Chapitre 10
RECONQUÊTE INFRUCTUEUSE
Les semaines qui séparaient le retour des élèves à l'école après les vacances de Noël et la Saint-Valentin avait probablement été les plus lourdes de toute l'Histoire du château. Lily ne pouvait plus se retrouver dans la même pièce que James sans le gifler, et James ne pouvait passer une heure sans alcool. Tout le monde savait que quelque chose s'était passée durant les vacances, mais personne ne savait quoi.
Stéphany et Lily passaient leurs soirées à la bibliothèque pour faire leur devoir, parfois accompagnées de Remus Lupin, qui essayait vainement de leur retirer une quelconque information sur le changement atmosphérique qui englobait tout Poudlard.
Sirius était assis devant la cheminée de Gryffondor et contemplait le feu, en pensant à son ami qui était en train de vidé une dizaine de caisse de douze Whisky Pur Feu à lui tout seul.
James était entré dans son cours de Métamorphose en chancelant, avec quinze minutes de retard, interrompant le Professeur McGonagall alors qu'elle expliquait quelques notions de métamorphose humaine. Il alla s'asseoir à son bureau et s'évasa sur sa chaise.
-Bien. Monsieur Potter daigne nous faire part de sa présence pour la première fois depuis le retour à l'école. Potter, les vacances finissaient le sept janvier, pas le vingt et un, fit McGonagall. Ouvrez votre livre à la page…
-Professeur, pourquoi… pourquoi vous êtes trois ? Vous ne nous aviez jamais… jamais dit que vous aviez des sœurs.
James éclata de rire. Mais la classe ne le suivit pas. Sirius regarda son ami et coéquipier.
-Il… il blague ! s'exclama-t-il. Désolé, pro…professeur McGonagall, James a eu de la fièvre hier et…
-Black, taisez-vous. Potter, j'exige des explications.
-Je… Je vois flou et triple et…
James s'effondra sur son bureau et des larmes commencèrent à couler sur ses joues.
-C'est… C'est Lils…
Toute la classe se tourna vers Lily, qui rougit.
-Il divague, professeur, fit Lily en tremblant.
McGonagall s'approcha d'elle.
-Il est complètement saoul, fit-elle. Vous avez raison, Evans, il divague. Black, vous voulez bien le ramener au dortoir ? Assurez-vous qu'il ne vienne plus troubler aucun cours.
-Sirius ?
Sirius détacha son regard et le porta vers Élise, qui s'était postée devant lui. Sirius eut le cœur brisé lorsqu'il aperçut des larmes perlées les joues de sa douce.
-Élise ? Beauté, qu'est-ce qu'il y a ?
-Je… Ça ne peut plus durer.
Sirius ouvrit grands les yeux.
-Qu… Qu'est-ce qui ne peut plus durer ?
-Nous… Nous deux Sirius… Je ne veux pas avoir à choisir entre toi et ma meilleure amie… C'est fini.
Elle monta en haut en pleurant. Sirius ne porta pas attention aux regards posés sur lui et se précipita dans sa chambre.
-Si… Sirius ?
Sirius regarda James qui était étalé sur son lit et qui avait une bouteille de Whisky Pur Feu entre les doigts.
-Ça va, mon pote ? demanda James.
Sirius remarqua que son ami était tout de même un peu conscient, malgré les quatre bouteilles vides à côté de lui.
-Élise et moi ne formons plus un couple.
James se mordit la lèvre.
-Tu en veux une ?
Sirius regarda la bouteille que James lui tendait.
-Merci.
Sirius se réveilla lorsqu'il entendit James vidé le contenu de son estomac dans la salle de bain depuis la troisième fois en moins d'une heure. Au même moment, un violent mal de tête le prit d'assaut. Et merde ! pensa-t-il.
Il distingua Remus en fasse de lui.
-Navré Padfoot. James m'a rencontré quand il était saoul.
-Et c'est vraiment mon meilleur ami ?
Remus sourit doucement.
-Tiens, c'est une potion de déssaoulage.
Sirius prit la fiole et la cala d'un trait. En moins d'une minute, son mal de tête disparut.
-Alors, tu as prit combien de bouteille pour essayer de l'oublier ?
-J'en sais rien, fit Sirius en s'allumant une cigarette.
