Chapitre 11

JOURNAL DE GUÉRISON DE L'UN DES FRÈRES

-James, Sirius, Remus ! Quelles bonnes surprises !

Mrs Potter serra les trois adolescents dans ses bras.

-Mais vous n'étiez pas sensés restés à Poudlard pour les vacances de Pâques ?

-Oui, mais on avait envie de vous voir, fit Remus en lui souriant.

-Vous êtes toujours les bienvenus chez nous. Vous voulez passer dans la cuisine ? Je suis certaine que vous mourrez d'envie de manger quelque chose. J'ai fait des biscuits doubles chocolat…

-En fait, Mrs Potter, on venait simplement reconduire James, fit Remus. Il avait envie de vous voir.

-Je… bien ! Vous êtes certains que…

-Nous recommençons demain pour l'école. Et j'ai un examen de Métamorphose.

-Sirius aussi, dans ce cas.

-Non, je n'assiste pas aux cours.

Mrs Potter lui jeta un regard surpris.

-Peux-tu répéter cette phrase, Sirius Black ?

-Bien sûr. J'ai dit : Non, je n'assiste pas aux cours.

-Et pour quelle raison ?

-Parce que Sirius se remet d'une rupture douloureuse, fit Remus.

Mrs Potter eut un sourire triste et le serra dans ses bras.

-Une de perdues, dix de retrouvées.

-La perle rare disparues, les grains de sables vous assaillent.

Mrs Potter soupira, puis sourit à Remus.

-Merci de m'avoir apporter James. À la prochaine, Remus.

-Au revoir, Mrs Potter.

Et Sirius et Remus partirent par la cheminée. Mrs Potter se tourna vers son fils. Elle le prit dans ses bras, puis lui frotta les épaules.

-Et toi, mon coeur ? Tu vas bien ?

-Je peux rester à la maison cette semaine ?

-Mais tes études…

-Maman s'il te plait…

-Que c'est-il passé James ?

-Maman, laisse-moi rester à la maison…

-James…

-Maman, je m'autodétruis.

James leva la manche gauche de sa robe de sorcier et Mathilda Potter se rendit compte pour la première fois de sa vie que son fils unique s'automutilait.

-James…

-Maman, s'il te plait… Je n'assiste plus à mes cours, je bois l'équivalent du double de mon poids en alcool toute les deux semaines et je me fais ça minimum deux fois par semaine. Si Remus ne m'avait pas découvert…

Mrs Potter serra son fils dans ses bras et celui-ci se mit à pleurer comme une madeleine. Mrs Potter prit son visage entre ses mains.

-Tu vas t'en sortir, James. Je vais t'aider, et bientôt, tout va aller mieux, tu vas voir.

-Mathilda ?

-Dans la cuisine, Edwardo.

Edwardo Potter se débarrassa de ses bottes et de sa cape. Il alla à la cuisine et embrassa doucement son épouse.

-Comment c'est passé ta journée ?

-Bien. James est à l'étage.

Mr Potter fronça les sourcils.

-Il va rester ici durant la semaine. Peut-être plus.

-Quoi ! Et ses études ?

-Edwardo, James ne va pas bien du tout. Si tu ne veux pas avoir un fils de seize ans alcoolique à son retour pour les vacances d'été, tu le laisseras rester ici aussi longtemps qu'il veut.

-Mais…

-Il sècherait ses cours de toute façon. Et en le gardant ici, on sera sûrs qu'il ne prendra pas d'alcool et qu'il ne se mutilera pas.

-Il se… !

-Edwardo, je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans sa vie, mais quelque chose l'a réellement bouleversé. Sirius et Remus l'ont ramené ici pour qu'on l'aide. Ils ont confiance en nous. Ne la perd pas.

Edwardo hocha la tête.

-Je vais aller le voir.

-Dis lui que le repas est presque près.

Edwardo hocha la tête et monta au troisième étage. Il cogna délicatement à la porte de la chambre de son fils, puis entra. Il le trouva sous ses couvertures, endormi. Il s'approcha doucement de lui.

