Bjr à tous… Ma petite update du Wednesday… Merci à tous pr vos reviews…. Ca me fait très plaisir à chaque fois… cette histoire me tient au cœur, vraiment, elle est une de mes préférées ds celles que j'ai écrite… (avec Sang pour Sang & A l'Aube du Dernier Jour que vous découvrirez plus tard)
Donc merci à tous, je vous livre le nvo chap… Vous avez vos mouchoirs ! ;)
Enjoy ! ;)
Le poids du Souvenir
CHAPITRE 2 : Le Dernier des Maraudeurs
L'heure des règlements de compte était venue. Ils étaient tous là : résolus, effrayés, appréhensifs, décidés… Ce qui n'était que deux camps se faisant face, que regards meurtriers et baguettes levées n'allait pas tarder à se finir en bain de sang, je le savais…
Je fermais les yeux un instant, comme pour m'insuffler du courage, puis regardais les autres s'élancer d'un même mouvement, dans un cri de rage unanime.
La balance de la lumière et des ténèbres jouait ici son fragile équilibre.
Et on ne pouvait désormais plus revenir en arrière…
Je serre convulsivement mon écharpe autour du cou. Je ne me suis jamais sentie aussi mal, si seulement je pouvais être n'importe où, pourvu que ce ne soit pas ici…
J'avais pourtant déjà vécu cette scène.
Toutes les nuits avant que cela n'arrive, son regard vide hantait mes pires cauchemars.
Et désormais depuis 3 jours, de mille et une manières… Dans mes rêves je le sauve…
J'avais toujours été là pour le rattraper lorsqu'il tombait, sécher les larmes qu'il refusait de montrer, le guider à travers les épreuves de la vie, je lui avais appris le sens du devoir, de l'aide mutuelle. Nous avions besoin l'un de l'autre, comme un frère et une sœur.
En ce moment même un profond vide creuse mon ventre, si fort que j'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer. Je l'ai laissé partir.
Je sens le poids de l'effroyable culpabilité qui m'oppresse le cœur. J'étais la seule à pouvoir voir, à savoir, et je l'avais laissé donner sa vie sans faire le moindre mouvement.
Car il ne pouvait pas mourir… Il s'appelait le Survivant ! La vie est si ironique…
Je m'efforce de fixer mon attention sur Ron. Ses lèvres bougent, mais mes oreilles ne sont pas en état d'entendre quoi que ce soit. Si je pouvais m'effondrer, je crois que je le ferais.
Mais Harry, lui, était resté debout jusqu'au bout. Jusqu'à ce qu'il ne voit plus que les étoiles qui ont brillé une dernière fois pour lui…
Avant de mourir, il avait enfin connu ce qu'il lui manquait pour apprécier la vie. Et c'était moi qui lui avais donné…
Je serrais fort le médaillon d'émeraude que Harry m'avait offert en gage de fidélité et d'amitié. Grâce à lui, je pouvais ressentir ses émotions de l'instant même. Grâce à lui… j'étais le témoin impuissant d'une scène qui rentrerait dans la légende. Je voyais à travers les émeraudes de mon meilleur ami.
Le manoir autrefois somptueux et majestueux semblait en pleine déflagration : des éclats de vitre jonchaient le sol, les murs étaient à moitié écroulés, et le magnifique lustre recouvert d'or se balançait dangereusement au dessus de deux hommes, deux entités, comme les deux faces d'un miroir, qui se frappaient, se cognaient, se heurtaient sans jamais fléchir.
Deux lames fendaient l'air... Le Survivant tenait dans sa main l'épée de son aïeul, incrustée de rubis, tandis que le Seigneur des Ténèbres avait choisi une arme à deux pointes, telle la langue d'un serpent qui ne cherchait qu'à mordre…
Les deux hommes ne se disputaient plus une simple bataille. Entre eux s'était déclarée la guerre. Le Bien contre le mal. Celle que personne ne pourrait jamais remporter. Mais l'issue de ce combat était décisif… définitif.
