
« Je vais m'en sortir, te dis-je. »
« Je ne veux pas te perdre. »
Hermione, qui s'apprêtait déjà à répliquer, referma la bouche. Ron la scrutait du regard, cherchant le moindre prétexte pour la dissuader d'accomplir le rituel. Il était anxieux, c'était évident. Comme toujours lorsqu'ils étaient sur le point de se lancer dans un entreprise dangereuse. Mais, cette fois-ci, elle ne décela pas que de la peur et de la nervosité dans les yeux de Ron. Elle vit aussi cette petite flamme qui dansait dans ses iris à la couleur de l'océan. Durant toutes ces années où elle avait été auprès de Ron dans chacune de leurs expéditions nocturnes et chaque fois qu'ils violaient le règlement, cette flamme avait intrigué Hermione. Car elle avait remarqué sans peine qu'elle ne dansait que lorsque Ron la regardait, elle et nul autre. Et jamais elle n'avait compris de quoi il s'agissait. A présent, elle savait.
C'était l'Amour.
Hermione comprit pour la première fois que Ron l'aimait plus que tout. Qu'il était prêt à donner plus que sa vie pour elle. Qu'il vivait de son bonheur et mourrait de ses peines. Qu'il lui insupportable de penser qu'elle était en danger et qu'elle pourrait ne plus être à ses côtés. Elle sourit et posa sa main sur la joue de Ron. Doucement, elle approcha son visage du sien, puis prit ses lèvres en un tendre baiser. Ron, bien que surprit, le lui rendit.
« Je t'aime aussi » dit Hermione une fois leur baiser rompu. « Et il ne pourra rien m'arriver tant que tu continues de me regarder ainsi. Pour toujours. »
Quiconque n'était pas amoureux d'Hermione Granger n'aurait pas saisit le sens de ses paroles. Mais Ron, lui, l'aimait de tout son être. Il lui sourit.
« Pour toujours » répondit-il.
Un raclement de gorge guère raffiné les interrompit. Harry les contemplait d'un air supérieur.
« Je vous rappelle que vous n'êtes pas seuls » fit-il. « Je vous prierai d'attendre que je sois sorti avant de copuler, si cela ne vous ennuie pas. »
Hermione, contrariée qu'il ait brisé l'instant, ouvrit l'épais grimoire d'un geste rageur. Elle voulait que le vrai Harry revienne et que cette chose infâme disparaisse à jamais de leurs vies.
« Enlève ta chemise » ordonna-t-elle d'une voix ferme.
Harry et Ron lui lancèrent tous deux un regard stupéfait. Le démon se reprit le premier.
« Je ne te savais pas si folle de mon corps, Granger… »
« Enlève ta chemise, immédiatement. »
Harry s'exécuta et jeta sa chemise hors du pentacle.
« Tes efforts seront vains » déclara-t-il.
Mais Hermione ne l'écoutait déjà plus. Les yeux rivés sur le texte du livre, son visage exprimait une profonde concentration. Non, pas de la concentration : Hermione était entrée en transe. Ron jeta un coup d'œil effrayé au livre. Il devait contenir une grande puissance magique pour envoûter d'un seul regard.
Hermione se raidit, son maintien devint droit, ses yeux semblèrent s'assombrir. Ron se recula, Harry parut soudain nerveux.
« J'en appelle aux puissances de la magie blanche » récita Hermione d'une voix qui n'était pas la sienne, le regard fixe. « J'en appelle aux pouvoirs de la nature, la magie à l'état pur, la magie du commencement. Réduisez le mal à néant. »
Harry agrippa ses côtes et poussa un bref cri de douleur. Ron vit la sueur se former sur sa peau, perler le long de son corps.
« Faites taire le mal. » poursuivit Hermione. « Faites qu'il perde l'usage de la parole. Enlevez-lui ses sens. Arrachez sa langue. Faites pourrir ses tympans. Brûlez ses doigts. Etouffez-le. Qu'il paie pour ses actes ! »
L'énergie magique autour d'eux devint si forte d'elle prit la forme d'une brise tiède. Elle tourbillonna dans la salle de classe. Ron se plaqua contre le mur du fond. Harry hurla de douleur. Des plaies sanglantes s'ouvraient sur ses épaules, ses bras, ses flans, son dos, une sur chaque joue. Et le sang coulait.
« Le mal n'a pas sa place en ces lieux. Le mal doit disparaître de nos existences. J'en appelle à vous, magie blanche. Faites qu'il s'en aille. »
Harry s'écroula à genoux au centre se son pentacle. Le sang s'écoulait à flot sur le sol, tout autour de lui. Ron, horrifié, ne parvenait pas à arracher ses yeux de ce spectacle. Dans chaque goutte de sang qui s'enfuyait du corps de son ami, une partie du Norus l'accompagnait. Mais Ron n'osait songer combien de sang Harry devrait verser avant d'être tout à fait libéré.
