Maraudeurs de toutes les époques
TOME 1
Chapitre 1
LA FAMILLE BLACK
Sirius Black soupira tandis que son jeune frère, Regulus Black, jubilait. Ce qu'il pouvait être idiot, quand il le voulait ! pensa Sirius.
Une moldue ! Tu as une correspondance avec une moldue ! cria son père.
Elle n'est pas moldue, répliqua calmement Sirius. Elle est sorcière.
Oh, c'est vrai. Strapski… Strapski… ce nom ne me dit rien… Est-ce que tu traînerais avec des Sang-de-Bourbes, fils ? questionna sèchement son père.
Ce n'est pas une Sang-de-Bourbe. Mais bien sûr, monsieur mon père est trop idiot pour se rendre compte que les sorciers de moldus valent mieux que ceux de sang sorcier.
Je t'interdis de m'insulter. File dans ta chambre.
De toute façon, j'y allais. Il y a des fois où l'air de la maison empeste trop, si tu voies ce que je veux dire.
Sirius monta quatre à quatre les marches, bifurqua à un tournant au troisième étage et s'engouffra dans la cinquième pièce après le portrait de sa très chère tante Elladora. Il se jeta sur le lit beige qui occupait une partie du mur de gauche et attrapa le magazine de Quidditch qui se trouvait sur le sommet de sa pile, un bon demi mètre au dessus de sa table de chevet. Il feuilleta la revue et regarda le nouveau balai qui était sorti ce mois-ci. Il se leva et le découpa. Il l'épingla au mur grâce à une punaise.
Il avait toujours eu une immense volonté, même lorsqu'il était petit. Lorsqu'il voulait quelque chose que ceux qui lui servaient de parents ne voulaient pas lui acheter, il pouvait être des semaines sans sortir, sans s'acheter de bonbon ou quoi que ce soit d'autre pour économiser afin de s'acheter la chose en question. C'était donc ainsi qu'il s'était ramassé une voiture en plastique ayant la possibilité de s'envoler à quelques mètres dans les airs, trois balais de luxe et une télévision moldue. Cet été, il économisait pour une moto, auquel il ne restait d'ailleurs que cent dollars à mettre de côté pour pouvoir l'acheter.
Un froissement de papier lui parvint. C'est vrai, pensa-t-il.
Le matin, il avait reçu une lettre pendant le déjeuner. Une chouette effraie mélangée à un harfang des neiges, visiblement. Elle était belle. C'était ces mots qui lui étaient venu à l'esprit lorsqu'il l'avait vu entrée dans la cuisine. Dès qu'il eut pris la lettre, son père avait chassé l'oiseau.
Sirius regarda l'écriture propre et ordonnée qui s'offrait à lui. C'était écrit à l'encre rouge. Sirius avait été immensément fier de le montrer à ses parents. Mais ce n'était rien comparé à lorsqu'il avait ouvert l'enveloppe et avait vu, qu'après des tonnes et des tonnes de parchemin, un nom, deux mots timides se tenaient droits et fiers au centre de la page. Il avait répondu à ses parents, presque avec défiance : « Elle vient d'Élizabeth Strapski… Une fille de ma Maison… Elle est de parents moldus… ».
Son frère avait ricané, avait marmonné « Ah oui, la Strapski impure ». Sa mère avait éclaté en sanglots en disant que son fils aîné, l'héritier des Black, correspondait avec une Sang-de-Bourbe et il s'était piqué une crise de tête avec son père. Après tout, c'était une scène d'une normalité flagrante lorsque l'on était un Black habitant au 12, Square Grimmaurd.
Il ouvrit lentement l'enveloppe et regarda les lettres carrées écrites à la va-vite sur du parchemin beige. Un sourire apparut sur les lèvres du jeune homme amoureux. Il se rappela avec un plaisir délectable lorsque, en sortant du PoudlardExpress, il l'avait prise à part dans un coin sombre et lui avait demandé de sortir avec lui. Elle avait dit qu'elle y réfléchirait, et puis… il l'avait embrassée. Tout doucement, avec amour. Elle avait rompu le baiser, lui avait sourit, lui avait dit « À plus tard ! », lui avait donné un baiser sur la joue et était partie.
La lettre qu'il tenait entre ses mains n'était pas qu'une simple lettre. Elle allait peut-être changer sa vie. Il commença à la lire.
