Noirs Désirs
Résumé : Post Poudlard. La guerre fait rage au sein du monde sorcier. Et comme dans toutes les guerres, les soldats saignent et cherchent le réconfort comme ils le peuvent. Harry ne fait pas exception à la règle. Dark-fic, song-fic, et je le crains, un peu OOC.
Couple : HPDM
Rating : M
Auteur : Myschka
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, et quelque part, il vaut mieux, vu ce que je leur fais subir. Et les chansons sont de Noir Désir.
Avertissement : Ceci est un slash, à savoir une histoire décrivant des relations homosexuelles explicites. Homophobes, allez vous faire pendre ailleurs, ça nous fera des vacances. Ames sensibles, je vous rappelle que ceci est une dark-fic, donc si vous ne supportez pas qu'on maltraite nos bishos adorés, passez votre chemin.
Note préliminaire : J'ai eu un mal fou à écrire ce chapitre. Ma muse s'était fait la malle et faisait la fête ailleurs (peut-être avec celle de Mi-chan, qui sait ?), et la chanson « Les écorchés », bien qu'étant magnifique et me touchant au plus haut point, a été très difficile à illustrer. J'ai du d'ailleurs la tronquer de quelques couplets, car elle était définitivement trop longue et je ne m'en serais pas sortie autrement. Je suis désolée si ce chapitre n'est pas à la hauteur de vos espérances, mais j'ai fait ce que j'ai pu.
Un grand merci à ma meilleure amie Eva et à ma femme d'amour Mi-chan, mes bêtas, pour leurs corrections et leur soutien ! Je vous aime, les filles !
RAR :
Avant toute chose, je voudrais remercier tout le monde, y compris ceux qui lisent et qui ne reviewent pas mais qui me laissent leurs impressions par msn ou par mail. J'ai voulu toucher les gens avec le précédent chapitre, j'y suis arrivée au delà de mes espérances, et c'est ma plus grande récompense. Merci donc à Eva (encore une fois), pour son soutien, son harcèlement, ses commentaires et ses suggestions, et aussi pour distribuer mes fics à tous ses potes. Merci à mes sœurs Léa et Lola pour aimer ce que j'écris et être mes supportrices acharnées. Merci à Gilles, le petit ami de Léa, pour avoir fait ma pub sur son blog, dans une école d'informatique où il n'y a que des garçons. Merci à ces mêmes garçons de me lire sans a priori. Merci à mon meilleur ami Yann pour m'encourager depuis 10 ans sans jamais se départir de son enthousiasme à mon égard. Merci à David, Fred, Gear et Toma qui bien qu'étant hétéros aiment ce que j'écris. Merci à Ouafa de penser que je suis une future auteuze à succès, même si elle délire. Et merci à Mi-chan pour les role play par mail à 3h du matin avec Sev, Harry et Dray en petite tenue et des litres de vodka ! (Ceci était la minute guimauve, vous pouvez ranger les mouchoirs et reprendre une lecture normale)
Lemoncurd (pour Attraction Répulsion) : Merci pour ta review, elle m'a fait très plaisir. Je suis heureuse que tu aies aimé, et j'espère que les autres te plairont aussi. Bises, à bientôt.
Une fan : Merci pour ton commentaire, il m'a touchée. Ils seront ensemble, ne t'inquiète pas. Par contre, pour ce qui est d'être heureux, c'est pas dit. J'espère que cela ne te rebutera pas. Bises, à bientôt.
Onarluca : Ma douce Artemis, une fois de plus ta review m'a fait très plaisir. Tu es une des seules à avoir eu un peu de compassion pour Harry, et je te remercie pour ça XD J'espère que ce chapitre te plaira, bisous.
Ellie351 : Dois-je préciser que je suis une fan de Blaise ? huhu. Oui, Harry fait ce qu'il peut pour se rattraper, et quelque part, c'est la moindre des choses. J'espère que la suite te plaira, bisous.
Intouchable : Merci pour ta review ! Oui Harry l'avait mérité. Mais ils ont souffert tous les deux, le fait que Draco le frappe avec cette violence prouve qu'il n'est pas aussi indifférent qu'il ne veut bien le montrer…J'espère que ce chapitre te plaira, bisous.
