Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas etc…

Genre : OOC, UA, aventure, romance, fantastique

Couples : on se rapproche…

Voili voilou la suite... pour me faire pardonner de la taille très courte de mon précédent chapitre, je vous mais en ligne le 21ème opus avec un peu d'avance. J'ai essayé d'avancer un maximum l'histoire pour arriver dans les prochaines parties dans des développements plus... comment dire... intéressants :-p

Réponses aux reviews :

Kida Saille : comme d'habitude, merci pour ta review... des couples à l'horizon ? mmh... peut-être :-p

Hayko Maxwell : (Kittyval encore en train de faire des courbettes devant son ordi... on va commencer à se poser des questions sur mon état mental...mdr) Merci pour ta review, j'espère que tu apprecieras tout autant ce nouveau chapitre...

Florinoir : /Les G-Boys/ Dis Kittyval, t'aurais pas vu Flo /Kittyval penché sur son ordi/ Euh non pourquoi /Wufei en train de sortir son sabre/ Faut qu'on parle à propos d'un problème de crossover... MDR merci pour ta review...

Khisanth : pas de quoi casser les suspension de ta chaise dans ce nouvel opus... mais je te conseille de prévoir son remplacement pour le prochain chapitre :-p... Merci d'avoir pris le temps de laisser une review.

Bubul : j'espère te faire culpabiliser encore plus... comme ça tu seras obligée de me faire deux chapitres pour rattraper le coup... :-p

Bonne lecture !


Les Chevaliers Dragons

Chapitre XXII : Samarra La Magnifique

Le soleil commençait à décliner au moment même où les chevaliers aperçurent le mur d'enceinte de Samarra. Toute la ville baignait dans les tons chauds du couchant et donnait l'impression que la cité venait de surgir devant eux tel un mirage. Construite entièrement avec les pierres rouges de la région, la cité fortifiée avait été érigée il y a plusieurs siècles et demeurait, malgré la pauvreté de ses habitants, l'une des plaques tournantes du pouvoir de Sanc. Tous les nobles puissants en quête de vie facile et de débauche venaient ici afin d'échapper aux contraintes de la bienséance.

Les ministres au pouvoir avaient appauvri et asservi le peuple du sud afin d'augmenter leur propre richesse. Cupides et cruels, ils n'avaient pas hésité à écraser la population sous les taxes et les impôts pour assouvir leur soif de puissance. De plus, les conditions climatiques rendus difficiles par le manque d'eau, était une contrainte supplémentaire pour les habitants.

Il était grand temps que cela change.

Les portes de la cité étaient fermées la nuit pour en empêcher l'accès aux voleurs et autres maraudeurs.Les chevaliers devraient donc attendre le levé du soleil pour y pénétrer. Mais cette solution les obligerait à abandonner leur anonymat car les hommes de la garde auraient tôt fait de les reconnaître.

Ils étaient devant une impasse.

« Comment allons-nous faire pour entrer dans la ville ? », demanda Wufei.

« Il nous faut compter sur Zechs pour cela. », répondit Quatre.

Ils risquaient donc de devoir passer la nuit dehors. Si la température en journée avoisinait des hauteurs étouffantes, pendant la nuit elle dégringolait pour laisser la place au froid et cela même en été. Lorsque le soleil eût totalement disparu, les jeunes seigneurs enfilèrent leur cape afin de combattre la morsure du froid. Ils étaient en train de discuter sur le meilleur moyen de conserver un maximum de chaleur pendant les prochaines heures lorsqu'un cri aigu se fit entendre.

A ce son, Trowa se retourna et scruta le ciel. Après quelques instants, il commença à apercevoir une tache blanche se découper à l'horizon et dessiner de grandes arabesques. Le seigneur de l'est émit un sifflement et tous purent voir l'objet de leur attention se diriger droit vers eux. Rapidement, il enfila son gant en cuir et tendit son bras afin de permettre au faucon de venir se poser.

