RAR
Merci Vela, pour ce mot simple mais efficace.Kathy Magda, il n'est jamais trop tard pour une review! Le fourchelang est dans ma fiction, approchant du langage des dragons... petit arrangement, hein? Pour ton OS j'y travaille, promis.Merci également à Sibylle, dont le pseudo est ravissant.Molly: il faut absolument que tu lises Eddings: en quelques mots: des personnages un peu extravagants, où les femmes ont toujours une petite taille, mais un fort caractère, avec des quêtes qui n'ont pour pretexte que de te plonger dans des dialogues hystériquement drôles... Vif d'or: merci pour tes bisous, j'en ai bien besoin en ce moment, je crois...merci à jenni et à Edge (waouh, quel pseudo, ca te vient d'ou?) Bisous à ma chifonnette préférée que je néglige trop en ce moment..Et merci à Sahada pour ses claps intempestifs..
Petit résumé des épisodes précédents.
Severus et Harry sont des mages sombres (sombreros comme dirait Hermione). Ils possèdent plus d'habiletés avec la magie noire que d'autres sorciers. Quelque part, Hermione l'avait pressenti, à travers ses visions erratiques. L'arrivée d'un drôle de personnage fait la lumière sur leur destinée. Toutefois, leur entente est loin d'être parfaite et le directeur, aidé de Beldin, a permis à Severus de s'acquitter de sa dette sorcière auprès de Harry. Ils arrivent, épuisés à réchapper au piège.
Il s'agit bien d'un SLASH, alors ne venez pas me reprocher par la suite des histoires malsaines, hein ?
Chapitre 15 : Deux peignoirs
« On se reverra peut-être plus tôt que tu ne le penses, dit Charlie avec un sourire en serrant Ginny dans ses bras.
Pourquoi ? demanda Fred avec curiosité.
Tu verras, répondit Charlie. »
Harry Potter et la coupe de feu.
Le soleil se levait sur Poudlard, et Ron s'étirait dans son lit, tel le chat d'Hermione.
« Harry ? »
Pas de réponse. Le rouquin se tourna alors vers la couche de son camarade et constata avec inquiétude que celle-ci était vide, les draps en ordre, comme si personne ne s'y était couché. Il s'apprêtait à sortir du dortoir pour alerter quelqu'un lorsqu'un cri provenant de l'extérieur le fit approcher de la fenêtre.
Quelqu'un courait à toute jambe vers le château, comme poursuivi par le diable. Ron remarqua que ce personnage était bizarrement vêtu, entièrement recouvert d'un collant rose, avec quelque chose jaune fluo. A l'évidence, il devait avoir de sérieux problèmes car son visage se tordait en un rictus douloureux. Glissant sous la grande arche de Poudlard, il disparu du champ de vision de Ron qui secoua la tête, persuadé d'avoir été victime d'une illusion matinale.
« Bon, c'est pas tout ça, mais je me demande encore ce qu'a foutu Harry cette nuit.. »
Il s'habilla pour sortir du dortoir. Sans doute Hermione saurait où il se trouvait.
Il était toujours le dernier informé, de toutes façons, comme si il était inutile de lui dire quoi que ce soit, comme s'il ne pouvait pas comprendre que Harry était quelqu'un de spécial. Après tout, qui mieux que lui le savait ? Il passait sans cesse après son ami, le soutenant dans l'ombre. Dans son ombre. Indispensable dans les épreuves, mais jamais dans la lumière. Là encore, on l'avait tenu à l'écart de cette histoire de « mage sombre » !
Quel manque de confiance, de la part de son meilleur ami , pensa –t-il avec amertume. Evidemment, il n'avait pas l'intelligence d'Hermione. Et parfois il s'était conduit en véritable idiot, comme lors du Tournoi des Trois Sorciers, enquatrième année. Cependant… il avait toujours été sincère avec Harry. Pas de faux-semblants avec celui qu'il considérait comme son frère depuis son arrivée à Poudlard.
A croire que la réciproque n'est pas vrai, soupira-t-il alors qu'il franchissait la porte de la salle commune de Gryffondor.
