Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas etc…

Genre : OCC, UA, aventure, romance, fantastique

Couples : hé hé hé (petit rire sadique…)

Tout d'abord un grand merci à Kamara, Wilam et Florinoir pour vos encouragements ... promis vous allez avoir la réapparition de Duo et Heero...

Normalement, je voulais faire un seul et unique chapitre pour la soirée du bal mais vu le nombre de pages que je me suis mise à écrire, deux options s'offraient à moi : soit je vous faisais patienter encore quatre voir cinq semaines (au mieux) et je vous mettais la totalité de l'intrigue en ligne, soit je le faisais en plusieurs parties.

Après une trèèèèèèèèèèèès longue prise de tête, j'ai opté pour la seconde idée...

Voici donc le début de la soirée... C'est une introduction très très très descriptive alors désolée si vous êtes un peu deçu par mon manque d'imagination... Par contre, dans le prochain opus nos cinqamis vont ENFIN se rencontrer... promis !

Bonne lecture !


Les Chevaliers Dragons

Chapitre VII : Le bal

Au pied des marches du palais, calèches et carrosses déversaient un flot continu d'invités tous masqués pour l'occasion. Chaque convive avait rivalisé d'imagination et d'originalité quant à son déguisement. Soie, velours, satin, dentelles et plumes se mélangeaient et se mariaient aux couleurs diverses et variées.

Selon les instructions de leur souverain, ils ne devaient retirer leur loup qu'au douzième coup de minuit. Ce petit anonymat, fortement apprécié, semblait générer une ambiance propice à la fête.

Après avoir franchis les hautes portes d'entrée du château, les invités empruntaient un imposant escalier de pierre largement évasé au début et qui se rétrécissait au fur et à mesure de leurs ascensions.

Arrivés au sommet, ils pénétraient dans la grande salle de bal. Cette pièce aux mesures impressionnantes était utilisée la journée pour les audiences officielles et l'accueil des ambassadeurs et le soir pour les banquets et les réceptions.

Le sol de marbre blanc reflétait tel un miroir les multiples couleurs qu'arboraient les invités. Des centaines de fleurs avaient été disposées avec soin dans tous les recoins de la pièce et les torches accrochées aux murs baignaient les lieux dans une douce atmosphère. Le plafond constitué d'un dôme en verre laissait apparaître un ciel piqué d'innombrables étoiles et d'une pleine lune qui ce soir semblait démesurément grande.

Un orchestre, installé dans une alcôve sur la gauche de la pièce, accueillait les invités par une musique entraînante et joyeuse tandis qu'à son opposé se dressait un immense buffet de fête où les cuisiniers du palais présentaient une succession de plats plus succulents les uns que les autres.

Au fond de la salle, surélevés par quelques marches, étaient disposés deux trônes. Frappés aux armoiries des Raberba Winner, ils étaient dans la famille royale depuis leur accession au pouvoir. Chaque siège avait été taillé d'une seule pièce dans un des imposants arbres de la région de l'est. D'un brun foncé, ils étaient en tout point identiques mise à part leur taille. Celui de gauche possédait des proportions plus imposantes car il était destiné au souverain tandis que le second avait été confectionné pour la reine ou à défaut pour l'héritier.

Ce soir, on pouvait y voir le roi ainsi que le prince accueillir les invités et les remercier de leur présence.

Assis à côté de son père, Quatre scrutait la pièce attendant de voir apparaître ses amis et de connaître leur déguisement car il avait cru comprendre qu'ils s'étaient concertés et il était plus qu'impatient de voir ce que ses compagnons lui réservaient.

Le blond sourit en apercevant ses sœurs dans la salle, passant d'un couple d'invité à un autre, leur souhaitant la bienvenue, prenant leur rôle d'hôtesse très à cœur. Chacune d'entre elles s'était inspirée d'une fleur pour son déguisement, empruntant à la rose, au lys, au muguet à la jonquille, … leur couleur et leur délicatesse. Connaissant le respect du roi pour la nature, c'était un bel hommage que ses filles lui rendaient.

Quatre par contre avait longtemps hésité quant au choix de son costume, ne semblant pas trouver son bonheur dans les nombreuses suggestions que lui faisaient ses sœurs.

Mais son problème fut résolut à l'arrivée de la tribu Maganac :

Comme chaque peuple du Royaume de Sanc, une délégation était venue apporter ses vœux au prince. A ceci près que ces fiers habitants du désert étaient liés par le sang au jeune héritier car c'est parmi ce peuple que jadis sa mère avait été élevée en tant que fille du chef de tribu. Et c'est donc avec un plaisir non feint que Quatre avait accueillit au palais son oncle Rashid, dirigeant actuel des Maganac.