Leurs deux esprits n'étaient plus concentrés que sur une chose : Tuer.
Tuer par simple défi, tuer par assouvissement. Le Combat de toute une vie.
Ils dégageaient une telle aura de puissance que tout aurait fondu autour d'eux. Le sol tremblait sous l'afflux d'énergie puisée de deux corps surchargés de haine, de soif de vaincre… Aucune parole n'était échangée, le seul contact entre eux était le bruit froid, métallique, aigu des deux épées qui s'entrechoquaient.
Le combat avait commencé depuis des décennies, me semblait-il, mais je n'avais déjà plus notion de rien. Mon esprit était fermé, tout comme celui d'Harry. Fermé comme pour échapper à la violence de la vengeance, au désir brutal de faire du mal.
Le vent qui s'engouffrait par les fenêtres brisées refroidissait l'atmosphère étouffante de la pièce, et un éclair zébra le ciel. Les cheveux de Harry se dressèrent sur sa nuque.
Il sentait sur ses épaules tout le poids de ce qu'il était en train d'accomplir alors que l'épée de Voldemort s'abattait sur sa tête, la manquant de peu, lui coupant quelques mèches au passage. Il remercia intérieurement ses réflexes dus au Quidditch… puis chancela quelque peu. La fatigue commençait à faire sentir, même si sa volonté la balayait complètement. Voldemort partit d'un rire à faire froid dans le dos. Le Gryffondor reprit alors soudainement pied, et repartit à la charge, tenant son épée comme un bouclier.
Mon regard fixe mes chaussures depuis un bon bout de temps, perdue dans mes pensées. Dumbledore nous avait dit que l'amour nous sauverait tous… Mais nous sauver de quoi, au juste ? Dans cette guerre, chacun avait choisi son camp, chacun avait ses raisons, ses motivations, ses avantages. Beaucoup de personnes se sont révélées sous un jour qui n'était pas le leur. L'indécision les a trompés, ils ont choisi le mauvais camp. Le chaos a régné pendant des mois entre nous tous, personne ne faisait confiance à personne… Comment peut-on combattre, si l'on ne peut pas distinguer nos amis de nos ennemis ?
J'avais alors compris de quoi l'amour nous sauverait : De nous-mêmes. Car si le mensonge et l'hypocrisie sont faciles à cacher, l'amour, lui, est le plus vrai, le plus magique des sentiments. C'est ce qui avait révélé Draco Malfoy…
Je me rends soudain compte que Ron vient de finir son discours. Les gens s'éloignent les uns après les autres. Je leur tourne le dos, ne pouvant supporter leurs regards dégoulinant de fausse compassion. Je tourne d'un air absent une boucle de mes cheveux, comme Harry avait l'habitude de le faire… J'entends des pas derrière moi, des pas qui crissent dans la neige qui commence doucement à tomber sur nos têtes. Remus s'avance à mes côtés, et je croise son éternel regard triste. Je réalise alors que la mort d'Harry a du le blesser lui aussi, terriblement… Il est désormais le dernier des Maraudeurs.
« - Harry aurait détesté ça, dit-il soudainement. Tous ces gens qui le connaissent pas…
Je ne peux détacher mes yeux de la boule de feu qui brûle au dessus de nous. Son éclat m'éblouit les yeux, me chauffe le visage. Pourtant, je n'ai jamais eu aussi froid.
Pourquoi le soleil brille-t-il encore ? La pluie ne devrait-elle pas s'abattre sur nous comme elle noie mon cœur ? demande-je d'une voix rauque.
Un jour tu finiras par apercevoir un arc-en-ciel, crois-moi.
Pourquoi lui ? Lui qui ne demandait qu'à vivre… continue-je d'un ton amer.
Je sens une boule se former au fond de ma gorge.