-James ?

-Quoi ?

-Ça va ?

-Non.

Edwardo s'arrêta un millième de seconde.

-Tu veux parler ?

-Non.

-Le repas est près.

James ne bougea pas.

-Le repas est près, répéta-t-il, croyant que son fils avait peut-être eut un accès de surdité.

-Je t'avais entendu.

-Tu viens ?

-Non.

-James, ne te laisse pas dépérir.

-Papa…

-Quoi ?

-Ça t'est déjà arrivé de croire que la vie ne valait pas la peine d'être vécue ?

-Si. Une fois.

Mr Potter s'assit sur le lit de son fils.

-Quand ?

-Avec ma première petite amie.

-Maman ?

-Non. Elle s'appelait Marilyn. Elle est décédée dans un accident de la route. C'était une moldue. J'ai cru mourir quand j'ai vu l'automobile à la télé. Je me suis précipité à l'hôpital moldu, et je l'ai prit dans mes bras. Elle est morte quelques secondes après. Dans mes bras. Il a fallut que tu naisses pour que je l'oublie.

-Ton mariage avec maman…

-Je l'aimais. Je l'aimais énormément. Mais il y avait toujours un fantôme entre nous deux. James, n'oublie jamais que peu importe ce qui t'arrive, toutes les difficultés peuvent être surmonté.

-Tu t'es accroché à quoi pour surmonter ça ?

-À Billy Bob.

-Tonton ?

-Oui.

-Et quand il est mort ?

-À toi et à ta mère.

James hocha la tête.

-Et toi, à qui tu vas t'accrocher pour surmonter ton épreuve ?

-À la musique.

-Et ?

-À toi et à maman.

-Et ?

-À Sirius et Remus.

Mr Potter sourit.

-Tu as compris la leçon. Tu viens ? Je crois que ta mère nous a préparé de délicieuses lasagnes !

-Alors, mon cœur, tu as bien dormi ?

James hocha la tête et avala un sandwich aux œufs que sa mère lui tendait.

-Je crois que je vais faire des Fizwizbiz maisons, qu'est-ce que tu en dis ?

-Ce serait bien.

-Tu veux m'aider à les faire ?

-Non. Je vais aller faire mon devoir de Métamorphose. Sirius et Remus m'ont envoyé mes cahiers et les devoirs.

-Bien.

La porte d'entrée claqua et Edwardo apparut devant eux.

-Bonjour tout le monde !

-Edwardo, tu aurais pu nous prévenir que tu comptais manger à la maison ce midi, je n'ai rien…

-Du calme, Mattie. J'ai déjà mangé. Je viens simplement porter un truc à James.

Il se tourna vers son fils.

-Tiens. Écris ce que tu ressens et pourquoi tu le ressens.

-Comme un journal intime ?

-Appelle ça comme tu veux. Ensemble, on l'appellera « le journal de guérison ». Ça te va ?

James hocha la tête.

-Merci P'pa.

-De rien fiston. J'y retourne, on est débordé.

Il embrassa sa femme et partit.

-Je monte, je n'ai pas très faim.

Mrs Potter regarda son fils se lever, puis sortirent de la pièce. Elle secoua la tête.

13 avril 1976

Écrire ce que je ressens. Difficile à dire.

Enfin, comme c'est un journal de guérison, je suppose que je dois me prendre pour un médecin. Tiens, ce serait marrant…

Non du patient : Potter, James.

Maladie : amour chronique.

Traitement : écrire ses pensées dans un journal intime.

Tiens, ça c'est quelque chose que je ressens : étrangeté. Pourquoi ? Parce que les journaux intimes, c'est pour les filles. Elles y écrivent des trucs du genre 'je suis tellement grosse, je ne m'aime pas, est-ce qu'il m'aime…' Est-ce qu'elle m'aime ?

Parce qu'elle avait l'air de m'aimer durant les vacances de Noël. Et depuis six mois.