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Ginny fut réveillée par le glapissement et la langue râpeuse de ce qu'elle prit tout d'abord pour un chiot. Cependant, ouvrant péniblement un œil, elle réalisa bien vite que Brûle-tout semblait s'être pris d'affection pour elle, et veillait à ce qu'aucune parcelle de son visage ne restât sèche.
« Oh… Ca suffit, Brûle-tout ! Oui, oui, tu es mignon. Mais oui, moi aussi je t'aime. Bon allez, maintenant, file pour que je puisse me lever ! Non, pas les cheveux, ils sont propres, je les ai nettoyés hier…Non ! Bon d'accord… » lâcha-t-elle, découragée devant l'insistance du dragonneau à répandre affectueusement sa bave sur l'ensemble de sa rousse chevelure.
Brûle-tout agitait en cadence ses ailes, tout en gazouillant des Graouh matinaux, auxquels Ginny répondait en faisant mine de gronder elle aussi. Soudain, elle s'interrompit. Des bruits étouffés, comme des sanglots semblaient monter du rez-de-chaussée. Sautant à bas du lit, elle écarta d'un geste brusque le dragonneau qui s'interposait entre elle et la porte et dévala les escaliers.
Dans la cuisine, Molly semblait occupée à ses fourneaux, et Ginny avança lentement dans son dos, tout en tendant l'oreille. Sa mère ne sanglotait pas, mais elle s'essuyait le visage d'un revers de sa manche.
« Maman ? » demanda doucement la rouquine d'un air légèrement inquiet. « C'est toi qui pleure ? »
Molly ne se retourna pas tout de suite et posa ses deux mains, à plat sur le rebord de l'évier. Puis reprenant son souffle, elle se retourna, tentant de composer un sourire rassurant.
« Tout va bien ma chérie. » Voyant, que cela ne suffirait pas à convaincre sa fille, elle ajouta en la serrant dans ses bras. « Tout va bien, puisque je vous ai avec moi ! »
« Qu'est qu'il se passe ? De qui tu parles, maman ? » glissa doucement Ginny, alors que sa mère desserrait son étreinte.
« Ce n'est rien, ma puce. » puis se saisissant d'une poêle, elle ajouta d'un air décidé, « Allez, avale un bout avant que ça ne refroidisse. »
Sa fille s'installa docilement à la table, sans pour autant abandonner l'idée qu'il faudrait bien éclaircir tout cela.
« Non, merci, maman. Je n'ai pas faim. » dit Ginny en repoussant son assiette que Molly venait de lui déposer sous le nez.
« Par contre moi, je crois que je pourrais manger un œuf de dragon ! » répondit une voix amusée en provenance de la cheminée.
« Charlie ! » lui répondirent en chœur la mère et la fille.
« Graouhhhhh ! »
Brûle-tout ne voulant pas être en reste dans l'accueil de l'invité surprise, il tenta de se frayer une voie dans les embrassades qui suivirent.
« Ravie de te revoir soeurette ! Oh ! Et je vois que vous avez bien accueilli mon messager spécial ! »
« Charlie, mon chou, viens t'asseoir, comme ça tu pourras manger quelque chose en nous racontant pourquoi tu ne m'as pas prévenu de ton arrivée… » lui reprocha gentiment Molly.
« Pas eu le temps. » articula-t-il entre deux bouchées. « Dumbledore…. Gressage… tragons… »
Molly écarquilla les yeux, tandis que Ginny prit sur ses genoux le dragonneau qui s'évertuait à mordiller les mollets de son frère. Charlie déglutit et s'essuya les lèvres.
« Dumbledore m'a envoyé un message me demandant de le rejoindre au plus vite. Il a besoin de mes compétences pour une histoire avec des dragons, semble-t-il… Mais je ne pouvais pas ne pas venir embrasser ma mère adorée, et ses inoubliables pancakes ! »
Et joignant le geste à la parole, Charlie enfournant deux pancakes dans sa bouche et un autre dans la gueule de Brûle-tout, qui appréciait visiblement de se faire nourrir, puisqu'il vint aussitôt quémander d'un air tout malheureux une autre galette auprès de Molly Weasley qui s'empressa de lui en cuire une dizaine d'autres.