« Bonsoir ma belle. »

L'oiseau émit un léger cri en réponse aux caresses de son maître.

« Nous pouvons nous approcher de l'entrée, Zechs nous y attend. »

« Comment le sais-tu ? », interrogea Duo.

« Sur le message que je lui ai fait parvenir, je lui ai dit que mon faucon le préviendrait de notre arrivée. Mais je ne pensais pas qu'il le ferait voler aussi pendant la nuit. »

« Un coup de chance. », remarqua le natté.

Les chevaliers prirent les rênes de leurs chevaux en main et avancèrent sans bruit vers le mur d'enceinte de la cité.

L'accès à la ville était une immense porte rouge. Les lourds pans en métal étaient verrouillés de l'intérieur. Sur la surface on pouvait voir dessiné une plus petite porte évitant aux gardes de devoir ouvrir en grand l'accès à la ville, en cas d'allé et venu d'une seule personne.

Les jeunes seigneurs étaient arrivé à quelques mètre de l'entrée lorsqu'ils virent la petite ouverture se déverrouiller et la silhouette bien connue de Zechs se découper dans l'entrebâillement.

« Je suis heureux de vous revoir. », fit le soldat en s'inclinant respectueusement devant son prince.

« Nous aussi. », répondit Quatre. « Tout est prêt ? »

« Oui, mais vous devriez entrer. Si nous restons ici nous risquons de nous faire remarquer. »

Les chevaliers acquiescèrent et entrèrent l'un après l'autre dans la cité fortifiée. Lorsque Duo passa l'entrée, Zechs prit le temps de lui demander comment s'était passé son épreuve. La sollicitude du soldat toucha le châtain qui le rassura et le remercia de son inquiétude à son égard. Cette petite discussion permit aussi au Commandant de la garde d'ignorer royalement Wufei.

L'héritier du clan Chang ne s'en offusqua pas car il avait conscience que l'attitude du soldat était dû aux propos qu'il lui avait tenus quelques jours plus tôt. Apparemment, Zechs n'avait pas l'intention de passer l'éponge aussi facilement. D'un côté, cela rassura le jeune seigneur car se tenant ainsi à distance, il ne risquait pas de voir le soldat se jeter devant le danger pour les protéger. Mais de l'autre côté, il ne pouvait s'empêcher de ressentir du regret quant à leur amitié qui semblait s'être définitivement brisée.

Les chevaliers suivirent Zechs dans les dédalles de la ville. Rien n'avait changer depuis le dernier séjour de Duo à Samarra. A chaque coin de rue, on pouvait voir la pauvreté et la misère des habitants. Face à cette population affamée et opprimée, les jeunes hommes avaient de grandes difficultés à rester impassibles. Mais ils ne devaient surtout pas se faire repérer à ce stade de leur voyage. D'ici quelques heures, il sera grand temps de faire payer au Ministre Ventei toutes les souffrances qu'il leur avait fait endurer.

Après avoir traversé toute la cité, ils arrivèrent au pied du palais. L'extrême raffinement de l'architecture avait tout des milles et une nuits. Au centre s'élevait une haute bâtisse dont le toit était constitué d'un dôme en pierre. Quatre minarets s'élevaient à chaque angle de l'édifice, permettant ainsi une surveillance idéale des hommes de la garde.

Zechs s'avança jusqu'à l'entrée principale mais fût retenu par le prince.

« Nous ne pouvons pas passer par là sans nous faire repérer. »

« Ne vous inquiétez pas votre Altesse, j'ai offert un petit cadeau aux soldats de Samarra. »

Devant l'air interrogateur de Quatre, le soldat poursuivit son explication.

« Depuis mon arrivée dans cette ville, j'ai sympathisé avec les gardes du palais et pour les récompenser de leur travail, je leur ai offert un peu de notre boisson nationale. »

« Vous les avez enivrés ? », demanda le prince apparemment amusé par la façon toute personnel qu'avait son chef des armées de détourner en douceur l'attention des soldats.

