Merci à Audrey. ( Pour l'ivraie, pour insane, et pour le loyer !)
Vif d'Or: merci pour le message. Et oui, ca va mal. d'ailleurs dans ce chapître j'ai essayé d'alléger l'atmosphère... Mais c'est la guerre!
US Hermy: Oulààà t'es pressée, non? Merci pour ta fidélité. Et si ca te plait pas tu tapes.
Yumi 4: j'essaye d'updater régulièrement. mais j'ai lu la fic de Miss teigne, et tant de talent m'a déprimé... il a fallut toute la conviction de ma coloc pour que j'écrive la suite.
Hi-Chan: Vous êtes un sacré clan, vous les Dracophiles... merci du mot!
jenni944: Je crois que dans les moments forts les gens se dévoilent plus.
Minerve: tu m'as eue! Euh... je vais tourner cette histoire de transplanage à mon avantage.
fuschicho: Je préfère moi aussi lire les fics d'un seul coup quand elles sont finies... c'est moins frustrant.
Mnemesysfr: je suis Shades of grey, de près!
Molly: je t'ai pas vue? T'es plus là? T'aime plus?
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Résumé des épisodes précédents.. (ça fait un peu Dallas, non ?)
Harry sauvé par Severus se révèle être un mage Sombre. Mais pour tout pouvoir, il ne possède pour l'instant qu'un don de guérisseur envers les blessures de magie noire. Mais Hermione reste convaincue qu'il a le pouvoir de battre Voldemort, avec l'aide de nombreuses autres personnes. Severus lui donne des cours de potions accélérés durant lesquels il s'aperçoit du potentiel d'Harry, non sans néanmoins en ressentir un peu de jalousie. Draco, espionnant pour le compte de son père, espère s'attirer la reconnaissance du Seigneur des ténèbres, et endure Doloris sur Doloris, le dernier étant donné par la main de son père. Récupéré dans la Fôret interdite par Hagrid, il reste inconscient jusqu'à ce qu'il entraperçoive Harry à son chevet. Severus lui explique, avec l'espoir de le détourner de cette voie, qu'il n'a rien à gagner à faire ce qu'il fait, et que c'est bien Harry qui l'a soigné. Draco envoie un message à son père. Severus ressent l'appel de sa marque et retourne jouer son rôle auprès des Mangemorts.
Chapitre 7 : Mangemort à la mort
« Il atteignit le plus large des espaces qui brisaient le cercle et le contempla de ses yeux rouges, sans expression, comme s'il y voyait quelqu'un.
Ici,dit-il, il manque six Mangemorts…Trois sont morts à mon service. Un autre a été trop lâche pour revenir…Il le paiera. Un autre m'a quitté définitivement… Il sera tué bien entendu…Quant au dernier, il reste mon plus fidèle serviteur et travaille déjà pour moi »
Les os, la chair, le sang, in La Coupe de Feu.
Se retenant avec difficulté au bureau, Harry parvint à la porte de la classe. La douleur lui vrillait la tête, lui causant des vertiges et il avait peine à respirer. Vraiment très en colère…pensa-t-il. Mais au-delà de la rage que Harry ressentait à travers les émotions de Voldemort, se profilait un autre sentiment, plus insidieux. Harry eut la sensation d'un équilibriste marchant sur une corde raide. L'assurance de son assaillant avait perdu de la vigueur. Peu à peu, il récupéra son souffle, la main sur la poignée, et se souvînt des derniers mots de Snape en franchissant le seuil de la classe vers le couloir. Dumbledore. Il devait aller immédiatement l'avertir.
« Oh… mais qui vois-je ? C'est le petit Potter ! Toujours mal au front » caqueta l'esprit frappeur, surgissant du plafond.
« Laisse-moi, Peeves. » souffla Harry.
