Pour info il est fort probable que vous ayez ce week end un nouveau chapitre de « Tu peux pas te casser il pleut » (tpptcip pour les intimes ;-))
Réponse aux reviews :
Vif d'or : Tu m'adores ? Ouh que c'est bon pour mon moral faiblard ! Quant à Drago l'amoureux transis tu vas voir que ça s'arrange pas, il est vraiment dingue d'Harry. Bisous too.
Pomme : la suite t'attend, n'aie plus hâte !
Leviathoune : Ils vont y aller à la fête de Blaise, tu verras ça dans ce chapitre mais je n'ai pas prévu de raconter la soirée en question. Si le chapitre précédent était court celui là va rattraper le coup.
BlackNemesis : Le déni de Drago est amusant? Un Drago pris au dépourvu par excès de pessimisme dans cette suite le saura t il aussi ? Merci pour tous tes commentaires très instructifs et j'espère que tu as enfin reçu le colis.
Myschka : Drago angoissé je crois que c'est définitivement fini. Il était temps :
Yochu : J'espère que tu n'as pas trop souffert, c'est bon d'être libre, hein ! Voilà une autre facette de Drago : un grand émotif !
Griselle : Bien vu ! C'est une erreur de ma part que j'ai corrigé sur le document original mais ai une flemme monstre de corriger sur le net…Comme tu le sais le prochain chapitre nous sortira définitivement Drago de son état dépressif, Harry est très doué pour ça !
Anagramme 1.2.3.4 : Bonsoir mon canard à l'orange ! Tu n'as rien de commun avec de la merde et Drago dans le chapitre qui suit arrête définitivement de tourner tout en dérision et devient presque comique d'enthousiasme, le ton change doucement. Quant à Dave il ne s'est jamais déhanché devant moi donc je ne me prononce pas !
Ornacula : merci.
Artoung : Drago se rendra en effet à cette soirée et s'y amusera bien que le récit de la soirée ne sera pas faite, tu saura ça le chapitre prochain
Chapitre 12
Demain, ce sera la fin de notre accord. J'ai reçu ma dernière lettre ce matin. Le ton est toujours aussi tendre, j'aurais pensé qu'avec le temps, connaissant sa patience, il finirait par m'en vouloir de le tenir à distance. Cessera t il un jour de me surprendre ? J'ai passé des années persuadé de le connaître par cœur et à présent je vais de surprises en surprises.
OOO
Plus que quelques heures, et il viendra.
Plus que quelques heures…
Alors pourquoi ai-je plus de mal à supporter son absence maintenant que ces jours derniers ?
Plus le délais s'amenuise, plus je le trouve insupportable Il me manque trop. A force je l'idéalise, je fausse l'image que j'ai de lui, j'en oublie ses défauts, j'oubli le mal qu'il m'a fait même si j'en ai encore conscience. J'ai beau essayer de rester réaliste, tout ce que mon cerveau est capable de garder longtemps en mémoire sont les divers scénarii de nos retrouvailles que j'invente heure après heure. Ils sont tous plus beaux les uns que les autres, magiques, heureux, et à chaque fois ils me terrorisent davantage : rien de ce que j'inventerais ne deviendras réalité, je sais par expérience que les choses ne se passent jamais comme on se les imagine. Et pourtant je ne peux pas m'empêcher d'en inventer de nouveaux et donc de réduire mes chances de vivre ce que je voudrais vivre.
Je vais devenir fou !
J'ai séché les cours pour la première fois de ma vie. Je ne me sentais vraiment pas en état d'écouter quoique ce soit, vu l'état de mes nerfs. J'aurais été capable de faire exploser mon chaudron comme un vulgaire Neville. Quoique vulgaire n'est peut être pas le bon adjectif pour un homme qui a fini par être anobli et recevoir l'Ordre de Merlin pour sa participation au combat final.
OOO
Dans quelques heures, il sera là.
Dans quelques heures…
Quand viendra-t il frapper à ma porte ?
Attendra-t il dix heures du matin comme tout gentleman qui respecte les règles du bon goût ?
Il n'a jamais été un gentleman !
Alors je me prend à espérer qu'il vienne plus tôt…
Dès 8 heures…
Il a un côté goujat, il serait bien capable de débarquer chez moi dès 4 heures du matin !
Et minuit ?