Cher Sirius,
Le fait qu'elle lui dise « cher » faisait-il qu'il soit quelqu'un d'important pour elle ? Ou c'était simplement une formule de politesse ?
Comment vas-tu ? Tu passes de bonnes vacances ? C'est que… J'ai croisé James Potter sur le Chemin de Traverse et il m'a dit que tu n'aimais pas vraiment ta famille… En fait, il m'a plutôt dit que tu la détestais.
Sirius poussa un grognement. Sa peut-être future petite amie avait croisé son meilleur ami. En fait, James, c'était un peu comme son frère, quoiqu'il ne lui aurait jamais fait supporter sa famille en le considérant comme tel. Il se connaissait depuis tout gosse. Ils avaient tout d'abord été à la garderie du Ministère de la Magie. En deux ans, ils avaient eu cinq éducatrices, qui avaient toutes données leur démission pour dépression. Ils avaient ensuite été à l'école primaire ensemble et, présentement, étaient à Poudlard, s'attirant les foudres de leurs professeurs. Sirius retourna à sa lecture.
De mon côté, tout se passe bien. Je suis en vacances avec Lily Evans, au Canada. On est dans la famille de son père. C'est vraiment génial, ici. On est perdu au milieu du bois, et on chasse pour survivre. C'est la seule réserve Amérindienne dans laquelle on vit encore comme autrefois. Mais je suis assez contente d'avoir ma radio avec la cassette de ton groupe. J'adore ta chanson de Jean Batailleur. C'est bien de t'écrire en t'entendant, au pied d'un sapin, sur le bord d'un lac.
Je reviendrai le 27 juillet. Je serai à l'aéroport vers 6 heures.
Sirius attrapa sa baguette et la pointa vers sa bibliothèque.
Accio Agenda.
Le livre noir se dirigea vers lui et il l'attrapa. Et dire que le Ministère voulait passer une loi selon laquelle les sorciers ayant moins de 17 ans, et donc mineurs, ne pourrait pas faire de magie à l'extérieur de Poudlard. Ce serait un véritable calvaire.
Il nota rapidement, dans la case du 27 juillet, aller chercher Lizzie à l'aéroport. Il réfléchit rapidement et barra « Lizzie », pour le remplacer par « Élizabeth ». Il reprit la lettre.
J'ai longuement réfléchi à ta demande. J'ai retourné la demande autant que la question dans ma tête. Ça m'a pris la grande majorité des vacances, jusqu'à présent pour y trouver une réponse. Je l'accepte.
Sirius ouvrit grand les yeux, puis la bouche. Il relut cinq fois la dernière phrase, et réalisa soudainement qu'elle avait dit oui. Il se leva sur son lit et sauta. La porte s'ouvrit à la volée.
Tu veux bien te conduire comme un jeune homme bien élevé, pour une fois ? demanda sèchement sa mère. Ta cousine Bellatrix arrive dans une heure avec ses parents et la famille de son fiancé, tâche de bien paraître. Quelle robe vas-tu mettre ?
Sirius sauta par terre et se dirigea vers sa commode. Il l'ouvrit et regarda les différentes robes sorcières, toutes faites avec un tissu oriental valant plus de dix milles galions, ou encore des tissus très cher, ou d'autre truc qui faisait que la robe était unique au monde. Après quelques instants de réflexion, il sortit son uniforme du collège.
Tu te crois drôle, espèce de petit insolent !
Elle lui flanqua une gifle. Sirius soupira de colère et lui jeta un regard haineux. Sa mère regarda les différentes robes qui se trouvaient devant elle. Elle attrapa une robe noire et la lui jeta.
La verte te va bien mieux, mais je ne tiens pas à avoir droit à une autre de tes scènes. Quand tu auras fini, va retrouver ton père et ton frère, dans la chambre de Regulus.
Bien, Mère.
La vieille femme claqua la porte en sortant. Sirius se jeta sur son lit, un sourire aux lèvres. Il replongea dans sa lettre.
J'ai écrit quelques chansons. Rien à voir avec les tiennes. Elles sont vachement nulles. Mais au moins, on aura de quoi parler en étant ensemble.
En passant, j'allais oublier. J'ai des conditions pour qu'on sorte ensemble. Je ne veux pas que ça se sache. C'est que… Tu vois, Lily n'aime pas particulièrement James, et en fait, elle n'aime pas du tout votre groupe. Et en ce moment, je ne veux pas la contrariée. Alors, j'aimerais qu'on sorte ensemble, mais sans le dire, d'accord ?
