Souhait exaucé

Allongé sur son lit, Harry était plongé dans ses pensées. La fin du moi de juillet approchait à grands pas et il réalisait qu'une fois de plus il fêterait son anniversaire solitaire, dans sa chambre du 4, Privet Drive avec, pour seule compagnie, sa chouette Edwige qui ne serait peut être pas rentrée à temps. Bien sûr, il s'attendrait à recevoir des hiboux de ses deux meilleurs amis, ainsi que de ceux de l'Ordre, mais des lettres n'étaient que des morceaux de parchemins, ils ne remplaceraient pas le vide constant qu'il connaissait depuis l'année précédente. La mort de Sirius en était la principale cause puisqu'il était la seule famille qu'il lui restait hormis les Dursley, chez qui il vivait durant l'été, mais il était difficile de les considérer vraiment comme une famille étant donné l'aversion complète qu'ils lui prêtaient.

De plus, les conditions dans lesquelles s'était terminé sa cinquième année d'études à Poudlard l'avait condamné à rester cloîtré tout l'été dans la maison de son oncle et de sa tante sans aucun moyen de rendre visite à un de ses amis. Il savait, d'après son dernier courrier, que Ron était en Roumanie avec sa famille pour rendre visite à son frère, Charlie, mais il aurait au moins aimé voir Hermione. En fait il aurait désiré voir n'importe qui étant en relation avec son monde: le monde des sorciers. Même un des ses pires ennemis, Drago Malefoy lui manquait, pas de la même façon que ses amis mais il aurait bien aimé déclencher un petit duel, histoire de pimenter un peu ses tristes vacances.

Un bruit de verre brisé résonna au rez-de-chaussée, suivit du cri grincheux de Dudley, son cousin. Puis la voix de la tante Pétunia retentit:

- Ce n'est pas grave mon dudlichounet, laisse maman va nettoyer, tu risquerait de te blesser!
- Mais arrête de me traiter comme un gamin de dix ans maman! Je suis presque un homme maintenant! Rétorqua Dudley d'une voix féroce.

Harry se boucha les oreilles. Les petits problèmes existentiels de son cher cousin l'énervait par dessus tout. Lui, il n'avait jamais eu à faire face à la mort d'un être cher ou à l'isolement complet avec pour seule compagnie une bande d'égocentriques.

Il s'habilla, fît un brin de toilette à la salle de bain, puis, à contrecœur, descendit.
La tante Pétunia était à genoux par terre à balayer les morceaux de quelque chose qui devait probablement être un saladier en cristal. Assis sur un banc qui prenait tout un côté de la table, Dudley mangeait son porridge, d'un air rageur. Harry s'installa en face d'un bol vide à la droite de son cousin. Soudain la porte d'entrée claqua. L'oncle Vernon apparu dans l'embrasure de la porte, l'air de mauvaise humeur:

- Ces employés de la poste… Pas capables de faire leur travail correctement! Aboya-t-il.
- Que s'est-il passé Vernon? Questionna la tante Pétunia.
- Le paquet que j'ai envoyé à Marge pour son anniversaire, apparemment, sois disant que je m'y suis pris trop tard et il ne sera pas arrivé chez elle à temps! Elle va croire que nous avons oublié de le lui souhaiter!
- Et mon anniversaire? Vous ne l'avez pas oublié au moins? Murmura Harry sarcastiquement, mais d'une voix assez audible tout de même.
- Quoi? Qu'est ce que tu dis toi? Interrogea l'oncle Vernon sur un ton de mépris, Non on ne l'a pas oublié mais je ne vois pas pourquoi on y prêterait plus d'attention qu'à l'ordinaire.
- Peut-être parce que cette année je me sens particulièrement seul et que vous pourriez faire quelque chose au moins une fois dans votre vie de positif envers moi! S'exclama Harry.
- Comment oses-tu dire cela après tout ce que nous avons fait pour toi? Nous t'avons recueilli, nourri, blanchi pendant toutes ces années et tu prétends que nous n'avons rien fait de positif pour toi!
- Ok, c'est vrai, j'ai eu tort de dire ça mais… C'est mon anniversaire dans trois jours et je me demandais si…
- Si quoi?
- Si quelqu'un que je connais, quelqu'un de l'école, pourrait venir ici, histoire de me tenir compagnie le temps d'une journée…
-Quoi? Quelqu'un de ton monde… Mais qu'est ce que tu crois! Tu sais très bien ce que l'on pense des gens de ton espèce, et tu sais très bien aussi ce qui est arrivé la dernière fois qu'il y en a eu à la maison!
- Mais là il s'agit d'Hermione! Ses parents sont moldus… enfin je veux dire comme vous…
- Pas question! Non c'est non! Et n'y reviens plus!
- Bon et bien je sais ce qu'il me reste à faire!
- Quoi! Qu'est ce que tu comptes faire? Demanda l'oncle Vernon avec un mélange de colère et d'appréhension.
- Je vais en informer « les gens de mon espèce » comme vous dites si bien!
- Je n'aime pas le chantage mon garçon, tu le sais très bien!
- Oui eh bien je crois que tu n'es pas en position d'aimer ou de ne pas aimer mon comportement, c'est oui ou bien je monte écrire une jolie lettre à mes amis!
- D'accord, d'accord! Mais juste une journée pas plus, et dis lui bien de venir par des moyens normaux, pas comme l'autre abruti!
-Oui, oui promis! S'exclama Harry qui n'en croyait pas ses yeux d'avoir obtenu si facilement ce qu'il désirait!

Il traversa la cuisine à toute vitesse et monta dans sa chambre écrire une lettre à Hermione, sachant que dans quelques jours il aurait la chance de la voir en face de lui.