« Je plaide coupable. », répondit Zechs. « Ils ont tous de la famille dans cette ville et pour eux, le seul moyen de leur garantir une vie avec un minimum de décence était de s'enrôler dans la garde du palais. Ils ne respectent pas le Ministre Ventei mais ils ne veulent pas non plus mourir de faim.»

« Vous n'avez donc pas voulu leur faire du mal. »

« Ca n'était pas nécessaire. Tout comme le peuple de cette contrée, ils n'attendent qu'une chose», poursuivit Zechs en se tournant vers Duo, « ils veulent un nouveau dirigeant, quelqu'un qui saura les protéger et leur apporter une vie paisible. Crois-tu pouvoir leur donner ce qu'ils attendent ? »

« Je suis ici pour cela. », répondit le natté.

Le soldat observa quelques instants le chevalier étonné de ne pas le voir s'emporter et crier vengeance. De toute évidence, l'épreuve avait changé le comportement du jeune homme et l'avait fait mûrir. Tout compte fait, peut-être était-il enfin prêt à assumer la charge de Seigneur des Terres du Sud.

Fort de cette constatation, Zechs conduisit le petit groupe jusque dans l'enceinte du palais. Ils y trouvèrent le bras droit du Commandant qui, lorsqu'il reconnut les nouveaux arrivants, s'inclina en signe de respect. Le chef des armées lui confia les chevaux afin de les dissimuler dans les écuries du Ministre Ventei. Trowa en profita aussi pour libérer son faucon.

La petite troupe poursuivit son chemin et entra dans le domaine habituellement si bien protégé. Et là, ce fût la surprise totale lorsqu'ils découvrirent un immense jardin verdoyant.

Une grande allée bordée de palmiers menait jusqu'au bâtiment principal. De chaque côté du sentier, étaient plantés de nombreux bosquets aux fleurs multicolores ainsi qu'une multitude d'arbres fruitiers. Un gigantesque bassin avait été construit au milieu de la pelouse où l'on pouvait admirer de nombreux poissons aux couleurs chatoyantes.

« Alors là il va falloir que l'on m'explique. Je croyais que toutes les rivières étaient à sec. », dit Duo.

« C'est un mystère que je n'ai pas réussi à résoudre. Personne ne sait comment le Ministre Ventei fait pour obtenir toute l'eau nécessaire. », répondit Zechs.

« Cette ordure ose utiliser l'eau pour… "jardiner" alors que la population meurt de faim et de soif ! »

Devant le sourire qu'arborait le Commandant Merquize, Duo se vexa.

« Ca te fait rire ! »

« Visiblement toute ta hargne n'a pas disparu. »

Il fallut quelques instants au chevalier pour comprendre que Zechs n'était pas amusé par la situation mais par son comportement emporté.

« Tu as raison. », rétorqua Duo. « Je devrais apprendre à me contrôler. »

« Ne dis pas ça. Si on ne se met pas en colère pour ce genre de chose, alors rien n'en vaut la peine. »

Sur ces bonnes paroles, la petite troupe entra dans la bâtisse principale.

L'architecture intérieure valait largement celle de l'extérieur. Le plafond n'était qu'une suite de hautes voûtes élégantes où l'on pouvait distinguer une multitude de peintures délicates. Les chevaliers continuèrent à suivre Zechs dans les différents couloirs du palais. Les lieux étaient plongés sciemment dans le noir. De lourdes tentures en velours obstruaient chaque fenêtre et la seule source de lumière venait de torches accrochées aux murs.

Le soldat les emmena jusqu'à une petite pièce, de toute évidence utilisée comme une remise où les gardes entreposaient diverses armes.

« Désolé votre Altesse mais c'est l'endroit le plus sûr. Personne n'utilise cet équipement et vous serez certain de ne pas être découverts. », dit-il en refermant la porte.

