Merci à Lemoncurd, Fuschisho, Maffie, Zakath Nath ( dont les histoires valent un sacré détour), Minerve (c'est nagini, pas naja le serpent de Voldemort), Mnemesysfr (dont les traductions sont très très très... bien traduites ..lol), Molly (et oui, l'assassin Royal, le catalyseur, et tout ça, j'avoue que j'y avais pas pensé... mais le flot d'Art a certainement dû m'influencer. Brav en tout cas pour le clin d'oeil), Cholera ( pour James dans l'inconscient... ben, dans cette fic y'a du slash... en toile de fond, certes.. ), jenni944 ( y'a toujours quelque chose là dessous !), Tari faelivrin ( tu devrais déposer ton Suiiite, pour toucher des royalties).

Et merci à Chif qui bûche dur pendant que moi je glandouille à côté, ça doit pas être tous les jours faciles...


Résumé des chapitres précédents.

Harry se révèle être un mage sombre. Ses capacités en magie noire se sont développées, provoquant une certaine part de jalousie de Severus. Ce dernier a été démasqué par Voldemort et Lucius le torture à mort, arguant qu'ils n'ont plus besoin de ses services maintenant que son fils, qui n'a pas reçu la marque, espionne à Poudlard. Mais Severus transplane quand même, à l'intérieur de Poudlard, à la surprise de Dumbeldore. Voldemort ne renonce pas, et draîne la vie de Severus par le biais de sa marque des ténèbres. Harry qui se sent responsable de cet état, déchaîne son nouveau pouvoir, par le biais d'une onde pourpre et créé un champ protecteur autour de Severus, puis lui propose d'enlever sa marque. Le processus est complexe, mais un lien de confiance s'établit entre eux. Harry découvre toutefois des choses étranges dans l'inconscient de son professeur.


Chapitre 10 : Sang-et-Or

« Leurs rires déchaînés, semblables à des hennissements, qui résonnaient dans la clairière obscure et la vision de leurs sabots qui martelaient le sol avaient quelque chose de terriblement angoissant. »

Lutte et Fugue, in L'Ordre du Phénix.


Hermione passa à travers l'entrée du bureau de Dumbledore en évitant soigneusement les gargouilles qui la scrutaient d'une manière quelque peu hostile. Le directeur l'attendait, paisiblement installé derrière son bureau. Cependant, quelque chose dans l'atmosphère trahissait cette sérénité de façade et c'est d'une voix tendue que s'exprima Hermione :

« Mme Pomfresh m'a demandé de vous informer que Harry et Severus se portent bien et qu'ils présentent des signes de réveil normaux. »

« Sans aucun doute. » glissa Dumbledore, qui scrutait un tableau derrière Hermione.

Celle-ci se retourna pour voir ce qu'observait si attentivement le directeur, mais elle n'aperçut qu'une toile représentant un paysage de prairie baignée par le soleil. Hermione coula un regard soupçonneux vers le directeur qui l'ignora comme si de rien était.

Elle passa à autre chose : « Je suppose que vous savez alors aussi à quoi Harry a fait allusion avant de s'évanouir ? »

« Et bien pas vraiment. Lorsque nous avons vérifié ensemble les barrières anti-transplanage du château, vous avez vu, comme moi, qu'il n'y avait rien d'anormal. Ces protections ont malgré tout, comme tous les systèmes de sécurité, des faiblesses. Je pense que Severus a du trouver un moyen de les utiliser. Quant à savoir ce que Harry a compris… lui seul pourra nous le dire, lorsqu'il sera réveillé. »

Un éclair passa alors dans les yeux de la brune. « Moi, je crois savoir. »

Le directeur eut une moue amusée, et Hermione se lança. « Vous vous souvenez des « possibilités » du futur, que j'ai entrevues ? L'aura pourpre autour du professeur Snape ? Je suis sûre, à présent, que le professeur est également un mage sombre. Même si il n'a jamais été révélé jusqu'à présent. »

Dumbledore fit un geste pour encourager son élève à développer sa pensée.

« Il a toujours assez bien résisté aux traitements de Voldemort, non ? Je ne me souviens pas l'avoir vu une seule fois malade, ou affaibli en cours. Pourtant il n'a pas cessé ses activités l'an dernier ? De plus c'est un excellent Legilimens et un non moins bon Occlumens ? »

Dumbledore hocha la tête pensivement. Hermione continua d'exposer d'un air docte sa théorie:

« Ces point établis, il semble étonnant que l'aura pourpre ne se soit jamais manifestée, non ?

