Chapitre 3

LA FAMILLE POTTER

Sirius ! SIRIUS !

Le concerné se tourna vers la terrasse de chez Florian Fortarôme et aperçut une femme aux cheveux blonds attachés en queue-de-cheval lui envoyé la main. Il sourit, lui renvoya son signe de la main et se dirigea vers elle.

À mesure qu'il s'approchait, il distingua deux hommes. Tous deux avaient les cheveux noirs en bataille, mais ceux de l'aîné étaient parsemés de fils blancs. Le plus jeune avait les yeux noisette, alors que le second les avait bleus. La femme avait les mêmes yeux que le plus jeune.

Il monta sur l'estrade et arriva bientôt prêt d'eux.

Bonjour Mrs Potter, fit-il en embrassant les joues de la femme. Mr Potter…

Il lui serra la main.

… et salut James, termina-t-il en lui donnant une claque amicale dans le dos.

Tes parents t'ont laissé venir ? demanda Mr Potter tandis que Sirius s'asseyait à côté de James et de Mrs Potter. J'avais particulièrement aimé la dernière insulte que ta mère avait lancée. C'était quoi déjà ?...

Vieux croûtons débiles s'associant avec des infâmes moldus et Sang-de-Bourbe et approuvant l'abolition de l'esclavage, marmonna Sirius.

C'était ça ! approuva Mr Potter en souriant. Jamais je n'aurais cru qu'une femme soit capable de dire autant de mots sans s'étouffer.

Il se pencha vers les garçons, à sa droite, et chuchota suffisamment fort pour que Mrs Potter l'entende :

Vous savez, Mathilda essaye toujours de partir un débat avec moi sur la situation des Gobelins lorsqu'ils ne sont pas à Gringott's, mais au bout de trois mots, elle se tait et elle manque de souffle.

Ça, papa, c'est parce que tu l'embrasses, fit James comme s'il expliquait à un enfant de trois ans qu'un plus un égalait deux.

C'est pour ça…, fit Mr Potter en hochant la tête, comme s'il venait de résoudre un mystère plus grand que celui de Stonehenge.

Mrs Potter leva les yeux au ciel en soupirant pour faire signe qu'elle avait entendu et Mr Potter s'excusa en lui donnant un rapide baiser.

-Tu veux sortir avec moi ?

Les yeux d'Élise s'agrandirent sous le choc.

-Je… Tu… Qu'on sorte ensemble ? Tu veux dire… Moi et toi ? Une Sang-de-Bourbe et un Sang Pur ?

-Je ne voie pas ça comme ça. Je dirais plus comme quelqu'un qui t'aime et qui reçoit cet amour en retour.

-Je… Laisse-moi réfléchir, Sirius, c'est tellement… précipité comme demande.

Sirius hocha la tête pour faire signe qu'il avait compris.

Il la détailla des pieds à la tête : un chandail épais et large pas du tout sexy, en grosse laine bleu marine, manche longue et avec un col qui montait presque jusqu'à son menton. Sa jupe de collège privée était carottée bleue et noire, et ses cheveux blonds avaient été nattés à l'Indienne.

-Je voulais seulement que tu sois au courant de mes sentiments et que tu saches que je t'aimais.

-Et bien maintenant, je sais ce que tu ressens.

Il s'approcha doucement d'elle et elle leva un peu le cou.

-Sirius, ne t'attends pas à grand-chose, c'est mon premier, d'accord ?

-Alors je ferai de mon mieux pour que cette expérience te soit agréable.

Leurs lèvres se croisèrent et Sirius plaça ses mains sur ses hanches, faisant pénétrer son pouce sous son chandail, mais n'allant pas plus loin. Elle plaça instinctivement ses bras autour de son cou et ouvrit la bouche, au grand plaisir de Sirius qui fit valser sa langue avec la sienne.

-Bon sang, grand frère, avec une Sang-de-Bourbe ! Et puis, prends-toi une chambre !

Sirius détacha ses lèvres de celles de sa douce et regarda son frère.