« Ah oui ? Et pourquoi donc ferai-je cela »
« Parce que tu ne veux certainement pas que j'appelle le Baron Sanglant, Peeves… » commença à s'énerver Harry. Une rage inextinguible montait en lui, le submergeait peu à peu. Il étouffait et devait trouver un exutoire sur lequel déverser ses peurs.
« Le Baron ? Mais tu n'as aucune autorité sur le Baron bébé Potter » répondit ce dernier.
« VA T-EN » rugit Harry, alors qu'une vague pourpre repoussa violemment l'esprit frappeur à l'autre bout du couloir.
Celui-ci resta un moment sonné sur son postérieur, bouche bée, et sans répartie cinglante, ce qui n'avait pas dû lui arriver depuis un bon siècle, et s'enfuit en poussant une longue plainte qui n'avait rien à envier à celles que poussaient parfois Mimi Geignarde.
Harry s'appuya, vidé de toute énergie, le dos contre le mur et ne vit pas approcher Hermione, qui lui posa la main sur l'épaule.
« Harry ? .. » Le ton de sa voix était interrogatif.
Ce dernier leva les yeux vers elle et tenta de sourire. Hermione reprit vivement « J'ai croisé Peeves, je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais il t'en veux apparemment. Il n'a même pas tenté de m'insulter, bizarre, non » tenta t-elle pour détendre son ami.
« Hermione, s'il te plaît… » gémit Harry, en portant sa main à sa cicatrice.
« Tu l'as encore vu ? Qu'est ce qui s'est passé » s'inquiéta brusquement Hermione.
« Non.. enfin si, il est en colère. Très en colère », ajouta-t-il en levant les yeux sur elle« Il a aussi appelé Snape, et celui-ci a dû immédiatement transplaner après m'avoir demandé d'aller voir Dumbledore… »
« Minute ! Il a quoi » demanda Hermione interloquée.
« Il a transplané directement auprès de Voldemort et…. Oh » Les yeux de Harry s'agrandirent dans un éclair de compréhension.
« Oui. Comment a-t-il pu transplaner à l'intérieur de Poudlard » murmura Hermione comme pour elle-même.
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Il n'y avait personne d'autre que lui dans la cour intérieure de la bâtisse. Les murs en pierre menaçaient de s'effondrer, et Severus pensa un instant s'être trompé de destination. Ils ne transplanaient jamais directement sur le lieu de réunion, car le maître y établissait des barrières anti-transplanage.
Lorsque le Seigneur des ténèbres appelait ses suivants par le biais de la marque, il transmettait dans le même temps une destination qui était rarement la même depuis quelques temps, car l'Ordre du Phénix veillait à ratisser les lieux chaque fois qu'un rassemblement de Mangemorts était signalé. Severus n'était cependant pas convoqué à chaque réunion, et de plus dénoncer tous les repères aurait été trop flagrant et dangereux pour sa couverture au sein des Mangemorts. Cette raison semblait trop difficile à intégrer pour le cervelet de Maugrey, qui le harcelait sans cesse à ce propos. Il avait dû se maîtriser de nombreuses fois pour ne pas Avada Kedavrer le vieil Auror qui ne devait sa survie qu'à la présence apaisante de Dumbledore à chaque confrontation.
Mais si je le rencontrais seul…. Pensa-t-il avec un rictus, imaginant la scène.
Une ombre le détourna de ses réflexions, et l'interpella.
« Severus… cela faisait longtemps cher ami. »
Lucius n'ignorait pas que le professeur était de ceux qui avaient participé à son évasion d'Azkaban, mais fit comme s'il ne l'avait plus vu depuis des mois et ne lui témoigna aucune forme de remerciement. Severus eut la sensation d'avaler de l'acide.
« Lucius. » salua sobrement le maître de potions.
« Suis-moi. Le Maître est …impatient de connaître les derniers développements à Poudlard. » Sous la voix hautaine perçait un soupçon d'ironie. Severus garda un masque impassible et engagea son pas derrière ceux du Mangemort.