Six mois de bonheur dans lequel je fus son meilleur ami. Six mois d'abstinence la plus totale. Et elle me confiait tout. Ses amours, ses peines, ce qu'elle pensait. J'ai vu la vrai Lily Evans. Peut-être que ça lui a fait peur…

Pourquoi tout c'est arrêté si subitement ? Et pourquoi est-ce que Sirius ne réagit pas ? Il a perdu Élise à cause de nous, non ? Je ne mérite pas de vivre.

Ce sera ce soir.

15 avril 1976

Désolé, je ne t'ai pas écrit hier. En fait, je ne vois pas pourquoi je m'excuse ou pourquoi je te tutoie. Tu n'es même pas vivant. Tu ne ressens aucune émotion.

Effectivement, ça a été avant-hier soir. Papa a entendu du bruit et il est venu voir dans ma chambre. Il ne m'a pas vu, et il a été à la fenêtre. Là, il m'a vu.

Je n'avais pas calculé mon coup. Il y avait de la neige sous ma fenêtre. Les médecins disent que j'ai eu de la chance. Tout dépend du point de vue. Moi, je voulais mourir. Ma mère a pleuré de joie en sachant que j'allais survivre à une chute 'accidentelle' de sept étages. Mon père n'a rien dit. Simplement que ça aurait été pire que Mary, mais comme il a perdu sa sœur, de neuf ans plus vieille que moi, il y a six ans, dans un suicide, je ne sais pas s'il parlait de sa Marilyn ou de sa 'petite Mary'.

Je compte bien savoir qui est cette Marilyn. Je crois que Papa a fait exprès de m'amener dans un hôpital moldu. C'est probablement le même.

Il est venu me voir ce soir, un peu avant dix-huit heures, et il m'a conseillé d'écrire comment ça avait commencé. Ça va être difficile.

Le faux commencement, et celui où je préfère mettre le blâme, ça c'est passé à partir du retour de Diggory après les vacances de Noël. Quand Lily a complètement ignoré ma présence. Quand on a arrêté de faire l'amour ensemble. Et ensuite… alcool, mutilation, absence répété et interruption des cours.

Le vrai commencement, et celui que je préfère me rappeler, c'est le jour où j'ai vu Lily pour la première fois, à King Cross, lors de ma première année. Je me suis envolé pendant quelques minutes, jusqu'à ce qu'elle sorte de mon champ de vision. Et alors, Sirius a cru que des extra-terrestres m'avaient enlevé. La première chose que j'ai dit quand je suis sorti de ma 'transe', c'est « Cette fille est la plus belle du monde ». Et Sirius a juré d'être mon témoin à notre mariage.

Désolé, Pad, je ne crois pas que tu pourras un jour assister à ça.

En plus, je ne crois pas que tu voudrais assister au mariage du mec qui a anéanti toutes tes chances avec la fille de tes rêves… non ?

16 avril 1976

There's a calm surrender

C'est un calme livré

To the rush of day

À la ruée du jour

When the heat of the rolling world

Quand la chaleur du monde ondulant

Can be turn away

Peut être tourner encore

An enchanted moment

un moment enchanté

And it sees me through

Et le voir à travers moi

It's enough for this restless warrior

C'est assez pour que le guerrier agité

Just to be with you

juste être avec toi

And can you feel the love tonight ?

et peux-tu sentir l'amour ce soir ?

It is where we are

c'est où nous sommes

It's enough for this wide-eyed wanderer

C'est assez pour ce regard large vagabond

That we got this far

ce que nous obtenons si loin

And can you feel the love tonigh

et peux-tu sentir l'amour ce soir

How it's laid to rest ?

Comment c'est poser le reste ?

It's enough to make kings and vagabonds

c'est assez pour faire des rois et des vagabonds

Believe the very best

croire au vraiment meilleur

There's a time for everyone

C'est le temps pour tour le monde

If they only learn

Si c'est juste apprendre

That the twisting kaleidoscope

Que le tour du kaléidoscope

Moves us all in turn

Bouge nous tout en tournant

There's a rhyme and reason

C'est un vers et une raison

To the wild outdoors

Au large plein air

When the heart of this star-crossed voyager

Quand le coeur de cette étoile croise le voyageur

Beats in time with yours

Bat en temps avec les notres

And can you feel the love tonight ?