Ça peut être bien minuit, ce serait bien son genre…
Tout de suite ce serait parfait.
Il est quelle heure déjà ?
11 heures 30.
J'ai envie de hurler !
Calmons nous, je vais prendre une douche.
L'eau coule sur moi, me calmant un peu. Elle est chaude, détend mes muscles me donne l'impression rassurante d'être un fœtus dans le ventre de sa mère. Je me sens mieux mais j'aimerais vérifier l'heure quand même.
J'aurais dû m'offrir une montre étanche comme en fabriquent les moldus au lieu de m'attacher à cette vieille montre à gousset qui en est à sa sixième génération de Malefoy !
Je finis par sortir de la cabine, aussi tendu finalement que j'y suis entré. Je me rhabille machinalement, comme si j'allais sortir alors que je ferais mieux d'aller me coucher…
Je ne sais plus trop ce que je fais, c'est indigne de moi !
Minuit moins dix secondes.
Je suis un imbécile.
J'ai envie de me frapper pour me mettre dans un état pareil.
Pauvre fou, va te coucher !
Pour mieux me persuader que c'est la seule chose à faire, je m'approche de la fenêtre du salon pour fermer les rideaux, par automatisme, avant de tout éteindre.
Et je le vois.
Lui, de l'autre côté de la rue, recroquevillé sur un banc, sa montre en main. Le mouvement des rideaux a attiré son regard et il lève la tête dans ma direction.
Je suis pétrifié.
Il est là !
Le temps a dû s'arrêter, mon cœur aussi, j'ai dû manquer quelques battements, c'est sûr.
Il est là !
Je sors de mon état d'hébétude en sentant deux larmes couler silencieusement le long de mes joues.
Il me regarde toujours, apparemment aussi surpris que moi. Je voudrais crier ma joie mais mes cordes vocales m'ont momentanément abandonnées.
Je lâche les rideaux et cours vers l'entrée, maudissant les escaliers interminables de cette maison trop grande et je manque de peu de m'étaler contre la porte d'entrée dans ma précipitation.
Un rapide coup d'œil au miroir qui se trouve à proximité et je fais disparaître les traces de ma trop grande émotivité.
J'ouvre la porte : il s'est levé, ébloui momentanément par la lumière de l'entrée qui l'a tiré de l'obscurité et s'avance vers moi d'un pas incertain. Comment se fait il que mon cœur n'aie pas explosé ?
Il est encore plus beau que dans mes souvenirs, si proche, si vivant, je n'aurais qu'à lever la main pour pouvoir le toucher, la passer dans ses cheveux en bataille si doux ou la glisser sur sa nuque, il a toujours la peau brûlante…J'en ai le souffle coupé rien que d'y penser.
Pourtant, j'arrive à prononcer un « j'ai failli t'attendre ! » d'un air presque détaché !
Il entre dans la maison, il a l'air.. intimidé ! Je ne m'attendais pas à ça ! Mon cerveau ressemble à un disque rayé, répétant constamment « il est là, il est là, il est là ! ».
Je l'amène jusqu'au salon pour qu'il s'y installe et me dirige vers les cuisines pour sortir quelques amuse gueules… et en profiter peut être pour trépigner discrètement : il me suit ! Ma foi, s'il préfère visiter la maison que de m'attendre sur le canapé… Je met les petits fours à chauffer et il suit chacun de mes gestes, il me dévore des yeux avec ce mélange de désir et d'innocence qui lui est propre et qui est on ne peut plus troublant.
Une vision fugace s'imprime dans mon cerveau : Harry, à moitié couché sur la table de la cuisine, ses vêtements défaits, tendu vers l'extase, et moi derrière lui qui le prend encore, et encore, et encore…
Hum hum, stop, retrouvons notre calme…
J'ai réussi à échanger quelques mots d'un ton neutre et nous retournons nous installer au salon où je lui sers un verre.
Je me sens bien : il est là !
Je sais, je l'ai déjà dit mais je n'en reviens toujours pas !
La tension qui était la mienne il n'y a pas si longtemps m'a quitté, je suis vraiment détendu.
Moi qui ai toujours mesuré mes mots avant de les prononcer, je deviens une véritable pipelette : je me met à lui raconter mes études, mes sorties, ma vie qui n'a pourtant rien de passionnant, je ne parviens pas à stopper le flot de paroles qui s'échappent de moi et en fait, je n'en ai pas envie. Tant pis s'il se rend compte que dans le fond je suis d'une banalité affligeante.
