RAR: merci à Zakath Nath, dont j'apprécie particulièrement les fictions, Vif d'Or (va falloir être patiente pour ça!), mimi la petite souris, Tari Faelivrin (tu vas nous perdre avec tout ces noms!), jenni944 (pareil que pour Vif!), Anyssia (courez lire ses fics, surtout si vous aimez les SS/HP) s'il a plus la marque, plus rien ne l'empeche d'enseigner DCFM, Cholera (drôle de nom pour un pseudo !), Minerve et fuschicho: merci pour votre fidélité, et chif... ben Chif quoi! (Vive la soupe !)
Chapitre 9 : Liberté.
« Rogue s'avança alors vers lui en passant devant Dumbledore. Il releva la manche de sa robe et mit son bras sous le nez de Fudge qui tressaillit.
Voilà, dit Rogue d'un ton brusque. Vous voyez : la Marque des Ténèbres. Et encore, elle n'est pas aussi nette. Il y a une heure, elle était devenue noire. Mais vous pouvez quand même la voir. Lord Voldemort a gravé cette marque par le feu dans le bras de chaque Mangemort. »
La Croisée des chemins, in La Coupe de Feu.
Les ouvrages s'accumulaient sur la table au fond de la bibliothèque. Mme Pince avait haussé un sourcil, lorsque Hermione avait brandi le mot de Dumbledore, mais lui avait toutefois fourni les livres demandés.
Si le rituel existe pour la création, il doit bien exister pour la disparition ! s'était exclamée Hermione lorsque Harry lui avait fait part de son projet.
Tout de moins, elle le pensait. Insignes et stigmates du mal, par Stough Scarface était étalé devant elle, et sur une pleine page, la marque des ténèbres était décrite, en long en large et en travers, mais rien sur les possibilités de l'enlever. Pas découragée, Hermione se saisit du traité de Chirurgie et scarifications, pour voir s'il était fait mention quelque part d'une possibilité de procéder par la voie du bricolage corporel. Un exemple traitait des marques des ténèbres retrouvées sur des blessés. « … une première tentative de retrait par la voie chirurgicale, inspirée des pratiques moldues, n'a que réussi à retourner le scalpel contre le chirurgien, qui a dû s'enfuir à toutes jambes, et ceci sur près d'un kilomètre avant que l'outil soit maîtrisé…. » Puis au chapitre suivant encore « … il semble que la seule vois de disparition de la marque d'appartenance au cercle de Vous-savez-qui soit définitivement, et simplement la mort du sujet… » Hermione grimaça. Cela ne convenait pas. Peut-être aurait elle plus de chances avec Rituels magiques et tatouages sorciers. Toute à sa concentration, elle n'avait pas vu avancer Draco qui l'observa un instant sans rien dire.
Elle est impossible. On est encore en vacances et elle travaille déjà, soupira –t-il. Il n'avait jamais rencontré de sorcière aussi acharnée à sa tâche. Par certains aspects, elle lui rappelait les elfes de maisons. Mais il devait reconnaître que parfois il enviait un peu cette capacité de concentration.
« Bonjour Granger. »
Hermione sursauta et glissa rapidement une feuille sur le passage qu'elle était en train de lire. Ce mouvement n'avait pas échappé à Draco qui haussa un sourcil :
« Déjà dans les manigances ? C'est bizarre, je ne vois pas ton complice habituel. Et à vrai dire, ça fait maintenant plusieurs jours… »
« Harry est chez Ron. » répliqua Hermione un peu trop brusquement, ce qui lui valut un regard en biais de Mme Pince. Draco s'installa un peu plus loin sur la longue table et sortit son parchemin. Hermione leva un sourcil ironique.
« Tu te sens trop seul dans ta salle commune ? »
« Non, Granger, répondit calmement le blond, vois-tu, je prépare un projet pour l'Ecole. »
Et comme Hermione ouvrait des yeux de plus en plus intrigués, il continua : « Je souhaite réparer les erreurs de l'année passée. Effacer les souvenirs de la brigade inquisitoriale. » Hermione plissa les yeux, mal à l'aise. Elle ne savait que penser de cette attitude calme et presque courtoise, réellement inhabituelle, de Draco et restait un peu sur la défensive.