Et peux-tu sentir l'amour ce soir ?

It is where we are

C'est là où nous sommes

It's enough for this wide-eyed wanderer

C'est assez pour ce regard large vagabond

That we got this far

c'est ce que nous obtenons si loin

And can you feel the love tonigh

Et peux-tu sentir l'amour ce soir ?

How it's laid to rest ?

Comment c'est poser le reste

It's enough to make kings and vagabonds

c'est assez pour faire des rois et des vagabonds

Believe the very best

Croire au vraiment meilleur

C'est étrange. Je me suis réveillé ce matin et ces rimes me trottaient dans la tête. Bon, c'est pas Poe, mais ça se rapproche de ma pensée.

Quand on a baisé la première fois, c'était plus magique que Poudlard. Et elle a vu Diggory à travers moi.

Je l'aimais. C'était palpable. Et j'espère qu'elle m'a aimé, ne serait-ce qu'un minuscule petit instant, même si elle ne s'en ai pas rendu compte. Et maintenant, tout ce que je peux obtenir, c'est un regard quand elle regarde la salle commune pour trouver une amie ou quand il vagabonde durant le cours d'Histoire.

Diggory est le roi de son cœur, et moi je suis le vagabond.

Nos cœurs battaient en même temps. Elle aimait entendre le mien battre la chamade. Elle me le disait tout le temps.

Est-ce que son cœur et le sien battent en même temps ?

17 avril 1976

Tu m'avais dit

Les mots les plus fous

Ceux qu'on ne croit

Qu'une seule fois

Tout c'que tu veux

Si tu veux tout

Je te promets

N'importe quoi

Tu m'avais dit

Les mots les plus doux

Je n'aimerai

Jamais que toi

Notre histoire ira

Jusqu'au bout

Tu m'avais dit

N'importe quoi

Pour te plaire

J'aurais pu soulever la terre

J'aurais mis

Le feu à l'enfer

Pour toi j'aurai pu faire

N'importe quoi

Je t'appelais dans la nuit

Pour te dire

N'importe quoi

J'avais si peur

Que tu m'oublies

Et de n'être

Plus rien pour toi

Comme si j'étais

N'importe qui

N'importe quoi

Tu disais

Nous deux c'est plus fort que tout

Rien ne nous séparera

De notre amour

Le monde entier sera jaloux

Tu disais

N'importe quoi

Pour te plaire

J'aurais pu soulever la terre

J'aurais mis

Le feu à l'enfer

Pour toi j'aurai pu faire

N'importe quoi

Je t'appelais dans la nuit

Pour te dire

N'importe quoi

J'avais si peur

Que tu m'oublies

Et de n'être

Plus rien pour toi

Comme si j'étais

N'importe qui

N'importe quoi

Pour toi

J'ai marché à genoux

Jusqu'à la folie

J'ai porté ma croix

Et pourtant si ce soir

Tu revenais chez nous

Va savoir pourquoi

Je croirais encore

N'importe quoi

Pour te plaire

J'aurais pu soulever la terre

J'aurais mis

Le feu à l'enfer

Pour toi j'aurai pu faire

N'importe quoi

Je t'appelais dans la nuit

Pour te dire

N'importe quoi

J'avais si peur

Que tu m'oublies

Et de n'être

Plus rien pour toi

Comme si j'étais

N'importe qui

N'importe quoi

Je t'appelais dans la nuit

Pour te dire

N'importe quoi

J'avais si peur

Que tu m'oublies

Et de n'être plus rien pour toi

Comme si j'étais

N'importe qui

Comme si j'étais

N'importe quoi

Je t'appelle dans la nuit

Répond-moi

Je suis fou.

En fait, l'infirmier a dit que « James fait une dépression suite à un choc nerveux indéterminé. » Indéterminé mon cul.

