Reviews :

vinvin : Contente que ça t'ait plu. Voilà la suite !

Merci pour ta review !

loufette : De rien, tout le plaisir est pour moi. J'espère que ce dernier chapitre te plaira tout autant.

Merci !

lucy : T'aimes pas ? Pas grave. Mais j'aimerais que tu développes ta pensée. Parce que, pour ma part, je trouve nul les gens qui se permettent de critiquer sans raisons. De plus, si c'est si nul, pourquoi t'es-tu forcée à lire jusqu'au bout ?

vava cracra : C'est gentil, merci. Voilà la suite ! Régale-toi !

Bisous.

Chapitre 7 : la tournure de la chanson

Tout son corps était courbaturé et ses plaies à peine refermées lui piquaient. Harry poussa un gémissement, portant une main à son front brûlant, prêt à exploser. Quelle soirée… Jamais il n'avait senti une magie aussi puissante se générer autour de lui. Rien que d'y penser, un frisson le parcourut. C'avait été effrayant et grisant à la fois. Mais une chose était certaine, il ne voulait plus jamais recommencer.

D'une manière aussi étrange qu'idiote, Harry se sentait… vide. Le Norus ayant quitté son corps, il avait l'impression d'être plus léger, plus libre de ses mouvements. Comme un pantin à qui l'on aurait coupé les files. Son esprit semblait soudain plus vaste, des tas d'endroits restaient à explorer. Mais il lui paraissait étrange que, tout à coup, il y soit seul. Sans nul doute lui faudrait-il un certain temps pour s'y accommoder.

Harry soupira, puis se redressa dans son lit. Ce ne fut qu'à cet instant qu'il réalisa qu'il était à l'infirmerie. La pleine lune éclairait la pièce de ses rayons pâles. Il put donc constater qu'il n'était pas seul : Ron et Hermione étaient allongés, endormis, à sa gauche. Ils étaient tournés l'un vers l'autre, Ron montrant son dos à Harry, et souriaient, comme s'ils partageaient le même rêve. Le même secret. A nouveau, Harry sentit une légère amertume pincer son cœur. Ils étaient si proches et pourtant si lointains…

Ignorant la douleur qui brûlait chaque parcelle de son corps, il se leva et sorti de l'infirmerie. Ron et Hermione avaient tant fait pour lui, ils lui avaient prouvé à maintes reprises qu'ils étaient des amis loyaux, qu'ils tenaient à lui. Il n'avait aucune raison de s'inquiéter. Pourtant, même en sachant tout cela, il se sentait comme un intrus dans leur monde. Il préférait aller faire un tour plutôt que de les regarder rêver, comme un espion jaloux d'un bonheur inaccessible.


Elle aurait dû morte d'inquiétude, folle d'appréhension, agitée et nerveuse de retrouver Harry après sa libération, mais un seul regard vers Ron, et toutes ses risibles peurs s'envolèrent.

Hermione n'avait jamais remarqué à quel point il était beau lorsqu'il dormait. Paisible, calme, serein. De plus, il souriait. Malgré elle, selle se mit à songer qu'elle ne pourrait plus se passer d'une telle vision de joie.

Comme si elle pensait trop fort et que Ron avait été éveillé par ses songes, il poussa un léger soupir, puis ouvrit les yeux. Son sourire s'élargit.

« Salut » fit-il d'une voix rauque de sommeil.

« Salut » répondit Hermione. « Bien dormi ? »

« Oui, j'ai rêvé de toi. »

Hermione rougit en émettant un petit rire.

« Ah ? Et que se passait-il dans ce rêve ? » demanda-t-elle.

Elle n'en fut pas certaine, mais elle crut déceler, malgré l'obscurité, une petite étincelle de malice dans le regard de Ron.

« Tu veux vraiment savoir ? »

« Eh bien… oui. »

Ron se leva et s'avança vers son lit. Elle s'apprêta à l'imiter, mais il la retint d'un geste.

« Non. Dans mon rêve, tu restes couchée. Tu es endormie. »

Hermione décida de se prêter au jeu. Elle s'allongea sur le dos, ferma les paupières. Elle sentit que Ron se tenait à présent à côté de son lit et qu'il baissait la tête vers son visage.

« Je t'aime » souffla-t-il à quelques millimètres de ses lèvres.

Puis il l'embrasse.

Hermione sourit contre sa bouche. C'était la première fois qu'il le lui avouait, et c'était encore mieux que tout ce qu'elle avait imaginé.

Ils rompirent leur baiser. Ron poussa un soupir.

« J'ai eu tellement peur, ce soir, quand j'ai appris que Harry avait failli te violer » dit-il. « Je te promets que, s'il avait été jusqu'au bout, je l'aurai tué. Possédé ou pas. »

« Ron » fit Hermione. « Il ne m'a presque rien fait. Il ne faut pas lui en vouloir, il se culpabilise déjà assez tout seul. De plus, avec toutes les horreurs que tu lui as dites ce soir, je crois que c'était comme si on lui avait arraché le cœur. »

Les oreilles de Ron virèrent à l'écarlate et il se mordit la lèvre inférieure.

