Merci à Molly: non le ski c'est le plus important dans la vie.., à Vif D'Or: Harry développe un instinct pour les choses qui ont traits à Snape..., à Minerve, pour le retour des "sombreros", à US Hermy: et non... pour plus tard ce qui est explosif... Et à Chiffonnette for Ever qui m'inspire tant avec ses petites lunettes posées au bout de son petit nez.
Dédicace à Ombre et Folie !!
Petit résumé des épisodes précédents :
Harry a été sauvé d'un incendie par Severus, qui a été blessé lors de cet épisode. Harry arrive pourtant à le soigner grâce à sa nouvelle condition : il se trouve être un mage sombre, plus résistant à la magie noire que les autres sorciers.
Hermione a des visions d'un futur probable, consécutivement à sa blessure du département des mystères. Dans celles-ci, elle entrevoit des choses qui semblent improbables, surtout au sujet de Draco, qui est à Poudlard sous le prétexte d'une protection de Dumbledore, mais qui en réalité cherche à gagner sa place auprès de Voldemort, en espionnant pour son compte. Harry révèle la prophétie à Hermione, et suis des cours de potions accélérés avec Severus. Durant l'un de ces cours, Harry manque de révéler son aura pourpre, signature de son état de mage sombre à Draco, et se fait coller par Severus le soir même.
Chapitre 6 : Cicatrisations
« Là bas, dans la Forêt interdite, les cimes des arbres oscillaient sous une légère brise. Harry les contempla en savourant la fraîcheur de l'air matinal sur son visage. Il pensait à l'entraînement de Quidditch qui l'attendait un peu plus tard… Ce fut à ce moment-là qu'il le vit : un grand cheval ailé, reptilien, semblable à ceux qui tiraient les diligences de Poudlard, ses ailes noires et lisses largement déployées comme celles d'un ptérodactyle, s'éleva des arbres, tel un oiseau géant et grotesque. Il décrivit un large cercle puis replongea dans la forêt. »
in L'Ordre du Phénix- p 322.
L'obscurité tombait sur Poudlard. Les derniers rayons du soleil avaient disparu derrière le château, et une forme se faufilait le long de ses murs épais. Draco ne savait pas exactement comment son père le repèrerait. Va vers la Forêt interdite et enfonce-toi d'une dizaine de mètres, avaient été les seules instructions de son paternel, avant son départ vers Poudlard. Ayant convenu au préalable des réunions lorsque l'un ou l'autre recevrait un courrier apparemment anodin, Draco avait donc pu déterminer que la première rencontre aurait lieu ce soir là, peu après le coucher de soleil, quand un hibou Grand Duc lui avait déposé le matin même, une lettre rédigée de la main de sa mère.
Il n'avait pas eu besoin de prétexte pour sortir du château, les portes étant grandes ouvertes à la fraîcheur du soir. Toutefois il était un peu sur ses gardes et se retournait constamment, pour vérifier que personne ne le filait. Le sous-bois était plongé dans l'obscurité, et Draco attendait depuis quelques minutes lorsque un bruissement dans les feuilles le fit sursauter. Il sortit sa baguette, et plissa les yeux pour distinguer la source de ce bruit.
« Du calme, Draco. » La voix traînante de son père précéda son arrivée, juché sur une monture invisible. Draco eut un frisson, puis comprit enfin comment son père l'avait repéré.
« Père. »
« Tu n'as pas été suivi ? » dit-il en descendant du thestral qui l'avait guidé jusque là.
« Non, Père. »
« Bien. Alors, que peux-tu me dire de ce qui se passe à Poudlard ? »
Draco esquissa un sourire.
« Potter est bien là, avec Granger. Potter prend des cours de potions accélérés avec moi. Granger n'est pas présente. Le personnel est très réduit. Il n'y a que MC Gonagall,et l'infirmière, ainsi que le garde-chasse. »
« Et ? »
« J'ai été nommé préfet en Chef. »
Lucius Malfoy acquiesça discrètement, sans toutefois aller jusqu'à sourire.