« Rien que ne sache déjà ton fils, Lucius. » Ce dernier ne se retourna pas, mais son allure trahissait un léger raidissement. Le professeur reprit « Je pensais, Lucius, que ta famille n'était pas ce celles qui servent… »
Lucius ne répondit pas tout de suite. Puis il fit face au maître de Potions, plongeant son regard froid dans les prunelles sombres. « Servir, ou trahir, Severus » siffla-t-il.
Sans attendre une réponse quelconque, Lucius Malfoy revêtit son masque noir et rabattit la capuche de sa cape sur ses cheveux argentés, avant de pousser les battants de la large porte.
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Draco était satisfait. Le hibou Grand Duc était revenu, signifiant la bonne réception de son précédent message. Toujours couché à l'infirmerie, il ne dormait pourtant pas. Avait-il eu raison d'écrire à son père à ce sujet ? Bien sûr, pensa t-il en remuant la tête pour chasser le doute qui infiltrait ses pensées. Il tenta de se décaler pour dormir sur le côté mais fut aussitôt saisi d'une douleur fulgurante dans le ventre, résonnant à chaque pulsation cardiaque, comme autant de coups de poings infligés à sa chair. Il grimaça en silence, l'infirmière n'étant qu'endormie dans la salle à côté. Puis la douleur se calma peu à peu, et Draco reprit son souffle.
Doloris…
Les bruissements de la Forêt interdite lui revinrent en mémoire, ainsi que les lacérations du sort.
Il n'avait pas vu son père partir. Draco se demanda alors comment il avait atterri dans cette infirmerie et s'affola. Tout à sa mission d'espionnage, il n'avait eu qu'en tête l'instant où reprenant connaissance, il avait vu Harry près de lui qui refermait ses blessures. Pressé d'en informer son père, il ne s'était pas demandé qui l'avait ramené. Il souhaita un instant que cela fût Severus, qui connaissait plus ou moins son rôle depuis l'épisode d'Azkaban. Dans un froncement de sourcil, il admit soudain que ce dernier n'aurait pas approuvé le traitement qu'il avait subi, si tant est qu'il ait pu reconnaître le sort.
Bien sûr, qu'il l'aurait reconnu, soupira Draco, il a dû le subir, lui aussi…
Bizarrement, il avait honte de cela, d'avoir subi la colère du Seigneur des Ténèbres, par le biais de la froide main de son père. Un sentiment d'injustice réveilla de vieilles blessures. Il n'avait pas eu le sentiment d'avoir failli et ne voyait pas ce qu'il aurait pu faire de mieux. Il ne comprenait pas ce geste, lui qui ne cherchait que la reconnaissance de ses capacités d'observation et de déduction. Et c'est pour cela, qu'il s'était empressé d'écrire à son père ses soupçons sur les talents de guérison d'Harry.
Comme un vulgaire esclave qui accourt pour retrouver les bonnes grâces de son maître… Lui, un Malfoy ! pensa-t-il amèrement.
Ses sentiments mêlés le tinrent éveillés tard dans la nuit, ainsi que les séquelles du Doloris, lui rappelant comme autant de piqûres, sa condition d'espion et ses contradictions. Il prit cependant la décision ferme de ne jamais plus être pris à défaut, et encore moins par son père.
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Lucius le regardait se tordre sous la douleur. Un rictus de satisfaction apparut alors que Severus croisa son regard. Ce dernier ne savait pas ce qui lui faisait le plus mal entre ce regard et le sort qui lui infligeait Nott devant le Seigneur des Ténèbres, qui leva une main pour arrêter son serviteur. Il balaya l'assistance réduite de ses Mangemorts, convoqués pour l'occasion. Devant lui étaient réunis les plus anciens de ses suivants, comprenant bien l'exemple qui leur était donné pour ceux qui décevraient le Maître.
Tous étaient masqués sauf Severus, qui devinait les regards de ses « camarades », tour à tour surpris de le voir là démasqué, puis attentifs ou effrayés pour certains, mais jamais compatissants.