« J'espère qu'il sait que je ne pensais rien de ce que j'ai dit » dit Ron.

« J'en doute. Tu devras te débrouiller pour lui faire comprendre. »

Ron demeura un instant silencieux, préparant sans doute un petit discours d'excuses. Une idée fugitive passa dans l'esprit d'Hermione. Elle se doutait bien que ce ne devait pas être malin de la prononcer à voix haute, mais elle avait grande envie de surprendre Ron. Alors :

« Et puis, c'était totalement cruel » ajouta-t-elle « ce n'est pas comme si Harry m'avait dégoûtée à vie de la compagnie des hommes. »

Ron, bouche bée, la contempla d'un air stupéfait. Il émit un petit rire nerveux et passa sa main dans ses cheveux.

« Alors ça… » souffla-t-il. « C'est à inscrire dans l'histoire de Poudlard. Hermione Granger qui fait des allusions coquines… »

Hermione rougit et détourna les yeux. D'accord, la prochaine fois, elle se tairait…

Ce ne fut qu'alors qu'elle remarqua un détail important. Harry n'était présent dans l'infirmerie. Un lit, placé juste à côté de celui que Ron venait de quitter, était éclairé par les rayons de la pleine lune. Il était vide et défait.

« Ron » dit Hermione « je crois que Harry est allé faire un tour dans le parc. »

Ron suivit ses yeux et vit à son tour le lit déserté. Ils échangèrent un regard, puis quittèrent l'infirmerie.


Harry, étendu de tout son long dans l'herbe, les bras croisés sous sa nuque, fixait les étoiles. Elles étaient belles, il n'avait jamais réalisé à quel point. Belles mais inaccessibles, elles aussi. Il avait l'impression que toutes choses agréables, douces, paisibles, lui étaient interdites. Les étoiles comme le bonheur que partageaient Ron et Hermione. N'avait-il donc sa place qu'au milieu des champs de bataille ?

Il entendit des bruits de pas. Ils se rapprochaient, mais Harry ne voulut pas se lever. Sans doute était-ce Dumbledore, McGonnagal ou Mrs Pomfresh qui le cherchaient dans le but d'obtenir des explications aux étranges événements des dernières semaines.

Cependant, lorsque les détenteurs des bruits de pas arrivèrent à sa hauteur, ils ne dirent rien. Harry feignit de ne pas les avoir remarqués, espérant sans grande conviction qu'ils s'en iraient. Mais, au contraire, ils se couchèrent auprès de lui, l'un de chaque côté, l'entourant d'une protection rassurante. Bien qu'il n'ait pas distingué leurs visages, Harry sut qu'il s'agissait de Ron et d'Hermione.

« Tu vas bien ? » demanda la voix d'Hermione, à sa droite.

« Oui, ça va » répondit-il, les yeux toujours tournés vers le ciel. « Et vous ? »

« Ne t'en fais, on en a vu d'autres » fit Ron sur un ton léger, à sa gauche.

Le silence régna quelques instants. Harry ne savait par où commencer. Leur dire une nouvelle fois qu'il était désolé et qu'il regrettait ? Cela devenait lassant comme formule. Peut-être leur dire que la simple idée qu'il les ait faits tant souffrir lui était insupportable ?

« Harry, je voulais te dire… » dit Ron avant qu'il ait pu prononcer un mot « je suis désolé, pour tout à l'heure. »

Harry sentit ses yeux s'écarquiller malgré lui.

« Je n'aurais pas dû te dire toutes ces choses » poursuivit-il. « Ce n'était pas toi, tu n'y pouvais rien. Je le savais, mais savoir que tu puisses faire du mal à Hermione… Enfin, ce que je veux dire… »

« C'est oublié » dit Harry.

Un court silence suivit, le temps que Ron et Hermione reviennent de leur surprise.

« Je comprends. J'aurais sans doute réagi de la même façon. Je ne t'en veux pas. D'ailleurs, ce serait plutôt à vous de m'en vouloir… »

« Harry… » soupira Hermione.

« Non, laisse-moi terminer. Si je ne m'étais pas enfui en vous voyant vous embrasser, rien de tout ça ne serait arrivé. Si j'avais accepté le fait que vous vous aimiez, si je m'étais résolu à vous voir heureux sans moi, on ne serait pas en train de s'excuser les uns les autres, couchés dans l'herbe. Alors, pardonnez-moi. »

Il retira ses bras de sous sa nuque et chercha à tâtons les poignets de Ron et d'Hermione à côté de lui. Lorsqu'il les trouva, il prit leurs mains, les éleva au niveau de son ventre, et les fit se rencontrer. Leurs doigts s'entrelacèrent sans protester. Harry les laissa ainsi liées sur lui. Il sourit.