Sirius comprenait. Après tout, il allait lui demandé la même chose : James lui aurait tout le temps demandé de lui arrangé un rendez-vous avec Lily.
Je t'aime et j'ai hâte de te revoir.
Élise Strapski.
xxxxxxxx
Sirius sourit. Il se dirigea vers sa batterie et improvisa un rythme durant quelques secondes. Puis, il s'arrêta, le sourire toujours aux lèvres. Il se leva et s'habilla lentement.
Il sortit de sa chambre et bifurqua à la pièce suivant le portrait de représentant Bellatrix Black, sa cousine, Narcissa Black, la sœur de Bellatrix, et leur parents, Chrystianne et Adolf Black. Un immense trou blanc se trouvait entre ses deux cousines.
À cette place, on aurait retrouvé, à peine une douzaine d'années plus tôt, sa cousine préférée : Andromeda. Elle avait été reniée lorsqu'elle s'était mariée, après un an de fréquentation, un sorcier de moldu, Ted Tonks. Les Black avait toujours gardé espoir jusqu'à ce que, un an et demi plus tard, elle ait accouché d'une petite fille, Nymphadora. Sirius se souvint de la lettre qu'elle lui avait envoyé lorsque la petite avait eu deux ans, et que lui en avait neuf.
Nymphadora est merveilleuse. Elle est assez précoce en matière de magie. Je crois que c'est une métamorphomage, mais je n'en suis pas sûre.
Elle me fait penser à toi. Elle a les mêmes cheveux, mais elle les a aux épaules. Et elle a le même goût de liberté que toi. C'est pourquoi je fais tout pour ne pas l'élever aussi sévèrement que tes parents l'ont fait pour toi. Si tu as un problème ou quoi que ce soit, écrit moi. Toi, Nymphadora et Ted êtes tout ce qu'il me reste.
Dès qu'il serait libéré de la soirée idiote de ses parents, il lui écrirait pour lui dire qu'il avait une nouvelle petite amie.
Il poussa la porte de la chambre de son frère. Celui-ci était assis sur son lit, dans une robe verte.
Les deux frères étaient assez différents. Regulus avaient tout d'abord deux ans de moins. En fait, Regulus avait tout moins que Sirius. Il était moins grand, moins beau, moins doué… Mais c'était un bien meilleur fils, comme on ne cessait de le répéter à son aîné.
Très bien, tu es là. Assis-toi, ordonna son père.
Sirius s'exécuta.
Bon, comme je le disais à ton frère, c'est une journée importante dans la vie de votre cousine. Alors, ne venez pas lui parlez de la reniée, ou vous aurez affaire à moi.
Sirius, Regulus, Phillis ! Ils sont arrivés ! fit la voix de sa mère. Bellatrix ! Narcissa ! Oh, mais quels beaux fiancés vous avez là ! Mais entrez ! Entrez !
Sirius se leva et se dirigea vers la porte. Il se tourna vers son frère et son père.
Regulus, je vais faire ce que les grands frères font, normalement, fit-il.
Regulus releva la tête vers ce grand frère qu'il admirait en silence.
La prochaine fois qu'une réunion familiale se déroulera dans ta chambre, veille à ranger tes magazines pornos. Ça fait mal élever.
Il jeta un sortilège d'expulsion sur le bureau et un magasine représentant une jeune femme châtaine à moitié nue s'en envola. C'était décidé : Regulus ne l'admirait plus.
Son père le dépassa, marmonna entre ses dents « on en reparlera » et descendit en bas, suivi de ses deux fils.
Adolf ! Comment vas-tu ? demanda Mr Black en serrant la main de son frère.
Très bien, Phillis.
Ah, mais je vois que tu as apporté les fiancés de tes filles. À qui aie-je l'honneur ? demanda-t-il en tendant la main à un jeune homme aux cheveux blonds durcis par une quantité industrielle de gel.
Lucius Malefoy, Mr Black. Je suis le fiancé de Narcissa.
Il était à Serpentard en septième année, quand je suis arrivé à Poudlard, répliqua sèchement Sirius.
La famille Malefoy est une excellente famille, répondit Mr Black à Sirius. Vous avez une sœur, je crois ? demanda-t-il d'une voix doucereuse à Malefoy.
Oui. Anodine, elle est de la même année que Regulus.