Remus renifla un peu.
-Désolé, j'ai oublié que tu ne supportes pas la fumée de cigarette.
Sirius l'écrasa et bailla longuement.
-Tu n'as pas répondu à ma question, et ne crois pas que je vais te laisser filer comme ça.
Sirius sembla réfléchir.
-Minimum quinze.
-Et tu as réussi à l'oublier ?
Sirius fit rouler sa cigarette éteinte entre ses lèvres.
-Il va y avoir une fête pour Pâques, annonça Lily en s'asseyant dans un fauteuil.
Stéphany leva les yeux de son livre d'Enchantement.
-Je n'irai pas.
-Quoi ?
Stéphany leva les yeux et aperçut Sirius qui se trouvait par-dessus elle.
-Tu veux lui laisser croire qu'il a du pouvoir sur toi ?
-Il n'en a pas. Je n'ai pas envie d'y aller, c'est tout.
-Mais tu lui laisses croire le contraire.
-Et si j'y vais en célibataire ?
-Tu lui laisses croire qu'il t'a blessée.
-Alors je ferai semblant d'être malade.
-Ou tu pourrais y aller avec un des mecs du groupe.
Lily se leva et partit.
-Non, je ne crois pas que ce serait une bonne idée, rétorqua Stéphany.
-Tu n'es pas obligée d'y aller avec James. Tu peux y aller avec Peter… Ah non, c'est vrai, Peter ne sait pas danser. Ou avec Remus… C'est vrai, il va rendre visite à sa mère pour les vacances de Pâques…
-Tu voies, tout le monde est pris.
-Pas moi.
-Oublie ça, je ne ferai pas ça à Élise.
-S'il te plait…
-Non.
-Allez, si elle nous voit danser ensemble, elle pourrait devenir jalouse et je pourrais peut-être sortir de nouveau avec elle.
Stéphany regarda les yeux de son cousin se mouillés de larmes. Comme elle était assise sur le sofa et que lui était derrière, la tête penchée par-dessus la sienne, une larme lui tomba sur la joue. Elle l'essuya doucement avant de finalement essuyer les larmes de son cousin.
-C'est si important pour toi ?
Il hocha vivement la tête.
-D'accord, dans ce cas.
-Génial, je t'adore !
Il lui embrassa la joue, à la commissure des lèvres.
-On se revoit là-bas. À dans trois jours.
Et il partit.
-Steph, on doit y aller.
-Attend une seconde ! J'ai fini !
Sirius s'enleva du mur sur lequel il était accoté juste avant que la porte du dortoir des filles ne s'ouvre. Il resta bouche bée. Non, ce n'était pas sa cousine… Il n'avait pas sérieusement quitté sa famille pour ne pas se marier avec ça ?
Stéphany portait un brillant à lèvre rose pâle et ses paupière avait été légèrement teinté par de l'ombre bleue poudre. Ses sils avaient été considérablement allongés par du mascara moldu. Ses cheveux étaient lâche sur ses épaules et, pour une fois, étaient lisses. Ils étaient parsemés de fils d'or, qui contrastait parfaitement avec ses cheveux châtains.
Un chandail à une manche qui s'arrêtait juste sous sa poitrine moulait le haut de son corps sous chaque couture, mettant bien en évidence sa poitrine ronde et ferme. Une paire de jeans moulait parfaitement ses fesses qui formaient une courbe bien marquée, contrastant avec ses hanches dénudées. L'ensemble était complété par une paire de sandale or à plate-forme, ce qui la mettait à la même hauteur que son cavalier. Du vernis du même rose que son rouge avait été appliqué sur ses orteils et ses ongles.
-Tu es… tu es magnifique.
Stéphany sourit.
-Merci, toi aussi.
Sirius portait une chemise bleue foncée avec une paire de jeans noire. Tout ce qu'il y avait de plus moldu et de plus simple.
-Sirius, ton collet !
Stéphany s'approcha de lui et replia son collet avant de lisser ses cheveux derrière l'une de ses oreilles. Sirius ne pouvait plus se contacter à la réalité. Il était perdu dans un océan de turquoise.
Et sans s'en rendre compte, il colla ses lèvres aux siennes, se laissant envahir par toutes les sensations du baiser. Il sentit Stéphany placer ses bras autour de son cou alors que celui-ci les plaçait autour de sa taille, laissant allégrement ses mains se balader sur ses fesses.
