Just perfect
Coucou tout le monde. Me revoici avec une mini-fic de deux ou trois parties, je ne sais pas encore…
Alors…
Genre : On peut dire romance, mais en même temps c'est assez alambiqué donc on va dire inclassable.
Disclaimer : Rien n'est à moi, tout appartient à celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom-en-ma-présence (vous savez très bien de qui je parle… lol !)
Rating : T pour le fun mais rien de bien choquant selon moi…
Avertissement : UA, Slash (enfin si on veut), gros gros OCC et euh… c'est tout… Ah si, c'est une deathfic (j'aurais tet pas du le dire… lol)
Bon, j'arrête avec mon blabla ! Bonne lecture à tous !
- Ca ne va pas du tout ! Coupez !
Tout le monde sur le plateau soupira de concert tandis que le réalisateur s'avançait à grands pas, l'air furieux, vers l'acteur qui se tenait, seul, au milieu du décor.
- C'est complètement nul ! hurla-t-il. On dirait que tu nous parles de la pluie et du beau temps alors que tu es sensé…
- Harry, tu ne crois pas que tu exagères un peu ? dit l'assistante réalisatrice, une belle femme rousse à l'air sévère, pourtant quelque peu boudinée dans un tailleur strict d'un rouge criard.
Le dit Harry se retourna lentement et elle tressaillit imperceptiblement en voyant la rage flamboyer dans ses yeux verts. Elle aurait du être habituée pourtant, depuis le temps… Aussi loin qu'elle se souvienne, elle avait toujours connu le jeune homme ainsi, passionné, recherchant à chaque instant de sa vie la perfection absolue. Pour chacun de ses films, elle avait été forcée de lui faire accepter concession sur concession, et en fin de compte, invariablement, il n'était pas satisfait. Beaucoup de gens de son entourage lui avaient à maintes reprises demandé pourquoi elle perdait son temps avec un abruti pareil. La raison était simple : elle l'aimait. Elle le savait. Il le savait. Il n'avait pas voulu d'elle. Tant pis, elle avait donc décidé de faire son bonheur du mieux qu'elle pouvait, en mettant de côté sa santé et sa vie sans rien attendre en retour. C'était ainsi, sa destinée en quelque sorte. La destinée de Virginia Weasley. Mais il ne fallait pas se laisser abattre, alors elle disait toujours : « Life goes on… »
- J'exagère, vraiment ? Bien… Tout le monde, on fait une pause. Gin', vient avec moi dans ma loge… Et toi, ajouta-t-il en se tournant vers l'acteur, tu es viré…
Il la traîna donc jusque dans ses quartiers. Une fois la porte refermée derrière lui, il ouvrit la bouche pour parler, mais elle le devança :
- Mais enfin Harry, qu'est-ce qui te prends ? Je veux dire, tu ne peux pas balancer tous tes acteurs comme ça. Ce n'est pas possible, tu comprends ?
- Gin', je n'ai pas jeté tous les acteurs… Seulement un. Cet abruti ne convenait pas pour le rôle, voilà tout. Il jouait comme un pied, tu n'as pas remarqué ?
- Mais rends-toi compte pour l'amour du ciel ! Il ne conviennent jamais ! Tu trouves toujours des excuses ! Je suis désolée de devoir te dire ça, mais la perfection n'existe pas ! Alors cesse donc de la chercher !
- Je ne cesserai de chercher que lorsque j'aurai trouvé ce que je cherche ! En attendant, tu m'excuseras mais j'ai à faire ! Préviens les autres qu'on fait repasser des auditions après-demain pour le rôle principal. Dis-leur que j'y assisterai personnellement cette fois !
Et il sortit en claquant la porte, laissant la jeune femme dépitée derrière lui.
Draco Malfoy était un acteur, un acteur raté aux yeux de tous, comme à ses propres yeux. A cet instant, il était allongé sur son lit, tirant distraitement sur une cigarette, observant les affiches des films miteux dans lesquels il avait eu l'occasion de tourner, éparpillés sur les murs de son appartement non moins miteux. Il tentait de rester sourd aux hurlements hystériques de sa propriétaire, Pansy Parkinson, qui le menaçait, comme tous les mois d'exclusion, s'il ne payait pas son loyer. Il n'y faisait de tout manière pas réellement attention, car il savait qu'elle faisait toute cette mascarade uniquement pour la forme, car il était convenu entre eux que Draco, à défaut d'argent, rembourserait ses dettes de façon plus charnelle. Il en avait honte bien entendu, mais il n'avait pas vraiment le choix, c'était se vendre ou passer l'hiver dehors, et, pour le moment, il n'était pas dans ses projets de mourir de froid. Du moins, pas encore.