« Le noir s'efface à la lumière » déclama Hermione. « La souffrance ploie sous le poids de la joie. La haine se cache devant l'amour. Fuis démon ! Ta place n'est pas ici ! »
Harry se figea, son corps fut auréolé d'une étrange lumière bleutée, la brise d'énergie magique tourbillonna autour de lui.
« Fuis, fuis, fuis… FUIS ! » s'écria Hermione.
Elle tendit une main dans la direction de Harry. Un rayon de lumière du même bleuté que celui qui entourait Harry sortit de sa paume et le frappa en pleine poitrine. Il s'éleva, comme porté par une force invisible.
« Fuis. »
Une ombre vaporeuse se forma peu à peu au-dessus de Harry. Le démon, sans nul doute. Les plaies de Harry cessaient de saigner mais tout son corps était tendu, convulsé de spasmes. Hermione faiblissait, et l'ombre de vapeur semblait stagner à la même dimension. Hermione avait besoin d'aide.
Il ignorait si ce qu'il faisait était bien malin, mais Ron s'avança tout de même. D'un mouvement incertain, il s'assit derrière Hermine. Elle ne broncha pas, ne sembla pas s'apercevoir de sa présence. D'un bras, il entoura sa taille. Il leva l'autre et posa sa main libre sur le poignet tendu d'Hermione.
Et il sut qu'il ne pourrait la retirer.
Une force surpuissante les lia, ils ne firent plus qu'un. La magie de Ron se mêla à celle d'Hermione dans le rayon lumineux, heurtant avec elle le torse de Harry, chassant le démon. La vapeur noirâtre au-dessus de lui s'épaissit, grossit, elle devint presque opaque. Harry renversa sa tête en arrière, le corps tremblant de magie. Ron et Hermione se crispèrent. La magie qui circulait en eux était d'une telle puissance que c'en devenait insoutenable.
« Fuis ! » répéta Hermione.
Le démon était sur le point de partir en fumée. Mais il manquait quelque chose.
« Fuis ! » fit à son tour Ron.
Ron jeta un regard inquiet à Hermione, mais elle ne lui prêta pas attention. Que se passait-il ? Le Norus aurait dû s'évaporer depuis un moment, pourtant.
« FUIS ! » s'écrièrent Ron et Hermione d'une même voix.
Un ricanement se fit entendre. Il était ténu, presque inaudible, mais bien présent. Le Norus n'était pas encore tout à fait hors de Harry, c'était évident.
« Je suis le revers de la médaille » fit la voix du démon « l'ombre derrière la lumière, la cruauté sous la bienveillance, les pensées impures derrière les sourires innocents. Je suis celui qui ne se fait jamais voir ou que vous refusez de remarquer. Je suis celui qui se cachait et qui a décidé de se montrer au grand jour. Je suis ce Harry et je vous hais… »
Hermione se tourna vers Ron, semblant se réveiller enfin de sa transe. Ses yeux brillaient. De larmes, de rage, de magie, il n'en savait rien. Mais ils brillaient, et cela ne présageait rien de bon.
« C'est faux » dit-elle, déterminée. « Ce n'est pas ce Harry Potter. Ce n'est personne. Nul autre qu'un être abject. »
Elle reporta son attention sur Harry, cambré et sans doute inconscient, flottant à quelque distance du sol, alors que l'ombre vaporeuse dansait au-dessus de sa tête. Ron resserra sa prise autour de sa taille.
« Assez abject pour parvenir à résister à la magie blanche » renchérit-t-il.
Ron et Hermione échangèrent un regard lourd de sens. Ils avaient compris.
« Prêt ? » demanda Hermione.
« Prêt » affirma Ron.
Ron embrassa rapidement Hermione, puis ils se tournèrent à nouveau vers Harry. Vers le Norus. Ils prirent une profonde inspiration, et :
« Harry, reviens ! »
La lumière du rayon s'intensifia. L'ombre noire tourbillonna, s'agita. Harry et le Norus poussèrent en chœur un hurlement déchirant. Harry s'effondra au sol, dans son sang. L'ombre du Norus prit la forme abstraite d'une créature ailée et élancée, puis vola en éclat. Des volutes de vapeur noire voletèrent un moment dans l'air, et s'évaporèrent enfin.
Le rayon de lumière disparut, et Ron et Hermione s'évanouirent à leur tour.
A suivre…
Voilà, ce cher Harry est enfin débarrassé du vilain démon. J'espère que cela vous a plu parce que, franchement, je ne trouve pas ce chapitre terrible.
Bisous,
Sam Dreamangel