« C'est parfait, ne vous inquiétez pas. A quelle heure se déroule la réunion avec les conseillers ? »

« A neuf heures dans la salle des audiences. »

« C'est donc à ce moment là que nous ferons notre entrée. Notre but est de mettre Duo à la tête de ce pays sans verser une seule goutte de sang. Le fait que les soldats du palais ne souhaitent pas voir le ministre Ventei conserver son pouvoir nous facilitera grandement les choses. »

« Il a pourtant des hommes à sa solde, ceux qui ont attaqués le village où Hilde s'était réfugiée. », rétorqua le natté.

« Tu as raison et c'est pour cela que nous ne devons pas nous faire remarquer. », répondit Quatre. « Si le Ministre Ventei ignore nos plans, il ne pourra pas s'organiser pour tenter de te tuer. Dès que tu feras ton entrée demain devant tous les conseillers, il ne pourra pas cacher ton existence et sera dans l'obligation de te céder la tête du pays. »

« Une prise de pouvoir tout en douceur en quelque sorte. »

« Si tout se passe selon mon plan, ça sera le cas. »

« Je vais vous laisser. », dit Zechs. « Je reviendrai vous chercher demain matin. »

Le soldat donna un double des clés au prince et sortit de la remise non sans avoir verrouillé la porte derrière lui.

Les chevaliers décidèrent de se reposer à tour de rôle pendant les quelques heures restantes, assurant ainsi une garde permanente.


A neuf heures précises, la salle d'audience était emplie de conseillers qui n'attendaient plus que l'arrivée du Ministre Ventei. Les rideaux demeuraient fermés empêchant toute lumière naturelle d'entrer dans la pièce rendant l'atmosphère lourde et étouffante.

Un homme d'une quarantaine d'années à la calvitie naissante et à l'embonpoint plus qu'apparent, fit son entrée quelques minutes plus tard. Habillé de luxueux vêtements et paré d'un nombre impressionnant de bijoux et autres babioles de mauvais goût, le noble avança d'un pas lourd jusqu'à un imposant trône d'ébène dont la sobriété pouvait surprendre. Il monta les quelques marches le séparant du symbole de son pouvoir et s'y installa avec un air de supériorité non dissimulé.

« Nous commencerons cette séance par l'augmentation de la taxe sur l'eau. », annonça le Ministre d'une voix forte.

« Mais mon Seigneur, sauf votre respect, le peuple n'arrive déjà plus à payer les impôts actuels, ils ne pourront jamais faire face à une nouvelle augmentation. A ce rythme, nous risquons un soulèvement de la population.», se permit de remarquer l'un des conseillers présents.

« Et bien dans ce cas, nous couperons quelques têtes et le problème sera réglé. »

Ventei allait poursuivre lorsqu'il fut interrompu par l'entrée d'une personne qu'il considérait des plus déplaisante.

« Commandant Merquize, que me vaut l'honneur de votre présence. », fit le Ministre d'un ton mielleux.

« Désolé d'interrompre votre réunion mais je souhaiterais vous présenter une personne de la plus haute importance.», répondit le soldat sans se départir de son sourire. « M'autorisez-vous à la faire entrer ? »

« Faites je vous en prie. », poursuivit le noble dont la curiosité venait d'être piquée au vif.

Les portes de la salle s'ouvrirent en grand et Duo fit son entrée suivit immédiatement de ses compagnons. Dès les conseillers aperçurent l'emblème sur le torse des nouveaux arrivants, un murmure général de surprise et d'appréhension s'éleva dans la pièce.

A la vue des chevaliers-dragons, le Ministre Ventei perdit son assurance et son teint jusqu'alors rougeâtre devint livide. Lorsque les nouveaux arrivants furent un peu trop prêts à son goût, le noble se leva et regarda autour de lui d'un air paniqué afin d'y trouver une quelconque aide providentielle. Mais personne ne s'interposa, bien au contraire. Au fur et à mesures que les chevaliers avançaient, les conseillers s'écartaient de leur chemin avec une sorte de déférence mêlée de crainte.

