La veille de la fête du lycée, lors du dîner, Shiguré demanda à Kali comment ça se passait au manoir.

Immédiatement elle sourit.

De mieux en mieux ! Akito peut vraiment être gentil quand il veut !

Un lourd silence accompagna ses propos.

Hum…oui bien sur ! Comme chacun sait, Akito est un modèle de douceur et d'amabilité ! Ah ah ah !

Shiguré…je t'en prie…

Venez goûtez nos onigris ! Faits maisons !

La fête du lycée était enfin arrivée ! Et pour l'occasion, même le trio infernal avait fait le déplacement jusqu'au lycée.

Sur leur passage, quantité de jeunes filles prenaient des airs énamourés, ce qui enchantait Ayamé et Shiguré.

Diable ! Que de jeunes filles en fleurs ! C'est un vrai paradis cet endroit !

Shiguré…siffla Hatori entre ses dents à son ami qui commençait à l'exaspérer au plus haut point.

Mais où se trouve donc Haru, Kyon kyon et les autres ? Ah ça y est ! Je les vois ! Ouh ouh ! Yuki chéri ! cria Ayamé.

Yuki émit un grognement à la vue de son frère.

C'est pas vrai ! Mais tu t'accroches ma parole !

Et voici la princesse de la famille ! renchérit Ayamé en se tournant vers Kali, et en lui adressant un clin d'œil qui déplut fortement à tout les hommes alentours.

Elle rit.

Cette fête est vraiment réussie, vous ne trouvez pas Shiguré ?

Il lui adresse un doux sourire.

Oui effectivement ! Bon on vous laisse les jeunes ! On va parler entre adultes ! dit Shiguré en traînant derrière lui Hatori et Ayamé, toujours agrippé à Yuki.

Ah…Ca fait du bien de se relaxer comme ça…au milieu de toutes ces minis jupes !

Shiguré ! Me tromperais-tu par la pensée ! s'insurgea Ayamé.

Mais non Aya d'amour ! Je te suis dévoue corps et âmes ! Ah ah ah !

Dites…commença Hatori

Vi ?

En ce moment l'ambiance au manoir s'est considérablement améliorée ! Et je crois que c'est grâce à elle.

Hum…pourtant ils ont vraiment mal commencé !

C'est vrai…Mais la dernière fois, à la fin de la consultation habituelle d'Akito, il m'a dit merci. J'ai failli me casser la figure sous le choc !

Décidément cette gamine a un talent !

Eh, t'as vu ?

Oui ! Qu'est ce qu'il est beau !

Hi hi ! C'est vrai !

Il a l'air d'être venu seul !

Oui, c'est bizarre !

Un jeune homme très beau, tout habillé de noir, avançait très vite entre les allées de la fête. Apparemment il cherchait quelqu'un.

Le trio inséparable, qui avait rejoint les jeunes, était en pleine discussion avec ces derniers quand des chuchotements surexcités attirèrent leur attention.

Tu vas lui parler ?

Oh non ! J'ose pas !

Hatori écarquilla les yeux.

Shiguré…je ne me trompe pas…c'est bien Akito, là, dans la foule !

Mais oui ! Qu'est ce qu'il fait là ! Il a l'air en colère !

Kyo et Yuki, ainsi que Kali, relevèrent vivement la tête. Cette dernière s'exclama :

Mais oui ! Ca alors !

HATORI !

Ce dernier soupira, tandis qu'autour d'eux, plusieurs regards se tournaient vers ce jeune homme étrange.

Akito ! Ce n'est pas prudent de sortir comme ça ! Vous pourriez attraper froid !

Justement ! Je t'ai cherché partout tout à l'heure ! J'aurais pu avoir une attaque ! ET TOI TU T'AMUSAIS À UNE STUPIDE FETE !

Mais votre santé allait mieux, alors je me suis permis de m'absenter quelques instants ! Voilà tout !

ET DEPUIS QUAND QUITTES-TU LE MANOIR SANS M'AVERTIR ! JE…

Bonjour Akito ! Comment vas-tu ? demanda Kali d'une voix douce.

Akito se tourna vivement vers cette dernière. Dès qu'il l'a vu, son regard se radoucit.

Très bien, je te remercie. Et toi ?

Je suis en excellente forme ! Et puis le temps est au beau fixe, alors le moral suit ! dit-elle en éclatant de rire. Veux-tu que je te fasse visiter ?

Eh bien…d'accord. Je n'ai que ça à faire alors…

Ils s'éloignèrent.

Aucun des Somas présents ne bougeaient. Ils étaient abasourdis.

Il m'a oublié…murmura Hatori.

Elle le tutoie ! s'exclama Kyo.

Il lui a demandé si elle allait bien ! renchérit Ayamé.

Il s'est complètement radouci dès qu'il l'a vu…ça alors ! s'étonna Shiguré.

Le soir, au dîner, tous dévisageaient Kali. Dire que cette jeune fille avait réussi à gagner la sympathie d'Akito ! C'était extraordinaire !

Tout se passait donc pour le mieux entre Akito et Kali, jusqu'à un soir :

Tous étaient réunis dans le salon, où les conversations allaient bon train.

Soudain la porte claqua violemment.

Akito ! Calmez-vous !

La ferme ! Où est-elle ! Ah ! Te voilà !