« Qui est l'autre ? »
« …. Granger. »
« Décidemment, cette sang-de-bourbe est partout. Heureusement, tu restes assez bon élève. Combien as-tu eu de Buses ? »
« 8, Père. Potter en a eu 6. »
Semblant ignorer les excellents résultats de son fils, il demanda :
« Et Granger ? »
« Onze, Père. »
Un silence pesant se fit.
« C'est décevant, Draco. Vraiment. Et tu sais pourquoi ? Cela déplaira fortement à notre maître, qu'une sang-de-bourbe dépasse l'un de ses meilleurs espoirs. Oui, toi Draco. Et pour être digne de l'attention exceptionnelle que te porte notre maître, je te suggère de te surpasser cette année. »
Draco était intérieurement révolté. Son père ne l'avait même pas félicité. Il avait pourtant eut de meilleurs résultats que Potter, mais cela ne semblait pas compter. Toutefois il n'en laissa rien paraître et répondit calmement :
« Oui, Père, je ferai ce qu'il sera nécessaire. »
« J'y compte bien. Tout comme le maître. Il me charge de te faire parvenir ce message. »
Lucius leva sa baguette sur son fils. Ce dernier ne savait que trop bien ce qui l'attendait, mais il ne bougea pas. Lorsqu'il reçut le sort de Doloris, il tenta de ne pas crier. Mais le sort dura trop longtemps, lacérant sa chair et son cœur. L'intensité de ce sort était supérieure aux fois précédentes, et lorsque celui-ci cessa, il eut juste le temps d'entendre son père lui donner ses dernières instructions.
« Je suis déçu. Tâche de faire mieux et de me rapporter quelque chose d'utile. »
Puis il sombra, inconscient, dans la douleur.
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Harry se traînait sans entrain dans les couloirs qui menaient aux cachots. Après l'après-midi passé à discuter avec Hermione, il aurait volontiers passé outre la retenue de Snape pour s'enfoncer au plus profond de son lit et dormir plus tôt. Mais ces considérations n'auraient sans doute pas été du goût de l'irascible maître de potions et Harry se préparait à une longue soirée de récurage de chaudrons, longue comme seules les retenues dans les cachots savaient l'être. Dans ces moments là, le temps semblait ralentir au point de se figer, et Harry se doutait que quelques sorts de magie noire étaient derrière tout cela.
BOUM BOUM BOUM
« Entrez » La voix grave de Severus Snape sonna tel le glas pour Harry, qui se mit à bailler d'avance, à l'idée de sa longue retenue.
« Bonsoir Professeur. » Puis Harry se dirigea vers la réserve, pour aller chercher les fameux chaudrons.
« Auriez vous l'extrême amabilité de m'expliquer ce que vous faites, Potter ? »
« …'vais chercher les chaudrons » dit Harry en étouffant un baillement.
« Restez ici. Vous êtes donc plus bête que je ne pensais. »
Voyant l'air surpris de Harry, Severus soupira.
« Si vous êtes ici, c'est pour que nous exploitions ensemble vos nouvelles « habilités » loin de toutes oreilles indiscrètes. »
Harry eut soudain des pensées incongrues et le rouge lui monta à la figure.
« Pardon ? »
Severus passa outre la confusion de son élève et continua :
« Auriez-vous déjà oublié, Monsieur Potter, l'étrange réponse que vous m'avez donné en cours cet après-midi ? Non pas que cela m'étonne car votre mémoire est celle d'un poisson rouge. Mais vos nouveaux « pouvoirs » semblent également s'élargir aux potions. »
« Ah oui. » Harry se reprit. Mais à quoi je pense, moi ? J'ai l'esprit déviant en ce moment. J'aurais pas dû lire cet essai sur la pollinisation, ça me donne des idées bizarres…
Snape tapa du plat de la main sur la table. « Potter, vous m'écoutez ? »
« Je disais donc que nous allons mettre à profit les prochaines heures à la vérification de vos connaissances, et voir ce que l'on pourrait éventuellement tirer de ces acquis qui semblent innés. »
Harry fut nettement soulagé d'apprendre qu'il n'allait pas passer la soirée à récurer des chaudrons. Les lèvres de Severus Snape s'incurvèrent dans un semblant de sourire.