« Ah oui. Et que veux-tu faire ? Un club anti-moldus ? » demanda-t-elle, d'un air faussement dégagé.
« Ca se pourrait, Granger… » répondit froidement Draco, en plissant les yeux.
Hermione réprima une mimique de dégoût, mais à sa grande surprise, Draco éclata de rire, s'attirant un regard de travers, certes, mais presque bienveillant de la bibliothécaire. La vieille chouette était perpétuellement sous le charme de l'héritier Malfoy. Hermione resta interdite.
« Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle. Après tout, tu ne ferais que perpétuer la « tradition familiale », non Draco ? »
Le visage de ce dernier se durcit.
« Tu n'y es pas du tout. Ici, il y en a qui comprennent parfaitement ma vision des choses. A ce propos, tu n'as pas vu le professeur Snape, je dois lui parler… de mes projets. »
Draco termina se phrase avec une pointe d'ironie. En fait, cette discussion l'amusait beaucoup. Hermione pouvait se montrer terriblement naïve et emportée parfois, faisant monter le rouge à ses joues. Elle était indéniablement d'un caractère passionné. Toutefois cette dernière sembla prendre le temps de la réflexion, avant de répondre.
« Non. Je ne sais pas où il est. Je ne l'ai pas vu depuis plusieurs jours. »
Mensonge. J'en parlerai à Père ce soir. Quelque chose se prépare ici. Et tout me fait penser que Potter y est encore pour quelque chose.
Draco se leva et alla s'installer plus loin pour se consacrer à son parchemin. Hermione s'était aussitôt replongée dans ses lectures levant de temps en temps la tête en suçant sa plume.
Le silence reprit ses droits dans ces lieux, et le soleil de l'après-midi déclinant projetait à travers les cheveux d'Hermione une multitude de petits reflets dorés. Draco décida qu'il appréciait cet instant de trêve et s'abîma dans la contemplation des volumes de la bibliothèque.
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Dumbledore était passé dans l'après-midi. Lorsque Harry lui avait fait part de son projet, il n'avait rien dit, sauf : « Prends ton temps, Harry. La magie de Voldemort est plus puissante que tu ne le penses. » Harry avait acquiescé et s'était recouché dans sa pièce pour retrouver des forces.
De son côté Severus consultait plusieurs manuscrits que lui avait rapporté Dobby. Il s'était installé sur son canapé malgré les recommandations de prudence de Pomfresh. Comme le jour tombait, Harry était venu voir comment évoluait l'état de son professeur. Surpris de le trouver si studieux, il n'osa pas le déranger et s'installa discrètement dans un fauteuil qui lui faisait face. Severus l'ignora ostensiblement et continua sa lecture. Au bout d'un long moment, alors que le soleil se couchait, Harry décida d'employer la méthode certifiée Ombrage et se racla discrètement la gorge. Toutefois le maître de potions resta impassible et ne leva pas les yeux sur lui. Il décida de recommencer avec plus de conviction et toussota un peu plus fort, obtenant un soupir exaspéré de la part de son compagnon involontaire de chambrée.
« Vous avez un chat dans la gorge, Potter ? Si vous voulez, j'ai à ma disposition quelques potions de Rouge-Gorge qui pourrait être assez efficaces. »
Considérant que cette phrase dissimulait sans doute sous les sarcasmes une invitation à s'exprimer, Harry commença immédiatement.
« Je voudrais votre avis sur la façon de procéder… pour notre affaire. »
Severus fut tenté de relever par un sarcasme, mais Harry enchaîna : « Il est absolument nécessaire que vous ayez une entière confiance en moi. »
Comme son professeur l'écoutait attentivement sans ciller, il prit cela pour un encouragement à continuer.