Akito, surplombant Kali de toute sa hauteur (vu qu'elle était assise), avait l'air passablement énervé.

Alors ? On déserte ! POURQUOI TU N'ES PAS VENUE ? CA FAIT 4 JOURS !

Akito... je suis désolée mais j'avais un exposé et…

DES EXCUSES ? QU'EST-CE QUE J'EN AI À FAIRE DE TES EXCUSES !

Kali blêmit.

JE NE SUPPORTE PAS QU'ON ME FASSE FAUX BOND !

Il empoigna alors Kali par les cheveux et la balança contre le mur, où elle s'écroula, inanimée.

Akito haletait. Son visage passa alors d'un coup de la colère à l'inquiétude.

Hatori ! Hatori ! Qu'est ce qu'elle a ! Elle est quand même pas…

Mais Hatori était déjà en train de l'examiner.

Shiguré. Appelle une ambulance. Vite.

Shiguré se rua vers le téléphone.

Oh mon Dieu…je l'ai…HATORI ! DIS MOI QU'ELLE N'EST PAS MORTE ! DIS LE MOI !

Non, elle respire encore. Calmez vous Akito. Vous êtes en train de nous faire une crise d'hystérie !

Alors ? C'est grave ? Je vous en supplie, dites nous qu'elle va s'en sortir !

Eh bien monsieur…Shiguré c'est ça ? Elle est hors de danger pour l'instant.

On peut la voir ?

Oui mais pas longtemps.

A ces mots, ils se ruèrent tous vers elle.

Kali ! Kali ! Tu n'as pas trop mal !

Non, ça va Momiji !

Eh bien ma jolie princesse…Akito t'as drôlement amoché cette fois ! soupira Ayamé.

La porte s'ouvrit, laissant apparaître Akito.

Kali…je suis dés…

SPLASH !

Un vase venait de s'écraser contre le mur à 5 cm de son visage.

SORS D'ICI ! SORS ! JE NE VEUX PLUS TE VOIR ! SALAUD ! SALAUD !

Kali…

SORS !

Akito baissa la tête.

Bien.

Il sortit donc de la pièce, tandis que l'eau du vase continuait de s'écouler sur le mur.

Kali…

Laissez-moi seule, si ça ne vous dérange pas. J'ai…besoin de dormir.

Sa voix était serrée par les larmes qui commençaient à affluer.

Oui on comprend. Ne t'en fais pas ! la rassura Shiguré en l'embrassant sur le front.

A demain princesse !

Oui…à demain…

Pfff…déjà 21h…qu'est ce que j'mennuie ! Et mes côtes me font souffrir le martyre !

Monsieur ! Monsieur ! Vous ne pouvez pas passer ! Les heures de visite sont terminées !

C'est très important. Il faut que j'aille la voir. ALORS LAISSEZ MOI PASSER !

Euh…d'accord mais 5mn, pas plus !

Trop aimable…

Cette voix…Mais qu'est ce qu'il fait là ? Il a pas compris que je voulais plus le voir !

Bonsoir Kali.

Akito…

Je suis venu te parler. Tout à l'heure il y avait trop de monde, et tu avais l'air passablement énervée ! ajouta-t-il avec un sourire ironique.

Je n'aurais pas du m'énerver comme ça. Je…je m'excuse.

Kali écarquilla les yeux mais ne dit rien.

Tu ne m'appartiens pas. Je crois que j'ai eu tendance à l'oublier…J'ai pété les plombs. Pardonne moi ! S'il te plait !

Akito…je pensais pouvoir te faire confiance. Tu m'as déçue en me montrant que tu n'étais toujours pas capable de te contrôler ! Et en plus…pour une raison aussi futile…

Tu aurais du me prévenir !

Je n'ai pas à te prévenir au moindre de mes faits et gestes !

Et moi je ne t'ai jamais promis d'essayer de me contrôler ! Je ne sais pas ce que tu t'es imaginé mais tu n'es rien pour moi ! RIEN !

Il sortit en trombe de la chambre d'hôpital.

Il...il…

Elle éclata en sanglots.

ORDURE !

Akito, quand à lui, fulminait.

Mais pour qui elle se prend pour refuser mes excuses ! Sale peste ! Elle l'a bien mérité ce petit séjour à l'hôpital !

Une semaine plus tard

Tadaam ! Aujourd'hui c'est le grand jour ! Tu rentres enfin à la maison !

Et oui Shiguré ! Je suis comme neuve ! répondit Kali en riant.

Si tu savais comme tes bons plats nous ont manqués !

Oui, je m'en doute !

Tiens, remarqua Ayamé, Akito n'est pas venu apparemment…

Et à mon avis il ne viendra pas. Bon, allons-y. trancha Kali d'une voix ferme.

Le retour se dit dans un silence pesant.

Les jours passèrent, puis les semaines. Kali n'avait plus de nouvelles d'Akito. Et ça commençait un peu à lui manquer. Toutefois elle se voyait mal aller lui reparler comme si de rien n'était.

Mais un jour…

Yuki ! Kyon kyon ! Kali !

M'appelle pas comme ça sale clébard !

Oui Shiguré ! Que se passe-t-il ?

Je rentre à l'instant du manoir et Akito m'a demandé, enfin il a plutôt exigé que vous veniez tous demain au manoir. Tous, même toi Kali.

Ah bon…c'est étrange qu'il m'invite !

Hum…