Que peut-on connaître de la Compassion, auprès de cette ordure, s'interdit-il de penser, alors que le répit donné par Voldemort lui laissait le temps de reprendre son souffle.
En bon Occlumens, il avait contenu jusqu'à présent certaines informations contre l'intrusion de son Maître, l'épuisant au-delà du supportable, malgré les tortures. C'était au tour de Mulciber de lever sa baguette sur lui. Il avait été soumis à ce sort depuis son arrivée, et aucun mot n'avait franchi les lèvres de Voldemort qui assistait à la scène, ordonnant comme un chef d'orchestre de sa baguette, le déroulement de ce rituel punitif. Tous accomplissaient cette tâche sans protester, car tous le détestaient profondément. Tous pensait-il, sauf Lucius… du moins je le croyais. Et le voir se réjouir de sa déchéance déchirait ce qui restait d'amitié en Severus.
« J'ai pu être informé que le jeune Potter était… doué pour la guérison des blessures maléfiques, dit Voldemort, détournant l'attention de Severus. Quelle surprise ! Et le plus intéressant est que c'est toi-même qui m'as fourni cette information. Indirectement, bien sûr…ou devrais-je dire, malheureusement …mais je pense que tu comptais rattraper cet oubli ce soir, n'est ce pas »
Le maître de potions ne pouvait plus bouger, ses muscles étaient tétanisés par la douleur.
« Severus. Crois bien que je suis déçu, réellement », croassa Voldemort, alors que Severus se permettait de douter de la sincérité de ce cadavre ambulant. « Mais je crois que désormais, tu ne m'es plus utile. La jeune génération est bien plus désireuse de faire ses preuves et tu es un peu… rouillé, selon moi. » reprit-il d'une voix où pointait le sarcasme.
Severus leva le regard vers lui et observa les yeux dans les yeux celui pour lequel il avait tué froidement, torturé des âmes, niant par là sa propre humanité, perdant foi en l'homme qu'il aurait pu être. Une rage indescriptible monta en lui. Une rage pour tout ce que cet homme avait gâché, pour toutes ces vies qu'il avait pris, pour toute ce qu'il avait arraché sans jamais rendre, une rage pour les jeunesses qu'il avait volé, et qu'il volait encore. Il pensa un instant à Draco et se tendit en reconnaissant celui qui l'avait accompagné de nombreuses fois dans cette folie.
« Luciusà toi reviens l'honneur de séparer le bon grain de l'ivraie. »
« NON »
Et alors que Lucius levait sa baguette, il y eut un grand éclair blanc, qui propulsa les Mangemorts en arrière. Devant Lucius, plus personne ne gisait à terre. Ce dernier tourna un regard un peu effrayé vers Voldemort qui sourit en découvrant des dents grises :
« Tu peux courir Severus, ton cœur m'est lié à la mort… »
Et Voldemort se retourna vers ses Mangemorts dans un rire lugubre et insane qui résonna dans la nuit.
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« Tarte au citron ! Meringue ! Esquimau ! Sorbet Citron »
Les gargouilles qu'Hermione affublait de noms d'oiseaux depuis deux minutes ne semblaient pas le moins du monde s'émouvoir de la situation. Essouflée, Hermione reposa la main contre l'une d'entre elle pour réfléchir. Elle sursauta soudain et adressa un regard rond à Harry :
« Tu devineras jamais »
« Quoi ? Euh… Inceste de citron »
« Mais non, pas le mot de passe « Hermione roula des yeux exaspérée. « De toute façon on pourrait chercher toute la nuit, mais… je crois qu'on a un moyen plus direct de pénétrer dans le bureau que de passer en revue toute la gastronomie sucrée du Royaume-Uni. »
« C'està-dire, Hermione » demanda Harry, que les sous-entendus cryptés de sa camarade
n'inspiraient pas plus que cela.