Papa me dirait que je devrais surveiller mon langage.

Lily me dirait de respecter les gens qui ont plus d'expérience que moi.

Elle devait en avoir autant que moi au lit.

Je l'ai appelé dans mon sommeil. Deux fois. La première fois le jour du Nouvel An. Elle s'est réveillée et m'a regardé. Je lui ai dit qu'elle me manquait. Elle a sourit.

En fait, j'avais rêvé que je la voyais mourir.

Et tout récemment. Je me suis réveillé en criant son nom. Rêve porno.

Elle me manque.

18 avril 1976

Encore une autre nuit amère

A'm'chercher quelque chose à faire

Ça m'prend pas moins pour me rappeler

Qu'hier au soir j'me suis saoulé

C'T'après-midi quand j'me suis lever

Assis devant « a » machine à café

Entrain de m'réveiller le passé

C'est la j'ai vu qu't'étais presser

J'ai d'la misère au calvaire

J'ai du ressentiment dans l'sang

C'est comme la rage dans une cage

R'tient moé j'me dévore le corps

J'ai besoin d'toé pour me l'dire

Dans mes erreurs les plus pires

J'veux pas connaître tes rengaines

J'veux juste que tu m'dises que tu m'aime

Partie sans m'faire engueuler

J'le sais tu m'avais dis j'va t'aider

C'a fait cent dois j'te l'ai promis

Asteur tu me r'garde et pis tu ries

Chu pas comme les hommes de confiance

Mais j'ai ben le droit de prendre ma chance

Rendu au bout si chu perdu

C'a voudra dire que tu m'aimes pu

J'ai d'la misère au calvaire

J'ai du ressentiment dans l'sang

C'est comme la rage dans une cage

R'tient moé j'me dévore le corps

J'ai besoin d'toé pour me l'dire

Dans mes erreurs les plus pires

J'veux pas connaître tes rengaines

J'veux juste que tu m'dises que tu m'aime

J'ai d'la misère au calvaire

J'ai du ressentiment dans l'sang

C'est comme la rage dans une cage

R'tient moé j'me dévore le corps

J'ai besoin d'toé pour me l'dire

Dans mes erreurs les plus pires

J'veux pas connaître tes rengaines

J'veux juste que tu m'dises

Que tu m'aime

Je vais mieux. J'ai encore des blues, mais tout va bien. On me laisse seul plus longtemps. J'ai réussi à faire mon devoir de Métamorphose en le faisant passé pour une composition de grammaire.

Sirius et Remus sont venus ce matin. Sirius a voulu lire ce journal, mais j'ai refusé. Il n'a pas insisté. Je crois qu'il a peur pour moi.

J'espère qu'il va s'en sortir aussi.

Enfin, je partirai d'ici quatre jours. Ça va faire une semaine demain. On est dimanche.

Je ne sais toujours pas ce qui est arrivé à Marilyn.

-Vous êtes sûr que…

-Je peux marcher seul.

-Bien. Je vous ai sorti tous nos dossiers sur les Marilyn qui se sont déjà présentées à cet hôpital.

-Et celui de Mary Potter ?

-Sur la table. Avec les Marilyn.

-Merci.

L'infirmier laissa James seul, avec les différents dossiers.

James, vêtu d'un pyjama bleu pâle, s'assit à la table. Il ouvrit le dossier de sa tante et le regarda.

Il enleva le trombone et la reproduction de sa carte d'assurance moldue. Il aperçut la photographie de sa tante. Grande, les cheveux noirs à la taille. Les yeux vert pomme.

Il enleva la photo et l'aperçut, gisant sur le plancher d'une dalle de bain, extrêmement pâle.

Son décès.

Il regarda ensuite le rapport.

Nom : Potter

Prénom : Mary

Âge : dix-neuf ans.

Cause de la mort : surplus de médicament.

État : Fiancée. Policière.

Fiancé : Antonio Saragosse.

James arrêta sa lecture.