Mily Black : Merci pour tes compliments. Tu sais, je n'ai pas toujours autant d'inspiration, mais cette fois-ci, ça s'est vraiment imposé à moi, et il fallait que je l'écrive. Le problème c'est que maintenant que l'urgence des débuts est retombée, ma muse prend des libertés XD Va falloir appliquer le tarif syndical si je veux terminer cette histoire ! Bises, à bientôt.
Lilith Lliane Myrddin : Merci pour ce message, il m'a beaucoup émue. Je suis heureuse de voir que mes mots peuvent toucher, c'est ma plus belle récompense. J'espère que la suite te plaira. Bisous, à bientôt.
Blackeyed : Merci à toi ! J'espère que ce chapitre te plaira, bisous.
Amy Keira : Merci beaucoup ! Voici la suite, j'espère que tu aimeras. Bisous, à bientôt.
Whitangel : Merci à toi ! J'espère que tu aimeras ce chapitre…Par contre, ma fic risque de tourner au vraiment tragique dans quelques temps, j'espère que ça ne te fera pas fuir. Bisous, à bientôt.
Marie Potter : Merci pour ta review, elle m'a beaucoup touchée. Comment je fais ? Je ne sais pas, pour cette fic, l'idée m'est venue brutalement. Mais pour l'écrire, je dirais que c'est beaucoup de temps à fixer l'écran de mon PC jusqu'à ce que les mots sortent tous seuls…Je n'ai pas de méthode, je me fie à mon instinct. J'espère que la suite te plaira, bisous.
Didinette207 : Merci pour ta review. Tu trouves cette fic étrange, c'est le but. Je voulais faire quelque chose de sombre et d'un peu malsain, j'espère que j'y ai réussi. Voici la suite, bisous.
Oxaline : Ma douce, merci pour tous tes compliments, je suis heureuse que ce chapitre t'ait émue. J'espère que tu aimeras la suite, bisous.
Black Sharne : Merci pour tes reviews, elles m'ont fait très plaisir. Effectivement, les titres des chapitres et en particulier « La couleur du néant » sont très largement inspirés de la fic de Nardy, parce que je voulais lui rendre hommage et que j'avais adoré cette histoire. Bon, c'est le seul point commun, ceci dit…J'espère que la suite te plaira, bisous.
Chapitre 08 : Rouge-sang
oO0Oo
Harry ne resta pas longtemps ce soir-là.
Après un baiser bref et timide, presque chaste, sur les lèvres froides de Draco, il le porta jusqu'au canapé et l'allongea dessus avec toute la tendresse dont il était capable. Il invoqua une couverture douce et chaude dont il le recouvrit, puis après une dernière caresse sur ses cheveux soyeux, il sortit de la petite pièce.
« Je reviendrai bientôt. »
Ce furent ses seules paroles, auxquelles le jeune homme blond ne répondit pas, se contentant d'un faible sourire.
Il sortit dans la ruelle sombre, humant l'air humide et froid de la nuit déjà bien avancée. Puis décida qu'il allait marcher le plus longtemps possible avant de rentrer à Grimmault Square. Il avait besoin de réfléchir.
Tout en marchant à pas rapides, il se demanda si Draco allait accepter de le revoir encore. Il n'osait pas y croire, pourtant une partie de lui l'espérait ardemment. Il ne voulait pas que son ancien rival rejoigne l'Ordre. Il ne voulait même pas qu'il prenne part à la guerre d'une quelconque manière que ce fût. Tout ce qu'il désirait maintenant, c'était que le jeune homme vive dans des conditions décentes, qu'il soit heureux, et qu'il n'ait pas à souffrir plus qu'il n'avait déjà souffert.
oO0Oo
Quand il pénétra dans le salon du Manoir Black, il fut accueilli par un Severus Snape furieux et visiblement inquiet, qui se précipita à sa rencontre, quelques flopées d'insultes au bord des lèvres.
Mais Harry se moquait de se faire agonir d'injures. Il se fichait éperdument d'avoir causé du souci à son ancien professeur. Eludant les questions à propos de son visage couvert de bleus, il prétexta une fatigue intense et monta dans sa chambre, sous le regard noir et rageur du Maître des Potions.
S'écroulant sur son lit tout habillé, il lança négligemment un sort d'Occlumens avant de sombrer dans un sommeil réparateur qui pour une fois ne serait pas troublé par les visions torturées qui l'assaillaient tous les soirs.
Le Mage Noir pourrait bien attendre une nuit.