« Néanmoins, ne croyez pas échapper à votre punition, Potter. Un joli tas de chaudrons vous attendent dans la réserve. Suffisamment en tout cas, pour vous permettre d'avoir une excuse suffisante pour passer quelques soirées ici avant la rentrée. »
Harry se demanda un instant si Snape n'avait pas manqué de câlins durant son enfance, pour avoir un caractère pareil.
« Bon, voyons tout de suite les propriétés des plantes que vous trouverez dans cet herbier. »
« Mais… euh. Je ne les connais pas !! »
Snape répondit agacé :
« Laissez vous guider par votre intuition ! Vous avez bien réussi tout à l'heure. »
Harry ferma les yeux et se concentra. Il prit une profonde respiration et se focalisa sur le nom des plantes. Lorsqu'il rouvrit les yeux, ses deux mains étaient entourées d'une aura pourpre, mais le plus étrange et que Snape regardait ses mains avec un air qu'Harry ne lui connaissait pas, comme fasciné par ce qu'il voyait.
« Co.. Comment faites-vous cela ? »
« Je ne sais pas. » dit Harry en haussant les épaules. « Je me concentre , c'est tout. »
Puis il passa sa main sur la première feuille de l'herbier. Il ressentit toutes les fibres de la plante, ses cellules, l'ancienne circulation des flux alors qu'elle n'avait pas encore été cueillie.
« de la Bourrache. Utilisée pour soigner la toux. On s'en sert pour contrer également les potions de régurgitement. »
Harry passa à la feuille suivante, ses mains toujours rayonnantes apposées sur la plante.
« Un Mors du Diable, sourit Harry, On l'utilise pour purifier l'eau, mais on peut s'en servir pour resserrer les vaisseaux sanguins. Il serait sans doute possible de la combiner avec une potion de cicatrisation . »
Ils examinèrent toutes les plantes unes à unes, Severus notant parfois quelques indications sur le parchemin.
« J'ai raison vous savez. »
« Oui. Je dois admettre que vos réponses sont pour la plupart très bonnes. » grimaça Severus.
« La plupart ? »
« Je dois vérifier certaines hypothèses que vous avez émis. »
Harry se sentit heureux, le maître de potions ne le contredisait donc pas. Mieux, il semblait même lui avoir appris certaines choses. Il en tira une bouffée de fierté. Toutefois il sentit dans la voix de son professeur une petite pointe acerbe, de jalousie peut être, face à ce don inexpliqué pour les plantes. Cela lui serait bien plus utile qu'à moi, pensa amèrement Harry.
Severus l'observait sans rien dire, et Harry regarda ses mains posées sur la table, qu'entourait toujours des ondes chaudes de magie pourpre.
Il joua un instant avec cette aura, formant de petites boules de lumière et se les passant d'une main à l'autre.
« Il y en a plus qu'avant. »
« Quoi donc? » demanda le professeur dans un froncement de sourcils.
« De l'énergie, répondit Harry. Il y en a plus que l'autre jour, quand je vous ai soigné. »
A l'évocation de ses brûlures, Severus grimaça.
« Cela vous fait toujours souffrir ? »
« Non. J'ai une étonnante résistance à la magie noire, moi aussi, Potter. Mais voyez vous, Voldemort aime un peu trop attribuer des Doloris à la fin de ses réunions. »
Harry ouvrit de grands yeux, peu habitué aux confidences de la part de son austère professeur de potions. C'était la première fois depuis longtemps que Snape s'adressait à lui sans cette hargne méprisante dans la voix, et c'était pour lui parler de son rôle d'espion. Un rôle ingrat dans cette guerre, sans aucune reconnaissance publique, réalisa Harry.
« Bon, ça suffit pour ce soir. Et puis vous avez quelques chaudrons, derrière, faudrait pas les faire attendre, hein ? »
Harry leva les yeux au ciel et son aura se dissipa. Remontant ses manches il entra en grommelant dans le réserve, maudissant la mémoire infaillible de son professeur et son inflexible sévérité.
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« Il suffira de fermer une aile du château pour que Draco ne puisse y pénétrer le soir. »
« Oui, ça me semble être une bonne chose. Mais pourquoi pensez-vous réellement qu'il soit si important d'initier Harry à la Magie sombre ? » demanda le directeur tout en dépiautant un esquimau au citron.