Duo s'arrêta à quelques mètres du Ministre Ventei et fixa cet homme avec une telle haine dans ses yeux, que le noble ne pu s'empêcher de trembler légèrement.

« Je…je ne comprends pas. Commandant Zechs, voulez-vous me dire ce que cela signifie ? »

Quatre s'avança lentement et se plaça à la hauteur de Duo.

« Un homme de votre position devrait deviner à qui il s'adresse. », répondit le blond d'une voix sèche.

La stupéfaction de Ventei fût totale. Il descendit les quelques marches qui le séparaient de l'héritier du Royaume de Sanc et s'inclina face à son prince.

« Votre Majesté pardonnez-moi, je ne vous avais pas reconnu. »

« Relevez-vous Ministre Ventei et faites face à votre nouveau Seigneur. »

« Que voulez-vous dire ? », s'enquit le noble d'une voix faussement incrédule.

Quatre afficha un sourire ironique avant de se tourner vers toute l'assemblée présente.

« Voici Duo Maxwell, chevalier-dragon élu par Shinigami et Seigneur reconnu des Terres du Sud. », annonça le prince d'une voix forte.

A cette proclamation, tous les conseillers s'agenouillèrent. Seul le Ministre Ventei se refusait à montrer son allégeance.

« Cela ne se peut. », rétorqua l'homme face à cette présentation.

« Mettriez-vous ma parole en doute ? », s'enquit Quatre d'un ton menaçant.

« Je ne me le permettrez pas votre Altesse. Mais vous comprendrez ma surprise car cet homme ne semble pas suffisamment fort pour être choisi par le puissant Shinigami. »

A ces mots, Duo afficha un sourire de prédateur et d'une main sûre, il sortit lentement l'épée de son fourreau et la tint face à lui.

Dès que le noble aperçut la lame sacrée étinceler, ses yeux s'agrandir sous la surprise.

« Impossible ! Un tel… avorton ne peut accéder à ce poste. », souffla-t-il sous la colère. Apparemment le Ministre semblait avoir de plus en plus de peine à garder son sang froid.

« Comment osez-vous manquer de respect à votre suzerain. », répliqua le prince.

« Je suis bien plus apte à diriger ce pays », dit-il totalement hystérique. « Ce bâtard n'est même pas issu d'une famille de haut rang, il ne peut… »

Mais Ventei ne put poursuivre sur sa lancée. D'un mouvement aussi rapide que surhumain, Duo se posta juste derrière le Ministre et posa la lame de son épée sur la gorge du noble.

« Fais-moi plaisir. », chuchota Duo d'une voix aussi sensuelle que menaçante. « Donnes-moi encore une seule excuse pour te trancher la gorge. »

Déglutissant avec difficulté, Ventei n'osa plus faire un seul mouvement.

« Commandant Merquize. », appela Duo. « Auriez-vous l'obligeance de préparer une escorte pour le Ministre Ventei afin de l'accompagner jusqu'à la frontière et vous assurer qu'il quitte définitivement cette contrée. »

« Ce sera un honneur Seigneur Maxwell. »

Duo retira son épée et poussa le noble en avant. L'homme fit quelques pas avant de se retourner vers le chevalier.

« Sachez que si j'apprends que vous avez à nouveau foulé le sol de mon pays, je vous ferai exécuter sur le champs. Dès à présent et cela pour le reste de votre existence, l'entrée sur les Terres du Sud vous est interdite. », proclama Duo. « Est-ce clair Ministre Ventei ? »

Totalement perdu et hagard, l'homme n'eût aucune réaction.

« EST-CE CLAIR. », s'exclama le chevalier d'une voix menaçante et les yeux étincelants de colère.

« Oui. », murmura le Ministre avant d'être encadré par quatre soldats de l'armée royale et raccompagné sans plus d'égard hors de la pièce.

Dès que l'homme fût sorti, Duo jeta un coup d'œil à Quatre.

« Commandant Merquize », appela le prince.