« Je sais que ce que je vous demande est très difficile, en raison de votre… mépris pour moi, bien que je ne sache pas exactement ce que, au juste, vous me reprochez, mais vous devez savoir qu'il va falloir baisser votre garde pour que je puisse travailler sur ce sort, sans avoir à lutter en plus contre vos barrières magiques. »
Severus haussa un sourcil. « Vous n'avez pas eu de difficulté pour me soigner apparemment, après l'incendie ? »
« Vous étiez inconscient et faible. Et j'ai agis instinctivement. Vos blessures étaient importantes, mais d'une nature assez simple en définitive. D'après ce que je sais maintenant grâce à Hermione, la marque des ténèbres comporterait plusieurs niveaux d'imprégnation. »
Assez impressionné par le soin que mettait son élève à s'appliquer à sa tâche, Severus n'en laissa pourtant rien paraître et se contenta d'hocher la tête.
« Je le savais. Mes recherches ont précédé celles de Miss Granger. J'ai par le passé été tenté de me l'enlever moi-même, mais… » n'acheva pas Severus qui était à présent plongé dans sa réflexion.
« Vous savez donc, que si le premier niveau de cette marque est corporel, le second est rationnel car vous avez accepté cette marque avec votre consentement raisonné. »
Severus acquisca. Harry hésita ensuite : « Ce n'est pas tout. Il existe, je pense, d'autres niveaux, car nous n'avons évoqué ici que le conscient… »
« Ce qui voudrait dire que ma marque influe sur mon inconscient ? » suggéra Severus.
« Pas seulement. Elle y est ancrée, et s'imprègne de tout ce qui y a trait. Hermione pense qu'il y a un troisième niveau, psychique en quelque sorte. C'est pour cela que je vous demande votre confiance. Il y a des choses qu'il ne faudra pas vouloir me dissimuler. Sans cela je ne pourrais sans doute rien faire. »
Severus était atterré. « Vous demandez tout simplement que je me livre corps et âme à vous ! »
Harry répliqua : « Pas plus que ce que vous avez auparavant offert volontairement à Voldemort… »
Un silence gêné s'installa entre les deux hommes. La nuit d'été était tombée maintenant, et un souffle chaud traversa la pièce.
« J'ai conscience de ce que cela représente pour vous… mais vous pouvez me faire confiance. » reprit Harry d'une voix mal assurée. Il voulait tant aider son professeur, mais il ne pouvait le faire malgré lui.
Subitement, Severus se redressa : « Très bien. Allez-y ! »
Harry écarquilla les yeux, pris au dépourvu : « Maintenant ? »
« Maintenant. » La voix de l'homme était ferme, confiante. « Où voulez-vous que je m'installe ? »
« Euhh… Mettez-vous à votre aise, ça risque d'être assez long…euh… Tiens sur le lit, par exemple. » répondit Harry en cherchant du regard une chaise pour s'installer près de son professeur. « Vous êtes sûr d'être assez bien rétabli ? »
« Oui. De toutes façons vous n'allez que l'examiner, n'est ce pas ? »
« Normalement. Je vais essayer de comprendre son mécanisme. » Harry prit sa respiration, alors que Severus s'étendait sur le lit, laissant le bras gauche découvert.
« Très bien. Vous êtes prêt ? »
Le maître de potions acquiesça, toute trace d'appréhension ayant disparu de son visage. Harry posa ses deux mains de part et d'autre de la marque et ferma les yeux. Aussitôt, sa cicatrice se mit à le brûler violemment, et Harry réprima un cri qui montait dans sa gorge en maintenant plus fermement ses mains sur l'avant-bras. Il devait se détendre pour laisser affluer la magie au bout de ses doigts. Le bras de son professeur était chaud, et Harry sentait le sang pulser dans sa chair. Peu à peu, une mélodie se fit jour et s'éleva dans la tête d'Harry. Intrigué, il ouvrit un œil interrogatif vers son maître de potions.
« Qu'est ce qu'est ? »
« Quoi donc ? » demanda calmement Severus.
« Vous n'entendez pas ? On dirait… une chanson enfantine. » L'informa Harry en tendant l'oreille. Il pouvait presque distinguer quelques paroles. …..Il ne lui fera pas de mal car le moment viendra….chantonnait doucement la voix. « Vous entendez ? »
Severus grimaça et sembla prendre sur lui-même lorsqu'il expliqua laconiquement :
« C'est Naja. »
« Naja ? » Ce fut au tour de Harry d'écarquiller les yeux.