Souriant devant le retour inopiné de son frère, Ginny oublia de questionner sa mère sur ses larmes matinales.
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Le soleil ne l'éblouissait pas, mais réchauffait doucement sa peau. Le vent marin apportait suffisamment de fraîcheur, tandis que des vagues légères venaient lécher ses orteils. Il se sentait bien, allongé sur le sable, le ventre collé au sol, la tête reposant sur un oreiller moelleux. Il était bien, là.
Sans soucis.
Sans poids, ni contrainte. Sans entraves.
Sans cape, ni robe, ni … caleçon ?
Minute.
Je ne suis pas nudiste.
Et c'est quoi ce drap ?
Et il est où le sable ?
Ma plage ? Tiens, non c'est dur.
Ma plaaaaage !
Harry ouvrit les yeux. Il était bien à plat ventre sur ce qui semblait être un matelas. Bizarrement, seule la brise était identique à son rêve, soulevant les rideaux de la chambre où il se trouvait. Une chambre qu'il ne reconnu pas tout d'abord. Son regard se porta sur le haut de la fenêtre, où était inscrite une maxime en latin. Instinctivement, il porta sa main à ses yeux pour se saisir de ses lunettes, mais Harry ne rencontra que le vide.
Cette chambre… il me semble la connaître…
De plus en plus étonné, Harry tourna la tête. Et rencontra deux pupilles ébènes fixées sur lui.
« Bonjour. »
Ah tiens ! Les deux pupilles parlent aussi. Et cette voix me rappelle étrangement…
« Aaahhgh ! »
Harry se redressa brutalement dans le lit, laissant glisser au bas de son dos le drap blanc qui recouvrait jusqu'à présent sa nudité.
« Mais euh, mais qu'est ce que, mais qui, mais que faites vous donc là ? »
Le maître de potions lui lança un regard glacial, mais semblait tout aussi étonné que lui.
« Je voudrais bien le savoir croyez-moi. » Puis ses yeux glissèrent le long des lignes du sombrero. Harry eut l'effrayant sensation d'être caressé par un serpent.
« En attendant, je vous suggère de vous couvrir. Les courants d'air sont mauvais, à votre âge. »
Harry lança un regard confus à son maître de potions qui continua.
« Et puisque vous êtes dans mon lit, je puis au moins vous indiquer que vous trouverez dans ce tiroir, de quoi vous vêtir plus correctement. »
Harry ouvrit le compartiment désigné et en retira une sorte de kimono noir en faille qu'il enfila prestement, sans sortir du lit.
Severus le laissa faire sans un mot, puis désigna de nouveau le tiroir à Harry qui comprit que son compagnon d'infortune était également nu comme un vers, et lui fit passer un autre ensemble.
Ainsi vêtus, les deux mages sombres se dégagèrent des draps de leur couche et restèrent un long moment face à face, de chaque côté du lit, sans mot dire.
« Je suppose que vous ne savez pas plus que moi ce que vous faites ici ? », suggéra Severus, »
« Non ! Et vous ? »
« Je viens de vous le dire, Potter ! »
« Oh. » fit Harry. « Vous recommencez. »
« Quoi donc ? » aboya presque le maître de potions, qui perdait peu à peu son sang froid devant l'incongruité de la situation.
« Harry. Moi c'est Harry. Pas Potter. »
Severus resta un instant silencieux, puis il remarqua :
« Vous n'avez plus vos lunettes. »
« Il semblerait que je n'en ai plus besoin. » fit Harry en penchant la tête, alors que Severus resserrait les cordons de son kimono, soulignant sa taille plutôt fine.
Le maître de potions semblait chercher une explication à tout cela. Toute cette histoire le chiffonnait. D'un geste, il invita Harry à le suivre dans le salon, où il fit apparaître d'un geste de la main un plateau chargé d'un thé fumant et de quelques tartines.
« Vous maîtrisez bien la magie sans baguette… » soupira Harry avec envie. « Depuis peu, je suppose ! »
« A vrai dire, je l'ai toujours un peu maîtrisé. » répondit Severus en haussant un sourcil. Puis il s'installa dans un fauteuil. Harry fit de même et attendit l'invite de son professeur avant de dévorer l'appétissant déjeuner.