Dans le salon du Manoir, Blaise Zabini termina tranquillement son verre, et assura à Severus que Harry allait bien. L'homme en noir maugréa quelques vulgarités à l'encontre des Griffondor, et maudit leur plus célèbre représentant sur quelques dizaines de générations, avant de regagner sa chambre.
oO0Oo
Les quelques jours qui suivirent passèrent à une lenteur insupportable pour Harry. Craignant pour la sécurité de Draco, il avait volontairement fermé son esprit, ne l'ouvrant que lorsqu'il était certain d'être totalement concentré sur Voldemort, sans aucune pensée parasite.
L'Ordre avait subi une attaque particulièrement violente dans une petite rue non loin du Chemin de Traverse, et ses membres étaient en ébullition. Severus avait eu vent d'un raid important dans les jours à venir, mais il ne savait pas encore quel était l'objectif visé. Aussi tout le monde était-il mis à contribution pour préparer une éventuelle bataille.
Severus, assisté de Ginny et de Poppy Pomfresh, s'employait à reconstituer son stock de Potions de guérison et ses onguents cicatrisants.
Luna et Harry passaient leur temps en méditation pour obtenir des informations.
Hermione avait investi la bibliothèque de Poudlard afin de parfaire ses connaissances en Magie Noire.
Ron et Neville s'entraînaient jour et nuit au duel.
Blaise, Tonks, Remus Lupin, Maugrey Fol'Oeil et Albus Dumbledore avaient ressorti les cartes du Royaume-Uni et étudiaient les sites stratégiques.
Et le Survivant n'avait qu'une envie, que cet épisode se termine au plus vite. Il voulait encore se perdre au milieu de la ville avec Draco.
Après tout, il lui avait promis de revenir. Alors il tiendrait sa promesse.
Emmène-moi danser
Dans les dessous
Des villes en folie
Puisqu'il y a dans ces
Endroits autant de songes
Que quand on dort
La bataille eut lieu dans une plaine éloignée de Cornouailles, dans les environs d'Exeter. La cible était une petite communauté de sorciers qui avait refusé de prendre parti dans la guerre contre Voldemort, et le Seigneur des Ténèbres avait commencé à vouloir enrôler de force dans ses armées.
Les dégâts furent lourds, les morts nombreux de chaque côté, mais les Mangemorts furent défaits après de longues heures de combat acharné. Malgré tout, les pertes chez les civils furent conséquentes, et le bourg réduit à l'état de ville-fantôme. Et certains sorciers avaient préféré se soumettre au Mage Noir plutôt que de risquer de perdre la vie.
Harry, malgré les protestations d'Albus, avait insisté pour participer à la bataille, et avait rejoint l'Ordre sans autorisation. Il n'en pouvait plus de ne rien faire. D'être inutile et de ne pas être capable de trouver Voldemort. Tout comme Ron et Neville, il avait de la rage à expulser, et fit des ravages dans les rangs adverses. Ce qui n'empêcha pas Severus et le Directeur de Poudlard de le réprimander vertement pour son comportement irresponsable, ni Pansy Parkinson de le blesser sérieusement à l'épaule avant de se faire stupéfixer par Hermione.
Mais tout cela importait peu. A présent que le calme était revenu – pour combien de temps encore ? – Harry se fichait de ce qui allait arriver ensuite.
Il avait une promesse à tenir.
oO0Oo
Draco garda une expression impénétrable lorsqu'il vit le Survivant attablé en face de la scène où il chantait pour son premier passage de la soirée. S'il s'inquiéta de l'épaule raide du brun ou des cicatrices sur son visage, il n'en montra rien. S'il avait craint pour sa vie en ne le voyant pas revenir le lendemain, il n'en avait rien dit.
Harry paya à manger à Eve, la petite serveuse brune qu'il avait prise en affection depuis le premier soir où il était venu, et attendit, dans un calme relatif, la fin de la soirée avant de rejoindre la loge de Draco. Il tremblait à la fois d'impatience et d'appréhension, et ses pensées incohérentes se bousculaient dans sa tête.
D'un geste fébrile, il toqua à la porte de la loge, qui s'ouvrit sur un Draco décoiffé et simplement vêtu d'un pull lâche et d'un jean usé. Habillé ainsi, il avait l'air encore plus fragile, comme presque prêt à se casser, et Harry eut l'envie soudaine d'embrasser la peau douce du creux de l'épaule, dévoilé par le vêtement trop grand. Mais il n'osa pas et se contenta d'un sourire timide, quémandant silencieusement l'entrée de la loge. Le jeune homme blond s'effaça pour le laisser passer.