Peut-être serait-ce ta nouvelle fiancée, mon bonhomme, fit Mr Black en ébouriffant les cheveux de son plus jeune fils.
Ils passèrent au salon. Mrs Black ouvrit une bouteille de Champorcier, un dérivé du champagne moldu que Sirius avait rapporté à la maison, un jour. Il avait cependant oublié de leur dire que c'était inspiré des moldus. Elle en distribua à tout le monde, et Sirius eut même droit à une coupe.
Alors, Black, c'était les BUSE cette année, pour toi ? demanda Malefoy en levant sa coupe et en regardant le plafond au travers du champagne rosé. Tu as reçu tes résultats ?
Oui.
Combien de T a tu eus ? Tu sais, T veut dire Troll, il n'y a aucune honte à en avoir partout.
J'ai eu 12 mention Optimal, annonça Sirius.
Tu ne nous l'avais pas dit, fils, fit Mr Black. Allez, je te ressers du champagne.
Je ne suis pas un chien que l'on peut dresser à sa guise, répliqua Sirius en mettant sa coupe le plus loin possible de son père.
Sirius sourit. D'accord, la seconde partie de la phrase était fausse mais en ce qui concernait la première…
Très bien…, murmura son père.
Il déposa la bouteille et donna une claque dans le dos de son fils.
Sacré Sirius ! s'exclama-t-il. Tu ne changeras jamais ! Toujours aussi plaisantin !
Ah oui… Ça, Black a un sacré sens de l'humour, on ne peut pas le nier…, murmura Malefoy.
Comment cela, Mr Malefoy ? demanda Mrs Black.
Oh… il ne vous l'a pas dit…
Qu'est-ce que Sirius ne nous a pas dit ?
C'est que… Après ses examens de Défense contre les Forces du Mal… Il a eu un léger… « incident » avec Severus Rogue, un Serpentard de son année.
Tu es jaloux qu'un cinquième année soit capable de réussir un meilleur sortilège de Lévitation que toi, Malefoy ? demanda Sirius.
Black, si tu cherches la guerre, tu vas la trouver.
Tout deux se levèrent et portèrent la main à leur baguette.
Mon amour, assis-toi, Sirius ne veut que t'énerver, supplia Narcissa en se pendant au bras de son fiancé.
Sirius, dans ta chambre, ordonna Mr Black.
Celui-ci se tourna vers son père.
Non, je fiche le camp, répliqua-t-il.
Il monta les escaliers quatre à quatre et entra dans sa chambre. Il ouvrit sa valise et jeta un sortilège de Rapetissement tous les objets qui lui appartenait – ses vêtements, son matériel scolaire, l'argent qui se trouvait dans une enveloppe pour sa motocyclette, sa batterie, sa valise de main contenant sa correspondance et la lettre de sa petite amie –. Il la ferma et la rapetissa elle-même, puis la glissa dans sa poche.
Il redescendit les escaliers au pas de course, sa baguette à la main, la pointant devant lui au cas où sa famille s'opposerait à son choix. Lorsqu'il passa devant le salon, il se retrouva devant une scène assez cocasse : toute sa famille retenait Malefoy de force, Bellatrix couchée par terre lui tenait les pieds, et Narcissa essayant autant que possible de lui maintenir les bras.
Il ouvrit la porte et se retrouva nez à nez avec…
On… Oncle Alphard ?
Sirius regarda le vieil homme qui se trouvait devant lui. Il avait les cheveux noirs, formant une couronne autour de sa tête.
Sirius, murmura-t-il en le regardant de ses yeux noirs. Tu pars alors que tes parents font une fête mondaine ? Ça risque de déplaire aux invités…
Ah… euh… oui… c'est que…
Quand reviendras-tu ?
Sirius regarda le vieil homme, qui avait un sourire narquois aux lèvres. Il sourit également.
Jamais. Je les fuis, annonça-t-il.
Le vieil homme le regarda.
Tu es chanceux. Tu vas chez Andromeda ?
Oui…
Je ne le leur dirai pas.
Sirius le regarda. C'était un vieil homme respectable, et Sirius réalisa soudainement, face à la lueur des yeux de son aîné, qu'il aurait voulu faire pareil à son âge, et même maintenant.
Vous voulez venir ? demanda-t-il.
Non, Sirius. Je n'ai plus l'âge. Vas-y.
Ne m'oubliez pas ! lança-t-il.
Il partit en courant.
