Bonjour à tous, je vous souhaite un excellent week end et avant une bonne lecture!

J'en profite pour vous signaler que vous trouverez dans ma bio le lien vers un autre site de fanfiction où se trouve un one shot Remus x Sirius que vous ne trouverez pas ici. Bisous!

Réponse aux reviews

Malantha Mond : Ce n'est pas du courage, je ne voulais pas quitter cette fic à laquelle je m'étais attachée. Quant à être originale, je ne suis pas la première à faire ça, Boudgato l'a fait dans « Bill, l'autre côté du miroir »(seule fic non slash de mes favoisi !) Merci et à bientôt !

Grafield : Drago est aussi mon personnage préféré et je m'insurgeait violemment quand on osait le traiter de con dans les reviews de Hold me, parce qu'il est tout, sauf con. Il est surtout ce que j'appelle un handicapé sentimental, et merci pour la lèche, ça fait toujours plaisir quand on sait que c'est sincère et dépourvu de tout intérêt !

BlackNemesis : C'est vrai que les points de vue sont très différents et mon but est de montrer que dans une relation les malentendus sont légions. Merci pour tes compliments, je les apprécie particulièrement tu le sais et j'espère que tu nous reviendra bientôt en pleine forme

Minerve : Tu voudrais savoir si Drago a eu des doutes sur quoi ?

Mara Snape : Ravie que retrouver cette histoire te plaise, pour moi le comportement de Drago était si évident que je lui ai laissé beaucoup de zones d'ombre dans « Hold me » et apparemment j'ai bien fait d'expliquer ce qui se passe de l'autre côté

Vif d'or : en fait Drago n'aime pas Harry encore mais il n'empêche que du temps de Poudlard il lui est arrivé d'avoir des pensées…grivoises dirons nous le concernant ! Tu verras comment il avait analysé ça à l'époque.

Artoung : Tu préfère le pov de Drago ? C'est amusant, tu ,n'es pas la seule… Pourtant j'avais peur que son côté « je souffre en silence » soit gonflant..

Ornacula, Loryah, Alimencb54 : merci d'être toujours là ! Et l'épilogue est déjà presque fini

Shetane : Drago ? Vicieux ? Naaaaaaaaaan ! Enfin je veux dire si, mais bon, ça fait partie de son charme ! Et ses parents il les aime, il a été quasiment obligé de les « condamner » ce qui est horrible, c'est lui la victime de ce pacte et c'est le gouvernement qui est immonde de le forcer à faire une chose pareille, non ?

Smirnoff : Quand va t il se rendre compte de ses sentiments envers Potter ? Ben… Quand il va commencer à l'appeler Harry dans sa tête. Il niera les faits encore un peu, et le moment où il se l'avoue est à mon avis le passage le plus fort de cette fic. Alors un peu de patience !

Chimgrid : tu lis trop de fics, tu te met à les confondre ! Ca m'arrive aussi. Dans « Hold me » les seuls moments où l'on parle de Blaise c'est pour dire qu'il est toujours l'ami de Drago et étudie le droit. Je n'ai jamais casé Blaise avec une femme dans aucune de mes fics ! Ravie que mon Drago te plaise, j'espère que tu devineras la blessure sous la glace.

Chapitre 2

Les cours ont beau être passionnants aujourd'hui, j'ai du mal à me concentrer dessus. J'ai passé toute la journée à penser que c'était peut-être aujourd'hui que Potter tuerait mes parents. Peut être que ça se passe juste maintenant, peut être que ce sera ce soir, pendant que je dormirais, et je me réveillerais orphelin. J'ai envie de leur envoyer un hibou pour leur dire de fuir, mais m'écouteraient-ils ? Père a si peu foi en ma parole depuis…

Depuis cette autre trahison, mais dont je fus cette fois la victime. Gabriel… Comment ai-je pu être aussi naïf ?

Gabriel Watson était à Poudlard avec moi. En cinquième année, j'ai commencé à le regarder différemment… Il était beau. Brun, les cheveux longs, mat de peau avec ces yeux d'un vert si clair que je m'y noyais dedans… Et puis une voix grave, chaleureuse… Bref. Blaise comprit avant moi ce qui m'arrivait et m'encouragea à l'aborder. Le premier trimestre passa lentement en allusions subtiles et sous-entendus de plus en plus explicites entre nous, en plaisanteries qui n'en étaient pas, avec toujours cette gêne soudaine quand nous nous retrouvions véritablement seuls, ce petit jeu me plaisait beaucoup en même temps qu'il m'agaçait parfois parce que ce n'était peut être qu'un jeu, parce que je voulais beaucoup plus sans oser le demander, et au retour des vacances de Noël, il me donna ce qu'il avait appelé mon cadeau.