Je crois qu'il n'a pas été pleinement en possession de ses pouvoirs. A cause de la marque des ténèbres. Est-ce que vous savez à quel âge il a été marqué ? »

Hermione trouvait que ce terme convenait parfaitement au traitement qu'infligeait Voldemort à ses suivants, comme du bétail que l'on tatoue des initiales de leur propriétaire.

« Il me semble que cela remonte aux congés de Noël, en 1976… » répondit le directeur qui commençait à comprendre où son élève voulait en venir.

« Il n'avait donc encore que 16 ans, n'est ce pas ? » s'exclama Hermione.

« Oui. Il a eut 17 ans une dizaine de jours après. » acquiesça douloureusement Dumbledore, comme s'il se sentait un peu responsable du trajet tortueux de son ancien élève.

« C'est cela ! Le professeur Snape n'était pas majeur ! Son héritage magique ne lui avait pas encore été pleinement transmis ! Harry a commencé à développer ses pouvoirs, mais il ne recevra qu'à 17 ans la pleine mesure de ses capacités, j'en suis sûre, je l'ai lu dans….ah zut ! Je ne retrouve pas le titre.. je suis sûre de l'avoir noté là… »

Le directeur leva la main pour interrompre la fébrilité croissante d'Hermione qui tentait vainement de retrouver ses références bibliographiques, et dont l'hystérie littéraire affolait un peu le sage Albus Dumbledore.

« Bref. La marque a dû agir comme un cadenas. Contenir la magie surpuissante qui aurait dû se développer chez le professeur. Voldemort ne devait sûrement pas savoir que Severus portait en lui une telle puissance, sinon, il l'aurait utilisé. » songea-t-elle.

« Alors quelque part, cette marque des ténèbres a été une bonne chose » nota le directeur.

« Oui, mais je ne comprends pas comment tout ceci a pu vous échapper ? » interrogea Hermione. « Vous semblez si…. »

« Omniscient ? » compléta le directeur, qui partait d'un petit rire nerveux. « Non, miss Granger, non… voyez-vous, j'ai parfois les choses juste sous le nez, et je ne les remarque pas. » acheva-t-il en risquant un œil furtif au vers le tableau derrière Hermione qui se retint pour ne pas tourner à son tour la tête.

La matinée était bien avancée, et la chaleur commençait à pénétrer dans le bureau. Dumbledore s'éventa avec un parchemin, et Hermione s'apprêtait à prendre congé, quand elle se souvint de quelque chose qui lui semblait important.

« Professeur… Ne croyez-vous pas que la situation risque d'être délicate maintenant pour le professeur Snape ? »

« C'est-à-dire ? »

« Et bien… maintenant que Harry a ôté la marque de Severus, il lui a en quelque sorte sauvé la vie, et je ne pense pas, avec tout le respect que je dois au professeur, que celui-ci n'arrive à gérer facilement cette dette. » grimaça Hermione. « N'y a-t-il rien qu'on puisse faire pour l'aider ? »

« C'est entre eux, à présent. Il serait inconvenant que nous intervenions, et de toutes façons, je fais confiance à Severus pour arriver à faire la part des choses. » observa le directeur.

Peu convaincue, Hermione se mordit les lèvres. « Dans mes visions, j'ai eu le sentiment que quelque chose devait se passer entre eux. Cependant, j'ai peur que cela ne se produise pas, avec tout le ressentiment qu'ils ont l'un envers l'autre. Et c'est agaçant de savoir cela, tout en ne pouvant rien faire. »

Le directeur soupira, puis le ton de sa voix se radoucit. « L'inaction est parfois préférable à la précipitation, miss Granger. Voyez-vous, j'ai été confronté à des choix cruciaux, et certes, je n'ai pas toujours bien agi. » Une ombre passa sur son visage. « Mais l'avenir est sans cesse en mouvement. Rien n'est préétabli. Il n'y a jamais qu'UNE seule voie à suivre… »

« Sauf pour les prophéties. » trancha fraîchement Hermione.

Le regard perçant du directeur se fixa sur elle, puis il détourna le regard.