-C'est vrai que tu n'as que quatorze ans, ça fait moins d'expériences amoureuses que moi, tu n'es pas habitué. La prochaine fois, on s'arrangera pour que tous les élèves de moins de quinze ans n'y assistent pas.

Ils se tirèrent mutuellement la langue.

-Mes parents sont arrivés. Tu m'écris pour ta réponse ?

Elle hocha la tête, encore sous l'effet du baiser.

-Alors je te laisse ici.

Elle le tira cependant vers lui et réclama un autre baiser, qu'il lui donna rapidement et partit, la laissant seule sur le quai alors qu'Evans et Granger venait la rejoindre.

Ce n'est pas dans les habitudes de tes parents de te laisser aller seul ici…, fit James.

Mr et Mrs Potter retournèrent leur attention sur Sirius et leur fils.

C'est vrai, murmura Mr Potter. Après, tout, nous ne sommes pas si fréquentable que ça…

Je suis désolé s'ils vous froissent, s'excusa Sirius.

Ce n'est pas grave Sirius, fit Mrs Potter en lui souriant. Pourquoi est-ce que tes parents t'ont laissé venir ?

Ils ne m'ont pas donné leur autorisation, fit-il.

Sirius Black, je t'ai déjà dit un million de fois de ne pas venir avec nous si tes parents ne sont pas d'accord, répondit Mr Potter en élevant un peu la voix. Ce n'est pas parce qu'ils sont des idiots finis qu'ils ne sont pas dangereux.

Sirius eut un rictus.

J'ai… Je suis…

Il inspira profondément.

Je suis parti de la maison et je n'y rentrerai pas. J'aimerais d'ailleurs vous demander si je pourrais rester chez vous pendant les vacances ? Je dormirais dans un coin de la cour, dans une tente et je paierais la terre que vous ne pourriez plus utiliser, c'est juré.

Le teint de Mrs Potter passa au rouge.

Comment ont-ils osé ? Te laisser partir ainsi sans rien ? Ils t'ont donné de l'argent, au moins ? De quoi vivre décemment ? Te louer une chambre ? Te nourrir ? Te…

J'avais mes économies et mon matériel scolaire…

Seulement… Phillis a de la chance d'être en congé cette semaine !

Pour ce qui est…

Tu viens chez nous, ordonna Mrs Potter. Et il est hors de question que tu payes quoi que ce soit. Non mais quels parents laisseraient leur fils partir ainsi ?

Mrs Potter, ce n'ait pas parce que vous ne comptez pas le sang comme une partie principale de l'éducation qu'il en ait ainsi pour toutes les familles de sorciers au « Sang Pur ».

Comment ça ? demanda Mrs Potter.

Sirius inspira longuement alors que James se mordait la langue. Voyant qu'il n'arriverait pas à parler, James prit la parole.

Maman, les parents de Sirius le battent.

Mrs Potter ouvrit grand les yeux et plaqua une main sur sa bouche. Sirius passa une main sur ses yeux afin de décourager toutes larmes de s'en échapper.

Comment… Comment peuvent-ils…

Remus entra sur le Chemin et regarda un peu partout. James leva le bras, et le lycanthrope sourit. Il se dirigea vers eux.

Bonjour tout le monde ! lança-t-il à la ronde. Mr Potter, Mrs Potter, James, Sirius… Vous allez bien, Madame ?

Elle vient de savoir… Pour les sanctions de Sirius. Il va venir habiter à la maison.

Ça ne fait pas vraiment la différence pour tes parents, James, répliqua Remus. Tes parents font tout en double : les lettres pour les retenues vous concernent tous les deux, il passe ses vacances chez toi…

Mr Potter rit.

On va où ? demanda-t-il.

Attend encore une seconde, papa. Cinq, quatre, trois, deux, un…

Trois jeunes filles venaient d'entrer, et Remus s'arrêta en plein milieu d'une phrase à Mrs Potter, un sourire sur les lèvres. James sourit à son tour et se leva. Sirius sourit un peu également.