En vérité, cela faisait plusieurs mois qu'il n'avait rien tourné. Et pour cause, ses vêtements minables faisaient qu'on le jetait le plus souvent dehors avant même qu'il ait passé l'audition pour laquelle il s'était déplacé. Certes, il était obligé de faire de temps en temps de petits boulots pour arriver à survivre, mais, de part sa nature Malfoyenne, il avait une sainte horreur de servir les autres et ne restait donc jamais très longtemps au même poste. Il n'avait presque plus d'argent et il ne savait vraiment plus quoi faire pour remédier à cette situation qui lui semblait de plus en plus désespérée.
Une série de coups violents sur la porte de l'appartement le sortit brusquement de ses idées noires. Il hurla :
- Je sais Mrs Parkinson ! Je paierai mon loyer, je vous assure ! Laissez-moi juste un peu plus de temps !
- Draco, c'est moi ! Ouvre s'il te plaît…
Le jeune homme soupira. « Blaise…pensa-t-il ».
- Attends une seconde ! J'arrive !
Blaise Zabini était l'agent de Draco. Enfin, agent… Il était surtout le dernier ami qui lui restait, le seul qui ne lui ait pas tourné le dos. En effet, sa famille avait coupé les ponts avec lui dès qu'elle avait connu les ambitions du jeune homme. Son père, le célèbre et respecté Lucius Malfoy, avait tout fait pour tenter de le remettre dans le droit chemin, afin qu'il reprenne, en tant que fils unique et donc seul héritier, l'énorme entreprise familiale. Draco s'était donc enfui à la veille de ses dix-huit ans, emportant avec lui quelques affaires et ses économies à la conquête du cinéma. Aujourd'hui, six ans plus tard, il ne lui serait donc même pas venu à l'esprit de demander une aide financière à son père, ne serait-ce que par simple fierté.
Draco déverrouilla le loquet et s'effaça pour laisser entrer son ami. Une fois la porte refermée, Blaise le serra dans ses bras.
- Draco, qu'est-ce que je suis content de te revoir mon vieux !
- Moi aussi Blaise, moi aussi… Alors, ce voyage à Paris ?
- Fantastique ! Hermione est géniale ! Je crois que j'ai enfin trouvé la femme de ma vie ! Mais ce n'est pas pour cela que je suis venu te voir. Si je suis là, c'est en tant qu'agent.
- Ah…
- Ne fais pas cette tête là ! Je suis certain que tu seras sur le cul quand tu sauras ce que j'ai à te proposer…
Draco acquiesça, peu enthousiaste, mais désireux de ne pas vexer son ami, qui faisait, il en était conscient, des pieds et des mains pour le sortir de sa condition.
- Bon, je suppose que tu connais Harry Potter.
Draco leva les yeux au ciel. Qui ne connaissait pas le célèbre réalisateur Harry Potter, celui qui avait engendré les plus gros succès du box-office au cours des cinq dernières années.
- Bien. Alors voilà : Mr Potter tourne en ce moment son prochain film, mais, hier, il s'est soudain rendu compte que l'acteur qui jouait le rôle principal ne lui convenait pas, donc il a organisé un deuxième série d'auditions, qui auront lieu demain. Par un hasard incroyable, Hermione travaille sur le tournage et par un hasard encore plus incroyable, il se trouve que ma future femme est une ex-petite amie de Potter. Elle est donc allée le voir et lui a parlé de toi. A ce qu'elle m'a dit, il avait l'air emballé. D'ailleurs, il a été tellement emballé que maintenant, il aimerait bien te rencontrer.
- Tu… tu te fous de moi là ?
Draco n'en croyait pas ses oreilles. Si Blaise disait la vérité, il tenait là la chance de sa vie…
- Pour un coup pareil je n'oserais pas crois-moi !
- Mais… Mais je ne peux décemment pas y aller comme ça enfin ! De quoi je vais avoir l'air ?
- Je veux bien te…
- Non, tu en as déjà bien assez fait ! Je me débrouillerai…
- Tu es sûr ? Vraiment, ça ne me dérangerait pas de…
- Non, ça ira, je t'assure…
Blaise jeta un coup d'œil à sa montre.