Celui-ci avait apporté un présent particulier pour le dix-huitième anniversaire de son neveu : la tenue de cérémonie de son peuple que seul son successeur devait revêtir.

Rashid lui avait expliqué qu'il ne pourrait malheureusement jamais avoir d'enfant et que par conséquent, il souhaitait que Quatre prenne la régence de sa tribu lorsqu'il viendrait à disparaître. Il espérait mettre ainsi le peuple du désert sous l'aile bienfaitrice de la famille Raberba Winner. Quatre fut très touché par la confiance que lui portait son oncle car sans héritier mâle, il savait que le fief risquait d'être la cible d'hommes assoiffés de pouvoir.

Après en avoir parlé à son père et ayant obtenu son assentiment, il accepta l'honneur que lui faisait Rashid en le proclamant protecteur de son clan.

C'est ainsi qu'il revêtit pour le bal, la tenue de cérémonie de la tribu des Maganac. Une longue toge de fils de soie de la plus grande qualité, tissée par les meilleurs artisans du Royaume. D'un beige rappelant les dunes de sable du désert, elle était décorée de broderies de fils d'or au col et aux manches s'inspirant de l'écriture élégante des anciens caravaniers. D'une consistance presque aérienne, l'habit était complété par une paire de babouches, elles aussi décorées de cette écriture quasi mystique. Afin de respecter l'esprit du bal, Quatre avait fait assortir à sa tenue un masque recouvert d'une fine couche de sable qui scintillait à la lumière des bougies et faisait ressorti la couleur de ses yeux : deux turquoises perdues dans les dunes du désert.

Absorbé depuis plusieurs minutes dans sa contemplation des invités, le prince finit par apercevoir au fond de la salle, près de la porte, le commandant Zechs qui scrutait chaque personne s'assurant qu'aucun incident ne viennent entacher la soirée. Habillé de son uniforme officiel, il semblait presque se fondre dans les ombres. Seul sa blonde chevelure, éclairée par les bougies, trahissait sa présence.

Reportant son attention sur l'entrée, il vit s'approcher de lui sa cousine Réléna Peascraft, portant une robe longue inspirée du plumage blanc du cygne. D'un an plus jeune que Quatre, elle avait bien grandi depuis leur dernière rencontre. Ses cheveux blonds étaient coiffés en un savant chignon qui soulignait les contours de son visage mettant en valeur ses traits aristocratiques que son masque laiteux ne faisait que surligner encore plus.

Arrivée à sa hauteur, elle fit une ravissante révérence, baissant légèrement a tête. Quatre se leva, descendit les quelques marches qui les séparaient et lui tendit la main.

Réléna leva le visage vers son cousin, lui sourit et posa sa main gantée dans la sienne en se redressant.

"Je suis content de te revoir Réléna."

"Moi aussi Quatre, tous mes vœux de bonheur et de bonne santé pour ton anniversaire."

"Merci… tu m'as beaucoup manqué, dit-il avec un regard plein de douceur."

"Ces derniers mois m'ont paru très longs, j'avais hâte de revenir au palais, répondit-elle avec un sourire éclatant."

"Ton apprentissage est terminé ?"

"Oui, j'ai passé les dernières épreuves la semaine dernière. Je vais pouvoir me rendre utile maintenant."

"Tu nous as toujours été d'un grand soutient Réléna. Tes conseils et ton « don » se sont avérés précieux dans maintes situations."

La jeune femme rougit.

"Ca n'était pas pareil, je ne maîtrisais pas encore tout. Les choses seront dorénavant plus faciles."

"Je ne sais pas, répondit Quatre se rembrunissant, je crois au contraire que nous allons au devant de difficultés et de souffrances que nous n'arrivons pas encore à mesurer."

Le prince, plongé dans ses sombres pensées, semblait avoir oublié la fête et les gens autour de lui. Réléna put lire sur son beau visage une grande tristesse et une inquiétude qui semblait peser sur ses jeunes épaules.

Doucement, elle posa sa main sous son menton le faisant relever lentement le visage vers elle.

"Rien n'est insurmontable Quatre, poursuivit-elle en lui offrant son plus joli sourire. Tu es bien entouré alors ne t'inquiète pas trop …tout ira bien. Les temps à venir seront peut-être difficiles et les embûches nombreuses mais nous y arriverons grâce à la protection des dieux."

Le jeune homme sembla se détendre et retrouver son entrain festif.