« Je connais mieux que quiconque ce qui l'attend. » répondit Severus, plantant ses prunelles noires dans les yeux de Dumbledore. « Et croyez moi, Voldemort utilisera toutes les armes nécessaires, il ne connaît pas de limites dans l'horreur. »
Dumbledore acquiesça gravement, puis émit un petit sourire bienveillant.
« Vous l'appréciez enfin ? »
Severus plissa les yeux.
« Je ne vois pas en quoi « l'apprécier » l'aidera contre Voldemort, mais si vous considérer que tenter de sauver sa peau et par conséquent la mienne c'est l'apprécier, alors je suppose qu'on peut nommer cela comme vous le faites, Albus. »
Sur ces paroles, Severus se leva et quitta le bureau dans un froissement de cape.
Aussitôt sa rencontre étonnante avec Harry terminée, il avait foncé chez Dumbledore pour le convaincre de développer au plus tôt les surprenantes capacités de celui que Severus avait encore du mal à voir comme le Mage Sombre de sa génération. Pour lui, Harry n'était encore qu'un adolescent idiot, trop inconscient de la chance que lui conférait le destin en le distinguant par des habilités et des capacités étonnantes, et devoir s'en remettre à lui pour la sauvegarde du futur monde sorcier lui paraissait aberrant.
Il se sentit un instant jaloux du nouveau statut d'Harry, puis songea que s'il avait été Mage Sombre, Voldemort l'aurait utilisé à des fins plus sombres encore que ce à quoi il avait été assigné alors qu'il était à son service. Combien de vies supplémentaires aurais-je volé avec ces pouvoirs? souffla-t-il en regardant d'un air de dégoût ses mains qui avaient torturé, supplicié et mis à mort tant de gens.
Ruminant sur son destin, il décida alors d'aller se défouler sur quelques copies de Pouffsoufles, afin de trouver un exutoire à son bouillonnement intérieur et se dirigea d'un pas vif vers ses appartements.
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J'ai mal. Si mal.
La Forêt interdite était silencieuse. Draco ne distinguait pas même le vent dans les cimes.
O Père, pourquoi ? Je ne souhaite que ta fierté…
Une lueur approchait, créant des ombres mouvantes sur les arbres alentour.
J'ai peur… Ne me laisse pas seul, père ! Je te promet… je serai meilleur !
Une main se glissa sous son cou et une autre sous ses jambes.
Ne m'abandonne pas ! Je suis si seul…J'ai si mal…
« C'est bon, c'est bon, ne t'inquiète pas. Je te ramène au château. »
Si mal…
Mais dans les bras puissants de Hagrid, la tête de Draco retomba, ballottée par les pas rapides du demi-géant.
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12 ! Ca suffit pour ce soir, je pense.
Harry regarda du coin de l'œil la quantité astronomique de chaudrons salles qui le narguaient dans le coin de la réserve. Il défit son tablier et le reposa sur une chaise.
Quelle heure peut-il bien être ? se demanda-t-il en glissant son regard vers l'extérieur du château. La nuit était tombée depuis un moment déjà, et un léger clair de lune, à peine voilé par les nuages, projetait une lumière blafarde sur l'orée de la Forêt interdite. C'est à cet instant qu'il distingua la très reconnaissable corpulence d'Hagrid, qui émergeait du bois, transportant à vive allure quelque chose vers le château. Tiens, il ramènerait pas une commande d'esquimaux au directeur ?
Faut dire que la santé mentale du directeur inquiétait particulièrement Harry, notamment son addiction au citron, qui, il s'en doutait, devait cacher des névroses plus profondes de la petite enfance. Bon, je vais quand même aller voir ce que c'est.
Se dirigeant dans le couloir, il vit que le directeur et Mme Pomfresh étaient déjà rassemblés autour d'Hagrid qui déposait son fardeau à terre.
« Mais c'est affreux ! » s'écria l'infirmière. « Albus, avez-vous une idée de ce qui l'a attaqué ? » demanda-t-elle en se tournant vers le directeur. C'est alors que Harry vit Draco, gisant inconscient et ensanglanté, les vêtements comme lacérés par les griffes d'une bête sauvage.
