Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas etc…
Genre : OCC, UA, aventure, romance, fantastique
Couples : on n'est pas plus avancé… mais ça viendra
OOOOOOOOOOOOOOOOOOYE... j'en reviens pas d'avoir écrit un truc pareil ( vous comprendrez en lisant...)
Comme promis voici le dernier chapitre que je publierai en 2004... j'espère qu'il vous plaira ? Il est nettement plus long que les précédants ( presque le double ) je suis d'ailleurs très fière d'avoir réussi à ralonger mes écrits. En fait au début je voulais m'arrêter au verrouillage de la porte ( ça aussi vous comprendrez enlisant ) mais c'était vraiement trop sadique de vous faire un truc pareil...
Prochain chapitre : Shinigami is alive... ( tout un programme )
Bonne lecture et encore merci pour vos reviews ça me motive énormément.
Les Chevaliers Dragons
Chapitre IX : Cible repérée
Dissimulé dans un renforcement du mur près de l'entrée, le commandant des armées Zechs Merquise scrutait la salle d'un œil exercé à la recherche du moindre problème. Détaillant un à un chaque invité, il s'assurait qu'aucune personne présente ne puisse représenter un danger pour la famille royale, car les attaques contre les contrées avoisinantes se faisaient de plus en plus rapprochées et déjà plusieurs grands seigneurs s'étaient fait tués en défendant leurs terres.
L'idée d'un bal masqué était certes des plus sympathique mais ne facilitait en rien son travail.
Idéalement placé, il eut le grand plaisir de voir entrer les trois jeunes seigneurs et put tout à loisir détailler plus attentivement l'un d'entre eux. Le descendant du clan Chang était d'une élégance et d'une prestance que peu de gens pouvaient se targuer de posséder. Comme hypnotisé par la silhouette élancée de l'aristocrate, il en vint à ressentir le même trouble que dans la salle d'entraînement. Zechs s'était toujours connu un attachement profond pour Wufei mais son amitié pour lui s'était considérablement développée depuis que le chevalier-dragon avait réapparu et ce lien s'était transformé en quelque chose d'encore plus fort. Ce sentiment effrayait l'officier, bien plus que tous les ennemis qu'il avait combattus jusqu'à présent, car pour rien au monde il n'aurait voulu faire ou dire quoique ce soit qui aurait pu choquer ou insulter son ami et qui l'aurait définitivement éloigné de lui. De plus, après leur discussion, il était clair que Wufei se sentait un peu perdu depuis qu'il avait été choisi par Nataku, et Zechs ne souhaitait pas lui embrouiller encore plus l'esprit en le mettant face à des sentiments que lui-même ne cernait pas dans leur intégralité.
Mais malgré tous ses doutes et ses appréhensions, il ne put s'empêcher de poser un regard presque tendre sur le jeune seigneur et l'admira de loin.
"Les années passent mais ton intérêt pour lui est toujours aussi vivace à ce que je vois, fit une voix bien connue par le commandant."
Zechs se retourna et accueillit avec une joie non feinte le nouvel arrivant.
"Treize, je me demandais si tu dénierais apparaître ce soir, répondit l'officier avant de prendre dans ses bras son vieil ami pour une accolade toute fraternelle. Et moi qui croyais que tu détestais ce genre de soirée."
"Que veux-tu, il y a des événements auxquels on ne peut se soustraire."
Le comte Treize Kushrenada était un homme âgé de vingt-huit ans, aux cheveux châtains coupés courts et aux yeux aussi bleus qu'un ciel d'été. Sa haute stature découlait de ses nombreuses années dans l'armée royale car il y a encore trois ans de cela, c'était lui qui commandait les troupes du Royaume de Sanc. Personne à l'époque n'avait compris pour quelle raison cet ambitieux soldat avait décidé de quitter son poste et s'était retiré sur ses terres. Il avait pourtant tout pour lui : richesse, jeunesse, beauté, un avenir prometteur dans les plus hautes sphères du pouvoir mais malgré cela, il avait renoncé à ce pont d'or et avait demandé au roi la permission d'être libéré des ses fonctions prétextant que la carrière de soldat n'était pas ce à quoi il aspirait.