"Tu as raison. De plus mes sœurs se sont données beaucoup de mal pour cette soirée. Il serait dommage de tout gâcher par une humeur morose."

"Je te retrouve, répondit-elle en riant, maintenant amusons-nous !"

"En parlant d'amusement, je crois que tu seras contente de revoir un certain jeune seigneur…"

"Quatre ! Je ne vois pas de quoi tu parles !"

"Il me semblait pourtant avoir entendu une rumeur selon laquelle des fiançailles seraient envisagées entre toi et l'un de mes amis ?"

"Ce ne sont rien d'autre que des idées lancées en l'air. Il n'y a absolument rien de sérieux pour le moment, rétorqua-t-elle en essayant de chasser le feu de ses joues qui semblaient tout à coups rehausser son teint."

"Bien, dans ce cas tu ne seras pas gênée d'apprendre que trois de mes meilleurs compagnons sont en train de s'approcher et que l'un d'eux est ce seigneur qui n'est pas du tout la cause de tes subites, mais tout à fait charmantes, rougeurs !"

Quatre se pencha légèrement sur le côté pour faire signe à ses amis.

Il avait eu raison de se fier à son impression. Ses compagnons s'étaient bel et bien concertés sur leur costume car chacun d'eux portait un vêtement représentant son fief respectif.

Les yeux du prince se posèrent tout d'abord sur le plus grand des ses camarades.

Trowa était vêtu d'un pantalon et d'une veste longue à haut col carré et qui lui arrivait aux genoux. D'un vert profond, il rappelait les feuillages des arbres centenaires qui composaient la forêt protectrice de l'est. Dans sa main droite, il tenait une canne finement décorée. L'artisan qui l'avait crée devait posséder un talent prodigieux car il avait réussi à sculpter dans le bois et sur toute la longueur du bâton une liane où étaient accrochées des dizaines de petites feuilles peintes à la main paraissant plus vraies que nature. C'était sans aucun doute un travail digne de la réputation des sculpteurs de l'est. Le masque qu'arborait le jeune homme était tout aussi réussi. Contrairement aux autres invités, il ne couvrait pas le haut de son visage mais uniquement la totalité du côté droit. De la même teinte que ses vêtements, un feuillage y avait était dessiné. Une sorte de trompe-l'œil absolument parfait.

Au côté de Trowa se tenait Wufei. Habillé d'un pantalon ample et d'une tunique asiatique de soie bleue, le descendant du clan Chang pouvait lui aussi se targuer d'arborer les couleurs du Pays des Cinq Lacs. Les teintes de ses vêtements pouvaient offrir cinq nuances différentes selon l'angle par lequel on l'observait et le jeu de lumière des chandelles. Le domaine de l'ouest possédait d'immenses champs de coton et comptait par conséquent le nombre le plus élevé de tisserands. Les nobles faisaient parfois des voyages éreintants dans le seul but d'aller au marché du tissu et des épices qui se tenait une fois par mois dans la plus grande ville du fief et qui regroupait à lui seul les produits les plus rares du Royaume. Le masque que portait Wufei avait les mêmes propriétés que son habit mais contrairement à Trowa, il lui couvrait tout le haut de son visage, ne laissant apparaître que ses lèvres et son menton dans une demi-lune. L'ensemble faisait ressorti de façon saisissante le noir de ses yeux et des ses cheveux qu'il portait, une fois n'est pas coutume, attachés en demi-queue, les laissant en partie libre sur ses épaules.

Quant au dernier arrivé, le seigneur Heero Yui, lui aussi était vêtu de la couleur de son pays : le bleu foncé et profond de la mer. Un pantalon droit à la coupe parfaite, une veste elle aussi longue mais s'arrêtant à mi-cuisse ouverte sur une chemise écrue à lacet rappelant les vêtements des officiers marins du nord. Il portait autour de la taille une ceinture de soie où était solidement attachée une épée finement ciselée. Les terres de son pays protégeaient depuis des siècles le Royaume de Sanc des ennemis venus de par les mers. Nombreuses avaient été les tentatives d'hommes aveuglés par la soif de pouvoir et de domination. Mais tous leurs essais avaient échoué, se fracassant irrémédiablement sur deux obstacles :

Le premier était les falaises abruptes qui protégeaient les terres de Sanc car pour accoster, il n'y avait qu'une seule possibilité, il fallait entrer dans le port principal du Royaume construit dans une crique dont le seul accès se situait entre deux immenses falaises. Plus d'un navire s'étaient fait couler avant même de les avoir franchies car les courants marins étaient trompeurs et se révélaient irrémédiablement fatales pour les non-initiés. C'était un piège aussi sûr que le chant des sirènes des contes pour enfant. Le second obstacle était l'armement du nord. Cette région était réputée à travers les frontières pour sa connaissance séculaire de l'art de la guerre. Elle formait les soldats d'élite du Royaume et fabriquait les armes les plus résistantes.