« Je suis heureux qu'il vous en ai parlé. Il se sent beaucoup trop seul dans cette épreuve, et nous devons faire le maximum pour l'aider. Vous comprenez donc d'autant mieux ce que je disais quand nous ne faisons pas toujours les choix les plus faciles… »

Hermione s'apprêtait à riposter lorsque Mc Gonagall surgit dans la pièce, haletante et le chapeau de travers, ce qui était pour le moins inhabituel chez la stricte directrice de Gryffondor.

« Albus ! Je n'en peux plus. Je ne sais pas quoi faire de ces deux là ! Ils vont s'entretuer ! »

« Du calme Minerva, puis-je savoir de quoi il s'agit ? »

« Severus et Harry. Les cachots sont sans dessus dessous ! » s'écria-t-elle.

C'est ventre à terre que le digne directeur de Poudlard se dirigea vers les appartements du professeur Snape, accompagnée d'Hermione et de Mc Gonagall qui s'efforçait de suivre le rythme. La brune Gryffondor était impressionnée par la foulée de Dumbledore, elle ne le savait pas si sportif. A mesure qu'il se rapprochait du repère du froid maître de potions, de grands fracas leur parvenaient. Hermione se demanda si tout ce bruit n'avait pas alerté Draco, dont le dortoir ne se situait pas très loin. Mais un grand craquement dans le couloir attira son attention. La porte des appartements du professeur Snape venait tout simplement d'exploser dans le couloir, projetant contre le mur quelques livres et fioles suspectes.

Prudemment, Dumbeldore entra dans la pièce suivi d'Hermione. Le spectacle qui s'offrit à eux était invraisemblable. Tous les meubles de la pièce semblaient avoir valdingué contre les murs, et un bric à brac d'objets hétéroclites jonchait le sol.

Dans un coin le professeur Snape, essoufflé, maintenant un bouclier de protection à l'aide de sa baguette, déviant une pluie de bouquins projetés par Harry qui se trouvait à l'autre extrémité. Ce dernier semblait hors de lui, et ses yeux s'étaient dilatés sous l'effet de la fureur. Malgré tout, personne ne pouvait entendre ce qu'ils se disaient à cet instant, car une bulle pourpre entourait les deux protagonistes.

Hermione s'attendait à voir de l'écume jaillir des lèvres de son camarade, tant il semblait dans un état de colère presque animale. Elle s'approcha pour tenter de le calmer, mais Dumbledore la retint en arrière. Le stock de bouquins étant à présent épuisé, Harry dirigea sa baguette vers la salle de bain pour en faire sortir à tout vitesse des serviettes, du savon, un rasoir, un canard en plastique et autres flacons divers. Dumbledore esquissa un mouvement du poignet et les objets restèrent en l'air, à quelques centimètres de la tête du maître de potions. D'un regard, il ordonna à Hermione de sortir sa baguette, et tous les deux prononcèrent un Finite Incantatem, faisant retomber les objets qui flottaient auparavant en l'air, et disparaître le bouclier sonore.

Le directeur et Hermione pouvaient à présent profiter pleinement de l'étendue du vocabulaire fleuri de Harry où perçait nettement une éducation moldue, tandis qu'un silence méprisant constituait la seule réponse du maître de potions qui gisait d'une manière fort peu élégante, entre la cheminée et une commode, avec sa robe remontée jusqu'aux hanches. Malgré tout, Severus semblait visiblement soulagé par l'interruption du directeur et savourait quelque peu à l'avance les sanctions que celui-ci ne pouvait manquer de donner à son élève pour ce comportement inadmissible vis-à-vis d'un membre du corps enseignant.

Hum, hum, à propos de corps enseignant, il serait temps de redescendre cette robe de manière digne, songea Severus.

« Messieurs » intervint alors la puissante voix de Dumbledore, « Pourriez-vous me dire à quoi vous jouiez à l'instant ? »

Harry grommela vaguement une réponse, tandis que Severus se remettait d'aplomb.

Alors que le directeur allait demander à Harry de s'exprimer plus intelligiblement, Severus le devança et répondit calmement :

« Rien de bien grave. Une petite altercation, tout au plus. De fait, je crois avoir poussé le bouchon un peu trop loin. Rien de dramatique, en somme. »

Cette réplique laissa Harry bouche bée, stupéfié que le professeur cache les raisons de leur dispute au directeur qui ne se laisserait certainement pas abuser.