Le monarque bien qu'intrigué par cette requête des plus inattendue l'avait laissé libre de son choix et avait nommé le capitaine Zechs Merquise à la tête de ses troupes.
Zechs était littéralement tombé des nues lorsqu'il avait appris la démission de Treize et plus encore lorsqu'on lui annonça que suite à ses exploits et aux recommandations du comte Kushrenada, il avait été promu au poste de commandant des armées royales. Le jeune soldat s'était alors précipité dans les quartiers de son ami afin de connaître les raisons de son départ mais son compagnon d'arme était déjà parti.
Depuis lors, Treize était resté sur ses terres, n'apparaissant que rarement aux invitations officielles. C'est donc avec un plaisir non feint que le blond le retrouva ce soir.
Déguisé lui aussi pour l'occasion, le comte portait un pantalon et une veste longue blanche aux bordures dorées. Sur son torse était tissé un grand soleil couleur or. Un loup de la même teinte que ses vêtements complétait le tout.
A son bras se tenait une jeune femme à l'allure élégante. Vêtue d'une robe longue noire piquée d'innombrables petites pierres blanches et scintillantes, elle était sans aucun doute d'une beauté rare. De longs cheveux bruns encadraient son visage fin, dissimulé en parti par un masque dont on pouvait y voir dessiné, sur l'un des côtés, un croissant de lune.
"Puis-je te présenter mon amie Lady Une."
"Je suis enchanté de faire votre connaissance, dit Zechs en s'inclinant."
"Moi de même, répondit la jeune femme, le comte m'a beaucoup parlé de vous, j'ai d'ailleurs un peu l'impression de vous connaître."
"J'espère qu'il n'a pas été médisant au moins, plaisanta le blond."
"Non je vous assure, il a beaucoup de respect et d'amitié à votre égard, poursuivit la jeune femme en souriant."
"Des sentiments tout à fait partagés, bien que je lui en veuille un peu de se montrer si rarement en société. Mais maintenant que j'ai fait votre connaissance, je comprends un peu mieux son attrait pour ses contrées."
"Que veux-tu Zechs, certains partent chercher leur idéal au loin… dit-il en embrassant le dos de la main gantée de sa compagne… tandis que d'autres n'ont qu'à tendre le bras… termina-t-il en tournant ses yeux vers le seigneur Chang."
Le blond suivit le regard de son ami et fixa à nouveau son attention sur Wufei.
"Connaît-il au moins tes sentiments à son égard, questionna Treize."
"Je ne les comprends pas moi-même, murmura Zechs plus pour lui que pour répondre à la question du comte."
"Le temps n'est plus à l'hésitation mais aux décisions. Tu es le mieux placé pour savoir que les évènements vont se précipiter et que demain il sera peut-être trop tard. N'oublie pas qui il est et ce qui vous attend."
Zechs se retourna vers son ami mi-contrarié, mi-surpris.
"Comment sais-tu cela ?"
"J'ai été à ton poste, je connais certains secrets dont toi aussi tu es à présent le garant. L'apparition de quatre des cinq chevaliers légendaires, la mort de nos plus valeureux seigneurs, la cadence des attaques de l'ennemi qui s'accélère, tout cela me conforte dans l'idée que les évènements vont bientôt prendre un tournant décisif et…"
"Alors revient, l'interrompit Zechs, un homme de ton expérience nous serait précieux ! Nous avons besoin de toi Treize !"
"Je ne puis, répondit le comte."
Devant la mine déçue de son ami, Kushrenada s'avança vers lui et posa ses mains sur ses épaules.
"Pardonne-moi. J'ai pris une décision il y a plusieurs années et même si cela doit définitivement enterrer notre amitié, je ne peux pas revenir en arrière. Je me dois d'assumer mes choix."
