Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas etc…

Genre : OCC, UA, aventure, romance, fantastique

Couples : pour plus tard...

Un grand merci à Kamara et à Sharak pour leur review ça m'a encouragé à écrire le 2ème chapitre. J'espère qu'il vous plaira...


Les Chevaliers Dragons

Chapitre II : Bagarre

Huit ans plus tard.

La capitale du Royaume de Sanc était en pleine effervescence. Dans deux jours aurait lieu le 18ème anniversaire du prince héritier Quatre Raberba Winner.

Tous les artisans du pays avaient été mis à contribution pour participer aux préparatifs de la fête. Depuis plus d'une semaine, carrosses et charrettes se succédaient à l'entrée de la ville et dans les ruelles, les soieries des nobles se mêlaient aux vêtements colorés des saltimbanques, artificiers, fleuristes, boulangers et autres artisans.

Aux portes de la citadelle, se tenait une petite taverne. Lieu de rencontre, on pouvait y croiser une clientèle des plus hétéroclite. Les soldats du palais venaient y jouer leur solde aux cartes, des gentilshommes y passaient quelques heures dans l'espoir de séduire l'une des jeunes serveuses de l'établissement, des marchands y parlaient affaire autour d'une bonne bouteille et dans un coin de la pièce, seul à une table presque entièrement masquée par l'ombre de la grande cheminée, se tenait un jeune voyageur.

Il était arrivé aux environs d'une heure du matin. Un violent orage avait éclaté quelques heures plus tôt et la pluie tombait maintenant de manière diluvienne.

L'étranger avait franchi le seuil de l'auberge au moment même ou un coup de tonnerre plus violent que les précédant avait fait trembler les murs.

L'image était presque irréelle. La silhouette de l'homme drapée entièrement d'une sombre cape se découpait dans l'embrasure de la porte. Elle n'était éclairée que par la lueur des éclairs qui zébraient le ciel sans lune.

Pendant quelques instants, l'aubergiste resta figé hésitant entre l'envie de se cacher sous le comptoir de son bar et celle d'accueillir le voyageur. Ce fut la seconde qui l'emporta.

Après s'être traité mentalement de vieux fou, le tavernier s'avança vers son nouveau client et lui souhaita la bienvenue.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsque l'inconnu leva la tête vers lui et abaissa la capuche de son manteau laissant apparaître le visage souriant d'un jeune homme.

Le vieil aubergiste ne put s'empêcher de le dévisager. Il ne devait pas avoir plus de dix-huit ou dix-neuf ans. De longs cheveux châtains noués en une natte lui descendaient jusqu'aux creux des reins. Ces yeux d'une couleur totalement inconnue à ce jour par le tenancier de l'établissement rehaussaient le teint laiteux de sa peau. Ses vêtements entièrement noirs étaient froissés et tachés de boue, preuve que le garçon avait fait un bien long chemin.

L'aubergiste fut sorti de ses pensées par son nouveau client.

"Bonsoir, dit l'inconnu, désolé d'arriver aussi tard, j'espère que vous n'alliez pas fermer ?"

"Pas du tout, répondit le vieil homme, nous sommes ouverts jusqu'au petit matin, surtout à l'approche de l'anniversaire du prince."

"Dans ce cas ma chance ne m'a pas encore abandonnée. J'ai eu quelque doute lorsque la pluie s'est mise à tomber aussi resterait-il une chambre de libre ?"

"Malheureusement pas et vous n'en trouverez plus aucune d'inoccupée. Toutes les auberges ont été prises d'assaut."

Le jeune homme soupira et sembla soudain très las. L'aubergiste se sentit attristé de le voir ce beau garçon si abattu. Il réfléchit rapidement et essaya de trouver une solution.

"Mais oui… bien sûr… comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ! J'ai peut-être une idée. L'un de mes employés a dû repartir chez lui hier car son épouse est souffrante. Vous pourriez loger dans son ancienne chambre. Je vous préviens, elle n'est pas aussi grande et aussi bien aménagée que celles que nous réservons à notre clientèle mais si vous pouvez vous contenter d'un bon lit et d'une pièce chauffée je serai ravi de vous la laisser."

L'étranger retrouva son sourire et le remercia de son offre.

"Avec plaisir. Vous me sauvez cher ami !"

"Je vais vous la faire préparer. Puis-je avoir votre nom s'il vous plaît."

"Maxwell… je m'appelle Duo Maxwell."

"Bien Messir Maxwell. Il faudra patienter un peu. Souhaiteriez-vous vous restaurer en attendant ?"

"Volontiers, répondit Duo."

Il ne rêvait que d'une chose… se coucher au sec mais les grondements sourds de son estomac l'en avaient dissuadé.

Cela faisait des semaines qu'il voyageait. La fatigue commençait à se faire sérieusement sentir et l'orage de cette nuit n'avait rien arrangé. Il était en train de se demander comment il allait passer la nuit lorsqu'il aperçu enfin les lumières de la ville.

Le jeune homme avait frappé à la première taverne sur son chemin avant d'entrer en priant qu'elle fût encore ouverte. Ses jambes commençaient à faiblir et il sentait déjà monter en lui les prémices d'une violente fièvre.