« Oui votre Altesse. »

« Réunissez tous les gardes dans la cour du palais, le Seigneur Maxwell va faire une annonce et donner ses ordres à sa nouvelle armée. »

« Cela sera fait. »

« Faites aussi placarder dans toute le pays une proclamation royale annonçant la prise de pouvoir du chevalier-dragon. »

Zechs s'inclina et partit exécuter les ordres du prince.

Quatre reporta son regard sur Duo et fit un signe positif de la tête à son attention. Le natté inspira profondément avant de gravir les marches et de s'asseoir sur le trône qui, à partir de ce jour, devint le centre de son pouvoir.


Une semaine avait passé depuis le coup d'état de Duo. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ce ne fût pas de tout repos pour le jeune seigneur, bien au contraire.

Les journées se succédaient et le chevalier ne savait plus où donner de la tête. Ca priorité demeurait le bien-être de son peuple mais le fait d'être entouré par des conseillers dont la loyauté était des plus discutable ne l'aidait en rien.

La première chose que fit Duo après avoir parlé à ses soldats, fût de visiter de fond en combles le palais. Aidé de ses compagnons d'arme, il découvrit avec stupéfaction, que le Ministre Ventei avait engrangé un trésor colossal en pièces d'or, bijoux et pierres précieuses, de quoi reconstruire le pays avec l'aide de ses amis. Mais la plus incroyable de leur découverte fût sans aucun doute une sorte de hangar aménagé dans le coin le plus reculé du palais. Dans cet endroit avait été stocké avec le plus grand soin, une quantité phénoménale de nourriture. Elle fût immédiatement rationnée et distribuée à la population. Quatre mit à la disposition de Duo, des hommes de l'armée royale afin d'effectuer une répartition à travers tout le pays.

Malgré ces premiers pas dès plus encourageants, le chevalier restait inquiet car le manque d'eau demeurait son principal problème. Afin d'y remédier, il avait organisé une réunion avec ses compagnons afin de trouver un moyen de déterminer de quelle source venait l'eau utilisée pour les jardins du palais et le cas échéant, trouver une façon d'amener celle qu'il avait découvert dans le temple jusqu'aux rivières asséchées. Mais ils furent interrompus dans leurs réflexions par l'arrivée de Zechs. Le soldat avait découvert quelque chose et souhaitait de toute urgence la présence des chevaliers.

Les jeunes seigneurs le suivirent dans les dédales des sous-sols, traversant d'anciennes catacombes pour arriver dans ce qui étaient de toute évidence les prisons de Samarra. Mais il n'y avait aucun bandit ou meurtrier, les seules personnes présentes étaient des villageois, des paysans ou d'anciens soldats du palais.

« Que font-ils ici ? », interrogea Duo.

« Ce sont des opposants du Ministre Ventei accusés de haute trahison. D'après ce que m'ont dit les habitants de la ville, ils devaient être exécutés après être torturés. »

Les uns après les autres, Duo les fit libérer.

« Merci. », souffla un vieillard en se jetant aux pieds de son seigneur.

« Ne me remerciez pas. », dit doucement le natté en l'aidant à se relever. « Vous n'auriez jamais dû vivre tout cela. »

L'ancien prisonnier à la silhouette décharnée et fatiguée observa son vis-à-vis.

« Vous êtes un homme bon. Peut-être nous apporterez-vous cette paix que nous souhaitons tous si ardemment ? »

« Je vous promets de tout faire dans ce but. »

« Dans ce cas, je peux peut-être vous y aider. J'ai été enfermé ici à cause d'une chose que le Ministre Ventei m'avait demandé de construire.»

Devant l'air interrogateur de Duo, l'homme poursuivit son histoire.

« Contrairement à ce que tout le monde croit, les rivières ne se sont pas asséchées naturellement. Les cours d'eau ont été bloqué par un barrage. »

« Pourquoi avoir contribué à une telle entreprise ? Vous ne pouviez en ignorer les conséquences.»