"Je ne te comprends pas."
"Je sais, dit le comte laissant un sourire triste se dessiner sur son visage, et il est fort probable que jamais tu ne m'approuves."
Il enleva ses mains des épaules de Zechs et donna le bras à Lady Une, signe que leur entretien touchait à sa fin.
"Si un jour tu dois me haïr pour mes actes, j'espère que tu sauras chérire les moments d'amitié sincère que nous avons partagés."
Saluant le blond d'un mouvement de tête, le Comte et Lady Une s'éloignèrent pour se diriger vers le roi.
"Je ne te comprends pas, répéta doucement l'officier."
Duo avait repéré sa cible.
Le noble était en pleine discussion avec un courtisan. Enfin le terme « discussion » n'était peut-être pas adapté. Le cardinal s'épuisait à lui faire du charme tandis que le jeune homme essayait en vain de s'échapper en repoussant le plus aimablement possible ses avances. Il en eut d'ailleurs bientôt l'occasion, lorsqu'une jeune aristocrate s'approcha d'eux afin de les saluer. N'en attendant pas plus, le courtisan l'invita à danser et s'éclipsa rapidement. Le pseudo homme d'église sembla grommeler quelques injures en voyant sa proie s'échapper et finit d'un trait sa coupe de vin.
Cette scène fit sourire Duo. Tout compte fait l'approcher serait plus facile qu'il ne l'aurait cru.
D'une démarche sensuelle, il se dirigea tout droit vers l'aristocrate s'attirant immanquablement des œillades fiévreuses. Le cardinal, qui avait déjà pu admirer l'inconnu lors de son arrivée à la soirée, ne cacha pas son air intéressé lorsqu'il le vit s'approcher et se permit même de le déshabiller sans retenue du regard.
Arrivé à sa hauteur, Duo lui fit son sourire le plus séducteur et s'inclina légèrement.
"Monseigneur, je vous prie d'excuser mon impudence mais je n'ai pas pu résister à l'envie de connaître l'un des hommes les plus en vue de la cour."
"Vous êtes tout pardonné mon mignon, répondit-il en laissant ses yeux parcourir la silhouette du bel étranger. Mais je ne crois pas avoir déjà eu le plaisir de vous rencontrer, car il est certain qu'il m'eut été tout à fait impossible d'oublier un jeune homme tel que vous."
"Vous me flattez Monsieur, il est vrai que je parais très peu en société, poursuivit le châtain d'une voie suave, en général je préfère les ambiances plus… intimes… et vous ?"
"J'adhère totalement à votre opinion mon jeune ami, rétorqua le cardinal poursuivant son déshabillage en règle."
"Mise à part la foule, il y a un autre inconvénient majeur dans ce genre de bal…susurra le châtain,"
"Et quel est donc ce second désagrément ?"
"La chaleur, fit Duo en penchant la tête de côté et en laissant sa main caresser sa peau depuis le haut de sa nuque jusqu'au bas de son torse."
Ce geste provocateur fit briller une flamme de désir dans les yeux de l'aristocrate qui ne put s'empêcher de passer sa langue sur ses lèvres, signe évident de son appétit charnel.
"Effectivement, effectivement … mais il y a un moyen très simple d'y remédier, répondit-il les yeux toujours fixés sur la main de Duo qui ne cessait d'effectuer des mouvements de va-et-vient sous l'ouverture de sa chemise."
"Quel est-il, demanda innocemmentce dernier?"
"Eh bien … il y a dans ce château plusieurs pièces vacantes. Le roi ne serait sûrement pas désappointé si ses invités en utilisaient une pour … disons… euh… se reposer. Car il n'y a rien de pire pour gâcher une soirée qu'un hôte faisant un malaise."
"Vous avez probablement raison."
Duo s'avança vers le noble, s'approchant de lui jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres de son visage.
"Vous pourriez me faire visiter, murmura le jeune homme au creux de son oreille."
"Avec grand plaisir s'empressa de répondre l'aristocrate."
