Noirs Désirs
Résumé : La guerre fait rage au sein du monde sorcier. Et comme dans toutes les guerres, les soldats saignent et cherchent le réconfort comme ils le peuvent. Harry ne fait pas exception à la règle.
Couple : HPDM
Rating : R (ça surprend quelqu'un ?).
Auteur : Myschka
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, et quelque part, il vaut mieux, vu ce que je leur fais subir. Et les chansons qui viendront sont de Noir Désir.
Avertissement : Ceci est un slash, à savoir une histoire décrivant des relations homosexuelles explicites. Homophobes, allez vous faire pendre ailleurs, ça nous fera des vacances. C'est une histoire un peu sombre, pas forcément bonne pour le moral, je ne sais pas ce que ça vaut, alors âmes sensibles, sachez à quoi vous attendre.
Note préliminaire : L'idée de cette fic s'est imposée dans mon esprit, et ça m'a empêchée de dormir. Juste une chanson qui tourne sans cesse dans ma tête, et l'image d'un ange bleu de la Seconde Guerre. Je ne veux pas relancer la polémique autour de Bertrand Cantat, c'est juste que ses mots me touchent, comme ils l'ont toujours fait depuis plus de 10 ans.
Chapitre 01 : Gris-ennui
La plupart du temps, ils attendaient. Quelques minutes, quelques heures, parfois des jours entiers. Ils attendaient, une attaque de Mangemorts, une nouvelle atrocité, des informations des espions, une nouvelle traîtrise, un nouveau massacre, de nouveaux morts à pleurer. Ils attendaient de pouvoir agir, d'être prêts pour une autre bataille. Ils attendaient encore et toujours, patientant comme ils pouvaient. Et parfois l'attente était plus insupportable encore que les combats
Rester dans l'ignorance, dans l'angoisse d'une nouvelle encore plus terrible que les précédentes. Et ne plus savoir quoi faire pour remplir le temps qui passe.
Il se passe des heures ici
Sans que rien ne troue l'ennui
Comme le temps qui coule essaie
De nous assassiner
Combler l'attente, en s'entraînant, toujours plus dur, toujours plus longtemps. Elaborer des stratégies, monter des plans. Se concentrer un peu plus longtemps sur l'objectif, avant de tomber d'épuisement. Se cacher, encore, fuir, toujours. Cela ne suffisait pas.
Cela ne suffisait plus.
A genoux sous la lune
Ou quand le soleil enclume
Comment se retendent les nerfs
Des revolutionnaires ?
Faire croire aux gens qu'on est du bon côté. Qu'on est les plus forts. Remonter le moral des Aurors, et des simples soldats. Rassurer les civils. Ne jamais montrer sa faiblesse. Toujours croire à la victoire. Toujours être optimiste.
Nous vaincrons.
Ne pas baisser les bras. Faiblir, c'est mourir. Les nerfs tendus à craquer, ils attendaient, encore. Puis, replonger dans les combats, ne pas penser, ne penser à rien sauf à défendre sa peau. Ne penser à rien sauf à esquiver, frapper, tuer. Fuir. Se cacher. Et attendre encore. Ne s'endormir que parce que l'on ne peut plus rester debout. Ou au contraire, ne se réveiller que parce que l'on y est obligé. Vouloir dormir pour l'éternité parce qu'on hait ce qu'on est devenu.
Et comme les illusions croûlent
Je pouvais pleurer tout mon soûl
Attendons seulement le soir
Personne ne peut nous voir
Le plus dur était sans doute de continuer à feindre l'enthousiasme, la détermination des débuts. Aujourd'hui ne restaient bien souvent que la détermination et l'énergie du désespoir. Même si cette énergie n'était la plupart du temps employée que pour avoir avoir le courage de ne pas flancher.
Apprends à dormir
Glisse lentement
Sans réfléchir
Mais n'me demande pas comment
Harry, comme les autres, était fatigué d'attendre. Et fatigué de se battre. Voldemort se cachait, et personne, pas même ses propres troupes, ne savait réellement où il était. Severus Snape, lorsqu'il était appelé par son Maître, ne pouvait que décrire une pièce, à chaque fois différente, toujours humide et froide, où il ne restait que quelques minutes, et dont il ne partait que par Portauloin. Les sorts de détection les plus puissants n'étaient toujours pas venus à bout des sorts de protection du Mage Noir.
La situation laissait une impression d'enlisement inéluctable.
Oh, ton âme est lasse
Elle a dû trop revoir hélas...
Les mêmes choses et les mêmes gens
Et toujours comme avant
Oui, Harry, Ron, Hermione, et tous les autres étaient fatigués de la guerre, du silence qui précède chaque bataille, de celui qui suit chaque combat.
Neville, obsédé par l'idée de vengeance, s'entraînait sans relâche, et lorsqu'il ne s'entraînait pas, cherchait Bellatrix avec acharnement
Ginny, si jeune, la plus farouche d'entre tous, brisée par la perte de Bill, haïssant Percy, le traître, de tout son coeur de 18 ans, trouvait encore la force de soigner les blessés qui revenaient chaque jour un peu plus nombreux.
Luna, si douce, traumatisée par des visions apocalyptiques d'attaques de Mangemorts, utilisée, pressée, mettait toute son énergie à essayer de prévenir de nouveaux massacres.
Hermione, usée, cherchant encore et toujours de nouveaux sorts de Défense, de nouveaux rituels de protection, mettait toute son énergie à assurer la sécurité des QG.
Ron, marqué comme sa soeur par la perte d'un frère et la trahison d'un autre, ne pensait plus que par attaque-défense-parade-esquive-attaque.
Blaise, l'un des rares Sang-Pur à avoir rejoint l'Ordre du Phénix, passait ses journées à élaborer des plans de bataille et des stratégies militaires.
Et Harry, dont on ne lui demandait que de rester vivant, de participer le moins possible aux combats, Harry qui supportait encore moins qu'un autre l'inaction, se rongeait les sangs à traquer Voldemort, et ayant abondonné volontairement l'Occlumencie, voyait toutes les nuits par les yeux de son ennemi, dans l'espoir de le trouver.
Pas encore démoralisés, pas assez las pour abandonner. Juste épuisés, simplement trop jeunes pour cette guerre qu'aucun d'entre eux n'avait souhaitée.
Ici quelque part en France
En attendant l'échéance
Certains n'éprouvent ni fierté
Ni honte à être nés
Et toute la foule des anonymes, vivant dans la peur ou l'indifférence, tous ceux qui ne pouvaient ou ne voulaient pas participer à la guerre, ne pouvaient ou ne voulaient pas prendre parti. Des morts en sursis, tous, attendant dans l'apathie ou la fébrilité un dénouement, quel qu'il fût. La foule de ceux que l'ont doit protéger à tout prix, les innocents, les ignorants, les sans-magie, les civils. Des gens qui souvent ne savaient même pas qu'une guerre avait lieu, et qu'ils étaient les premiers concernés.
Apprends à dormir
Glisse lentement
Sans réfléchir
Mais n'me demande pas comment
Apprendre à attendre. Apprendre à dormir. Attendre que le soir tombe, et que le jour suivant arrive. Tromper la lassitude et la solitude, comme on peut. Repousser encore un peu la fatigue. Glisser sur le fil, marcher au bord du gouffre. Jusqu'à la victoire. Jusqu'à la défaite.
Jusqu'à la fin.
Jusqu'à la fin.
APPRENDS À DORMIR (Noir Désir)