Oh non, je ne t'oublierai pas, Sirius, murmura l'Oncle Alphard.
Sirius courait depuis près d'une heure lorsque ses jambes se plaignirent fortement. Il se laissa tomber sur un mur et reprit sa respiration, devenue saccadée. Pensant qu'il méritait un bon moment de repos, il attrapa sa baguette et l'agita. Aussitôt, dans un vacarme inouï, un immense autobus violet à double impérial apparut devant lui et un jeune homme de vingt-cinq ans ouvrit la porte.
Bonjour, mon nom est Ernie ! Que puis-je faire pour…
Ça coûte combien aller à Liverpool ? demanda-t-il.
12 Mornilles.
Si je vous le paye en sortant, ça vous va ?
Sûr.
Il entra et se dirigea vers l'avant. Il s'accota sur le banc du chauffeur. Il prenait le Magicobus si souvent que celui-ci le laissait conduire.
Une pause, Johnny ? demanda-t-il à l'homme de 40 ans qui s'y trouvait.
C'est bien d'accord.
Il se leva, faisant enlever une boîte à lettre et une maison et Sirius s'assit sur le banc, ramenant le véhicule sur la route.
Où est le prochain arrêt ? demanda-t-il.
Édimbourg, Mrs Rockfired.
Et c'est partit.
Sirius regarda la carte électronique où toutes les villes du Royaume-Uni apparaissaient et pesa sur le point blanc où « Édimbourg, Écosse » apparaissait.
Aussitôt, dans un tintamarre sonore, ils arrivèrent devant un immense bâtiment.
Ernie, va chercher Mrs Rockfired, ordonna Johnny.
Tout de suite, M'sieur.
C'est ainsi que Sirius fit une dizaine d'arrêt.
C'est bon, tu as payé ton passage, marmonna le chauffeur. Laisse ta place.
Sirius se leva.
Où tu veux allez, bonhomme ?
Chez ma cousine Andromeda, c'est à Liverpool.
Et c'est reparti pour un tour !
Il y eut un nouveau tintamarre et ils arrivèrent devant une petite maison, en banlieue du centre-ville.
La maison était assez grande, quoique pas autant que celle de ses parents. Ses briques étaient brunes, faisant un joli contraste avec le bardeau noir. Les plates-bandes étaient laissées au dépourvu et étaient envahies par les mauvaises herbes. Il inspira longuement et remonta l'allée de dalles non équilibrées.
Il cogna à la porte et attendit bêtement. Une jeune femme aux cheveux noirs et aux yeux bleus lui ouvrir, vêtue d'une robe de chambre bleue et d'un pyjama rouge.
Ou… Sirius !
Salut Do… Je… J'en…
Il se sentait piteux. Il avait fugué, sans se soucier des autres. Son sourire disparut.
Tu veux entrer ?
Il hocha la tête.
Un cri leur parvint depuis la pièce d'à côté.
Qui c'était, Andromeda ?
C'est Sirius, mon cousin. Je t'en ai déjà parlé, Ted.
Papa, j'essaye d'étudier, arrête de crier ! Bonjour Sirius !
Bonjour Nymphadora ! lança celui-ci.
Je te sers quelque chose à manger ? demanda Andromeda.
Ça… ça ne te déranges pas ?...
Bien sûr que non. Viens.
Elle lui prit la main et l'amena vers la cuisine. Elle ouvrit le congélateur et lui lâcha la main.
Nous voici donc dans le royaume des repas congelés, annonça sa cousine. Alors j'ai des lasagnes, des spaghettis, des macaronis à la viande et au fromage. Qu'est-ce que tu veux ?
Des macaronis aux fromages feront l'affaire, annonça Sirius.
Andromeda sourit et les sortit dans leur chaudron. Elle ouvrit le four et les plaça dessus.
Tu veux parler ? demanda-t-elle doucement.
Je ne veux pas t'ennuyer…
Tu ne m'ennuieras pas du tout. Viens t'asseoir.
Elle tira une chaise autour de la table, dans la cuisine.
Tu es parti ? demanda Andromeda.
Ouais. J'en peux plus. Je n'y retournerai pas, prévint-il.
Et c'est moi qui t'y pousserais ? Tu t'es trompé de maison si tu comptais là-dessus. Ici, c'est Andromeda Tonks, pas Bellatrix Black.
Merci, c'est sympa, murmura Sirius.