Non Hermione, c'est faux, et tu le sais. Nous avons essayé de le maintenir avec nous, nous avons consolé ses chagrins, répondu à ses questions sans réponses, rendu ses petits problèmes dérisoires… Mais sa raison d'être, c'était la vengeance. Aujourd'hui, il a droit à une famille, et il a l'éternité pour rattraper 17 ans de perdu.
La boule remonte le long de ma gorge, comme un yo-yo incessant.
Et toi ? Tu restes seul ici.
Il a un petit sourire mélancolique.
Je ne suis jamais seul… Il m'arrive parfois d'aller me recueillir à la Cabane Hurlante, et je me retrouve à 16 ans. Les Maraudeurs vivent à travers ma mémoire…
J'ai peur que le souvenir d'Harry s'efface avec le temps.
Ca n'arrivera pas. A chaque fois que tu auras besoin d'aide, que tu te sentiras seule ou mal, tu trouveras en toi la force d'Harry. Celle qu'il t'a donnée.
J'ai l'impression de ne jamais pouvoir oublier cette atroce nuit. Je… Je ne sais même pas si je pourrais un jour me regarder dans un miroir…
J'éprouve un besoin soudain, vital, de me justifier. Peut-être que cela retirera un poids le poids terrible de mon chagrin…
Il faut apprendre à tirer leçon des erreurs du passé pour construire le futur. Après la pluie vient toujours le beau temps, après l'hiver vient le printemps. Après la pleine lune… vient l'aube.
La délivrance, murmure-je.
Remus me regarde un instant, plongeant ses yeux gris dans les miens, établissant une sorte de compréhension mutuelle.
Harry s'est débarrassé de tous ses fardeaux cette nuit, Hermione. Et je suis sûr qu'il t'est reconnaissant de ne pas avoir pu l'aider à temps.
Ron s'approche en silence et reste à côté de nous. Son regard fixe les gigantesques portes de Poudlard, mais son esprit est ailleurs.
Ce qu'il a vu dans le Miroir du Rised s'est réalisé. Son plus cher désir… Il ne demandait qu'à être aimé. Il a tout abandonné pour ça.
Laisse le temps jouer son rôle, Hermione, me dit Remus. Tu finiras par te pardonner, tu verras.
Nous restons un instant immobiles, alors que j'essaie de mesurer les paroles du loup-garou.
Merci, Remus, dis-je finalement. Qu'est-ce que tu vas faire, toi ?
Un peu avant la bataille, Harry… m'a pris à part pour me dire qu'il allait bientôt retrouver James et Sirius. Et qu'il leur dirait bonjour pour moi…
Une étrange émotion s'installe dans mon estomac. Il me faut un certain moment pour comprendre que je ressens de la compassion pour lui.
Remus… commence Ron.
S'il y a quoi que ce soit que nous puissions, continue-je.
Ne vous en faites pas. Je ne serais plus seul très longtemps. Vous savez, le destin nous emmène irrémédiablement à la mort. Je vais le forcer un peu… Et retrouver ma vraie famille.
Ma gorge me brûle, et les larmes commencent à sortir de mes yeux, inondant mes joues.
Remus nous regarde un instant, puis se penche vers moi et me serre dans ses bras. Je m'accroche à lui, n'arrivant pas à croire que je ne le verrais plus… Puis après un moment d'hésitation, il sert également Ron dans ses bras.