« Il avait menacé de violenter et de tuer ma famille si je n'obtempérais pas. Je n'ai pas eu la force de lui faire face en sachant que je condamnerai les miens à la torture. J'ai donc exécuté ce qu'il me demandait. »

« Vous avez cru faire ce qui vous semblait juste. »

« Je n'aurais pas dû céder car dès que le travail fût exécuté, il fit assassiner l'ensemble de mon entourage et m'emprisonna ici afin de me garder sous la main en cas de problème. »

Le vieillard observa son nouveau seigneur et une lueur d'espoir s'alluma dans ses prunelles fatiguées.

« Les rivières de cette contrée prennent leur source dans le volcan. Il a suffit d'en bloquer l'accès pour assécher tout le pays. Vous pourrez donc facilement remettre les choses en place en détruisant le barrage.»

Duo acquiesça avant de poser d'autres questions.

« Quel est votre nom vieil homme. »

« Howard, je me nomme Howard. »

« Howard, pourriez-vous nous indiquer exactement à quel endroit se trouve se barrage ? »

Le vieil homme acquiesça et fournit un plan détaillé du chemin à emprunter ainsi que la meilleure façon d'effectuer une brèche dans la structure de pierre.

Fort de ces informations, Duo partit avec Wufei et Heero jusqu'au réservoir. Grâce aux connaissances de l'héritier Chang sur la conception des explosifs, ils réussirent sans difficulté à faire une brèche dans la muraille. La pression de l'eau fit le reste. Au bout de quelques minutes, le mur ne résista pas et céda sous la force des flots déchaînés qui se déversèrent en abondance dans les différentes rivières qui serpentaient l'ensemble du pays.

Lorsqu'ils rentrèrent au palais, Duo eût la bonne surprise d'y trouver Hilde. A la vue du natté, la jeune femme se jeta littéralement dans ses bras en riant de bon cœur.

« Je savais que tu y arriverais. », murmura la brune à son oreille.

« C'est grâce à vous tous que les choses on pût changer. Seul je n'aurais pas pu y arriver. »

A ces mots, la jeune femme sourit de plus belle mais sa bonne humeur fit soudain place à un air plus grave.

"Pourquoi ne pas avoir exécuté le Ministre Ventei ?"

"Je ne voulais pas que ma prise de pouvoir soit synonyme de meurte même si ça n'était que justice. Mais rassure-toi, cet homme possède tellement d'ennemis à travers tout le Royaume de Sanc que je ne donne pas cher de sa peau."

« Que vas-tu faire à présent ? », poursuivit-elle.

« Rendre dignité et honneur à mon peuple et remettre sur pied Samarra La Magnifique. »


Il était cinq heures du matin et Duo déambulait déjà dans les couloirs du palais. Il y avait tant de choses à faire que le jeune homme ne ménageait ni ses efforts ni ses heures de sommeil afin de résoudre un à un chaque problème qu'on lui soumettait. Mais malgré sa bonne volonté, le natté savait qu'il ne pourrait pas continuer à ce rythme encore bien longtemps sans risquer l'épuisement total.

Arrivé dans la salle d'audience qui était devenu depuis peu son principal lieu de travail, il se sentit oppressé. La pièce toujours habillée de ses tentures de velours lui donnait l'impression d'étouffer. Agacé de devoir subir constamment ce malaise, le jeune homme s'approcha des lourds rideaux et d'un geste sec et vigoureux, il les arracha, dévoilant une à une d'immenses fenêtres en forme d'arcade. La lumière entra en abondance dans la pièce chassant l'atmosphère lourde pour ne laisser qu'une impression d'apaisement.

Satisfait de ce changement, le chevalier observa la pièce. On pouvait maintenant distinguer clairement les grandes fresques peintes sur le haut plafond ainsi que la mosaïque multicolore qui décorait le sol de marbre. Il allait enfin pouvoir travailler plus sereinement.