Autopsie : hémorragie à l'utérus, surplus de médicament dans le système digestif inséré pendant l'agonie, pouvant précipité la mort. Blessure non visible à première vue à la tête, pouvant être causée par le fracassement d'un objet. Enceinte de trois mois.

Morte : 05/01/1960

James se leva et alla faire une photocopie du dossier.

-Mr Potter…

-Un instant. Il me reste encore deux dossiers. Je vais barrer derrière moi.

-Bien. Bonne nuit.

James ouvrit la dernière enveloppe jaune. Il s'agissait de la mort d'un bébé naissant, par asphyxie.

Ce n'était probablement pas cette Marilyn.

Le second était plus convainquant. Il faisait part de la mort d'une jeune femme dénommé Marilyn Brahms, lors d'un accident de voiture. Elle était morte à cause d'une blessure au ventre. Son père était mentionné comme étant son petit ami. Elle était morte une heure après l'accident, comme l'avait mentionné son père. Ses dernières paroles avaient été « Je t'aime Eddie ».

James regarda la jeune femme. Elle était grande et mince. Elle avait des cheveux blonds bien coiffés, et des yeux bleu foncé. James s'imagina un instant la peine que son père avait dû vivre.

Il prit la photographie et la glissa dans sa poche.

-Tu te sens mieux ? Tu peux rester, tu sais ? fit Mathilda en serrant son fils dans ses bras.

-Non, vous en avez déjà assez fait. Je crois pouvoir affronter le reste tout seul.

-S'il y a quoi que ce soit, tu reviens ?

-Promis.

James se tourna vers son père.

-Tu vas t'en sortir.

-Oui. J'ai des remplaçants d'oncle Billy Bob.

Mr Potter sourit et serra son fils dans ses bras.

-Tiens. Je sais à quel point ce type de journal se remplit vite quand on y prend goût.

Mr Potter prit le sac qui se trouvait à ses pieds et le lui donna. James regarda à l'intérieur, où se trouvaient six énormes cahiers de cinq cents pages lignées.

-Merci.

Il sourit une dernière fois à sa mère.

-Ne t'en fait pas, maman. Je vais être capable de survivre. Je suis un grand garçon.

Mrs Potter lui sourit. Il entra dans la cheminée qui le transporta vers la tour de Gryffondor.

« C'est bien de te revoir, James. » fit Sirius en lui souriant.

« Toi aussi. »

Sirius s'assit sur son lit, qui était à la droite de celui de James, qui s'affairait à ranger ses uniformes.

« Tu veux bien m'en parler ? »

James s'arrêta à mi-chemin entre le tiroir et sa station debout.

« Te parler de quoi ? »

« De ce qui t'a emmené là. Je veux dire… À la dépression ? »

James se tut et se remit debout.

« Non. Je ne suis pas encore prêt à en parler. »

Sirius eut un sourire triste.

« D'accord, je comprend. »

« Sirius… »

« Non, c'est promis. »

James sourit.

« Merci de ne pas insister. »

James sortit de sa poche la photo de Marilyn.

« Elle est belle. » fit doucement Sirius.

James se tourna vers elle.

« C'était la petite amie de mon père. Elle était moldue. »

James l'épingla à son babillard, qui contenait une multitude de photo de Lily, de sa famille et des maraudeurs.

« Et elle, qui c'est ? »

Sirius pointa du menton une autre photographie, que James venait d'accrocher au mur.

« Ma tante. Mary Potter. »

« Elle t'a beaucoup aidé ? »

James regarda sa tante qui restait immobile.

« Oui. »

Et il se tourna vers Sirius.

« Et toi ? »

Sirius se tourna.

« Longue vie à l'alcool ! »

James tourna sa tête vers le sac que son père lui avait remis. Il se pencha et prit un cahier.

« Tiens, c'est pour toi. Écris-y tes sentiments et pourquoi tu les ressens. »

« Comme un journal intime ? »

« Si tu veux. Entre nous, on l'appellera le 'Journal de guérison'. »