Où suis-je ? Dans ma chambre ? Mais il fait jour ! ...Ah mais oui !

Elle ouvrit brusquement les yeux.

Oh là là apparemment j'ai dormi longtemps ! Enfin si on peut appeler ça dormir…Je n'ai fait que de penser à Akito et à cette malédiction…Comment ai-je pu oublier une chose aussi importante !

Elle regarda le calendrier. Samedi. Puis sa montre. 11h45. Ouah ! Plus de 13 heures de sommeil !

Elle sortit de sa chambre et descendit péniblement les escaliers. Elle se sentait faible.

Mais pourtant, même si elle était épuisée et légèrement choquée par tous ces évènements, elle était folle de joie d'avoir pu se rappeler tous ces instants qu'elle croyait perdus à jamais !

Dans le salon, toutes les conversations s'étaient arrêtées dès qu'ils avaient entendus des pas dans l'escalier. Quand elle apparut dans l'embrasure de la porte, tous les regards se tournèrent vers elle. Kyo, Yuki, Shiguré, Ayamé, Hatori, Haru et Momiji ; tous la regardait avec une certaine appréhension. La malédiction…elle pouvait très bien la prendre autrement cette fois ci et vouloir quitter cette maison et cette famille !

Elle le regarda tous calmement, puis leur fit un grand sourire :

Je vous avais bien dis que je reviendrais non !

Kali !

Momiji s'élança dans ses bras. 2 secondes plus tard elle tenait un adorable lapin blanc dans ses bras.

Tu m'as tellement manqué !

Elle rit.

Oui mais maintenant je suis là et je compte bien y rester ! N'en déplaise à Akito ou à qui que ce soit !

Elle se tourna vers Hatori avec un léger sourire.

A moins que vous n'ayez une objection…

Il sourit.

Non, une fois m'a largement suffi ! Si tu savais les regards mauvais que l'on m'a lancés après ça !

Il rit, tandis que Kali rougissait légèrement.

Heureux de te revoir parmi nous ! clôtura Kyo d'une voix légèrement émue.

Depuis ce jour, tout se passait pour le mieux dans la vie de Kali. Toutefois elle ne pouvait s'empêcher de penser à Akito. Elle dut penser un peu trop fort car un soir…

- Comme d'habitude c'est un délice ! la complimenta Yuki en dégustant sa tarte aux poireaux.

Kyo, lui, était blanc comme un cachet d'aspirine et évitait de regarder dans les assiettes de ses voisins pour ne pas rendre son petit déjeuner ET son déjeuner.

En effet, il n'aimait pas trop le poireau.

Soudain une ombre passa rapidement devant la fenêtre. Personne n'y prêta attention, sauf Shiguré qui fronça les sourcils.

Hum…se pourrait-il que…

La porte s'ouvrit alors avec fracas. Entrèrent Hatori et Ayamé qui étaient suivis…d'Akito.

A cet instant on aurait pu entendre une mouche voler.

Son habituel petit sourire ironique sur les lèvres, il s'approcha de Kali.

- Alors j'apprends qu'on se souvient de tout ? Quelle bonne nouvelle !

Il éclata d'un rire totalement dépourvu de chaleur.

- Tu ne t'es toujours pas décidé à quitter la maison de Shiguré ?

Il ne faisait même plus semblant de sourire. La seule expression lisible sur son visage était de la colère. Plus personne ne bougeait. Kali le regarda calmement.

- Comme vous le voyez : non. Je suis très bien ici, merci de vous en souciez !

Sa voix était teintée d'ironie, ce qui déplut fortement à Akito.

- N'EMPLOIE PAS CE TON LA AVEC MOI !

Spaf !

Kali tata sa joue, qu'elle trouva brûlante.

Elle lui lança un regard noir.

- Décidément vous ne savez faire que ça : frapper ! Ce sont les faibles qui frappent Akito !

- JE NE SUIS PAS FAIBLE ! JE SUIS DIEU ! SALE TRAINEE !

Spaf !

Cette fois ci c'est Akito qui trouva sa joue brûlante.

- Tu…as osé…ME FRAPPER !

La fureur déformait ses traits. Même si elle ne le montrait pas, Kali commençait à avoir peur. Elle l'avait apparemment poussé à bout, mais elle ne put s'empêcher de continuer.

- OUI TU ES FAIBLE ! ET EN PLUS TU ES LACHE ! TU TE CACHES DERRIERE LA VIOLENCE ! QUAND TU M'AS FAIT EFFACER LA MEMOIRE, C'ETAIT DE LA LACHETE ! TU AURAIS MIEUX FAIT DE M'AFFRONTER DIRECTEMENT AU LIEU DE FAIRE FAIRE LE SALE BOULOT PAR UN AUTRE !

JE NE SAIS PAS POURQUOI TU NE M'AIMES PAS MAIS EN TOUT CAS SI TU NE ME L'EXPLIQUE PAS JE NE POURRAIS PAS DEVINER !

- Hum…

Un mince sourire étira ses lèvres.

- Tu as raison. Pour régler nos petits différents, il faut mieux se connaître, non ? A partir d'aujourd'hui tu passeras tous les soirs au manoir pour me voir !

Il s'approcha doucement d'elle. Quand ils furent presque collés l'un à l'autre, il passa délicatement sa main dans ses cheveux.

