Noirs Désirs
Résumé : Post Poudlard. La guerre fait rage au sein du monde sorcier. Et comme dans toutes les guerres, les soldats saignent et cherchent le réconfort comme ils le peuvent. Harry ne fait pas exception à la règle.
Couple : HPDM
Rating : Il paraît que c'est M maintenant…Alors, puisqu'on est dans une song-fic : « Je dis M, comme un emblème… »
Auteur : Myschka
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, et quelque part, il vaut mieux, vu ce que je leur fais subir. Et les chansons sont de Noir Désir.
Avertissement : Ceci est un slash, à savoir une histoire décrivant des relations homosexuelles explicites. Homophobes, allez vous faire pendre ailleurs, ça nous fera des vacances. C'est une histoire un peu (très) sombre, pas forcément bonne pour le moral, je ne sais pas ce que ça vaut, alors âmes sensibles, sachez à quoi vous attendre.
Note préliminaire : Pour une fois, le point de vue de Draco. J'espère que ce chapitre vous aidera à comprendre un peu comment j'ai vu les choses se passer pour lui. Encore désolée pour la dureté du précédent chapitre ! Mais comme j'avais prévenu en début d'histoire, c'est une fic très dure, qui se terminera probablement mal. Je suis désolée, j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop, mais je n'arrive pas à faire dans le léger avec cette fic. Il y a des choses à exorciser.
Un grand merci à ma meilleure amie Eva et à ma femme d'amour Mi-chan, mes bêtas, pour leurs corrections et leur soutien ! Je vous aime, les filles !
RAR :
Onarluca : Ma douce Artemis, merci d'être toujours fidèle au rendez-vous, tes reviews me font toujours autant plaisir. J'espère que tu aimeras ce chapitre, je t'embrasse.
Mily Black : Merci d'être là. J'espère que ce chapitre t'aidera à comprendre un peu mieux le Draco que j'ai imaginé, et que la suite te plaira. Bisous, à bientôt.
Alexiel : Merci pour ta review. Voici la suite, j'espère qu'elle te plaira et que ça t'aidera à comprendre un peu mieux où je veux en venir. Bisous, à bientôt.
Vif d'or : Merci pour tes reviews ! Oui, Harry est odieux dans ce chapitre, c'est fait exprès. Je considère que des garçons qui ont un tel passé derrière eux, commun et individuel, ne peuvent pas avoir de relations sereines, du moins au début. Mais Harry n'est pas un pourri, la preuve, il se déteste pour avoir réagi de manière aussi stupide et détestable. Rassure-toi, il va se rattraper. J'espère en tout cas que la suite te plaira, je t'embrasse.
Whitangel : Merci pour ta review et pour ta franchise. J'ai fait exprès, je voulais que ce chapitre mette les gens mal à l'aise et manifestement, j'ai réussi. Je le répète, c'est la guerre, ce sont des gens brisés, épuisés, et ce ne sont pas des anges. C'est une fic sombre, et qui le restera. J'espère tout de même ne pas t'avoir trop dégoûtée, et que la suite te plaira malgré tout. Bisous, à bientôt.
Intouchable : Merci pour ton commentaire ! En effet, c'est totalement le but recherché, et les persos sont là pour s'en prendre plein la tête. C'est entièrement voulu. J'espère que ce chapitre te plaira. Bisous, à bientôt.
Pithy : Ta review m'a fait très plaisir ! Pour ce qui est de Draco, je ne peux pas te dire comment cela se terminera pour lui, mais rassure-toi, il aura droit à quelques moments de bonheur (je ne suis pas mauvaise à ce point !). J'espère que la suite te plaira, bisous.
Evanescente : Merci beaucoup pour ta review, je suis heureuse que ça te plaise. J'espère que tu aimeras la suite, je t'embrasse.
Flore : Merci pour ta review. Oui, c'est dur, mais en même temps c'est totalement le but recherché. Mais rassure-toi, ça va s'arranger entre eux. J'espère en tout cas que la suite te plaira, bisous.
Ellie351 : Merci beaucoup pour ton commentaire ! Oui, Harry est une ordure, c'est fait exprès. Mais rassure-toi, ça va s'arranger entre eux. J'espère que la suite te plaira, bisous.