« Harry. » l'interpella le directeur. « Peux-tu nous aider à le transporter à l'infirmerie ? »
Ce dernier acquiesça silencieusement, ne sachant que dire. Qui a bien pu faire cela… et qu'est ce qu'il faisait dans la Forêt aussi tard ? Glissant leurs bras sous le corps inerte du Serpentard, ils le hissèrent tous délicatement sur un brancard et le portèrent à l'infirmerie.
« Tiens-lui les bras, Harry ! » ordonna Mme Pomfresh, alors que celle-ci le transférait aussi doucement que possible sur un lit.
Harry saisit fermement les mains de Draco. Aussitôt, il ressentit une forte douleur à sa cicatrice et laissa échapper un cri.
« Qu'y a-t-il, Harry ? » demanda Dumbledore.
« Ma cicatrice. Elle m'a brûlé lorsque j'ai touché Draco. »
Le directeur regarda le patient toujours inconscient : « Sens-tu la présence de magie noire ? »
« Oui. Mais ce n'est pas celle de Voldemort. » répondit Harry. « Peut-être que… »
« Quoi ? »
« Je pourrais essayer de soigner par moi-même Draco, avec votre autorisation, professeur ? » suggéra Harry.
Le directeur hocha la tête, et pria Mme Pomfresh d'allait quérir Severus. Pendant ce temps, Harry s'était rapproché de la tête du lit de Draco. Une respiration saccadée soulevait sa poitrine dénudée. Harry posa instinctivement une main sur l'emplacement de son cœur et l'autre sur son front tout en fermant les yeux. Ce qu'il ressentit alors était un affolement général du corps de Draco qui luttait pour reprendre le dessus.
« Il souffre terriblement, souffla Harry, ses organes fonctionnent de manière anarchique, comme perturbés par un poison violent qui coulerait dans ses veines. »
Harry choisit donc de tenter d'extraire ce poison pour laisser une chance au corps sain de Draco de retrouver sa maîtrise. Ses mains fonctionnèrent comme des ventouses, attirant à l'extérieur un liquide noirâtre, suintant à travers les pores de Draco. C'est à cet instant que Severus débarqua à l'infirmerie, le visage tendu. Extrêmement concentré, Harry ne le remarqua pas, ni ne l'entendit lorsqu'il poussa un hoquet de surprise en voyant le flux noirâtre dégouliner du corps de Draco. Plongé dans sa tâche, Harry ne ressentait plus le monde extérieur. Il était le processus de guérison à part entière, réglant la cicatrisation de chaque blessure et le soulagement de chaque douleur. Enfin, le cœur de Draco se calma et reprit un rythme régulier. Dumbledore poussa un soupir de soulagement. Epuisé, Harry vacilla un instant, et décollant ses mains du torse de Draco, il croisa son regard. Celui-ci était incroyablement confus, et Harry se détourna rapidement, gêné, vers Dumbledore qui lui fit signe de sortir de la pièce.
Pendant ce temps, Severus se rapprocha de Draco et s'assit à côté de son lit.
« Comment ça va ? »
« Engourdi. »
« Tu as eu beaucoup de chance, cette fois-ci. Que s'est-il exactement passé ?» le prévînt Severus.
« Je n'ai rien vu venir, professeur. Je me suis approché de la lisière de la Forêt pour récupérer mon vif d'or qui s'était envolé alors que je m'entraînais, et puis soudain, j'ai entendu un craquement derrière moi et j'ai été frappé dans le dos. Je ne me souviens de rien de plus. » conclut-il.
Severus l'évalua du regard.
« Ce qui t'a frappé était un puissant sort de magie noire. Es-tu sûr de n'avoir rien vu d'autre ? »
« Non. » murmura-t-il. Puis il reprit : « Professeur ? Qu'est ce que Harry faisait-il près de moi ? J'ai eu comme l'impression qu'il flottait dans mon esprit… c'était… étrange. A-t-il tenté de me soigner ? »
« Vous pouvez remercier Potter. Il vous a sauvé, ou tout du moins, il a réussi à vous épargner des séquelles douloureuses de votre « rencontre » nocturne. » acheva Severus sur un ton qui laissait entrevoir que l'explication de Draco ne le bernait pas. « Reposez-vous, maintenant. »
Le professeur de potion sortit à son tour de l'infirmerie, laissant Draco réfléchir à ce qu'il avait vu.