« De quoi vous souvenez-vous avant d'atterrir… ici ? »
« De presque tout. Du loup garou, et de ma peur…. Et puis, je me suis évanoui, non ? »
« En effet. »
« Mais nous sommes vivants, n'est ce pas ? Ce qui veut dire, que c'est vous qui nous avez ramené ici… »
Severus acquiesça silencieusement et se versa une tasse de thé fumant.
C'est alors que Harry le vit.
Le serpent s'était niché dans le cou de Severus, et fixait Harry, immobile. Naja l'observa, les yeux brillants, puis amorça lentement sa descente vers le plexus dévoilé de Severus, ondulant sur la gorge, puis disparaissant, vers les profondeurs du torse de son maître. Avant de disparaître sous les plis du kimono, il avait semblé à Harry que le tatouage lui avait fait un clin d'œil égrillard. Mais sans doute avait-il rêvé…
Cette scène s'était déroulée sans que Severus n'y prenne garde, ce dernier finissant une phrase qu'Harry n'avait pas du tout écouté.
« …. ce qui signifie que je vous ai sauvé la vie, en quelque sorte. »
« Quoi ? » demanda négligemment Harry qui revenait à lui.
« Ma dette envers votre père est payée. » reprit Severus, dont la patience s'émoussait.
« Quelle dette ? »
« Celle que j'ai contracté auprès de lui, alors que votre ami Rémus Lupin s'apprêtait à me picorer en guise d'apéricube ! » expliqua le maître de potion, un tantinet agacé par l'inattention de son interlocuteur, alors qu'il dévoilait un pan très privé de sa vie.
« Oh. » fut la seule réponse de Harry, se remémorant cet épisode. Il avala un peu de thé chaud, en se gardant bien de ne pas rechercher des yeux le tatouage sur le corps de son maître de potions. « Et maintenant ? »
« Maintenant, je vais aller voir Dumbledore et lui demander quelques petites explications. Je suis sûr qu'il y est pour quelque chose, encore une fois. Je crois que vous devriez m'accompagner. Il vous doit des éclaircissements, à vous aussi. »
« Ca ne m'a pas dérangé. » déclara, impassible, Harry.
Severus eut du mal à déglutir. « Ah oui ! Cette blague avec le loup garou aurait pu vous coûter cher, à vous aussi ! »
« Oui. Mais si cela peut vous aider à moins me haïr, alors je considère que c'était une excellente idée ! »
Le maître de potions ne sut que répondre. Tout était encore trop flou dans son esprit.
« De plus, nous ne nous sommes pas entretués, malgré un réveil un peu… intime. » ajouta Harry dans un grand sourire. « C'est un progrès, n'est ce pas ? »
Severus grommela quelque chose pour toute réponse, et s'éclipsa dans la salle de bain. Un instant plus tard, Harry entendit l'eau couler, et repensa furtivement à l'endroit que le tatouage pouvait bien occuper lorsque son propriétaire était sous la douche. Cela déclencha dans l'esprit de Harry un diaporama d'images qui le firent rougir. Sans compter que ses mains se mirent à rayonner d'une brume pourpre.
Banissant ces intrusions visuelles de sa tête, il décida de tenter de réintégrer discrètement le dortoir de Gryffondor avant le réveil de Ron, tout en priant que celui-ci n'ait pas remarqué son absence. En effet, il se voyait mal lui indiquer avec qui il avait passé la nuit. Ron pouvait se montrer si primaire dans ses réactions, et Beldin tenait à ce que les deux mages sombres arrivent en un seul morceau en Finlande, alors autant éviter tout esclandre superflu.
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La matinée s'était déroulée plutôt paisiblement, Harry n'ayant dissimulé qu'à moitié la vérité à Ron, lui racontant que l'exercice avec Beldin s'était déroulé jusqu'au petit matin.
« Tiens, en parlant de Beldin, il m'a semblé le voir ce matin, courant à toute jambe vers le château. Mais je n'en suis pas sûr, il était vraiment habillé d'une drôle de manière… » dit Ron, alors qu'ils rangeaient le matériel de potion dans la réserve.