Ils quittèrent donc la salle de bal et s'engouffrèrent dans l'un des couloirs du palais. Après quelques minutes, ils arrivèrent devant une porte. L'aristocrate s'assura que personne ne les avait vus et fit un clin d'œil à Duo avant d'ouvrir et de le prier d'entrer.
La chambre, car il s'agissait bien d'une chambre, était entièrement lambrissée, sur les murs et au plafond, de plaques en chêne foncé. Un grand lit recouvert de draps verts foncés trônait au fond de la pièce. Un secrétaire, une lourde armoire, plusieurs sofas et une table basse composaient le reste du mobilier.
Duo repéra immédiatement les deux sorties possibles. Ce serait soit la porte soit la fenêtre mais à cet étage il était risqué de jouer les funambules.
Le châtain se retourna lorsqu'il entendit le cliquetis d'un verrou que l'on ferme. Faisant face à l'aristocrate dont le désir n'avait à aucun moment déserté les prunelles, le jeune homme ne perdit pas son sang froid et poursuivit son numéro de charme en reculant doucement jusqu'au lit d'une démarche langoureuse afin de s'y asseoir.
"C'est pour ne pas être dérangé, dit le noble tout en s'avançant vers lui."
"Cela serait dommage effectivement, répondit Duo qui se détendit légèrement lorsqu'il aperçut la clé toujours dans la serrure."
Arrivé à sa hauteur, l'aristocrate prit le menton du châtain dans l'une de ses mains et se baissa afin d'embrasser la gorge offerte.
Duo dut faire un effort surhumain pour ne pas hurler lorsqu'il sentit les lèvres humides tracer des sillons le long de sa peau. Il comprit que s'il voulait garder le contrôle de la situation il allait devoir jouer serré.
Posant l'une de ses mains à l'arrière de la nuque du noble, Duo s'allongea lentement tout en l'attirant à lui.
Lorsqu'il sentit des mains le parcourir et essayer de s'insinuer sous ses vêtements, il décida qu'il était temps de commencer les choses sérieuses.
D'un mouvement sec des hanches, le châtain intervertit les positions se retrouvant assis sur son assaillant.
"Tss tss tss, fit le jeune homme. Je vous trouve bien impatient Monseigneur."
"Il m'est difficile de te résister petit démon, répondit ce dernier d'une voix rauque. Je n'ai qu'une envie, celle de te goûter."
Il tenta de se relever afin d'atteindre à nouveau la gorge tentatrice et de replonger dans cette douce odeur si enivrante mais Duo ne lui en laissa pas l'occasion. D'une main ferme, il le plaqua sur le lit et lui offrit un sourire mutin.
"Que diriez-vous si c'était moi qui me permettait de vous « goûter », suggéra-t-il en appuyant doucement l'une de ses mains sur le désir du noble tout en s'humectant de manière totalement indécente les lèvres du bout de sa langue."
"Oh ! mais je n'ai rien contre un peu de « prise en main », répondit le seigneur qui semblait soudain avoir de plus en plus de peine à se concentrer. Mais si tu continues à me faire languir ainsi tu vas finir par m'achever."
"Ne vous inquiétez pas Monseigneur, je vous promets une nuit inoubliable, poursuivit Duo tout en bougeant légèrement son bassin dans un lent va-et-vient. Mais pour cela vous devez me laisser faire."
"Tout ce que tu veux mon mignon, souffla-t-il, du moment que je reste … euh …disons dans une position dominante si tu vois ce que je veux dire."
"C'est limpide, répondit le châtain avant de commencer à déboutonner la robe pourpre du noble."
Un à un, il défit chaque attache, laissant son doigt descendre le long du torse de sa victime en une caresse légère, continuant son chemin le long du caleçon arrachant par ce geste un gémissement de plaisir à l'aristocrate. Une fois totalement ouvert, Duo se débarrassa rapidement de l'habit, l'abandonnant au pied du lit.