Potter est donc capable de soigner mes blessures. Je n'ai presque plus mal à présent. Il doit être vraiment doué… Voilà qui sera susceptible d'intéresser Père, demain soir…. Songea Draco. Oui. Je crois que cette fois-ci, il sera content de moi, pensa Draco en refermant les yeux, un sourire d'espoir sur le visage.
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« Où étais-tu Harry ? » bondit Hermione alors que son camarade poussait la porte de la salle commune de Gryffondor.
« Oh. Du calme. J'étais avec Snape. Je te l'ai dit tout à l'heure. »
« Oui, je sais ! Mais j'ai croisé tout à l'heure le directeur qui m'a annoncé que nous prendrons des cours de magie noire avec lui ? »
« Nous… Quoi ? De la magie noire ? Avec Dumbledore ? »
« Mais non… Nous suivrons ces cours avec le professeur Snape, n'est ce pas excitant ? »
«Euh.. Excitant… » Harry doutait de la justesse des mots de sa camarade.
« Enfin, Magie Noire… tu seras le seul à t'exercer, Harry. Moi je t'aiderai pour les recherches documentaires. Waouhh !!!!! Je vais avoir accès à toute la section interdite de la Reserve !!! »
Hermione exécutait des triples loops piqués dans toute la salle, avant d'atterrir, ébouriffée dans un canapé près de la cheminée.
« Ben qu'est ce que t'as, tu partages pas ma joie ? » demanda-t-elle, alors qu'une boucle lui retombait sur le nez.
« Draco a été gravement blessé dans la Forêt interdite. »
« La Forêt interdite ? Mais qu'est qu'il y faisait si tard ? Je suis sûr qu'il faisait son compte-rendu à un mangemort. Bien fait pour lui !! » Hermione serrait les poings. Ca lui apprendra, à ce sang-pur, de se croire supérieur ! Je parie qu'il a rencontré Firenze et qu'il l'a traité de cheval !
« Je ne sais pas Hermione, mais si je ne l'avais pas soigné, il… »
« Quoi ? Tu l'as soigné ? »
« Bien sûr, sans moi il aurait pu y rester. C'était un sort de magie noire très puissant. Peut-être même un Impardonnable… »
« Réalises-tu que maintenant, il sait que tu as des capacités dans ce domaine ? Et tu crois qu'il va garder ça pour lui ? »
« Dumbledore était d'accord pour que je le soigne… et puis, il était inconscient, alors… »
Hermione regarda son camarade en secouant la tête, puis soupira :
« Ta bonté te perdra, Harry. Mais il faudra faire plus attention, maintenant. »
« Promis Herm'. »
« Mouais… parfois je comprends Snape : Stupides et valeureux Gryffondors sans cervelle… »
« Hey ? Je te rappelle que tu es dans la même maison que moi !! »
« Ah oui ? Et ça prouve quoi ? Figure toi que le Choixpeau a hésité avec Serdaigle ! »
« Cela ne m'étonne guère. J'ai dû le menacer pour qu'il ne me place pas chez Serpentard. »
Hermione frissonna. « Peut-être aurait-ce été ta place finalement ? »
« Pourquoi dis-tu cela, Herm'. Tu veux plus de moi, ici ? » rigola Harry.
Hermione prit un air grave. « Tu es un Mage Sombre, Harry. Et tu vas même être drôlement puissant, je pense… »
Harry leva les mains en signe d'impuissance, et Hermione poussa un cri :
« Comment fais-tu cela ? »
Harry joua avec l'aura pourpre qui entourait désormais ses avant-bras :
« Je me concentre, c'est tout…. »
Hermione le fixait, ébahie :
« .. je peux toucher ? » demanda t-elle, en approchant prudemment la main.
Au fur et à mesure qu'elle se rapprochait, elle sentit la chaleur dégagée par les mains de Harry l'envahir. C'était comme si sa magie se liait à la sienne, et des volutes oranges s'élevèrent autour d'eux.
« Comme c'est beau… c'est fort, aussi. » dit-elle, en retirant sa main des ondes pourpres, et aussitôt le nuage orange disparu. « Arrives-tu à le contrôler, à présent ? »
« C'est étrange. Par moment je crois y arriver, mais parfois j'ai l'impression d'un raz-de-marée dans mon corps, comme si ma magie enflait démesurément.