Prenez soin de vous. Soyez, heureux. C'est ce que Harry aurait voulu. Ne l'oubliez jamais. Vivez pour lui… »
Il s'éloigne de sa démarche lente, et je m'efforce d'essuyer mes larmes. Ron me prend par la main, mais je me dégage et courre vers le cercueil. Je ne lui ais pas encore dit au revoir…
Mes doigts caressent les nervures du bois, jonché de roses. Je m'agenouille devant la boite, et mon regard dévie vers le lac gelé, d'où l'on aperçoit le Calmar Géant. C'était à cet endroit précis qu'un jour, Harry s'était effondré en combattant une centaine de Détraqueurs…
Sur le champ de bataille, les corps s'effondraient les uns après les autres, s'entassant dans la nuit. Je ne distinguais plus les Aurors des Mangemorts. Restée en arrière, je voyais la lueur d'une flamme qui éclairait la silhouette d'Albus Dumbledore, seul contre 7 Mangemorts. Il semblait savoir se battre avec une énergie déconcertante si l'on voyait les rides de son visage. Un jour, Harry m'avait raconté qu'il avait compris pourquoi Voldemort avait si peur de Dumbledore. Il avait dans les yeux une expression terrifiante, animée d'une lueur glacée.
Le défenseur, le mentor, le grand-père de Harry, sa longue barbe argentée nouée en tresses, virevoltait, courrait, combattait sans que la fatigue semble le prendre.
Soudain, je ressentis une douleur atroce, lancinante au niveau de mon bras gauche. Je serrais alors mon médaillon, et me retrouvais à Godric's Hollow, à travers les yeux du Survivant.
Harry se relevait péniblement, essayant de faire abstraction du coup que Voldemort venait de lui donner au bras. Il recula un peu, pour mieux viser, et lança son épée droit devant lui.
Que revendiquaient ces deux hommes si contradictoires ? Pour quelles valeurs se battaient-ils, pour quelles raisons s'opposaient-ils ? L'amour, la justice, l'homogénéité des races, la paix valaient-ils que l'on se sacrifie pour eux ?Le pouvoir, la dictature, la terreur et la cruauté détruisaient-ils à ce point un humain ?
La lame argentée fonça sur Harry telle une rafale et pour éviter le coup, il dut se jeter à plat ventre, se cognant violemment le nez contre le sol terreux. Ignorant une fois de plus la douleur, il se releva pour la énième fois et tourna sur lui-même, pour canaliser sa force. L'épée traça l'esquisse d'un cercle sur le plafond, autour du lustre, mais le Seigneur des Ténèbres heurta la lame et la stoppa brusquement. L'acier contre l'acier.
Harry, pris par surprise, lâcha son arme, comme s'il s'était brûlé. Il évalua la situation d'un regard. Il était désarmé, épuisé… perdu. Il recula contre le mur en espérant apercevoir un objet qui lui sauverait la vie, et échappa à un coup fatal. Ses doigts se crispèrent et il examina son adversaire du regard. Il avait bien sa baguette dans sa poche, mais n'aurait jamais le temps de la prendre… Voldemort était d'un calme effrayant, la victoire se reflétaient déjà dans ses yeux rouges. Harry sentit ses entrailles se glacer. Il n'y avait aucune échappatoire possible. Il sentit son estomac se contracter, et son cœur manqua un battement. Il ferma les yeux, presque convulsivement, et essaya d'avaler sa salive, mais sa gorge était trop nouée. Ses dents claquaient sans qu'il puisse les contrôler, et il se mordit la langue jusqu'au sang, sentant le liquide tiède s'écouler dans sa gorge.
Il eut une dernière pensée pour Sirius, et ses parents… Sa mère lui avait permis de vivre 17 ans… Son cœur se serra douloureusement à cette pensée.
Il resta ainsi, immobile, attendant avec une certaine sereineté que la mort veuille bien venir le prendre…
Mais elle ne vint pas.
TBC.
Zabou : Il y a une suite… La Fic se déroule en 3 chapitres. Et voici la Bataille… comme tu ne l'as jms vue.
Le Saut de L'ange : Tu sais quoi ? Je suis trop heureuse que tu lises ma fic ! J'adore les tiennes :) C'est vraiment un honneur ! Voici donc la suite… Merci bcp !
El Padawan : Merci de tt cœur, tu me fais vraiment très très plaisir là… J'espère que ce deuxième est à la hauteur de tes espérances… Gros gros bisous !
A bientôt pour le 3eme chapitre : « Le Cadeau ».
Sassy.
