Réactions inattendues…

Ce matin là depuis longtemps, Harry se réveilla enfin serein, de bonne humeur. Pour la première fois de sa vie, la maison de ses cousins lui paraissait agréable. Il était bien conscient que dès que Hermione serait partie, tout redeviendrait comme avant mais pour le moment, la journée s'annonçait à merveille. Même le temps était au rendez-vous. Harry resta quelques minutes étendu sur son lit à contempler les rayons du soleil qui mouvaient à travers les feuilles des arbres et se reflétaient sur les murs de sa chambre tout en écoutant le hululement d'Edwige qui était revenue deux jours auparavant.

Hermione lui avait répondu la veille, lui disant qu'elle acceptait avec plaisir son invitation, mais craignant tout de même de passer toute une journée chez les Dursley. Elle lui avait confié qu'elle risquait de perdre le contrôle si jamais ils en venaient à être désagréables avec Harry devant elle (en effet elle les détestait), à quoi il avait répondu par hiboux qu'il ne fallait surtout pas qu'elle s'énerve sous leurs yeux, sans quoi il en payerait encore plus les conséquences. Il espérait de tout son cœur qu'elle aurait reçue son courrier à temps…

Regardant sa montre, Harry décida de se lever. Il alla prendre une douche à la salle de bain, s'habilla avec un peu plus de soin que d'habitude puis descendit au rez-de-chaussée. Il ne s'attendait pas à ce que les Dursley lui souhaitent son anniversaire et il s'en fichait puisqu'il y aurait bientôt sa meilleure amie pour le faire. Hermione devait arriver vers onze heures accompagnée de ses parents. Il regarda l'horloge tourner toute la matinée jusqu'à ce que la petite aiguille soit enfin sur le onze et la grande sur le douze. Harry était plutôt d'une nature impatiente et le quart d'heure qui suivit lui parut interminable.

Enfin, on sonna à la porte et Harry se précipita pour ouvrir. Hermione lui sauta dans les bras :

- Oh Harry! Je suis si contente de voir ! Joyeux anniversaire au fait !!!
- Merci beaucoup! Tu es la première à me le souhaiter! Oh bonjour monsieur Granger, bonjour madame Granger! Comment allez vous? S'exclama Harry d'un air surexcité.
- Bien merci !
Mais l'oncle Vernon vint interrompre ce magnifique moment de retrouvailles par ses reproches habituels :
- Ne restez pas là voyons! Les voisins risqueraient de vous voir ! Grogna-t-il.
Tous les quatre entrèrent et un long moment de silence s'ensuivit. Les trois Dursley toisaient d'un air mauvais les Granger. Harry décida de faire les présentations même si il savait que son oncle, sa tante n'en avait rien à faire.
- Oncle Vernon, Tante Pétunia, Dudley, voici Hermione et monsieur et madame Granger.
- Enchanté, dit sincèrement madame Granger.
- Moi de même, répondit la tante Pétunia avec une amabilité et un sourire aussi perceptible que le noyau d'une cellule.
Dudley, lui regardait Hermione avec insistance sans rien dire.

- Ma chérie dit soudain monsieur Granger en se tournant vers sa fille, on passe te chercher vers dix-huit heures comme prévu. Amusez-vous bien !

Harry proposa à Hermione de monter dans sa chambre pour qu'ils puissent discuter plus librement. Arrivé au premier étage, elle lui tendit un paquet :

- C'est ton cadeau d'anniversaire! J'espère que ça te plaira!

- Merci beaucoup! Dit-il en souriant.

Il déchira le papier Kraft et découvrit une pendule, mais pas n'importe laquelle ; la même que celle qu'il avait tant observé et admiré au « Terrier », chez les Weasley. Une bonne vingtaine d'aiguilles, chacune affublée du prénom et nom d'un des ses amis de Poudlard ou d'un des membres de la famille Weasley ou encore de l'Ordre pointaient des états tels que « à la maison », « en voyage », « au quartier général », « à Poudlard » ainsi que d'autres qui, au grand soulagement de Harry n'étaient occupés par aucune aiguille comme « en danger », « en duel » ou encore « entre la vie et la mort ». Harry remercia Hermione avec beaucoup d'enthousiasme car il adorait cette horloge.

Sa tante appela pour le déjeuner et ils descendirent le pas lourd. Ils avaient encore envie de discuter de Poudlard, de leurs résultat de BUSE qui ne devraient plus tarder à leur être envoyé et de choses et d'autres. S'ils avaient eu le choix, ils se serraient bien passé de manger.
Ils s'assirent à côté et commencèrent à mâcher leur salade de soja dans le silence le plus complet. Dudley continuait de jeter des coups d'œil rapides mais réguliers à Hermione. Soudain, l'oncle Vernon s'éclaircit la gorge :

- Alors comme ça tes parents ne sont pas…N'appartiennent pas à votre… Enfin je veux dire… Ils sont comme nous, quoi!

- Oui. Je suis la seule de la famille! Répondit Hermione timidement.

Le reste du repas se passa sans un bruit hormis ceux des couverts et de Dudley.