« Néanmoins » reprit Severus dans un rictus, « Il serait tout à fait souhaitable que Potter apprenne à contrôler ses nerfs. Je puis proposer une punition à la mesure de ses nouveaux talents. »

Harry fulminait en silence. Dumbledore leva un sourcil, comme pour évaluer son interlocuteur, puis il hocha la tête.

« Je vous laisse totale latitude pour gérer ceci Severus. De plus, je crois que Miss granger ici présente, à des choses intéressantes à vous révéler, à propos de vos transplanages sauvages… »

Hermione s'avança et déclara d'un air assuré : « Nous avons toutes les raisons de croire, que vous êtes, vous aussi, un mage sombre, la marque a en fait.. »

« Je sais cela. » la coupa Severus laconiquement. « Je l'ai senti. Et à vrai dire, certains changements sont intervenus depuis que Pot… Harry m'a ôté la marque. » Et relevant sa manche, il dévoila à la vue de ses visiteurs un tatouage-serpent de belle taille, presque adulte.

« Mais c'était encore un bébé, hier ! » intervint Harry qui s'était rapproché. Il susurra en Fourchelang quelques mots, et l'animal lui répondit, ce qui parut satisfaire grandement Harry.

« Que dit-il ? » demanda le directeur intrigué.

« Qu'il est en pleine crise d'adolescence » expliqua Harry amusé. « Ca pourrait alors expliquer pas mal de choses », lança-t-il à Severus qui acquiesça dans un soupir.

« Très bien. Je me suis laissé emporter, Harry. Je regrette ce que je t'ai dit. C'était sous le coup de la colère. »

« Hum, l'impulsion, les hormones. Je connais cela ne vous inquiétez pas » glissa Harry. « Et je regrette également de vous avoir lancé votre collection d'encyclopédie à la figure. Ainsi que tout votre linge sale. Et aussi les copies des 3 èmes années. Ainsi que vos plumes. Et votre canard. Et… »

« Oui, oui, ça ira. Je n'ai pas besoin d'un inventaire à la Prévert » le coupa le professeur de potions qui commençait à trouver de nouveau le Gryffondor exaspérant.

« Quand commençons nous cet entraînement ? » demanda alors Harry pour changer de sujet. « Maintenant que vous êtes un sombrero, comme moi, ça devrait être plutôt intéressant, hum ? »

Severus eut l'air amusé par le ton de défi du Gryffondor. « Dès que Mme Pomfrey me l'autorisera » lança-t-il d'un ton obséquieux. Puis se tournant vers le directeur, qui tentait de nettoyer sa longue barbe des débris d'objets volants, il prit un air faussement contrit et tendit la main en murmurant « Evanesco », laissant une Hermione pantoise quant à ses capacités en matière de magie sans baguette.

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Ron avait le soleil en pleine face, et maugréait contre sa sœur qui l'avait traîné sur son balai pour, avait-elle dit : « Un petit entraînement bénéfique ». En guise de bénéfique, il s'était déjà ramassé trois grosses pierres ensorcelées en guise de cognards sur le coin du nez et n'arrivait toujours pas à distinguer le vif d'or offert par ses frères. Et pour couronner le tout, Ginny l'invectivait à la manière des Serpentards pour « accroître sa résistance face à l'adversité ».

Lui sentait plutôt que cela allait accroître ses probabilités de ne pas rentrer en un seul morceau au Terrier mais n'osait atterrir sous peine d'endurer le regard courroucé et déçu de sa sœur. Il faillit perdre pourtant l'équilibre lorsque un projectile doré fonça sur lui à toute vitesse. Il dû réaliser une embardée à quelques mètres d'un cerisier et faillit se retrouvé accroché comme un épouvantail dans les branches.

« Hey Ginny ! » hurla-t-il en se redressant tant bien que mal, « C'est quoi encore ce truc ! ».

Mais sa sœur ne répondait pas, tout occupée à lire un parchemin, tandis que le… l'oiseau, enfin ce qui y ressemblait, piaffait d'impatience en agitant ses ailes démesurément grandes par rapport à son petit corps.

« C'est Charlie ! » lui répondit enfin Ginny, tandis que Ron qui avait atterri revenait vers elle. Il jeta un œil colérique vers le bolide dorée puis ouvrit la bouche comme s'il venait de croiser Voldemort en mini-jupe.