« Ah oui ? Il ne m'a pas semblé pourtant, » répondit innocemment Harry.
« Mouais, un truc plutôt près du corps. Rose et jaune fluo. »
Harry faillit lâcher sa fiole. « Bah. Je n'ai pas remarqué. »
Ron observa Harry d'un air surpris.
« Tu n'as pas remarqué ? »
« Non. J'étais concentré, tu sais. » répondit Harry, mal à l'aise de devoir mentir à son meilleur ami. En fait, cher Ron, j'ai fini la nuit, nu dans le lit de Snape ! .
Charlie était arrivé vers midi, accueilli avec grande joie par Hermione, s'attirant au passage des regards en forme d'éclairs de la part de Ron, qui visiblement n'appréciait pas autant que son amie le charme un peu sauvage de son grand frère. Il était en grande discussion avec Dumbledore lorsque Harry arriva dans la grande salle.
« Oh Harry ! On parlait de toi justement ! » s'exclama le rouquin.
« Ah… euh… oui ? » répondit Harry en observant les alentours à la recherche d'oreilles indiscrètes.
« Oui, tu sais pour tes nouveaux p… gnouf ! Mais qu'est ce que tu fais ? »
Harry avait bondi sur Charlie, le bâillonnant avec sa main. Charlie écarquilla les yeux, mais suivi le regard que Harry lançait en direction d'un blondinet qui venait de pénétrer dans la grande salle.
Dumbledore qui avait suivi la scène d'un œil amusé, glissa un mot à l'oreille de Charlie, qui hocha la tête d'un air de compréhension. Puis l'honorable directeur de Poudlard balaya l'assistance des yeux et s'étonna :
« Tiens ! Je ne vois pas Beldin ! C'est étrange, il semblait pourtant en forme ce matin… » puis il dégagea son interrogation d'un mouvement de la main, « En attendant, bon appétit mes amis ! »
« Et donc, Charlie, je suppose que tu es venu à cause des dragons, hmm ? » l'interrogea Hermione tandis qu'elle se servait généreusement en salade .
« Ouaip. Albus m'a envoyé un hibourgent concernant toute cette histoire. Mais j'avoue que je ne comprends pas tout… »
«Oh et alors ton travail en Roumanie se passe bien ? » dit précipitamment Harry pour détourner la conversation, alors qu'il voyait que les oreilles de Drago s'affûtaient en pointe.
« Très bien. Enfin, je n'y suis retourné que quelques jours, tu sais… Ah au fait, vous avez bien reçu mon, hummm…., il baissa la voix, … messager ? »
Levant les yeux de son assiette, Ron s'exclama : « Ah ça oui, alors ! Il m'a complètement brûlé les cheveux ! »
« Tiens, je me disais aussi, petit frère, que tu avais une coupe plutôt courte en ce moment ! »
« Mouais, tu peux rigoler… »
« Je t'assure ! » approuva Charlie l'air mi-sincère, mi-ironique. « Fais quand même attention à ne pas attraper froid, hein ? »
« Bon, vous m'excuserez, dit Hermione en se levant, mais j'ai quelques recherches à finir… »
« Elle travaille pour Snape », chuchota Ron, d'un air conspirateur à son frère.
Charlie écarquilla les yeux. « Vraiment ? Tu essayes de lui faire avaler une potion d'Allégresse, au moins ? »
Seul au bout de la table des Serpentards, Draco ne perdait rien de la joyeuse conversation. La venue de Charlie Weasley, qu'il avait entraperçu lors de la coupe des Trois sorciers, laissait présager que les dragons seraient là pour quelques temps. Il transmettrait cette information à son père, même si ses rendez-vous n'étaient plus qu'un secret de Polichinelle. Il serait désormais certainement étroitement surveillé par Dumbledore. Toutefois il ne pouvait se résoudre à avouer son échec à son père. Lui révéler son incapacité à donner des informations concrètes déclencherait sans doute sa colère.
Et Draco avait peur de devenir inutile.