James quitta l'estrade et s'approcha des trois filles, pour se poster devant celle du centre. Elle était rousse et était vêtue en moldue, ce qui laissait paraître ses origines.

Il sourit et parla un peu avec elle, puis le ton monta et elle le gifla. Il essaya de s'expliquer, mais elle le gifla de nouveau sur l'autre joue.

Qui est-ce ? demanda Mr Potter.

Lily Evans, répliqua Sirius. Gryffondor, elle rentre en sixième. James en est dingue depuis sa première année.

James revint à la table, deux mains rouges dans la figure, mais un sourire idiot sur les lèvres. Alors que la rouquine faisait un discours haut et fort sur l'idiotie de James, une jeune fille aux cheveux châtains tourna la tête en soupirant et regarda Remus. Il lui sourit et elle le lui rendit.

Sirius regardait la dernière des trois filles, qui n'était nulle autre qu'Élise. Elle sourit et lui envoya la main. S'assurant que personne ne le voyait, il lui envoya un baiser soufflé et elle sourit encore plus avant de retourner une attention polie à Lily.

Elles partirent quelques secondes plus tard. Remus finit sa phrase où il était rendu et Mr Potter se tourna vers son fils.

Comment va ta copine ?

On ne sort pas ensemble, répliqua tristement James.

Dommage…

Tu la trouves comment ?

À première vue, je dirais qu'elle est pleine de vivacité et d'énergie.

Tu trouves aussi ? C'est vrai qu'elle est magnifique, non ? Et elle est super intelligente. Première dans toutes les matières, sauf métamorphose.

Pitié arrêtez-le ! supplia Sirius.

Pourquoi n'irions-nous pas achetez vos robes ? proposa Mr Potter.

Visiblement, James n'était pas ravi de devoir arrêter son hommage à son âme sœur. Sirius et Remus se levèrent et prirent leurs maigres bagages.

Ils partirent vers Guipure et les trois adolescents furent ravis de revoir les demoiselles, chacune dans un rayon.

Mr et Mrs Potter allèrent voir la caissière, qui était une vieille amie de la famille. James se dirigea vers Lily, Sirius vers Élise. Remus, ne voyant pas sa douce brunette, parti dans le rayon du prêt-à-porter.

Je te conseille elle, elle mettrait tes magnifiques yeux en valeur.

Élise se tourna brusquement et aperçut Sirius derrière elle.

Salut Sirius. Avoir su que j'irais aussi…

Tu lis dans mes pensées, ma beauté !

Tu disais quelle robe ?

Elle, à côté de celle que tu regardais.

Celle-ci ?

Élise sortit une robe bleue pâle, comme ses yeux. Elle lui arrivait sous le genou et portait des manche longues, mais coupées jusqu'aux épaules. Un lacet de cuir reposait sur les hanches de la future propriétaire qui se déciderait à la porter.

Mais elle n'est pas sexy.

Tu n'en as pas besoin. Souviens toi quand je t'ai demandée de sortir avec moi. Qu'est-ce que tu portais ?

Une jupe et un gros chandail en laine.

Exact. Et bien quand je t'ai vu pour la première fois, je me suis dit que je te demanderais de sortir avec moi quand tu m'apparaîtras le plus sexy possible.

-Tu me trouves comment ?

-Tu es sexy, Marvillia, répondit Sirius.

Heureusement plus grand que la quatrième année, il avait dit cela en pensant à la jeune fille qu'il voyait descendre les marche : Élisabeth Strapski. Ses cheveux blonds tombaient en vague sur sa poitrine et une jolie robe rouge la moulait sous toutes ses formes et couture. Un décolleté généreux offrait une vue superbe à son cavalier, le poursuiveur vedette de l'équipe de Poufsouffle : Amos Diggory, d'un an l'aîné de la jeune fille.

-Ce n'est pas Marvillia, Sirius, réprimanda gentiment sa copine. C'est Alice.

