Série
: Naruto.
Auteur
: Miyuse, je l'aime ma vie.
Couple
: Très léger. Juste évoqué, en fait.
Genre :
Angst, angst, angst.
Disclaimer
: Pas à moi mais à Kishimoto-sensei !
Note :
Fic pour 30baisers (lien dans ma bio) ! Encore que je me demande si ça sera
valable vu que mon couple, il est en arrière-plan !
Just one more『LIFE』
Elle courait, sur le chemin. Elle ne regardait pas où elle
allait ; elle s'en fichait. Se contentant de poser un pied
devant l'autre, elle avançait.
Elle avait mal. Trop mal. Son cœur se serrait à chaque
nouvelle bouffée d'air. Déjà qu'elle avait
des difficultés pour respirer… Et puis, ses yeux la
brûlaient, se consumaient. Elle aurait voulu se les arracher
pour oublier ce qu'elle avait vu et qui ne la quittait plus. Mais
elle ne pouvait pas. Elle n'en avait pas le courage. D'abord,
elle redoutait la douleur. Ensuite, la colère de son père.
S'il la voyait ainsi privée de ses yeux, son héritage,
son lien avec cette maudite famille… Elle frissonnait rien que d'y
penser. Il faut dire aussi qu'il faisait froid.
De plus – autant être classique jusqu'au bout –, il
pleuvait à torrent. Cela plaisait bien à la jeune
fille, que le temps soit en accord avec son moral. Si elle pleurait,
le ciel se devait de pleurer aussi. De toute façon, elle
aimait bien la pluie. Celle-ci se confondait avec ses larmes. L'idée
lui plaisait bien.
Et elle courait toujours. Ses jambes la lâcheraient sans doute
bientôt. Elle n'avait plus de force. Lasse de continuer, elle
se laissa tomber. Elle n'eut même pas le réflexe de
tendre les mains pour amortir sa chute ; à quoi bon ?
Son corps percuta lourdement le sol froid et boueux. Elle ne bougea
pas, ne se releva pas. Elle ne gênait personne, ici. Elle
s'était échouée près d'un arbre. Il y
avait même une balançoire suspendue à une des
branches. C'était cruel. Ça lui rappelait ce qu'elle
voulait absolument chasser de son esprit. Naruto.
Elle l'avait surpris dans les bras d'un autre. Un garçon.
Son coéquipier. Kiba.
Les deux personnes qu'elle appréciait le plus – son cousin
hors-concours – étaient ensemble. Autant dire que ça
lui avait fait un choc. Sa première réaction ?
Elle avait souhaité leur mort. À tous les deux. Ils
n'avaient pas le droit d'être heureux sans elle.
Elle avait tout de suite regretté. Elle s'en était
voulu d'avoir de si mauvaises pensées. Comment
pouvait-elle ? Ni Naruto ni Kiba ne lui appartenaient. S'ils
voulaient s'embrasser, c'était bien leur droit. Mais elle
refusait. Elle était jalouse, si jalouse. Elle les voulait
tous les deux, rien qu'à elle. Elle devait pourtant refouler
ses envies, les dissimuler sous son masque de gentille petite fille.
Elle ne pouvait pas révéler au monde sa frustration sur
un simple coup de tête, non. Elle devait tenir son rôle
de demoiselle effacée, garder pour elle toutes ces pensées
qui la pourrissaient de l'intérieur, se renier.
S'ils avaient su… S'ils l'avaient sue si mauvaise, comment
auraient-ils réagi ? Un rire méprisant lui monta à
la gorge. Ce que ce serait drôle de se montrer telle qu'elle
l'était vraiment ! Lâche, corrompue, jalouse, …
La liste lui semblait interminable.
Mais non. Elle ne pouvait pas… Elle l'avait dit, qu'elle
voulait changer. Elle devait devenir plus forte. Et pour cela, il lui
fallait commencer par devenir meilleure. Moins possessive. Plus
courageuse. La route serait longue. Cependant, elle y arriverait. Ça
s'annonçait difficile mais un jour, elle pourrait regarder
quelqu'un droit dans les yeux, sans avoir honte d'elle-même.
Elle s'y tiendrait.
Mais ce serait dur.
Elle avait tellement envie que tout finisse. Pour mieux recommencer.
Elle ne voulait certainement pas mettre fin à ses jours, ça
lui paraissait inconcevable. Mais il lui fallait tout reprendre à
zéro. Si elle avait été autre, tout aurait sans
doute été plus simple. Elle se méprisait, se
détestait.
Et elle avait besoin d'aide. Elle ne pouvait pas rester seule. Elle
leva les yeux et regarda le ciel. Il faisait nuit, mais la clarté
blafarde de la lune éclairait suffisamment les alentours. Il
pleuvait encore et la jeune fille avait toujours froid. Elle se
redressa et se traîna contre l'arbre. Son bras lui faisait
mal ; son manteau était troué et on pouvait voir
quelques taches de sang séché à travers la
déchirure.
Elle inspira. Il fallait qu'elle se calme. Mais la boule dans sa
gorge était toujours là. L'air lui manquait. Elle
ouvrit la bouche à la recherche d'oxygène. Mains sur
les temps, les larmes coulaient. Une longue plainte s'échappa
de sa gorge. Secouée de spasmes, elle tapait du pied sur le
sol. Qu'on lui vienne en aide, qu'on lui vienne en aide… Elle
ne pouvait pas rester seule ; elle ne pouvait plus !
Elle hurla, se griffa. Son regard se promenait de tous côtés,
les pupilles dilatées, affolée.
Une heure passa. Puis deux. Puis trois.
Enfin, les battements de son cœur ralentirent. Sa respiration était
moins saccadée, malgré les sanglots. Elle se calmait.
Des bruits de pas la ramenèrent à la réalité.
Elle tendit l'oreille. La démarche était assez
incertaine. Le jeune fille baissa la tête et se concentra sur
le sol. Il ne fallait pas qu'on la voie dans cet état. Elle
ramena ses genoux contre sa poitrine, les enserra de ses bras, se
faisant le plus petite qu'elle le pouvait.
Par manque de chance, les pas se rapprochèrent d'elle. Ils
cessèrent à quelques mètres seulement de l'arbre
où elle se trouvait. Puis reprirent leur chemin assez
lentement car comme hésitant. Ils s'arrêtèrent
à son niveau. Bientôt, une main lui fut tendue.
Elle releva les yeux. Shino.
Rouge de honte d'avoir été vue dans pareil état,
elle enfouit son visage dans ses bras.
- Allez, rentrons, Hinata.
La petite brune secoua la tête.
- Je ne veux pas… Je ne veux plus être seule… Plus comme
ça…
- C'est bon. Je suis là.
Le garçon s'agenouilla. Il ne savait pas comment réagir.
Alors, il décida d'attendre. Il savait au moins se montrer
patient.
Hinata fut étonnée qu'il reste à ses côtés.
Elle se sentait confuse. Gênée, mais en même temps
heureuse qu'il ne la laisse pas seule. Elle avait envie de le
remercier mais les mots ne sortaient pas. Aussi se risqua-t-elle à
sourire.
Ils restèrent assis dans l'herbe boueuse jusqu'au petit
matin. Lorsque le soleil commença à se lever, Hinata
sécha ses larmes d'un revers de manche ; il ne pleuvait
plus. Elle se redressa. Shino la regarda un instant, puis fit de
même. D'un signe de tête, il lui montra qu'il avait
compris.
Elle allait changer. Elle était prête, maintenant.