- Oh mon Dieu ! Déjà ! Je suis désolé Draco, mais il faut vraiment que j'y aille… J'ai promis à Hermione de l'amener au restaurant et elle va me tuer si j'arrive en retard…
- Vas-y ! T'en fais pas pour moi !
- D'accord… Ah j'oubliais ! Ton rendez-vous est à 17h30 aux studios… heu… Merde ! Je ne me souviens plus du nom… Tu sais ceux qui sont à l'entrée de la ville…
- Je vois oui, c'est bon.
- Je t'enverrai le script par fax demain matin…
Blaise le serra encore une fois dans ses bras, piqua un sprint jusqu'à la porte et continua à courir dans le couloir puis dans la cage d'escaliers. Draco le suivit pendant quelques mètres puis s'arrêta. Soudain, il sembla se souvenir de quelque chose et il se pencha par-dessus la balustrade en hurlant :
- Hé ! Tu n'oublieras pas de m'inviter au mariage ?
Et il resta là, immobile, écoutant le rire de son ami qui s'estompa au fil des étages jusqu'à disparaître totalement.
Harry soupira. Toute la journée, il avait écouté des acteurs débiter leurs textes. Il avait essayé, vraiment essayé, pour faire plaisir à Ginny, de leur trouver un quelconque intérêt. Mais rien. Pas la moindre étincelle. Aussi fades les uns que les autres. Il commençait à désespérer. A bout de nerfs, il demanda une pause, il avait vraiment besoin d'une clope.
Draco avait mis une bonne partie de la nuit pour se décider et même maintenant, alors qu'il roulait au volant de son tacot pourri vêtu de son plus beau costume – composé d'une paire de jeans un peu trouée et d'une chemise noire toute simple , il se demandait encore si aller à cette audition était une si bonne idée que ça.
Il était maintenant garé devant les studios. Son instinct lui commandait encore de fuir le plus vite possible. Pourtant, il pris son courage à deux mains, sortit de sa voiture et s'avança à grands pas vers la loge du gardien.
Harry aspira profondément. Il sentit la fumée couler le long de sa gorge puis remonter lentement après avoir innocemment déposé sa dose habituelle de goudron sur les parois de ses poumons. Harry n'aimait pas vraiment fumer, cela ne le calmait pas particulièrement. Son paquet de Malboro était juste son compagnon d'infortune dans les moments où il se sentait un peu trop seul –ce qui était d'ailleurs le cas la plupart du temps. Le jeune homme fut brusquement tiré de ses pensées par des éclats de voix en provenance de l'entrée des studios. Agacé d'être ainsi interrompu dans un de ses rares moments de répit, il alla voir de quoi il retournait. Il vit une fois sur place deux vigiles aux prises avec un jeune homme d'à peu près son âge. Harry fut tout de suite touché par la beauté du jeune homme et son âme d'artiste s'éveilla immédiatement en lui. Il sentit l'inspiration remonter en lui, emplissant de milliers de petites touches colorées le monde qui lui semblait encore grisâtre quelques minutes auparavant. Harry se sortit de sa contemplation que lorsqu'il s'aperçut que l'un des vigiles s'apprêtait à frapper la merveille qui se trouvait en face de lui. Il décida d'intervenir :
- Messieurs, s'il vous plaît.
La bagarre s'arrêta et les hommes en face de lui le regardèrent, l'air hébété.
- Messieurs, répéta-t-il, voyant que personne ne réagissait, veuillez le lâcher je vous prie, il est avec moi.
Les deux vigiles consentirent enfin à obéir et, après un rapide mot d'excuse, il s'éloignèrent la tête basse. L'autre homme se tourna vers lui, l'observa et rougit un peu.
- Merci beaucoup, dit-il. Sa voix grave et relevée d'un léger accent aristocratique enflamma les sens de Harry. Vous m'avez tiré d'un bien mauvais pas.
Il tendit la main vers Harry.
- Mon nom est Draco Malfoy.
- Harry Potter. Ravi de vous rencontrer, Draco Malfoy.
Draco faillit tomber à la renverse. Harry Potter ? Le vrai Harry Potter ? Il ne pouvait pas le croire. En vérité, il n'avait jamais vu Potter, même en photo – d'après ce qu'il savait, le réalisateur était quelqu'un de très discret qui détestait par-dessus tout faire la une des magazines. Il ne put s'empêcher de remarquer qu'il était très mignon. Le jeune homme tenta de se reprendre quand son vis-à-vis lui adressa de nouveau la parole :
- Au fait, qu'est-ce que tu fais là ?