Après le déjeuner, Harry et Hermione décidèrent d'aller se promener dehors jusqu'au parc. Dudley, à la grande surprise de Harry, voulut les accompagner mais heureusement sa mère le lui interdit. Qu'est qui lui arrivait aujourd'hui? Il était vraiment bizarre! Il regardait Hermione comme si c'était un extra-terrestre. Quand ils arrivèrent enfin au parc, ils s'assirent sur un banc et recommencèrent à discuter. D'après Hermione, l'Ordre n'avançait pas beaucoup dans son enquête pour localiser Voldemort mais elle manquait elle aussi de nouvelles. Depuis que Ron était en Roumanie, elle n'avait pas reçu de hiboux et son abonnement à la Gazette du Sorcier n'était pas actif durant les grandes vacances. Elle essayait sans cesse de ramener le sujet aux BUSE mais Harry, lui, était bien décidé à parler d'autre chose en particulier de la recherche de Voldemort et de ses Mangemorts.

Il était bientôt dix-sept heures et ils n'avaient pas vu le temps passer. Harry aurait voulu que cette journée dure une semaine. Elle aurait pu être plus réussie certes mais c'était tout de même le plus bel anniversaire qu'il ait jamais eu.

- On devrait peut-être renter non ? Suggéra Hermione au bout d'un moment.
- Ouais, tu as raison !

Ils reprirent le chemin, marchant lentement pour faire durer le temps ou ils pouvaient parler librement. Arrivés dans Magnolia Crescent, Dudley était assis sur le trottoir. Manifestement il les attendait… Il se leva d'un bon et s'approcha d'eux d'un pas mal assuré. Il cachait quelque chose derrière son dos.

- Tiens Hermione ! C'est pour toi ! Dit-il en lui tendant un bouquet des fleurs désordonné. C'est moi qui l'ai fait… Pour toi !
- Mer…Merci … Heu… Dudley ! Balbutia Hermione, ses joues devenant rouges briques.
Harry étouffa un fou rire. Son cousin ! Son cousin amoureux d'Hermione ! Quand ses parents sauraient ça !
- Tu ne voudrais pas venir faire un tour dans le parc avec moi? Demanda-t-il le regard plein d'espoir.
- Heu… En fait j'en viens… Avec Harry ! On y était. Et mes parents ne vont pas tarder à venir me chercher.
Le visage de Dudley devint livide.
- Mais peut-être une autre fois ! Ajouta-t-elle précipitamment ! Tu viens Harry ! Il faut que je récupère mes affaires chez toi avant de partir, dit-elle en lui attrapant la main douloureusement.
- « Chez moi »!? C'est un bien grand mot ! Répliqua Harry sur un ton sarcastique.

Ils s'éloignèrent rapidement, Harry avait du mal à suivre les pas précipités d'Hermione.

- Qu'est ce qu'il s'est passé là? Pourquoi tu lui as dit « peut-être une autre fois » ? T'es folle ! C'est… C'est Dudley quoi ! Tu sais mon cousin machiavélique qui me déteste et que je déteste encore plus! Comme dirait Ron, tu « sympathises avec l'ennemi »!
- Arrête tes bêtises voyons! J'ai dit ça parce que je ne savais pas quoi dire d'autre ! Tu aurais dis quoi à ma place !
- J'aurais dit « va te regarder dans un miroir gros cochon rose » !
- Tu es méchant Harry ! Il n'est peut-être pas aussi détestable que tu le crois au fond !
- Mais si il l'est ! Si tu ne me crois pas, passe quelques jours chez mon oncle et ma tante! Tu verras !
- Ouais ok! Je te crois! Mais arrête de me crier dessus! Je n'y suis pour rien si je lui plait! Tu es jaloux ou quoi ?
- Moi? Non! Non! Non! De quoi je serais jaloux ! Répliqua-t-il en rougissant.
- Merci c'est sympa!
- Mais non… Tu sais très bien ce que je veux dire!
- Mais oui je sais!

Ils éclatèrent de rire ce qui leur valu les regards mauvais de plusieurs voisins. Dudley amoureux de Hermione pensa Harry. Rien ne pouvait être plus ironique chez les Dursley. Ils arrivèrent devant le numéro quatre de Privet Drive et comme il restait encore un quart d'heure à attendre avant son départ, ils remontèrent dans la chambre de Harry :

- Dudley chéri? C'est toi mon sucre d'orge? Demanda la tante Pétunia.
- Non ce n'est que moi ! Répondit Harry machinalement.

Harry qui était du genre curieux et qui adorait surtout mettre Hermione mal à l'aise la bombarda tout à coup de questions embarrassantes :

- Au fait, puisqu'on en est à parler des histoires de cœur, tu en es où avec « Vicky» ?!
- Arrête! On dirait Ron! Il n'y a rien entre Viktor et moi. On est juste amis. Point. OK?
- Ok! Ok! Ca va, ne t'énerves pas! Non mais sérieusement, tu as quelqu'un? Demanda-t-il d'un air pas du tout sérieux.
- Non…

Elle rougit. Et en la voyant il rougit à son tour. Il ne savait pas très bien pourquoi mais tout à coup, c'était différent.

- Et toi?
- Non plus…

Ils se regardèrent. Harry sentit son estomac se resserrer. Qu'est ce qu'il se passait à la fin? Se demanda-t-il. Il avait des fourmis aux pieds. Il était mal assis. Tous à coup, comme si un aimant l'avait attiré vers Hermione, il s'approcha, encore… Encore… Puis l'embrassa. Elle lui rendit son baiser. Il se rapprocha d'elle et l'enlaça. C'était vraiment le plus bel anniversaire de sa vie et cette journée n'aurait pas pu être plus réussie maintenant qu'il y repensait.