Elle était en T-shirt et un bandage recouvrait toute sa jambe droite.
Je sais l'emprise qu'Akito a sur vous. Ne vous en faites pas. J'ai passé des moments géniaux avec vous, et ils seront pour toujours dans mon cœur !
Elle était au bord des larmes mais ne le montraient pas. Elle avait l'air épuisé.
Tu devrais rester couchée. Ce n'est pas sérieux, dit Hatori.
Elle balaya cette remarque d'un revers de la main.
Mais je vais très bien. Je vous assure !
Puis, se tournant vers Ayamé et Haru :
Ca me touche beaucoup que vous soyez venu me voir. Je vous remercie !
Se tournant vers Hatori, elle lui dit, d'une voix plus grave :
Si possible, faites-le le plus rapidement possible. Demain, par exemple ?
Un silence accompagna ses propos.
D'accord. Ne t'inquiètes pas, c'est sans douleur.
A ces mots, elle ne pu retenir ses larmes.
Excusez-moi…Akito avait raison…Je ne vous attire que des ennuis…C'est mieux pour tout le monde que je ne me souvienne de rien !
Kali…dit Yuki en lui prenant les mains. Je n'ai jamais été aussi heureux que depuis que tu es là. Tu vas nous manquer. Ne crois pas un seul mot de ce que Akito t'a dit.
Elle sourit, les yeux encore embués de larmes.
Merci. Je serais forte ! dit-elle avec un petit rire triste. Enfin…c'est le destin !
Elle sourit.
Même Ayamé, pourtant assez bavard d'habitude, ne sut quoi dire à cet instant précis.
…
Ils étaient tous là.
Ayamé et Shiguré, aussi silencieux l'un que l'autre ; Haru, qui affichait un air sombre, tout comme Kyo ; Yuki, qui avait les yeux baissés ; Kisa, pleurant doucement, accompagnée d'Hiro qui, même s'il ne faisait semblant de rien, était touché par le sort de Kali.
Il y avait également Momiji, qui, pour une fois, était immobile et muet, et bien entendu Hatori qui se maudissait de faire ça, et maudissait Akito de l'obliger à faire ça.
Et Kali, qui affichait un air résigné. Agenouillée face à Hatori, elle prit la parole :
J'ai été ravie de tous vous rencontrer. Je ne regrette aucun des moments passés avec vous ! Mais il faut croire que je n'étais que de passage !
Shiguré, je vous remercie encore de m'avoir hébergé ; ainsi que vous, Yuki et Kyo, de m'avoir laissé vivre avec vous !
Momiji…tu me manqueras. Tu es vraiment adorable. Ne change pas !
Il eut un petit sourire
Toi aussi tu vas me manquer…
Haru…je me suis bien amusée avec toi ! Et quand tu devenais Black, ça mettait un peu d'ambiance !
Il rit doucement.
Tu es bien la première à me dire ça !
Je m'en doute !
Elle se tourna vers Ayamé.
Ayamé…même si des fois vous étiez insupportable, on n'en fait plus des comme vous ! En tout cas pas beaucoup ! Alors, n'en déplaise à Yuki, restez comme vous êtes !
Puis elle fit face à Hatori. Ne vous en faites pas. Je…je suis prête.
Elle jeta un regard autour d'elle, s'arrêta un instant sur Kyo et lui sourit.
Allez-y.
Pardonne moi Kali. Pardonne moi.
Il posa sa main sur les yeux de la future amnésique.
Au revoir tout le monde…à bientôt !
FLASSHH
Elle s'écroula sur le tapis, inconsciente. Autour d'elle régnait un silence de mort.
4 mois plus tard
Après avoir eu la mémoire effacée, Kali avait du changé de collège. Le fait de côtoyer des Somas à longueur de journée aurait pu lui rappeler des souvenirs. Ils avaient tous repris une vie normale, bien qu'Haru soit encore plus dans les nuages qu'avant, que Momiji ait arrêté de sauter partout, et surtout que plus aucun sourire ne soit apparu sur le visage de Kyo depuis ce jour là.
Mais un jour, alors que la classe faisait son habituel roupillon d'après déjeuner, la prof haussa le ton.
Nous aurons le plaisir d'accueillir une nouvelle élève demain dans notre établissement, et elle sera dans cette classe. Je vous demanderais donc de lui faire un bon accueil ! Je compte sur vous !