Un silence inconfortable s'installa tandis que Draco rangeait ses affaires et comptait ses pourboires de la soirée. Harry nota que l'argent qu'il avait refusé de reprendre la dernière fois traînait toujours sur la table. Aucun des deux ne voulait récupérer ce qui leur paraissait le symbole de leur incompréhension mutuelle. Le Survivant se demanda si Eve l'accepterait. La pauvre petite ressemblait à un chaton affamé, et il aurait sincèrement voulu l'aider.
Mais pour l'instant, il se balançait d'un pied sur l'autre, mal à l'aise face au jeune homme qui s'affairait sans se préoccuper de lui. Harry s'alluma une cigarette, ne sachant pas quoi faire de ses mains. Il observa, fasciné, les gestes nerveux et précis de son ancien ennemi qui, maintenant qu'il le regardait avec plus d'attention, semblait tout aussi mal à l'aise que lui. Cette idée le fit sourire de soulagement.
Lorsque Draco eut terminé de tournoyer dans la pièce et qu'il le regarda, indécis, Harry lui tendit simplement la main.
« Viens. Allons manger quelque chose. Je meurs de faim, pas toi ? »
Le blond ne répondit pas et se contenta d'un bref hochement de tête. Ils sortirent sans dire un mot.
Et on n'dort pas
Alors autant se tordre
Ici et là
Et se rejoindre en bas
Puisqu'on se lasse de tout
Pourquoi nous entrelaçons-nous ?
Ils prirent leur petit déjeuner un peu plus loin sur l'avenue la plus proche, dans un café ouvert jour et nuit empli de noctambules, travailleurs de nuit, fêtard revenant d'une soirée arrosée, écorchés vifs ne parvenant pas à trouver le sommeil, prostituées prenant enfin un peu de répit avant d'aller se coucher. Ils observèrent, parlant peu, le flot continu de la foule qui arpentait les trottoirs même à cette heure-ci.
Ils n'avaient pas besoin de parler beaucoup, savourant juste cet instant de paix simple et un peu irréelle. Peut-être craignaient-ils de briser la magie du moment, peut-être avaient-ils peur de retrouver trop tôt la réalité.
Pour les écorchés vifs
On en a des sévices
Puis Draco prit la main de Harry, et le guida silencieusement jusqu'à l'immeuble sale au dessus du club où il travaillait. Dans l'escalier branlant, Harry détailla le dos mince et fragile de son compagnon qui grimpait les marches rapidement, comme pressé de retrouver la sécurité de l'intérieur, comme presque agressé par le jour qui commençait à se lever.
Harry ne regarda pas l'appartement vétuste, il ne remarqua pas le papier peint délavé qui se décollait des murs, ni les carreaux cassés dans la minuscule cuisine. Il ne vit pas le canapé défoncé, les vitres sales qui laissaient filtrer la lumière glauque du petit matin. Il regarda à peine le lit fatigué aux draps chiffonnés, et les vêtement éparpillés sur le sol de la chambre.
Il ne voyait que Draco.
Draco, si lumineux malgré le décor trivial. Draco si beau dans ses vêtements trop grands. Draco si gracieux dans ses gestes qu'il ne maîtrisait plus vraiment à cette heure-ci. Draco et ses pieds nus sur la moquette grise et râpée.
Lentement, comme s'il avait peur de l'effrayer, Harry s'approcha de lui et fit courir timidement ses doigts sur le visage fin du blond, apprenant ses contours, suivant la ligne fine de la mâchoire et des lèvres, caressant les paupières closes, redessinant les pâles sourcils arqués. L'ancien Serpentard était immobile, semblable à une statue de cristal, sa bouche légèrement entrouverte laissant à peine expirer un souffle un peu trop rapide.
Puis, doucement, les lèvres de Harry suivirent le même chemin que ses doigts, s'attardant sur les pommettes saillantes, effleurant les longs cils presque féminins, explorant le front et les tempes délicats. Avec une précaution infinie, sa langue pointa entre ses lèvres et traça les contours de celles de Draco, insistant un peu mais pas trop sur l'entrée de la bouche, attendant la permission de s'immiscer. Permission qui lui fut accordée après un infime moment d'hésitation, laissant les lèvres se rejoindre et les langues s'engager dans un duel tranquille, comme s'ils avaient tout leur temps.