Je m'étale en paroles, je m'étale aussi sur le canapé, ou peu s'en faut. Ma main et posée sur le haut du dossier, à quelques centimètres de son épaule ; je la toucherais bientôt, ce n'est qu'une question de temps. Harry a un drôle de regard, je ne saurais dire s'il est totalement absent ou intensément concentré…
Peu importe, il est là !
Je l'ai déjà dit ? M'en fous ! Il est là !
Je suis en train de me dire que je deviens complètement idiot quand je vois Harry renverser lentement son verre sur lui.
On fait une belle paire d'imbéciles !
J'éclate de rire et il ne comprend même pas pourquoi, alors je lui montre ce qu'il vient de faire et il rougit délicieusement.
Bon sang qu'il est beau !
Comment ai-je fais jusque là pour ne pas lui sauter dessus ? Un sourire probablement niais aux lèvres, je me rapproche de lui, sa bouche s'avance instinctivement, je le regarde, nous sommes presque front contre front, je me repais de sa vue et me penche un peu…
Allez, embrasse moi Harry, s'il te plait ne me fais pas attendre davantage, j'en meurs d'envie….
Après un bref instant d'hésitation, il franchit le peu d'espace qui nous sépare et écrase ses lèvres contre les miennes, m'attirant si fort à lui que j'ai l'impression de rentrer dans son corps. Puis il desserre son étreinte, détache presque ses lèvres de moi pour me jeter un regard inquiet…
Non, j'ai encore tous mes os intacts Harry.
Il a l'air coupable.
J'adore quand il n'est plus sûr de lui, quand je lis dans son regard qu'il cherche mon approbation.
Quand il me respecte.
Tu n'as rien à craindre Harry, je ne suis pas fâché, mais alors pas du tout….
Et pour mieux le lui prouver, ma langue se fraie lentement un chemin entre ses lèvres pour aller chercher la sienne : elle m'a tellement manqué !
Aussi ses mains fortes et pourtant délicates qui voyagent indéfiniment des mes reins à mes épaules, son souffle contre moi, sa nuque large et pourtant fragile que je tiens dans ma main pendant que l'autre s'introduit sous son pull qu'il porte à même la peau, une peau si douce, un buste si puissant sur lequel ma main s'égare avec bonheur, jouant avec sa légère toison et ses boutons de chair.
Il m'embrasse dans le cou en se débattant avec ma chemise, je suis déjà prêt mais cette fois c'est ce que je fais qui me bouleverse plus que ses actes, je ne me contente pas de m'abandonner à lui, même si ma tête repose sur son épaule et que je le laisse me déshabiller, j'ai envie de plus que de le toucher.
Quand il me dégage enfin de l'étoffe, il pousse un cri guerrier : il a gagné la bataille contre ma chemise, son enthousiasme me fait sourire mais il ne le voit pas, bien trop occupé à enlever son pull avant de revenir à moi pour me coucher sur le dos. Je reprend ses lèvres pendant qu'il se frotte à moi, je sens ses doigts trembler sur ma peau en se dirigeant vers la fermeture de mon pantalon, il a l'air désemparé, cela ne le rend que plus désirable. Je glisse mes mains le long de son dos, elles s'insinuent sous son pantalon et son boxer pour flatter ses fesses, je le sens frissonner contre moi et lutter de façon malhabile pour retirer le vêtement, touchant mon érection au passage…
Il a gémit dans ma bouche, un long gémissement désespéré, un appel à l'aide auquel je suis trop heureux de répondre : d'un coup de rein, je le retourne contre le dossier du canapé et m'éloigne de lui juste assez pour saisir l'ouverture de son pantalon et la déchirer d'un coup : je le veux, je veux le posséder, et je dois me retenir de ne pas profiter de cet instant de faiblesse de sa part pour céder à mon instinct et le prendre, maintenant, profondément. Il suffirait qu'en faisant descendre son jean je pousse un peu ses hanches vers moi, il suffirait juste que…
J'ai remonté vers lui, mes mains crispées sur ses fesses charnues et me lève avant de céder à mes pulsions. Il me lance un regard perdu, il tremble encore, hésite quand je lui tend la main pour l'aider à se lever, puis il vient s'accrocher à mon corps avec la force d'un naufragé, comme s'il craignait de me perdre, se rattachant à mes lèvres, et je lui rend son baiser en cherchant de la main la rampe d'escalier. Je la trouve et nous montons à l'étage sans pour autant cesser de nous étreindre et de nous embrasser, atteignons sans peine ma chambre sur le lit de laquelle je le couche avant de me jeter littéralement sur lui. D'un violent coup de pied je l'affranchit de ces restes d'étoffe encombrant qui pendent à ses pieds, finis de me déshabiller tout en restant sur lui, attaquant son épaule à petits coups de dents et pousse un long cri sauvage quand , enfin à nu, nos érections se touchent.