Dès le pas de la porte franchi, la douce chaleur de l'établissement l'avait enveloppée et une bonne odeur de soupe lui avait chatouillée agréablement les narines.

Il ne put s'empêcher de sourire en pensant que dans peu de temps il serait sous une chaude couverture l'estomac plein. Mais il déchanta lorsque l'aubergiste lui annonça que toutes les tavernes de la ville étaient pleines. Son entrain le quitta aussitôt cédant la place à la fatigue.

Mais cela aurait été sans compter la bienveillance du vieil homme.

Duo était à présent attablé devant un repas appétissant que lui avait apporté une charmante jeune femme aux longs cheveux bruns. Après s'être enquis de son confort, elle repartie souriante vers les autres clients. Le patron l'avait placé près de la cheminé afin qu'il puisse se réchauffer au plus vite. Lorsqu'il eut fini, il prit le temps de détailler les lieux.

Malgré l'heure tardive l'établissement était plein et une ambiance de fête s'en dégageait.

Un attroupement bruyant d'hommes retint son attention. Ils étaient huit, tous richement vêtus sûrement des nobles venus pour les festivités. Ils avaient selon toute vraisemblance déjà commencé à fêter dignement l'anniversaire du prince. Les nombreuses bouteilles d'alcool s'alignant sur la table pouvaient en témoigner.

L'ambiance changea soudain lorsque l'un des hommes attrapa la serveuse par la taille pour la faire asseoir sur ses genoux.

"Allez, sois gentille ma mignonne… que dirais-tu de passer le reste de la soirée avec nous ?"

"Votre offre est plus que tentante mais je ne peux pas l'accepter, rétorqua-t-elle en essayant de se défaire de l'étreinte de l'ivrogne."

"Allons, allons, je suis sûr qu'on arrivera à s'entendre tous les deux, répliqua-t-il avant de poser ses lèvres humides sur celles de la serveuse."

La pauvre jeune femme se débattait à présent de toutes ses forces pour essayer de se libérer de l'étau des bras qui l'enserraient mais sans succès.

L'aubergiste intervint en demandant au client de bien vouloir lâcher son employée et que son établissement ne fournissait pas ce « genre » de service. Le noble se leva et poussa le jeune femme sans ménagement dans les bras d'un de ses comparses. Il dévisagea le vieil homme d'un air mauvais avant de le frapper si violemment que celui-ci fut projeté à terre.

Ses compagnons se mirent à ricaner en voyant la scène. L'homme s'approcha dangereusement de l'aubergiste, le pris par la col avant de le soulever de terre. Il allait à nouveau le frapper lorsque son bras fut retenu par quelqu'un.

Lorsqu'il tourna son visage en direction de l'imbécile qui osait l'empêcher de s'amuser quelle ne fut pas sa stupéfaction de se retrouver nez à nez face à un jeune étranger.

"Que me veux-tu jouvenceau. Ne vois-tu pas que je suis occupé."

"Tu devrais lâcher ce pauvre homme et te battre contre quelqu'un de ta taille."

"Tu penses être à la hauteur, répliqua-t-il avant d'éclater de rire."

"Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir, répondit-il en lui décochant un sourire qui ne laissait présager rien de bon."

L'homme sembla quelque peu décontenancé par l'aplomb de son vis-à-vis et le dévisagea quelques secondes comme s'il voulait évaluer le danger que le jeune homme pourrait représenter.

Il relâcha le col de l'aubergiste et se tourna face à Duo en le toisant de toute sa hauteur.

Le noble devait bien faire un mètre quatre-vingt-quinze et possédait la stature d'un ours.

Mais le natté ne silla pas. L'homme approcha lentement son visage de luiet Duoput sentir son haleine chargée d'alcool.

"Tu me plais, dit l'ivrogne en détaillant la fine silhouette tout en muscle du garçon. On pourrait prendre un peu de bon temps tous les deux. Je ne suis pas contre un petit «corps à corps»."

Il passa sa langue sur ses lèvres et souleva le menton du jeune homme, tenant son visage à quelques centimètres seulement du sien.

"Qu'en dis-tu ?"

Duo emprisonna le poignet de son interlocuteur et avec un sourire de prédateur le lui tordit de telle façon que son agresseur se retrouva un genou à terre hurlant de douleur le bras maintenu fermement dans son dos.

Le jeune homme s'approcha de son oreille.

"Désolé mais je ne « joue » pas avec le menu fretin et je ne pense pas que tu sois suffisamment à la hauteur pour me satisfaire lui murmura-t-il avant de relâcher son étreinte et de le pousser sur le sol."

Le noble le dévisagea d'un regard haineux.

"Tu vas me le payer bâtard."

Duo soupira levant les yeux au ciel.

"Tu parles trop, dit-il avant de le toiser d'un air glacial. Allons à l'extérieur pour poursuivre cette charmante discussion."

Lorsqu'il passa près de l'aubergiste, il lui fit un petit clin d'œil et un léger sourire effleura ses lèvres.