Il murmura :

- Et ça…

Il lui asséna alors un violent coup de poing dans le ventre.

- C'est pour m'avoir parlé comme tu viens de le faire !

Il éclata de rire.

- Surtout n'oublie pas mon "invitation" !

Hatori se précipita vers Kali.

- Kali ? Ca va ? Regarde moi !

- Je vais très bien ! Merci Hatori !

Elle s'élança vers sa chambre, sans laisser le temps à Hatori d'examiner les dégâts.

Akito ! Vous avez franchement exagéré ! le réprimanda Hatori une fois dans la voiture. Ayamé était rentré à pied.

Pff ! Tu parles ! Elle l'avait bien cherché ! Voilà tout !

Hatori secoua la tête.

Dans quelle galère s'est-elle encore fourrée ?

Bon et bien moi je vais par là ! dit Kali en souriant.

Kyo et Yuki affichaient tout les 2 un sourire inquiet.

T'es sure que tu veux pas qu'on t'accompagne ?

Non non c'est bon ! Ne vous en faites pas !

Bon bah à tout à l'heure alors ! Bonne chance !

Merci Yuki ! A tout à l'heure !

Elle avançait dans les allées du manoir Soma depuis déjà un bon bout de temps. Où pouvait bien se trouver la maison d'Akito ?

Elle l'aperçut enfin au détour d'un couloir.

Bonjour Akito ! s'exclama-t-elle d'une voix guillerette en entrant.

Autant partir de nouvelles (et bonnes) bases ! Et puis on ne sait jamais, il peut devenir violent !

Il lui lança un regard noir.

Tu n'arrives que maintenant !

Je me suis perdue…

Pfff…pathétique !

La moutarde commençant à lui monter au nez, elle s'efforça de penser à autre chose.

Au bout de 10 minutes, aucun des deux n'ayant prononcé un mot, elle se leva pour partir. A sa grande surprise, il ne fit rien pour la retenir.

Un peu désorientée, elle fut assaillie d'une foule de questions dès qu'elle eut franchi la porte de Shiguré.

Après avoir rassuré Yuki et (surtout) Kyo, elle monta dans sa chambre.

Décidément…quel étrange personnage cet Akito…

Les jours suivants, le dialogue ne s'améliora pas : ils restaient 10mn, 30mn, voir 45mn assis dans mot dire. Ils se contentaient d'observer le paysage, le magnifique jardin qui les entourait, ou bien tout simplement les oiseaux qui virevoltaient autour d'eux.

Jusqu'au un jour où Kali, trouvant le temps long, entama la conversation :

Akito, vous ne vous ennuyez pas, toute la journée, à être enfermé ici sans aucune distraction ? Vous devriez sortir, ça vous ferait le plus grand bien !

Il ne répondit pas tout de suite. Puis, au lieu de l'envoyer paître et de lui dire de se mêler de ce qui la regarde, il répondit d'une voix calme et posée :

Non. Etre ici me convient parfaitement. Et puis les oiseaux ont l'air de bien m'aimer : ils m'entourent alors je ne suis jamais seul !

Il se leva brusquement.

Kali, qui écoutait tranquillement ces jolies paroles, sursauta.

Et puis je ne vois pas en quoi ça te regarde ! Espèce d'idiote !

Et il sortit.

Kali resta songeuse. Pourquoi avoir pris la mouche ? C'était ridicule ! Elle soupira. Elle n'arriverait sans doute jamais à le comprendre !

Le lendemain, Akito était particulièrement distant. Kali, qui commençait à se sentir à son aise dans cet endroit, décida d'entamer elle-même le dialogue, comme si de rien n'était.

C'est enfin la fin des examens ! On aura les résultats dans 4 jours ! J'espère que je passerais ! Je n'ai jamais été particulièrement douée pour les études !

Elle rit. Akito, lui, resta impossible. Il n'aurait rien entendu que ça aurait été pareil.

Légèrement refroidie, Kali persista tout de même.

Et dans une semaine c'est la fête du lycée ! J'ai vraiment hâte d'y être !

Akito était toujours silencieux, les yeux dans le vague.

Akito…vous et moi on a très mal démarré ! Et on est tout les deux en cause ! Je ne vous ai jugé que sur des préjugés que j'ai cru fondés quand vous m'avez frappés ! Mais je n'aurais pas du ! Et vous non plus ! La violence ne résout rien ! Au contraire ! Mais…ça fait déjà un petit bout de temps que je viens ici et vous ne vous êtes encore jamais emportés ! Donc je vois que vous savez être doux ou, en tout cas, calme ! Et j'aimerais vous connaître mieux ! C'est pour ça que je suis là, à la base ! Faites l'effort d'au moins faire semblant d'écouter !

Tu.

Pardon ?

Dis moi tu. Tu peux me tutoyer.

Kali resta interdite quelques secondes, puis lui sourit.

D'accord ! Pas de problème ! Bon bah je vais y aller ! Il commence à se faire tard !

Oui oui…vas-y…

Il se replongea dans sa méditation, tandis que Kali, un sourire flottant sur ses lèvres, se dirigeait vers la porte.

Elle était consciente d'avoir franchi un cap, et s'en réjouissait fortement !