Ni Kyo ni Yuki ne fut interpellés par cette déclaration.
…
Le dîner de ce soir là fut particulièrement agité chez Shiguré. En effet, Ayamé avait cru bon de s'inviter, et Hatori l'avait suivi. C'était toujours dangereux de le laisser seul. Momiji était également là, ainsi que Haru. Il y avait pas mal de brouhaha (Ayamé), de pleurs (Momiji), et de cris (Kyo).
Tout à coup, la porte d'entrée s'ouvrit. Tout le monde se tut. Qui cela pouvait-il bien être, à cette heure là ? Une silhouette apparut devant eux.
Mais…mais…Momiji ne trouvant plus ses mots, il jugea plus sage de se taire.
En effet, Kali se tenait là, devant eux. Et elle était trempée (il pleuvait averse).
Ses cheveux lui collaient au visage, et ses vêtements ruisselaient.
Légèrement gênée, elle repoussa une mèche de son visage.
La porte était ouverte, alors je me suis permis…Oh ! Mais je vous dérange en plein repas de famille ! Pardon, je vais vous laisser…
NON !
Tous se tournèrent vers Kyo, qui rougit légèrement.
Enfin je veux dire…vous ne dérangez pas. Tu…vous pouvez rester. Ce n'est qu'un repas normal !
Oh…et bien en fait je me suis perdue ! J'ai déménagé aujourd'hui et je ne retrouve pas ma maison ! dit-elle en riant d'un air gêné. Alors…si vous pouviez m'aider…
Tous avaient la gorge sèche. Cette voix…ce visage…ça faisait si longtemps !
Bien sur. Quelle est l'adresse de ta maison ? lui demanda Hatori d'une voix qui ne trahissait aucune émotion.
Elle resta en arrêt devant ce dernier. Ce visage…ces yeux…ça lui rappelait quelque chose…
Ah oui ! Bien sur ! En fait c'est une pension, une sorte de foyer quoi ! J'y loue une chambre parce que je ne connais personne au Japon qui puisse m'héberger !
Le visage de Shiguré s'assombrit. Dire que lui, il était prêt à l'accueillir, même si elle ne payait pas de loyer ! Il aurait suffi qu'elle lui demande, et il aurait accepté sans hésitation ! Au diable Akito ! Elle leur manquait trop !
Mais…j'ai perdu l'adresse ! C'est pour ça que je galère un peu !
Tu n'as qu'à rester ici ! lui dit alors Shiguré d'un air enjoué. Tu es toute trempée ! Tu peux allez prendre un bain pour te réchauffer, et puis tu passera la nuit ici ! Qu'en dis-tu ?
Oh non ! Je vais vous déranger ! Je ne voudrais pas m'incruster…
Tu ne nous déranges absolument pas ! Allez, viens ! Je vais te montrer la salle de bain !
Résignée, elle suivit Shiguré à l'étage, tandis que ni Kyo, ni Yuki ne pouvaient dire s'ils étaient follement heureux ou horriblement inquiets. Des souvenirs allaient forcément ressurgir si elle restait ici !
BONJOUR !
Kyo sursauta.
Ah euh…bonjour ! Qu'est ce que tu fais là ?
Bah je prépare le petit-déjeuner ! C'est pour vous remercier de m'avoir laissé dormir ici !
Ah….euh oui…mais c'est pas la peine tu sais !
Mais si, ça me fait plaisir ! Vas-y, assis-toi, c'est prêt !
Kyo s'assis, gêné. Il ne savait pas trop comment se comporter : le repas se fit donc dans un silence complet. Tout à coup elle sursauta.
Oh là là ! Je vais être en retard ! Faut que j'arrive en avance, j'ai plein de paperasses à remplir ! Bon bah j'espère qu'on se reverra…euh…
Kyo ! Moi c'est Kyo ! L'autre abruti c'est Yuki, et le pervers c'est Shiguré !
Moi c'est Kali. C'est dingue, je vous avais même pas demandé vos noms ! Bon bah j'y vais ! Bye !
Kyo la regarda partir, légèrement triste.
Il ne s'était quasiment rien passé. Elle n'était restée que quelques heures, c'est vrai, mais il avait tout de même espéré autre chose.
Il ne savait même pas quoi d'ailleurs.