Les mains de Harry parcouraient à présent le torse fin de Draco, s'aventurant sous le pull qu'il avait enfilé à même la peau. Le baiser se fit un peu plus profond, peut-être un peu plus pressé, mais sans jamais se départir de la douceur du début. Leurs deux corps soudés dans une étreinte à la fois incroyablement intime et presque chaste, chacun attentif aux réactions de l'autre.
Puis, lentement, naturellement, les lèvres de Harry se détachèrent, et ses mains firent glisser le pull de son compagnon, révélant le ventre plat et les muscles secs du jeune homme. Et tout aussi lentement il retira sa propre chemise, dévoilant un corps un peu plus massif, un peu plus bronzé.
Lorsque Harry allongea Draco sur le lit, ils étaient nus, et cela semblait la chose la plus naturelle du monde.
Allez enfouis-moi
Passe moi par dessus tous les bords
Mais reste encore
Un peu après
Que même la fin soit terminée
La suite n'est que la répétition d'une danse millénaire maintes et maintes fois répétée en tous temps et en tous lieux. Les mains qui se cherchent, les peaux qui se touchent, les corps qui s'étreignent et les souffles qui s'emmêlent.
Harry qui promène ses mains sur le torse pâle de Draco et sur ses hanches minces. Harry qui embrasse chaque parcelle de peau sous ses lèvres. Harry qui lèche doucement les tétons brun-rose presque obscènes au milieu de tant de blancheur. Harry qui explore le nombril rond et doux. Harry qui honore le sexe de son amant comme si c'était la chose la plus précieuse du monde. Harry qui souffle doucement dessus comme pour le préparer à une caresse plus offensive. Harry qui embrasse passionnément le creux tendre de l'aine, la peau douce à l'intérieur des cuisses, le pli du genoux. Harry qui remonte lentement, trop lentement, et qui engloutit brutalement le membre tendu de Draco.
Et Draco qui soupire désespérément, Draco qui exhale un souffle trop rapide, Draco qui tremble un peu sous les caresses malhabiles mais pleines de tendresse, Draco qui sent que son corps échappe à son contrôle, Draco qui pousse un léger cri de surprise lorsque la langue de son amant court le long de son sexe et joue avec ses bourses. Et Draco qui se tord d'un plaisir qu'il ne connaît plus, Draco qui se tend en anticipant la jouissance à venir, si proche, si proche…
Draco enfin qui halète de frustration lorsque Harry interrompt sa caresse, qui lance à son amant un regard furieux.
Et Harry qui remonte doucement pour apaiser sa colère d'un baiser tout aussi doux que les précédents. Harry qui plante ses yeux verts dans les iris couleur de métal de Draco, et qui ne le lâche pas du regard pendant qu'il s'empale avec une lenteur affolante sur le membre douloureux du jeune homme blond qui hoquète de surprise. Et Harry qui tremble de tous ses membres alors qu'il initie le premier coup de rein, se retirant doucement puis plaquant brutalement ses hanches contre celles de Draco.
Et puis des soupirs, des cris, des mots sans aucun sens chuchotés à l'oreille, murmurés dans le cou, gémis contre la bouche de l'autre, des mots sans suite, des mots de tendresse, des mots d'amour. Et encore les corps qui se cherchent, qui luttent, qui se rejoignent, qui se pressent, qui se touchent le plus possible comme s'il n'y avait plus rien d'autre.
Et enfin, les corps qui se tendent ensemble dans la jouissance, les yeux qui se ferment sous la violence de l'orgasme, les prénoms criés et murmurés, les bras qui se referment.
Les respirations qui se calment.
Serre-moi encore
Etouffe-moi si tu peux
Toi qui sais où
Après une subtile esquisse
On a enfoncé les vis...
Nous les écorchés vifs
On en a des sévices
Et puis, plus tard, le même scénario ou presque.
Les gestes plus timides, peut-être. L'appréhension d'une première fois et les baisers qui veulent rassurer.
Et Harry qui à ce moment là ralentit encore ses mouvements, y mettant toute la douceur et tout l'amour dont Draco et lui ont été privés.