Il reporta son attention sur la brunette aux cheveux plats comme une planche à repasser. Ses yeux verts le regardaient tristement. Elle avait une robe blanche très évasée et ses lunettes la faisaient ressembler à un hibou.

-Désolé, j'avais oublié.

Il se pencha et l'embrassa rapidement.

-Sirius, je sais que tu ne veux pas être avec moi…

-Qu'est-ce que tu racontes ?

-Tu veux être avec Élise. Toute l'école est au courant. Tout le monde était surpris que tu ne le lui demandes pas… Écoute, vas-y, ça ne me dérange pas, tu peux y aller.

-Je ne peux pas te laisser seule le soir du bal…

-Mais bien sûr que tu le peux ! J'ai une tonne de travail, j'en ai pour des heures !

-Je tiens à te trouver un cavalier, c'est la moindre des choses à faire après t'avoir laissée tomber ce soir. Frank ?

Un jeune homme aux cheveux bruns se retourna et les regarda.

-Oui, Black ?

-Tu as trouvé quelqu'un pour ton bal ?

-Non, pas du tout.

-J'aimerais te présenter à quelqu'un ! Viens ici.

Le capitaine de l'équipe de Quidditch s'approcha de lui.

-Qui est-ce ?

-Alice Granita.

-Ce n'est pas ta copine ?

-Non. On a déjà sorti ensemble, Alice ?

-Pas du tout, renchérit-elle en souriant.

Frank la regarda de haut en bas et sourit.

-C'est vrai que vous êtes belle, Miss Granita. Je peux vous appeler Alice ?

-Bien sûr. Et moi, je peux vous appeler Frank, Mr Londubat ?

-Je n'y voie pas d'objection.

-Bonne soirée, vous deux !

Sirius sourit et les quitta.

Tu ne penses pas qu'elle serait mieux ?

Elle sortit des étalages une robe rouge qui s'attachait derrière le cou et qui arrivait à quelques centimètres au-dessus du genou.

Elle est bien aussi, approuva Sirius.

Assise à une table et pianotant de la main gauche dessus, Élise écoutait, ou du moins semblait écouter, la conversation passionnante que Amos Diggory maintenait depuis plus d'une heure avec l'Attrapeur des Poufsouffle sur ses prouesses au lit avec ses anciennes copines.

De son côté, Sirius regardait Élise d'un œil gourmand. Les dizaines de Bièraubeurre qu'il avait bu commençait à faire leur effet et il se sentait un peu fatigué. Remus dansait depuis le début de la soirée avec Amélie Amazone, une élève française qui participait à un échange scolaire. Quant à James, il était parti une heure plutôt avec une fille blonde à la poitrine généreuse : le dortoir lui était réservé jusqu'à huit heures.

Ou encore ça ?

Elle sortit un déshabillé rouge en dentelle fine.

Ah non, pas question, je n'ai pas envie de te partager avec qui que ce soit.

Possessif ?

Elle alla se blottir contre lui et approcha sa tête à quelque millimètre de la sienne.

Encore plus que tu ne peux le croire.

Il se leva, monta sur l'estrade et s'empara du micro.

-Salut tout le monde ! J'ai un jeu… un jeu pour… pour vous !

Tout le monde se tut et Sirius recommença à parler.

-Nous allons fermer… fermer les lumières et… vous aurez une minute pour… pour embrasser la personne de votre… votre choix. Alors à trois…

Sirius eut un rire niais.

-Un… deux… trois !

Les lumières s'éteignirent. Sirius entendit des dizaines de filles essayées de monter sur l'estrade pour le rejoindre. Une, il espérait que ce soit Élise, réussit à atteindre ses lèvres et lui planqua le baiser le plus passionné qu'il n'eut jamais reçu jusqu'à ce jour.

Il se décolla d'elle et posa une main sur ses hanches.

Élise, je t'aime.

C'est contagieux, ton mal !

Sirius fronça les sourcils.

L'amour, c'est contagieux.