« Une erreur de jeunesse, Potter. » Puis Severus sembla se parler à lui-même. « Montre toi. Il ne te veut pas de mal. »
C'est alors que Harry vit apparaître au bord de la manche, la tête d'un serpent, tatoué dans la peau du maître de potions.
« N'ai pas peur » murmura ce dernier comme s'il s'adressait à un enfant craintif. Puis leva les yeux vers Harry, il soupira : « Naja est un tatouage sorcier, et comme vous parlez le Fourchelang vous avez dû l'entendre. » Pendant ce temps, le cobra dont la coiffe se déployait à présent sur toute la largeur du bras, ondulait vers les mains de Harry. Il était cependant de toute petite taille, et ne semblait pas particulièrement hostile.
« Je ne comprends pas… on dirait que c'est un , Harry hésita sur le mot, un bébé ! »
« En quelques sortes, oui. Le tatouage sorcier grandit avec celui qui le porte. Mais apparemment, il y a eu un problème avec celui-ci. » soupira Severus. « Maintenant que vous avez fait connaissance, nous pourrions peut-être continuer. » reprit-il.
Harry s'appliqua donc à ignorer le serpent, qui partit se réfugier sous les vêtements du maître de potions. Cette rencontre lui avait néanmoins appris beaucoup sur son professeur, qui s'était montré extrêmement patient et tendre avec le serpent qui semblait le comprendre, même si ce dernier ne parlait pas Fourchelang. Songeant qu'il aurait des choses à demander à Hermione Harry reprit sa tâche.
La nuit était bien installée et le silence envahissait peu à peu la chambre, seulement troublé par les respirations calmes des occupants. Harry examinait la marque avec attention. Les deux premiers niveaux de combinaison étaient clairement visibles et Harry ne tarda pas à trouver les faiblesses de ceux-ci.
Il fut tenté de les défaire et interrogea Severus du regard. Un échange silencieux s'était créé entre eux et la lueur de détermination dans les yeux du professeur encouragea Harry à prolonger l'expérience.
Focalisant son flux magique sur les faiblesses de l'imbrication de la marque, Harry agissait comme s'il usait d'un rayon laser, tranchant les entraves qui maintenaient la marque à la chair de son professeur. Ce dernier serrait les dents, et son visage trahissait une douleur certaine. Harry comprit alors que le professeur luttait contre sa raison, contre la détermination qui l'avait motivé des années en arrière à consentir à être marqué dans sa chair et dans son âme. Un combat contre lui-même en somme.
Je ne suis qu'un catalyseur, songea Harry.
Cette pensée lui allégea le poids sur ses épaules et lui permit d'avancer plus vite. Les deux niveaux étaient à présents presque complètement dissous par la volonté conjointe de Harry et de Severus. Lorsque le chaînon céda, Harry perdit l'équilibre et se rattrapa de justesse aux montants du lit. Le visage de Severus se décrispa peu à peu, alors que des gouttes de sueur perlaient sur son front.
« Première étape ? » s'informa-t-il.
« Oui. On peut attendre que vous soyez plus reposé pour la suite. » proposa Harry.
« Surtout pas ! » s'exclama le maître de potions, presque enjoué, alors qu'il levait son bras à la hauteur de ses yeux.
Bien qu'encore présente, la marque s'était ternie. Et Harry sentait que Severus était gonflé d'espoir. Il s'empressa de tempérer cet enthousiasme insolite de la part de son froid maître de potions.
« Euh… vous savez, c'était le plus facile. Maintenant, ça risque d'être plus long, plus douloureux. Il faut que vous soyez sûr. » hésita Harry.
« Je suis prêt, je vous l'ai déjà dit. Il me semble que… », et Severus porta une nouvelle fois sa marque déclinante au niveau de ses yeux, « … que vous êtes à la hauteur de cette tâche, Harry. »
Ce dernier se sentit étrangement touché par le fait d'être enfin appelé par son prénom, à moins que ce ne soit la confiance que plaçait en cet instant son professeur en lui, il ne savait pas trop.
Le même rituel recommença alors. Harry se concentra pour atteindre un niveau bien plus profond de l'imprégnation de la marque. Hermione avait déterminé trois niveaux, mais il percevait autre chose. Au bout de quelques minutes, durant lesquelles il avait laissé errer librement sa magie au travers de la conscience de son professeur, la douleur de sa cicatrice s'intensifia, et des images traversèrent les yeux de Harry.