Marine Malefoy : Hello, et merci pour ta review. Oui, Harry est violent, oui Draco s'en prend plein la tête ! Rassure-toi, ça va s'arranger, mais en ce qui concerne la suite de l'histoire, ce sera toujours aussi sombre, j'en ai peur. J'espère malgré tout que tu continueras à me lire et que cela ne te rebutera pas. Bisous, à bientôt.
Meg : Moi aussi, j'aimerais que ça se termine bien. Sauf que, non. Y'a peu de chances, désolée. Malgré tout, j'espère que tu continueras à me lire et que la suite te plaira quand même. Merci pour ta review, bisous.
Oxaline : Merci beaucoup pour ton commentaire ! Non, effectivement, ce n'est pas aussi simple, même si j'ai délibérément rendu Harry détestable…J'espère que la suite te plaira autant, je t'embrasse.
Galouz (pour Attraction Répulsion) : Merci beaucoup pour ta review, elle m'a fait très plaisir ! Je suis heureuse que tu aies aimé mes deux POV, je t'avouerai que c'était un exercice auquel je ne suis pas du tout habituée…Merci encore, bisous !
Chapitre 06 : Des bleus à l'âme
oO0Oo
Draco fut malade le jour qui suivit son altercation avec Harry Potter.
Après que son ancien rival fut sorti de sa loge, il était resté longtemps allongé sur le sol recouvert de moquette beige terne, son corps traversé de spasmes douloureux. Puis, au bout de ce qui lui avait semblé durer une éternité, il s'était relevé péniblement. Il avait ôté lentement ce qui restait de son costume de scène, puis avait enfilé machinalement un pantalon en toile gris et un pull de la même couleur, trois fois trop grand pour lui.
Il avait ensuite avalé le reste de sa bouteille, comme s'il espérait que la trop grande quantité d'alcool le ferait s'endormir. Mais il n'avait réussi qu'à se rendre malade.
Alors il était rentré chez lui, dans cet appartement exigu et impersonnel qu'il louait une bouchée de pain, au dessus du club, dans un immeuble vétuste et sombre. Il était rentré chez lui et il avait vomi pendant quelques minutes interminables le gin de mauvaise qualité, essayant sans y parvenir de chasser de sa gorge sèche le goût de Potter.
Potter.
Qui s'était comporté comme une ordure avec lui. Et qui était parti sans un mot, poussant l'insulte jusqu'à lui laisser de l'argent pour sa…performance.
Mais il était le seul à blâmer pour ce qui s'était passé. Après tout, il avait été assez stupide pour penser que Potter était resté le même idiot bien-pensant, le même crétin pétri de nobles sentiments. A quoi s'était-il attendu en le provoquant de façon aussi vulgaire ? Oui, il était le seul à blâmer pour ce qui s'était passé.
Il avait eu tort d'imaginer que le garçon qui l'avait haï durant toutes ces années aurait de la compassion pour lui. Il ne voulait pas de sa pitié, et Potter ne lui avait pas accordé.
C'était ce qu'il voulait, non ?Bien sûr que non. Ce n'était pas ce qu'il voulait. Il ne savait pas quoi, mais certainement pas ça.
Peut-être avait-il espéré que cet homme amer en face de lui verrait ce que personne, pas même Draco lui-même, ne voyait plus depuis longtemps. Le garçon terrifié, perdu, qui sans les privilèges dus à son rang et à son nom ne savait pas se débrouiller seul. L'homme qui sous les apparences du travesti regrettait sa dignité perdue. Celui qui n'avait pas voulu s'impliquer dans la guerre et qui essayait tant bien que mal de survivre dans un monde où il n'était plus personne.
Draco Malfoy détestait ce qu'il était devenu, mais plus jamais il ne redeviendrait comme avant. Pas sûr même qu'il le veuille encore. Même si cela eût été plus simple.
Aujourd'hui j'ai rien fait
j'ai écouté les mouches voler
dans leurs vrombissements
et leurs reflets merdeux d'argent
Il s'était couché, roulé en boule entre ses draps froids, et avait sombré dans un sommeil qui n'avait rien de réparateur. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus les moyens de se payer une Potion de sommeil, ni même de la réaliser lui-même.
Depuis bien trop longtemps ses nuits n'étaient que des suites de cauchemars entrecoupés d'insomnies remplies de souvenirs douloureux.
Les paradis artificiels n'étaient pas pour lui. Il eût préféré, pourtant.
Tout, plutôt que de rester immobile à ressasser, sans pouvoir s'arrêter, ce qu'il aurait du faire, ce qu'il aurait du dire, et tous les actes manqués qui avaient marqué sa courte vie.