Voyant qu'il ne comprenait pas, Élise l'embrassa de nouveau.

Le lendemain, il se réveilla et aperçut une tête blonde sur son bras. Il fronça les sourcils d'étonnement et se rappela avec difficulté qu'une blondinette aux yeux bleus l'avait embrassé dans la soirée, puis l'avait amené jusqu'à son dortoir. Ce n'était pas une Gryffondor, et Sirius se rappela que le mot de passe était « Sang Pur ». Il la regarda s'éveiller et poussa un cri de terreur quand il aperçut l'appareil dentaire de Jenny Finlande, une « Sang Pur » de Serpentard qui était fiancée depuis sa naissance à Marco Parkinson, le fils du frère du cousin de la mère de la tante du père de Lucius Malefoy, qui lui fréquentait sa cousine, Narcissa Black.

Il ramassa ses vêtements à la volée et s'habilla si vite qu'il mit sa cravate au lieu de sa ceinture. Il partit en courant et dévala les marches avant de bousculer son frère.

-Merde, Sirius, habille-toi comme quelqu'un qui se respecte et prend une douche, tu empestes l'alcool, gronda-t-il.

-Promis frérot !

Il quitta la salle commune des Serpentard et se précipita dans son dortoir. Heureusement, la blondinette de James avait disparu et celui-ci cuvait son vin.

Il s'habilla décemment et se peigna comme il le faut. Il regarda James qui venait de se lever.

-Alors, comment va ta blondinette ?

-Ce n'est pas ma blondinette, elle s'appelle Fanny Gargarrette. Serdaigle, troisième année.

-Comment elle est au lit ?

-Parfaite…

-Alors, tu laisses Evans et tu te concentres sur elle ?

-Non. On a rompu hier soir après avoir couché ensemble. Au fait, tu aurais pu dormir ici, hier, elle était partie à minuit.

-Pourquoi vous avez rompu ? Vu ce que tu m'en as dit, elle était parfaite, non ?

-C'est elle qui a rompu.

-Serais-tu si mauvais que ça, Prongs ?

-La ferme, Padfoot.

James hocha la tête.

-Je n'aurais pas dû lui parler de mon faible pour Evans… Et toi, tu as bu hier, mon gros?

-Un peu.

-Et tu as couché dans quel dortoir, hier ?

-En enfer.

-Une Serpentard ?

-La pire. Satan réincarné : Jenny Finlande.

-Sache que je compatis et que je te supporte dans ton dilemme.

Je t'aime aussi, gros bêta !

Elle l'embrassa de nouveau.

Remus enfila une robe noire d'occasion. Se rendant compte qu'elle était au moins trois tailles trop grande pour lui, il regarda autour et chercha une couturière.

Besoin d'aide ?

Il se tourna et aperçut la brunette aux cheveux emmêlés du Chemin de Traverse.

Pardon ?

Vous avez besoin d'aide avec votre robe ?

Euh… oui… non…

Je peux vous aider à savoir si vous avez un problème avec votre robe, proposa-t-elle.

Euh… je ne voudrais pas vous empêcher de… faire votre travail.

Si ça vous embête tant que ça, vous n'aurez qu'à me conseiller sur ma robe de bal.

Vous ne travaillez pas ici ?

La jeune fille eut un rire cristallin qui sonna comme des milliers de carillons dans les oreilles de Remus.

Oui, je travaille ici pour payer mes études. Mais je suis à Poudlard quand même. Remus Lupin, je parie ? Moi c'est Stéphany Granger.

Bonjour.

Bonjour à vous aussi. Alors, cette robe. Elle est grande, beaucoup trop grande. Vous pouvez prendre un tabouret, je reviens dans cinq minutes.

Remus s'exécuta et, quelques minutes plus tard, la jeune fille s'approcha, vêtue d'un jeans où la taille reposait sur les hanches et d'un chandail qui arrivait à son nombril, un foulard rouge retenant ses boucles brunes.

Debout, ordonna-t-elle. Je ne pourrai pas faire de couture si vous êtes assis.