Hermione porta douloureusement sa main à sa poitrine, à l'endroit où l'avait frappé le maléfice.
« Ca va, Herm' ? » s'inquiéta Harry. « Tu sais… je pourrais essayer de te soigner. Après tout, tu as reçu un sortilège de magie noire. C'est dans mes cordes je crois. »
« Non, Harry. Dit elle en reprenant son souffle. La proposition est tentante, mais Dumbledore pense que mes visions peuvent être très utiles pour le futur. Et puis ma blessure ne me fait presque plus mal. Je ne voudrais pas risquer de perdre cette opportunité d'aider l'ordre pour mon seul confort personnel. »
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« Bien dormi Monsieur Malfoy ? » interrogea Mme Pomfresh.
« Oui, je me sens désormais en pleine forme…et je me demandais si…. »
« Mais vous ne sortirez pas avant demain ! Vous étiez dans un bel état quand on vous a emmené hier soir. Quelle chance vous avez eu que Hagrid vous retrouve !! »
Draco soupira, las: « Dans ce cas, pourriez vous donner ce message à mon Hibou Grand Duc ? »
Draco avait décidé de jouer le tout pour le tout. Il devait prévenir son père des récents développements par un message codé seul connu des Malfoys. Ce n'était pas le mode de communication le plus sûr, mais il n'avait que peu le choix. Si tout allait bien, il recevrait une réponse de sa mère dans la journée. Ce serait la confirmation que son père aurait bien reçu son message. Il verra que je ne suis pas un incapable, pensa amèrement Draco, il sera bien obligé de le voir…
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Dans la soirée, Harry prenait son deuxième cours de potions avancée avec le professeur Snape. Ils avaient passé en revue tous les herbiers, et Severus tentait à présent de lui faire préparer une potion sans en connaître les mesures exactes. Disposant de plusieurs extraits devant lui, Harry travaillait rapidement, versant une goutte de ceci, une pincée de cela, touillant et réglant la hauteur des flammes avec une dextérité qui étonnait, mais inquiétait un peu le maître de potions.
« Et voilà !!! »
Le cri d'enthousiasme d'Harry, laissa place à un silence agacé.
« Quoi encore ? Ca ne vous convient pas ? La potion est pourtant parfaite ! »
« Potter, ce n'est pas tant le résultat que la manière dont on procède pour y arrive qui importe dans l'art subtil de la préparation magistrale. Or, vous n'avez suivi aucune règle en la matière, et jeté au petit bonheur la chance les divers ingrédients dont vous disposiez pour réaliser ce travail au mépris de toute considération pour..… »
« Oui, Oui, mais le résultat est bon… » le coupa Harry. « Et c'est ça qui vous énerve le plus, hein ? Allez dites le, faites pas votre tête ! »
Harry avait pris plus de libertés avec le maître de potions depuis que celui-ci avait été littéralement bluffé par les capacités de son élève le premier soir. Sans le laisser paraître au grand jour, il n'avait néanmoins pu s'empêcher de pousser des grognements enthousiastes lorsque Harry lui avait déclamé à toute vitesse toutes les propriétés des éléments contenus dans la réserve.
« Potter, vous n'êtes qu'un prétentieux comme votre père. » cracha Snape.
« Je vois. C'est tout ce qui vous reste, hein ? commença à s'énerver Harry. Mon père, mon père !! Mais je ne suis PAS James Potter , vous le comprenez ça ? »
Harry tourna des yeux pleins de fureur vers son professeur et s'apprêtait à lui lancer une insulte bien sentie lorsqu'il le vit à terre, se tenant l'avant bras. Aussitôt, une douleur fulgurante lui traversa le crâne. Encore lui. Il est en colère. Très en colère, se dit-il.
« … Harry. Je dois y aller.. Dites à Dumbledore… »
POP
Le maître de potions avait transplané. Harry se traîna avec difficulté jusqu'à la porte, non sans avoir un instant douté des paroles que le maître de potions avait prononcé.
« Il m'a appelé Harry. Ca va vraiment mal…