« .. Mais…mais… c'est un…. » balbutia Ron.

« Dragon ! Oui Ron ! Et ferme la bouche, tu as l'air d'un niais comme ça ! »

Ron s'approcha du dragonneau, car il n'était à l'évidence pas adulte, et ne reconnut pas l'espèce. Ses écailles scintillaient comme de l'or liquide, et sa queue était très peu développée, mais dotée tout de même d'une pointe qui ne disait rien qui vaille à Ron. Prudemment toutefois, et poussé par sa curiosité, il se rapprocha encore de l'animal qui semblait gazouiller en dégageant par ses naseaux de temps à autres des petits filets de vapeur.

Ginny tendit la lettre à Ron, et s'éloigna en courant vers la maison, apparemment dans un but précis. Son frère, pas très rassuré de se retrouver seul avec le bébé dragon, protesta faiblement, mais lut enfin la lettre de Charlie, tout en veillant à se trouver à une distance respectable du messager qui crachotait de petites flammes, rôtissant l'herbe alentour.

« Père, Mère, Frères, petite sœur, ce message devant être délivré à un Weasley, exception faite de Percy, j'espère que vous allez tous bien.

Le messager porteur de cette lettre s'appelle Brûle-tout, il est le résultat probant d'un croisement improbable entre un bel Opaloeil des Antipodes et Une Dent de Vipère du Pérou. Si le père de Brûle-tout n'a pas bronché à l'arrivée de ce phénomène, sa mère s'est au contraire montrée particulièrement agressive, et c'est pourquoi je l'ai élevé moi-même depuis deux ans.

Il est très rapide, et plutôt discret en vol, c'est pourquoi vous ne recevez pas ma missive par hibou. Je suis sûr que Ron apprécie, n'est ce pas petit frère ?

( Ron poussa un grognement significatif).

Bien que passionnante, l'objet de ce message n'est pas une étude approfondie de mon petit dragonneau. En effet, je souhaiterais que vous fassiez part à Dumbledore d'une étrange agitation depuis deux jours chez nos dragons. Ceux-ci sont beaucoup plus nerveux que d'habitude, et il nous a fallut du renfort pour les empêcher de prendre leur envol vers le Nord-Ouest. Quelque chose les attire, mais nous n'avons pas su déterminer ce dont il pourrait s'agir. Sans être particulièrement inquiétant, le désir de migration chez les dragons est plutôt exceptionnel. Mais faites passer ce message, quoiqu'il en soit. Et bonne fin d'été !

Votre Charlie.

PS : Nourrissez vite Brûle-tout à son arrivée. De préférence du mouton avec un os. Il se fait les dents. »

En effet, quelque chose mordillait le bas de la robe de Ron depuis quelques secondes. Celui-ci tira violemment sur sa cape, en s'exclamant, mais le dragonneau ne l'entendait pas de cette oreille. Il découvrit alors le balai de Ron et commença à imprimer ses canines pointues dans le manche luisant. Exaspéré, le rouquin attrapa d'une main son balai, et tenta de l'autre de repousser la gueule de l'animal qui grondait nerveusement.

« Stop Ron ! Arrête ! Tu vas te faire…. »

FLOUCH , une grosse flamme avait surgi de la gueule vexée du dragonneau.

« … rôtir. » termina piteusement Ginny qui tenait à la main un morceau de gigot, vite remarqué par Brûle-tout qui poussait maintenant des glapissements de joie, alors que Ron se roulait encore parterre pour éteindre les flammèches de sa robe.

« Fichu dragon, ouais ! » râla Ron pour la forme, alors que Molly Weasley les avait rejoint dans le champs, et poussait déjà des hauts cris en découvrant l'identité du messager doré dans la lettre de son fils, et s'apitoyant déjà sur les mauvais traitements dont aurait pû être victime le dragon s'il était resté avec sa mère.

« Il faut faire parvenir ce message à Dumbledore. Déclara-t-elle sur un ton décidé. Ron ! Relève toi voyons ! Tu as m'accompagner à Pré-au Lard. »

Ron cessa immédiatement de se lamenter pour arborer un sourire éclatant : « On y va tout de suite ! »

« Non, le réfréna sa mère, on part ce soir. Je préfère qu'Arthur soit rentré pour rester avec ta sœur. J'ai une confiance limitée en Maugrey et ses barrières magiques… même si Rémus m'a garanti que le Terrier était devenu incartable, j'aurais tout de même préféré que l'on applique un charme de Fidelitas… »

Ginny intervint : « Je peux venir avec vous ! Allez maman, je pourrais voir Hermione au moins ! »

Brûle-tout avait déjà dévoré le gigot entier, et rognait à présent l'os. Molly soupira.

