Note de l'auteur : oui, je sais, c'est pas le jour de poster normalement mais j'ai pas la patience d'attendre alors je poste et vous aurez peut être du rabe ce week end !


Mel'Amarain : Promis, je voulais pas te faire pleurer, j'espère que tu m'en veux pas… Bisous pour te consoler !

Vif d'Or : de rien, c'est toi que je remercie de me suivre chapitre après chapitre.

Grafield : Merci ! J'espère que tu vas récupérer ton ordi quant à passer des moments avec Harry et Drago… Tu veux être leur chat de compagnie ? Tiens, ça serait une idée ça, leur donner un animal de compagnie!

BlackNemesis : Drago limite geignard ? Il se la joue mélodrame, c'est vrai, mais il va doucement reprendre confiance. Sinon… Mac Go ? T'es sûre? Tu dois vraiment être très fatiguée pour reporter tes envies de chouchoutages sur Mac Go ! Allez, je laisse Harry et Drago à tes bons soin pour quelques temps, je te rappelle que dans cette histoire ils ont 19 ans donc tu ne risques rien ! Enoooooooormes bisous

Chimgrid : Bon, tu ne liras pas ma réponse de suite alors et j'espère que tu te remettras vite, je sais ce que c'est d'avoir le moral dans les chausettes, mais comme tu le sais les malheurs de Drago sont bientôt finis, il va remonter la pente. Quant à la phrase que tu souligne je l'aime beaucoup aussi et c'est ce que je me dis parfois quand je vois certaines difficultés mais tu verras que Drago revient un peu sur ses propos plus tard. Bisous et bon courage

Lunenoire : C'est vrai que Drago, à force de vouloir tout analyser se gâche un peu la vie voir en fait des tonnes, l'un se fit trop à son instinct, l'autre trop à son cerveau, mais bon, ça va s'arranger !

Artoung : ton nouveau chapitre préféré ? Il est pourtant si noir, je ne pensais pas te faire frissonner avec ça ! Quant à se bourrer la gueule, ok, j'arrive de suite ! Drago, envoie moi un portoloin ! Et puisque t'as les moyens je me saoulerais au Grand Marnier ! Je me demande juste si, te connaissant, tu ne va pas profiter de l'état d'ébriété de Drago pour le draguer… !

Leviathoune : Drago en fait des tonnes en effet, c un chapitre assez théâtral et pour la réclamation, je suppose qu'entre temps elle a été exaucée

Shetane, Selana, Oxaline : merci !

Ornacula : merci d'être toujours la première à me lire ou peu s'en faut !

Myshka : je sais que c'était pour me taquiner j'espère que la suite te plaira aussi

Chapitre 10

Je venais à peine de rentrer chez moi, perclus de fatigue quand la chouette d'Harry vint déjà déposer sa première lettre. :

Cher Drago

Tout d'abord encore une fois : pardon. Pour tout ce que j'ai fait depuis ce jour dans le grenier à aujourd'hui. Tu as raison, j'agis toujours d'instinct, cela m'a rarement porté chance et je regrette de t'avoir manqué de respect.

Quand je ne t'ai pas trouvé près de moi ce matin, je t'en ai voulu. J'avais tellement envie de te serrer dans mes bras, de te dire ce que je t'ai dit si maladroitement plus tard, de te prouver et de te sentir encore répondre à mes caresses. C'est pour moi une telle chance d'être avec toi, de te donner du plaisir et d'en recevoir de toi. Tu es le plus beau cadeau que la vie m'aie donné, que tu m'as donné. Et je t'ai malmené…

Mais je me rachèterais, puisque tu veux bien m'en laisser la possibilité.

Puisque tu es prêt à répondre à mes questions, j'en ai plusieurs à te poser.

D'abord celle qui m'intrigue le plus : qu'as tu signé derrière moi à mon départ ? je t'ai vu mouvoir tes mains dans la cloison vitrée du bureau. La langue des signes m'a toujours fasciné et la danse de tes mains est encore plus passionnante. Quand je t'ai vu avec ton oncle, je n'arrivais pas à détacher mon regard d'elles. Il y avait un signe en forme d'éclair que tu faisais souvent : que signifie t il ?

Ensuite je voudrais en savoir plus sur tes parents, sur les raisons qui t'ont poussé à ne pas devenir Mangemort comme eux, et pour quelles raisons tu as vendu le Manoir familial.

J'ai tant de questions à te poser et j'aimerais tant te demander tout cela autrement que par écrit. Tu me manques déjà, je voudrais être plus vieux de 40 jours pour pouvoir t'embrasser.