Ce soir, à la taille du jeune seigneur, on pouvait admirer l'une des plus belles épées forgées par l'homme et frappée aux armoiries de la famille Yui. Quant à son masque, Heero avait opté pour un loup classique d'un bleu identique à ses vêtements et qui possédait la même particularité que celui de Trowa. De minuscules écailles avaient été peintes en trompe-l'œil sur tout le masque le rendant presque vivant.

Arrivés à la hauteur de Quatre, les trois Seigneurs s'inclinèrent respectueusement comme le voulait l'étiquette.

"Merci d'être venu mes amis, dit le prince en leur priant de se relever."

"Nous sommes heureux d'être présents pour cet événement, lui répondit Trowa."

"Vous vous souvenez sûrement de Réléna ?"

"Ravi de te revoir, répondit Wufei."

"Cela faisait longtemps que nous ne t'avions pas vu au palais, dit Trowa."

"Plus de trois ans je crois, poursuivit Heero."

"C'est exact, répondit la jeune femme, c'est un peut étrange de vous revoir de nouveau ensemble après tout ce temps."

Quatre observait attentivement sa cousine, essayant de remarquer un regard ou un mouvement qui trahirait son attachement à son soupirant. Mais elle ne laissa rien transparaître. Il ne réussit pas non plus à trouver quelque chose dans l'attitude de son soi-disant fiancé. Il était sans doute trop tôt pour se réjouir d'une future alliance quoiqu'en ces temps troublés, une union entre un membre de la famille royale et un chevalier-dragon serait une source de réjouissance pour le peuple.

Ils furent interrompus par Iria, la sœur aînée du prince qui voulait leur enlever Réléna. Le roi souhaitait s'entretenir avec sa nièce quelques instants. Après les avoir salués, les deux jeunes femmes s'éloignèrent.

"Vos costumes sont très réussis, je crois que vous avez fait une forte impression sur la cours, complimenta le prince."

"Nous voulions rendre honneur à nos domaines respectifs ainsi qu'au talent des habitants de nos contrées, répondit Wufei."

"Je dois dire que j'aime beaucoup l'idée, poursuivit le blond. Mais nos vêtements à tous les quatre me fait songer à une autre similitude."

"Laquelle, s'enquit Trowa."

"Les dragons, répondit Heero à la place du prince."

Tous se retournèrent vers lui.

"Nous portons les couleurs de nos fiefs mais aussi les caractéristiques de nos Dieux-Dragons respectifs, expliqua-t-il."

"C'est exactement ça, dit Quatre, je suis content de ne pas être le seul à l'avoir remarqué. Il ne manquerait plus que Shinighami et nous serions au complet, plaisanta-t-il."

Trowa et Wufei lui sourirent, quant à Heero… et bien il semblait quelque peu perdu dans ses pensées… fixant un point au-delà d'eux.

"Heero, l'interpella Quatre, … Heero"

"Se rendant compte que son ami l'appelait, le jeune homme reporta son attention sur lui et lui octroya l'un de ses très rares sourires."

"Je crois que quelqu'un a entendu ta requête, dit-il."

Devant l'air un peu égaré de ses compagnons, il fit un mouvement de tête, leur désignant quelque chose derrière eux.

"Ils se retournèrent tous les trois et restèrent figés sur place."

Un jeune homme venait de faire son entrée. Il était vêtu d'un pantalon et d'un long manteau rouge sombre où de grandes flammes y étaient dessinées. Elles semblaient si réelles qu'on aurait juré qu'elles l'emprisonnaient, caressant sa silhouette presque amoureusement. Une chemise largement ouverte laissait apparaître une peau diaphane qui contrastait face à la teinte agressive de ses vêtements. Un loup recouvrait ses yeux, lui aussi décoré de petites flammes qui paraissaient par moment prendre vie. De longs cheveux châtains relâchés en cascade dans son dos descendaient jusqu'à la naissance de ses reins tel un rideau de soie.

Nombreux étaient ceux qui s'étaient retournés à son entrée, le dévorant des yeux, chuchotant entre eux, essayant de deviner quel aristocrate se cachait derrière le masque.

Les quatre jeunes hommes virent l'inconnu scruter les invités et esquisser un sourire carnassier.

"Shinighami, ne put s'empêcher de prononcer Quatre dans un souffle."


A suivre...