Avec lui, j'avais tout découvert : les baisers volés, les joies du sexe, de se cacher n'importe où pour être enfin seuls, j'en oubliais parfois mes cours, mais comme j'étais dans les bonnes grâces de la Grande Inquisitrice, on me laissait tranquille. La première fois, nous fûmes d'une maladresse pitoyable mais nous en riions ensemble, parce que même notre gaucherie était excitante, parce qu'aller jusqu'au bout de notre désir était plus important qu'impressionner notre partenaire par une expérience que nous n'avions pas.

Je lui fis dès le début une confiance aveugle malgré l'éducation que l'on m'avait donné (« ne te fie à personne et ne compte que sur toi » me répétait mon père), j'étais persuadé que jamais rien ne pourrait nous séparer. C'est curieux avec quelle facilité on peut s'imaginer que lorsqu'on couche avec quelqu'un la fidélité et l'amour va de soi. Comme si le fait de partager ce genre de plaisir était joint d'un accord tacite entre deux personnes, comme si la plupart des individus de cette planète étaient aussi naïf que moi dans ce domaine. Quel imbécile j'ai été ! Entre tout ce qu'il m'apportait et les pouvoirs que m'accordaient cette vieille crapaude d'Ombrage, je me sentais surpuissant, invulnérable.

Jusqu'à ce que je tombe de haut : mon père que je croyais intouchable était à Azkaban, et personne ne l'en sortait, Ombrage disparaissait du Ministère et de Poudlard, et durant l'été, Gabriel m'envoya un hibou pour me déclarer qu'il souhaitais que je cesse de le « coller » parce que son nouvel ami, Justin Rockwood, ne supportait pas la « concurrence ».

Je me voyais rétrogradé du statut d'homme de sa vie, lui qui aimait tant m'appeler « mon ange déchu », à celui de « concurrence ». Et il me laissait pour Justin Rockwood, un septième année qui était déjà Mangemort, aussi différent de moi qu'on le pouvait. A se demander ce qui avait pu l'attirer chez moi… L'envie de me voir autrement qu'avec l'air hautain, de voir sous le masque que je portais ? De pouvoir se vanter de m'avoir possédé ? Peut être leur relation avait-elle commencé avant la nôtre et Gabriel se moquait de moi depuis le début. J'avais cru si fort que personne n'oserait se moquer de moi que je me retrouvais à terre, et sans même une envie de vengeance pour me faire relever la tête.

Je ne m'en suis jamais vraiment remis. Il m'avait marqué, dans ma chair et dans mon cœur a jamais. Il m'avait blessé aussi mais pourtant son souvenir reste gravé dans mon corps, et malgré tout le mal qu'il m'a fait cela reste un doux souvenir.

Le jour de l'an de cette même année, six mois avant notre rupture, mon père s'est retrouvé en possession d'une des lettres que j'échangeais avec Gabriel. Dans son regard, il y avait du dégoût et de la haine, dans celui de ma mère, de la déception. Ils ont essayé de me faire dire le nom de celui que j'appelais dans ma lettre « mon trésor de chair » mais je ne cédais pas : je connaissais le père de Gabriel : il n'hésiterait pas une fraction de seconde à tuer son fils plutôt que de reconnaître qu'un membre de sa famille puisse sortir de SES normes. Comme s'il n'y avait qu'une voie, qu'une marche à suivre.

Une fois qu'on m'a ouvert les yeux j'étais sidéré de voir combien de gens vivent ainsi, persuadés de détenir LA vérité, comme s'il n'y avait qu'une bonne façon de faire et de penser, comme si oser remettre en cause les croyances des autres étaient une attaque personnelle, comme si tout pouvait se résumer à un « bon » et « mauvais »côté.

Malgré l'indifférence ou le mépris avec lequel mes parents m'ont regardé depuis ce jour là, je n'ai jamais souhaité me venger d'eux non plus, et me voilà aujourd'hui à attendre qu'un hibou m'apporte leurs baguettes pour me confirmer leur mort. Ai-je mal agi en aidant la justice ? Les ai-je vraiment trahi ? Ne m'ont ils pas trahi bien avant que je ne me rende chez Potter ?

Je me demande pourquoi je tiens encore tant compte de leurs avis alors que je désapprouve leur action, que j'ai contribué à faire échouer leurs camps depuis que j'ai appris leur vision de la famille avec la mort de mon frère aîné. J'en sais trop sur trop de choses et je me sens aussi désabusé qu'un vieillard.

OOO

Ce matin, alors que je venais à peine de trouver le sommeil, un hiboux a frappé à ma fenêtre. Il tenait deux baguettes entourées d'un mouchoir recouvert de sang séché. Le mouchoir de ma mère, celui brodé de perles formant le dessin des armoiries des Black. Le filleul de mon grand cousin a réussi sa mission, et à voir l'état dans lequel sont les baguettes, Harry Potter ne s'est pas contenté d'un duel magique… Je ne préfère pas m'imaginer le massacre dont ces deux baguettes sanguinolentes résultent.