D'un autre côté, continuer serait servir les intérêts de Dumbledore qui ne permettrait pas que des informations réellement importantes passent chez les Mangemorts, voire pire, utiliserait Draco afin de fournir de fausses informations.
Il était bloqué de toutes parts.
Un éclat de rire en provenance de la table voisine l'interrompit dans ses pensées. Amer et seul, Draco quitta la grande salle pour se réfugier dans la bibliothèque.
Harry l'avait suivi du regard. Voir Malfoy ruminer lui était particulièrement plaisant. Cependant, il avait encore des explications à lui fournir. Sous un prétexte quelconque, il quitta la table et emboîta le pas au serpentard.
Arrivé dans la bibliothèque, Draco remarqua qu'Hermione s'y trouvait déjà, et faillit faire demi-tour. Il aurait préféré être seul et ne se sentait pas d'humeur à chercher des embrouilles avec la sorcière. Cependant, celle-ci avait déjà levé la tête, et le fixait sans mot dire. Puis au bout d'un moment , elle soupira et glissa : « Vas-y, installe-toi. »
Harry s'était dissimulé derrière une étagère et écoutait la conversation qui s'ensuivit.
« Tu travailles toujours sur ton projet pour l'école ? » demanda Hermione d'un ton apaisé.
« Non. »
« Oh. »
« En fait, je suis venu ici pour réfléchir. »
Hermione leva les yeux vers la fenêtre et esquissa un sourire.
« Je comprends. C'est si apaisant ici. »
« Oui. On dirait que des générations d'élèves sont venus faire comme nous… »
Harry n'en croyait pas ses oreilles. Malfoy avait une conversation civilisée avec quelqu'un qu'il semblait détester.
« Mais c'est le cas ! Parfois je me dis que tout cela n'est pas si grave, tant que Poudlard tient sur ses fondations.. »
« Tout cela ? »
« Oui ! Nos disputes, qui deviennent après des guerres. Les coups bas entre Gryffondor et Serpentard, qui deviennent des amnésies partielles… » suggéra-t-elle sur un ton faussement léger.
Le silence qui s'ensuivit était gonflé d'un certain malaise. Harry s'adossa contre l'étagère pour être plus à son aise.
« Tu sais, Draco, en fin de compte, je ne t'en veux pas de m'avoir effacé la mémoire. Je veux dire, tu suis ton chemin ! Après tout, tu as fait cela parce que tu pensais que c'était la meilleure chose à faire, n'est ce pas ? »
Harry n'entendit pas de réponse, mais il était sans doute, tout aussi stupéfait que Malfoy d'entendre Hermione lui pardonner cet acte infâme.
« Je veux juste m'assurer, continua-t-elle, que tu n'as pas… enfin tu comprends, n'est ce pas ? »
Draco, la gorge sèche, comprit soudain : « Non, non ! Bien sûr que non ! Tu venais de me sauver la vie en te jetant devant ces centaures ! J'ai peut-être emprunté une voie qui ne te semble pas être la bonne, mais j'ai quand même un certain sens de l'honneur ! »
Harry poussa un soupir de soulagement. Il comprenait, au ton de Malfoy, que celui-ci était sincère.
« Bon, je vais y aller, je crois… » fit Draco, de plus en plus mal à l'aise.
Quelques minutes plus tard, alors que l'écho des pas du Serpentard diminuait au loin, Hermione dit soudain :
« C'est bon, Harry, tu peux sortir de là, maintenant ! Je crois que t'es pas plus doué que moi en espionnage… »
« Tu peux me dire ce que tu foutais, là, avec Malfoy ! » s'énerva alors Harry, en surgissant de sa cachette.
« Du calme Harry ! Je crois que j'ai trouvé comment rallier Draco à notre cause… » fit Hermione, un sourire pénétré sur son visage.
J'ai pris beaucoup de retard dans l'écriture de mes fictions. Croyez moi, j'aurais préféré éviter cela, mais un accident suivi d'un décès dans ma famille m'ont considérablement bouleversé. En espérant que cela n'ait pas trop altéré votre intérêt pour l'histoire…Merci de votre fidélité et de vos gentils mots.