Je ne me reconnais pas.
Harry ne tremble plus, la tête dans mon cou il pousse ses hanches vers moi en un va et viens suggestif et je me sens déjà sur le point de venir, d'autant plus qu'il s'est mis à siffler entre ses dents et ses sons chatouillent mes oreilles de façon très sensuelle.
Oh bon sang Harry laisse-moi te prendre, j'en ai tellement envie !
Le son se fait insistant, plus fort, suppliant, et je me rend compte qu'il est en train de me parler en fourchelangue. Essoufflé, je lui demande ce qu'il tente de me dire et il se raidit contre moi, faisant apparemment un grand effort pour revenir au langage humain.
« Prend moi ! » dit-il d'une voix rauque.
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine mais je lutte encore pour ne pas le retourner aussitôt et le pénétrer. J'essaie de l'éloigner un peu de moi, autant pour calmer mon excitation que pour lire dans son regard ce qu'il me demande. Après tout il n'a connu que deux hommes dans sa vie et je doute qu'il aie demandé cela à…l'autre. La simple idée de cet autre refroidit mes ardeurs plus que je ne l'espérais et un relent de colère remonte en moi.
J'aurais tellement voulu être ton premier : pourquoi m'as-tu privé de cela ?
Il me serre encore plus fort contre lui et produit un effort démesuré à en juger par la tension de ses muscles pour prononcer : « sssssssssssssssssssssss'il te plait… »
Par Salazar Harry comment fais-tu pour me faire autant d'effet avec un simple mot ?
Je me met à genoux, l'entraînant avec moi, embrasse le creux de son cou et m'enivre du parfum de sa peau. Il se détend un peu.
Je pousse doucement ses épaules pour qu'il se tourne et l'assied sur mes cuisses, passant un bras au dessus de son épaule pour atteindre son poitrail et l'autre autour de sa taille pour enrouler mes doigts autour de son membre.
J'ai imaginé tant de fois le tenir ainsi quand je pensais à lui dans mon lit, solitaire, et maintenant il est là, collé à moi, chez moi...
Il penche sa tête vers moi pour m'embrasser, un baiser mouillé, avide, dévorant qui me fait perdre patience : je le pousse en avant pour qu'il se trouve couché devant moi, sa croupe restant en hauteur car les genoux pliés, et il pousse une plainte qui me fait frissonner.
J'écarte ses fesses pour y insinuer ma langue et il se contracte à ce nouveau contact mais je force le passage de mes mains pour continuer à jouer avec les replis de son intimité. La tête enfouie entre les deux globes, je fais descendre une main en dessous pour reprendre sa verge tendue, si délicieusement douce et si voluptueusement dure. Je lui laisse à peine le temps de s'habituer à ma langue que j'enfonce un index en lui sans cesser de le lécher, il se braque encore, je connais le trouble qu'il ressent, l'attente inquiète qui est la sienne, cette curieuse envie malgré la douleur, je sais aussi comment lui faire tourner la tête et ainsi le remercier de la confiance qu'il me fait, il suffit juste que je bouge un peu mon doigt par là…
Il pousse un cri rauque qui me confirme ma victoire et m'arrache un sourire satisfait, J'embrasse la peau brûlante de ses reins en insérant un second doigt et il crie à nouveau, mais de douleur cette fois. Il est si étroit ! Le sang afflue dans mon sexe a l'idée d'être compressé dans ce mince fourreau. Pour le distraire de sa souffrance, j'accélère mes mouvements sur membre et je sens son corps trembler contre moi. Je pose ma joue sur le creux de son dos.