Là-bas, on ne s'ennuie pas
Il s'était servi de la seule chose qui lui restait.
Lorsqu'il avait fui, il n'avait en poche que quelques gallions dont il avait changé une partie en livres sterling. Quelques vêtements.
Et son visage.
Ce visage qui avait fait soupirer d'envie tant d'élèves de Poudlard avant sa disgrâce. Et son corps gracile dont il s'était toujours servi comme d'une arme pour obtenir ce qu'il voulait.
Les premiers temps, il avait erré dans un Londres qu'il ne connaissait pas, parmi la masse de sorciers ou de sans-magie anonymes qui cherchaient comme lui à échapper à une lutte à laquelle ils ne voulaient pas participer. Une lutte dans laquelle ils n'avaient pas de place.
D'auberges de jeunesse en hôtels de plus en plus miteux à mesure que son pécule diminuait, il avait douloureusement fait connaissance avec la solitude, la faim, le froid.
L'alcool aussi, puis la déchéance.
Il n'était pas vraiment devenu alcoolique. C'était juste que la bouteille lui permettait de mieux dormir lorsqu'il faisait trop froid.
Il ne s'était pas vraiment prostitué. C'était juste que tailler une pipe de temps en temps améliorait l'ordinaire et lui permettait de se payer son gin et ses cigarettes.
Il s'en était toujours bien sorti, en définitive. Il aurait pu tomber sur un micheton violent qui en aurait voulu à autre chose qu'à sa belle petite gueule. Cela arrivait tous les jours à des filles et des garçons moins chanceux que lui, et qui se retrouvaient sur le trottoir parce qu'ils n'avaient plus que leur cul à vendre.
Lui, avait eu la chance de trouver un emploi de serveur au bout de quelques mois, dans ce même club où il chantait désormais tous les soirs. C'était mal payé, mais grâce à ça il avait un toit, et à bouffer tous les soirs. Par les temps qui couraient, c'était déjà pas mal. Et il n'était plus obligé de sucer des queues.
Si je respire encore
je sais pas, peut-être je suis mort
je peux plus m'énerver
j'ai à peine la force de rêver
La vie là-bas était simple. Les mêmes gestes chaque jour. Se lever tard dans l'après-midi après de longues heures de sommeil agité, se forcer à avaler son café qui refroidissait trop vite, se doucher rapidement pendant qu'il avait encore de l'eau chaude, raccommoder ses costumes, acheter de quoi manger, de temps en temps une bouteille qui ne ferait qu'une ou deux soirées, descendre au club, s'enfermer dans sa loge et lire jusqu'à ce que ce soit son tour, chanter, minauder sur scène, retourner dans sa loge, lire encore, boire, fumer, rechanter encore, jusqu'à l'aube, puis remonter dans son appartement et essayer de dormir à nouveau.
C'était simple. La monotonie l'empêchait de réfléchir. Tant qu'il n'était pas dans son lit, tout allait bien. Il lui suffisait de se concentrer sur l'instant présent pour éviter de penser.
Et être sur scène lui faisait un peu oublier la monotonie de sa vie. A vrai dire, c'était le seul moment de la journée où il parvenait à se sentir un tant soit peu vivant. Il avait toujours été sensible à la musique, la seule chose qui lui avait toujours fait se sentir mieux. Ses tenues humiliantes n'étaient pas importantes. Après tout, il savait bien que ce n'était pas pour sa voix qu'il avait été engagé, au départ. Et quand il chantait, il le faisait surtout pour lui. Pour se consoler lui, bien plus que pour remonter le moral d'inconnus dont il se fichait éperdument.
Le reste ne servait qu'à l'anesthésier.
Là-bas, tout va bien pour moi
Les problèmes survenaient lorsqu'il se glissait à l'aube entre ses draps gelés. Dans ces moments-là, il espérait toujours être suffisamment ivre pour s'endormir rapidement.
Lorsqu'il était saoul, il ne se souvenait pas de ses cauchemars, et son mal de tête au réveil était presque bienvenu.
Mais quand l'alcool venait à manquer, quand même le gin ne réussissait pas à l'insensibiliser, le matin devenait une ombre malveillante qui menaçait à chaque fois de le rendre fou.