« C'est idiot de ma part de vouloir rester avec vous, m'interposer entre vous deux » reprit-il. « Il est temps que je conçoive qu'il n'y a pas que moi dans vos vies et que vous n'avez pas besoin de ma présence, mais de votre amour. Et c'est stupide de vous jalouser. Après tout ce que vous avez fait pour moi, je peux au moins vous offrir la liberté de vous aimer sans que je sois en colère et dans vos pattes. »

Harry contempla leurs mains enlacées sur son ventre, légèrement éclairées par la lueur blafarde de la lune. Il aimait trop ses amis pour leur faire encore du mal. Cela lui prendrait sans doute du temps, mais il parviendrait à se passer de leur compagnie. Du moins l'espérait-il.

Alors, à sa grande surprise, se fit entendre un léger rire. La main libre d'Hermione chercha la sienne le long de son corps, puis, lorsqu'elle la trouva, la posa sur la sienne, jointe à celle de Ron. Trop abasourdi pour réagir, Harry regarda leurs mains.

« Franchement, Harry » fit la voix de Ron. « Tu crois qu'après tout le mal qu'on a eu à te libérer de l'emprise du Norus, on va te laisser filer si vite ? »

« Dans ce cas » renchérit Hermione sur le même ton amusé « on aurait tout aussi bien pu laisser le démon en toi. Non mais vraiment ! »

« Quel ami ingrat ! »

« Tu mériterais presque que l'on te laisse regarde le ciel tout seul, va ! »

Harry ne chercha même à réprimer le rire qui montait peu à peu dans sa gorge. C'était le premier depuis longtemps ; il décida de le laisser vivre.

Ils ne dirent rien durant quelques instants, les yeux perdus dans l'immensité du ciel. Comme à chaque fois qu'il regardait les étoiles, Harry contempla la plus belle, la plus brillante, la plus lointaine de toute : Sirius. Il songea alors que, si les étoiles étaient inaccessibles, c'était pour une bonne raison : elles étaient si heureuses, si sereines, tout là-haut, que nul ne devait les déranger. Elles scintillaient, observaient le sol, veillaient le soir pour les âmes en peine. Harry était désormais persuadé que Sirius, étincelant de mille feux, ne voulait pas que son filleul l'éteigne et le ramène au sol. Il était bien, là-haut, loin de tout. De plus, il était vain de chercher l'inaccessible. Mieux valait de savourer le bonheur qui était à porté de main. Il jeta un furtif coup d'œil à sa main, jointe à celle de ses amis.

« Bon, c'est pas que je m'ennuie, mais je commence à avoir froid au derrière » dit Ron en se redressant.

Harry et Hermione, secouant la tête, l'imitèrent.

« Tu es incorrigible » répliqua Hermione alors qu'ils se mettaient debout.

« C'est sans doute pour ça que tu m'adores, ma chérie. »

Hermione roula des yeux. Elle se plaça entre les deux garçons et saisit leurs mains, les étreignant dans les siennes.

« Tu crois ? C'est surtout ça qui fait que m'énerve après toi. »

Harry émit un rire amusé.

« Quoi ? » demandèrent en chœur Ron et Hermione.

« J'étais en train d'imaginer vos enfants » répondit-il, un grand sourire fendant son visage. « Un mélange de vous deux… Essayez, c'est hilarant ! »

Sa plaisanterie lui valut un petit coup de poing sur chaque épaule.

« Tu nous le paieras » promit Ron. « Attends un peu que tes blessures soient cicatrisées, et tu verras… »

« Arrête, j'ai peur. »

Poursuivant leur petite chamaillerie, ils rentrèrent au château. Il leur fallait récupérer leur nuit de sommeil. Et, pour une fois, Harry sut qu'il allait dormir comme un loir, avec la certitude que leur amitié résisterait à tout. Elle était parvenue à survivre à un démon des plus puissants et méprisables ; pourquoi devrait-elle ployer sous le poids de l'amour ?

Ton ami, c'est moi.
Tu sais, je suis ton ami.
Quand tout s'embrouille,
En vadrouille,
Loin, très loin de ton lit douillet,
Rappelle-toi c' que ton vieux pote disait.
Oui, je suis ton ami,
Oui, je suis ton ami.

Y a peut-être plus malin
Que moi, ailleurs,
Plus fort, plus puissant aussi.
Mais je suis sûr
Que personne n' t'aimera
Comme je le fais.
Toi et moi.
Et plus les années passent,
Plus on est solidaire.
C'est peut-être çà notre destinée.
En tout cas, crois-moi,
Je suis toujours là
Car je suis ton ami !

FIN

Eh oui, c'est la fin ! Alors, je vais me répéter, mais j'espère que cette fic vous a plu, que les moments que j'ai voulu forts, ceux que j'ai voulu drôles, et les autres que j'ai voulu émouvants l'étaient assez. Pour ma part, comme d'habitude, j'ai eu un grand plaisir à l'écrire et à voir vos commentaires. Merci à tous mes reviewers, et à la prochaine !

Grooooos bisous,

Samantha Dreamangel

PS : pour ceux qui ne la connaissent pas, la chanson à la fin se trouve dans « Toys Story » de Walt Disney – encore !