CHAPITRE 5
« Le souffle a couché les pompiers et urgentistes qui restaient sur les lieux, c'était vraiment horrible, on se serait cru en plein milieu d'un champ de mines, les voitures autour du camion on été littéralement projetées en l'air ; il n'y a pas eu de blessés de part cette explosion, sauf lui ! C'était horrible à voir, et chaque jour de ma vie je garderais son image en mémoire. Ses yeux, surtout ses yeux, cette peine, cette douleur… Comment peut-on oublier ? »
Jimmy se relève.
Jimmy : tout le monde va bien ? Kim ?
Kim : Ca va oui.
Lou : C'est pas vrai regardez moi ça.
Un cratère s'est formé à la place du camion, dont il ne reste plus que l'avant.
Dans l'ambulance, Faith panique
Faith : Bosco ! Mon Dieu, Kim…
Kim regarde son amie puis cherche désespéramment du coin de l'œil l'autre policier, puis s'arrête net en voyant ce qui ressemble vaguement à un corps. Ses yeux se remplissent de larmes, Doc regarde sa collègue.
Doc : Je vais m'en occuper, emmène là.
Kim essuie ses larmes, puis monte dans l'ambulance, qui part.
Faith : Kim ?
Kim lui force un sourire !
Kim : Ca va aller.
Mais en regardant sa collègue, Faith sait très bien que ça n'ira plus jamais.
Sur les lieux, Les pompiers et policiers se dirigent vers Bosco. Doc s'arrête auprès de lui puis s'accroupit et le retourne. Chacun se recule et s'exclame devant le spectacle offert devant eux.
La moitié de la cage thoracique de l'officier est déchiquetée, laissant apparaître le peu de cottes encore en état.
Doc : MERDE !
Bosco est encore légèrement conscient et tremble comme une feuille. La douleur lui est insupportable. Swersky le rejoint et s'accroupit auprès de lui et lui prend la main.
Swersky : Ca va aller petit !
Bosco essaye de parler mais seul une quinte de toux suivit par du sang sort.
Swersky tourne la tête et ferme les yeux, c'est à peine s'il peu sentir la main de l'officier dans la sienne tellement l'emprise est faible.
Swersky : Tu vas t'accrocher, bonhomme, tu m'entends, Faith a besoin de toi, ta famille, tes amis ont besoin de toi.
Bosco : Lieu… mal
Swersky sent alors les larmes monter, puis regarde Doc, et les pompiers tour à tour. Peine, dégoût pour le conducteur, vengeance, tristesse…
Swersky : Fais quelque chose, Doc !
Doc : Je…
Jimmy : Donne lui de la morphine où je ne sais quoi
Bosco : Mou…rir
Swersky : Quoi ?
Bosco: Peux…pas rester comme ça… Faites…moi mourir Lieu
Jimmy : C'est pas si grave, Boz, tu vas te remettre très vite. N'est-ce pas Doc, hein ?
Doc regarde, peiné, Jimmy. Le pompier sait que même si Bosco survivait, il ne pourrait jamais plus avoir une vie normale. Et le voir souffrir autant est insupportable pour tout le monde.
A l'hôpital
La télé passe et repasse en continue l'événement tragique. Faith ; Sully et Ty sont réunis dans la chambre de Faith ; ne pouvant accepter ce qu'il vient de se passer, attendant des nouvelles de leur collègue.
« Et c'est là qu'ils sont arrivés, marchant lentement, en voyant leur tête on a tout de suite compris, compris qu'il ne reviendrai pas, qu'il ne viendrai pas avec nous. Ils nous ont expliqué qu'ils l'avaient délivré »
Bosco : Doc…Lieu…Lou… s'ils vous plaît
Swersky : Tu vas t'en sortir, petit ! N'est-ce pas ?
Doc : Lieutenant, non !
Swersky : Quoi ?
Lou : Abrège ses souffrances Doc
Swersky : Vous ne pouvez pas faire ça
Doc : Vous préférez le voir mourir à petit feu en se vidant de son sang ? Regardez le, la moitié de son corps est brûlée et déchiquetée, sans compter les fractures de la hanche, tibia péroné, une artère sectionnée. On ne peut plus rien faire
Bosco : Lieu… Je vous le demande … en tant que dernière faveur… faites ça pour moi…laissez les.
Swersky secoue la tête puis s'éloigne.
Jimmy s'accroupit auprès de Bosco tandis que Doc injecte le contenue d'une seringue dans le bras de Bosco.
Jimmy : Ca va aller !
Bosco : Dis à Faith… que j'étais heureux de travailler avec elle.
Jimmy : Promis.
Bosco : Je ne serais jamais loin… Je veillerais sur elle. Dis lui
Jimmy : Ca sera fait
Bosco : Dis lui, Jimmy, je ne romps pas ma promesse, je serais toujours là pour elle.
Bosco ferme alors doucement les yeux, puis sa main retombe, inerte, dans celle de Jimmy. Ce dernier ferme les yeux puis les rouvrent pleins de larmes. Swersky monte dans sa patrouilleuse tandis que Bosco es mis dans une ambulance, sous le salut officiel des policiers restés sur les lieux.
Sully : « Jamais on aurait pensé cela, ils nous ont raconté comment ça s'était passé… faith s'est effondrée dans mes bras. »
Psychologue : C'est pourquoi vous partez en retraite ?
Sully : Deux mois et demi, ça peut ne rien paraître, mais lorsque le fantôme d'un de vos équipiers rôde… Bosco et moi n'avions jamais été proches, mais c'était tout de même un collègue, qui m'a aidé malgré nos différents. Vous voyez, ça va faire une heure que je vous parle, tout le monde s'est remis des blessures physiques mais pas de celle morale, elle est trop dure. On connaît mieux les personnes avec qui l'on bosse que celles avec qui l'on vit, et ça… Comme ça… Personne ne pourra l'oublier, du moins pas les personnes présentes sur les lieux. Faith n'est plus l'ombre que d'elle-même désormais, je pense que d'avoir passé le concours de Sergent pour se perdre derrière un bureau était ce qui pouvait être le plus bénéfique pour elle, Ty a repris ses études de droits, quant à moi….
Quant à moi me voici sur la tombe de celui qui m'a exaspéré pendant tant d'année et que maintenant je regrette. Tout le monde est là, Alex, Ty, Faith ; Carlos, Jimmy, Swersky, Doc, Kim, DK, Lou, Walsh… Tous ceux qui étaient sur cet accident il y a déjà trois moi maintenant. Nous sommes tous là, tous là sauf lui…
On ne réalise jamais assez vite combien une personne peut être importante pour soi jusqu'à temps qu'elle parte définitivement, combien l'on dépend d'elle.
Aujourd'hui, moi John Sullivan, je viens de quitter la police après 25 ans de carrière, j'ai vu tellement d'horreur pendant ma carrière mais celle là, celle là… me hantera jusqu'à la fin de ma vie. Je n'ai rien pu faire pour lui, personne n'a rien pu faire. Il est trop tard pour regretter, pour se demander, seulement pour honorer cet homme, ce partenaire, notre collègue, notre ami.
FIN