Alors il restait là, étendu sur son lit au matelas défoncé, les yeux grands ouverts parce que les fermer n'aurait réussi qu'à faire venir encore plus de visions cauchemardesques. Il restait pendant des heures à se demander ce qui avait bien pu se passer, comment lui, Draco Malfoy, avait pu tomber aussi bas, à cause de la folie mégalomaniaque d'un père et de l'inconscience d'une mère qui n'avaient pas su s'occuper de leur fils comme il aurait fallu.
Et c'était terrifiant de se dire que si on avait su, si on avait réfléchi, si seulement on n'avait pas été la parfaite petite ordure qu'on nous avait appris à être…Tout aurait pu être différent.
Si les choses avaient été différentes, il n'aurait pas eu à se cacher, à devenir ce garçon pitoyable qui n'osait même plus se servir de la magie de peur d'être repéré.
Je ne pense plus à mes parents
d'ailleurs ils n'avaient pas d'enfant
alors
je peux pas être mort
avant de m'en aller
j'ai appris qu'il y a des prairies
où on peut galoper
comme ça sans cesse à l'infini
Dans ces moments de pure souffrance, il se demandait souvent pourquoi il tenait encore à rester en vie. Il n'était plus rien. Sa mère était morte, quant à son père il eût mieux valu qu'il le fût. Il ne servait plus à rien.
Inutile.
Aucune raison de continuer à vivre.
Alors, pourquoi ?
Il n'avait pas la réponse. Peut-être un reste d'optimisme qui lui chuchotait, les jours où le désespoir se faisait trop fort, que les choses allaient finir par s'arranger, que la guerre se terminerait bien un jour, qu'on finirait par reconnaître son innocence.
Peut-être un reste de fierté qui lui commandait de rester debout malgré tout, parce que s'il mourrait, alors Voldemort, son père et Potter auraient gagné, et auraient réussi à gâcher sa vie. Il ne voulait pas leur faire ce plaisir.
Surtout pas.
Potter n'avait peut-être pas choisi d'être un héros, peu importait. Mais Draco Malfoy parvenait encore tant bien que mal à se bercer de l'illusion qu'un jour, peut-être, il pourrait vivre une vie normale. La vie qu'il aurait choisi, sans doute pas celle dont il aurait rêvé, mais la sienne, au moins.
Là-bas, comme au cinéma
Mais ce soir-là, Potter avait brisé sa résistance, sans même en avoir conscience.
Ce soir-là, il avait voulu fuir ce fantôme d'un passé trop douloureux à évoquer, ce fantôme d'un après-midi d'été où Potter lui avait donné une chance que son orgueil mal placé avait refusé de prendre.
Pourtant, comme il avait voulu ce jour-là accepter la main tendue de Harry Potter ! Seule sa stupidité avait retenu son geste, seule sa fierté de Malfoy lui avait fait cracher au visage du Survivant.
Le Survivant qui n'était qu'un gosse stupide, comme lui, et qui aveuglé par sa haine et son ressentiment, n'avait pas voulu voir au-delà des apparences.
Tout ce gâchis…
Et alors que Potter était réapparu dans sa vie, Draco avait eu honte que son rival voie ce qu'il était devenu.
Ne me regarde pas. Je ne veux pas que tu me voies comme ça. Tout, n'importe quoi, ta haine plutôt que ta pitié.
Ca avait parfaitement marché. Potter s'était comporté comme le parfait connard qu'il avait toujours été.
C'est faux. Tu sais très bien que c'est faux.
Evidemment que c'était faux.
Sinon, pourquoi aurait-il aussi mal ?
Depuis le fond de mon exil
je vous pisse à la raie
bien tranquille
La douleur physique n'était rien. Rien du tout à côté de cette impression d'avoir une putain d'aiguille enfoncée dans le cœur.
Le soir qui suivit son altercation avec Harry Potter, Draco Malfoy ne monta pas sur scène pour la première fois depuis trois ans.
Là-bas, ne m'en veuillez pas
Ce soir-là, au 12, Grimmault Square, Harry Potter fit exploser tous les miroirs dans un accès de fureur et de dégoût.
oO0Oo
LA-BAS (Noir Désir)
oO0Oo
Voilà, il ne se passe pas grand chose dans ce chapitre, mais j'espère que cela vous aura un peu aidés à comprendre comment je vois Draco. Pour toutes remarques, suggestions, questions, insultes ou encouragements, c'est le petit bouton en bas à gauche. Je vous aime !