Je voudrais le noyer sous un flot de paroles rassurantes, lui susurrer des mots doux pour calmer ses appréhensions, mais si je sais me servir de ma langue pour insulter ou caresser comme personne, je suis incapable de dire le moindre mot tendre, je ne sais pas parler de ces choses là.
Il recommence à gémir de plaisir et ce signal me pousse à retirer mes doigts pour présenter ma verge qui palpite d'anticipation. Mes mains saisissent fermement ses hanches et j'entre enfin avec précaution puis m'immobilise pour reprendre mon souffle. Merlin , comme il me serre en lui !
Je l'entend qui s'essouffle et je sens sa peur suinter de ses pores. Pourtant il me veut , je le sais, je le sens. Je commence à bouger, il se tend sous l'assaut, mes mouvements sont lents, je crains de le blesser, jusqu'à ce qu'il se cambre dans un cri sourd : je sais alors qu'il a atteint le plaisir sous la douleur et je ne me retiens plus : je m'enfonce en lui rudement et accélère la cadence, c'est si bon que j'en grogne. Il est tellement désirable !
Oh Harry comme je te veux ! Comme je suis bien en toi, comme tu es bouleversant quand tu te donnes à moi ! Je te veux, plus près encore, je veux te sentir contre moi, sentir ton corps frémir contre ma peau, tes gémissements dans mon oreille, ton sexe battre dans ma main, tu es tellement…
Je l'assied sur moi et passe mes bras sous ses genoux pour écarter davantage ses jambes, pour mieux l'empaler sur moi, il me laisse agir, son corps entièrement offert dans mes bras, il me crie qu'il m'appartient et je le prend, dans ma main et sur mon sexe, encore et encore, de plus en plus fort, à en oublier jusqu'à mon nom qu'il hurle bientôt en se répandant dans ma main, et je viens à mon tour en l'entendant.
Il a crié mon nom. Ce nom que j'avais oublié et c'est comme si c'était lui qui venait de me le donner.
On a prononcé mon nom sur de multiples tons. Secs et antipathiques, chaleureux et attentionnées, mais jamais on ne l'a fait comme lui, en faisant un cri de jouissance et d'amour, avec une pointe de désespoir.
Il est encore étendu sur moi, le souffle court, ses muscles sont si relâchés qu'on le dirait évanoui. Je suis encore en lui et laisse un peu de temps à mon cœur pour calmer ses battements violents et répétés. Mes mains retombent sous ses cuisses, sans force. Joue contre joue, nous haletons encore puis je le pousse doucement. Il tombe plus qu'il ne s'étend. Je roule à ses côtés et regarde son visage : ses yeux sont clos, sa respiration saccadée s'échappe de ses lèvres entrouvertes… Lui si fort, si rassurant même dans ses colères ne m'a jamais semblé aussi affaibli.
Grâce à moi.
Je l'ai dévasté de nos désirs.
Je l'ai anéanti de plaisir.
Et il n'en est que plus beau.
Malgré l'épuisement qui est le mien, je me sens puissant, glorieux, comblé de joie, parce que cet homme extraordinaire, ce mélange détonnant de colère et d'innocence, veut être à moi, avec moi, en moi.
Est pour moi.
Je passe ma main le long de sa colonne vertébrale dans le creux duquel perlent quelques gouttes de sueur et le sommeil me surprend avant que je n'aie songé à détacher ma main de son corps.
OOO
Dans la nuit, je sens qu'on m'attire brusquement : réveillé ainsi, la peur me saisis avant que je ne me rappelle où et avec qui je suis.
« Tu ne t'échappera pas cette fois » me souffle une voix ensommeillée dans mon cou.
J'en frissonne. Avant de me rendormir, confortablement calé contre son corps brûlant, je lui rappelle que je suis chez moi : où irais je !
Et puis je n'ai aucune, mais vraiment aucune envie de partir…
OOO
Ce matin, je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux. Non pas parce que je crains un nouveau jour mais parce que je suis trop bien pour bouger d'un cil .
Je sens sous ma nuque le bras d'Harry et surtout, je sens son regard posé sur moi. Il descend de mon visage à mon torse, de mon torse à mon nombril, s'attarde sur mon bassin pour reprendre son parcours le long de mes jambes… Je ne vois pas son regard mais il est si intense qu'il me caresse aussi sûrement que ses mains, j'en suis… presque excité.