Vous savez, vous pouvez me tutoyer. D'après ce que je sais, nous sommes de la même année.

Dans ce cas, peux-tu te mettre debout, s'il te plait ? Merci.

Elle s'agenouilla et mit une aiguille dans sa bouche.

Tu prévoies un tour aux Serpentard ? Espérons que Lils ne te prendra pas. Au pire, tu n'auras qu'à te donner une retenue.

Se donner à soi-même une retenue… Non, Evans ne me prendra pas, si c'est pour ça.

Stéphany sourit de nouveau.

J'ai bien aimé la farce des feuilles de vignes. Dommage qu'elle n'est pas marcher jusqu'au bout.

Remus sourit. Pour fêter la fin d'année, ils avaient jeté un sortilège à la nourriture des Serpentard de leur année et ceux-ci s'étaient retrouvés nus comme des vers, des feuilles de vignes protégeant leurs parties les plus intimes.

Dommage que ça n'est pas été sur les Gryffondor, marmonna-t-elle, essayant d'enlever l'image de Remus pratiquement nu de son esprit.

Hein ?

Non, rien, je t'assure.

Elle monta un peu et resserra les couture du côté, afin qu'elles soient plus ajustées. Elle raccourcit considérablement les manches et bientôt, la robe eut prit l'allure d'une des robes de marques, mais en beaucoup moins cher.

Tu fais de véritables miracles !

Non, ce n'est pas parfait. Les coutures sont trop espacées et le col n'est pas fini. C'est une honte de te faire payé pour une robe qui a déjà vu quatre personnes, seulement cet été.

Bah… J'y suis habitué.

Tu veux bien débarquer du tabouret. Tu es trop grand pour faire le collet.

Il s'exécuta. Même là, il devait avoir une bonne demi tête de plus qu'elle. Elle cousit cependant à la perfection.

Le soleil avait laissé le ciel tranquille depuis plus d'une heure et quart lorsque Stéphany se trouva à balayer la Salle de Couture. Elle remarqua alors un bout de tissu noir ayant appartenu à une robe ayant passé entre cinq personnes, seulement cet été. Elle le prit et le mit dans sa poche avant de continuer à balayer.

Soudain, un vent en sens contraire la frôla. Elle leva les yeux et aperçut Remus qui balayait également.

Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-elle.

Je viens t'aider. Souviens-toi, je ne voulais pas t'empêcher de faire ton travail.

Il posa le balai et fit disparaître les tissus qui se trouvaient encore sur le plancher.

Alors, tu as vu une robe ?

Peut-être dans la salle Principale ?

Ses lèvres n'étaient plus qu'à quelques millimètres des lèvres de Remus, son cerveau ne fonctionnait plus comme il fallait, elle ne pensait qu'à coucher avec lui, à l'embrasser partout. Remus sembla lire dans ses pensées et s'approcha lentement d'elle pour l'embrasser longuement.

Sirius cogna à la porte de sa cousine comme s'il voulait la défoncer. Andromeda ouvrit la porte et le regarda.

Elle est vierge ! fit-il.

Il entra et partit vers la cuisine avant de se laisser tomber sur une chaise.

De quoi parles-tu ? demanda Andromeda en s'approchant de lui.

Ma copine est vierge ! C'est une pucelle ! Je vais être le premier ! C'est moi qui vais la dépuceler ! Elle n'a jamais couché avec personne !

C'est bon, j'avais compris. Si tu m'expliquais un peu.

Ma copine, Élise, la fille dont je t'avais parlée quand je suis venu, et bien, je me suis rendu compte qu'elle était vierge.

Tu as réussi à savoir qu'elle était vierge ? Comment tu as fait pour savoir ça ? C'est un comportement, une attitude… ?

Elle me l'a dit.

Elle est arrivée et elle a dit : « Sirius, je suis vierge » ?

Pas aussi directement… Quand je lui ai demandé de sortir avec moi, elle m'a dit que c'était son premier baiser, alors…

C'est une bonne preuve.