Pourquoi est-ce que tu es parti ?
Parce qu'on est obliger d'avoir une raison, grogna-t-il agressivement. Toi, c'était quoi, ta raison ?
J'aimais Ted. Et quand j'ai cessé tout contact, j'étais enceinte de Nymphadora. C'est quoi, toi ?
J'ai eu une dispute avec mon père dans l'après-midi et Malefoy m'a insulté. Ça te suffit?
Sur quel sujet vous vous êtes disputés ?
À propos de quelqu'un, marmonna Sirius.
Et comment ce quelqu'un s'appelle-t-il ?
Elle…
Oh, c'est une « Elle ». Mes raisons sont peut-être aussi valables pour toi.
Sirius rougit violemment.
Non… On n'a pas… Enfin, on n'a pas encore…
Sirius, c'est correct. Allez, comment elle s'appelle ?
Élizabeth Strapski… Mais tout le monde l'appelle Élise.
Elle est belle ?
Oh… Elle est parfaite… Elle a des cheveux blonds qui lui arrive juste sous la poitrine… Des yeux bleus… autant que la mer. Et elle est gentille, elle est intelligente, elle a toutes les qualités possibles.
Tu l'aimes ?
Je l'adore.
Alors elle est faite pour toi. Attends une seconde, ton macaroni va brûler.
Elle se leva et retira la casserole du feu.
Ça ne te dérange pas de manger dans la casserole ? Ted a encore oublié de faire la vaisselle.
Elle pointa du menton l'Everest se trouvant sur le comptoir.
Si tu as des ustensiles, ça me va.
Andromeda sourit. Elle leva sa main et jeta un sortilège d'Attraction. Une fourchette se précipita immédiatement vers elle à une vitesse inouïe et se planta dans la table de bois, marquant encore une fois la matière.
Désolée, murmura-t-elle.
Pas grave.
Il attrapa le manche de la fourchette et tira dessus, la faisant se déloger du bois. Il prit un coin de sa manche et l'essuya précautionneusement. Puis, affamé, il se jeta littéralement sur le macaroni se trouvant au fond de la casserole.
Andromeda se leva et passa une main dans les cheveux noirs de son cousin.
Sirius tu peux rester ici aussi longtemps que tu veux.
Sirius baissa les yeux et Andromeda vit une larme couler le long de la joue de son cousin et venir s'étaler dans le plat.
Do, qu'est-ce que j'ai fait ? murmura-t-il.
Tu as fait quelque chose que tu aurais dû faire depuis très longtemps.
Je suis une charge pour toi…
Mais non… Entre reniés, on doit s'aider. Finis de manger, je vais coucher Nymphadora et je reviens.
Sirius secoua la tête et essuya rapidement ses yeux.
Tu n'es pas obligé d'avoir une immense carapace, Sirius. Tu peux montrer tes émotions.
Elle embrassa le dessus de ses cheveux et partit. Sirius se replongea dans son bol de macaroni.
Il sentit soudain un poids sur son épaule et tourna la tête. Il aperçut Nymphadora qui lui souriait. Ses cheveux étaient noirs, mais une mèche rouge était posée sur le dessus, à gauche, trois centimètres avant son visage ovale. Ses yeux bleus – ceux de son père, sans doutes – étaient habités par une lueur enjouée.
Salut Nymphadora ! dit-il en lui souriant à son tour.
Salut Sirius ! J'ai réussi ma première métamorphomagie. C'est ma mèche. Tu l'aimes ?
Elle est super, assura-t-il en souriant. Je l'adore.
Nymphadora sourit à son tour.
Je voulais que tu sois le premier à le savoir.
Nymphadora ! fit la voix d'Andromeda.
Je dois y aller. Bonne nuit !
Elle embrassa rapidement la joue de Sirius et partit en courant.
La petite était mignonne, pensa Sirius. Il avait été le premier à la voir, lorsqu'elle était née. Ted, le mari d'Andromeda, était venu le voir pendant l'été au Chaudron Baveur et l'avait emmené. Ils étaient entrés à Ste-Mangouste et s'étaient dirigés vers le cinquième étage. Ils étaient entrés dans une chambre et avaient découvert la jeune maman qui tenait le bébé endormi. Il avait salué et Andromeda lui avait demandé s'il voulait la prendre. Il avait acquiescé d'un air grave. Ted l'avait aider à monter dans le lit d'hôpital pour être à côté de sa cousine et Andromeda lui avait passé la petite, ce qui, pour les sept ans de Sirius, paraissait l'évènement le plus importante du monde.