Je me serre contre lui. C'est pratique de faire semblant de dormir : on ne peux pas deviner que c'est de votre propre initiative que vous vous collez à l'autre… Parce que je ne suis pas encore capable d'assumer mon besoin d'affection, du moins pas de si bon matin.
Il m'étreint et j'entend sa voix pour la première fois de la journée, et elle me dit « je t'aime ». Merlin, c'est vraiment le meilleur réveil de ma vie ! Alors je me décide à cesser ce petit jeu et répond « je sais ! » en ouvrant les yeux, le sourire aux lèvres en voyant son air ahuri, un peu fâché puis ..affamé. Il a les cheveux ébouriffés comme jamais mais le regard éveillé qui me fixe avec insistance comme si rien n'était plus intéressant que moi. Il se penche pour m'embrasser et je ne demande pas mieux. Après un matin pareil, peut-on en supporter d'ordinaires ?
Je passerais bien la journée dans ce lit à me faire dorloter, embrasser, voire plus si affinité et Merlin sait qu'il y en a… Mais Maître Medard n'approuverait pas que je lui rende un parchemin vierge demain. Cette vieille peau, doyenne de l'université et accessoirement mon professeur de botanique, nous a donné un devoir qui demande des recherches particulièrement longues et que je n'ai pas encore rédigé. Ce n'est pas dans mes habitudes de laisser traîner ce genre de chose, mais à force de penser à Harry ces jours ci, j'étais incapable de faire autre chose que la partie recherche et elle demande un mètre cinquante de parchemin, cette bique !
Ma conscience estudiantine m'étonnera toujours : j'ai Harry dans mes bras, nous venons de passer une nuit de rêve, je vis le moment le plus doux de ma jeune vie et j'arrive à penser à une vieille décrépite et à ses devoirs !
Je crois plutôt que je n'arrive pas à gérer autant de bonheur d'un coup, j'ai peur d'être une fois de plus déçu et de me laisser trop aller.
Alors, je me détache de lui, je ne sais par quel miracle, et parviens à me lever. Je l'entend soupirer derrière moi : il serait bien resté là lui aussi. Il me suit jusqu'au salon où le petit déjeuner nous attend et je me sers comme à mon habitude en le regardant du coin de l'œil. Il a bon appétit et si sa façon de prendre son petit déjeuner manque d'élégance, j'ai envie de sauter sur lui quand je le vois lécher consciencieusement ses doigts recouverts d'un excédent de confiture, inconscient du spectacle qu'il m'offre. Il surprend mon regarde et semble prêt à me demander quelque chose quand un bruit de flamme détourne mon attention en direction de la cheminée. C'est oncle Régis et je me précipite devant l'âtre avec un enthousiasme dont je suis peu familier : j'ai toujours plaisir à le voir mais je m'ai pas l'habitude de le montrer autant. Dès qu'il a fini de faire signe à Harry derrière moi, il s'empresse de signer que j'ai du passer une excellente nuit pour avoir l'air si réjouit. Même son air de tout savoir ne parvient pas à me contrarier et je lui tire la langue, un reste d'enfance sans doute. Ce matin, il peut bien me faire toutes les allusions plus ou moins fines qu'il veut, je ne répondrais pas à ses provocations. Par contre j'éclate de rire quand il me signe : « Alors, est ce vrai ce qu'on dit dans les feuilles de choux pour vieilles filles ? Qu'en fait c'est un grand romantique qui a besoin de se faire materner et qu'il a un faible pour les petites brunes enveloppées ? »
Enfin il me donne la raison de sa « venue » : il veut planifier certains points pour son mariage et souhaite qu'en tant que témoin je l'accompagne dans sa recherche pour le choix des alliance. Je lui propose un rendez-vous à l'heure du thé, en espérant que d'ici là j'aurais fini mon maudit devoir.
Quand je me retourne vers Harry, son visage s'est assombri et il torture négligemment un morceau de sucre candi qui ne lui a rien fait. Quand je lui demande ce qu'il a, il se met à balbutier vaguement et je finis par comprendre qu'il envie mon oncle d'être ainsi accueilli.
J'hésite un moment à l'informer du fait qu'il n'a droit à un accueil aussi chaleureux que quand lui, Harry, l'a été avec moi, puis je déclare que nous en serions là aussi quand nous aurions plus confiance l'un en l'autre, préférant le culpabiliser que le rassurer, mais on ne se refait pas. J'ajoute cependant que j'espère que nous y arriverons un jour, un remord de dernière minute sans doute.