Je t'aime

Harry Potter

Je ne veux pas qu'il me parle de ses sentiments. Dans sa lettre, il est aussi tendre qu'il l'était hier soir.

40 jours. Dans 40 jours, il m'aura oublié, je le sais.

Alors que ferais-je ? Recommencer mes aventures sans lendemain pour tromper ma solitude ? Je ne veux même pas y penser

Blaise va venir me chercher ce soir pour sortir. Cette fois je dirais oui, j'ai besoin de me changer les idées. J'ai envie de danser, d'oublier. Je sais déjà qu'il restera malgré tout au centre de mes pensées mais je veux me divertir tant que je le pourrais. Même si je sais que j'aurais beau m'activer sur la piste de danse, parler fort et profiter du spectacle, je rentrerais seul.

40 jours. Je ne me suis laissé aucune chance. Après une période aussi longue il aura eu le temps de changer trois fois d'avis, de s'apercevoir qu'après tout je n'étais que l'une de ses premières expériences, de rencontrer quelqu'un d'autre…

et pourtant, malgré tout mon pessimisme, malgré la forte probabilité que ma raison donne à la possibilité qu'il m'oubliera, je ne peux empêcher une partie de moi d'espérer, je me l'avoue à peine mais elle suffit pour que je ne sombre pas. Même si ce n'est qu'une étincelle au fond d'un tunnel.

En attendant Blaise, il faut que j'écrive la réponse à sa missive. Je m'efforce d'y répondre sur un ton froid. En la relisant, je me demande même si je ne vais pas trop loin en voulant garder mes distances, la fin est vraiment sèche mais je ne tiendrais pas s'il commence à me rappeler les moments que nous avons passé ensemble ou à me raconter ce qu'il compte faire le jour de nos retrouvailles.

Mon corps le réclame déjà…

Sa façon de me faire l'amour, comme celle de m'étreindre simplement.

Toucher.

Un verbe dont j'ai compris assez tard le sens. Certes, quand j'étais nourrisson j'eu droit quelques fois à la tendresse de Mère, à moins que ce fut celle de ma gouvernante, mais dès que je sortis de la petite enfance, elle refusa ce genre d'effusions.

C'était, me disait-elle, indécent. A force de n'avoir plus de contact humain j'en oubliais presque que j'avais un corps.

Ou plus exactement, j'oubliais que mon corps pouvait ressentir du bien être. Les seules sensations fortes qu'il ressentait étaient de la douleur, qu'elle soit dû aux châtiments corporels de la fameuse éducation anglaise ou aux quelques « tests » que m'imposaient Voldemort sous le regard bienveillant de Père et Mère, s'assurant que je savais garder un visage placide en toute circonstance.

Il m'a fallu des années pour comprendre qu'une telle attitude n'était pas normale. Tous mes amis subissaient le même sort. Nous n'en parlions pas d'ailleurs : parle t on à ses amis de la manière dont on se brosse les dents ? Ces traitements nous semblaient aussi banaux.

Et puis j'ai commencé à correspondre avec ce français. C'est Père qui m'a encouragé à lui écrire : il est fils du ministre de la magie en France. En prévision de mes futures relations sociales…

Cependant, le père de Jean Michel Laisney n'était pas Mangemort et nous avons fini par nous rendre compte que nos vies n'avaient pas grand chose en commun.

J'appris qu'ailleurs les enfants n'avaient pas à serrer les dents et souffrir en silence pour plaire à leur parents. Mais je mis des années à comprendre que ce n'était pas juste une différence d'éducation mais la différence entre une bonne et une mauvaise éducation. Il était si difficile de remettre en cause les manières de ceux que j'avais mis si hauts sur un piédestal.

Quand j'ai connu ensuite l'amour physique, j'ai été submergé par l'émotion. Ces sensations de plaisir, de plénitude, m'étaient inconnues, j'avais l'impression de n'avoir vécu qu'à moitié jusque là.

Puis ce qui m'avait été donné m'a été retiré.

Et je me suis juré de ne plus jamais me laisser aller dans ce genre de relation. Je prenais et partais avant qu'on songe à me reprendre ce que j'aurais pu avoir de plus. Comme on se rationnerait ses plaisirs gastronomiques de peur d'une crise de foie.

Et j'y ai réussi, jusqu'au jour où Harry est réapparu dans ma vie.