Prenant le petit gémissement qu'elle venait de pousser comme un encouragement, il la prit par les fesses, montant ses jambes autour de sa taille. Il se glissa dans la chambre avant de finalement se laisser tomber dans un lit. Il s'aventura à glisser un pouce sous son chandail avant de la voir se détacher du baiser.
-Non, Sirius, on ne peut pas…
-Pourquoi ?...
-Parce que… Je ne peux pas faire ça à Élise.
-Mais on a été fiancé, Steph, c'était peut-être le destin.
-Et bien Cupidon ne l'a pas consulté quand il nous a décoché des flèches. Elle t'aime, tu ne m'aimes pas, et moi je ne sais pas ce que je veux. Alors retourne avec elle. On était sensé aller danser, et il n'y aura pas d'avant ou d'après bal.
Sirius sourit.
-Tu as raison.
-On n'était pas sensé danser ? demanda sarcastiquement Sirius en regardant sa cousine.
-Non, il est sur la piste.
-Steph, tu es une danseuse géniale, tu suis des cours depuis l'âge de neuf ans.
-Ouais, mais ma mère m'achetait des robes de princesse.
-Tu es encore mieux ! Tu es une bombe de sexe, ce soir.
Stéphany regarda son cousin, détachant son regard de la piste. Elle haussa un sourcil.
-D'accord je retire ça.
Il avança ses fesses jusqu'au bout du siège, enfonça sa tête dans ses épaules et croisant les bras.
-On peut y aller, annonça Stéphany en se levant.
Sirius se leva et lui prit la main, l'entraînant sur un rythme endiablé d'Elvis Presley. Bientôt, il n'y eut plus qu'eux sur la piste. Les jeunes formèrent un cercle autour d'eux alors qu'ils enchaînait des mouvements de rock'n roll acrobatique. La musique se finit et tout le monde applaudit. Puis, il y eut une valse et la plupart des élèves s'essayèrent à trouver les pas. Sirius mit une main derrière la taille de Stéphany, puis prit une autre. Elle posa son bras sur celui qui tenait sa taille, puis s'approcha de lui.
-C'est quel compositeur ? demanda-t-elle.
-Probablement un Bach. Non, à vrai dire, c'est un Brahms.
-Bien. Tu la vois ?
-Elle danse.
Stéphany se tourna et aperçut Élise qui dansait avec un septième année de Serdaigle.
-Cette soirée est un flop total. Antonio ne me remarque pas, Élise n'est pas jalouse…
-On va aux cuisines ?
-Mouais.
Ils sortirent de la piste de danse et partirent discrètement par la porte derrière l'estrade des professeurs. Sirius chatouilla la poire du portrait, qui se tortilla et s'ouvrit. Ils y entrèrent et Stéphany commanda une tonne de sucreries.
-Et vous ? demanda un elfe de maison un peu grassouillet à Sirius.
Sirius réfléchit.
-J'ai le droit de fumer ?
-Vos désirs doivent être exaucé tant que vous êtes ici.
-Dans ce cas apportez-moi sept bouteilles de vins. Moldues de préférence.
-Sirius, tu es complètement saoul ! fit Stéphany.
-C'est pas vrai !
-Mais oui, espèce de sac à vin.
-Je suis pas un sac à vin !
Stéphany soupira.
-Tu es capable de marcher ?
-Si le plancher arrête de bouger… non.
-Très bien, aide-toi, alors.
Elle mit un bras de Sirius par-dessus son épaule, puis le leva et tenta de le traîner jusqu'à la salle commune.
-Tu es lourd !
-Élise ?
-Non, c'est Stéphany.
-Élise !
-Stéphany !
-Je t'aime, Élise !
Stéphany soupira. Elle passa la porte et, à son grand soulagement, s'aperçut que James et Remus étaient toujours dans la salle.
-Les mecs !
Ils levèrent la tête et s'approchèrent.
-Oh mon vieux ! Tu pues l'alcool ! fit James.
-Même pas vrai !
-Va te coucher, on s'en occupe, fit Remus en posant une main sur l'épaule de Stéphany.
Celle-ci sourit et monta les marches de marbre.