Il se met alors à sourire et je lui demande pourquoi.
« Si tu espères qu'on y parvienne c'est que tu me laisses ma chance, et c'est déjà beaucoup » répond-t il avec un air mi-penaud - mi heureux qui me fait fondre. Son air coupable me donne envie de l'embrasser. J'ignore pourquoi je me retiens d'ailleurs.
Je le regarde monter l'escalier pour aller prendre une douche et l'idée que j'avais eu d'en prendre une avec lui resurgit soudainement. Je me rappelle de ce jour où il m'avait ouvert la porte en peignoir, les cheveux dégouttants encore d'eau…
Qu'est ce que je fais encore là moi !
Je monte les marche quatre à quatre, mais pile net devant la porte de la salle de bain derrière laquelle j'entend l'eau couler. Je me sens idiot tout d'un coup, décidément ça devient une habitude. Qu'est ce que je comptais faire ? Débouler dans la pièce et lui sauter dessus sousladouche? Oui, c'est exactement ça mais je trouve l'idée stupide maintenant.
Dans quelques minutes il sera parti. Quand allons-nous nous revoir ? Je n'ai aucune envie de me morfondre chez moi en attendant qu'il se décide, ni de devoir lui demander…
J'en suis là de mes réflexions quand un raclement de gorge me rappelle à la réalité : Harry a ouvert la porte de la salle de bain et se demande visiblement ce que je fais là à lui barrer le passage.
Vite, trouver une raison, n'importe quoi !
Je regarde autour de moi et mon regard accroche le flyer déposé sur le guéridon dans le couloir.
Merci, Blaise, tu me sauves !
Je le saisis alors d'un air dégagé, lui dit que j'ai beaucoup à faire aujourd'hui mais que s'il en a envie je pourrais envisager de me rendre avec lui au…(je découvre le document en même temps)…Quartz, il y a une soirée…mousse ? Euh, étudiante, oui, c'est ça ! Harry ne semble pas noter mes problèmes passagers d'élocution et me demande quelle tenue se porte pour ce genre de soirée « étudiante ».
Je me vois mal lui répondre « Porte juste ton plus beau maillot de bain, chéri, de toute façon j'aurais tôt fait de te l'enlever » alors je me contente d'un sobre « aucun dressing code particulier, évites quand même les tenues trop…habillées ».
Voilà, on va s'en tenir à ça ! Je sens que je vais bien m'amuser demain soir, moi ! J'en piafferais presque devant le visage calme de Harry qui, l'innocent, n'est probablement jamais allé à une soirée gay de sa vie mais je suis sûr qu'il va adorer.
Il semble un peu déçu… Sans doute aurait-il voulu rester un peu plus longtemps et là c'est moi qui me sens coupable.. Je l'accompagne jusqu'à la porte, il m'embrasse brièvement pour me dire au-revoir et se retourne pour ouvrir la porte.
Mais pourquoi je lui ai dit de partir ?
Je n'ai pas envie qu'il me quitte encore. Il a déjà la main sur la poignée de la porte quand je ne parviens plus à retenir la mienne : je le tire par la taille pour l'amener à moi et l'embrasse doucement, juste une caresse de mes lèvres sur les siennes pour lui dire qu'il me manque déjà. Ce que je n'avais pas prévu, c'est qu'il me le rende avec autant… de profondeur, à tel point que je m'accroche à ses épaules pour ne pas me transformer en flaque sur le sol et ses bras coulent le long de mon corps pour se poser sur ma taille, se poser juste, pas me serrer ou me retenir. Je ne veux plus bouger, je veux rester comme cela toute ma vie, mes lèvres contre les siens, son souffle contre le mien, s'il continue comme cela je… vais… me mettre à gémir et me laisser porter dans ses bras. Allez, pense à Maître Médard, à son visage fripé si elle te voit arriver sans ta copie, arrêtes de te perdre comme ça c'est inconvenant !
Je le repousse un peu, je parle mais je ne sais pas ce que je dis devant son regard dévorant et tendre à la fois.
Quoique j'ai pu dire, il est parti. Je referme la porte et maudis mon orgueil qui m'a arraché à lui.