Avec lui, j'avais oublié de prendre toutes les précautions possibles, parce que malgré la haine qui nous unissait, j'avais confiance en lui. Il était celui sur lequel j'expulsais ma rage et mes rancœurs, qui me libérait de ma trop grande retenue, avec qui j'oubliais que j'étais un gentleman et il absorbait toute ma colère me laissant après chaque bataille étrangement reposé.

Puis nous nous sommes battus d'une autre façon, et je n'ai voulu y voir que cela : une autre manière de se haïr, plus puissante, plus avilissante.

Mais ce qui en a résulté n'a plus rien à voir.

Je l'aime.

Parce qu'il n'a pas peur de dire ce qu'il ressent, de vivre selon ses convictions, parce que les humiliations qu'on lui a fait subir ne l'ont pas brisées alors qu'elles m'ont fait me cacher sous un masque, parce que j'ai envie de le voir encore me regarder comme si j'étais vraiment quelqu'un d'important, parce que…

Parce que c'est lui et que s'il fallait être rationnel pour tomber amoureux on ne le serais jamais !

Comme mon oncle qui après avoir douté de toutes les femmes qu'il a rencontré, persuadé qu'elles agissaient avec lui plus par pitié que par intérêt pour lui, à cause de son handicap, s'est enfin décidé à voir les choses autrement quand, il y a quelques mois, cette Lydie est entré dans sa vie. Comme Harry elle est fascinée par la langue des signes et sans connaître aucun sourd elle avait appris ce langage, par pure curiosité. Puis elle en avait fait son métier, devenant interprète et Oncle Régis l'avait rencontré ainsi : elle avait été embauché par le biais d'une agence pour une réunion de travail importante. Il avait remarqué que son regard sur lui n'était pas uniquement rivé sur ses mains pendant le débat, et sans trop y croire il avait commencé à s'interroger. De réunions en réunions ils avaient fait connaissance, prenant parfois un peu de temps autour d'un café. Leurs conversations étaient agréables, un jour elle avait commencé par lui tenir des propos à double sens, tout en finesse, et c'était devenu un jeu entre eux, rencontre après rencontre, un jeu qu'il lui importait peu de gagner ou de perdre, l'essentiel était qu' existent rencontre après rencontre ces sous entendus qu'il se plaisait à me répéter. Jusqu'à ce jour où l'agence lui envoya une autre interprète : Lydie ayant pris des vacances. Il était devenu furieux, avait fait un scandale à l'agence, et quand il s'était enfin calmé il s'était rendu compte que ce jeu était bien plus qu'un jeu. Alors il s'était arrangé pour connaître la date et le lieu de son retour. Il l'avait attendu devant l'aire de transplannage où elle devait apparaître, un bouquet de violettes à la main, avait eu cent fois le temps de se sentir ridicule et de se dire qu'il vaudrait mieux partir, puis elle était arrivée, l'avait vu, son bouquet en main. Mon oncle, d'habitude aussi fier que les Malefoy peuvent l'être s'était senti soudain étonnamment stupide au point de ne pas remarquer qu'elle s'était rapproché de lui plus que de coutume et ce n'est que quand il sentit ses lèvres sur les siennes qu'il se dit que oui, décidément, il avait bien fait de venir.

Blaise vient me tirer de mes réflexions : il a transplanné directement dans mon salon avec Mickaël. Je devrais être content de les voir mais les regarder en face de moi, se tenir simplement la main, m'énerve. La tranquillité qu'ils dégage est irritante. Mais ils n'ont pas à subir ma frustration et ma jalousie, alors je me force à sourire.

La discothèque est bondée et la musique est assourdissante. Je ne tarde pas à me noyer dans la foule avec eux puis je les perd de vue, emporté par les mouvements des danseurs qui m'entourent.

Je me laisse porter par la musique, par ses corps qui se meuvent autour de moi, me frôlent plus ou moins volontairement mais régulièrement, me donnant l'impression d'être perpétuellement caressé par cette masse humaine dans laquelle je me fond dans l'anonymat. Je ne suis plus Drago, je ne suis plus qu'un de ces corps qui communient dans la transe au rythme des airs qui se suivent et dans le fond se ressemblent tous.

Mais qui s'en soucie ? Nous ne sommes pas là pour écouter de la musique, elle n'est qu'un prétexte, qu'un moyen de nous unir, de nous oublier et d'oser bouger lascivement les uns contre les autres sans même nous regarder. Le voudrait on que les spots et les fumigènes nous en empêcherait.

Et c'est bon de n'être plus que ce « nous », de ne plus ressentir ce besoin de garder ses distances, de relever la tête, de toiser ses semblables, de se distinguer du reste du monde.