« Et qui gardera Brûle-tout pendant ce temps ? »

« Il peut venir avec nous ! »

« Pas question, » grogna Ron qui vérifiait sa chevelure.

« Non Ginny. Tu ne t'es pas demandé pourquoi Charlie nous a fait passer le message pour que nous le transmettions à Albus, au lieu d'envoyer directement ce dragonneau ? Je pense que pour l'instant, nous devrions passer son existence sous silence.»

Cette réflexion laissa la dernière des Weasley perplexe, mais sachant qu'elle n'aurait pas le dessus avec sa mère, elle n'insista pas et commença à caresser le dragonneau, qui semblait ce réjouir de ce contact en poussant des petits cris aigus, alors que Ron observait la scène d'une moue dégoûtée.

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La Forêt interdite inspirait toutes sortes de légendes dans les dortoirs de Poudlard. Néanmoins, peu nombreux étaient les élèves qui pouvaient se vanter d'y être véritablement entrés. Draco Malfoy en était. Cependant il ne tirait pas grande fierté de son expérience de première année. Moins peureux à présent, c'est quand même avec une légère appréhension qu'il pénétra la lisière et s'enfonça sous les arbres. Le message de son père n'avait pas été très explicite, mais il lui demandait de parcourir une centaine de mètres dans les bois et d'attendre son arrivée. Jusque là, ses rencontres nocturnes s'effectuaient à la l'orée de la Forêt, mais quelque chose avait poussé son père à exiger de lui qu'il surmonte une peur qu'il n'avait jamais avoué à quiconque. Ecoutant la nuit autour de lui, Draco, la main sur la baguette, guettait le moindre bruissement dans les feuillages, le plus petit craquement des arbres avec une certaine tension.

Malgré tout, il ne se doutait pas qu'à quelques mètres de lui, quelqu'un l'observait sous un sortilège de Désillusion.

Hermione avait été tentée un temps de demander sa cape à Harry, mais avait renoncé car elle aurait été obligée d'avouer ses intentions et elle ne désirait pas que Harry l'accompagne ce soir. Elle tenait à jouer son petit rôle auprès de Draco Malfoy sans que tout le monde s'y mette. Sans trop savoir pourquoi, elle avait conscience que quelque chose d'important devait se jouer avec lui. Cela remontait sans doute aux conséquences de sa blessure et à son incursion dans un futur probable. Toutefois, dès qu'elle tentait de se rappeler des détails, ses souvenirs glissaient comme de l'eau, ne laissant qu'une vague impression. Et cette impression s'appelait souvent Malfoy.

De là où elle était placée, elle n'apercevait que son dos et sa main fébrile qui jouait machinalement avec un pan de sa robe. Cette inquiétude fit sourire Hermione. Le fier Serpentard n'en menait pas large apparemment. Il devait garder un souvenir douloureux de ses blessures lorsque Hagrid l'avait retrouvé dans la forêt, inconscient.

Si Hermione l'avait suivi ce soir là, c'est parce quelle voulait savoir exactement quelles informations Draco pouvait bien transmettre. Son manège était connu de tous au château, mais Draco lui-même ne semblait pas s'être rendu compte que ses expéditions nocturnes n'avaient rien de secret. Un piètre espion pour ainsi dire. Mais un espion quand même. Et avec les nouveaux pouvoirs de Harry, Draco pouvait tout de même jouer un rôle d'informateur important.

« Mon fils. »

Hermione sursauta derrière son buisson et se morigéna mentalement, elle n'avait pas vu arriver cette silhouette, qui s'approchait à présent de Draco.

« Père. »

Hermione plissa les yeux. Lucius Malfoy n'avait même pas pris la peine de se camoufler, bien qu'il portât une large cape noire couvrante.

« Père, pourquoi m'avez-vous convoqué à cet endroit ? La lisière de la Forêt n'était plus assez sûre ? » suggéra Draco.