"Restez à l'intérieur, lui dit-il avant de sortir."

L'orage s'était calmé et il ne restait de l'intempérie qu'un sol détrempé par la pluie.

Duo s'avança au milieu de la ruelle suivit de près par le noble. Apparemment ses compagnons avaient décidé de se joindre à eux car il se retrouva non pas face à un adversaire mais à huit.

"En plus d'être un vantard tu es un lâche. J'avais raison tu n'es pas à la hauteur."

"Tais-toi, souffla l'ivrogne. Tu vas me payer ces insultes."

Il s'élança sur le natté qui l'évita souplement avant de lui envoyer son genou dans l'estomac.

Le noble s'étala dans la boue en gémissant de douleur.

Duo se retourna vers les autres. Sept contre un. Il avait déjà vécu pire et dans des circonstances normales il n'aurait pas eu beaucoup de difficultés à s'en défaire. Mais sa tête émettait un bourdonnement continuel, signe que la fièvre avait gagné en intensité et même s'il n'en donnait pas l'air, ses jambes ne le supporteraient pas très longtemps.

Le jeune homme dévisagea le groupe d'individus qui lui faisait face. Ils s'approchaient de lui, l'encerclant afin de lui rendre toute retraite impossible. De toute façon, il n'était pas du genre à fuir, surtout face à une bande de pleutres. Les nobles se jetèrent sur lui comme un seul homme.

Duo réussit à éviter les premières attaques et mit à terre trois d'entre eux mais ses forces l'abandonnèrent petit à petit et il ne suffit que d'un instant d'inattention pour que l'un des hommes réussisse à le frapper en plein visage.

Duo fut projeté contre le mur de l'auberge. Il sentit le goût âcre du sang dans sa bouche.

Encore un peu sonné, il n'eut pas le temps de retrouver ses esprits que déjà les hommes revinrent à l'assaut. Deux d'entre eux lui plaquèrent les bras contre le mur l'empêchant de bouger, tandis qu'un troisième rouait son abdomen de coups de poing sans discontinuer. Duo encaissait les attaques sans qu'un seul son ne franchisse ses lèvres. Il refusait de donner la satisfaction à ses lâches de l'entendre crier. Un coup plus fort que les autres lui brisa une côte et lui fit cracher du sang.

Le quatrième homme qui s'était tenu à l'écart s'approcha de Duo attiré par un curieux scintillement autour du cou de ce dernier. Il passa ses doigts froids le long de sa nuque et en sortit une chaîne où était accrochée une croix en argent finement ciselée.

Duo en sentant le contact sur sa peau souleva sa tête et jeta un regard haineux à l'homme.

"Ne touche pas à ça, lui dit-il."

"Comment se fait-il qu'un bâtard comme toi possède un bijou aussi précieux."

"Lâche cette croix, elle n'est pas à toi."

"C'est là où tu te trompes, rétorqua-t-il avant de tirer d'un coup sec sur la chaîne qui se brisa. Ce serait dommage de la laisser au cou d'un freluquet dans ton genre."

"Rends-la moi ou tu es un homme mort, souffla Duo."

Mais déjà un nouvel assaut de coups se mit à l'assaillir. A ce rythme là, il ne tiendrait plus très longtemps. Il commençait à sentir ses dernières forces le quitter lorsque ses agresseurs furent interrompus par un inconnu.

"Vous avez l'air de bien vous amuser, dit ce dernier. Mais il me semble que les chances sont inégales. Quatre contre un ce n'est pas très équilibré."

Les quatre hommes se retournèrent et firent face à un étranger monté sur un cheval couleur ébène. A l'instar de Duo quelques heures plus tôt, il était vêtu d'une cape de voyage sombre dont la capuche couvrait le haut de son visage et qui les empêchait de voir son regard.

Le cavalier sembla étudier la scène quelques instants.

"Apparemment j'ai mal compté. Ce serait plutôt huit contre un, dit-il avant de sauter souplement à terre et de s'approcher d'eux."

"Que veux-tu, répliqua l'homme qui avait dérobé la croix de Duo. Cette histoire ne te concerne pas alors poursuis ton chemin si tu ne veux pas d'ennuis."

L'inconnu continua d'approcher. Lorsqu'il fut à la hauteur de son interlocuteur, il lui fit face quelques instants avant de lui décocher une droite en plein visage le faisant valser quelques mètres plus loin.

Les trois acolytes délaissèrent leur première victime pour s'occuper du nouvel arrivant.

D'un même mouvement, ils se jetèrent sur lui. Mais ce fut sans compter la force et l'agilité du cavalier qui les évita et les frappa l'un après l'autre les assommant sur le coup.

Débarrassé de ses assaillants, l'inconnu s'avança vers Duo. Ce dernier se tenait les côtes d'une main tandis que l'autre assurait son appui contre le mur. Lorsqu'il fut à sa hauteur, Duo leva les yeux vers lui.

"Merci, souffla-t-il."

Son dernier souvenir avant de s'évanouir fut deux iris cobalts qui le dévisageaient.


A suivre…