Harry qui embrasse le sexe de Draco, qui le lèche sur toute sa longueur. Harry qui descend encore et qui écarte gentiment, demandant la permission, les jambes minces et nerveuses de Draco. Draco qui a peur mais qui ouvre quand même les cuisses, pour montrer qu'il lui a pardonné et qu'il lui fait confiance. Qu'il s'excuse, lui aussi. Et Harry qui fait crier Draco en insinuant sa langue impudique dans des endroits que le jeune homme n'aurait jamais soupçonné lui procurer autant de plaisir. Harry qui remplace sa langue au bout d'une éternité par un doigt soigneusement lubrifié.
Draco qui se crispe sous l'intrusion, et Harry qui arrête ses mouvements, attendant patiemment que l'autre lui donne l'autorisation de continuer. Draco qui se détend progressivement jusqu'à demander de continuer. Un doigt, puis deux, puis enfin un troisième.
Draco qui gémit et qui supplie pour plus.
Draco qui a peur encore, mais qui veut le faire, peu importe la douleur. Harry qui se force à aller le plus lentement possible, malgré les injonctions de Draco. Draco qui grimace quand Harry le pénètre lentement, et Harry qui stoppe tout pour l'embrasser, lui demander de le regarder, lui dire qu'il l'aime, qu'il ne sait pas pourquoi mais qu'il fera tout pour le rendre heureux. Harry qui reste immobile jusqu' à ce que Draco se mette à bouger de lui-même.
Et puis Draco qui gémit de nouveau, qui se tord sous les coups de reins de plus en plus rapides de Harry qui ne peut plus se retenir, Draco qui le sert à l'en étouffer, qui le mord, qui le marque pour être sûr qu'il est à lui et à personne d'autre. Draco qui se fait putain, Draco qui se fait chienne, Draco qui crie pour Harry, et Harry qui le regarde jouir comme s'il était le dieu de sa religion, l'objet de son culte.
Oh mais non rien de grave
Y'a nos hématomes crochus qui nous
Sauvent
Et tous nos points communs
Dans les dents
Et nos lambeaux de peau
Qu'on retrouve çà et là
Dans tous les coins
Ne cesse pas de trembler
C'est comme çà que je te reconnais
Même s'il vaut beaucoup mieux pour toi
Que tu trembles un peu moins que moi
Puis après, le silence apaisé, les souffles qui ralentissent.
Les draps tachés de sueur, le soleil qui vient éclairer les corps nus et enlacés.
Le sommeil qui les surprend au milieu de l'après-midi, et la douceur d'un instant d'éternité qu'ils ne veulent partager avec personne. Plus tard, peut-être, les yeux ensommeillés qui se croisent, les sourires un peu intimidés, les mots tendres et les rires chuchotés à l'oreille.
Emmène-moi, emmène-moi
On doit pouvoir
Se rendre écarlates
Et même
Si on précipite
On devrait voir
White light white heat
Allez enfouis-moi
Passe-moi par-dessus tous les bords
Encore un effort
On sera de nouveau
Calmes et tranquilles
Calmes et tranquilles
Ils sont seuls au monde, les amants perdus au milieu de la guerre, les enfants paumés qui s'accrochent l'un à l'autre comme à une bouée de sauvetage.
Ils sont seuls au monde, et personne n'a le droit de les arracher aux bras de l'autre, parce que c'est la seule chose qui leur reste, la seule chose pour laquelle ils restent en vie et n'ont pas encore abandonné.
La seule chose qui reste, la seule chose encore belle, la seule chose encore pure.
Serre-moi encore
Serre-moi encore
Etouffe-moi si tu peux...
Serre-moi encore
Nous les écorchés vifs
On en a des sévices
Les écorchés vifs
On les sent vis
oO0Oo
LES ÉCORCHÉS (Noir Désir)
oO0Oo
Ouf, c'est fini. Qu'est-ce qu'on dit pour les deux lemons pour le prix d'un ? Finalement, je n'ai supprimé qu'un couplet de la chanson, je le mets juste après ce petit mot. Je ne sais pas quoi penser de ce chapitre, tout ce que je peux dire, c'est que ça a été éprouvant, long et difficile. Dites-moi sincèrement ce que vous en pensez, moi ça m'a épuisée. Je vous aime.
Moi j'ai pas allumé la mèche
C'est Lautréamont
Qui me presse
Dans les déserts
Là où il prêche
Où devant rien
On donne la messe
Pour les écorchés
Serre-moi encore
Etouffe-moi si tu peux
Toi qui sais où
Après une subtile esquisse
On a enfoncé les vis...
Nous les écorchés vifs
On en a des sévices