Qu'est-ce que je fais, Do ?

Tu devrais parler avec Ted… C'est une affaire de garçon…

Je n'ai pas envie de parler avec lui. Do, tu es la dernière personne que je considère comme faisant parti de ma génération familiale. S'il te plait…

Qu'est-ce que tu veux savoir ?

J'ai peur de lui faire mal, d'aller trop vite…

Sois à son écoute, dans ce cas. Si elle a mal, tu te retires. Si tu sens qu'elle a peur, propose lui de le faire plus tard.

Pourquoi… Pourquoi est-ce que je réagis comme ça ? Je veux dire… j'ai dû coucher avec une centaine de filles et pourtant, ça ne m'est jamais venu à l'esprit.

Tu l'aimes, Sirius. L'amour peut faire faire des choses bizarres aux gens.

L'amour est idiot.

Non, Sirius. L'amour, ce n'est pas idiot.

Comment est-ce que je fais pour savoir que c'est la bonne personne ?

C'est comme ça. C'est magique. On ne peut pas l'expliquer. C'est la façon dont on peut être joyeux pendant une journée de merde par le simple fait de l'avoir vu sourire le matin, c'est comment tu pourrais passer le reste de la vie à la regarder, c'est la manière de porter attention à la moindre petite habitude que cette personne a, c'est vouloir s'inscrire dans n'importe quel cours simplement parce qu'elle y ait également. C'est ça, l'amour, Sirius.

C'est ce que tu ressens pour Ted ?

Andromeda hocha la tête en souriant.

J'espère bien que c'est ce qu'elle ressent pour moi, fit Ted en transplanant à côté d'elle.

Tu as tout entendu, hein ? demanda Andromeda alors qu'il l'enlaçait doucement.

Absolument tout. Il faut dire que ton cousin n'est pas très discret.

Sirius baissa la tête inutilement.

Vous voulez bien arrêter ? Mes parents ne m'ont pas habitués à ce genre de démonstrations.

Ted sourit et embrassa doucement Andromeda.

Sirius, Andromeda avait raison. Si tu l'aimes, tu sauras comment réagir. Si tu veux un bon conseil, ne soit pas stressé. Elle va le sentir et tu risques de t'y prendre comme un pied.

Merci. J'y vais, les Potter m'attendent à deux coins de rues.

Il se leva et quitta la table.

Une larme coula lentement sur la joue de Remus et il ouvrit les yeux pour voir ceux de Stéphany fermés, mais des larmes s'en échappant. Il rompit le baiser et s'éloigna un peu.

Qu'est-ce que…

Remus, oublies-moi, c'est une relation vouée à l'échec, ça ne sert à rien de s'engager.

Mais…

Remus, s'il te plait, ne rend pas les choses plus difficiles qu'elles le sont déjà.

Elle se dégagea de l'emprise du loup-garou et partit en courant.

Alors, ici, c'est ta nouvelle chambre. On peinturera demain.

Mrs Potter ouvrit une porte et Sirius put contempler l'immense dépotoir qui si trouvait.

Houppy…, grommela Mrs Potter. Bon, ce n'est pas grave. Récurvite !

Le tas de saleté qui s'y trouvait – contenant entre autre des insectes, des excréments d'oiseau et de la poussière – se transforma en un carré bien propre.

Disparaito !

Le carré disparut, mais laissa tout de même une odeur âcre.

Merci, je vais m'installer, annonça-t-il.

Ne sois pas stupide ! Tu es pourtant intelligent, normalement ! Va seulement m'ouvrir la fenêtre, pour aérer. Quand l'odeur sera disparut, tu iras dormir ici. En attendant, va avec James.

Sirius entra dans la chambre et ouvrit la fenêtre avant de ressortir.

Bien. Tu sais où sont les couvertures, les lits de camps… alors sers-toi ! Demain, tu pourras déménager.