Il prit délicatement dans sa main la croix en argent et adressa une petite moue dépitée à sa proie consentante.
"Qu'y a-t-il, demanda le noble surpris par le changement de comportement du jeune homme."
"Cela ne vous dérange pas si je vous l'ôte, questionna le châtain, je n'aime pas trop ce genre de babiole."
"Tout ce que tu veux mon mignon, répondit-il impatient de reprendre là où ils s'étaient arrêtés."
Duo lui enleva la chaîne du cou et laissa tomber délicatement le pendentif sur l'habit pourpre.
Mais contrairement à ses attentes, le bel inconnu ne reprit pas ses douces attentions, au lieu de cela, il passa sa main dans sa veste et en sortit trois rubans de velours noir.
"Puis-je suggérer un petit jeu, proposa le jeune homme."
"Un jeu ?"
"Afin de vous apporter un maximum de … sensations, je souhaiterais vous bander les yeux et vous empêcher d'être disons « actif » pendant les préliminaires. Ainsi vous pourriez juger pleinement de l'étendu de mes talents."
"Tu sais, je ne suis pas très attiré par ce genre de…"
"Ce ne serait que pour le début, l'interrompit Duo d'une voix câline, ensuite, dès que les choses se préciseront, nous pourrions inverser les rôles."
"Inverser, ne put s'empêcher de relever l'aristocrate."
"Oui, après les préliminaires vous pourriez me bander les yeux et m'attacher. Cela vous déplairait-il de m'avoir soumis, demanda le châtain en feintant l'inquiétude."
"Non, non pas du tout, rétorqua rapidement le seigneur. L'image de ce petit démon livré totalement à sa merci le fit frissonner d'excitation."
"J'ai tout de suite su en vous voyant que vous seriez un amant hors du commun, susurra Duo."
"Eh bien soit, faisons-le, répondit le noble bouillonnant d'un désir qui menaçait de le consumer."
Le jeune homme lui sourit et descendit du lit. Il laissa le soin à l'aristocrate de s'installer confortablement dans le matelas et lorsqu'il fut prêt Duo lui attacha les poignets aux montants du lit. Puis il reprit sa position initiale, assis sur le bassin de sa proie. Il se baissa lentement vers lui et lui banda doucement les yeux.
La tâche accomplie, le châtain observa quelques instants sa victime et l'expression sensuelle qui ne l'avait presque pas quittée jusqu'à présent fit place à un sourire de prédateur.
Il posa sa main sur le haut du torse de cet homme qu'il méprisait et la fit descendre lentement jusqu'à la bordure de son caleçon, observant d'un air amusé la réaction presque extatique de sa proie. Il s'arrêta un petit moment vers le bord du tissu, effleurant le bas de son ventre afin de lui arracher quelques gémissements avant de faire glisser le dernier vêtement le long de ses jambes.
Totalement satisfait de la situation, Duo descendit du lit, récupéra sa croix et la passa autour de son cou.
"Que se passe-t-il, s'impatienta le seigneur, pourquoi t'arrêtes-tu ?"
"J'ai eu ce que je voulais, répondit calmement le châtain."
"Je ne comprends pas… détaches-moi immédiatement !"
"Ce serait dommage, ne vous avais-je pas promis une nuit inoubliable."
"Je t'ordonne de me libérer sur le champs espèce de #é!à, hurla l'aristocrate."
"Monseigneur, je crains que vous ne vous égariez, plaisanta le jeune homme, ce genre de vocabulaire n'est pas digne d'un homme de votre rang."
Sourd aux protestations de son captif, Duo inspecta la chambre sous toutes les coutures s'assurant qu'aucun vêtement n'y avait été rangé. Après avoir terminé sa fouille, il ouvrit les fenêtres et balança la tunique pourpre et le caleçon dans le vide.
"Ce fut un plaisir de vous revoir Monseigneur, fit Duo avant de quitter la pièce laissant l'homme, totalement nu et ligoté, vociférer des insultes plus imagées les unes que les autres."