« Le sort qui ferme l'escalier est à base de Magie noire. »
Ce fut au tour d'Harry d'ouvrir des yeux ronds.
« Magie Noire ? Dumbledore ? Et comment tu le sais »
Hermione tapota la gargouille. « J'ai eu un flash en la touchant. »
« Bonne nouvelle, tu peux te reconvertir en Scrutoscope. C'est plutôt cool comme carrière, pas d'études, pas d'Aspics, et du boulot partout en ce moment » Le regard affligé d'Hermione lui fit prendre conscience qu'il avait peut être dit une bêtise.
« Harry, reprit-elle lentement comme en parlant à un demeuré, tu peux me dire ce que tu es depuis pas longtemps »
« Euh… Ha oui. Mais, tu crois que je peux faire quelque chose » dit-il d'une voix peu assurée.
« Harry ! C'est toi qui a entendu le professeur Snape, s'énerva-t-elle, alors FAIS QUELQUE CHOSE »
A cet instant, l'escalier pivota, et le directeur apparut sur le seuil avec un air affable.
« Puis-je faire quelque pour vous ? Belle voix de contre-alto Miss Granger…Allez, montez dans mon bureau. J'ai reçu une excellente cargaison de thé. »
Confortablement installés avec une tasse fumante dans les mains, les deux Gryffondors attendirent que Dumbledore se soit assis en face d'eux. Puis Harry commença :
« J'étais en cours avec le professeur Snape et soudain ma cicatrice a commencé à me brûler. Je crois que Voldemort était très en colère. » Harry ne remarqua pas la légère tension dans le visage d'Hermione à l'évocation de ce nom. « Le professeur Snape semblait également très affecté, et m'a demandé de vous en avertir, avant de transplaner. »
Le directeur garda le silence, mais rien sur son visage ne laissait percevoir qu'il savait déjà ou non ce que Harry venait de lui annoncer.
« Professeur, intervint Hermione, comment a-t-il pu le faire ? Je pensais qu'il était impossible de transplaner dans Poudlard »
« Je me pose les mêmes questions que vous, Miss Granger. D'habitude, le professeur Snape se rendait à la lisière de la Fôret, mais, il semblerait que quelque chose se soit passé… » Harry crut voir une lueur d'amusement dans les yeux du directeur alors que celui-ci laissait sa phrase en suspens en le regardant.
« … Pardon, mais ne craignez-vous pas que les protections de l'Ecole soient affaiblies », s'inquiéta Hermione que la tension faisait monter d'une octave.
« Non, Miss Granger, rassurez-vous, les protections sont stables, nous les avons vérifié la semaine dernière. Par contre si vous voulez prendre des cours de chants, je peux vous dire que le professeur Flitwick dirige une chorale à ses heures perdues, et vous trouveriez là moyen d'employer vos talents… »
Harry se demandait si le Directeur avait eu l'occasion de consulter quelques médicomages dernièrement. La situation ne semblait pas l'inquiéter outre mesure.
« Mais… » tenta-t-il.
« Le professeur Snape fait ce qu'il a à faire, Harry », l'interrompit-il en levant la main.
Harry porta sa main à sa cicatrice. Une joie sournoise lui emplit le cœur. Non.. pas encore… puis la douleur cessa aussi vite qu'elle était arrivée. Soudain il y eu dans le bureau de Dumbledore un grondement sourd suivi d'un son métallique, alors que les lumières des torches vacillèrent l'espace d'une seconde.
« Vite, venez avec moi. » enjoint-il à ses élèves.
Hermione et Harry suivirent le directeur jusqu'aux cachots, empruntant des couloirs qui leur étaient encore inconnus, et ne mirent que quelques minutes à atteindre les appartements du Maître de Potions.
« Reculez-vous » ordonna le directeur, alors qu'il levait la main vers le Portrait gardant l'accès aux appartements.