Je suis désolé pour tous les ennuis que ça va vous causer. J'ai été égoïste en fuguant… Je savais que pour moi, c'était bien, mais je n'ai pas pensé aux autres.

Sirius, tu sais très bien que pour nous, tu es comme un deuxième fils. Partir de chez toi est la meilleure chose que tu pouvais faire après tes études à terminer ta sécurité était ce qu'il y avait de plus important. Alors, nous sommes heureux de participer à ton plan.

Un faible bruit leur parvint d'une porte.

Qu'est-ce que c'est ? demanda Sirius.

Je n'en sais rien. Bon, vas-y, je remonte dans une heure.

Elle partit en sens inverse et Sirius ouvrit la porte. Il attrapa de justesse une feuille de parchemin.

Chère Evans… Non, c'est trop froid, j'ai l'air d'un homme d'affaire.

Il mit en boulette un parchemin et le lança par-dessus son épaule.

Petite Fleur… Non, c'est trop amoureux…

Il jeta sa boulette.

Bonjour Lily… Ah non, là, j'ai l'air du directeur. Manquerait plus que ça… Foutu calamar !

Salut Prongs ! lança joyeusement Sirius.

James se raidit sur sa chaise et se retourna.

Padfoot ! Je croyais que ma mère te montrait ta nouvelle chambre.

Et bien là, elle ne me la montre plus. Non, c'est que la chambre sent les Serpentard, alors elle m'a dit de dormir ici cette nuit. Alors, en train de draguer par hibou ?

Possible, répliqua-t-il.

Tu sais il est quelle heure ?

James regarda le cadran sur son bureau.

Quatre heures du matin.

On ferait peut-être mieux de dormir…

Bonne idée. Accio lit de camp.

Il y eut du bruit dans une armoire et un lit de camp alla s'installer au pied du lit. James déposa ses bagages et prit un oreiller et un sac de couchage, qu'il déposa sur le lit de camp. James se coucha sur son lit, la tête près du lit de camp.

Alors, Sirius, tu es parti pourquoi ?

Sirius s'assit et regarda ses mains. Élise lui avait demandé de garder le silence…

Elle vous a insultés, murmura-t-il, ce qui n'était pas totalement faux.

Sirius Black, ne me ment pas !

Je ne mens pas !

Je te connais depuis que j'ai trois ans, alors fais passer tes mensonges aux autres.

C'était la goutte qui faisait déborder le vase ! C'était une insulte de trop !

Mais oui.

Sirius soupira.

Ok, ils ont… ils ont insulté Élizabeth Strapski.

Et comment ont-ils fait pour apprendre son existence ?

Elle m'a écrit.

Et pourquoi t'a-t-elle écrit ?

Parce que je lui avais demandée de sortir avec moi avant les vacances. Elle m'a envoyé sa réponse.

Alors, tu sors avec elle, conclut James.

Je n'ai jamais…

Il regarda le visage de James qui le dissuada de mentir de nouveau.

Oui. J'ai passé la nuit chez elle, hier.

Oh oh ! rigola James. Ça a dû être chaud !

On a pas couché ensemble ! cria presque Sirius.

Les deux garçons se regardèrent avec de grands yeux. C'était la première fois qu'ils se disputaient…

Euh… ok. Tu as vu le dernier match des Falcons ? C'était trop génial ! commença James.

Des coups retentirent à la porte.

Entrez ! cria James.

Mrs Potter entra et vint s'asseoir sur le lit de James.

Il faut dormir, maintenant, mes anges.

Mais…

James, pas de « mais ».

James soupira, mais jeta un sortilège d'attraction à son oreiller et se coucha la tête au pied de son lit.

Bonne nuit James, fit Mrs Potter.

Elle embrassa la joue gauche de son fils, comme à chaque soir depuis près de seize ans. Puis, elle se pencha par-dessus Sirius et lui embrassa également la joue.

Bonne nuit Sirius.

Bonne nuit Madame.

Elle sourit et se leva, avant de partir. Les deux adolescents ne dormiraient de la nuit et elle le savait.