Nymphadora avait ouvert les yeux et avait regardé son cousin, puis avait esquissé un sourire. Il avait sourit aussi. Elle lui avait attrapé le doigt et s'était rendormie.
Je crois qu'elle t'aime bien, avait murmuré Andromeda.
Sirius avait sourit d'importance et avait déposé la petite dans les bras de sa mère.
Sirius ? Sirius !
Sirius sursauta et se tourna vers sa cousine.
Oui, Do ?
Tu as fini ?
Il hocha la tête.
Je vais te montrer ta chambre.
Sirius hocha la tête et se leva avant de suivre sa cousine. Ils montèrent une volée de marche et s'arrêtèrent devant une porte.
C'est la pièce la plus propre de la maison, annonça-t-elle.
Merci.
Andromeda sourit tristement et serra son cousin dans ses bras. Elle l'embrassa doucement sur la joue.
Passe une bonne nuit.
Elle quitta Sirius et disparut au tournant.
Il ouvrit lentement la porte pour trouver une pièce rouge, où reposait, au centre, un lit or encadré par deux tables de chevet acajou. On ne voyait pas la moindre trace de poussière et aucune saleté ne s'y trouvait. Ils s'avança vers son lit et se déshabilla lentement. Il se glissa dans les couvertures en boxer et s'allongea sur le ventre. Il cala sa tête dans l'oreiller et s'enfonça dans un sommeil profond.
La première chose qu'il vu fut un jeune visage embrouillé pencher sur lui. Ensuite, il sentit une main sur son épaule. Il entendit « Sirius ». Il poussa un cri de terreur lorsque le visage se défini et qu'il s'aperçut que c'était un visage féminin.
C'est moi, murmura une voix infantile. Maman m'a envoyée te chercher.
Nymphadora, marmonna Sirius. Le sommeil c'est sacré. Et ça ne se fait pas de réveiller un garçon quand on est une fille.
Je suis désolée, fit la fillette en levant les mains en guise de paix. Mais un de tes amis demande à te voir.
Lequel ? demanda-t-il.
James Potter, je crois.
Et merde ! marmonna Sirius.
Il soupira longuement.
Il peut rappeler demain ?
Il dit que c'est urgent.
Et merde !
Sirius s'en allait se lever lorsqu'il se rendit compte que Nymphadora était toujours là.
Tu fiches le camp, demi-portion, fit-il.
Je ne suis pas une demi-portion !
Sirius lui tira la langue et elle sortit en claquant des pieds et en faisant de même avec la porte.
Dès que celle-ci fut close et que son bruit ce fut dissipé, Sirius sauta sur ses pieds et enfila une paire de jeans. Ils ouvrit la porte et descendit en courant. Ils entra dans le salon et se jeta devant le foyer, où reposaient les yeux noisette, le visage pâle et les cheveux en bataille de son meilleur ami.
Black, enfin ! J'ai presque attendu, fit celui-ci.
Désolé. Qu'est-ce que tu me veux ?
Tu es où ?
Chez ma cousine, Andromeda.
Ah… Oui, maman, il va bien, arrête de te faire un sang d'encre, fit James en ce tournant vers l'arrière de la cheminée. Désolé, elle s'inquiétait pour toi.
Dis lui bonjour de ma part.
Promis. Tu sais où est Evans ?
Au Canada, avec la famille de son père et Strapski.
Ahhh… Et c'est où exactement le Canada ?
Sirius leva les épaules.
Comme si je le savais.
Hmmm… On se retrouve sur le Chemin de Traverse comme prévu, le 7 ?
Ok.
Je crois que c'est tout. Au revoir !
James disparut de l'âtre.
Très bien, maintenant, au lit, jeune homme, fit une voix derrière lui.
Il se retourna et aperçut Andromeda qui le regardait dans une robe de chambre verte, faisant ressortir ses yeux.
Mais je ne suis pas fatigué, se plaignit Sirius.
Mais moi je le suis et tu as réveillé toute la maison. Alors, au lit !
Sirius grogna, mais remonta de bon cœur et se jeta sur son lit, où il s'endormit quelques instants plus tard.
Fin du Chapitre 1. Le chapitre 2 est déjà écrit je le sort dès que possible. Ciao!
Kedavra666.