Duo s'avança jusqu'au marches qui donnaient accès au trône et d'un geste lent s'allongea sur l'une d'entre elles. Une main pliée derrière sa tête et l'autre levée en l'air, le jeune homme s'amusait à observer les rayons du soleil jouer entre ses doigts. Perdu dans sa contemplation, il ne prit même pas la peine de se relever lorsque la porte s'ouvrit et qu'un homme pénétra dans la pièce. De toute façon, il avait reconnu l'aura du nouveau venu et savait qu'il pouvait conserver son attitude rêveuse.

Les pas résonnèrent sur le marbre et Heero vint s'asseoir sur l'une des marches précédant celle sur laquelle son ami était allongé.

Depuis sa position, Duo ne pouvait voir que le profil du brun. Fidèle à lui-même, le seigneur du Nord arborait son air sérieux et impassible, mais contrairement à ses habitudes, c'est lui qui débuta la conversation.

« Tu devrais te ménager un peu. »

Totalement surpris par remarque, Duo se demanda pendant quelques secondes s'il n'avait pas mal compris les paroles de son compagnon d'arme.

« A ce rythme tu ne tiendras jamais et ça n'est vraiment pas le moment de montrer une quelconque faiblesse, tu dois d'abord leur prouver à tous que tu es à la hauteur de leurs attentes. »

« Ca je le sais déjà, tu ne m'apprends rien. », rétorqua Duo un peu vexé par la réflexion du brun.

Heero soupira et fit un mouvement négatif de la tête avant de se retourner vers le natté.

« Ne te fâche pas. », poursuivit-il d'une voix plus douce qu'à son habitude. « Ce que je voulais dire par là, c'est que tu ne peux pas tout assumer tout seul. Tu dois t'entourer de personnes qui sauront te conseiller et t'épauler. »

« Mais tu l'as vu toi-même Heero, il n'y a ici que des hypocrites et des pleutres. Comment veux-tu que je leur fasse confiance ? »

« Dans ce cas, renvois-les tous. »

« Tous ? », interrogea le châtain. « T'es sérieux ? »

« La confiance est quelque chose de précieux, tu ne dois pas laisser les gens t'approcher trop facilement où tu risques de mauvaises surprises. »

A ces mots, Duo se releva et s'assit pour discuter plus sérieusement avec son ami.

« Tu parles par expérience ? »

Heero sembla hésiter quelques instants mais finit par tourner son visage vers le natté et acquiesça en silence.

« Raconte-moi. », demanda le chevalier du sud.

« Lorsque mes parents étaient encore en vie, ils étaient toujours entourés d'une multitude de personnes qu'ils considéraient comme leurs amis. »

« C'est normal, ils étaient aimés et respectés. », releva Duo.

« C'est ce que je croyais mais après leur assassinat, ceux que je pensais être des gens prêts à me protéger furent ceux qui conspirèrent pour me tuer. »

« Comment as-tu fait pour leur échapper ? »

« Un homme qui m'était réellement fidèle m'a fait sortir du château et m'a conduit jusqu'au roi. C'est grâce à lui que je suis encore en vie aujourd'hui.»

« Qui était-ce ? »

« Odin Lowe. »

« Le prêtre de Wing ? »

Heero acquiesça.

« Ca explique beaucoup de choses sur toi. », fit remarquer Duo.

Le chevalier du Nord releva un sourcil d'un air interrogateur.

« Le fait que tu sois aussi… comment dire…. »

« Froid. », compléta le brun.

« Euh oui, sans vouloir te vexer tu es quelqu'un de difficile à approcher. », osa dire le natté en espérant ne pas froisser son ami. Mais de tout évidence ce ne fut pas le cas car contre toute attente, un léger sourire apparût sur le visage de Heero.

Duo allait poursuivre plus en avant son investigation sur le passé de son compagnon d'armes lorsque des pas se firent entendre mettant malheureusement fin à leur conversation. Un peu plus serein après sa discussion avec Heero, le natté décida de suivre les précieux conseils de son ami.


A suivre…