Il assista au rituel d'acceptation de la marque, vécu par Severus, tout en ressentant à la fois ses émotions passées et présentes. Un étrange mélange d'exaltation et de dégoût le prit à la gorge, bloquant sa respiration à cause de la soudaineté du choc. Harry ressentit alors une main bienveillante se poser sur son épaule et entendit au loin une voix.
« Vas-y doucement Harry. Je suis là pour t'aider, prends ton temps. »
C'était Dumbledore.
Harry ne l'avait pas entendu arriver, mais sa présence eut un effet rassérénant, et il put enfin reprendre sa respiration avant de replonger en apnée dans les souvenirs de son professeur.
En clignant des yeux, il entraperçut Hermione qui se tenait en face de lui, de l'autre côté du lit. Ainsi entouré et en confiance, il se laissa absorber complètement par le processus, ne cherchant plus à lutter pour maintenir sa conscience éveillée au monde extérieur.
Un flash pourpre passa devant ses yeux et quelque chose se débloqua.
Le troisième niveau… je l'ai cerné !
Harry eut la pensée fugitive qu'il avait enfin atteint son but, mais un quatrième niveau d'imprégnation se présenta aussitôt à lui. Il baignait dans le pourpre, et les images étaient plus vibrantes encore. Il entrevit une femme à l'aspect triste, mais se sentit plein d'un amour filial incommensurable, accompagné d'une haine féroce pour le visage fugitif d'un homme que Harry reconnut être le père de Séverus.
Le niveau… sentimental ! songea Harry. Bien sûr ! La marque est ancrée dans ce qui existe de plus fort !
Puis ce visage s'effaça et Harry tomba sur un miroir. Du moins le pensait-il puisque c'est son propre visage qui s'y reflétait. Les cheveux noirs se balançaient au gré du vent, et Harry ressentit encore ce sentiment violent qui lui déchirait le ventre. Si fort qu'il était presque de la haine… et pourtant… A bien y regarder, Harry ne se reconnut pas. Il y vit plutôt un souvenir, une impression amère… mon père !
En l'occurrence, c'était bien James Potter qui était si bien dissimulé dans les souvenirs de son maître de potions. Et ce sentiment... si fort… Harry en avait presque la nausée. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir tout ce que le professeur ressentait, dans une puissance telle que Harry se noyait dans ce flux pourpre
Le désir se mêlant à la haine, l'amour à l'impuissance et à la rage.
Harry devait absolument se focaliser sur son but. Mais quelque chose bloquait ce dernier niveau. Une puissance incroyable semblait enfermée là, tout près. S'oubliant totalement, Harry s'abandonna à son instinct et poussa sa magie dans ses ultimes possibilités, laissant déferler au bout de ses doigts le flot pourpre de ses propres émotions contenues.
Sa rage se mêlait à présent à celle de son professeur. Ses peurs se combinaient pour ne former plus qu'une seule tâche monstrueuse dans l'environnement pourpre dans lequel il baignait à présent. Submergé par l'amplitude de cette vague d'incertitude, Harry faillit lâcher prise, lorsqu'il reconnut la poigne et l'empreinte de Dumbledore, lui redonnant espoir.
L'espoir que Harry sentait poindre à l'horizon de sa conscience n'était pas seulement le sien. C'était aussi celui de Severus qui venait de renaître de ses cendres. Et la voix qui chantonnait : « .. il ne peut lui faire de mal, car le moment est venu… » libéra les dernières appréhensions de son maître, brisant définitivement le dernier niveau de la marque dans une explosion pourpre incroyable. Le corps de Severus se tendit, et ce dernier tomba évanoui.
Pour la première fois, Harry frissonna devant la puissance qui venait de lui être révélée. Relâchant doucement la pression sur le bras de Severus, il tituba un instant. Puis il tourna un regard hébété vers Dumbledore qui portait un sourire indéchiffrable et chuchota :
« … je crois savoir comment il a fait pour transplaner… » avant de sombrer à son tour dans l'inconscience.
NdA : Pfiou !