Le brusque tutoiement perturba un peu Draco, mais il répondit d'une voix assurée :
- En réalité, je viens pour le casting de votre film. J'avais rendez-vous à 17h30, Hermione Granger vous avez parlé de moi je crois…
Harry réfléchit quelques instants, puis on visage s'éclaira.
- Oui, je me souviens maintenant ! Comment tu connais Hermione ?
- C'est la fiancée de mon meilleur ami… Mais… Pourrai-je passer l'audition ? parce que bien sûr, je comprendrais que vous ne vouliez pas de moi et…
- Ne dis pas de bêtises… Pourquoi je ne voudrais pas de toi ? Et cesse de me vouvoyer, j'a horreur de ça !
Il regarda sa montre.
- Oups… Gin' va me tuer. Viens avec moi, ça doit être toi le prochain sur la liste de toute façon.
Draco était aux anges. Il suivit Harry dans un dédale de hangars où l'on entendait parfois des sons étranges. Son compagnon s'arrêta enfin devant le numéro 12 et entra. Sur le plateau, une dizaine de personnes étaient rassemblées, et toutes regardèrent Draco avec la même expression de mépris. Une jeune femme rousse prit la parole :
- Harry, qui est-ce ?
- Draco Malfoy, il est venu pour l'audition.
Beaucoup retinrent à peine un petit rire. Draco n'y fit pas attention.
- Eh bien, Draco Malfoy, dit la rousse, maintenant que vous êtes là, montrez-nous donc ce que vous savez faire…
Draco se plaça donc au milieu du décor, laissa couler des larmes de crocodile sur son visage et récita son monologue d'une voix déchirante. Quand il eut terminé, il releva la tête et eut la satisfaction de voir que tous les membres de l'équipe de retenaient à grand peine de pleurer. Il vit aussi une étrange lueur dans les yeux de Harry.
Intérieurement, Harry jubilait. Draco était excellent, véritablement extraordinaire. Il était presque convaincu. Mais, avant de l'engager, il lui restait un petit détail à vérifier.
- Bien, Mr Malfoy, hum… Très bien même… Vous pouvez disposer, nous vous rappellerons…
La voix de Ginny sortit Harry de sa transe. Il réagit au quart de tour en voyant Draco s'éloigner.
- Attends ! Je te raccompagne !
Le jeune homme, surpris, s'arrêta pour que Harry parvienne à sa hauteur. Le jeune réalisateur le prit par le bras et l'entraîna vers la sortie. Mais, en fin de compte, il bifurqua discrètement sur le droite et l'emmena dans une petite pièce qui semblait être un bureau.
- Mais qu'est-ce que… commença Draco.
- Déshabille-toi.
L'incompréhension sur le visage de Draco laissa rapidement place à la colère.
- Je suis désolé monsieur, mais je ne suis pas de ceux qui couchent pour obtenir un rôle ! Maintenant, laissez-moi partir !
Harry le retint fermement par le bras.
- N'aies pas d'inquiétude, ce n'est pas de cela qu'il s'agit… Mais, comme tu le sais peut-être, il y aura des scènes assez dénudées dans mon film et je tiens à voir si ton corps convient ou s'il y aurait éventuellement quelque chose à améliorer…
Draco mit quelques secondes pour intégrer ce que Harry venait de lui dire, mais il finit par comprendre les implications d'une telle demande.
- Ca veut dire que vous compter m'engager ?
- Je t'ai déjà dit d'arrêter de me vouvoyer… Maintenant déshabille-toi.
Comprenant qu'il n'en obtiendrait pas plus de la part de l'autre homme, Draco s'exécuta.
Harry faillit s'étouffer devant la vision du corps nu de Draco. A présent, il en était sûr, cet homme était un ange, l'image même de la perfection. Il l'examina tout de même sous toutes les coutures puis le laissa se rhabiller et partir. Puis il retourna lui-même sur le plateau, pour être accueillit par une Ginny furieuse.
- Enfin ! Mais où avais-tu encore disparu ?
Le jeune homme lui fit un grand sourire.
- Sache que je me suis enfin décidé pour le rôle principal !
- Ah vraiment ? Et on peut savoir qui est l'heureux élu ?
Harry prit un air rêveur.
- Son nom est Draco Malfoy.
TBC…