« Dumbledore a fait renforcer les protections du château. Il est difficile désormais pour les porteurs de la marque de se trouver au bord de ce périmètre. » expliqua rapidement Lucius.

« Oh. » réflechit Draco. « Dans ce cas je comprends pourquoi je n'ai pas pu la reçevoir. » Il ne savait si cela était la vraie raison, mais cela le consolait un peu.

« Oui. Le maître voit loin Draco. Et tu es ses yeux, ici, à Poudlard. Parle ! Je t'écoute. »

Draco prit son inspiration et annonça d'une voix peu sûre : « Je crois qu'il se prépare quelque chose ici. Dumbledore parcourt les couloirs, Granger étudie toute la journée à la bibliothèque, et Mc Gonagal traverse la Grande Salle en poussant des hauts-cris. »

Lucius eut un rictus énigmatique.

« A l'évidence, Draco, tu ne sais rien de plus. Qu'en est-il du professeur Snape ? »

« Je ne l'ai plus vu depuis quelques jours. Les cours de potions approfondis ont été également suspendus. »

Lucius Malfoy eut un petit rire satisfait.

Draco hésita et reprit « C'est étrange cependant que Dumbledore ait renforcé les barrières comme vous dites, Père, car le professeur Snape porte la marque, également. C'est sans doute pour cela qu'il n'est pas à Poudlard. Mais c'est bizarre, quand même… Comment va-t-il pouvoir assurer les cours à la rentrée ? »

« Mon fils, Severus est certainement en mission. » mentit Lucius Malfoy que trahissait son accent jubilatoire. Hermione ne distinguait pas bien les visages à cette distance, mais elle aurait juré que Draco semblait dubitatif. Ce dernier hésita avant d'ajouter :

« Potter non plus n'est pas là. »

« Sans doute avec l'Ordre, quelque part… » dégagea d'une main Lucius, comme s'il avait déjà entendu ce qu'il désirait. « Au revoir, mon fils. » ajouta-t-il négligemment. Puis il transplana dans un POP sonore.

Draco sembla surpris de la rapide disparition de son père. Il avait été congédié sans aucun encouragement et resta planté là un instant, ne sachant que faire.

Hermione était satisfaite. Ainsi les Mangemorts pensent que Severus est mort… conclua-t-elle. Mais pourquoi ne l'a-t-il pas dit à Draco ? Et tandis que ce dernier s'éloignait en direction de l'orée des bois, Hermione repensait, en le suivant à distance respectueuse, à ce qu'elle venait d'entendre.

Chemin faisant, quelque chose alerta ses sens. La Forêt était si calme…trop sans doute.

Soudain un grondement sourd lui parvînt de la droite. Draco s'était figé lui aussi et tendait l'oreille dans cette direction. Des craquements sonores plus distincts se faisait désormais entendre, et Hermione renouvela son charme de désillusion.

Une harde de centaures !

Hermione reconnut rapidement Bane dans le groupe de tête. Ceux-ci fonçaient tête baissée vers Draco qui ne bougeait plus, comme paralysé par ce qui lui arrivait dessus. Hermione réduisit à grande foulée la distance qui le séparait de Draco alors qu'une centaine de centaures était sur le point de les piétiner. Hermione attrapa le bras du Serpentard et plaqua ce dernier au sol derrière un tronc d'arbre abattu. Draco qui ne comprit pas d'abord ce qui lui arrivait, poussa un cri de terreur, puis sentit sur son ventre le poids d'un corps qu'il ne voyait pas. Dissimulé derrière ce tronc, il encaissa quelques coups de sabot, atténué toutefois par la chose qui lui avait bondi dessus auparavant. Il attendit pour se dégager que toute cette fureur cesse, bien à l'abri. Une pelote invisible lui chatouillait le nez, et il tendit le bras pour les repousser.

Des cheveux ? Mais… « Finite Incantatem. »

Et il découvrit avec étonnement ce qui venait de lui sauver la vie. Une touffe indomptable de cheveux encadrant un visage griffé et amoché par des coups de sabots, protégeant Draco de ceux-ci, mais qui semblait pour l'instant inerte.


Mais que va faire Draco? L'achever? Lui faire des chatouilles jusqu'à ce qu'elle se réveille? Partir cueillir des champignons? Faire rôtir Brûle-tout? Désolée pour l'attente et merci de me lire !