Le châtain était sur le point de quitter la chambre et de refermer la porte lorsqu'un sourire sadique apparut sur son beau visage. Après tout pourquoi le priver d'un public si cela lui chantait. Ca serait dommage qu'il s'époumone inutilement.
Il abandonna donc la chambre en laissant l'entrée grande ouverte.
Heureusement pour lui, personne ne le croisa dans les couloirs et ce fut avec un soulagement quasi-libérateur que Duo se retrouva devant la salle de bal. Le jeune homme jeta un dernier coup d'œil aux invités cherchant dans la foule la silhouette du seigneur aux yeux de glace. Mais ce fut en vain. Il finit donc par se détourner et se dirigea vers les escaliers.
"Monseigneur attendez, fit une voix féminine que le châtain reconnut immédiatement."
"Votre Altesse, répondit-il en s'inclinant légèrement devant la princesse qui l'avait accueillie à son arrivée."
"Vous alliez partir sans tenir votre promesse, s'enquit la demoiselle sur un ton de doux reproches."
"Non, je souhaitais juste prendre l'air, il fait un peu trop chaud à mon goût."
"Je comprends mais il est 23h30 et je serais vraiment attristée de ne pas vous avoir à mes côtés pour les douze coups de minuit. Il y a une terrasse derrière le dôme, si vous le souhaitez nous pourrions aller y respirer quelques minutes."
Réfléchis Maxwell, trouve une excuse,…
Mais apparemment sa bonne étoile avait décidé de le lâcher à la dernière seconde.
"Ce sera avec plaisir votre Altesse, répondit-il finalement en offrant son bras à la jeune femme."
Ils entrèrent dans la salle de bal et avancèrent lentement vers le fond de la pièce, s'arrêtant de temps à autre pour saluer certains invités. Duo put apercevoir de loin une petite porte en verre qui donnait accès à la fameuse terrasse.
Ils l'avaient presque atteinte lorsque des hurlements se firent entendre à l'entrée. Un homme accoutré d'un dessus de lit vert foncé tentait vainement de s'introduire dans la salle, mais il était retenu fermement par un officier de la garde royale aux longs cheveux blonds.
"Laissez-moi passer, je suis sûr que ce bâtard et encore ici, s'époumona l'intrus."
Le jeune soldat appela des hommes en renfort afin de maîtriser le forcené.
"Lâchez-moi immédiatement commandant Merquize, souffla-t-il, je suis le duc de Septem et je viens de me faire agresser à l'intérieur même du palais."
"Mais que dites-vous là Monsieur, questionna Zechs."
"C'était un jeune homme habillé de rouge avec de longs cheveux châtains, s'égosilla l'aristocrate en scrutant la salle avec un air s'apparentant de près à la folie. Là regardez, il est là-bas, au fond de la salle au côté de la princesse."
Tous les regards se dirigèrent vers Duo qui se sentit soudain pris au piège.
"Oups, dit-il voyant arriver dans sa direction tout un attroupement de soldat. Désolé votre Altesse mais je me vois contraint de prendre congé."
Après avoir fait un rapide baise-main à la jeune fille, il fila rapidement jusqu'à la seule sortie encore disponible : la terrasse.
Arrivé sur le balcon, le châtain se pencha par-dessus la balustrade afin d'évaluer ses chances de survie en cas de saut dans le vide. Vu le nombre impressionnant de mètres qui le séparaient du sol, cette solution était à proscrire.
Se retournant, il scruta rapidement le dôme et les murs du palais, cherchant n'importe quel moyen de se dépétrer de cette situation des plus inconfortable. Et par chance, il aperçut tout au fond de la terrasse un mur entièrement recouvert de lierre. Avec un peu de chance, la plante serait assez solide pour qu'il puisse escalader la paroi. Il se précipita donc dans cette direction, entendant derrière lui les cris des soldats lui intimant l'ordre de se rendre.