La porte s'ouvrit dans un grincement sonore, et ils pénétrèrent dans le salon du professeur. Une faible lumière dispensée par une lampe à huile posée sur le bureau éclairait la pièce. Une armoire massive sur la droite faisait face à une cheminée éteinte, tandis qu'un large tapis bordeaux couvrait le sol. Harry fut étonnée de voir une couleur si chaude et un tel ameublement dans l'antre d'un personnage aussi froid que son Maître de Potions. Mais celui-ci n'était à l'évidence pas là, alors qu'il examinait d'un coup d'œil circulaire les lieux.
Le directeur déverrouilla une porte et s'engouffra dans l'ouverture. Hermione pénétra à sa suite dans la pièce obscure, où Harry distingua un large lit à tentures. Un souffle attira l'oreille d'Harry de l'autre côté du lit alors que son cœur se mettait à bondir dans sa poitrine, dans l'attente de ce qu'il y découvrirait.
« Il est là. » articula-t-il péniblement.
A ses pieds gisait une forme ramassée et haletante, mais Harry avait du mal à croire qu'il pouvait bien s'agir de son froid et distant professeur que rien ne semblait pouvoir atteindre. Cette certitude envolée, Harry ressentit un pincement inexplicable dans sa poitrine, ainsi qu'un curieux pressentiment. Hermione fut la plus prompte à réagir. Elle alluma un feu dans la cheminée, tandis que Dumbledore se penchait sur le corps inconscient encore sur le tapis.
« Aidez-moià le poser sur le lit. Je ne puis utiliser de magie pour le transporter, je ne sais pas de quoi il souffre. » ordonna-t-il.
Harry sortit de sa torpeur et glissa une main sous les jambes. La douleur qu'il ressentit alors lui serra le ventre, mais il prit sur lui pour ne pas crier. Il regarda Hermione qui s'était rapprochée, mais qui ne l'aidait pas.
« Qu'est ce que tu fais » chuchota-t-il.
« Je… je ne peux pas le toucher. Il contient trop de magie noire. Je suis désolée. » Hermione paraissait au bord des larmes, et présentait un visage crispée à la lueur de l'âtre.
Dumbledore soupira « Va chercher, Madame Pomfresh. »
Hermione acquiesça puis sortit rapidement de la pièce.
« Harry, aide-moi à le hisser sur le lit. Ensuite, nous déferons ses vêtements. »
Ces derniers n'étaient plus que des lambeaux sanguinolents, et certains morceaux étaient collés sur la peau avec du sang coagulé. Le torse de Severus présentait de profondes lacérations, plus longues que celles que Harry avait vu sur Draco, et ses yeux ne pouvaient se détacher de ce spectacle horribleà la lueur des flammes, donnant aux blessures l'impression qu'elles étaient animées d'une vie propre, semblables à des brûlures.
Harry sentit la nausée le prendre. Celui qui le détestait prenait tellement de risques pour tous. Se sachant indirectement visé, Harry voyait de ses propres yeux ce qui attendait ses amis, et lui-même dans cette guerre. Et il ne pouvait s'empêcher de ressentir de la culpabilité pour les blessures de son professeur. Ce sentiment était étrange, car sans apprécier le maître de potions, il ne voulait pas qu'il meure. Il ne le faut pas. Pas à cause de moi !
Le directeur avait posé une de ses mains sur le front de Severus et celui-ci psalmodiait des paroles incompréhensibles pour Harry. Son regard glissa vers son bras gauche, et il découvrit avec stupeur que la marque des ténèbres suintait du sang de son propriétaire.
« Sa marque… » dit-il en levant les yeux vers Dumbledore« Sa marque le tue. » comprit-il.
« Il a réussi à échapper aux Doloris, mais Voldemort s'assure qu'il ne réchappera pas à sa volonté. » Confirma Dumbledore.
La boule dans le ventre de Harry explosa, et une aura pourpre illumina la chambre du Maître de Potions.