Je ne les reverrais jamais et je doute que le Ministère prenne la peine de me rendre leurs corps pour qu'ils reposent dans le caveau familial. Le monde sorcier se venge des Mangemorts en leur refusant une sépulture digne, sous prétexte que leurs vies ne l'a pas été. Ils ne valent pas mieux, dans cette attitude, que ceux sur lesquels ils crachent.

C'est devant ce mouchoir que j'ouvre en y versant mes larmes que je dois faire leur deuil, accepter que je suis maintenant le seul homme à porter le nom si lourd en passé de Malefoy. Ce nom mourra avec moi. Je ne pense pas que ce soit une véritable perte pour l'humanité mais cette idée me glace le sang.

Je met les baguettes dans un parchemin et les envoi au Ministère, après quoi je lave le mouchoir avant de le sécher pour le mettre dans la poche intérieure de ma veste. L'elfe qui vient m'annoncer que mon petit déjeuner est servi comme tous les jours dans le salon et me présenter ses hommages du matin fait presque une syncope en me surprenant laver moi même un tissus sanglant dans le lavabo de ma salle de bain, mais quand il tente de l'enlever de mes mains pour le nettoyer lui-même, par réflexe plus que par volonté, je le projette à l'autre bout de la pièce d'un revers de bras.

Il est redescendu dans les cuisines en se cognant la tête contre les murs, battant sa coulpe pour avoir osé m'importuner. Je n'ai pas le courage d'ouvrir la bouche pour lui dire de cesser de s'auto flageller.

J'ai appelé Blaise. Il n'avait pas cours aujourd'hui, il est resté avec moi. Je crois que s'il en avait eu, il serait venu quand même. Sa présence m'a fait du bien.

A la fin de la journée, il a même réussi à me faire sourire. On est sorti faire des achats, voir une exposition, boire un verre… Probablement pour que je vois que ce jour en était un comme les autres, que le monde ne s'était pas écroulé, qu'il y aura d'autres jours après. Ca m'a aidé à relativiser, dans le domaine du possible.

Mais ça ne m'a pas empêché de souffrir.

OOO

Le lendemain, le Ministère m'envoyait l'argent à remettre à Potter et le surlendemain m'envoyait le rapport sur Bellatrix Lestrange. J'étais déjà le seul descendant officiel de la lignée Malefoy, j'allais avoir le triste privilège (bien qu'elle, je ne la regretterais pas) d'être également l'unique porteur du sang des Black.

J'ai hésité à envoyer les documents par hibou, comme pour l'argent, puis je me suis dit que s'il ne me voyait pas de temps en temps, Potter pourrait avoir des soupçons, d'autant plus pour cette affaire que Bellatrix n'a jamais eu d'enfants. S'il me pose la question, je lui dirais que c'est encore moi pour mieux hériter de ma mère, mais j'espère ne pas avoir encore à mentir, je le fais si souvent en ce moment que je suis las de la moindre conversation.

Harry Potter a bien eu ce regard surpris en entendant le nom de la cousine de son cher parrain mais il n'a rien demandé.

Sauf une chose : si je voulais bien dîner avec lui. J'étais tellement étonné que je n'ai même pas songé à dire non et le temps que je comprenne qu'il avait pris mon hochement de tête nerveux pour un oui, il avait déjà filé aux cuisines.

Il a changé d'apparence : nouvelle coupe de cheveux, nouvelle garde robe aussi (il était plus que temps !) et sa nouvelle maison est accueillante. Il n'est pas mauvais comme cuisinier, comme hôte non plus d'ailleurs. Il serait presque fréquentable quand il s'en donne la peine. Et dire que je suis en train de parler en ces termes de l'assassin de mes parents qui s'est amusé à les charcuter ! J'ai parfois du mal à me comprendre moi même.

Cette fois, contrairement à notre entrevue précédente, son regard exprimait plus de tristesse que de colère et la soirée s'est déroulée agréablement.

J'ai dîner comme si c'était la chose la plus naturelle du monde avec mon adversaire de toujours, l'exécuteur de mes parents, celui que j'ai haï pendant tant d'années (et que je hais encore) juste parce qu'il me l'avait demandé.

Je l'ai tant espionné pendant notre passé scolaire commun que je ne n'avais rien à lui dire sur cette époque, alors nous avons parlé de Quidditch et de politique de la façon la plus banale qui soit. Puis nous avons pris un thé sous la véranda, il faisait bon malgré la neige qui envahissait tout au dehors, je me suis senti en paix et je m'en voulais pour ça.. Je devrais le haïr plus fort que jamais, même s'il n'a fait qu'obéir au ministère, mais à ce moment, je n'y arrive pas.