Dès qu'il fut à proximité du rempart, le fuyard grimpa sur la rambarde et commença son ascension. Il monta plusieurs mètres avant d'atteindre un petit balcon et s'y hissa. Jetant un coup d'œil en bas, Duo aperçut quelques gardes téméraires tenter de le suivre tandis que les autres essayaient sûrement de le rejoindre par l'intérieur du château.
Ne souhaitant pas s'éterniser et laisser les soldats gagner de la distance, il appuya sur la poignée de la porte-fenêtre et entra dans la pièce plongée dans le noir. Cela semblait être un petit salon mais notre passe-muraille ne s'attarda pas sur la décoration des lieux. Il courut vers la sortie, ouvrit précautionneusement la porte s'assurant qu'aucun garde n'était déjà arrivé jusque là et voyant le chemin libre d'accès s'engouffra dans le couloir et se mit à cavaler entendant déjà au loin les pas lourds des soldats.
Il longea un nombre incalculable de corridors, montant des escaliers pour ensuite en redescendre d'autres, il avait finit par perdre totalement la notion des lieux. Le châtain ne savait plus du tout où il se trouvait. Son seul espoir était de trouver rapidement une sortie avant que les gardes qui continuaient à le poursuivre ne mettent la main sur lui.
Au détour d'un couloir, il se retrouva soudain devant une porte en métal doré mesurant aux moins cinq mètres du haut et encadrée par deux énormes torches. Toute la surface était entièrement travaillée au burin, des centaines voir des milliers d'inscriptions y étaient gravées dans une langue inconnue à Duo. Au centre de la porte, tel un scellé oublié par le temps, une monumentale tête de dragon aux yeux sertis de rubis y avait été sculptée. Le fuyard resta quelques instants interdit devant l'ouvrage, comme hypnotisé par l'éclat des flambeaux se reflétant dans les gemmes.
Mais il fut bien vite tiré de sa rêverie par les voix encore lointaines et étouffées des soldats. N'ayant aucune autre échappatoire, il tenta d'ouvrir les lourds battants en tirant de toutes ses forces sur le gigantesque anneau pendu dans la gueule de l'animal. Mais les panneaux ne bougèrent pas d'un pouce.
Complètement essoufflé et quelque peu découragé par sa tentative de fuite ratée, Duo se laissa glisser jusqu'au sol et s'assit le dos appuyé contre la porte de métal.
Il prit délicatement dans sa main la croix en argent et laissa apparaître un léger sourire mélancolique sur son visage.
"Le plus important c'est de t'avoir récupéré, murmura-t-il."
Il la laissa ensuite reposer sur son torse, heureux de la sentir à nouveaux près de son cœur.
"Je me demande ce que l'on encourt comme peine de prison pour avoir allumé un noble et l'avoir laissé attaché en tenue d'Adam sur un lit de la famille royale, poursuivit-il à haute voix sur un ton moqueur."
Mais son cœur rata plusieurs battements, lorsqu'un énorme rugissement vint répondre à sa question.
Sautant sur ses pieds, il s'éloigna de quelques pas de la porte, un peu alarmé par les grondements et les plaintes qu'elle semblait émettre. Et s'est avec une stupéfaction grandissante que le châtain vit les deux gigantesques battants de l'entrée s'ouvrir sans un bruit devant lui comme poussés par le vent.
La pièce était totalement plongée dans la pénombre ne laissant rien transparaître de son contenu. Mais Duo n'avait pas le choix car il entendait les pas des soldats qui se rapprochaient. D'ici quelques instants ils l'auraient rejoint.
Il prit donc le temps d'inspirer profondément et s'enfonça dans l'obscurité d'une démarche décidée. Il venait à peine de franchir le seuil lorsque Zechs et ses hommes arrivèrent à porté de vue. Le commandant s'arrêta net lorsqu'il aperçut la silhouette de l'inconnu se découper de la pénombre et les portes se refermer sur lui.
Il manquait plus que ça, souffla Merquise entre ses dents.
A suivre
